person:daniel cohn

  • Marine Le Pen peut-elle gagner en 2022 ? LCI et CNews y travaillent | Samuel Gontier
    https://www.telerama.fr/television/marine-le-pen-peut-elle-gagner-en-2022-lci-et-cnews-y-travaillent,n6273876.

    Sur LCI, David Pujadas salue la nouvelle résurrection de Marine Le Pen et Audrey Crespo-Mara recueille les odes de Daniel Cohn-Bendit à Emmanuel Macron. Sur CNews, Pascal Praud explique l’échec de La France insoumise par l’emploi de l’écriture inclusive et recueille les félicitations de l’extrême-droite. Source : Ma vie au poste

  • L’idiocratie triomphante, tel est le véritable résultat des européennes
    https://www.huffingtonpost.fr/entry/lidiocratie-triomphante-tel-est-le-veritable-resultat-des-europeennes

    Sans doute le plus triste constat, la réalité pérenne de l’abstention. Même si elle est moins élevée que ce que les instituts de sondage prévoyaient, 1 Français sur 2 ne vote pas, et c’est quasiment une moyenne européenne. Le système de représentativité est incapable de mobiliser les citoyens, dont certains cherchaient encore samedi dernier sur les moteurs de recherche si il existait un second tour des élections européennes. L’idiocratie est en marche, portée par une acculturation citoyenne des populations, biberonnées à Netflix et Uber Eats, et peu concernées par la chose publique. L’idiot au sens grec,-’ἰδιότης- désigne le “particulier”, celui qui ne pense qu’à “son intérêt personnel”, et vote en conséquence. L’idiot pour les Grecs antiques était un danger pour la démocratie, car il était incapable de prendre en considération l’intérêt général. Ainsi, ces élections européennes sont une addition d’élections nationales, peu porteuses de sujets européens et où le vote, quand il s’exerce, sert d’abord un agenda national.

    Le décor est donc posé : un pôle libéral s’opposera désormais dans un théâtre de guignol à un pôle nationaliste. Daniel Cohn-Bendit et Gilbert Collard ont d’ailleurs illustré à merveille l’ouverture de l’acte II de l’âge de l’idiocratie politique en Europe.

    Pour que les forces sociales et populaires ne restent pas des spectateurs sidérés de la faillite écologique et démocratique, il est donc urgent de revoir notre modèle démocratique et de faire de l’éducation civique une priorité. En incluant philosophie et pensée critique aux programmes, contre les idéologues du néo-management de la banque mondiale et leur théorie du capital humain. Un des chantiers prioritaire est d’ores et déjà la lutte contre la réforme de l’éducation nationale, mise en place pour créer de futures ressources humaines adaptées à la réalité financière et faire taire les consciences citoyennes des élèves.

    • Le vote européen prouve que la majorité des Français est attachée à la fable (story telling) de l’Union européenne, peu importe le prix à payer et les concessions au libéralisme de marché et la soumission à l’empire américain. Quelques postures électoralistes de dernière minute suffisent à balayer la réelle dépendance des pays européens aux intérêts américains et aux technologies US et chinoises. L’Europe n’a pas les moyens de sa souveraineté, qu’importe ! Il faut aimer l’Europe, comme le rappelait l’image de campagne des Jeunes avec Macron “L’Europe, tu l’aimes ou tu la kiffes !” Il n’y a donc pas d’alternative à la construction d’une union marchande, organisant dans le chaos et les petits arrangements oligarchiques, la compétition entre nations européennes, l’évasion fiscale et sacrifiant les services publics et la protection sociale sur le sacro-saint autel de la concurrence et de la main invisible du marché.

  • Chronique d’un dimanche « télévisuel » :

    Européennes : Collard / Cohn-Bendit, le clash qui cache la forêt - Télévision - Télérama.fr
    https://www.telerama.fr/television/europeennes-collard-cohn-bendit,-le-clash-qui-cache-la-foret,n6270103.php

    Une participation “massive”, le RN en majesté, Bernard Tapie en expert européen, Daniel Cohn-Bendit en “grand témoin”… Récit d’une soirée électorale riche en élucubrations — pardon, en émotions.

    « Tremblement de terre », analyse Laurence Ferrari sitôt les résultats des européennes tombés sur CNews. « Tremblement de terre », juge Anne-Sophie Lapix clôturant la soirée électorale de France 2. « C’est un tremblement de terre », renchérit Alain Marschall sur BFMTV… Oups, pardon, je me suis trompé, cette dernière citation date du 6 décembre 2015, jour d’élections régionales. Il faut s’y faire : à chaque scrutin où le FN (puis le RN) arrive en tête, c’est un « tremblement de terre ». Tout avait pourtant bien commencé.

    #télévision #mise_en_scène
    #propagande #fabrique_du_consentement

  • Remous à l’athénée Serge Creuz de Molenbeek pour dénoncer l’installation de caméras donnant sur le vestiaire des filles - Belga - 10 Mai 2019 - RTBF
    https://www.rtbf.be/info/regions/detail_remous-a-l-athenee-serge-creuz-de-molenbeek-pour-denoncer-l-installation

    L’installation de nouvelles caméras de surveillance, dont une qui donnerait sur le vestiaire des filles, a causé quelques tensions jeudi à l’Athénée Serge Creuz, situé à Molenbeek-Saint-Jean, a expliqué un délégué syndical. L’école était injoignable vendredi matin.



    Des membres du personnel se sont plaints à leurs représentants syndicaux de l’installation au sein de l’établissement scolaire de nouvelles caméras, mises en place il y a environ deux semaines. Déplorant l’absence de concertation, ces derniers ont demandé des comptes à la direction. Celle-ci a fait valoir via une note de service que le point a été abordé lors d’un comité de concertation, mais les représentants syndicaux remarquent qu’il était question de renouveler les caméras existantes, non d’en installer de nouvelles. Des élèves ont découvert jeudi qu’une des caméras avait vue sur le vestiaire des filles. Ils ont manifesté leur mécontentement auprès de professeurs et éducateurs. Des parents d’élèves ont également appelé l’école à ce sujet. Un arrêt de travail en octobre dernier a mis en lumière des tensions au sein de cet établissement entre les travailleurs et la direction.

    #voyeurisme #caméra #surveillance #école #guerre_aux_pauvres #obsédés #enfants

  • Le Macron nouveau est arrivé, il se nomme Raphaël Glucksman.
    « De L’Obs à L’Humanité en passant par Mediapart, on s’arrache l’homme providentiel. »
    https://www.monde-diplomatique.fr/2018/12/RIMBERT/59364

    Il a 39 ans, des diplômes clinquants, un regard habité et des envies de changement. Entouré de jeunes chefs d’entreprise et de « porteurs de causes » issus de la « société civile », il lance un « mouvement politique » destiné à « sauver les démocraties libérales » menacées par l’« insurrection populiste ». Parce que c’est notre projet, exhorte-t-il, « à nous, désormais, de marcher ».

    Après la formation de M. Emmanuel Macron, voici Place publique, fondée en novembre par l’essayiste Raphaël Glucksmann. L’un domine le centre droit ; l’autre investit le centre gauche, où la désintégration du Parti socialiste laisse un vide et des classes moyennes cultivées désemparées. D’où va-t-on désormais proclamer que rien ne va plus et qu’il faut tout changer — sauf l’essentiel : les structures économiques et sociales ? Avec Les Enfants du vide (Allary Éditions), livre-manifeste publié cet automne, Glucksmann a d’un coup comblé la béance. De L’Obs à L’Humanité en passant par Mediapart, on s’arrache l’homme providentiel. Il est chez lui sur France Inter, louangé permanent au Monde, en « une » de Libération, en couverture de Politis. Des personnalités socialistes, écologistes ou communistes projettent sur son visage souriant leurs aspirations ravalées. Glucksmann a compris que son public cible n’aimait rien tant que battre sa coulpe, triturer sa mauvaise conscience, ruminer ses échecs et y remédier au moyen de recettes toujours identiques, mais ripolinées aux couleurs du jour — le vert, en l’occurrence. Cela tombe bien : Raphaël, qui s’est souvent trompé, met en scène confessions et conversion. À L’Obs (4 octobre 2018), il confie : « Je dois réapprendre à m’oublier. » Ambitieux programme.

    Lui qui fut tour à tour admirateur de M. Nicolas Sarkozy en 2008, animateur de la revue néoconservatrice Le Meilleur des mondes, conseiller du président géorgien néolibéral et atlantiste Mikheïl Saakachvili, lui qui admettait volontiers : « Ça ne m’a jamais fait vibrer de manifester pour les retraites » (M Le magazine du Monde, 22 mars 2014) et se déclarait au printemps 2017 « fier » de l’élection de M. Macron, revendique à présent Occupy Wall Street et dit « nous » quand il parle de la gauche. « On a zappé complètement la question sociale », admet-il. « Mon logiciel de pensée a contribué à former l’impasse dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui » (Mediapart, 14 novembre 2018). La mise à jour dudit « logiciel » copie-colle les constats effectués depuis des lustres par ceux que combattait hier Raphaël : « On voit les entreprises multinationales refuser les lois des nations et chercher à leur imposer les leurs. On voit les banques sauvées par l’argent public maquiller leurs comptes et cacher leurs fonds dans des paradis fiscaux. » À tout cela s’ajoute la menace d’un anéantissement de la planète par le réchauffement climatique.

    Alors, que faire ? Contre « les anciennes idéologies, les vieux partis, les antiques structures », contre les inégalités et le gaz carbonique, Glucksmann propose plus de participation citoyenne, plus d’écologie, plus d’Europe. « Nous assumons l’horizon d’une République européenne », écrit-il. Des « porteurs de causes » aussi frétillants que MM. Valéry Giscard d’Estaing, François Bayrou, Daniel Cohn-Bendit et Bernard-Henri Lévy ânonnent les éléments de ce credo depuis bientôt quatre décennies. Les papys du vide ont trouvé leur héritier.

    • Merci Marielle pour l’info, un homme marqué, il était le conseiller du corrompu, criminel recherché Saakashvilli, de même que lui même s’est enrichi en tant que « conseillé » il a participé au coups d’état pro-européen du Maidan. Humainement il n’a aucun crédit, proche des néocons ayant voulu ces guerres post-11 septembre meurtrière dans les pays arabes (remodelage du grand moyen-orient) il est même dangereux pour le peuple. Qu’il n’oublie pas son discrédit surtout ..

  • Les gilets jaunes et les « leçons de l’histoire » – Le populaire dans tous ses états - Gérard Noiriel
    https://noiriel.wordpress.com/2018/11/21/les-gilets-jaunes-et-les-lecons-de-lhistoire

    [...] La première différence avec les « #jacqueries » médiévales tient au fait que la grande majorité des #individus qui ont participé aux blocages de samedi dernier ne font pas partie des milieux les plus défavorisés de la société. Ils sont issus des milieux modestes et de la petite classe moyenne qui possèdent au moins une voiture. Alors que « la grande jacquerie » de 1358 fut un sursaut désespéré des gueux sur le point de mourir de faim, dans un contexte marqué par la guerre de Cent Ans et la peste noire.

    La deuxième différence, et c’est à mes yeux la plus importante, concerne la coordination de l’action. Comment des individus parviennent-ils à se lier entre eux pour participer à une lutte collective ? Voilà une question triviale, sans doute trop banale pour que les commentateurs la prennent au sérieux. Et pourtant elle est fondamentale. A ma connaissance, personne n’a insisté sur ce qui fait réellement la nouveauté des gilets jaunes : à savoir la dimension d’emblée nationale d’un mouvement spontané. Il s’agit en effet d’une protestation qui s’est développée simultanément sur tout le territoire français (y compris les DOM-TOM), mais avec des effectifs localement très faibles. Au total, la journée d’action a réuni moins de 300 000 personnes, ce qui est un score modeste comparé aux grandes manifestations populaires. Mais ce total est la somme des milliers d’actions groupusculaires réparties sur tout le territoire.

    Cette caractéristique du mouvement est étroitement liée aux moyens utilisés pour coordonner l’action des acteurs de la lutte. Ce ne sont pas les organisations politiques et syndicales qui l’ont assurée par leurs moyens propres, mais les « réseaux sociaux ». Les nouvelles technologies permettent ainsi de renouer avec des formes anciennes « d’action directe », mais sur une échelle beaucoup plus vaste, car elles relient des individus qui ne se connaissent pas. Facebook, twitter et les smartphones diffusent des messages immédiats (SMS) en remplaçant ainsi la correspondance écrite, notamment les tracts et la presse militante qui étaient jusqu’ici les principaux moyens dont disposaient les organisations pour coordonner l’action collective ; l’instantanéité des échanges restituant en partie la spontanéité des interactions en face à face d’autrefois.

    Toutefois les réseau sociaux, à eux seuls, n’auraient jamais pu donner une telle ampleur au mouvement des gilets jaunes. Les journalistes mettent constamment en avant ces « réseaux sociaux » pour masquer le rôle qu’ils jouent eux-mêmes dans la construction de l’action publique. Plus précisément, c’est la complémentarité entre les réseaux sociaux et les chaînes d’information continue qui ont donné à ce mouvement sa dimension d’emblée nationale. Sa popularisation résulte en grande partie de l’intense « propagande » orchestrée par les grands médias dans les jours précédents. Parti de la base, diffusé d’abord au sein de petits réseaux via facebook, l’événement a été immédiatement pris en charge par les grands médias qui ont annoncé son importance avant même qu’il ne se produise. La journée d’action du 17 novembre a été suivie par les chaînes d’information continue dès son commencement, minute par minute, « en direct » (terme qui est devenu désormais un équivalent de communication à distance d’événements en train de se produire). Les journalistes qui incarnent aujourd’hui au plus haut point le populisme (au sens vrai du terme) comme Eric Brunet qui sévit à la fois sur BFM-TV et sur RMC, n’ont pas hésité à endosser publiquement un gilet jaune, se transformant ainsi en porte-parole auto-désigné du peuple en lutte. Voilà pourquoi la chaîne a présenté ce conflit social comme un « mouvement inédit de la majorité silencieuse ».

    Une étude qui comparerait la façon dont les #médias ont traité la lutte des cheminots au printemps dernier et celle des gilets jaunes serait très instructive. Aucune des journées d’action des cheminots n’a été suivie de façon continue et les téléspectateurs ont été abreuvés de témoignages d’usagers en colère contre les grévistes, alors qu’on a très peu entendu les automobilistes en colère contre les bloqueurs.

    Je suis convaincu que le traitement médiatique du mouvement des gilets jaunes illustre l’une des facettes de la nouvelle forme de démocratie dans laquelle nous sommes entrés et que Bernard Manin appelle la « démocratie du public » (cf son livre Principe du gouvernement représentatif, 1995). [...]

