person:daniel ibanez

  • SNCF rapport Spinetta et Lyon-Turin | Vive la sociale
    http://vivelasociale.org/les-emissions-recentes/100-sncf-rapport-spinetta-et-lyon-turin

    La profonde réforme de la SNCF que préconise le récent rapport Spinetta accélérerait l’abandon des petites lignes, la marche vers la privatisation et la disparition progressive du statut spécifique des cheminots. Un militant de SUD-Rail nous donne une idée de la colère accumulée des cheminots : ce qui se profile ne pourrait qu’accélérer à la fois la dégradation du service public et leurs conditions de travail et de salaire. A la 42e minute, une intervention au téléphone de Daniel Ibanez met le doigt sur les non-dits du rapport Spinetta sur le plan financier, puis fait le point sur la lutte, trop oubliée côté français, contre le projet TGV Lyon-Turin (lourd de 30 milliards d’euros destinés à des partenariats public-privé), invitant les militants à l’inscrire enfin dans le débat public. Durée : 1h25. (...)

    http://vivelasociale.org/images/emission-radio-vive-la-sociale/2018/18-03-01-vls-sncf-2.mp3

  • La solitude du lanceur d’alerte

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2018/02/09/la-solitude-du-lanceur-d-alerte_5254286_3232.html

    Outre Edward Snowden, intervenu par liaison vidéo, trente-six personnes traquées pour avoir alerté étaient présentes au forum qui s’est tenu jeudi 25 janvier au MuCEM, à Marseille. Tous ont souligné l’importance d’une mobilisation citoyenne en soutien de leur action.

    Un frisson parcourt l’auditorium du ­Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MuCEM), à Marseille, bondé depuis plus d’une heure. Plein écran, le visage d’Edward Snowden apparaît, toujours juvénile derrière ses fines lunettes. Souriant et grave à la fois. Comme promis, l’ancien informaticien de l’Agence nationale de sécurité (NSA) américaine honore le rendez-vous du premier Forum des lanceurs d’alerte qu’accueille, ce jeudi 25 janvier, le musée national.

    Depuis son exil russe, l’Américain qui a révélé la surveillance généralisée de nos données privées par son pays ouvre une des trois tables rondes de la soirée. La connexion Internet vacille, la traduction aussi, mais Edward Snowden réussit à faire passer un message simple : « Faites pression sur vos gouvernements. Voulez-vous une Europe qui soutient la politique de Donald Trump après celle de Barack Obama dans sa guerre aux lanceurs d’alerte ? Une Europe pour qui les droits de l’homme ne sont plus qu’un patrimoine historique ? Ou une Europe qui protège ceux qui sont vulnérables aujourd’hui ? »

    Nécessaire protection

    L’intervention de celui qui incarne, avec le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, l’homme traqué pour avoir alerté est un joli coup médiatique pour le collectif citoyen Marseille en commun et le MuCEM, coorganisateurs de la soirée. Elle a également le mérite de réunir, autour d’un même symbole, deux thèmes nourrissant le débat actuel : la solitude des lanceurs d’alerte et l’organisation de leur nécessaire protection, tant au niveau français, où la loi Sapin 2 leur donne un statut depuis décembre 2016, qu’européen.

    L’engouement autour du forum marseillais marque-t-il l’amorce d’une prise de conscience générale ? « Quelque chose se passe sur l’éveil de la citoyenneté, une vraie évolution de nos sociétés », convient Nicole Marie Meyer, ex-fonctionnaire désormais chargée de l’« alerte éthique » au sein de l’association Transparency International. L’agora du MuCEM grouille de monde. Entre 18 heures et minuit, 800 personnes vont passer par là. « Marseille est gangrenée par l’affairisme, le clientélisme, la corruption. Cette soirée déclenche un fort intérêt, assure Sébastien Barles, ancien élu municipal EELV et membre de Marseille en commun. Ces événements grand public font aussi sortir les lanceurs d’alerte de leur solitude et de ce qui s’apparente souvent à un suicide social, professionnel et financier. »

    « Quand on est seuls, on peut nous tuer »

    Cette solitude, les 36 lanceurs d’alerte invités la vivent tous ou presque. Pour un Jean-Luc Touly, auteur de plusieurs ouvrages sur les multinationales de l’eau, qui assure que « documenter ces opérations mafieuses est un véritable plaisir », combien de vies brisées ? De cette déchéance, Karim Ben Ali parle simplement. Ce chauffeur routier intérimaire de 35 ans a diffusé sur Internet les vidéos des produits toxiques qu’il déversait dans la nature autour de Florange (Moselle). Ses donneurs d’ordre d’alors, Suez et ArcelorMittal, le poursuivent en justice pour diffamation. « Depuis, j’ai eu des problèmes de couple, une dépression. Je suis au RSA et n’arrive plus à trouver du travail », raconte-t-il, le regard douloureux. Jeudi, le MuCEM lui a offert une ovation. « La première fois que des gens me montrent que j’ai fait quelque chose de bien », sourit-il.

