Au Royaume-Uni, la fusion des aides sociales vire au fiasco
29 AVRIL 2019, AMANDINE ALEXANDRE, Mediapart
Le nouveau régime d’allocations sociales, censé encourager leurs bénéficiaires à travailler, a plongé des centaines de milliers de familles dans un profond désespoir. Le gouvernement de Theresa May, qui pourrait exploser en cas de débâcle aux élections locales organisées ce jeudi 2 mai, reconnaît que le système ne fonctionne pas comme prévu, mais refuse de faire marche arrière.
Londres (Royaume-Uni), de notre correspondante.- Le crédit universel britannique porte bien mal son nom. Ce n’est pas le seul problème concernant cette réforme des allocations sociales votée sous le gouvernement du conservateur David Cameron et censée favoriser le travail. Cette appellation parfaitement inadéquate peut paraître un détail au regard du coût humain et financier de la fusion de six allocations sociales dont la mise en œuvre a débuté en avril 2013 dans quatre autorités locales – dont Ashton-under-Lyne, près de Manchester.
Mais les mots ont leur importance, en particulier lorsqu’ils sont détournés de leur sens. L’« universal credit » n’a rien à voir avec le revenu universel (appelé aussi revenu de base) versé sans condition de ressources ni obligation de travail, testé en 2017 et 2018 en Finlande et actuellement expérimenté à petite échelle en France. Au contraire, l’attribution par le ministère du travail et des retraites britannique du crédit universel dépend très étroitement du niveau de revenu des bénéficiaires d’allocations, des travailleurs pauvres pour la plupart.
Si les revenus du travail des bénéficiaires augmentent, pourquoi le montant des allocations ne baisserait-il pas ? Le principe peut sembler logique, voire vertueux ; son application, elle, est kafkaïenne, notamment car, à salaire constant, un bénéficiaire du crédit universel peut percevoir, d’un mois à l’autre, des sommes très variables de la part du ministère du travail et des retraites.
L’administration additionne chaque mois les revenus perçus pendant une période de 30 jours (dite période d’évaluation) qui ne débute pas nécessairement en début de mois et en tire des conclusions sur le niveau de ressources d’une personne sans chercher à comprendre quoi que ce soit à la périodicité de la rémunération des bénéficiaires du crédit universel. Pourtant, beaucoup d’emplois peu qualifiés sont payés de manière hebdomadaire ou bimensuelle au Royaume-Uni.
Selon un rapport du Child Poverty Action Group, une ONG de lutte contre la pauvreté infantile, l’inadéquation entre la période dite d’évaluation et la périodicité à laquelle les travailleurs pauvres sont payés est lourde de conséquences : « Dans le pire des cas, les gens perdent des sommes significatives d’argent – plusieurs centaines de livres sterling sur une année. » Une étude de l’Institute for Fiscal Studies estime même que deux millions de Britanniques perdront plus de 1 000 livres par an en passant à l’« universal credit ».
Le paiement mensuel des allocations est aussi problématique parce que « des personnes qui ont très peu de revenus ont l’habitude de gérer leur argent d’une semaine à l’autre, voire au jour le jour », explique Fran Bennett, chercheuse en sciences sociales à l’université d’Oxford. « Ces contraintes n’ont pas été prises en compte dans la conception du crédit universel », ajoute cette spécialiste de la réforme des allocations sociales britanniques.
Rien, concernant l’« universal credit », n’est simple, ni juste, ni même rapide. Encore moins transparent. Ros Baptiste en sait quelque chose. Depuis avril dernier, elle est employée à mi-temps par une banque alimentaire du nord-ouest de Londres, Sufra NW London, pour aider les bénéficiaires potentiels du crédit universel à faire valoir leurs droits. Sa conclusion est sans appel : « [Le ministère du travail et des retraites] fait tout pour que les gens ne s’en sortent pas. »
L’organisation caritative qui emploie Ros n’a aucun contrat avec le gouvernement ni aucune obligation à remplir auprès des autorités. Mais la complexité des démarches administratives requises pour obtenir le versement du crédit universel est telle que la banque alimentaire est obligée d’aider les bénéficiaires de ses services, sous peine de les voir plonger complètement et irrémédiablement.
La première difficulté survient au moment de remplir les formulaires en ligne. La procédure ne peut se faire qu’en ligne. « Cela peut prendre jusqu’à trois heures. Si vous faites une erreur, le risque est de devoir tout recommencer à zéro et, si vous essayez de contacter l’administration, cela prend un très long temps avant de joindre quelqu’un », explique Ros. C’est pire encore si les bénéficiaires potentiels du crédit universel tentent de télécharger les documents d’identité requis par l’administration. Le bug est quasiment assuré.
Ros est familière du fonctionnement du ministère du travail et des retraites, avec lequel elle avait des contacts fréquents dans ses précédentes fonctions de conseillère en énergie. Cette femme d’un calme hors du commun sait comment s’y prendre pour raccourcir les très longs délais auxquels sont confrontées les personnes qui entament des démarches pour percevoir le crédit universel.
