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  • Au Royaume-Uni, la fusion des aides sociales vire au fiasco
    29 AVRIL 2019, AMANDINE ALEXANDRE, Mediapart

    Le nouveau régime d’allocations sociales, censé encourager leurs bénéficiaires à travailler, a plongé des centaines de milliers de familles dans un profond désespoir. Le gouvernement de Theresa May, qui pourrait exploser en cas de débâcle aux élections locales organisées ce jeudi 2 mai, reconnaît que le système ne fonctionne pas comme prévu, mais refuse de faire marche arrière.

    Londres (Royaume-Uni), de notre correspondante.- Le crédit universel britannique porte bien mal son nom. Ce n’est pas le seul problème concernant cette réforme des allocations sociales votée sous le gouvernement du conservateur David Cameron et censée favoriser le travail. Cette appellation parfaitement inadéquate peut paraître un détail au regard du coût humain et financier de la fusion de six allocations sociales dont la mise en œuvre a débuté en avril 2013 dans quatre autorités locales – dont Ashton-under-Lyne, près de Manchester.

    Mais les mots ont leur importance, en particulier lorsqu’ils sont détournés de leur sens. L’« universal credit » n’a rien à voir avec le revenu universel (appelé aussi revenu de base) versé sans condition de ressources ni obligation de travail, testé en 2017 et 2018 en Finlande et actuellement expérimenté à petite échelle en France. Au contraire, l’attribution par le ministère du travail et des retraites britannique du crédit universel dépend très étroitement du niveau de revenu des bénéficiaires d’allocations, des travailleurs pauvres pour la plupart.

    Si les revenus du travail des bénéficiaires augmentent, pourquoi le montant des allocations ne baisserait-il pas ? Le principe peut sembler logique, voire vertueux ; son application, elle, est kafkaïenne, notamment car, à salaire constant, un bénéficiaire du crédit universel peut percevoir, d’un mois à l’autre, des sommes très variables de la part du ministère du travail et des retraites.

    L’administration additionne chaque mois les revenus perçus pendant une période de 30 jours (dite période d’évaluation) qui ne débute pas nécessairement en début de mois et en tire des conclusions sur le niveau de ressources d’une personne sans chercher à comprendre quoi que ce soit à la périodicité de la rémunération des bénéficiaires du crédit universel. Pourtant, beaucoup d’emplois peu qualifiés sont payés de manière hebdomadaire ou bimensuelle au Royaume-Uni.

    Selon un rapport du Child Poverty Action Group, une ONG de lutte contre la pauvreté infantile, l’inadéquation entre la période dite d’évaluation et la périodicité à laquelle les travailleurs pauvres sont payés est lourde de conséquences : « Dans le pire des cas, les gens perdent des sommes significatives d’argent – plusieurs centaines de livres sterling sur une année. » Une étude de l’Institute for Fiscal Studies estime même que deux millions de Britanniques perdront plus de 1 000 livres par an en passant à l’« universal credit ».

    Le paiement mensuel des allocations est aussi problématique parce que « des personnes qui ont très peu de revenus ont l’habitude de gérer leur argent d’une semaine à l’autre, voire au jour le jour », explique Fran Bennett, chercheuse en sciences sociales à l’université d’Oxford. « Ces contraintes n’ont pas été prises en compte dans la conception du crédit universel », ajoute cette spécialiste de la réforme des allocations sociales britanniques.

    Rien, concernant l’« universal credit », n’est simple, ni juste, ni même rapide. Encore moins transparent. Ros Baptiste en sait quelque chose. Depuis avril dernier, elle est employée à mi-temps par une banque alimentaire du nord-ouest de Londres, Sufra NW London, pour aider les bénéficiaires potentiels du crédit universel à faire valoir leurs droits. Sa conclusion est sans appel : « [Le ministère du travail et des retraites] fait tout pour que les gens ne s’en sortent pas. »

    L’organisation caritative qui emploie Ros n’a aucun contrat avec le gouvernement ni aucune obligation à remplir auprès des autorités. Mais la complexité des démarches administratives requises pour obtenir le versement du crédit universel est telle que la banque alimentaire est obligée d’aider les bénéficiaires de ses services, sous peine de les voir plonger complètement et irrémédiablement.

    La première difficulté survient au moment de remplir les formulaires en ligne. La procédure ne peut se faire qu’en ligne. « Cela peut prendre jusqu’à trois heures. Si vous faites une erreur, le risque est de devoir tout recommencer à zéro et, si vous essayez de contacter l’administration, cela prend un très long temps avant de joindre quelqu’un », explique Ros. C’est pire encore si les bénéficiaires potentiels du crédit universel tentent de télécharger les documents d’identité requis par l’administration. Le bug est quasiment assuré.

    Ros est familière du fonctionnement du ministère du travail et des retraites, avec lequel elle avait des contacts fréquents dans ses précédentes fonctions de conseillère en énergie. Cette femme d’un calme hors du commun sait comment s’y prendre pour raccourcir les très longs délais auxquels sont confrontées les personnes qui entament des démarches pour percevoir le crédit universel.

    « Pour obtenir un entretien de vérification [des documents – ndlr], normalement, il faut attendre entre sept et dix jours après avoir rempli le formulaire en ligne. Après cet entretien, une semaine supplémentaire s’écoule avant d’être convoqué pour un second entretien, appelé entretien d’engagement », énumère Ros, qui accélère la cadence en obtenant du Job Center – l’équivalent de Pôle emploi – d’organiser les deux entretiens le même jour.

    Une fois cette étape franchie, les demandeurs de prestations sociales doivent attendre cinq à six semaines – contre deux semaines dans l’ancien système – avant de savoir s’ils sont éligibles au crédit universel et, le cas échéant, recevoir un premier versement de l’État. Pour des travailleurs pauvres, survivre à cette « période d’évaluation » sans percevoir ni allocation logement, ni crédit d’impôt, ni prime d’activité, ni aucune autre allocation comprise dans le crédit universel, est une épreuve très difficilement surmontable.

    « Ils nous traitent comme des statistiques, pas comme des personnes »

    La situation peut vite devenir dramatique, surtout lorsque les bénéficiaires sont victimes d’une erreur de l’administration. C’est ce qui est arrivé à Ayla Scarlett. En novembre 2017, cette employée de McDonald’s rémunérée au salaire minimum est « tombée dans un gouffre financier » lorsque le crédit universel a été introduit à Oxford où elle réside. Son transfert de l’ancien système d’allocations au nouveau a entraîné une suspension de ses allocations pendant cinq mois.

    Dans la maison de sa mère où elle nous reçoit, au nord du périphérique, Ayla évoque cette période noire avec une colère qu’elle a du mal à contenir, malgré sa détermination à ne pas se laisser déborder par l’émotion.

    Incapable de payer son loyer, cette mère célibataire atteinte d’un trouble de la personnalité borderline, de dyslexie et de dyspraxie a été placée dans un logement d’urgence, loin de son lieu de travail, fin 2017. « Je me suis remise à me scarifier. Je ne voyais pas de lueur au bout du tunnel », se remémore Ayla, les larmes aux yeux. Un peu plus tard, elle ajoute : « J’ai eu de la chance d’avoir le soutien de ma famille. Je comprends pourquoi certaines personnes dans la même situation que moi ont fini par se suicider. »

    Pour tenir le coup, la mort dans l’âme, Ayla a eu recours à une banque alimentaire. Elle a aussi demandé et obtenu une avance du ministère du travail et des retraites. Un an plus tard, cette trentenaire et sa mère, Bernetta, se battent toujours avec l’administration pour que celle-ci cesse de ponctionner chaque mois les allocations d’Ayla au motif qu’elle devrait toujours de l’argent à l’État.

    « Nous avons une lettre qui prouve qu’Ayla a tout remboursé. Malheureusement, tous les calculs faits par le ministère sont au détriment du bénéficiaire d’allocations », intervient Bernetta, l’interlocutrice officielle de l’administration pour Ayla. « Nous avons envoyé une plainte formelle via le portail du ministère. C’était en septembre dernier. Nous attendons toujours une réponse », ajoute-t-elle, un sourire désabusé aux lèvres.

    Leur plainte concernant les difficultés rencontrées pour demander le remboursement des frais de garde des enfants d’Ayla, comme le lui permet le crédit universel dans une certaine limite, est, elle aussi, restée sans réponse. « Il a fallu deux ou trois mois avant d’obtenir le remboursement des frais de garde parce que, la première fois, nous n’avions pas fait la demande au bon moment. Mais personne ne nous avait expliqué quand il fallait soumettre la facture et le portail ne contient aucune information à ce sujet », précise Bernetta, qui travaille comme puéricultrice et garde ses petits-enfants quand sa fille travaille tard le soir, parfois jusqu’au milieu de la nuit.

    Depuis un an et demi, Bernetta Scarlett, 59 ans, tente de comprendre le fonctionnement du crédit universel. Elle assemble patiemment les pièces du puzzle comme un détective qui tente de lever le voile sur une disparition inquiétante. Malgré son travail de fourmi, Bernetta ne parvient pas à obtenir un tableau complet des règles qui régissent la vie d’Ayla et la sienne par ricochet. « Il y a tellement de gens qui travaillent dans l’administration et qui vous donnent des informations conflictuelles », déplore-t-elle.

    L’une des grandes frustrations et sources d’anxiété de Bernetta, d’Ayla et des bénéficiaires du crédit universel de manière générale concerne la communication avec le ministère du travail et des retraites et l’agence Pôle emploi dont dépend Ayla.

    Les échanges entre les deux femmes et l’administration se font via un « journal de bord »accessible uniquement en ligne. Or, Ayla n’a pas d’abonnement Internet chez elle. Son budget ne le lui permet pas, pas plus qu’il ne lui permet d’avoir un accès illimité à Internet sur son téléphone portable. La connexion est un problème. Le traitement infligé aux bénéficiaires du crédit universel, par écran interposé, est un autre facteur significatif de stress.

    « Regardez : le premier message en haut de la page concerne les sanctions que vous encourez si vous ne respectez pas votre contrat avec l’administration ! » fait remarquer Bernetta, en pointant du doigt la première page de l’interface numérique. « Ils nous traitent comme des statistiques, pas comme des personnes », embraye Ayla, la voix rauque.