    C’est toujours la mise en œuvre de cette citoyenneté #populaire qui a permis l’irruption dans l’espace public de #porte-parole[s] qui étai[en]t socialement destinés à rester dans l’ombre. Le mouvement des gilets jaunes a fait émerger un grand nombre de porte-parole de ce type. Ce qui frappe, c’est la diversité de leur profil et notamment le grand nombre de femmes, alors qu’auparavant la fonction de porte-parole était le plus souvent réservée aux hommes. La facilité avec laquelle ces leaders populaires s’expriment aujourd’hui devant les caméras est une conséquence d’une double démocratisation : l’élévation du niveau scolaire et la pénétration des techniques de communication audio-visuelle dans toutes les couches de la société. Cette compétence est complètement niée par les élites aujourd’hui ; ce qui renforce le sentiment de « mépris » au sein du peuple. Alors que les ouvriers représentent encore 20% de la population active, aucun d’entre eux n’est présent aujourd’hui à la Chambre des députés. Il faut avoir en tête cette discrimination massive pour comprendre l’ampleur du rejet populaire de la politique politicienne.

    Mais ce genre d’analyse n’effleure même pas « les professionnels de la parole publique » que sont les journalistes des chaînes d’information continue. En diffusant en boucle les propos des manifestants affirmant leur refus d’être « récupérés » par les syndicats et les partis, ils poursuivent leur propre combat pour écarter les corps intermédiaires et pour s’installer eux-mêmes comme les porte-parole légitimes des mouvements populaires. En ce sens, ils cautionnent la politique libérale d’Emmanuel Macron qui vise elle aussi à discréditer les structures collectives que se sont données les classes populaires au cours du temps.

    https://seenthis.net/messages/736409
    #histoire #luttes_sociales #action_politique #parole

    • La couleur des #gilets_jaunes
      par Aurélien Delpirou , le 23 novembre
      https://laviedesidees.fr/La-couleur-des-gilets-jaunes.html

      Jacquerie, révolte des périphéries, revanche des prolos… Les premières analyses du mouvement des gilets jaunes mobilisent de nombreuses prénotions sociologiques. Ce mouvement cependant ne reflète pas une France coupée en deux, mais une multiplicité d’interdépendances territoriales.
      La mobilisation des gilets jaunes a fait l’objet ces derniers jours d’une couverture médiatique exceptionnelle. Alors que les journalistes étaient à l’affut du moindre débordement, quelques figures médiatiques récurrentes se sont succédé sur les plateaux de télévision et de radio pour apporter des éléments d’analyse et d’interprétation du mouvement. Naturellement, chacun y a vu une validation de sa propre théorie sur l’état de la société française. Certains termes ont fait florès, comme jacquerie — qui désigne les révoltes paysannes dans la France d’Ancien Régime — lancé par Éric Zemmour dès le vendredi 16, puis repris par une partie de la presse régionale [1]. De son côté, Le Figaro prenait la défense de ces nouveaux ploucs-émissaires, tandis que sur Europe 1, Christophe Guilluy se réjouissait presque de la fronde de « sa » France périphérique — appelée plus abruptement cette France-là par Franz-Olivier Giesbert — et Nicolas Baverez dissertait sur la revanche des citoyens de base.

      Au-delà de leur violence symbolique et de leur condescendance, ces propos répétés ad nauseam urbi et orbi disent sans aucun doute moins de choses sur les gilets jaunes que sur les représentations sociales et spatiales de leurs auteurs. Aussi, s’il faudra des enquêtes approfondies et le recul de l’analyse pour comprendre ce qui se joue précisément dans ce mouvement, il semble utile de déconstruire dès maintenant un certain nombre de prénotions qui saturent le débat public. Nous souhaitons ici expliciter quatre d’entre elles, formalisées de manière systématique en termes d’opposition : entre villes et campagnes, entre centres-villes et couronnes périurbaines, entre bobos et classes populaires, entre métropoles privilégiées et territoires oubliés par l’action publique. À défaut de fournir des grilles de lecture stabilisées, la mise à distance de ces caricatures peut constituer un premier pas vers une meilleure compréhension des ressorts et des enjeux de la contestation en cours.

    • Classes d’encadrement et prolétaires dans le « mouvement des gilets jaunes »
      https://agitationautonome.com/2018/11/25/classes-dencadrement-et-proletaires-dans-le-mouvement-des-gilets-

      La mobilisation protéiforme et interclassiste des « gilets jaunes » donne à entendre une colère se cristallisant dans des formes et des discours différents selon les blocages et les espaces, créant une sorte d’atonie critique si ce n’est des appels romantiques à faire peuple, comme nous le montrions ici.
      [Des gilets jaunes à ceux qui voient rouge
      https://agitationautonome.com/2018/11/22/des-gilets-jaunes-a-ceux-qui-voient-rouge/]

      Reste un travail fastidieux : s’intéresser à une semaine de mobilisation à travers les structures spatiales et démographiques qui la traversent et qui nous renseignent sur sa composition sociale.

    • Gérard Noiriel : « Les “gilets jaunes” replacent la question sociale au centre du jeu politique », propos recueillis par Nicolas Truong.

      Dans un entretien au « Monde », l’historien considère que ce #mouvement_populaire tient plus des sans-culottes et des communards que du poujadisme ou des jacqueries.

      Historien et directeur d’études à l’EHESS, Gérard Noiriel a travaillé sur l’histoire de l’immigration en France (Le Creuset français. Histoire de l’immigration, Seuil, 1988), sur le racisme (Le Massacre des Italiens. Aigues-Mortes, 17 août 1893, Fayard, 2010), sur l’histoire de la classe ouvrière (Les Ouvriers dans la société française, Seuil, 1986) et sur les questions interdisciplinaires et épistémologiques en histoire (Sur la « crise » de l’histoire, Belin, 1996). Il vient de publier Une histoire populaire de la France. De la guerre de Cent Ans à nos jours (Agone, 832 p., 28 euros) et propose une analyse socio-historique du mouvement des « gilets jaunes ».

      Qu’est-ce qui fait, selon vous, l’originalité du mouvement des « gilets jaunes », replacé dans l’histoire des luttes populaires que vous avez étudiée dans votre dernier livre ?

      Dans cet ouvrage, j’ai tenté de montrer qu’on ne pouvait pas comprendre l’histoire des #luttes_populaires si l’on se contentait d’observer ceux qui y participent directement. Un mouvement populaire est une relation sociale qui implique toujours un grand nombre d’acteurs. Il faut prendre en compte ceux qui sont à l’initiative du mouvement, ceux qui coordonnent l’action, ceux qui émergent en tant que porte-parole de leurs camarades, et aussi les commentateurs qui tirent les « enseignements du conflit ». Autrement dit, pour vraiment comprendre ce qui est en train de se passer avec le mouvement des « gilets jaunes », il faut tenir tous les bouts de la chaîne.

      Je commencerais par la fin, en disant un mot sur les commentateurs. Etant donné que ce conflit social est parti de la base, échappant aux organisations qui prennent en charge d’habitude les revendications des citoyens, ceux que j’appelle les « professionnels de la parole publique » ont été particulièrement nombreux à s’exprimer sur le sujet. La nouveauté de cette lutte collective les a incités à rattacher l’inconnu au connu ; d’où les nombreuses comparaisons historiques auxquelles nous avons eu droit. Les conservateurs, comme Eric Zemmour, ont vu dans le mouvement des « gilets jaunes » une nouvelle jacquerie. Les retraités de la contestation, comme Daniel Cohn-Bendit, ont dénoncé une forme de poujadisme. De l’autre côté du spectre, ceux qui mettent en avant leurs origines populaires pour se présenter comme des porte-parole légitimes des mouvements sociaux, à l’instar des philosophes Michel Onfray ou Jean-Claude Michéa, se sont emparés des « gilets jaunes » pour alimenter leurs polémiques récurrentes contre les élites de Sciences Po ou de Normale Sup. Les « gilets jaunes » sont ainsi devenus les dignes successeurs des sans-culottes et des communards, luttant héroïquement contre les oppresseurs de tout poil.

      La comparaison du mouvement des « gilets jaunes » avec les jacqueries ou le poujadisme est-elle justifiée ?

      En réalité, aucune de ces références historiques ne tient vraiment la route. Parler, par exemple, de jacquerie à propos des « gilets jaunes » est à la fois un anachronisme et une insulte. Le premier grand mouvement social qualifié de jacquerie a eu lieu au milieu du XIVe siècle, lorsque les paysans d’Ile-de-France se sont révoltés contre leurs seigneurs. La source principale qui a alimenté pendant des siècles le regard péjoratif porté sur ces soulèvements populaires, c’est le récit de Jean Froissart, l’historien des puissants de son temps, rédigé au cours des années 1360 et publié dans ses fameuses Chroniques. « Ces méchants gens assemblés sans chef et sans armures volaient et brûlaient tout, et tuaient sans pitié et sans merci, ainsi comme chiens enragés. » Le mot « jacquerie » désignait alors les résistances des paysans que les élites surnommaient « les Jacques », terme méprisant que l’on retrouve dans l’expression « faire le Jacques » (se comporter comme un paysan lourd et stupide).
      Mais la grande jacquerie de 1358 n’avait rien à voir avec les contestations sociales actuelles. Ce fut un sursaut désespéré des gueux sur le point de mourir de faim, dans un contexte marqué par la guerre de Cent Ans et la peste noire. A l’époque, les mouvements sociaux étaient localisés et ne pouvaient pas s’étendre dans tout le pays, car le seul moyen de communication dont disposaient les émeutiers était le bouche-à-oreille.

      Ce qui a fait la vraie nouveauté des « gilets jaunes », c’est la dimension d’emblée nationale d’une mobilisation qui a été présentée comme spontanée. Il s’agit en effet d’une protestation qui s’est développée simultanément sur tout le territoire français (y compris les DOM-TOM), mais avec des effectifs localement très faibles. Au total, la journée d’action du 17 novembre a réuni moins de 300 000 personnes, ce qui est un score modeste comparé à d’autres manifestations populaires. Mais ce total est la somme des milliers d’#actions_groupusculaires réparties sur tout le #territoire.

      « La dénonciation du mépris des puissants revient presque toujours dans les grandes luttes populaires »

      Comment peut-on expliquer qu’un mouvement spontané, parti de la base, sans soutien des partis et des syndicats, ait pu se développer ainsi sur tout le territoire national ?

      On a beaucoup insisté sur le rôle des réseaux sociaux. Il est indéniable que ceux-ci ont été importants pour lancer le mouvement. Facebook, Twitter et les smartphones diffusent des messages immédiats qui tendent à remplacer la correspondance écrite, notamment les tracts et la presse d’opinion, qui étaient jusqu’ici les principaux moyens dont disposaient les organisations militantes pour coordonner l’#action_collective ; l’instantanéité des échanges restituant en partie la spontanéité des interactions en face à face d’autrefois.

      Néanmoins, les #réseaux_sociaux, à eux seuls, n’auraient jamais pu donner une telle ampleur au mouvement des « gilets jaunes ». Les journées d’action du 17 et du 24 novembre ont été suivies par les chaînes d’#information_en_continu dès leur commencement, minute par minute, en direct. Le samedi 24 novembre au matin, les journalistes étaient plus nombreux que les « gilets jaunes » aux Champs-Elysées. Si l’on compare avec les journées d’action des cheminots du printemps dernier, on voit immédiatement la différence. Aucune d’entre elles n’a été suivie de façon continue, et les téléspectateurs ont été abreuvés de témoignages d’usagers en colère contre les grévistes. Cet automne, on a très peu entendu les automobilistes en colère contre les bloqueurs.

      Je pense que le mouvement des « gilets jaunes » peut être rapproché de la manière dont Emmanuel Macron a été élu président de la République, lui aussi par surprise et sans parti politique. Ce sont deux illustrations du nouvel âge de la démocratie dans lequel nous sommes entrés, et que Bernard Manin appelle la « démocratie du public » dans son livre Principe du gouvernement représentatif, Calmann-Lévy, 1995). De même que les électeurs se prononcent en fonction de l’offre politique du moment – et de moins en moins par fidélité à un parti politique –, les mouvements sociaux éclatent aujourd’hui en fonction d’une conjoncture et d’une actualité précises. Avec le recul du temps, on s’apercevra peut-être que l’ère des partis et des syndicats a correspondu à une période limitée de notre histoire, l’époque où les liens à distance étaient matérialisés par la #communication_écrite.

      La France des années 1930 était infiniment plus violente que celle d’aujourd’hui

      La journée du 24 novembre a mobilisé moins de monde que celle du 17, mais on a senti une radicalisation du mouvement, illustrée par la volonté des « gilets jaunes » de se rendre à l’Elysée. Certains observateurs ont fait le rapprochement avec les manifestants du 6 février 1934, qui avaient fait trembler la République en tentant eux aussi de marcher sur l’Elysée. L’analogie est-elle légitime ?

      Cette comparaison n’est pas crédible non plus sur le plan historique. La France des années 1930 était infiniment plus violente que celle d’aujourd’hui. Les manifestants du 6 février 1934 étaient très organisés, soutenus par les partis de droite, encadrés par des associations d’anciens combattants et par des ligues d’extrême droite, notamment les Croix de feu, qui fonctionnaient comme des groupes paramilitaires. Leur objectif explicite était d’abattre la République. La répression de cette manifestation a fait 16 morts et quelque 1 000 blessés. Le 9 février, la répression de la contre-manifestation de la gauche a fait 9 morts. Les journées d’action des « gilets jaunes » ont fait, certes, plusieurs victimes, mais celles-ci n’ont pas été fusillées par les forces de l’ordre. C’est le résultat des accidents causés par les conflits qui ont opposé le peuple bloqueur et le peuple bloqué.

      Pourtant, ne retrouve-t-on pas aujourd’hui le rejet de la politique parlementaire qui caractérisait déjà les années 1930 ?

      La défiance populaire à l’égard de la #politique_parlementaire a été une constante dans notre histoire contemporaine. La volonté des « gilets jaunes » d’éviter toute récupération politique de leur mouvement s’inscrit dans le prolongement d’une critique récurrente de la conception dominante de la citoyenneté. La bourgeoisie a toujours privilégié la délégation de pouvoir : « Votez pour nous et on s’occupe de tout ».

      Néanmoins, dès le début de la Révolution française, les sans-culottes ont rejeté cette dépossession du peuple, en prônant une conception populaire de la #citoyenneté fondée sur l’#action_directe. L’une des conséquences positives des nouvelles technologies impulsées par Internet, c’est qu’elles permettent de réactiver cette pratique de la citoyenneté, en facilitant l’action directe des citoyens. Les « gilets jaunes » qui bloquent les routes en refusant toute forme de récupération politique s’inscrivent confusément dans le prolongement du combat des sans-culottes en 1792-1794, des citoyens-combattants de février 1848, des communards de 1870-1871 et des anarcho-syndicalistes de la Belle Epoque.

      Lorsque cette pratique populaire de la citoyenneté parvient à se développer, on voit toujours émerger dans l’espace public des #porte-parole qui étaient socialement destinés à rester dans l’ombre. Ce qui frappe, dans le mouvement des « gilets jaunes », c’est la diversité de leurs profils, et notamment le grand nombre de femmes, alors qu’auparavant la fonction de porte-parole était le plus souvent réservée aux hommes. La facilité avec laquelle ces leaders populaires s’expriment aujourd’hui devant les caméras est une conséquence d’une double démocratisation : l’élévation du niveau scolaire et la pénétration des techniques de communication audiovisuelle dans toutes les couches de la société. Cette compétence est complètement niée par les élites aujourd’hui ; ce qui renforce le sentiment de mépris au sein du peuple. Alors que les ouvriers représentent encore 20 % de la population active, aucun d’entre eux n’est présent aujourd’hui à l’Assemblée. Il faut avoir en tête cette discrimination massive pour comprendre l’ampleur du rejet populaire de la politique politicienne.

