J – 47 : Ce dimanche j’ai décidé une mauvaise fois pour toutes de venir à bout d’un certain nombre de pensums dont il deviendrait dangereux de les remettre plus longtemps à une date ultérieure. Conscient qu’un dimanche matin je risque surtout de me laisser aller à mes instincts premiers, descendre dans le garage avec un café dès que je suis levé pour aller augmenter le Désordre , qui n’en a sans doute pas tant besoin que cela, mais n’est-ce pas là justement une activité qui justement se satisfait très bien d’un travail, voire d’un acharnement, qui n’a pas d’urgence et qui, de ce fait, attise, le désir, j’imaginais bien que de temps à autre il devient impératif qu’un toit et des murs garantissent le lieu même du désir et que ces derniers réclament un entretien que l’on en peut sans cesse reporter à des périodes de moindre désir, aussi pour barrer le chemin du désir et canaliser celui de la raison, j’ai échafaudé un plan, une liste des items dont je devais absolument m’acquitter lors de cette belle journée de dimanche, une dizaine de pensums en regard de laquelle j’ai construit une petit pile de disques, dix disques aussi, m’enjoignant de faire correspondre à chaque disque une des tâches en retard.
La liste des disques en question. Tous écoutés.
Spiral inputs , Sophie Agnel, Andrea Nauman et Bertrand Gauguet
The clearing et Three Days In Fucking Paradise de Fred Frith
Duke Ellington, Piano In The Foreground , trio avec Sam Woodward et Aaron Bell
Canopée de Dans les arbres.
Le château de Barbe bleue de Béla Bartók
In Nomine de Ciro Longobardi, Michele Rabbia et Daniele Roccato
The last train de Otomo Yoshihide et Roger Turner
Sheik yerbouti de Frank Zappa
Les partitas pour violon de Jean-Sébastien Bach
La liste des tâches dont je me suis effectivement acquitté
Réparation du tiroir de la cuisine (Sophie Agnel et consorts)
Plier et ranger le linge (Duke Ellington et Dans les arbres)
Faire le ménage (Otomo Yoshihide et Roger Turner)
Ben oui, il en manque, je voudrais vous y voir à ma place.