    Malgré leurs récriminations, mère et fille se conforment aux règles du système avec application. Elles n’ont pas le choix : si elles ratent un message de l’administration concernant un rendez-vous au Job Center, Ayla risque la sanction financière.

    Sur le « journal de bord » numérique, Bernetta et Ayla laissent des messages pour signaler tout changement susceptible d’entraîner une modification du montant des allocations perçues par Ayla, posent des questions et soulèvent des problèmes. « À chaque fois, ils nous répondent qu’il faut qu’ils s’en réfèrent à un preneur de décisions », répète Bernetta, comme s’il s’agissait d’une mauvaise blague.

    Bernetta fait bonne figure. Elle n’en est pas moins épuisée par le combat incessant qu’elle mène au nom de sa fille. Cette citoyenne britannique est aussi complètement déconcertée. Par le passé, à chaque fois qu’elle a eu besoin de l’aide de l’État, elle s’est sentie « soutenue et respectée ».

    Cela fait près de 30 ans que cette Anglaise s’adapte au gré des soubresauts de la vie. Au début des années 1990, fraîchement divorcée et avec deux enfants en bas âge, elle entreprend des études de biologie à l’université d’Oxford Brookes et décroche une licence en biologie avec mention très bien, comme en atteste le diplôme encadré et accroché dans son salon.

    Bernetta rêve de devenir agent de protection de l’environnement « pour sauver la planète ». Mais ses obligations familiales l’empêchent de faire le travail de terrain nécessaire pour entrer dans la profession. Elle se réoriente alors vers des postes administratifs. Jusqu’à ce que la nécessité de s’occuper d’Ayla, dont la santé mentale est très fragile, la conduise en 2014 à abandonner un poste à mi-temps bien payé pour devenir puéricultrice, une activité qui l’occupe de 7 heures le matin jusqu’à 19 h 30 le soir.

    L’an dernier, Bernetta a gagné l’équivalent d’environ 1 600 euros brut par mois. Son niveau de revenus lui donne droit au versement d’allocations logement. Elle perçoit aussi des aides au titre du crédit d’impôt. D’ici 2023, comme tous les bénéficiaires d’allocations sociales du Royaume-Uni, la quinquagénaire devrait basculer sous le régime du crédit universel.

    Cette perspective inquiète Bernetta, car elle a calculé qu’elle devra travailler davantage pour conserver le droit de percevoir des allocations d’un montant réduit. Or, la loi lui interdit de garder plus de trois enfants en même temps et son tarif horaire (l’équivalent de 6,4 euros par enfant) est déjà plus élevé que celui pratiqué par les autres puéricultrices du quartier. « Comment est-ce que je vais pouvoir tenir jusqu’à 68 ans, l’âge auquel je serai enfin en droit de percevoir ma pension d’État ? » s’interroge Bernetta.

    Comment tenir ? Cara, 27 ans, elle aussi se pose tous les jours la question. Cette réceptionniste d’Oxford, qui souhaite garder l’anonymat, gagne l’équivalent de 1 350 euros net par mois pour un poste à temps plein. Elle perçoit aussi l’équivalent d’environ 450 euros d’allocations dans le cadre du crédit universel. « Je ne m’en sors pas et je ne vois pas comment ma situation pourrait s’améliorer », confie, très amère, cette mère d’un garçon de 3 ans.

    Après avoir payé son loyer, les frais de garde de son fils et remboursé une partie de ses dettes, il ne lui reste plus que 30 livres par mois, soit 45 euros. Avec cet argent, il lui faut se nourrir, nourrir son fils et le vêtir. Même avec l’aide de sa famille, le défi est impossible à relever pour Cara, dont les dettes s’accumulent. La jeune femme a bien conscience que son cas n’est pas unique, même si cela ne lui est d’aucun réconfort, bien au contraire. « Personne n’est capable de me dire comment le crédit universel est censé aider les gens », conclut-elle.

    « L’administration exerce un contrôle beaucoup plus strict sur les bénéficiaires d’allocations »

    L’ambition affichée de Iain Duncan Smith, ministre du travail et des réformes de David Cameron de 2010 à 2016, était d’inciter les bénéficiaires d’allocations sociales à reprendre une activité salariée ou à accroître le nombre d’heures travaillées et de faire baisser la dépense publique. Six ans après son entrée progressive et partielle en vigueur, cette réforme bâtie sur le postulat selon lequel le travail est le meilleur moyen pour s’extraire de la pauvreté est un échec.

    D’abord, selon la Resolution Foundation, un centre de réflexion consacré à l’amélioration de la qualité de vie des bas salaires, à terme, la réforme va créer plus de perdants que de gagnants. L’explication est simple : le plafond de revenu à partir duquel le montant des allocations versées par l’administration diminue est bas (l’équivalent de 580 euros maximum par mois pour un parent isolé).

    En outre, le taux est très dégressif. Pour une livre sterling de plus de revenu, les allocations diminuent de 63 pence. À l’origine, le crédit universel devait être beaucoup plus généreux. Mais, en 2015, le ministre des finances de l’époque, George Osborne, a annoncé une réduction de 3 milliards de livres sterling de l’enveloppe budgétaire consacrée au retour à l’emploi.

    Autre point négatif : l’entrée en vigueur de l’« universal credit », beaucoup plus lente et laborieuse qu’annoncé, n’a pour l’instant pas permis à l’État d’économiser de l’argent et, selon la Cour des comptes britannique, il n’est pas sûr que ce soit jamais le cas.

    De surcroît, ce big-bang des allocations a eu des conséquences dévastatrices sur la santé des personnes concernées. Le stress généré par la mise en œuvre partielle du crédit universel, dans un contexte d’austérité budgétaire historique, a d’ailleurs eu un impact considérable sur le système de santé publique britannique, selon une enquête réalisée auprès des responsables de la santé mentale du National Health Service.

    « Le gouvernement espérait améliorer la vie des bénéficiaires d’allocations. En réalité, l’administration exerce un contrôle beaucoup plus strict sur leur existence », résume Fran Bennett, spécialiste de cette réforme des allocations.

    Alex Tiffin est un survivant du crédit universel. Ce n’est pas comme cela qu’il se présente mais le fait est que cet Écossais a beaucoup souffert – à la fois physiquement et moralement – de son transfert, en août 2017, de l’ancien système d’allocations au régime du crédit universel. Il a fallu un an pour que cet homme atteint, entre autres, de sclérose en plaques et d’un trouble de la personnalité borderline perçoive l’intégralité des allocations auxquelles il a droit en tant qu’adulte handicapé, soit l’équivalent de 800 euros par mois.

    « Pendant sept semaines, je n’ai perçu aucune allocation sociale puis, en février 2018, j’ai été classé comme apte au travail par l’administration », nous explique Alex, joint par téléphone. Même avec l’aide des multiples banques alimentaires de son village situé au nord d’Inverness, dans les Highlands, ce père de famille en fauteuil roulant a eu du mal à se nourrir à sa faim pendant un an. « J’ai vendu tout ce que je possédais. En quatre mois, mon poids a chuté de 74 à 57 kilos », confie encore Alex.

    Ces épreuves ont conduit le trentenaire à tenir un blog baptisé « Universal credit sufferer ». Créé à l’origine pour expliquer le quotidien semé d’embûches d’un bénéficiaire du crédit universel, le site internet est rapidement devenu un média à part entière sur lequel Alex Tiffins dénonce jour après jour les incohérences et les mensonges du gouvernement au sujet de la réforme.

    Les autorités sont parfaitement informées des conséquences dévastatrices de la réforme de la sécurité sociale britannique. Un rapport conjoint rédigé par le ministère du travail et des retraites et par les services fiscaux britanniques a notamment établi que la moitié des personnes interrogées n’avait pas suffisamment d’économies pour surmonter l’attente de six semaines inhérente au nouveau régime d’allocations. Mais ce rapport daté de novembre 2017 n’a été rendu public qu’au début du mois, soit près d’un an et demi après sa rédaction.

    Jusqu’à l’année dernière, le gouvernement pratiquait la politique de l’autruche. Il affirmait que le crédit universel fonctionnait sans accroc. Sous la pression des députés de tous bords, affolés par la détresse financière et psychologique provoquée par la réforme, l’exécutif dirigé par Theresa May a fini par prendre quelques dispositions censées faciliter un peu la vie des bénéficiaires du crédit universel. En octobre 2018, le ministre des finances a également relevé le plafond de revenu au-delà duquel les allocations versées par l’État diminuent drastiquement.

    Le montant des allocations reste cependant gelé cette année et ce, pour la quatrième année consécutive. Le gouvernement continue par ailleurs d’ignorer les critiques très sévères que lui adressent régulièrement les députés membres de la commission du travail et des retraites à la Chambre des communes.

    Le dernier rapport en date des parlementaires concernant les difficultés rencontrées par les bénéficiaires du crédit universel pour payer les frais de garde de leurs enfants a été publié fin décembre 2018. Sur les neuf recommandations faites par les députés pour lever cet obstacle majeur au travail des femmes soumises au régime du crédit universel, le ministère du travail et des retraites n’en a retenu aucune. Le président de la commission, Frank Field, s’est dit « dégoûté » par la réaction du gouvernement.

    Les parlementaires poursuivent cependant leur travail d’enquête sur les conséquences dramatiques du crédit universel. Dans leur viseur se trouve à présent « le sexe comme un moyen de survie ». Lorsque le problème avait été soulevé en octobre dernier à la Chambre des communes, la ministre du travail de l’époque, Esther McVey, avait eu l’outrecuidance de répondre qu’étant donné le nombre record de postes vacants dans le pays, « peut-être y [avait]-il d’autres emplois à pourvoir [que celui de prostituée] ».

    Avant goût de l’usine à gaz d’un éventuel #revenu_universel_d'activité ?

    #travailleurs_pauvres #emploi #allocations #crédit_universel #droits_sociaux

  • Enfants volés d’Angleterre

    Au #Royaume-Uni, les #services_sociaux sont financièrement encouragés à retirer leurs enfants à des parents soupçonnés de #maltraitance ou jugés à l’avance incapables d’assumer leur rôle, à l’instar des mères célibataires ou des couples désargentés.