      Si les chaînes d’information en continu ont joué un tel rôle dans le développement du mouvement, comment expliquer que des « gilets jaunes » s’en soient pris physiquement à des journalistes ?

      Je pense que nous assistons aujourd’hui à un nouvel épisode dans la lutte, déjà ancienne, que se livrent les #politiciens et les #journalistes pour apparaître comme les véritables représentants du peuple. En diffusant en boucle les propos des manifestants affirmant leur refus d’être récupérés par les syndicats et les partis, les médias poursuivent leur propre combat pour écarter les corps intermédiaires et pour s’installer eux-mêmes comme les porte-parole légitimes des mouvements populaires. Le fait que des journalistes aient endossé publiquement un gilet jaune avant la manifestation du 17 novembre illustre bien cette stratégie ; laquelle a été confirmée par les propos entendus sur les chaînes d’information en continu présentant ce conflit social comme un « mouvement inédit de la majorité silencieuse ».

      Pourtant, la journée du 24 novembre a mis à nu la contradiction dans laquelle sont pris les nouveaux médias. Pour ceux qui les dirigent, le mot « populaire » est un synonyme d’#audience. Le soutien qu’ils ont apporté aux « gilets jaunes » leur a permis de faire exploser l’Audimat. Mais pour garder leur public en haleine, les chaînes d’information en continu sont dans l’obligation de présenter constamment un spectacle, ce qui incite les journalistes à privilégier les incidents et la violence. Il existe aujourd’hui une sorte d’alliance objective entre les casseurs, les médias et le gouvernement, lequel peut discréditer le mouvement en mettant en exergue les comportements « honteux » des manifestants (comme l’a affirmé le président de la République après la manifestation du 24 novembre). C’est pourquoi, même s’ils ne sont qu’une centaine, les casseurs sont toujours les principaux personnages des reportages télévisés. Du coup, les « gilets jaunes » se sont sentis trahis par les médias, qui les avaient soutenus au départ. Telle est la raison profonde des agressions inadmissibles dont ont été victimes certains journalistes couvrant les événements. Comme on le voit, la défiance que le peuple exprime à l’égard des politiciens touche également les journalistes.

      Ceux qui ont qualifié de « poujadiste » le mouvement des « gilets jaunes » mettent en avant leur revendication centrale : le refus des nouvelles taxes sur le carburant. Cette dimension antifiscale était en effet déjà très présente dans le mouvement animé par Pierre Poujade au cours des années 1950.

      Là encore, je pense qu’il faut replacer le mouvement des « gilets jaunes » dans la longue durée pour le comprendre. Les luttes antifiscales ont toujours joué un rôle extrêmement important dans l’histoire populaire de la France. L’Etat français s’est définitivement consolidé au début du XVe siècle, quand Charles VII a instauré l’impôt royal permanent sur l’ensemble du royaume. Dès cette époque, le rejet de l’#impôt a été une dimension essentielle des luttes populaires. Mais il faut préciser que ce rejet de l’impôt était fortement motivé par le sentiment d’injustice qui animait les classes populaires, étant donné qu’avant la Révolution française, les « privilégiés » (noblesse et clergé), qui étaient aussi les plus riches, en étaient dispensés. Ce refus des injustices fiscales est à nouveau très puissant aujourd’hui, car une majorité de Français sont convaincus qu’ils payent des impôts pour enrichir encore un peu plus la petite caste des ultra-riches, qui échappent à l’impôt en plaçant leurs capitaux dans les paradis fiscaux.

      On a souligné, à juste titre, que le mouvement des « gilets jaunes » était une conséquence de l’appauvrissement des classes populaires et de la disparition des services publics dans un grand nombre de zones dites « périphériques ». Néanmoins, il faut éviter de réduire les aspirations du peuple à des revendications uniquement matérielles. L’une des inégalités les plus massives qui pénalisent les classes populaires concerne leur rapport au langage public. Dans les années 1970, Pierre Bourdieu avait expliqué pourquoi les syndicats de cette époque privilégiaient les revendications salariales en disant qu’il fallait trouver des mots communs pour nommer les multiples aspects de la souffrance populaire. C’est pourquoi les porte-parole disaient « j’ai mal au salaire » au lieu de dire « j’ai mal partout ». Aujourd’hui, les « gilets jaunes » crient « j’ai mal à la taxe » au lieu de dire « j’ai mal partout ». Il suffit d’écouter leurs témoignages pour constater la fréquence des propos exprimant un malaise général. Dans l’un des reportages diffusés par BFM-TV, le 17 novembre, le journaliste voulait absolument faire dire à la personne interrogée qu’elle se battait contre les taxes, mais cette militante répétait sans cesse : « On en a ras le cul », « On en a marre de tout », « Ras-le-bol généralisé ».
      « Avoir mal partout » signifie aussi souffrir dans sa dignité. C’est pourquoi la dénonciation du #mépris des puissants revient presque toujours dans les grandes luttes populaires et celle des « gilets jaunes » n’a fait que confirmer la règle. On a entendu un grand nombre de propos exprimant un #sentiment d’humiliation, lequel nourrit le fort ressentiment populaire à l’égard d’Emmanuel Macron. « L’autre fois, il a dit qu’on était des poujadistes. J’ai été voir dans le dico, mais c’est qui ce blaireau pour nous insulter comme ça ? » Ce témoignage d’un chauffeur de bus, publié par Mediapart le 17 novembre, illustre bien ce rejet populaire.

      Comment expliquer cette focalisation du mécontentement sur Emmanuel Macron ?

      J’ai analysé, dans la conclusion de mon livre, l’usage que le candidat Macron avait fait de l’histoire dans son programme présidentiel. Il est frappant de constater que les classes populaires en sont totalement absentes. Dans le panthéon des grands hommes à la suite desquels il affirme se situer, on trouve Napoléon, Clémenceau, de Gaulle, mais pas Jean Jaurès ni Léon Blum. Certes, la plupart de nos dirigeants sont issus des classes supérieures, mais jusque-là, ils avaient tous accumulé une longue expérience politique avant d’accéder aux plus hautes charges de l’Etat ; ce qui leur avait permis de se frotter aux réalités populaires. M. Macron est devenu président sans aucune expérience politique. La vision du monde exprimée dans son programme illustre un ethnocentrisme de classe moyenne supérieure qui frise parfois la naïveté. S’il concentre aujourd’hui le rejet des classes populaires, c’est en raison du sentiment profond d’injustice qu’ont suscité des mesures qui baissent les impôts des super-riches tout en aggravant la taxation des plus modestes.

      On a entendu aussi au cours de ces journées d’action des slogans racistes, homophobes et sexistes. Ce qui a conduit certains observateurs à conclure que le mouvement des « gilets jaunes » était manipulé par l’#extrême_droite. Qu’en pensez-vous ?

      N’en déplaise aux historiens ou aux sociologues qui idéalisent les résistances populaires, le peuple est toujours traversé par des tendances contradictoires et des jeux internes de domination. Les propos et les comportements que vous évoquez sont fréquents dans les mouvements qui ne sont pas encadrés par des militants capables de définir une stratégie collective et de nommer le mécontentement populaire dans le langage de la #lutte_des_classes. J’ai publié un livre sur le massacre des Italiens à Aigues-Mortes, en 1893, qui montre comment le mouvement spontané des ouvriers français sans travail (qu’on appelait les « trimards ») a dégénéré au point de se transformer en pogrom contre les saisonniers piémontais qui étaient embauchés dans les salins. Je suis convaincu que si les chaînes d’information en continu et les smartphones avaient existé en 1936, les journalistes auraient pu aussi enregistrer des propos xénophobes ou racistes pendant les grèves. Il ne faut pas oublier qu’une partie importante des ouvriers qui avaient voté pour le Front populaire en mai-juin 1936 ont soutenu ensuite le Parti populaire français de Jacques Doriot, qui était une formation d’extrême droite.

      Comment ce mouvement peut-il évoluer, selon vous ?

      L’un des côtés très positifs de ce mouvement tient au fait qu’il replace la question sociale au centre du jeu politique. Des hommes et des femmes de toutes origines et d’opinions diverses se retrouvent ainsi dans un combat commun. La symbolique du gilet jaune est intéressante. Elle donne une identité commune à des gens très différents, identité qui évoque le peuple en détresse, en panne sur le bord de la route. Néanmoins, il est certain que si le mouvement se pérennise, les points de vue différents, voire opposés, qui coexistent aujourd’hui en son sein vont devenir de plus en plus visibles. On peut, en effet, interpréter le combat antifiscal des « gilets jaunes » de deux façons très différentes. La première est libérale : les « gilets jaunes » rejetteraient l’impôt et les taxes au nom de la liberté d’entreprendre. Selon la seconde interprétation, au contraire, est qu’ils combattent les inégalités face à l’impôt, en prônant une redistribution des finances publiques au profit des laissés-pour-compte.

      L’autre grand problème auquel va se heurter le mouvement concerne la question de ses représentants. Les nombreux « gilets jaunes » qui ont été interviewés dans les médias se sont définis comme les porte-parole de la France profonde, celle qu’on n’entend jamais. Issus des milieux populaires, ils sont brutalement sortis de l’ombre. Leur vie a été bouleversée et ils ont été valorisés par les nombreux journalistes qui les ont interviewés ou filmés. Beaucoup d’entre eux vont retomber dans l’anonymat si le mouvement se donne des porte-parole permanents. Ce qui risque d’affaiblir la dimension populaire de la lutte, car il y a de grandes chances que ces représentants soient issus de la classe moyenne, c’est-à-dire des milieux sociaux ayant plus de facilité pour s’exprimer en public, pour structurer des actions collectives.

    • « Gilets jaunes », les habits neufs de la révolte fiscale, entretien avec l’historien Nicolas Delalande, par Anne Chemin

      Selon l’historien Nicolas Delalande, le mouvement actuel s’inscrit dans une longue tradition de contestation, qui conspue l’Etat tout en réclamant sa protection.

      Chercheur au Centre d’histoire de Sciences Po, ­Nicolas Delalande, spécialiste de l’histoire de l’Etat, des solidarités et des inégalités, est l’un des maîtres d’œuvre de l’Histoire mondiale de la France (Seuil, 2017). Il a publié Les Batailles de l’impôt. Consentement et résistances de 1789 à nos jours (Seuil, 2011). Il publie en février 2019 un livre sur l’internationalisme ouvrier de 1864 à 1914, La Lutte et l’Entraide (Seuil, 368 pages, 24 euros).

      Pouvez-vous situer le mouvement des « gilets jaunes » par rapport aux « révoltes fiscales » apparues depuis les années 1970 en France et aux Etats-Unis ?

      La révolte fiscale a souvent été présentée comme un archaïsme, une forme de mobilisation « pré-moderne » que la démocratie libérale et le progrès économique devaient rendre résiduelle. Le mouvement poujadiste des années 1950 fut ainsi interprété comme l’ultime résistance d’un monde de petits artisans et de commerçants voué à disparaître. Ce qui était censé appartenir au monde d’avant est pourtant toujours d’actualité…

      Le mouvement des « gilets jaunes » s’inscrit dans une vague de regain des contestations fiscales. C’est dans les années 1970, aux Etats-Unis, que le thème de la « révolte fiscale » fait son retour. Disparate et composite, cette mobilisation contre le poids des taxes sur la propriété débouche sur l’ultralibéralisme des années Reagan (1981-1989). Le mouvement du Tea Party, lancé en 2008, radicalise plus encore cette attitude de rejet viscéral de l’impôt. Il n’est pas sans lien avec la désignation de Donald Trump comme candidat républicain en 2016.

      En France, c’est dans les années 1980 que l’antifiscalisme refait surface comme langage politique. Après la crise de 2008, les protestations se multiplient, dans un contexte d’augmentation des impôts et de réduction des dépenses. La nouveauté des « gilets jaunes », par rapport aux « pigeons » ou aux « bonnets rouges », tient à l’absence de toute organisation patronale ou syndicale parmi leurs initiateurs.

      Ces mouvements rejettent en général les étiquettes politiques ou syndicales. Comment définiriez-vous leur rapport au politique ?

      Au-delà des militants d’extrême droite qui cherchent sûrement à en tirer profit, la mobilisation touche des catégories populaires et des classes moyennes qui entretiennent un rapport distant avec la politique au sens électoral du terme : beaucoup déclarent ne plus voter depuis longtemps. Cela ne veut pas dire que les messages portés ne sont pas de nature politique. Le rejet des élites, du centralisme parisien et des taxes en tout genre appartient à un répertoire politique, celui des « petits contre les gros », dont l’origine, en France, remonte à la fin du XIXe siècle. Aux Etats-Unis, c’est aussi dans les années 1890 que naît le « populisme », un courant de défense des petits fermiers contre les trusts et l’oligarchie. Son originalité est d’être favorable à la régulation, plutôt qu’hostile à toute forme d’intervention publique.

      Au XXe siècle, les mouvements antifiscaux penchaient plutôt à droite. Est-ce toujours le cas aujourd’hui ?

      Parler au nom des contribuables, dans les années 1930, est très situé politiquement. En 1933, la « Journée nationale des contribuables » rassemble des adversaires convaincus de la gauche qui sont hostiles à la « spoliation fiscale et étatiste ». Les commerçants ferment leurs boutiques, les manifestants défilent en voiture et en camion, et on appelle à monter à Paris pour défier le pouvoir. La coagulation des mécontentements prend alors une connotation antirépublicaine qui culmine lors de la journée du 6 février 1934.

      Mais la gauche n’est pas complètement absente de ces mouvements. Au XIXe siècle, les républicains et les socialistes furent souvent les premiers à critiquer le poids des taxes sur la consommation. Dans les années 1930 et au début du mouvement Poujade (1953-1958), les communistes ont soutenu des actions locales de protestation au nom de la dénonciation de l’injustice fiscale. Reste que la critique de l’injustice fiscale peut prendre des directions très différentes : certains appellent à faire payer les riches quand d’autres attaquent le principe même de l’impôt. En France, ces mouvements ont presque toujours été marqués par cette ambiguïté : on conspue l’Etat tout en réclamant sa protection.

      On a longtemps pensé que les révoltes fiscales disparaîtraient avec les régimes démocratiques, l’impôt devenant le fruit d’une délibération collective. Comment expliquer cette renaissance de la contestation fiscale ?

      La contestation antifiscale est toujours le symptôme d’un dysfonctionnement plus profond des institutions. La dévitalisation du pouvoir parlementaire, sous la Ve République, est à l’évidence une des causes profondes du phénomène. A l’origine, le Parlement devait assurer la représentation des citoyens, qui sont à la fois des contribuables et des usagers des services publics. La délibération devait produire le consentement, tout comme la capacité du pouvoir législatif à contrôler les dépenses de l’Etat. Dès lors que le pouvoir théorise sa verticalité et dénie la légitimité des corps intermédiaires, ne reste plus que le face-à-face surjoué entre le contribuable en colère et le dirigeant désemparé. L’émergence de ces formes nouvelles de protestation est la conséquence logique de cette incapacité du pouvoir à trouver des relais dans la société.