« Pour obtenir un entretien de vérification [des documents – ndlr], normalement, il faut attendre entre sept et dix jours après avoir rempli le formulaire en ligne. Après cet entretien, une semaine supplémentaire s’écoule avant d’être convoqué pour un second entretien, appelé entretien d’engagement », énumère Ros, qui accélère la cadence en obtenant du Job Center – l’équivalent de Pôle emploi – d’organiser les deux entretiens le même jour.
Une fois cette étape franchie, les demandeurs de prestations sociales doivent attendre cinq à six semaines – contre deux semaines dans l’ancien système – avant de savoir s’ils sont éligibles au crédit universel et, le cas échéant, recevoir un premier versement de l’État. Pour des travailleurs pauvres, survivre à cette « période d’évaluation » sans percevoir ni allocation logement, ni crédit d’impôt, ni prime d’activité, ni aucune autre allocation comprise dans le crédit universel, est une épreuve très difficilement surmontable.
« Ils nous traitent comme des statistiques, pas comme des personnes »
La situation peut vite devenir dramatique, surtout lorsque les bénéficiaires sont victimes d’une erreur de l’administration. C’est ce qui est arrivé à Ayla Scarlett. En novembre 2017, cette employée de McDonald’s rémunérée au salaire minimum est « tombée dans un gouffre financier » lorsque le crédit universel a été introduit à Oxford où elle réside. Son transfert de l’ancien système d’allocations au nouveau a entraîné une suspension de ses allocations pendant cinq mois.
Dans la maison de sa mère où elle nous reçoit, au nord du périphérique, Ayla évoque cette période noire avec une colère qu’elle a du mal à contenir, malgré sa détermination à ne pas se laisser déborder par l’émotion.
Incapable de payer son loyer, cette mère célibataire atteinte d’un trouble de la personnalité borderline, de dyslexie et de dyspraxie a été placée dans un logement d’urgence, loin de son lieu de travail, fin 2017. « Je me suis remise à me scarifier. Je ne voyais pas de lueur au bout du tunnel », se remémore Ayla, les larmes aux yeux. Un peu plus tard, elle ajoute : « J’ai eu de la chance d’avoir le soutien de ma famille. Je comprends pourquoi certaines personnes dans la même situation que moi ont fini par se suicider. »
Pour tenir le coup, la mort dans l’âme, Ayla a eu recours à une banque alimentaire. Elle a aussi demandé et obtenu une avance du ministère du travail et des retraites. Un an plus tard, cette trentenaire et sa mère, Bernetta, se battent toujours avec l’administration pour que celle-ci cesse de ponctionner chaque mois les allocations d’Ayla au motif qu’elle devrait toujours de l’argent à l’État.
« Nous avons une lettre qui prouve qu’Ayla a tout remboursé. Malheureusement, tous les calculs faits par le ministère sont au détriment du bénéficiaire d’allocations », intervient Bernetta, l’interlocutrice officielle de l’administration pour Ayla. « Nous avons envoyé une plainte formelle via le portail du ministère. C’était en septembre dernier. Nous attendons toujours une réponse », ajoute-t-elle, un sourire désabusé aux lèvres.
Leur plainte concernant les difficultés rencontrées pour demander le remboursement des frais de garde des enfants d’Ayla, comme le lui permet le crédit universel dans une certaine limite, est, elle aussi, restée sans réponse. « Il a fallu deux ou trois mois avant d’obtenir le remboursement des frais de garde parce que, la première fois, nous n’avions pas fait la demande au bon moment. Mais personne ne nous avait expliqué quand il fallait soumettre la facture et le portail ne contient aucune information à ce sujet », précise Bernetta, qui travaille comme puéricultrice et garde ses petits-enfants quand sa fille travaille tard le soir, parfois jusqu’au milieu de la nuit.
Depuis un an et demi, Bernetta Scarlett, 59 ans, tente de comprendre le fonctionnement du crédit universel. Elle assemble patiemment les pièces du puzzle comme un détective qui tente de lever le voile sur une disparition inquiétante. Malgré son travail de fourmi, Bernetta ne parvient pas à obtenir un tableau complet des règles qui régissent la vie d’Ayla et la sienne par ricochet. « Il y a tellement de gens qui travaillent dans l’administration et qui vous donnent des informations conflictuelles », déplore-t-elle.
L’une des grandes frustrations et sources d’anxiété de Bernetta, d’Ayla et des bénéficiaires du crédit universel de manière générale concerne la communication avec le ministère du travail et des retraites et l’agence Pôle emploi dont dépend Ayla.
Les échanges entre les deux femmes et l’administration se font via un « journal de bord »accessible uniquement en ligne. Or, Ayla n’a pas d’abonnement Internet chez elle. Son budget ne le lui permet pas, pas plus qu’il ne lui permet d’avoir un accès illimité à Internet sur son téléphone portable. La connexion est un problème. Le traitement infligé aux bénéficiaires du crédit universel, par écran interposé, est un autre facteur significatif de stress.