    Entourer le lanceur d’un collectif, l’aider à recueillir des preuves tangibles, à gérer le raz-de-marée médiatique et la pression juridique qui suivra. Pour tous les acteurs de l’alerte, la nécessité ne se discute plus. « Quand on est seuls, on peut nous tuer », assène Michèle Rivasi, députée européenne EELV et cofondatrice de la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité. « Lorsqu’on dénonce les actes de l’Etat, la loi ne suffit pas à vous défendre », embraye Pierre-Alain Mannoni, universitaire niçois et membre de l’association Roya citoyenne, que plusieurs centaines de personnes ont accompagné au tribunal en septembre 2017. Condamné à deux mois de prison avec sursis pour avoir accueilli des migrants, il affirme : « L’engagement, la mobilisation et la médiatisation m’ont protégé. »

    Tensions

    En réponse à ce besoin de collectif, vingt et une associations, dont Transparency International, Sciences citoyennes et Anticor, annoncent pour 2018 la création d’une « maison des lanceurs d’alerte ». « Un agrégat de compétences pour apporter un soutien juridique et procédural, mais aussi un accompagnement médiatique, psychologique et financier », explique Glen Millot, chargé de l’alerte à la fondation Sciences citoyennes. Pour Eric Alt, ­d’Anticor, ce dernier volet est devenu « essentiel » depuis que le Conseil constitutionnel a annulé une disposition de la loi Sapin 2 permettant au défenseur des droits de la République de « prendre en charge financièrement » le lanceur d’alerte.

    Si l’ensemble des associations la salue comme une « avancée notable », la loi Sapin 2 cristallise encore quelques tensions. « Nous avons obtenu un statut parmi les plus avancés du monde », défend, bec et ongles, Nicole Marie Meyer. « Cette loi impose aussi un carcan », relativise Daniel Ibanez, opposant à la ligne ferroviaire Lyon-Turin qui, comme d’autres, s’inquiète de l’obligation législative pour le lanceur d’alerte de « prouver sa bonne foi » ou de passer, sauf situation d’urgence, par un canal hiérarchique au sein de son entreprise. « Si je possède une alerte d’intérêt général, quelle est la logique de la soumettre d’abord à l’expertise interne ? interroge M. Ibanez. Dans l’affaire Lactalis, l’information était disponible depuis plusieurs mois dans l’entreprise. »

    Attentives en France à l’application de Sapin 2, les associations regardent désormais vers l’Europe. Fin octobre 2017, le Parlement a adopté un rapport d’initiatives sur les « mesures légitimes visant à protéger les lanceurs d’alerte ». Présente à Marseille, sa rapporteuse, l’eurodéputée française Virginie Rozière (PRG), y voit une « injonction à la Commission pour qu’elle promeuve une loi contraignante prenant en compte la fragilité du lanceur d’alerte face à des structures qui ont les moyens d’un long combat ». « Seule la mobilisation des citoyens permettra d’y arriver, car les Etats sont réticents », prévient-elle déjà.

  • Mediator, UBS, HSBC : les rudes lendemains des lanceurs d’alerte

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/04/25/mediator-ubs-hsbc-les-rudes-lendemains-des-lanceurs-d-alerte_4908085_3224.ht

    Les nouveaux héros du quotidien se reconnaissent aux « bravo » et « merci » que leur adressent les passants dans la rue. A cet air ému et à leur allure un peu gauche lorsqu’ils montent sur scène pour recevoir un prix, une Marianne, voire le diplôme de citoyen de l’année. Ces honneurs les portent et les réconfortent, bien sûr. Mais une fois les estrades redescendues, les vivats évanouis, eux seuls, les « lanceurs d’alerte », connaissent l’envers du décor et les conséquences qu’a eues leur geste sur leur vie et celle de leurs proches.