      Ce « ras-le-bol fiscal » ne s’accompagne pas d’un mouvement de refus de paiement de l’impôt. Est-ce le signe que malgré tout, le compromis fiscal est encore solide ?

      C’est une des constantes de la protestation fiscale en France : la rhétorique anti-impôts y est d’autant plus forte qu’elle ne remet pas en cause l’architecture globale des prélèvements. A ce titre, les formes discrètes d’évitement et de contournement de l’impôt auxquelles se livrent les plus favorisés sont bien plus insidieuses. Leur langage est certes plus policé, mais leurs effets sur les inégalités et l’affaissement des solidarités sont plus profonds.

      Les « gilets jaunes » protestent contre l’instauration d’une taxe destinée à décourager l’usage du diesel en augmentant son prix. Comment ces politiques de #gouvernement_des_conduites sont-elles nées ?

      Les projets de transformation des conduites par la fiscalité remontent au XIXe siècle. Des réformateurs imaginent très tôt que l’#Etat puisse, à travers la modulation de l’impôt, encourager ou sanctionner certains comportements. Cette fiscalité porte sur des sujets aussi divers que la natalité, le luxe ou la consommation d’alcool et de tabac. Mais on perçoit très vite que l’Etat pourrait trouver un intérêt financier à la perpétuation des conduites qu’il est censé combattre par l’impôt.

      Dire que la justice consisterait, au XXIe siècle, à transférer la charge de l’impôt du travail vers les activités polluantes est à cet égard un contresens lourd de malentendus. Une taxe sur le diesel, aussi vertueuse et nécessaire soit-elle, reste une taxe sur la consommation qui frappe un bien de première nécessité. La transition écologique a peu de chances d’aboutir si elle ne s’articule pas à une recherche de justice fiscale et sociale.

    • « Les “gilets jaunes” sont aussi le produit d’une succession d’échecs du mouvement social »

      Pour un collectif de membres d’Attac et de la fondation Copernic, le mouvement de revendications fera date en dépit de certains dérapages, car il peut permettre de dépasser une crise généralisée, qui touche également la #gauche.

      Tribune. La colère sociale a trouvé avec le mouvement des « gilets jaunes » une expression inédite. Le caractère néopoujadiste et antifiscaliste qui semblait dominer il y a encore quelques semaines et les tentatives d’instrumentalisation de l’extrême droite et de la droite extrême ont été relativisés par la dynamique propre du mouvement, qui s’est considérablement élargi, et la conscience que les taxes sur l’essence étaient « la goutte d’eau qui fait déborder le vase ».

      Quelques dérapages homophobes ou racistes, certes marginaux mais néanmoins détestables, et des incidents quelquefois graves n’en ternissent pas le sens. Ce mouvement d’auto-organisation populaire fera date et c’est une bonne nouvelle.

      Le mouvement des « gilets jaunes » est d’abord le symptôme d’une crise généralisée, celle de la représentation politique et sociale des classes populaires. Le mouvement ouvrier organisé a longtemps été la force qui cristallisait les mécontentements sociaux et leur donnait un sens, un imaginaire d’émancipation. La puissance du néolibéralisme a progressivement affaibli son influence dans la société en ne lui laissant qu’une fonction d’accompagnement des régressions sociales.

      Situation mouvante
      Plus récemment, le développement des réseaux sociaux a appuyé cette transformation profonde en permettant une coordination informelle sans passer par les organisations. L’arrogance du gouvernement Macron a fait le reste avec le cynisme des dominants qui n’en finit pas de valoriser « les premiers de cordée », contre « ceux qui fument des clopes et roulent au diesel ».

      Le mouvement se caractérise par une défiance généralisée vis-à-vis du système politique
      Les « gilets jaunes » sont aussi le produit d’une succession d’échecs du mouvement social. Ces échecs se sont accentués depuis la bataille de 2010 sur les retraites jusqu’à celle sur les lois Travail ou la SNCF, et ont des raisons stratégiques toutes liées à l’incapacité de se refonder sur les plans politique, organisationnel, idéologique, après la guerre froide, la mondialisation financière et le refus de tout compromis social par les classes dirigeantes. Nous sommes tous comptables, militants et responsables de la gauche politique, syndicale et associative, de ces échecs.

      Dans cette situation mouvante, la réponse de la gauche d’émancipation doit être la #politisation populaire. C’est sur ce terreau qu’il nous faut travailler à la refondation d’une force ancrée sur des valeurs qui continuent à être les nôtres : égalité, justice fiscale, sociale et environnementale, libertés démocratiques, lutte contre les discriminations.

      Ancrer une gauche émancipatrice dans les classes populaires

      On ne combattra pas cette défiance, ni l’instrumentalisation par l’extrême droite, ni le risque d’antifiscalisme, en pratiquant la politique de la chaise vide ou en culpabilisant les manifestants. Il s’agit bien au contraire de se donner les moyens de peser en son sein et de gagner la #bataille_culturelle et politique de l’intérieur de ce mouvement contre l’extrême droite et les forces patronales qui veulent l’assujettir.

      Deux questions sont posées par ce mouvement : celui de la misère sociale grandissante notamment dans les quartiers populaires des métropoles et les déserts ruraux ou ultrapériphériques ; celui de la montée d’une crise écologique et climatique qui menace les conditions d’existence même d’une grande partie de l’humanité et en premier lieu des plus pauvres.

      Il faut répondre à ces deux questions par la conjonction entre un projet, des pratiques sociales et une perspective politique liant indissolublement la question sociale et la question écologique, la redistribution des richesses et la lutte contre le réchauffement climatique. L’ancrage d’une gauche émancipatrice dans les classes populaires est la condition première pour favoriser une coalition majoritaire pour la justice sociale et environnementale.

      Annick Coupé, Patrick Farbiaz, Pierre Khalfa, Aurélie Trouvé, membres d’Attac et de la Fondation Copernic.

  • Après le départ de Nicolas Hulot, François de Rugy nommé ministre de la Transition écologique
    https://www.huffingtonpost.fr/2018/09/04/apres-le-depart-de-nicolas-hulot-francois-de-rugy-nomme-ministre-de-l

    Un ministre politique pour un ministère surexposé. Après avoir envisagé Daniel Cohn-Bendit et Pascal Canfin pour prendre la suite de Nicolas Hulot, Emmanuel Macron a finalement proposé le ministère de la Transition écologique à François de Rugy, un autre ancien cadre d’Europe-Ecologie Les Verts converti au début du quinquennat au nouveau monde macroniste.

    Animal politique

    Ancien député Vert de Loire-Atlantique réélu en 2017 sous les couleurs de La République En Marche, l’actuel président de l’Assemblée nationale a déjà fait la preuve de sa souplesse politique. Une qualité qu’appréciera le président de la République après les démissions successives de deux ministres issus de la société civile en moins d’une semaine.

    Début 2017, François de Rugy s’était porté candidat à la primaire de la gauche où il avait récolté moins de 4% des suffrages. Comme Manuel Valls, ce responsable politique expérimenté de 44 ans à la voix métallique s’était rapidement affranchi de sa promesse de soutenir le vainqueur Benoît Hamon en apportant son soutien à Emmanuel Macron.

    Réformiste assumé et en froid avec ses ex-amis écolos, l’auteur du livre « Ecologie ou gauchisme, il faut choisir » (paru en 2015 chez L’Archipel) est-il le mieux armé pour prendre la difficile succession de Nicolas Hulot, parti en dénonçant la politique environnementale « des petits pas » d’Emmanuel Macron ? Ses derniers amis, comme Barbara Pompili avec qui il avait coprésidé le groupe vert, saluent son « sens politique » qui lui a permis de se hisser à la quatrième place de l’Etat dans l’ordre protocolaire. A l’inverse, ses détracteurs lui reprochent d’avoir sacrifié ses convictions écologistes sur l’autel de ses ambitions. « Tout ça pour ça... Bon courage au nouveau ministre, depuis le temps qu’il attendait », a persiflé le porte-parole d’EELV Julien Bayou après sa nomination.

    Souvenirs mitigés à l’Assemblée

    Lors de son court mandat de 18 mois à la présidence de l’Assemblée nationale, François de Rugy a davantage marqué les esprits par sa volonté de réformer l’institution que par ses convictions écologistes. Soucieux de moderniser le fonctionnement du Palais-Bourbon, celui qui s’est illustré en invitant le rappeur Joey Starr à venir déclamer du Victor Hugo à l’Hôtel de Lassay est rapidement devenu la bête noire de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon lui reprochant régulièrement sa gestion méticuleuse du temps de parole et l’embouteillage parlementaire épuisant de ces derniers mois.

    Pourtant opposé à la limitation du droit d’amendement parlementaire envisagé par l’exécutif, François de Rugy a aussi appelé en juin le gouvernement à « mettre de l’ordre dans l’ordre du jour ». Mais l’opposition ne lui en a pas particulièrement su gré, le député PCF Sébastien Jumel y voyant les « coups de menton » et « fausses colères » d’un président ayant « dealé un affaiblissement du Parlement », via le projet de réforme institutionnelle. « L’Assemblée nationale comme marche-pied, comme paillasson. François de Rugy restera fidèle au reniement dans son Ministère de la démission écologique », a renchéri la députée communiste Elsa Faucillon. « Un opportuniste » a jugé Jean-Luc Mélenchon tandis que le député LR Julien Aubert qualifiait sa promotion gouvernementale « d’excellente nouvelle pour le Parlement ».

    En critiquant l’absentéisme de certains députés, le président de l’Assemblée s’est aussi aliéné une partie de la majorité LREM, dont le président du groupe Richard Ferrand qui espérait lui contester son poste à la mi-mandat. Sa nomination au gouvernement offre désormais un boulevard au chef de file des députés macronistes.

    #animal_politique
    Tout est perdu !

  • Je traite des viols, agressions sexuelles et viols sur mineurs. Laissez moi vous en parler...
    https://yetiblog.org/temoignage-agressions-sexuelles-mineurs

    En marge de la désolante loi Schiappa, trouvé ce témoignage/charge sur Twitter. Il émane d’une certaine Pô (@CalamityPo). Le voici in extenso.

    (...)

    Personnellement, je n’entends pas les mineurs victimes, je laisse ce soin à ma collègue formée. Ainsi j’assiste à l’audition dans une autre pièce, sur un écran, je ne m’implique pas, pour garder mon objectivité et mon professionnalisme, l’affect est mon ennemi. Néanmoins, j’écoute et je relis les entretiens, parfois plusieurs fois.
    Je traite une vingtaine d’affaires de ce type par an et j’ai une certitude :

    Un enfant n’est pas en mesure d’avoir une sexualité active, n’est pas en mesure de décider, de comprendre et d’accepter un rapport.

    (...)

    Alors ne venez pas me dire qu’un enfant est consentant, qu’il veut ce que ces gens lui imposent, qu’il veut du sexe.
    Un enfant veut juste grandir en paix. Il fera ses choix sexuels quand il sera en mesure de le faire.

    (...)

    • Dans la prostitution, on a un débat entre les pro et les anti, quand on discute de la pénalisation des clients, par exemple. Et on trouve des argumentaires dans les deux sens.

      Dans le cadre du débat sur les rapports sexuels avec des enfants, connaissez-vous des références vers des argumentaires « pro-sexe » ?

    • Merci pour vos réponses. Les références « pro » datent sacrément. Et malgré cela, on n’est pas parvenu à légiférer en 2018 dans un sens plus conforme aux termes du débat tels qu’ils semblent exister actuellement, c’est à dire une protection totale des enfants.

      Au gouvernement, ils veulent tellement alléger la charge des Tribunaux qu’ils choisissent volontairement de ne pas protéger les enfants comme ils mériteraient de l’être.

    • Puisque daniel cohn-bendit est préssenti pour être minstre de l’environnement en_marche, rappel
      Eveil à la sexualité : les remords de l’ancien éducateur Daniel Cohn-Bendit François Modoux, Berlin - jeudi 22 février 2001 - Le Temps
      https://www.letemps.ch/monde/eveil-sexualite-remords-lancien-educateur-daniel-cohnbendit

      Le héros de Mai 68 doit se justifier d’écrits évoquant ses flirts érotiques avec des enfants dans des crèches alternatives.

      Bettina Röhl, la fille de l’ex-terroriste allemande Ulrike Meinhof, continue sa grande lessive. Après avoir exhumé des photos montrant l’ex-militant Joschka Fischer, entre-temps devenu ministre, tabasser un flic dans les années 70, elle s’attaque à un autre soixante-huitard assagi, Daniel Cohn-Bendit. Elle a mis sur son site Internet des textes que « Dany le Rouge » publia en 1976 dans la revue Das da alors dirigée par Klaus Reiner Röhl, le père de la jeune femme. Daniel Cohn-Bendit, qui travailla deux ans comme éducateur, y raconte sa confrontation avec l’éveil des enfants à la sexualité. Des passages perçus comme choquants contraignent aujourd’hui le député écologiste au Parlement européen à s’expliquer.

      Bild s’est permis de titrer au canon : « Un écologiste raconte le sexe au jardin d’enfants ». Daniel Cohn-Bendit, prétendait le quotidien de boulevard, a caressé des enfants, se réjouissant qu’après Joschka Fischer, un autre Vert au passé libertaire soit « à son tour rattrapé par son passé ». La presse allemande a peu repris. Dans différents journaux étrangers (Observer, The Independent, La Stampa, Die Presse et L’Express dans son édition à paraître ce jeudi), le politicien a exprimé ses remords.

      « Composante érotique »
      Les textes controversés sont extraits du livre Le grand bazar que Daniel Cohn-Bendit publia en 1976. Dans un mélange d’autobiographie et de fiction, il raconte son enfance et les années 60. Dans un chapitre consacré à l’éducation des enfants, il décrit l’attirance sexuelle que des petits enfants avaient pour lui alors qu’il travaillait comme éducateur dans une crèche « anti-autoritaire » à Francfort en 1972 et 1973. « Mes flirts avec les petits avaient une composante érotique », écrivait-il alors. Il disait comment « les filles, entre 2 et 5 ans, avaient vite appris à le séduire ». Et comment des enfants jouaient à ouvrir la braguette de son pantalon, cherchant à toucher son sexe.

      Le politicien, qui vit à Francfort avec sa famille, fait aujourd’hui savoir qu’il n’a jamais abusé d’un enfant. Les passages contestés sont largement le produit de son imagination. Ils étaient pensés comme une « provocation verbale ». Un acte politique, déjà… Il s’agissait de briser des tabous de la société bourgeoise qui répugnait à reconnaître l’éveil des petits à la sexualité. « Jamais je n’écrirais la même chose vingt-cinq ans plus tard », concède l’eurodéputé vert, horrifié par la « naïveté » de sa prose. Les passages incriminés lui semblent « déplacés » dans une société devenue hypersensible à la menace pédophile.