    Chaque année en Angleterre, les services sociaux retirent à leurs parents des dizaines de milliers d’enfants. Non que ces parents soient violents, maltraitants ou abusifs mais au motif qu’ils sont potentiellement dangereux pour leur progéniture. Ce sont le plus souvent des parents économiquement fragiles, précaires, des familles monoparentales. Autant de situations qui induisent, selon les services sociaux britanniques, un risque potentiel.

    Un tiers de ces enfants au moins serait retiré de manière totalement abusive. Dénoncé par #Ken_Loach dans son film #Lady_Bird, le scandale commence en 1989 lorsque #Margaret_Thatcher fait voter le Children Act qui introduit la notion de « #probabilité_de_faire_du_mal ». Pour enlever des enfants à leur famille, une simple #suspicion de #maltraitance_future, non avérée, suffit à enclencher une procédure à laquelle il est très difficile de se soustraire. La procédure est confiée aux autorités locales qui sont encouragées financièrement à retirer le plus d’enfants possible. Chaque comté reçoit des #quotas d’#adoption et si le quota n’est pas atteint, le #budget d’aide à l’enfance en est réduit d’autant.

    Ensuite la machine est encore plus infernale puisque parmi les enfants retirés, certains parfois dès leur naissance, des milliers sont confiés à des agences privées, parfois cotées en bourse, qui vont les faire adopter par des couples sans enfants.

    Régis et Gena ont été victimes de ce silencieux scandale. Ils racontent.

    https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/enfants-voles-dangleterre


    #enfants_volés #enfance #UK #Angleterre #audio #enfants #anticipation #Thatcher

    • Les Enfants volés d’Angleterre

      Au Royaume-Uni, les services sociaux sont financièrement encouragés à priver de leurs enfants des parents soupçonnés de maltraitance. Plus de deux millions d’enfants sont ainsi « fichés » par les services sociaux anglais et leurs parents, pris dans la tourmente d’une machine administrative devenue folle. Confiés dans un premier temps à des familles d’accueil, ces enfants « volés » sont proposés à l’adoption par des agences spécialisées, privatisées par David Cameron. Soumis à une obligation de silence, les parents légitimes, généralement démunis, n’ont ensuite aucune possibilité légale de retrouver un jour leurs enfants.


      http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/49439_1

      #film #documentaire #Pierre_Chassagnieux #Stéphanie_Thomas

    • Et effectivement, à (re)voir, le film de #Ken_Loach, #Ladybird...

      Maggie, sur la scène d’un karaoké, chante tandis que Jorge, un client admiratif, la regarde et l’écoute. Rassurée par la bienveillance de ce réfugié politique latino-américain, Maggie se confie. Elle est la mère célibataire de quatre enfants issus de pères différents, et reste encore cabossée par sa dernière relation avec un homme qui la battait. L’assistance publique, dont elle n’est que trop familière, finit par lui retirer la garde de ses enfants après qu’elle les a laissés seuls un soir où un incendie s’est déclaré. Mais pour une fois, elle a trouvé en Jorge un homme attentionné et qui ne la malmène pas. Lui l’écoute, ce que se refusent à faire les services sociaux. Maggie, qui semble avoir réussi à enrayer le cercle vicieux de la violence conjugale, reste enfermée dans une image négative aux yeux de l’assistance sociale qui refuse de lui rendre ses enfants. Ensemble Jorge et Maggie vont se battre pour récupérer leur dignité et le droit à fonder une famille…

      Notes : Ladybird est issu d’un fait divers découvert par Ken Loach grâce une correspondance avec une admiratrice inconnue. Cette dernière lui a confié son histoire, comment les services sociaux suite à un incendie lui ont retiré tour à tour ses six enfants. Le titre, lui, provient d’une comptine anglaise « Ladybird, Ladybird, va-t’en vite de chez toi, ta maison est en feu, et tes enfants s’en sont allés, tous sauf une, c’est la petite Ann, et elle s’est cachée sous, la poêle . »


      https://www.lacinetek.com/fr/tous-les-films/2463-ladybird-ken-loach-vod.html

    • Le film de ken Loach Ladybird a été réalisé il y a 25 ans. Mais il semble que l’Angleterre ne s’intéresse toujours pas au sort des enfants sauf à organiser leur trafic sexuel.

      #pédophilie #services_sociaux

      je signalais il y a quelques jours le dyptique documentaire de Pierre Chassagnieux et Stéphanie Thomas sur ce sujet

      https://seenthis.net/messages/777819
      « Les enfants perdus d’Angleterre »
      et
      « Les enfants volés d’Angleterre »

      Le fait que ce #trafic_d'enfants soit étouffé avec interdiction aux journalistes d’évoquer ces #enlèvements est tout à fait hallucinant.

      La loi impose le silence aux parents et aux journalistes qui ne peuvent raconter leur drame sous peine de condamnations judiciaires.

      #liberté_de_la_presse
      #tabou #censure

      « C’est le business n°1 en Angleterre : voler les enfants. » rediffusion 15/nov/2016
      http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10078-15.04.2019-ITEMA_22036237-0.mp3

      Un enfant kidnappé par les services sociaux se vend 40.000€ sur internet

    • Pour te dire que tout est bien verrouillé le documentaire télévisé est interdit de visionnement en Angleterre (testé sur #TOR). Faut espérer que l’émission de France Culture traverse la manche.

    • Remarque qu’en tant que #mère_célibataire à deux reprises et en France j’ai été menacé de me faire retirer ma fille. Une fois par des policiers qui ont forcé ma porte en pleine nuit et une autre par le service hygiène et sécurité de la ville de Clichy auquel j’avais fait appel pour habitat indigne. A chaque fois, ces menaces ont été faites pour que je garde le silence sur leurs agissements illégaux.
      #guerre_aux_pauvres

  • Is France truly a unique nation among nations ? | Financial Times

    https://www.ft.com/content/3f129b0c-5a26-11e9-840c-530737425559

    Nations are addicted to narratives. They all have them, yet each thinks theirs is the only one that counts. The British used to read Our Island Story — the hoary best-seller whose chronicling of stirring events and great men and women from Albion to Queen Victoria introduced generations of British schoolchildren to history. (David Cameron once claimed it was his favourite childhood reading.) Across the Channel, books like the so-called petit Lavisse did much the same thing, recounting the whole great sweep of what the French term the roman national from the days of the Gaulish general Vercingetorix to the French Revolution and its aftermath.

    These days a pretty good litmus test for where people stand on the cultural divide in France is whether they regard the roman national as something to be revived or dismantled.

    #gj #gilets_jaunes

    • Et pour rappel, ce texte paru dans @vacarme en juin 2016

      Migrants et réfugiés : quand dire, c’est faire la politique migratoire

      À partir de la polémique soulevée par Barry Malone sur la chaîne Al Jazeera visant à substituer au terme générique de migrants celui de réfugiés, « plus approprié pour nommer des personnes qui fuient la guerre et arrivent en masse en Europe », Cécile Canut propose une traversée des transformations et reformulations des mots utilisés pour qualifier la migration qui mettent à jour le durcissement des positions et les soubassements des choix politiques à l’œuvre, lesquels barrent toujours plus l’accès à la complexité des subjectivités individuelles, des trajectoires et de leurs causes pour construire des catégories d’êtres humains homogènes déterminées par « le même ». Nommer c’est toujours faire exister rappelle-t-elle, d’où l’importance de cette attention à la bataille des mots et aux questionnements profonds qu’ils ouvrent.

      Le 20 août 2015, la chaîne Al Jazeera, par le biais d’un de ses collaborateurs, Barry Malone, lançait une petite bombe médiatico-communicationnelle en publiant sur son blog un article intitulé « Why Al Jazeera will not say Mediterranean “migrants” ? », article mis en mots et en images le lendemain, à travers un débat télévisuel proposé par la même chaîne : « Migrants or refugees ? Thousands fleeing conflict in desperation have been undermined by language used by the media to describe their plight » [1]. Ce texte, tweeté et retweeté, a circulé sur les réseaux sociaux avant de faire une entrée fracassante dans les espaces médiatiques européens les jours qui ont suivi, suscitant de multiples débats jusqu’au début du mois de septembre.

      La polémique visait à substituer au terme générique de « migrants » celui de « réfugiés », plus « approprié » pour nommer des personnes qui fuient la guerre et arrivent en masse en Europe. L’accusation portée contre les gouvernements européens, le parti pris affiché pour les réfugiés et la dimension prescriptive impliquée par la décision du directeur des informations d’Al Jazeera de ne plus utiliser le terme « migrants », ont non seulement engagé une querelle nommée « sémantique » mais ont surtout eu un effet performatif immédiat : tous les médias ou presque ont modifié leurs pratiques langagières en privilégiant le terme « réfugiés ». Contrairement à d’autres, cette polémique ne s’est donc pas limitée à une querelle byzantine au sein du microcosme médiatique.
      Un soudain souci de « sémantique »

      Cet événement de parole est tout d’abord le révélateur d’un questionnement profond sur le processus de catégorisation des êtres humains dans nos sociétés, questionnement qui s’inscrit dans une longue histoire du sens, et dont bien des auteurs ont rendu compte, depuis les penseurs grecs jusqu’aux plus récents philosophes. Le langage n’est pas le filtre transparent d’un réel immédiat, les mots et les énoncés cristallisent bien au contraire un ensemble de connotations, de positionnements subjectifs et d’orientations sociales et politiques dont les locuteurs sont toujours responsables, même lorsque qu’à leur insu ils reprennent les significations et les catégorisations imposées par d’autres, ce que l’on attribue en analyse du discours à l’interdiscours ou encore au dialogisme [2]. Si le coup de force d’Al Jazeera a été de rappeler cette évidence au grand public, sa décision de ne plus employer le terme « migrants » renvoie pourtant à une approche supposée objective du langage : l’argument central de la démonstration de Barry Malone repose en effet sur l’idée que le terme « réfugiés » est mieux en rapport avec le réel ; il est plus juste en ce qu’il rend compte de ce que vivent des millions de personnes fuyant la guerre : des personnes demandant refuge et devant être traitées comme des victimes. En imposant un des sens du terme « réfugiés », ou plus exactement en revenant à une signification oblitérée en Europe, la chaîne vient contrer un autre sens, celui-ci plus récent et plus restrictif, issu de la Convention de Genève (1951), elle-même ratifiée par cent-quarante-cinq états membres des Nations unies, et visant à définir le « réfugié » non seulement en considération de son état de victime de régimes politiques, mais en vertu d’un statut obtenu suite à une « demande d’asile ».