    Difficile de savoir combien ils sont à payer le prix fort pour avoir dénoncé les dysfonctionnements dont ils ont été témoins dans leur travail. Mais le procès d’Antoine Deltour qui s’ouvre mardi 26 avril au Luxembourg aux côtés d’un de ses ex-collègues, Raphaël Halet, et du journaliste Edouard Perrin, est emblématique de ces lendemains vertigineux. Le père de famille de 30 ans risque dix ans de prison et plus d’un million d’euros d’amende. L’intérêt général retiendra que l’ancien auditeur de PricewaterhouseCoopers a permis la révélation d’un vaste système d’optimisation fiscale établi entre des multinationales et le Grand-Duché. Son ex-employeur bloque sur le vol de données et la divulgation de secrets d’affaires.

    L’après est souvent cauchemardesque, mais si c’était à refaire, la quasi-totalité des personnes interrogées par Le Monde recommenceraient. La question se pose d’autant moins chez ceux dont l’alerte constituait le cœur de métier.

    (...) L’usure psychologique s’installe

    La réplique fut violente. Passe encore le climat délétère des dix-huit mois qui ont précédé son licenciement. Nettement plus désagréables furent le rat éventré retrouvé sur le climatiseur de sa voiture, les mots sur le pare-brise – « Si tu vas trop loin, on sait où tes enfants vont à l’école » –, son domicile visité, et ces « personnes, dans la rue, qui vous observent en regardant leur montre ». La banque niera toujours être à l’origine de telles intimidations. Hasard ou pas, son ex-collègue Stéphanie Gibaud, qui, elle aussi, a contribué à dénoncer ce système d’évasion fiscale, a retrouvé la porte de son appartement trois fois grande ouverte le matin. Depuis, elle vit avec un chien.

    A mesure que la menace s’éloigne, l’usure psychologique s’installe. Le bras de fer entre Nicolas Forissier et son ancien employeur dure depuis neuf ans. Certes, les 300 000 euros gagnés aux prud’hommes marquent une première victoire, mais UBS a fait appel. « Je ne manque de rien, j’ai un toit, un chauffage, mais ma vie est réduite à sa plus stricte simplicité. Tout mon salaire passe en frais d’avocats : 6 000, 7 000 euros par trimestre. Et je n’ose imaginer si je perds en appel. »
    L’affaire UBS a rapporté des milliards d’euros à l’Etat grâce à la régularisation de milliers de comptes, mais elle a détruit une femme. Stéphanie Gibaud, licenciée il y a quatre ans, est toujours sans travail.
    « J’ai mis du temps à reprendre connaissance. Maintenant, qui voudrait de celle qui a parlé ? », se désole l’ex-responsable événementiel d’UBS France.

    Aujourd’hui, elle vit des minima sociaux : 450 euros par mois quand on est mère célibataire de deux ados, c’est maigre. Au risque de lasser, elle rappelle les heures passées à renseigner les douanes. Ne comprend pas l’incapacité de l’Etat à indemniser le préjudice. Ses lettres à Bercy, au président de la République, au garde des sceaux, au défenseur des droits sont restées vaines.

    La famille trinque

    Le lanceur d’alerte échappe rarement à une campagne de discrédit. « Après quinze et vingt ans de travail sans histoire à Monaco, nous serions “des gestionnaires indélicats” », soupirent Céline Martinelli et Mathieu Chérioux, deux des trois anciens employés de la banque Pasche qui, en 2012, ont signalé des remises d’espèces douteuses. Ils ont été mis à la porte un an plus tard. « Les conséquences sont raides. Alors qu’on aurait très bien pu fermer les yeux, ne rien dire et partir chercher ailleurs, nous voilà sans emploi » – aucune banque n’a répondu à leurs lettres de candidatures –, « déboutés en premier instance » par le tribunal du travail et avec « des amis monégasques qui nous ont subitement tourné le dos ».

    Inévitablement, la famille trinque. A la maison, le sujet prend toute la place. Vos amis vous trouvent obsessionnel. « Alors que c’est souvent eux qui, par sympathie, demandent des nouvelles de “votre” affaire », rectifie Daniel Ibanez, organisateur du Salon du livre des lanceurs d’alerte, et ardent détracteur du tunnel Lyon-Turin. Amélie, la petite dernière de la pneumologue Irène Frachon, ne veut plus entendre parler du Mediator ni des laboratoires Servier qui lui ont volé sa mère durant six années de sa vie. Hervé Falciani, l’informaticien de HSBC parti en 2008 avec des listes d’évadés fiscaux, et désormais conseil « du gouvernement grec, de municipalités Podemos en Espagne, mais aussi de Chypre », vit toujours sous protection en Espagne.