      #daniel_cohn-bendit #enfants #parlement_européen #eurodéputés #France #sexe #sexualité #braguette #Allemagne #Berlin

    • à propos de Guy Hocquenghem Race d’Ep ! Un siècle d’images de l’homosexualité paraîtra au mois d’octobre aux éditions la Tempête. La librairie Quilombo organise un débat le 28 septembre à 20h

      https://librairie-quilombo.org/race-d-ep
      d’autres sources sur le premier lien cité par @intempestive Race d’Ep parle d’homosexualité et non de pédophilie. (encore que j’en sais rien puisqu’il n’est pas encore paru)

  • Macron, le Médiocrate 13 juin 2018 - Anticons
    https://anticons.wordpress.com/2018/06/13/macron-le-mediocrate

    Réformateur, pragmatique et efficace, il est “l’homme que nous attendions”, nous laissent entendre des responsables des grands médias. Intellectuellement, il fut très proche du philosophe Paul Ricoeur, nous rabâchent ses admirateurs. Dès 2014, Attali annonçait :  « Macron sera président en 2017 » ,  « Nous avons élu un oiseau très rare ! » nous dit Kouchner.  « Il a résisté pendant quelques secondes à la poignée de main Donald Trump » commente Christophe Barbier. « L’échange est ferme, viril mais correct, et hisse la France au niveau de l’Amérique » garantit l’éditocratie.  « Macron c’est moi, en mieux » certifie Sarkozy.  « Il est mi-Kennedy, mi-Alcibiade » écrit BHL toujours bien inspiré (Alcibiade fut condamné à l’exil et Kennedy mourut assassiné). Pour Alain Minc, « Macron, c’est Bonaparte Premier consul « . Alain Juppé  « partage en grande partie » la vision d’Emmanuel Macron. Valéry Giscard d’Estaing « distribue des bons points » à Macron. Bref, cet échantillon de louanges dithyrambiques indique à quel point Emmanuel Macron est le modèle d’une très grande partie de la classe politico-médiatique. N’ayons pas peur des mots, Emmanuel Macron fait consensus auprès des oligarques.
     


    Esprit éclairé ou confusion mentale ? Macron, le best of !
    Nous avons sélectionné quelques citations emblématiques du Président Macron. Parmi les constantes figure en premier lieu la certitude pour lui d’être un homme d’exception. D’autre part, Emmanuel Macron à une fâcheuse tendance à perdre son sang froid dès qu’il est contrarié. Ajoutons que notre Président méprise totalement les classes populaires. Enfin, autre point inquiétant, Emmanuel Macron ne cesse de se contredire et, peut-être pire encore, il semble prendre ses croyances pour des vérités absolues. Voyons cela plus en détails.

     « Je ne suis que l’émanation du goût du peuple français pour le romanesque »

     « Aujourd’hui, je ne suis pas prêt à faire les concessions que m’impose le Parti socialiste, c’est-à-dire m’excuser d’être un jeune mâle blanc diplômé. En d’autres temps, c’était un avantage compétitif inouï. Un jeune mâle blanc inspecteur des finances, il y a soixante ans, était le maître du monde »

     « Dans la politique française, cet absent est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort »

     « Je mise sur la révolution démocratique »

     « Il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires »

     « Il aurait fallu une Margaret Thatcher à la France »

     « Fillon, c’est Thatcher dans les années 80, la France mérite mieux que ça »

     « Je n’ai pas de leçons à recevoir. »

     « Le meilleur moyen de se payer un costard, c’est de travailler »

     « Le libéralisme c’est la loi du plus fort, l’esprit des réformes que nous proposons c’est tout l’inverse »

     « Le libéralisme est une valeur de gauche »

     « Je suis maoïste, […] un bon programme c’est ce qui marche »

     « La politique c’est mystique »

     « Quand t’es jeune, 35h c’est de la pipe »

     « Travailler plus, sans être payé plus »

     « Monsieur Trump » ou  « l’Américain » : « N’oubliez jamais que si vous êtes une nation libre, c’est parce que des ambitieux sont partis de ces terres avec l’amour de la liberté, avec le même rêve, le rêve français, le rêve européen. Monsieur Trump, n’oubliez jamais ce que vous nous devez. La liberté, votre existence, c’est celle de Lafayette, c’est la nôtre »

     « Avec Trump, nous contribuerons à la création d’un ordre mondial du 21e siècle pour le bien de nos concitoyens »
    https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=DXcrghQfslU

     « Il y a dans cette société (Gad), une majorité de femmes, il y en a qui sont pour beaucoup illettrées, pour beaucoup on leur explique : Vous n’avez plus d’avenir à Gad ou aux alentours. Allez travailler à 50 ou 60 km ! Ces gens-là n’ont pas le permis de conduire, on va leur dire quoi ? »

     « Si j’étais chômeur, je n’attendrais pas tout de l’autre, j’essaierais de me battre d’abord »

     « Mes prédécesseurs n’avaient absolument aucune idée pour l’Europe »

     « J’ai une loyauté personnelle envers François Hollande. Je lui dois de m’avoir fait confiance et de m’avoir nommé au gouvernement. En même temps, lorsqu’un président nomme quelqu’un ministre, il le fait parce qu’il pense que c’est bon pour son pays, pas pour en faire son obligé »

     « François Hollande, sa présidence bavarde et son “absence d’idée” sur l’Europe »

     « Comme De Gaulle, je choisis le meilleur de la gauche, le meilleur de la droite et même le meilleur du centre »

     « Je suis l’anti-système »

     « J’ai condamné toujours la colonisation comme un acte de barbarie. […] La colonisation fait partie de l’histoire française. C’est un crime contre l’humanité. Ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face en présentant aussi nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes »

     « En même temps, il ne faut pas balayer tout ce passé et je ne regrette pas cela parce que – il y a une jolie formule qui vaut pour l’Algérie – la France a installé les droits de l’homme en Algérie, simplement elle a oublié de les lire. […] Tout en reconnaissant ce crime, je ne veux pas qu’on tombe dans la culture de la culpabilisation sur laquelle on ne construit rien »

     « Une gare, c’est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien, parce que c’est un lieu où on passe, un lieu que l’on partage »

    Difficile, au milieu de tant d’inconséquence, de comprendre comment Macron a pu séduire autant de français. Le philosophe Alain Deneault montre qu’Emmanuel Macron, à l’instar de Justin Trudeau, premier ministre du Canada depuis novembre 2015, est devenu une figure charismatique uniquement parce que des médias complaisants lui attribuent plus de qualités qu’il n’en a réellement.

    Une figure de proue de l’extrême centre…
    Alain Deneault définit l’extrême centre comme un nouvel ordre politique qui s’efforce de liquider les notions de droite et de gauche. Cette nouvelle droite, puisque nous allons voir qu’il s’agit bien de cela, s’applique selon lui à garantir plus d’argent pour les multinationales, plus de dividendes versés aux actionnaires, plus de facilité d’accès aux paradis fiscaux, moins de services sociaux, et le démantèlement des droits des travailleurs.
     « Emmanuel Macron, c’est Robin des bois à l’envers : il prend aux pauvres pour donner aux riches » a déclaré le journaliste François Ruffin. Et au vu du bilan de sa première année de présidence, il semble difficile de donner lui tort :

    • Suppression de l’impôt sur la fortune (ISF) dès 2017
    • Suppression de l’impôt pour freiner l’exil fiscal (exit tax) pour 2019
    • Suppressions de 120 000 postes de fonctionnaires
    • Gel du point d’indice et rétablissement du jour de carence pour les fonctionnaires
    • Diminution des aides au logement
    • Hausse de la CSG
    • Stigmatisation des chômeurs
    … pour ne retenir que quelques mesures.

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=ZnWgYicjYAQ


    Il n’y a rien de nouveau sous le soleil, serait-on tenté de dire, puisque l’économiste libéral Milton Friedman soutenait qu’une entreprise ne devrait pas avoir de  « responsabilité sociale » envers le public ou la société. Pour Friedman, le seul souci qui doit peser sur l’entreprise est d’accroître les profits pour ses actionnaires ainsi que pour elle-même. Pour les tenants de la doctrine Friedman, en particulier Reagan, Thatcher et Pinochet, la question sociale doit être subordonnée au bon vouloir de l’initiative privée. Une théorie très fortement contestée par la journaliste Naomie Klein qui démontre que la plupart des citoyens s’appauvrissent tandis que les élites corporatives gagnent une énorme richesse. En janvier 2018, l’ONG Oxfam International rapportait dans un rapport consacré à l’année 2017 que les 1% les plus riches ont empoché 82 % des richesses créées cette année-là, tandis que la moitié la plus pauvre de l’humanité n’en n’a pas eu une miette.

    L’extrême centre ne tolère pas d’opposition
    Deneault explique clairement que l’#extrémisme ne s’évalue pas en fonction du curseur gauche-droite. L’extrémisme nous dit-il, est l’attitude qui consiste à être intolérant à ce qui n’est pas soi. Ainsi, l’extrême centre se présente arbitrairement comme étant “le” centre. L’extrême centre serait donc en somme l’équilibre, la voie médiane qui évite raisonnablement les deux extrêmes. Mais comprenons bien qu’il s’agit avant tout d’une posture. Or la question du positionnement faussement modéré ne date pas d’hier, et l’exemple le plus parlant est peut-être celui d’ #adolphe_thiers qui fut le fut le premier président de la République française (1871-1873), partisan libéral dans un premier temps d’une monarchie constitutionnelle. Adolphe Thiers est l’une des figures emblématiques de l’histoire du #Centre_Gauche, dont il est la représentation de la fausse modération. Honoré de Balzac s’inspirera de Thiers pour créé Eugène de Rastignac, un personnage qui est décrit par Balzac comme ambitieux et prêt à tout pour parvenir à ses fins. L’extrême centre au nom de la raison est violent, cruel, destructeur et aveugle nous enseigne Deneault. Partant de là, rappelons-nous qu’en novembre 1831 débutait à Lyon la première révolte des Canuts, ces ouvriers de l’industrie de la soie. Contre les insurgés, Thiers déclara :  « il vaut mieux l’arme blanche que l’arme à feu » . Ce qu’il voulait, c’était éviter de lire dans la presse :  « On tire sur le peuple » . Les canuts se soulèveront à nouveau en 1834. Cette nouvelle insurrection sera une fois encore réprimée dans le sang par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Adolphe Thiers. La Commune de Paris est une autre période insurrectionnelle de l’histoire de Paris. Elle s’est développée à partir du 18 mars 1871 pour aboutir à la fameuse  « Semaine sanglante » du 21 au 28 mai 1871. Le chef du pouvoir exécutif Adolphe Thiers, réfugié pour l’occasion à Versailles, lancera contre la capitale cinq corps d’armée. Le résultat sera terrible, avec plus de 20 000 victimes dont beaucoup de femmes et d’enfants. Et bien évidemment, pour Macron… Thiers a sauvé la République en 1871.
    https://blogs.mediapart.fr/jean-claude-meyer-du-18/blog/100518/thiers-sauve-la-republique-en-1871-selon-macron

    Médiocratie : La marque de l’extrême centre
    En politique selon Deneault, être médiocre signifie satisfaire une oligarchie. Aussi la médiocratie est incarnée par l’extrême centre, commente-t-il. Deneault insiste sur le fait que la  « médiocrité” est en français le substantif désignant ce qui est moyen, tout comme supériorité et infériorité font état de ce qui supérieur et inférieur. Il n’y a pas de  « moyenneté » . En conséquence la médiocrité désigne le stade moyen érigé au rang d’autorité.

    Pour Deneault, la principale compétence d’un médiocre est de reconnaître un autre médiocre. Ensemble, ils organisent des réseaux afin d’établir un puissant système de collusions et de renvois d’ascenseurs. Dans un article précédent consacré à Emmanuel Macron, il nous était apparu important de faire la liste des groupes de pression et des réseaux très opaques du patronat qui gravitent autour de notre nouveau président.

    Et comme il faut bien que l’extrême centre se distingue de la droite stricto sensu, la duperie va s’accomplir dans la bonne humeur. Étant entendu que c’est uniquement le maquillage qui distingue l’extrême centre de la droite à papa, la mystification repose par conséquent sur une #novlangue. La “théorie du ruissellement” selon laquelle “enrichir les riches profite à tout le monde” est contestée par le Gouvernement Édouard Philippe car trop droitière dans son apparence ? Qu’à cela ne tienne, le problème est contourné par Emmanuel Macron en personne, qui lui prône la théorie des  « premiers de cordée » _. Mais comprenons bien que chez Macron, le premier de cordée n’est pas l’instituteur, ni même l’infirmière, l’ingénieur ou l’ambulancier. Les premiers dans le logiciel Macron sont les #réseaux qui lui ont permis d’accéder au pouvoir.

    Les médiocres sont au service d’instances transnationales
    Si nous suivons Alain Deneault dans son raisonnement, nous sommes tous potentiellement des médiocres. Nous sommes donc susceptibles de régresser intellectuellement et moralement. De ce fait, la minorité possédante (oligarchie) qui nous domine et qui emploie Macron met tout en œuvre pour faire de nous des médiocres. Cet asservissement a pour but de nous imposer des protocoles qui insensiblement modifient les consciences, justifiant en cela un discours qui vante les bienfaits de la concurrence. En conséquence, il est facile de comprendre comment la dialectique peut devenir guerrière.

    Souvenons-nous : a posteriori, nous avons eu la confirmation que l’explication humanitaire à la guerre de Libye n’était qu’un prétexte. Bis repetita au printemps de cette année : l’histoire se répète avec Macron en Syrie. Cette fois-ci l’acte qui déclenche les hostilités et une (présumée) attaque chimique à la Douma le 7 avril 2018. En quelques jours, ce qui n’était que supposé va devenir avéré dans les bouches du trio Emmanuel Macron, Theresa May et Donald Trump. Ce qui est remarquable, c’est qu’il y a peu de temps encore, la presse occidentale présentait ce dernier comme un adepte des théories du complot, tout en l’accusant d’être à la solde de la Russie, qui attendrait un retour sur investissement.

    Rappelons donc qu’Emmanuel Macron vient de s’allier à deux États, en l’occurrence les États-Unis et la Grande Bretagne, qui dans un passé récent ont sciemment menti pour envahir l’Irak, et sur bien d’autres motifs de guerre. Qui sont donc ses “amis” ? La guerre d’Irak ou seconde guerre du Golfe commence officiellement le 20 mars 2003. A cette époque, Theresa May était Présidente du parti conservateur qui a toujours soutenu la guerre en Irak. Donald Trump lui, a promu (en mars 2018) le néoconservateur John Bolton au poste très influent de conseiller à la sécurité nationale. En bon néoconservateur, Bolton fut un farouche partisan de la guerre en Irak et du concept de guerre préventive. En 2002, il enterre le protocole de vérification de la convention sur les armes biologiques. En 2002 encore, il signe la lettre qui indique que les États-Unis renoncent à toute participation à la Cour pénale internationale (CPI). Puis Trump nomme Gina Haspel à la direction de la Central Intelligence Agency (CIA). Gina Haspel a été directement impliquée dans la pratique de la torture de détenus. Dans le Washington Post, John Kiriakou, ancien officier du contre-terrorisme de la CIA, explique qu’il est allé en prison pour avoir divulgué les tortures de la CIA. Gina Haspel a aidé à les dissimuler. En s’associant sans la moindre légitimité au duo Trump / May, Macron vient en notre nom à tous, de légitimer la quintessence du Monde selon Bush : torture, traitements cruels, séquestrations illégales, ingérences, guerres sous faux prétextes, (…). Cela nous ramène à la conclusion d’un dossier précédent, où il nous était apparu nécessaire de souligner qu’étape après étape, la pensée politico-médiatique dominante en France est devenue néoconservatrice.