      Si la définition est valable dans les deux cas, la condition pour acquérir le statut de réfugié est d’apporter la preuve de ces persécutions ou menaces par le biais d’une demande administrative très souvent longue et laborieuse. Ainsi que le rappelle Karen Akoka [3], le passage d’une approche collective visant la situation politique des États jusqu’aux années 1970, à une mise en cause individuelle de ceux que l’on va alors nommer les « demandeurs d’asile », montre à quel point le lien permanent aux conditions politiques de gestion de la migration, c’est-à-dire à sa mise en œuvre pratique, par l’Ofpra notamment, conduit sans cesse à de nouvelles catégories et de nouvelles définitions de ces mêmes catégories.

      Al Jazeera s’engage ainsi de manière frontale dans la lutte des significations, et par conséquent dans la lutte politique des questions migratoires européennes ; par le biais de cette injonction, elle rappelle à l’Europe ses obligations : celles d’accueillir toute personne persécutée sans conditions mises à cette humanité. La fin de l’article de Barry Malone indique que ce choix est bien évidemment lui-même orienté, puisqu’il a pour but de défendre et de parler au nom de ces personnes démunies, notamment dénuées du pouvoir de dire qui elles sont et ce qu’elles font, c’est-à-dire privées d’un vrai pouvoir de parole : At this network, we try hard through our journalism to be the voice of those people in our world who, for whatever reason, find themselves without one. Migrant is a word that strips suffering people of voice. Substituting refugee for it is — in the smallest way — an attempt to give some back [4]. Redonner une voix aux sans-voix, telle est l’ambition affichée.

      En cette fin d’été 2015, un léger vent de panique s’est répandu sur les médias français. Quel mot utiliser ? Comment se positionner face à cette décision partout adoptée au prétexte de sa bienveillance vis-à-vis des victimes de la guerre ? Les journalistes français entraînés malgré eux dans le débat se sont tournés immédiatement vers les chercheurs susceptibles, en tant qu’experts supposés, de détenir la clé du problème. Sans délai, les principaux quotidiens de l’Hexagone ont donc pris part aux débats par le biais d’articles donnant largement la parole auxdits spécialistes. Toutefois, les problèmes « sémantiques » étaient loin de se régler, ils se compliquaient même, cette polémique mettant finalement en cause les pratiques des chercheurs. Ainsi, un jeune journaliste du Nouvel Observateur, après une série de questions sur les mots de la migration, en est venu à la question qu’il brûlait de me poser : quel est le mot qu’il faut utiliser ? Autrement dit : quel est le meilleur mot ? Alors que toute utilisation d’un terme dépend de son contexte, des interlocuteurs en présence, de ses conditions de production sociale, politique voire subjective, la réponse à une telle question est bien entendu impossible. Pour autant, le journaliste ne renonçait pas à cet impératif en intitulant son article : « Doit-on les appeler “migrants” ou “réfugiés” ? ». L’injonction à une supposée fidélité à la vérité objective persistait même si, au cours du texte, la fluctuation des significations et l’instrumentalisation politique des catégories étaient évoquées.

      Au-delà de cet épisode médiatique, dont on aura pu observer les soubresauts ici ou là au cours de l’année 2015 et encore en ce début 2016, il importe ici de revenir sur la circulation des significations données par les uns et les autres, à différents niveaux d’instances de parole, afin de comprendre comment se reconstruit à un moment donné l’hétérogénéité du sens et de ses interprétations. La question n’est pas seulement de savoir pourquoi le terme « réfugié » s’est imposé dans les discours médiatiques, en parallèle ou au détriment du terme « migrants », mais de comprendre ce que font les locuteurs (quels qu’ils soient : politiques, journalistes, chercheurs ou simples citoyens) quand ils commentent leurs mots et leurs discours pour, notamment, justifier leurs pratiques. Dans le cadre de la politique migratoire européenne en particulier, que font les locuteurs quand ils choisissent de discourir sur les catégories de migrants, réfugiés, exilés, sans-papiers, clandestins, etc. ? Pourquoi cet empressement à choisir un seul terme englobant qui viendrait dire un réel bien complexe ou au contraire en exclure d’autres trop embarrassants ?

      Au bout de cette traversée des transformations et reformulations, de la migration, il convient d’observer que l’ensemble de ces débats a finalement entériné une opposition politique déjà à l’œuvre depuis bien longtemps [5], mais qui s’exporte dans les média au début de l’année 2015 entre « migrants économiques » et « réfugiés politiques », les premiers rejetés automatiquement de l’espace Schengen, les autres finalement accueillis en Europe (au moins durant l’année 2015).

      Rappelons tout d’abord que le mot « réfugiés » a désigné au départ les protestants chassés de France après la révocation de l’édit de Nantes. Toutefois, le terme de plus en plus controversé au XIXe siècle a pris de l’ampleur au début du XXe siècle alors que les conflits austro-prussiens jetaient des milliers de civils sur les routes, particulièrement les populations juives de l’Est. Poussés par le marasme économique, les pogroms et les discriminations subis ensuite en Russie, 2,5 millions de Juifs s’exilèrent à l’Ouest, jusqu’aux heures sombres d’une Europe voyant Juifs et Tsiganes fuir le nazisme dès les années 1930 non seulement vers l’Europe mais vers le continent américain. La politisation de la question des réfugiés s’est élaborée après la guerre au niveau international, par le biais des Nations unies, avec notamment la Convention de Genève en 1951 qui fixe alors institutionnellement le sens du terme « réfugié ».

      Si pendant les années d’après-guerre, la France a accueilli des Espagnols, des Italiens, des Polonais, des Portugais, si elle est même allée chercher des travailleurs dans ses anciennes colonies pour des raisons économiques, la catégorisation visant à dissocier ces derniers des travailleurs français a commencé autour des années 1970. La cristallisation de ce changement politique a pris forme avec l’utilisation d’un terme nouveau : « immigrés ». Faisant référence dans un premier temps au champ du travail (« travailleurs immigrés [6] »), ce terme s’est imposé dans les débats publics, politiques, juridiques et médiatiques afin de dissocier l’ensemble homogénéisé des « immigrés » et celui des « étrangers » puis des « Français de souche », expression importée de l’extrême droite [7] dès la fin des années 1970. La politique migratoire, à partir des années 1980, a opéré une différenciation entre les critères de définition : alors que la notion d’« étranger » est juridique, celle d’« immigré » renvoie à une entité socio-culturelle qui aboutit progressivement à une ethnicisation des étrangers venus du Maghreb et d’Afrique en général. Bien souvent de nationalité française, « l’immigré » fait l’objet de discours et de mesures spécifiques de par son origine questionnant de fait son appartenance réelle à la France. Dès 1986, la modification législative de l’entrée de séjour par le ministère de l’Intérieur a engagé cette nouvelle catégorie dans le champ policier. Suspectés, les « immigrés » ont dès lors constitué une catégorie générique appréhendée comme douteuse pour la nation, ce que les termes « clandestins » ou « illégaux » sont venus renforcer.

      Il n’est plus possible d’envisager les individus dans leur devenir, selon leurs trajectoires et leurs subjectivités, et encore moins selon une approche sociale telle qu’elle existait jusqu’alors dans les milieux professionnels.

      Parallèlement à ce glissement des critères, les travailleurs concernés ont vu leur demande de régularisation entravée. Dans les années 1972-1973, ils ont commencé à se mobiliser en se nommant eux-mêmes « travailleurs sans-papiers ». Cette expression est apparue lors des premières protestations aux circulaires Marcelin-Fontanet (1972) qui mettaient fin aux régularisations automatiques. Véritable « label militant », cette dénomination s’est opposée à la catégorie « travailleurs immigrés », faisant référence à l’ensemble des étrangers, impliquant même les déboutés du droit d’asile. Du côté des médias, des marqueurs identitaires (couleurs de la peau, origine géographique, religion, culture…) ont de plus en plus déterminé les catégorisations légitimées par les discours politiques du Front national, repris à droite puis à gauche (« clandestins », « immigrés illégaux », « Arabes », « Maghrébins », « Africains », « musulmans ») et ont constitué un facteur de sélection des candidats à l’immigration : les visas d’entrée ont dès lors été distribués de manière variable selon les pays concernés de sorte qu’en France, comme dans l’ensemble de l’Europe, on en vienne à une prise en charge de cette question par les ministères de l’Intérieur et de la Justice au détriment des ministères des Affaires sociales ou de l’Emploi, et que soit attesté un changement de régime discursif et de pratiques politiques. Au-delà de l’essentialisation des étrangers, assignés à leur différence — ce que les expressions « deuxième génération », « troisième génération », etc. font perdurer —, le processus d’homogénéisation par le biais de ces catégories est croissant : il n’est plus possible d’envisager les individus dans leur devenir, selon leurs trajectoires et leurs subjectivités, et encore moins selon une approche sociale telle qu’elle existait jusqu’alors dans les milieux professionnels. Au contraire, il s’agit de lui substituer des catégories de pensée visant à construire des groupes homogènes uniquement déterminés par le même, une origine ethnique et un héritage culturel, pour toute identité. Ce nouvel ordre du discours assure en fait un régime d’existence uniquement fondé sur l’appartenance, valable pour tous (« Français de souche », « Français d’ailleurs », « immigrés », « clandestins », etc.), associé à une série d’euphémisations : « gens venus d’ailleurs », « gens d’origine étrangère », « gens d’autres cultures »… On bascule ainsi d’une appréhension des citoyens, définis en fonction de leur appartenance à un régime de droits, à une stigmatisation fondée sur des critères d’appartenance telle que définie par le pays dit « d’accueil ». Qu’ils soient Français ou non importe peu : ils ne le seront jamais vraiment.