    Le couple d’Olivier Thérondel n’a pas résisté. Lui, c’est l’ancien fonctionnaire de Tracfin, la cellule antiblanchiment de Bercy, qui s’agaçait sur un blog de la lenteur avec laquelle sa direction gérait l’affaire Cahuzac. « Lorsque j’ai reçu ma convocation pour “violation du secret professionnel”, j’ai voulu médiatiser. Pendant des mois, j’ai été absorbé par mon combat, alors que mon amie, le politico-financier c’était pas son univers. » Condamné à deux mois de prison avec sursis, mais sans inscription au casier, il est toujours aux douanes. Il vit mal sa perte d’anonymat et, lors de ses rendez-vous, évite de donner son nom le premier soir de peur que la jeune femme ne rappelle pas.

    « Il faut casser le mythe du lanceur d’alerte assoiffé de média. En réalité, il rêve d’être tranquille chez lui », confirme Daniel Ibanez.
    Bernard ne souhaite d’ailleurs ni que l’on donne son nom de famille ni que l’on s’étende trop sur sa nouvelle vie de libraire, pour préserver sa sérénité retrouvée. Il y a dix ans, directeur financier dans le parapétrolier, il s’était ému auprès de sa hiérarchie du système de contournement de l’impôt de la société. Pressions, intimidations, rumeurs, procès, il a tout subi, et n’a jamais retrouvé de travail dans sa branche.

    Seul, on ne tient pas

    Le seul à regretter son geste est l’ex-commandant de police Philippe Pichon, pourfendeur du fichier de traitement des infractions STIC et de ses données approximatives conservées plus que de raison. Face à la sourde oreille de sa hiérarchie, il se tourne vers la presse. Le site d’information Bakchich réalise un joli coup en publiant, en 2008, les fiches de Johnny Hallyday et Jamel Debbouze, mais le ministère de l’intérieur n’apprécie guère. L’indélicat est mis à la retraite d’office et n’a pu conserver sa maison que grâce à la solidarité familiale. En 2014, le médiateur de la police nationale a plaidé pour sa réintégration. Lui qui rêve « de contact humain », et vivote de missions de conseil juridique, l’attend toujours.

    Un jour, pourtant, les procédures judiciaires s’éteignent et l’ennemi qui a hanté vos nuits disparaît. Foi de Denis Robert, l’homme qui s’est battu dix ans contre la chambre de compensation luxembourgeoise Clearstream. Antoine Deltour ne fut pas le premier à lui demander conseil. Seul, on ne tient pas, confirme Denis Robert. Lui a supporté la quarantaine de procédures initiées dans cinq pays grâce à l’ingéniosité d’une bande de copains qui a tout osé – vendre des tee-shirts, transformer un mauvais vin en cuvée « Denis Robert », organiser un concert à la Cigale – pour payer les plus de 100 000 euros d’honoraires d’avocats.

    Antoine Deltour n’a pas encore cette notoriété mais son comité a déjà récolté 18 000 euros. Après l’émission « Cash investigation » sur les « Panama papers », Stéphanie Gibaud a, elle, reçu 12 000 euros de dons anonymes. En attendant qu’une loi cohérente et adaptée protège les lanceurs d’alerte en France, la société civile soutient comme elle peut ses modèles du moment.

  • Première victoire judiciaire pour les opposants au grand projet Lyon-Turin
    http://www.bastamag.net/Grands-projets-la-societe-Lyon

    Une première bataille judiciaire a été remportée le 11 juillet par les opposants au projet de ligne à grande vitesse entre Lyon et Turin. La société Lyon Turin Ferroviaire (LTF) poursuivait Daniel Ibanez, l’un des plus fervents opposants au projet, pour injure publique. Ce dernier contestait ces propos qui lui avaient été attribués par un journal local. « S’il y a injure dans cette affaire, c’est une injure au bon sens en voulant utiliser des deniers publics pour un projet inutile détruisant des terres (...)

    En bref

    / #Justice, Des grands projets... inutiles ?

    #Des_grands_projets..._inutiles_ ?

  • Le Lyon-Turin, une injure au bon sens et à la transition écologique et sociale !

    Ce vendredi 11 juillet, les promoteurs du projet de nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin, aberrante, coûteuse et inutile, veulent réduire au silence un opposant au projet, Daniel Ibanez, et éviter que les critiques envers le projet ne gagnent une audience nationale.

    http://blogs.mediapart.fr/blog/maxime-combes/110714/le-lyon-turin-une-injure-au-bon-sens-et-la-transition-ecologique-et-

    #Cour_des_comptes
    #Daniel_Ibanez
    #infrastructures
    #LGV
    #Lyon_Turin
    #transition_écologique_et_sociale