    Confus et nébuleux
     « La grosse colère d’Emmanuel Macron face aux eurodéputés hostiles aux frappes en Syrie « , titra la presse sous l’influence des réseaux de l’OTAN, après que la question des preuves d’armes chimiques lors des attaques en Syrie ait été soulevée à l’Assemblée européenne. Une intervention “irresponsable, risquée et sans perspective politique”, indiquaient certains responsables politiques européens, qui notaient que Trump, May et Macron avaient agi sans preuves ni mandat de l’ONU.

    Face aux eurodéputés hostiles aux frappes en Syrie, Macron s’improvisa défenseur de la veuve et de l’orphelin, et s’adressa à son opposition en ces termes :  « Les mêmes, les mêmes qui à chaque fois s’indignent devant les images que nous avons vu, d’enfants, de femmes, morts d’attaques de chlore, les mêmes, restons-nous assis ? Défendons nous des droits en disant ‘les droits c’est pour nous, les principes c’est pour nous, la réalité c’est pour les autres ? Non, non ! » Le reste est tout aussi indigeste, mais surtout le Président Macron répond totalement à côté, car la seule chose qui lui fut demandée était tout simplement de fournir ses preuves. Par la suite la “médiocrasphère” viendra à la rescousse du nouveau boss :  « Révisionnistes, dégueulasses, sont ceux qui réclament des preuves » , affirme #BHL qui sans vergogne recourt une fois encore au point Godwin (l’arme favorite des médiocres).

     « Bonnet blanc, blanc bonnet »
    Selon les critères définis par A. Deneault, il n’est pas vain d’établir une ressemblance entre le néo-conservatisme et l’extrême centre. Rappelons que le néo-conservatisme est une variante du conservatisme. Sa spécificité est de conserver les caractéristiques du conservatisme traditionnel qui promeut des valeurs établies issues de coutumes et de traditions. Ces règles (foncièrement opposées au progressisme) sont ainsi combinées à l’individualisme, que le #néo-conservateur qualifie de libre entreprise. Sur ce point, la convergence avec le président français est établie par Forbes le magazine d’affaires américain pour qui Macron est le leader des marchés libres.

    Dès qu’ils ont eu accès à des postes de pouvoir et d’autorité, les néo-conservateurs ont approuvé la totalité des programmes anti-sociaux. Pour eux, seules les initiatives privées ont pour fonction de renforcer l’action sociale, via le financement d’organisations religieuses qui ont seules la vocation à s’occuper des pauvres et des marginaux. Autant dire que chez les #néocons l’aide sociale, qui repose en principe sur des actions d’insertion, de prévention et de secours, doit-être réduite à sa plus simple expression. La promotion de la #philanthropie est également le leitmotiv du programme économie sociale et solidaire de La République En Marche.

    Dans leur logique, l’État est relégué au rang de simple auxiliaire des conglomérats de la finance, de l’énergie et de l’armement. Moins de ressources pour les classes populaires et plus de dividendes pour les groupes financiers constituent également la ligne économique et sociale de l’extrême centre comme nous l’avons vu précédemment. La seule différence est relative à sa forme. Le plus souvent les #néoconservateurs ont migré du trotskisme pour aller vers la droite. De Trotksy, les néocons ont conservé l’idée d’exportation de la révolution, qu’ils ont fait évoluer en ingérence américaine. En résumé, ils se revendiquent ouvertement à la fois pro-israéliens, anticommunistes et anti-New Deals. Ainsi pour les néocons, la réglementation en matières économiques et sociales est un échec. L’extrême centre quant à lui avance masqué. Ses objectifs profonds sont tout aussi cruels que ceux du néo-conservatisme. Mais Deneault nous signale que le médiocre de l’extrême centre est cool, jeune, nouveau, sympathique dans sa présentation. “Il faut penser printemps” prêche son illustre représentant Emmanuel Macron. Cela nous rappelle Michel Clouscard qui surnommait George Pompidou  « l’oncle libéral débonnaire » .

    Ne perdons pas de vue qu’avant de cautionner la politique pro-Arabie Saoudite, pro-Israël, et anti-Iran que mène Donald Trump, les poids lourds du néoconservatisme, déjà membres influents du parti républicain, avaient jeté leur dévolu sur la candidate Hillary Clinton qui reste par ailleurs une référence de l’extrême centre.

    Ainsi nous comprenons pourquoi, vis à vis des crimes de guerre israéliens, l’extrême centre se situe toujours dans un semblant de consensus. Le plus souvent cela débouche sur des formules expéditives. Par exemple Macron appelle Netanyahou au  « dialogue » avec les Palestiniens. Sans mentionner Israël, Trudeau a condamné  « l’emploi présumé d’une force excessive et de munitions réelles » qu’il juge  « inexcusable » . Mais ces annonces laconiques ne débouchent jamais sur aucune action concrète, et leurs contenus sont invariablement ponctués par des  « Israël est une grande démocratie » , ou encore  « A Paris, Macron joue la proximité avec le premier ministre israélien » .

    Le discours paradoxal
    Le médiocrate de l’extrême centre peut apparaître déroutant pour son auditoire, tant ses contradictions sont nombreuses. Ainsi pour battre Donald Trump, Hillary Clinton se revendiquait féministe et engagée pour les droits des femmes, alors même que parmi les donateurs de la fondation Clinton, nous retrouvons l’Arabie Saoudite, pays qui condamne les femmes adultères à la mort par lapidation.

    Dans le même style, le gouvernement Macron prétend vouloir déconstruire la désinformation et les théories conspirationnistes. Et simultanément la famille Macron entretient une relation fusionnelle avec #philippe_de_villiers qui est pourtant l’archétype du porte-parole au style paranoïaque selon les critères définis par l’historien américain Richard Hofstadter, lorsqu’il établit le portrait robot du théoricien de la conspiration à partir de postulats caractéristiques. Ces postulats nous les retrouvons dans les livres de Philippe De Villiers. Pour lui :

    1.  La conspiration dure depuis plusieurs décennies
    2. Il y a allégeance à une puissance étrangère (le monde arabe)
    3. La France sacrifie ses valeurs
    4. Les arabes imposent leur langue et leur religion
    5. L’alliance France-monde arabe s’appuie sur une politique commune hostile à la chrétienté
    6. Il y a complicité des instances dirigeantes française
    7. Il y a complicité des médias
    8. L’idéologie islamique imprègne les institutions scolaires et universitaires.

    https://www.youtube.com/watch?v=P4U3wBAcMSg

    Pour la petite histoire, vous noterez aussi que d’un côté règne l’harmonie parfaite avec Philippe de Villiers, “tête de gondole du pôle vieille France” qui se revendique 100 % souverainiste, tandis que d’un autre côté Macron entretient des relations étroites avec Daniel Cohn-Bendit et Romain Goupil, deux figures du libéralisme libertaire qui se proclament foncièrement européistes. S’il y a autant de contradictions en médiocratie, c’est tout bonnement parce que l’extrême centre est avant tout la sphère des faire-valoir et des faux-semblants. C’est ainsi que Nicolas Hulot a été nommé ministre de la Transition écologique et solidaire par Emmanuel Macron, alors que ce dernier multiplie les camouflets à l’encontre de son ministre et souhaite même rétablir les chasses présidentielles ?… Il va de soi que cet héritage de la monarchie se pratique uniquement entre pairs.
    https://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/festival-de-cannes/video-quand-emmanuel-macron-fait-une-apparition-dans-le-film-de-daniel-

    Conclusion : un “Président des riches » _
    Il n’est ni Machiavel, ni Alcibiade, ni Kennedy, ni Bonaparte. Plus modestement il est le représentant d’une droite qui n’a jamais cessé de modifier son apparence. Son objectif ? Déconstruire méthodiquement le modèle social français. Ses arguments, une fois l’emballage retiré, sont ceux qu’utilisent les différentes droites depuis des lustres :  « nous sommes soumis à la concurrence internationale » , « le nombre des fonctionnaires doit-être réduit » , « il faut impérativement contrôler les chômeurs », « les cheminots sont des privilégiés » , « nous devons insuffler un élan méritocratie » et enfin  « baissons massivement les impôts des plus riches afin que la théorie du ruissellement opère » .

    Il est clair que pour des raisons de convergence d’intérêts, les milliardaires qui possèdent la presse ont pour la plupart soutenu la candidature de notre nouveau président, qui dispose désormais de la quasi-totalité des moyens de communication pour promouvoir sa politique. Ce constat nous renvoie à la question centrale : Pourquoi les médiocres de l’extrême centre dépensent-ils autant d’énergie pour se déguiser ? Ne serait-il pas plus simple de déclarer : “Nous sommes avant tout au service d’une classe sociale communément appelée élite qui, puisqu’elle est élite, doit naturellement dominer” ?

    Selon toute vraisemblance la réponse à ces interrogations réside dans le fait que si les médiocres et en particulier Macron, nous imposent ce jeu de dupe, c’est parce que s’ils “mettaient carte sur table”, l’oligarchie qui les emploie n’aurait pas la moindre chance de conserver ses privilèges. Rappelons nous que la médiocratie est le monde des collusions et de la corruption. De ce fait, les médiocres trahissent une idée qui comporte trois mots : “Liberté, Égalité, Fraternité”. Cette devise est en fait l’ADN de la société républicaine. Fortement influencée par Du Contrat social de Rousseau, elle postule que les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Ainsi nous comprenons aisément pourquoi cet axiome qui est l’un des fondements de la morale moderne est incompatible avec l’affairisme, les réseaux, et le renvoi d’ascenseur que favorisent les médiocres de l’extrême centre

    https://www.youtube.com/watch?v=oXsFb6iCDZU

    Même si le peuple est tour à tour désabusé, désillusionné, perverti ou complice, les principes républicains sont implantés dans sa conscience par l’entremise de l’éducation. Spontanément, le tout-un-chacun juge le monde en vertu de cette maxime  « Liberté, Egalité, Fraternité » , que l’on retrouve déjà en gestation dans la littérature antique. L’universalité des valeurs républicaines a supplanté depuis longtemps la morale élitiste du droit divin. Le premier médiocrate à avoir pleinement intégré cette donnée s’appelait Adolphe Thiers. Royaliste à ses débuts, il évoluera vers un projet aux allures républicaines, ce qui lui permettra de combiner ses ambitions personnelles à une stratégie globale qui, sous couvert de libéralisme, garantira à une caste sociale la primauté sur la majorité. Depuis lors, la contre-révolution (représentée par les médiocrates) réinvente à intervalle régulier sa rhétorique pour continuer de faire illusion.

    Emmanuel Macron est la nouvelle égérie de la lignée médiocrate. La résurgence de son archaïsme ne laisse planer aucun doute sur ses véritables aspirations (de #Rothschild, de Villiers, Versailles, Chambord… ). Cependant, intuitivement, la plupart des français ont désormais compris à qui ils avaient affaire : Selon le sondage du mois de mai 2018 Odoxa-Dentsu Consulting, les trois quarts des français (72%) perçoivent Emmanuel Macron comme un  « président des riches » .

     #oligarques #alain_deneault #droite #gauche #centre #extrême_centre #canada #médiocratie #gouvernance #éditocratie #ISF #exit_tax #APL #CSG #chômeurs #milton_friedman #Social #Naomie Klein #citations
     #emmanuel_macron #guerre_aux_pauvres #macron #enmarcheverslefn #france #gouvernement_macron #réformes_antisociales

  • « L’Etat, monstre froid face aux zadistes »
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2018/04/14/l-etat-monstre-froid-face-aux-zadistes_5285480_3232.html

    De passage à Paris, un universitaire israélien regarde à la télévision les images de l’intervention des forces de l’ordre, à Notre-Dame-des-Landes. « Tout ça pour quelques gars qui veulent monter un kibboutz… », dit-il, goguenard. Plus votre adversaire est minuscule, plus son écrasement doit être spectaculaire. Dans le bocage nantais, 2 500 gendarmes mobiles, bottés et casqués, équipés de toutes sortes de grenades et d’armes de jet, appuyés de bulldozers et de pelleteuses, de véhicules blindés et d’hélicoptères, ont offert le spectacle d’une certaine forme de faiblesse – celle qui vous fait rouler des épaules devant les plus petits que vous. Nul ne songerait à nier qu’il y avait, cette semaine dans la « zone à défendre » (ZAD), agrégée aux agriculteurs et à la majorité paisible des zadistes qui vivent là, une population avide d’en découdre. Nul ne songerait non plus à nier que les affrontements furent violents et que, de part et d’autre, plusieurs dizaines de blessés sont à déplorer.

    Mais, finalement, de quoi s’est-il agi ? Il s’est agi, pour l’Etat, de déloger d’une petite zone humide quelque deux cents personnes désireuses de liberté et d’autonomie. La majorité n’est pas constituée de forcenés radicalisés et « ultraviolents », comme on l’a lu et entendu ici ou là, mais plutôt de femmes et d’hommes engagés dans des projets, formels ou informels, d’agriculture, d’artisanat, etc. Comme l’ont montré les reportages de notre confrère Rémi Barroux, ce qui se joue là-bas est une expérience sociale et politique, la recherche et l’invention de nouvelles formes d’organisation et de vie collectives, d’une autre relation à l’environnement, d’une autre façon d’habiter et d’utiliser le monde.
    Le bénéfice de la marge

    Dans un livre magnifique (Zomia, ou l’art de ne pas être -gouverné, Seuil, 2013), l’anthropologue américain James Scott a raconté l’histoire des peuples -nichés dans la Zomia – du nom de cette longue chaîne montagneuse qui traverse l’Asie du Sud-Est – et qui tentent, depuis deux millénaires, d’échapper au joug des « Etats rizières » installés dans les plaines. James Scott montre comment cette âpre et opiniâtre volonté de se soustraire à l’autorité des Etats a forgé la culture et les modes de vie de ces peuples, mais il montre aussi comment ces gens des marges ont apporté un bénéfice à ceux du centre. Par l’entretien et la connaissance de leur environnement, par le savoir-faire qui leur permettait de l’exploiter, ces montagnards ont parfois offert aux plaines étatisées des biens rares qui ont fait leur richesse (calambac, ébène, ambre, poivrier long, bois de sapan, santal, gomme-gutte, graines de -krabao…).

    L’Etat est un monstre froid, disait Nietzsche, il est aussi un monstre idiot. Il cherche sans répit l’assujettissement de ses périphéries, leur domination, leur mise en coupe réglée, et enfin leur destruction par le nivellement, quand celles-ci peuvent lui apporter bien plus lorsqu’elles demeurent libres. Cela valait pour la Zomia comme cela vaut pour -Notre-Dame-des-Landes. En l’occurrence, il ne s’agit pas d’une source de matières premières, bien sûr, mais d’une source d’inspiration et d’invention. Car il est probable qu’au moins en germe l’expérience de la ZAD contienne des éléments de solutions à nombre de grands problèmes auxquels nous sommes confrontés.