      L’année 1996 a vu naître le rapport parlementaire sur « l’immigration clandestine » qui s’est concrétisé en octobre par le projet de loi « Jean-Louis Debré » imposant notamment les certificats d’hébergement. Puis le durcissement des lois a abouti, malgré les protestations, à la loi Chevènement définitivement adoptée en mars 1998. Les années 2000, quant à elles, ont infléchi les oppositions en fonction des nécessités économiques du pays selon une logique ultralibérale : en parallèle à la construction des centres de rétention et à la multiplication des reconduites à la frontière, le gouvernement Sarkozy a engagé de manière explicite une action de tri des populations pour favoriser ce qu’il a cru bon de nommer une « immigration choisie » supposément réparatrice des torts de l’« immigration subie ». Il ne s’est plus agi d’accueillir des personnes désireuses de venir en France mais d’endiguer les « flux migratoires à la source », par le biais d’un ensemble de mesures dissuasives de surveillance aux frontières de l’Europe. Le tout-puissant dispositif géré par Frontex — agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des États membres de l’Union européenne — s’est doté d’un nombre considérable de nouvelles expressions (« contrôle de l’immigration illégale », « force de réaction rapide [RABITs] », « directive de retour », « centre de rétention », etc.) et de nouveaux outils de contrôle et de coercition (Eurosur, Eurodac, Système d’Information Schengen [SIS], Visa Information System [VIS], Système d’entrée-sortie, European Initiative on Integrates Return Management [EURINT], etc.).

      C’est dans ce contexte socio-discursif rapidement tracé que l’arrivée de Syriens, d’Irakiens et d’Afghans, mais aussi d’Érythréens et de Soudanais en grand nombre constitue pour les gouvernants une « crise migratoire ». Ajoutés à tous ceux qui, bloqués aux frontières, attendent souvent depuis longtemps l’entrée dans la « forteresse Europe », ces derniers font l’objet de violences et de réactions de rejet avant d’être finalement acceptés. Pour Al Jazeera comme pour le HCR (Haut Comité aux Réfugiés), il importe alors de faire une distinction entre ces futurs demandeurs d’asile, fuyant la guerre et les persécutions, et les « immigrés économiques ».
      La politique des catégories performatives

      La nécessité de questionner les mots pour comprendre les réalités migratoires ne date pas de l’été 2015. La supposée alternative entre « migrants » et « réfugiés » s’est pourtant progressivement constituée comme sujet de débat avec l’arrivée des personnes fuyant la guerre par la « route des Balkans ». Ainsi, France Info s’interrogeait dès le 29 mai 2015 : « Migrants ou réfugiés : où est la frontière ? ». Carine Fouteau, spécialisée dans les questions migratoires à Mediapart, faisait paraître le 12 août 2015 un article intitulé « Réfugiés, intrusion, hotspots : le nouveau lexique des migrations ». En rappelant qu’aucun mot n’est neutre mais toujours investi « de significations singulières liées au contexte actuel », la journaliste mettait en garde quant au poids des médias et des politiques dans le façonnage et les représentations des opinions publiques. Elle faisait état de ce qui devient un enjeu politique majeur, le changement de connotation pris par le terme « migrants », longtemps utilisé par les chercheurs comme un terme « générique », englobant (« tout individu se déplaçant d’un lieu à un autre »), devenu un moyen pour « disqualifier les personnes ne relevant a priori pas de l’asile ». En accentuant cette opposition, les responsables politiques mettent ainsi en compétition les demandeurs d’asile et les « migrants économiques », ces derniers « perçus comme indésirables » étant « destinés à être renvoyés dans leur pays d’origine ». Une constellation de termes négatifs (« intrusion », « effraction », « flux », « vagues », « flots de migration », « traite », « passeurs », « trafiquants », « mafieux ») décrivent les migrants qui deviennent alors l’objet d’une gestion managériale (« points de fixation », « hot spots », « clef de répartition », « quotas », « centres de tri », « centres d’attente »…) performant une logique de sélection. Il s’agit de mettre en œuvre le partage engagé aux frontières tel qu’annoncé dès le 17 juin par le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, au conseil des ministres.

      La polémique lancée par Al Jazeera, si elle prend acte de la charge « péjorative » attribuée au terme « migrants » devenu synonyme de « nuisance », ne dénonce pas cette logique de tri déjà en place aux frontières. Le texte semble même s’en accommoder : Barry Malone cite les nationalités (Afghans, Syriens, Irakiens, Libyens, Érythréens, Somaliens) pour lesquelles il faut utiliser « réfugiés » afin de ne pas les confondre avec des « migrants économiques ». S’il ne dit rien des autres nationalités, les « migrants économiques », il entérine une distinction que personne ne va plus questionner, excepté quelques chercheurs.

      L’emballement compassionnel qui s’est emparé de tous les médias et réseaux sociaux au cours de l’été 2015 et plus particulièrement début septembre lors de la diffusion de la photo du petit Alan Kurdi, explique en partie l’adoption du terme « réfugiés » contre celui de « migrants ». Il s’est agi dans un premier temps de s’opposer aux discours « de haine » prononcés en Europe, notamment par le ministre anglais des Affaires étrangères Philip Hammond ou David Cameron lui-même [8], et des pratiques de violence à l’égard des personnes dans les Balkans. C’est contre les « discours infamants » et une politique européenne inhumaine que s’insurgent alors les journalistes d’Al Jazeera ainsi qu’ils le décrivent dans la présentation de l’émission du 21 août 2015.

      Au-delà de l’empathie suscitée par cette accusation, le découpage implicite entre les « bons » et les « mauvais » arrivants et la possibilité de chasser les uns (plus noirs, peu qualifiés…) au profit des autres (plus blancs, plus compétitifs…) se sont révélés efficaces pour entériner la politique du tri déjà effective : il suffisait donc de mettre les mots sur les choses, de nommer plus clairement ce qui existait pour le rendre acceptable, et pourquoi pas souhaitable.

      Des journaux comme Le Monde [9], Le Figaro ou Libération, des radios comme France Culture ou Europe 1 se sont focalisés sur les usages linguistiques, certains rappelant la difficulté de diluer le sens juridique de « réfugiés », d’autres insistant sur le sens péjoratif du participe présent « migrant » réduisant les personnes « à une errance ». Sollicités, les spécialistes des questions migratoires ont été parfois bien ennuyés puisqu’ils utilisent, comme les militants, le terme « migrants » depuis longtemps dans leurs travaux [10]. L’injonction à n’utiliser qu’un seul terme a toutefois été remise en cause par Claire Rodier rappelant que le terme « migrants » s’était imposé pour éviter de hiérarchiser les « exilés », afin de ne pas enfermer « les gens dans des cases ». Plus encore, Danièle Lochak a mis en garde : « Nous avons toujours refusé de les distinguer. »

      Les nuances apportées par les chercheurs n’y ont rien fait, la préconisation d’Al Jazeera a été relayée par Libération (« Ne plus dire migrants mais réfugiés [11] ») comme par Le Figaro. Ce dernier est même allé plus loin en criminalisant les « migrants » par le biais d’une réorientation du débat : « Réfugiés ou clandestins », éditorial d’Yves Thréard. L’objectif était bien clair : « La générosité envers les réfugiés politiques n’est concevable que si la plus grande fermeté est opposée aux clandestins économiques », énoncé repris par France 24. Chez chacun, la multiplicité des usages des « termes imparfaits » est symptomatique d’une recherche d’objectivité visant à contourner les partis pris idéologiques déterminant les choix. La plupart de ces glossaires s’appuient en fait sur la Charte de Rome, document élaboré par la Fédération internationale des journalistes avec le HCR, dans lequel les définitions sont orientées vers une valorisation des « réfugiés ». Les « migrants » y sont systématiquement appréhendés par la négative : « des personnes qui se déplacent pour des motifs qui ne sont pas inclus dans la définition légale de ce qu’est un réfugié », ou qui « choisissent de s’en aller non pas en raison d’une menace directe de persécution ou de mort, mais surtout afin d’améliorer leur vie en trouvant du travail… » « Point de vue du HCR : “réfugié” ou “migrant” ? Quel est le mot juste ? », l’organisme hiérarchise définitivement l’opposition entre les arrivants, et use de son statut d’organisation internationale pour infléchir les catégories de pensée. Le poids de ce discours dans l’espace politique et médiatique est sans précédent, ce que les chercheurs Jurgen Carling [12] et Judith Vonberg [13] dénoncent avec virulence, tout comme Olivier Adam s’insurge contre le « tri sélectif » qui entraîne une « diabolisation mécanique » des migrants. L’opposition ainsi tracée entre deux catégories qui regroupent grosso modo les Syriens, Irakiens et Afghans d’un côté et les Africains de l’autre, n’est donc pas sans liens avec l’élaboration des politiques migratoires et son imposition dans l’espace social. Ce débat sémantique occulte au fond un partage entre les êtres humains qui ne comptent pour rien, les « sans-part » (Rancière) : ceux qui peuvent encore prétendre à la vie parce qu’ils sont bons à recycler dans les économies du capitalisme tardif, et ceux dont la mort n’importe décidément plus, et que l’on n’hésite pas à abandonner au sort funeste qui est le leur aux portes de l’Europe, selon une logique du tri [14] devenue impitoyable.
      Façonner les esprits, diriger les conduites

      Tout au long de cette bataille pour les mots, jamais la parole n’est donnée aux exilés/migrants/demandeurs d’asiles eux-mêmes, qui peuvent dans certains cas préférer d’autres termes, comme « exilés », « voyageurs » ou « aventuriers [15] ». Au contraire, le monopole de la nomination est toujours assuré par ceux qui détiennent le monopole de la domination institutionnelle et médiatique et parlent au nom des autres.

      La réalité vécue est toujours très complexe, et il n’existe aucune possibilité de différencier les personnes en fonction d’un critère unique : « C’est toujours un ensemble de choses qui poussent les gens à partir sur la route. »

      Les rhétoriques affichées comme objectives, et élaborées sur des oppositions binaires, dissimulent habilement des partis pris politiques dont les effets sur les intéressés sont d’une rare efficacité. La définition sur le modèle du dictionnaire supposé neutre est une des formes de dissimulation privilégiée. Toutefois, plus que d’espérer, comme le souhaite Jørgen Carling, que le terme « migrants » puisse encore faire office de terme générique englobant, ce qui supposerait de sortir le langage des relations de pouvoir, il convient plutôt de suivre attentivement les méandres des significations et resignifications des énoncés en fonction des instances énonciatrices afin de comprendre les enjeux politiques qui innervent nos sociétés. Aucun mot ne viendra dire le réel, construit justement par les discours : nommer c’est toujours faire exister, dire c’est toujours faire. En ce sens, la moralisation qui s’instaure actuellement dans l’appréhension des personnes arrivant en Europe est symptomatique d’un changement de conception mais reste tributaire des exigences utilitaristes de l’économie libérale. Comme le rappelle Virginie Guiraudon, « rien ne dit qu’un jour prochain les indésirables soient les réfugiés, et les migrants économiques les étrangers “utiles”. C’est donc bien le débat qui est mal posé, puisque pour le patronat allemand par exemple, « les réfugiés actuels sont une chance pour l’économie allemande [et] pour qui le mot-valise “réfugié économique” signifie force de travail motivée et à forte valeur ajoutée » [16].

      La réalité vécue est toujours très complexe, et il n’existe aucune possibilité de différencier les personnes en fonction d’un critère unique : « C’est toujours un ensemble de choses qui poussent les gens à partir sur la route [17]. » À rebours de cette exigence, les médias et les politiques n’envisagent nullement de restituer cette complexité : les catégories visent au contraire à orienter la lecture de ce qui est en train d’arriver, à donner à interpréter selon des grilles, des angles de vue, des perspectives. La bataille n’est pas sémantique au sens où des définitions existeraient en dehors des enjeux politiques et sociaux : c’est une bataille discursive où le discours s’élabore selon un certain « ordre » (Foucault). Faire la généalogie de ces discours est le seul moyen de comprendre comment le sens fait advenir le réel, alors qu’il le construit socialement et politiquement. Il ne s’agit donc ni de langue, ni de linguistique et encore moins de définition de dictionnaire : il s’agit de lieux et de moments de parole qui entrent en lutte les uns avec les autres. C’est ainsi que, concernant cette séquence médiatique, le HCR a clairement imposé son point de vue au détriment par exemple de la définition générique des Nations unies.

      Si les personnes qui arrivent en France ne sont ni des réfugiés, ni des migrants, puisque chaque situation est spécifique, les catégories réifiées et binaires ne nous sont d’aucun secours. Choisir les mots pertinents en fonction des situations, des devenirs, des histoires de vie, des trajectoires, des subjectivités relève toutefois de la gageure. L’historicisation de ces phénomènes devient alors primordiale afin de reconstituer les interdiscours. Si, en 1905, l’Angleterre adoptait les Aliens Acts instituant déjà la différence entre « réfugiés politiques » et « migrants économiques », les derniers glossaires institutionnels des mots de la migration sont actuellement en train d’escamoter le terme « intégration ». Ainsi, alors que la mise en catégorie des étrangers est une vieille histoire européenne, il semble aujourd’hui que l’impératif de réciprocité et le souci d’hospitalité, malgré tout présents dans le projet d’intégration, soient même portés à s’effacer de nos pratiques sociales : sombre présage qui ferait d’un étranger un individu ayant vocation à s’identifier, à s’oublier… ou bien à disparaître.

      https://vacarme.org/article2901.html

  • How Austerity Caused #Brexit - Pacific Standard
    https://psmag.com/ideas/brexit-how-austerity-and-a-cowardly-ruling-class-brought-down-england

    Let’s recap. Cue the music! Dim the lights! Fire up the wobbly screen time-jump effects! The year is 2010 and Britain just had an election. Conservative leader David Cameron, a yogurt-faced old Etonian former public relations man, fails to win the general election but goes into coalition with the smaller Liberal Democrat Party and proceeds to institute a program of economic reforms that nobody voted for, reforms so brutal and devastating that the janky but serviceable state Britain used to have is all but destroyed.

    #austérité #politique

  • https://www.lecho.be/dossier/brexit/les-5-consequences-du-vote-de-westminster/10087444.html

    OU
    https://www.youscribe.com/BookReader/Index/3027979/?documentId=3407590

    Il me semble ,c’est plus que tout cela ;à savoir qui gouverne la Grande Bretagne ?!

    Les politiques britanniques ne savent pas ce qu’ils veulent. Et le peuple britannique ,non plus ne sait quoi faire avec ses politiques qui me semble-t-il ,n’ ont pas le niveau politique adéquat ; il s’agit d’un piège tendu par David Cameron qui s’est tourné contre eux-mêmes.

    J’imagine qu’il faut une conscience politique et May devrait tirer les conséquences . À commencer par faire appel aux élections anticipées. La question qui s’impose aux britanniques est celle-ci ’’ avez-vous besoin de l’union européenne dans son intégralité ou juste ce qui vous intéressent’’ ou carrément de’’ rester en dehors de l’union européenne et de traiter avec l’union européenne au cas par cas et pays par pays’’ .

    Il ne faut pas non plus oublier les revendications des écossais et sur leur indépendance de Londres et aussi de rester dans l’union européenne.

    L’union européenne ne veut plus revoir cet accord de BREXIT , ; c’est ainsi et pas autrement !

    Il y a donc à l ’évidence ,une solution politique ;à May de préparer un autre referendum ,plus clair et à ce que les britanniques soient réellement informés ;quoique maintenant ,les britanniques savent plus de choses sur ce divorce forcé et ils sont en mesure , cette fois-ci de dire leur souhait qu’ils veulent rester dans l’union européenne car il y a beaucoup d’intérêts et tout divorce réduirait les britanniques et la Grande Bretagne à un système isolé et plus complexe .

    L’Irlande est dans l’attente de rectification de ce tire de Brexit , les autres régions aussi et bien entendu l’Écosse qui veut rentrer dans des négociations approfondies pour l’indépendance de l’Écosse.

    Reste à savoir si le microcosme politique londonien est conscient de cette faute et non une erreur de circonstance et que le système politique britannique , tout entier, est à la dérive.

    Les britanniques souffrent du chômage chronique, comme les autres pays de l’union européenne : d’un SMIC qui doit épouser la société de consommation et donc un pouvoir d’achat, de la divergence des traitements des britanniques qui sont à Gibraltar ,aux Malouines...

    Décidément, le manque de politiques chevronnés se fait sentir ici comme dans tous les pays de l’union européenne . Et en particulier en France où les politiques chevronnés se réduisent comme cette peau de chagrin et où le mouvement des’’gilets jaunes’’ est dans l’affrontement direct avec l’Élysée comme cela devrait être à Londres et dans les 28 pays européens...

  • #Renationalisations en #Grande-Bretagne : state is back
    https://www.franceculture.fr/emissions/grand-reportage/renationalisations-en-grande-bretagne-state-is-back


    Télécom, gaz, eau, électricité puis trains... Dans les années 80 puis 90, le Royaume-Uni a fait figure de pionnier des #privatisations des #services_publics. Dernier en date : le courrier, sous le mandat de David Cameron en 2014. Aujourd’hui, trop tôt pour parler de retournement de tendance, mais les choses semblent prendre le chemin inverse. En mai dernier, l’alliance (privée) Virgin-Stagecoach a jeté l’éponge sur la East coast mainline, qu’elle opérait depuis 2015. Pas assez rentable, selon les deux entreprises. L’Etat a donc repris le volant via la compagnie #ferroviaire publique LNER. Le Gouvernement – pourtant conservateur – a dû également reprendre les commandes à la #prison de Birmingham l’été dernier. L’inspecteur des prisons venait de rendre un rapport au vitriol pointant les violences, la drogue, et les conditions d’hygiène déplorables de l’établissement géré par l’entreprise privée G4S. (lire ce rapport)

  • Nick Clegg, ex-numéro 2 du gouvernement britannique et nouveau dirigeant de Facebook
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/10/19/l-ancien-vice-premier-ministre-britannique-nick-clegg-devient-le-responsable

    L’ancien chef du parti libéral-démocrate, au pouvoir entre 2010 et 2015, gérera les affaires publiques et la communication de l’entreprise. C’est une nomination surprenante : après plusieurs décennies de politique, l’ancien chef des libéraux-démocrates britanniques Nick Clegg, qui fut aussi vice-premier ministre de 2010 à 2015 auprès de David Cameron, va diriger les affaires publiques de Facebook pour le monde entier, annonce le Financial Times. M. Clegg a dirigé le parti centriste britannique durant (...)

    #Facebook #lobbying

  • Le spectre de Khadafi hante toujours l’ONU, dans Rai Al-Youm - Actuarabe
    http://actuarabe.com/le-spectre-de-khadafi-hante-toujours-lonu

    La décision de renverser le colonel Muammar Khadafi n’a pas été prise à cause des massacres qu’il a commis envers son peuple ; cela n’était qu’un prétexte. Elle a été prise car il s’opposait à l’Occident colonisateur, à l’occupation israélienne et soutenait la résistance. Il voulait renforcer l’unité africaine par le développement, les investissements et le commerce entre les Etats africains. Il avait mis de côté une partie des richesses de la Libye pour émettre le « dinar africain » comme substitut aux monnaies occidentales (l’euro et le dollar), ce que les archives françaises confirment. Elles soulignent aussi l’implication du Président Sarkozy et du Premier ministre britannique David Cameron dans ce renversement. Silvio Berlusconi, l’ex-Premier ministre italien, a d’ailleurs témoigné pour l’histoire à ce sujet.

  • Un "drôle" de petit article sur les orientations futures de l’#aide_au_développement en direction des "pays fragiles". Enfonçages de portes ouvertes garantis où l’on vous assène de gros poncifs sur les vertus de l’économie privée ... Quand la Banque Mondiale et toutes ses officines vous font croire qu’elles sont sorties poliment par la porte, les #banksters n’ont même plus à se gêner pour rentrer par les fenêtres.