    Un collectif d’une centaine d’architectes et de paysagistes le dit avec force dans un texte publié le 6 avril sur Mediapart. « La ZAD, c’est aussi l’aventure de ses constructions. Ce sont des corps de ferme rénovés lors de grands chantiers collectifs, de nouveaux hangars agricoles aux charpentes impressionnantes ; c’est aussi la force poétique des nombreuses cabanes dans les arbres, au milieu d’un lac, au coin d’une friche, ou d’un champ (…), écrivent-ils. Hors norme, multiples, divers, poétiques, adaptés, bidouillés, légers, sobres, précaires, faits de matériaux locaux ou de réemploi, en terre, en bois, en paille ou en récup, ces constructions répondent à leur échelle aux enjeux écologiques et énergétiques, à rebours du monde que l’industrie du béton et de l’acier est en train de construire partout sur la planète. » Ce sont ces maisons, faites d’imagination, d’huile de coude, et de bric et de broc, que, pour flatter la part de son électorat qui n’aime que le bitume et les angles droits, le gouvernement a fait raser.

    Nous pouvons mépriser, déplorer ou moquer ce qui se passe à Notre-Dame-des-Landes, mais pourquoi vouloir à tout prix que cesse cette expérience en cours ? Pourquoi ne pas attendre, par simple curiosité, d’observer toute l’étendue de ce qui peut en sortir ? « Des jeunes qui veulent vivre sans Etat, ça ne me choque pas, a confié Daniel Cohn-Bendit à Rémi Barroux. La question que l’on doit se poser, c’est pourquoi n’y a-t-il pas des espaces où l’on puisse vivre autrement ? »

    Pour le gouvernement, vider l’abcès de Notre-Dame-des-Landes a donc consisté à donner raison aux défenseurs de l’environnement en opposant un coup d’arrêt au projet d’aéroport, mais à engager ensuite une normalisation de la zone épargnée par le béton. Or, pour tous ceux qui doutaient de l’intérêt du projet aéroportuaire, l’important est autant la nature préservée du bocage que l’expérimentation que ses occupants y mènent. Le gouvernement ne l’a pas compris. Il veut garder l’écrin et jeter le joyau.

    par Stéphane Foucart

    • M’est avis que si l’état fait preuve d’une telle pugnacité pour déloger « quelque deux cents personnes désireuses de liberté et d’autonomie », c’est qu’il y a (depuis un moment) un « beau » projet d’aménagement de cette zone (humide) dans les cartons des bétonneurs assermentés.

    • On apprend que le régime de Macron a bombardé sa population à l’arme chimique (2-chlorobenzylidène malonitrile) dans la région de Nantes où l’opération serait toujours en cours. D’après des milieux autorisés (Colucci International Agency), la communauté internationale ne devrait pas rester sans réagir suite aux exactions du boucher de Notre-Dame-Des-Landes.

    • @sombre j’ai aussi un peu en tête des stratégies de guerre psychologique avec le livre à côté du chevet as mitterrand avec le jeu de go médiatico symbolique. Finalement on le fait pas cet aéroport, tout le monde s’en va, ceux qui restent sont illégitimes mettons les dehors, une fois dehors, oh désolé, le contrat avec vinci nous oblige bien à construire l’aéroport … et vous voyez qu’il n’y a pas de contestataires.
      Et puis cette idée de territoire nation défendu par la flicaille de l’état moral, le colonialisme insitu qui envoie des pères taper sur leur enfants, j’sais pas mais ça résonne ridicule tandis que de l’autre côté ils lâchent leurs bombes en syrie.

  • Chronologie (subjective) de Mai 68

    Tomás Ibáñez

    https://lavoiedujaguar.net/Chronologie-subjective-de-Mai-68

    Déjà quarante ans ! C’est ainsi que commençait le texte que j’écrivis en 2008 pour présenter une brève chronologie des événements de Mai 68. Je soulignais alors que la froideur d’un constat d’huissier présentant une simple liste de dates et de faits n’était pas nécessairement le meilleur moyen d’accéder à la connaissance d’un événement historique, et que l’inclusion d’éléments subjectifs, d’expériences et de souvenirs, pourrait aider à mieux saisir ce que fut cet événement sans que cela nuise au respect des faits. Je proposais donc une chronologie complétée, traversée, ou perturbée par des fragments d’une « chronique vécue » de Mai 68.

    Mercredi 1er mai. En réponse à l’appel lancé par le CLJA (Comité de liaison des jeunes anarchistes), quelques dizaines de camarades, dont Daniel Cohn-Bendit (nous verrons tout de suite pourquoi je mentionne sa présence), rejoignent avec drapeaux noirs et tracts la traditionnelle manifestation syndicale du 1er Mai. Violent affrontement avec le service d’ordre de la CGT, qui arrache nos drapeaux, déchire nos tracts et nous expulse en quelques minutes hors de la manifestation (...)

    #Mai-68 #chronologie #Mouvement_du_22_Mars #anarchisme

  • Quand les « jeunots » de 2018 rhabillent les « vieux fourneaux » de #mai_68 :

    La génération 2018 explique comment elle veut finir le boulot de Mai 68 - Universite Populaire de Toulouse
    http://universitepopulairetoulouse.fr/spip.php?article1190

    Révolution des idées, féminisme, combat ouvrier, lesvingtenaires de 2018 sont sévères avec Mai 68.
    En mai 68, ils n’étaient pas nés. Leurs parents n’étaient même pas en âge de procréer. 50 ans plus tard, Daniel Cohn Bendit a soutenu Emmanuel Macron. Les slogans de l’époque s’affichent sur des t-shirts et autres produits personnalisables. Mai 68, ils l’ont surtout découvert au lycée dans les cours d’histoire ou plus tard au sein de leur vie militante.

  • « Vivre ensemble » : Daniel Cohn-Bendit annule sa venue à #Rennes !
    https://nantes.indymedia.org/articles/39808

    Parmi les nombreuses canailles invitées au forum du Vivre ensemble, s’il y a #en avait une qui était particulièrement attendue, c’était bien Daniel Cohn-Bendit ! Un gâteau d’anniversaire avait même été préparé spécialement pour lui : crème chantilly saupoudrée de petits morceaux de pavés marinés dans le chlorobenzylidène malonitrile (gaz lacrymogène). Il fallait bien accueillir comme il se doit le plus emblématique des ex-leaders de Mai 68 reconverti dans la promotion médiatique et tonitruante du libéralisme autoritaire. #tout était prêt ! Nous nous réjouissons cependant de cette annulation. Le renoncement de Cohn-Bendit à venir fouler les pavés rennais est une première victoire ! Nous allons déjà beaucoup l’entendre en cette année 2018 raconter n’importe quoi sur Mai 68 pour ne pas pousser un ouf de soulagement. (...)

    #Répression #Resistances #contrôle #social #/ #-ismes #genres #_anarch-fémin #lutte #étudiant-e-s #lycéen-ne-s #mouvement #Répression,Resistances,contrôle,social,/,-ismes,en,tout,genres,_anarch-fémin…,lutte,étudiant-e-s,lycéen-ne-s,mouvement

  • « Comme si ta vocation était de me conforter dans la mienne » - La méridienne
    http://www.la-meridienne.info/Comme-si-ta-vocation-etait-de-me-conforter-dans-la-mienne

    « Lui, il écrit jour et nuit ; elle, elle l’aime et l’aide par sa présence », disait Laure Adler en introduction à la dernière de ses trois émissions consacrées à André Gorz (1923-2007) et à sa relation avec sa femme Dorine Keir (France Inter, 25-27 décembre 2017). Figure centrale de la pensée écologiste et de la critique du travail, théoricien du revenu garanti, Gorz est un intellectuel important pour moi. Et pourtant ces émissions m’ont exaspérée — et pas seulement par le choix d’inviter Daniel Cohn-Bendit dans la dernière.

    #féminisme #Gorz #écologie #amour

  • #Jacques_Sauvageot restera dans la mémoire de #mai 68
    http://reformeraujourdhui.blogspot.com/2017/11/jacques-sauvageot-restera-dans-la.html

    Figure de mai 1968, Jacques Sauvageot est décédé samedi 28 octobre à l’âge de 74 ans à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris où il avait été admis le 12 septembre dernier, après avoir été percuté par un scooter. Jacques Sauvageot faisait partie du trio qui ébranla le pouvoir gaulliste au printemps 1968, avec Daniel Cohn-Bendit et Alain Geismar. Cette triste nouvelle intervient à quelques mois du cinquantième anniversaire du mouvement de contestation de Mai 68... Petit-fils d’un maréchal-ferrant, fils d’un employé de la SNCF et d’une femme au foyer (" employée de maison non rétribuée " pour reprendre une formule qu’il employait), Jacques Sauvageot fut élevé dans une famille catholique assez religieuse. Il avait une sœur et deux frères plus âgés que lui : un frère aîné, François, séminariste puis #président de (...)

    #PSU #UNEF

  • Daniel Cohn-Bendit propose au Québec de rejoindre l’Union européenne | Métro
    http://journalmetro.com/actualites/national/1169497/daniel-cohn-bendit-propose-au-quebec-de-rejoindre-lunion-europeenne

    Et si le Québec quittait le Canada pour rejoindre l’Union européenne ? Pour Daniel Cohn-Bendit, ancien député européen et figure de la politique française, cette idée serait la seule « solution » pour la province, si celle-ci « veut être indépendante. »

    Quitter la fédération canadienne, sans alternative, n’aurait aucun sens, soutient l’ex-leader du mouvement de Mai 68 en France. À Montréal pour une série de conférences sur l’avenir de l’Union européenne (UE) après l’élection d’Emmanuel Macron, Daniel Cohn-Bendit se montre perplexe en cas de nouveau référendum pour demander l’indépendance du Québec, après ceux de 1980 et 1995, remportés par le camp du « non ».

    « Je ne crois pas que l’indépendance soit une bonne solution, explique à Métro l’ex-député européen. Si le Québec veut être indépendant, alors qu’il se batte pour devenir un État membre de l’UE. Il faut aller jusqu’au bout de l’idée. »
    […]
    Affirmant être prêt à défendre cette idée auprès de ces anciens collègues du parlement européen, Daniel Cohn-Bendit évoque un potentiel « débat intéressant » qui « retournerait d’une manière plus intelligente la phrase un peu simpliste du Général de Gaulle [Vive le Québec libre !] » prononcée sur le balcon de l’hôtel de ville de Montréal le 24 juillet 1967.

  • Parmi mes amis qui ont voté #Mélenchon, j’en entends se replier dans l’abstention arguant de leur frustration qu’un capitaliste autoritaire vaut bien un autre capitaliste autoritaire. Nul doute que pendant les cinq prochaines années les luttes sociales continueront - les citoyens n’ont pas fini de manifester dans les rues de Paris. Alors, préférez vous avoir face à vous les #CRS aux ordres de #Macron ou aux ordres de Le Pen ? Le gouvernement #Hollande a montré qu’à l’aune d’une démocratie le maintien de l’ordre Français continue à être violent - mais c’est du velours en comparaison de ce que se permet un régime totalitaire. Sans nécessité de maintenir, même hypocritement, une façade bienveillante, les discours analogues à ceux enjoignant à « balayer la racaille au Kärcher » qui seront désormais parole officielle libéreront la violence à peine contenue aujourd’hui, sans compter le bénévole concours de « #milices citoyennes » opportunément invisibles aux forces de l’ordre. Ceux qui en cas de victoire de Marine #Le_Pen comptent sur la rue pour le vote du troisième tour sont très braves ou très ignorants de ce qu’est la répression d’une manifestation dans un état à la violence décomplexée. J’ai voté Hamon, je voterai Macron sans une seconde d’hésitation entre un adversaire politique et un ennemi de la France.
    #élections_présidentielles #manifestations #violence

    • La réponse d’un copain que je me permets de copier ici sans le nommer et sans lui demander son avis... Je la fais tout à fait mienne :

      Sans dec, les donneurs de leçons, dans 2 semaines ça serait À MOI d’aller “sauver” une France qui a voté à 24% Goldman-Sachs, à 21% fasciste, à 20% voleur mythomane rance sans scrupules et à 6% pour que la gauche ne soit PAS au 2ème tour ? (Total de ça, 71%) Et c’est sur nous que des trous du cul voudraient faire porter la responsabilité du bordel si on prend la canne à pêche le 7 mai ?
      Que ceux qui ont planté ce bordel se démerdent avec, nous, nous avons fait ce que nous avions à faire

      La violence décomplexée, c’est maintenant. Les morts et les estropiés dans les manifs, c’est maintenant, mais c’est avec des armes gentilles et démocratiques, parce que non-léthales. Les migrants qu’on laisse crever ou qu’on tue, c’est maintenant.

      Assurément, avec le FN, ces horreurs seront médiatisées, bien plus qu’elles ne le sont actuellement, et ça sera finalement un mal pour un bien...

      N’empêche, que le génocide à basse intensité des surnuméraires, c’est depuis des années, à commencer en Europe par les grecs... et en continuant ensuite par tous les exclus de tous les pays... (youhouuuuu, au Yémen, y-a des civils qui crèvent de faim...)

    • @biggrizzly je fais mienne aussi la réponse de votre ami

      J’ai voté Mélenchon et je vais m’abstenir.
      Les CRS sous LePen seront les mêmes que sous Macron. N’oublions pas qu’ils votent déjà Front National.
      J’en ai assez de ce chantage ! Le vrai barrage c’est la France insoumise et il n’y a pas de doute on va morfler !

      https://seenthis.net/messages/593188

      Vous, si fiers d’aller dans quinze jours faire barrage au Front National, ne vous rendez pas compte que vous êtes son fidèle allié. Vous n’avez aucun reproche à nous faire, aucune consigne à nous donner. Nous ne sommes pas votre voiture-balai, nous n’avons pas à ramasser les débris de la société à mesure que vous la détruisez.

      https://seenthis.net/messages/593145

      Voir aussi :

      https://seenthis.net/messages/592971

      Le résultat de ce premier tour de la présidentielle française confirme nos pires cauchemars : au second tour seront opposés une ringarde raciste et un abruti propulsé sur le devant de la scène politique par les lobbies financiers et une oligarchie décadente.
      Pire encore le score du voyou de la droite, François Fillon avoisine les 20% ! 20 % d’électeurs français qui ont voté pour un truand en toute connaissance de cause !
      Au total : ringarde + abruti + voyou = environ 65% du vote des électeurs inscrits !!!
      Et je ne parle pas des quelques 6% d’idiots utiles qui ont donné leurs voix inutiles à Hamon.
      Que la majorité des électeurs français aille se faire foutre !
      Autant dire que je conchie — et je pèse mes mots — l’immense majorité des électeurs de mon pays !
      Autant dire que je me considère aujourd’hui en état de sécession TOTALE.
      Autant dire, bien sûr, que je ne voterai pas au second tour de cette présidentielle française.
      Que la majorité des électeurs français aillent se faire foutre !

      Chroniques du yéti

    • Après avoir vu les images de célébration à la Rotonde avant même le résultat du 2ème tour, j’ai tout de suite pensé à Sarkozy. Nous allons désormais vivre pendant 5 ans sous le règne de Macron 1er avec un renouveau de la politique spectacle à outrance en compagnie de sa chère et tendre.