    Aide au développement : « Il faut changer nos manières de faire »_ID4D
    https://ideas4development.org/aide-developpement-vulnerabilites

    Récemment, j’ai coécrit le rapport Escaping the Fragility Trap avec le professeur Tim Besley de la London School of Economics. Il est issu des travaux de la Commission Cameron, une commission indépendante présidée par David Cameron, ancien Premier ministre britannique, et Donald Kaberuka, ancien président de la Banque africaine de développement. Il s’agit d’un rapport très important sur la fragilité. La priorité de la communauté internationale, sur le plan politique, devrait être d’encourager les structures de partage du pouvoir. Sur le plan économique, la sortie de la fragilité repose en grande partie sur la création d’emplois. Ce sont les entreprises qui créent des emplois mais elles sont très peu incitées à s’installer dans les États fragiles. L’innovation engendre des pertes qui doivent être financées par l’argent public. C’est à cela que servent les États. (ouch !)

    La priorité est donc d’utiliser les deniers publics pour inciter les entreprises à faire des affaires dans des endroits où elles auraient très peu intérêt à s’installer autrement. C’est un message difficile à entendre pour les agences d’aide au développement, mais c’est un message réaliste.

    (Ils sont vraiment très forts chez #ID4D ...)

  • Royaume-Uni scandal Windrush
    https://twitter.com/EdChirac/status/990669955401166848

    Après la Seconde Guerre mondiale, le Royaume-Uni est exsangue. Il a remporté la guerre, mais le pays est complètement détruit. Il faut tout reconstruire. Comme la France, il fait donc appel à ses forces vives : celles qui vivent dans les colonies.

    en 1948, une loi est votée : le British Nationality Act, qui permet à n’importe quel citoyen du Commonwealth d’obtenir la nationalité britannique. Des milliers d’Antillais et de Caribéens font leurs valises et partent pour une nouvelle vie en métropole.
    Le 22 juin 1948, l’Empire Windrush arrive au port de Tilbury avec près de 500 immigrés jamaïcains et trinidadiens à son bord. C’est le début de la « génération Windrush » et d’une nouvelle facette du multiculturalisme britannique.

    David Cameron est Premier ministre, et sa Ministre de l’Intérieur (Home Secretary) est une certaine Theresa May. Elle met en place une politique très sévère envers les sans-papiers, afin de créer, selon ses propres mots, un « environnement hostile ». Les contrôles sont renforcés.

    Impossible de trouver un logement ou un emploi, d’ouvrir un compte en banque, de s’inscrire à l’école, de se faire soigner, de conduire une voiture… si on est sans papiers. Et devinez qui est sans papiers ? Les enfants de la génération Windrush, tombés dans un vide juridique.

    Comme ils ont vécu toute leur vie, ou presque, au Royaume-Uni, ils se croyaient légitimement britanniques et ont donc construit leur vie dans leur seul vrai pays. Ils ont fait des études, se sont mariés, ont eu des enfants, un emploi, ont payé des impôts, etc.
    Sauf que le gouvernement britannique n’a pas conservé de registre de tous ces descendants de la Windrush Generation. Et suite aux renforcements de contrôles liés au Brexit, certains ont été purement et simplement expulsés après des dizaines d’années sur le sol britannique.
    50 000 personnes sont concernées.

    https://www.youtube.com/watch?v=kfy1mDdNtEQ

    Windrush: post-war immigration
    https://www.bl.uk/learning/timeline/item107829.html
    www.bl.uk/learning/timeline/item107829.html

    Windrush generation: Who are they and why are they facing problems? - BBC News
    http://www.bbc.com/news/uk-43782241

    Windrush scandal: legal clinics in Brixton for those affected | UK news | The Guardian
    https://www.theguardian.com/uk-news/2018/apr/28/windrush-scandal-legal-clinics-brixton-black-cultural-archives

    Ironically enough, the Windrush scandal has brought the British African and Caribbean communities together for the first time | The Independent
    https://www.independent.co.uk/voices/windrush-black-british-community-caribbean-immigration-ethnic-minorit

    Amber Rudd resigns as home secretary - BBC News
    http://www.bbc.co.uk/news/uk-politics-43944988

  • [Vidéo] Intox : Tuez Kadhafi !
    https://www.les-crises.fr/video-intox-tuez-kadhafi

    Dans ce temps troublés, le visionnage de cet excellent documentaire de Jacques Charmelot sur la guerre de Libye de 2011 est indispensable. Il est à consulter sur le site de France 5 jusqu’à dimanche. L’intervention militaire en Libye conduite par Nicolas Sarkozy, David Cameron et Barack Obama en 2011 s’inscrit dans la stratégie de changement […]

  • Theresa May temporise avant d’envisager des frappes en Syrie sans vote au Parlement
    http://www.lemonde.fr/syrie/article/2018/04/11/theresa-may-temporise-avant-d-envisager-des-frappes-en-syrie-sans-vote-au-pa

    Downing Street l’assure : Theresa May est prête à s’engager en Syrie, même sans attendre un éventuel accord du Parlement. La première ministre britannique, lors de conversations téléphoniques, mardi 10 avril, s’est mise d’accord avec les présidents américain et français sur « la nécessité pour la communauté internationale d’une réponse » aux attaques en Syrie « afin de faire respecter l’interdiction mondiale de l’usage des armes chimiques », détaille un communiqué officiel.

    Les avions Tornado sont prêts à décoller de la base militaire britannique d’Akrotiri (sud de Chypre). Mais Mme May, souvent raillée pour son caractère #excessivement_méthodique et sa lenteur à décider, semble prendre son temps pour réunir les arguments dont elle pourrait avoir besoin si elle se heurtait à des critiques parlementaires. Le communiqué de Downing Street évoque prudemment les « informations à confirmer » faisant état d’une attaque à l’arme chimique à Douma, près de Damas.

    Si même Mme May n’est pas (encore…) convaincue par les preuves… qu’on ne lui a visiblement pas (encore…) présentées, c’est bien à cause de sa pusillanimité bien connue (chicken !, en anglais).

    • Vu par les Britanniques :

      Syria decision looms for May - BBC News
      http://www.bbc.com/news/uk-politics-43724946

      But some do say the PM is taking her time. On one level, they say this is just her character, to be cautious and methodical, to play it by the book. She wants to work out what is in the UK national interest, to understand what other countries want to achieve, to assess all the options and consequences

      And yes, that involves assessing the risk of losing a vote in Parliament on this. The scars of David Cameron’s defeat over proposed military action in Syria in 2013 have not entirely healed. This will matter if any military action is not a one-off but a sustained strategy that envisages air strikes the next time Syria drops chemical weapons and the next.

      Crucially, I am told that Mrs May also wants to make sure that the case against Syria is as comprehensive as possible. She wants as much information as possible about the suspected chemical attack on Douma - above all, so she can say who was responsible.

      She wants to make sure she has her ducks and arguments in a row for the potential political flak she could face. The discussions are similar to those over the Salisbury nerve agent attack, namely that Mrs May wants to be able to stand up in Parliament and say there is “no plausible alternative” to Syria being responsible.

      There was a distinct note of caution in the official Downing Street account of the May/Trump phone call. This spoke of “reports” of Syrian chemical weapons attacks which were evidence of President Assad’s brutality “if confirmed”.

      There are signs that the US and the French are also taking their time. Monsieur Macron seems keen to act but even he spoke yesterday of a decision “within days”. French sources tell me they expect another Macron/Trump call “in the next 48 hours”.

    • Theresa May is warned against joining in on a strike against Syria | Daily Mail Online
      http://www.dailymail.co.uk/news/article-5601407/Theresa-warned-against-joining-strike-against-Syria-MPs-say.html

      Theresa May resists US rush to bomb Assad without more evidence the Syrian regime is to blame for ’barbaric’ chemical attack on civilians
      • PM last night warned not to press ahead with a strike on Bashar Al Assad’s troops
      • MPs told Theresa May it would be a ’huge mistake’ for her to bow to pressure 
      • Mrs May and Donald Trump vowed to end to chemical weapon attacks in Syria
      • Though the PM indicated she needed more proof of Assad’s involvement first 
      • There is no legal requirement for Mrs May to consult MPs ahead of air strikes

  • Sarkozy en garde à vue, le fils de Kadhafi candidat à la présidentielle : une « justice divine » ? par @raialyoum - Actuarabe
    http://actuarabe.com/sarkozy-en-garde-a-vue-le-fils-de-kadhafi-candidat-a-la-presidentielle-un

    Que Sayf Al-Islam Kadhafi soit libre après avoir été innocenté et se présente à la présidentielle libyenne alors que le premier artisan du complot pour attaquer la Libye et renverser Kadhafi croupit derrière les barreaux est un paradoxe que certains appelleront « justice divine », en disant que le Créateur « accorde des délais mais n’oublie pas ». Les mains de Sarkozy et de ses alliés libyens et britanniques sont couvertes du sang de plus de 35 000 Libyens tombés en martyr dans les bombardements des avions de l’OTAN.

    Silvio Berlusconi, l’ancien Premier ministre italien, a reconnu lui-même que Sarkozy avait « fabriqué » la révolution libyenne afin de se venger du général Kadhafi, qui avait combattu ardemment l’influence française en Afrique et était à l’initiative de l’Union africaine ainsi que d’une monnaie unique africaine (le dinar africain), destinée à prendre la place du dollar et de l’euro, et pour laquelle il avait réuni assez d’or et de métaux précieux.

    L’ex-Président américain, Barrack Obama, a exprimé son grand regret d’avoir donné son accord à l’intervention militaire de l’OTAN en Libye. Il a déclaré qu’il s’agissait d’une des plus grandes erreurs de sa présidence, après avoir pris connaissance du « montage » et des campagnes de désinformation. Il a accusé Sarkozy et son partenaire David Cameron, ancien Premier ministre britannique, d’en être à l’origine.

    • #Béchir_Saleh, l’ancien argentier de #Mouammar_Kadhafi, a été blessé par balles vendredi 23 février. Il a été gravement atteint, mais d’après son avocat, Béchir Saleh devrait s’en sortir. Cette agression intervient dans des circonstances troubles. Et ce, alors que la #justice_française souhaiterait toujours l’entendre dans l’affaire du financement de la campagne de Nicolas #Sarkozy en 2007.
      http://www.rfi.fr/afrique/20180226-bechir-saleh-ex-tresorier-kadhafi-blesse-balles-afrique-sud

      Pas un crime crapuleux, selon un proche de Saleh

      La police sud-africaine a conclu à un crime dans le but de voler, mais Mustapha el-Zaidi, un proche de Béchir Saleh, évoque l’existence d’une tentative d’assassinat et demande aux autorités sud-africaines de faire toute la lumière sur cette affaire. « L’opération n’acquiert pas un aspect criminel parce que ceux qui l’ont effectué n’ont rien volé, ni les papiers importants qui étaient dans la voiture, ni l’argent, il y en avait aussi, ni la voiture en elle-même. C’est une opération organisée dans un but certainement autre que le vol, croit savoir le président du délégué général du Mouvement national populaire libyen, lancé en 2012. Béchir Saleh est membre du Conseil exécutif de ce parti.

      Mustapha el-Zaidi reprend : « Cette opération est différente dans ses caractères des crimes de vols très répandus à #Johannesburg. Il est sûr que le motif n’était pas banal et que le but n’était pas de voler. Ils étaient cinq personnes et ils ont voulu assassiner Béchir Saleh. Nous n’accusons personne, mais nous souhaitons que les autorités d’Afrique du Sud ainsi que les chefs africains, avec qui le docteur Béchir Saleh possède des relations bonnes et personnelles, veillent à ce qu’il y ait une enquête sérieuse sur cette tentative d’assassinat. Béchir Saleh est toujours dans un état critique, il est toujours aux soins intensifs sous assistance respiratoire. Il souffre des déchirements aux intestins et dans les voies urinaires. Selon les médecins, il a été touché par des #balles_explosives. »

      #RFI

  • La France paie au prix fort la guerre en #libye
    https://www.mediapart.fr/journal/international/171017/la-france-paie-au-prix-fort-la-guerre-en-libye

    Nicolas #Sarkozy et David Cameron célébrant la victoire à Benghazi, en septembre 2011 © Reuters Nicolas Sarkozy est, en mars 2011, l’initiateur et le plus farouche acteur d’une intervention armée en Libye qui aboutit au renversement et à la mort de #kadhafi. Lancée sur la base de fausses informations, l’entreprise guerrière se révèle un fiasco comparable à celui de l’invasion de l’Irak en 2003.

    #International #guerre_de_2011

  • 2012: Tory Prime Minister David Cameron declares war on “Safety Culture” / Boing Boing
    http://boingboing.net/2017/06/17/tort-reform-astroturf.html

    The Conservative Party — and free market ideologues — have waged a long war on “safety culture,” insisting it was a nonsensical, incoherent regulation that acted as a drag on every business except no-win/no-fee lawyers, who exploited these rules to victimise poor corporations with punishing lawsuits.

    The reality is that the alleged health-and-safety-gone-mad overreach was almost always an urban legend, a rule that didn’t exist and never existed (though it might be cited by a puny martinet of a middle-manager as a way to force their underlings to do their bidding). In their brilliant, beautifully written and beautifully researched 2014 book, In the Interests of Safety, Tracey Brown and Michael Hanlon from Sense about Science showed how tabloids, petty bosses and bureaucrats, and credulous members of the public invented the excesses of “Safety Culture” — while actual health and safety pros soberly and cautiously put forward the rules that stopped us all from dying of food poisoning, defective cars, or in terrible blazes in firetrap buildings.

    London fire: just last year, Tory landlord-MPs rejected Labour’s tenant safety law / Boing Boing
    https://boingboing.net/2017/06/14/voting-their-interests.html

    The death-toll on London’s Grenfell Tower fire continues to mount, it’s worth remembering that there are no “natural disasters,” only human disasters, created by people who weigh different interests in the balance and create policies based on the way the scales come up.

    So it was that a year ago, a group of Tory MPs largely composed of commercial landlords voted down Labour’s amendment to the Housing and Planning Bill that would have required landlords to make their properties safe and “fit for human habitation.”

  • Jeremy Corbyn makes terror speech in Carlisle
    http://www.itv.com/news/border/2017-06-05/jeremy-corbyn-makes-terror-speech-in-carlisle

    After Mrs May said that combating terrorism would require “difficult conversations” with Muslim communities in the UK, Mr Corbyn said that the PM must also be ready to have difficult discussions with close ally and major arms customer Saudi Arabia about terror funding.

    He cited the delayed publication of an investigation commissioned by David Cameron into the foreign funding of extremist Islamist groups, which is reported to focus on the Gulf kingdom.

    “We do need to have some difficult conversations, starting with Saudi Arabia and other Gulf states that have funded and fuelled extremist ideology,” said Mr Corbyn.

    “It is no good Theresa May suppressing a report into the foreign funding of extremist groups. We have to get serious about cutting off the funding to these terror networks, including Isis, here and in the Middle East.”

  • ’Sensitive’ UK terror funding inquiry may never be published
    https://www.theguardian.com/uk-news/2017/may/31/sensitive-uk-terror-funding-inquiry-findings-may-never-be-published-sau

    An investigation into the foreign funding and support of jihadi groups that was authorised by David Cameron may never be published, the Home Office has admitted.

    The inquiry into revenue streams for extremist groups operating in the UK was commissioned by the former prime minister and is thought to focus on Saudi Arabia, which has repeatedly been highlighted by European leaders as a funding source for Islamist jihadis.

  • Asylland Schweiz in Zahlen


    http://www.blick.ch/news/politik/blick-erklaert-asylland-schweiz-in-zahlen-id6551880.html
    #flèches #invasion #asile #migrations #réfugiés #afflux #Suisse #visualisation #cartographie #statistiques #chiffres
    cc @reka

    Il serait évidemment possible de déconstruire tous les chiffres...
    Déjà celui lié à la carte avec la flèche rouge...
    Réponse : Les personnes relevant du domaine de l’asile ne représentent en réalité que 1,3% de la population résidente en Suisse :
    https://asile.ch/prejuge-plus/invasion

    Puis celle des #coûts :


    Une réponse intéressante ici, par un économique, Cédric Tille :

    « Si on compare le PIB suisse au prix d’un bon repas au restaurant, le coût de l’asile ne représente même pas le prix du sucre servi avec le café », illustre l’économiste

    Source : https://asile.ch/2017/03/11/amnesty-laccueil-coute-coute

    #préjugés

    • J’archive ici un article de Amnesty International suisse :
      « Afflux » : un terme erroné

      Les discours de certain·e·s élu·e·s et les images véhiculées par les médias suite aux drames et violences qui, avec une régularité effrayante, coûtent la vie aux réfugié·e·s et aux migrant·e·s, suggèrent que l’Europe et la Suisse seraient submergées par un afflux massif de personnes. L’analyse des chiffres montre que ce discours est erroné. Par Nadia Boehlen

      https://www.amnesty.ch/fr/sur-amnesty/publications/magazine-amnesty/2015-4/refugies-afflux-un-terme-errone#
      #mots #terminologie #vocabulaire

    • Le Temps | « L’afflux massif » de réfugiés est un mythe aux effets pervers

      Dans ce contexte, nous assistons à la montée d’un discours assimilant les migrants à une « vague », un « #tsunami » ou un « #essaim » (selon les termes récents du premier ministre britannique, David Cameron) prêt à « déferler » sur l’Europe. L’usage d’un tel vocabulaire, dicté par une logique de gains électoraux à court terme ou de sensationnalisme médiatique, contribue à déshumaniser les personnes dont il est question. Une fois qu’on les a ainsi réduites à des abstractions menaçantes, il devient alors beaucoup plus aisé d’exiger le renforcement d’une politique répressive qui nie leur besoin de protection. Une telle politique, menée depuis plus de deux décennies par les Etats européens sous les termes de « sécurisation des frontières » ou de « lutte contre l’immigration irrégulière », s’est avérée coûteuse, inefficace, et humainement inacceptable.

      https://asile.ch/2015/09/03/le-temps-lafflux-massif-de-refugies-est-un-mythe-aux-effets-pervers
      #vague #liquide

  • Les citoyens de l’UE ne se sentent plus bienvenus au Royaume-Uni
    https://www.mediapart.fr/journal/international/160417/les-citoyens-de-l-ue-ne-se-sentent-plus-bienvenus-au-royaume-uni

    En arrivant à Downing Street, Theresa May s’est engagée à diviser par trois le solde migratoire annuel du pays. Son prédécesseur, David Cameron, n’y était pas parvenu. Mais à l’heure du Brexit, May a fait de la lutte contre l’immigration son Graal. Les Européens du Royaume-Uni redoutent de servir de « monnaie d’échange » durant les négociations avec Bruxelles.

    #International #immigration

  • Les citoyens de l’UE ne se sentent plus bienvenus au Royaume-Uni
    https://www.mediapart.fr/journal/international/160417/les-citoyens-de-lue-ne-se-sentent-plus-bienvenus-au-royaume-uni

    En arrivant à Downing Street, Theresa May s’est engagée à diviser par trois le solde migratoire annuel du pays. Son prédécesseur, David Cameron, n’y était pas parvenu. Mais à l’heure du Brexit, May a fait de la lutte contre l’immigration son Graal. Les Européens du Royaume-Uni redoutent de servir de « monnaie d’échange » durant les négociations avec Bruxelles.

    #International #immigration

  • The Facts are True, the News is Fake – INCERTO – Medium
    https://medium.com/incerto/the-facts-are-true-the-news-is-fake-5bf98104cea2

    How to Disagree with Yourself

    In the summer of 2009, I partook of a an hour long discussion with David Cameron, who was in the running for, and later became, the U.K. Prime Minister. The discussion was about how to make society robust, even immune to Black Swans, what structure was needed for both decentralization and accountability, and how the system should be built, that sort of thing. It was an interesting fifty-nine minutes around the topics of the Incerto and I felt great communicating all the points in bulk for the first time. The room in the elegant Royal Society for the Arts was full of journalists. I subsequently went to a Chinese restaurant in (London’s) Soho to celebrate with a few people when I received a phone call by a horrified friend. All London newspapers were calling me a “climate denier”.

    #data #données #informations #enquête #investigation #méthode #méthodologie