      Le candidat d’En Marche ! n’a pas encore gagné l’élection mais, bien accompagné, a déjà fêté son succès dans une brasserie parisienne. Face à la polémique qui enfle, il rejette les comparaisons avec la soirée du Fouquet’s de Nicolas Sarkozy.

      Emmanuel Macron serait-il bling-bling ? Le candidat d’En Marche ! a en tout cas choisi de célébrer sa première place au premier tour de l’élection présidentielle à La Rotonde – une brasserie parisienne huppée du quartier Montparnasse – en bonne compagnie.

      Devant une nuée de journalistes, de nombreuses personnalités sont en effet venues passer la soirée avec lui, parmi lesquelles des hommes politiques comme Daniel Cohn-Bendit, Jack Lang et Frédéric Mitterrand, mais aussi l’économiste Jacques Attali, l’actrice Line Renaud, les acteurs Pierre Arditi et François Berléand, l’animateur Stéphane Bern, ou encore l’écrivain Erik Orsenna.

      Visiblement, la perspective du deuxième tour contre Marine Le Pen ne figurait pas parmi ses préoccupations et rien ne pouvait gâcher la joie d’un premier succès électoral pour l’ancien employé de la banque Rothschild. Pas même les journalistes de l’émission Quotidien lorsqu’ils ont dressé un parallèle entre sa soirée et le controversé dîner de Nicolas Sarkozy au Fouquet’s en 2007.

      https://francais.rt.com/france/37492-people-politiques-attali-macron-fait-fete-dans-brasserie-declench

  • Macron par Jacquemin :

    (F)utile Macron !
    Pierre Jacquemain, Regards, le 8 mars 2017
    http://www.regards.fr/web/article/f-utile-macron

    Macron par Halimi :

    Et cette fois encore, le piège du vote utile ?
    Serge Halimi, Le Monde Diplomatique, avril 2017
    http://www.monde-diplomatique.fr/2017/04/HALIMI/57398

    Macron par Lordon :

    Macron, le spasme du système
    Frédéric Lordon, Les Blogs du Diplo, le 12 avril 2017
    http://blog.mondediplo.net/2017-04-12-Macron-le-spasme-du-systeme

    #Emmanuel_Macron #France #Elections_présidentielles_2017
    #recension

  • « Ecologistes, nous choisissons Emmanuel Macron ! »
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/03/06/ecologistes-nous-choisissons-emmanuel-macron_5089992_3232.html

    A quelques semaines de l’élection présidentielle, Jean-Paul Besset, Daniel Cohn-Bendit (anciens députés européens EELV) et Matthieu Orphelin (ancien porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot) annoncent qu’ils voteront pour Emmanuel Macron, le mieux placé pour battre Marine Le Pen.

    #quo_non_descendet

  • Douce France : Le Pen, Fillon, Macron : petites affaires et grandes manœuvres en vue de la présidentielle
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/13142-douce-france-le-pen-fillon-macron-petites-affaires-et-grandes-manoe

    31 janvier 2017 Reinformation TV Pauline Mille

    Penelopegate pour Fillon, frais de bouche pour Macron, assistants au Parlement européen pour Marine Le Pen, les petites affaires d’argent des candidats sortent pour la présidentielle. Les grandes manœuvres ont commencé et pèseront sur le résultat. L’opération Macron se poursuit.

    De Daniel Cohn-Bendit à Pierre Bergé en passant par Alain Minc et Bernard Kouchner, de Brigitte Macron à Matthieu Galley, le tout Paris qui pense et qui a un cœur s’anime en faveur d’Emmanuel Macron. L’homme n’est rien qu’un banquier d’affaires déguisé en gentil dauphin, un chouchou de Hollande monté en graine, un ministre de l’économie dont la seule trace demeurera une loi sur le développement des lignes de bus, un apparatchik bruxellomane, mais le système le promeut à marche forcée (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

  • LES MAMIES ET PAPIS JOURNALISTES FONT DE LA RESISTANCE

    Quand Europe 1 a annoncé le remplacement de Jean-Pierre Elkabbach par Fabien Namias, on a pu croire un moment que la #radio périphérique allait donner un coup de jeune à sa grille.
    L’espoir a été de courte durée. Le 2 janvier, la radio d’Arnaud Lagardère annonçait avec des trémolos dans le communiqué : « Europe 1 attaque fort la nouvelle année ».
    Et d’annoncer que si Jean-Pierre Elkabbach (79 ans, quand même) disparaissait de la grille, le « Débat des grandes voix » (de 17 à 18h) conservait ses grandes signatures telles que Catherine Nay (74 ans), Michèle Cotta (79 ans), Charles Villeneuve (75 ans), Gérard Carreyrou (74 ans), Robert Namias (72 ans), Daniel Cohn-Bendit (71 ans), etc.
    Les septuagénaires ont de l’avenir chez #Lagardère, contrairement à l’ensemble des rédactions où les plus de 55 ans sont très souvent sacrifiés.
    Il serait étonnant que ces mamies et papis du #journalisme soutiennent les revendications d’une retraite à 60 ans. Ouf, Fillon, Valls et consorts sont rassurés, ce n’est pas sur Europe 1 qu’on pourfendra leur programme.
    Quant à Jean-Pierre Elkabbach, il ne disparaîtra pas puisqu’il serait en négociation avec les chaînes de #Bolloré.
    Chez Bolloré aussi, on fait plutôt confiance aux vieux routiers de l’information pour ne pas risquer de dérapages, comme l’apologie de l’indépendance des rédactions (comme à iTélé), la revalorisation du SMIC, l’interdiction des licenciements boursiers ou les dénonciations des affaires de certains dirigeants en Afrique.
    Bref, l’ordre règne sur les ondes. Le néolibéralisme est bien gardé.
    Le #SNJ-CGT, lui, sera aux côtés des nombreux jeunes (et moins jeunes !) #journalistes_précaires, #pigistes mal payés, corvéables à merci, dédiés aux tâches obscures qui ne partiront pas à la retraite dans les mêmes conditions que les « grandes voix », royalement rémunérées, qui dissertent à longueur d’antenne pour déverser la doxa bien-pensante.
    Pour le SNJ-CGT, il y a encore des « bastilles » à prendre. Dans les rédactions aussi.

    Montreuil, le mercredi 4 janvier 2017
    source : http://www.snjcgt.fr/_front/Pages/article.php?cat=1&item=1&page=1&art=757
    http://www.acrimed.org/Les-mamies-et-papis-journalistes-font-de-la

    Journalistes précaires, journalistes au quotidien


    http://agone.org/elements/journalistesprecairesjournalistesauquotidien
    #Alain_Accardo #Agone
    http://cequilfautdetruire.org/spip.php?article840
    #Olivier_Cyran #CQFD

    • A mon avis, les ""journalistes"" de télé (et de ceux des grandes radios) sont recrutés par copinage pour leur absence totale de rigueur intellectuelle et leur capacité à lécher le cul de tous les pouvoirs.

      Aucune raison donc de les renouveler quand ils vieillissent.

    • Jean-Pierre Elkabbach, serviteur de deux maîtres ?
      Conseiller de #Lagardère et de #Bolloré : l’intersyndicale de Lagardère Active proteste.

      Léa Salamé ne nous avait pas habitués à dénoncer la violence patronale qui s’exerce contre les salariés, notamment lorsqu’ils sont brutalement licenciés. C’est chose faite. Dans l’émission « C à vous » du 21 décembre 2016, ne mâchant pas ses mots, elle a jugé « très violente » l’éviction de… #Jean-Pierre_Elkabbach, écarté quelques jours auparavant de la « Matinale » d’Europe 1. Depuis peu, nous sommes rassurés : le séjour de l’intervieweur-vedette au Pôle emploi de l’éditocratie aura été de courte durée. Il avait déjà obtenu un temps partiel. Un temps plein lui est désormais assuré, et même un triple emploi.

      Alors qu’une interview hebdomadaire devait être confiée à Jean-Pierre Elkabbach sur #Europe_1, il a ainsi décidé de rejoindre #i-Télé, future CNews – où la violence patronale qui émeut tant Léa Salamé a provoqué le départ de plus des deux tiers des effectifs.

      Par la même occasion, il a été nommé conseiller du groupe de Bolloré pour son développement, comme l’a officialisé le 11 janvier, sur Twitter, le groupe Canal+ :


      http://www.acrimed.org/Jean-Pierre-Elkabbach-serviteur-de-deux-maitres

  • Enfin un langage de vérité :)

    VIDEO. « Va te faire voir » : échange tendu entre Daniel Cohn-Bendit et Jean-Luc Mélenchon sur France 2
    http://www.francetvinfo.fr/politique/les-republicains/primaire-de-la-droite/video-echange-tendu-entre-jean-luc-melenchon-et-daniel-cohn-bendit-sur-

    « Jean-Luc, si tu te présentes à la primaire [de la gauche], tu peux la gagner », a lancé l’ancien député européen écologiste. « Est-ce que vous pouvez m’appeler par mon nom et pas par mon prénom. Nous ne sommes pas amis », a rétorqué le leader du Parti de gauche, en duplex.

    #primaires #cohn-bendit #melanchon

  • L’écrasante responsabilité de la gauche dans la victoire de Donald Trump | Dominique Méda
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/11/13/l-ecrasante-responsabilite-de-la-gauche-dans-la-victoire-de-donald-trump_503

    Pourquoi les gauches se font-elles tailler des croupières presque partout dans le monde par des partis qui prétendent mettre au cœur de leurs préoccupations les oubliés, les invisibles, les damnés de la mondialisation, les sans-grade, les déclassés ? Source : Le Monde

    • Au contraire je le trouve assez mauvais et scandaleux : toute « la gauche » est mise dans le même panier, Dominique Méda n’est même pas capable de nommer « le parti socialiste », « François Hollande » (qui en plus d’être président a été à la tête du PS pendant 10 ans), « Manuel Valls » (idem) etc. Elle oublie de remettre en cause des idées comme « sociale démocratie », « républicanisme » ou des pratiques comme « élection présidentielle » et « système représentatif » etc.

      Ah et en joke ultime Dominique Méda fait entrer dans « la gauche » le parti Démocrate étasunien et la famille Clinton.

      Sa nostalgie des politiques keynésiennes révèle la faiblesse de sa pensée... justement bien peu de gauche.

      Bref je trouve que c’est un très bel écran de fumée, il rejette bien la responsabilité sur tout le monde sans nommer les choses clairement ni les principaux responsables. Un texte idéal pour chouiner mais ne surtout rien changer. Dominique Méda prépare bien 2017.

    • D’ailleurs Le Monde rappelle bien que Dominique Méda était à l’initiative de « L’Appel pour une primaire des gauches et des écologistes » aux cotés de Daniel Cohn-Bendit, Thomas Piketty, Romain Goupil, Yannick Jadot, Michel Wieviorka, etc.

      Ce collectif était pour qu’avec cette primaire un seul candidat « de gauche » se présente en 2017, quitte à ce que ce soit François Hollande.

      On retrouve cette définition étonnante de « la gauche ».

    • @apichat : je trouve ton commentaire un peu sévère. Certes Dominique Médéa ne va sans doute pas assez loin, et on peut discuter le fait que le mot « gauche » qu’elle utilise désigne une mouvance qui n’est plus du tout de #gauche : la gauche molle, la gauche libérale, la social-démocratie-traîtrise.

      Mais c’est un abus de langage assez commun que de désigner encore par ce mot le #Parti_Socialiste en France, le #Parti_Démocrate aux USA, le #Parti_Travailliste en Grande Bretagne et le #Parti_Social-Démocrate en Allemagne (elle nomme #François_Mitterrand, #Barack_Obama, #Bill_Clinton, #Tony_Blair, #Gerhard_Schröder...).

      De plus, même si on peut effectivement lui reprocher de ne pas nommer explicitement #François_Hollande et #Manuel_Valls, elle les désigne de façons assez peu ambigüe : elle parle des tournants de 1983, 1985-1986, 1994, donc clairement le PS de Mitterrand, et elle cite « l’actuel Président de la République » qu’elle oppose au secrétaire de la CGT.

      Donc il me paraît assez clair qu’elle critique le PS qu’elle appelle, à tort peut-être « la gauche ».

      Alors, OK, Dominique Médéa n’est pas une anarchiste, et elle se situe même probablement dans cette mouvance qu’elle critique, mais dans ce contexte je trouve cette « #auto-critique », comme on peut l’appeler, assz juste.

      Pour compléter ce que Dominique Médéa ne dit pas dans sa tribune :

      #Bilan_du_quinquennat de François Hollande (régulièrement mis à jour) :
      https://www.bilan-ps.fr/liste

      Pourquoi le Parti Socialiste fait-il ça ? :
      #L'autodestruction_du_Parti_socialiste
      Rémi Lefebvre, Le Monde Diplomatique, juillet 2016
      https://seenthis.net/messages/516458

    • J’ai relu l’entretien d’Olivier Le Naire avec Dominique Méda ( Nos voies d’espérance ). Je pense qu’elle est profondément égalitaire, partage du temps de travail, des richesses, égalité homme-femme, sincèrement progressiste mais pas assez « radicale » selon moi.
      Sa troisième voie au sujet de la croissance me semble un peu utopiste. Et telle Cynthia Fleury fait preuve de beaucoup de sagesse ne remettant sans doute pas assez en question la notion de capitalisme peut-être plus proche de Piketty que de Lordon.
      #politique_des_bons_sentiments

    • Un commentaire tout à fait intéressant de Lux Editeur, au sujet de l’autre élite progressiste, réformiste :

      Selon Bifo, les Blancs issus des franges plus défavorisées de la société américaine, ayant été floués et désarmés par la "gauche" réformiste alliée au capitalisme financier, ont voté pour une autre élite qui s’affichait comme étant anti-institutionnelle mais qui, depuis qu’on en sait un peu plus sur le cabinet de Trump, n’est qu’une autre élite.

      Comme le dit un de nos éditeurs, cette nouvelle élite est une élite "corrompue, cupide, libertarienne, habitée de l’esthétique de la violence, qui flatte les bas instincts de ceux et celles qui meurent à crédits, comme disait l’autre — contre une autre élite, « progressiste », libérale— molle, déconnectée du monde réel, qui prend depuis 40 ans au social sans rien lui rendre, une élite engourdie par son confort et qui se console de ses renoncements avec la certitude de la supériorité de sa droiture morale et intellectuelle. […] C’est la victoire d’un déni de la réalité contre un autre déni de la réalité. Une puissante mise en abîme politique."

      https://seenthis.net/messages/541911

    • @sinehebdo En fait effectivement ce n’est pas l’article en lui même qui me gène profondément. Mais c’est la manière dont elle utilise des idées sans faire références aux personnes qui les ont développées. Car effectivement la plus grosse invisibilisations qu’elle effectue n’est pas tant celle du Parti Socialiste et de ses satellites, mais bien toute la partie de la gauche qui depuis au moins 30 ans a réalisée cette critique que Dominique Méda reprend.

      Sinon le site bilan ps est effectivement un bon site et les travaux de Rémi Lefebvre sont très intéressants.