« Regardez : le premier message en haut de la page concerne les sanctions que vous encourez si vous ne respectez pas votre contrat avec l’administration ! » fait remarquer Bernetta, en pointant du doigt la première page de l’interface numérique. « Ils nous traitent comme des statistiques, pas comme des personnes », embraye Ayla, la voix rauque.
Malgré leurs récriminations, mère et fille se conforment aux règles du système avec application. Elles n’ont pas le choix : si elles ratent un message de l’administration concernant un rendez-vous au Job Center, Ayla risque la sanction financière.
Sur le « journal de bord » numérique, Bernetta et Ayla laissent des messages pour signaler tout changement susceptible d’entraîner une modification du montant des allocations perçues par Ayla, posent des questions et soulèvent des problèmes. « À chaque fois, ils nous répondent qu’il faut qu’ils s’en réfèrent à un preneur de décisions », répète Bernetta, comme s’il s’agissait d’une mauvaise blague.
Bernetta fait bonne figure. Elle n’en est pas moins épuisée par le combat incessant qu’elle mène au nom de sa fille. Cette citoyenne britannique est aussi complètement déconcertée. Par le passé, à chaque fois qu’elle a eu besoin de l’aide de l’État, elle s’est sentie « soutenue et respectée ».
Cela fait près de 30 ans que cette Anglaise s’adapte au gré des soubresauts de la vie. Au début des années 1990, fraîchement divorcée et avec deux enfants en bas âge, elle entreprend des études de biologie à l’université d’Oxford Brookes et décroche une licence en biologie avec mention très bien, comme en atteste le diplôme encadré et accroché dans son salon.
Bernetta rêve de devenir agent de protection de l’environnement « pour sauver la planète ». Mais ses obligations familiales l’empêchent de faire le travail de terrain nécessaire pour entrer dans la profession. Elle se réoriente alors vers des postes administratifs. Jusqu’à ce que la nécessité de s’occuper d’Ayla, dont la santé mentale est très fragile, la conduise en 2014 à abandonner un poste à mi-temps bien payé pour devenir puéricultrice, une activité qui l’occupe de 7 heures le matin jusqu’à 19 h 30 le soir.
L’an dernier, Bernetta a gagné l’équivalent d’environ 1 600 euros brut par mois. Son niveau de revenus lui donne droit au versement d’allocations logement. Elle perçoit aussi des aides au titre du crédit d’impôt. D’ici 2023, comme tous les bénéficiaires d’allocations sociales du Royaume-Uni, la quinquagénaire devrait basculer sous le régime du crédit universel.
Cette perspective inquiète Bernetta, car elle a calculé qu’elle devra travailler davantage pour conserver le droit de percevoir des allocations d’un montant réduit. Or, la loi lui interdit de garder plus de trois enfants en même temps et son tarif horaire (l’équivalent de 6,4 euros par enfant) est déjà plus élevé que celui pratiqué par les autres puéricultrices du quartier. « Comment est-ce que je vais pouvoir tenir jusqu’à 68 ans, l’âge auquel je serai enfin en droit de percevoir ma pension d’État ? » s’interroge Bernetta.
Comment tenir ? Cara, 27 ans, elle aussi se pose tous les jours la question. Cette réceptionniste d’Oxford, qui souhaite garder l’anonymat, gagne l’équivalent de 1 350 euros net par mois pour un poste à temps plein. Elle perçoit aussi l’équivalent d’environ 450 euros d’allocations dans le cadre du crédit universel. « Je ne m’en sors pas et je ne vois pas comment ma situation pourrait s’améliorer », confie, très amère, cette mère d’un garçon de 3 ans.
Après avoir payé son loyer, les frais de garde de son fils et remboursé une partie de ses dettes, il ne lui reste plus que 30 livres par mois, soit 45 euros. Avec cet argent, il lui faut se nourrir, nourrir son fils et le vêtir. Même avec l’aide de sa famille, le défi est impossible à relever pour Cara, dont les dettes s’accumulent. La jeune femme a bien conscience que son cas n’est pas unique, même si cela ne lui est d’aucun réconfort, bien au contraire. « Personne n’est capable de me dire comment le crédit universel est censé aider les gens », conclut-elle.
« L’administration exerce un contrôle beaucoup plus strict sur les bénéficiaires d’allocations »
L’ambition affichée de Iain Duncan Smith, ministre du travail et des réformes de David Cameron de 2010 à 2016, était d’inciter les bénéficiaires d’allocations sociales à reprendre une activité salariée ou à accroître le nombre d’heures travaillées et de faire baisser la dépense publique. Six ans après son entrée progressive et partielle en vigueur, cette réforme bâtie sur le postulat selon lequel le travail est le meilleur moyen pour s’extraire de la pauvreté est un échec.
D’abord, selon la Resolution Foundation, un centre de réflexion consacré à l’amélioration de la qualité de vie des bas salaires, à terme, la réforme va créer plus de perdants que de gagnants. L’explication est simple : le plafond de revenu à partir duquel le montant des allocations versées par l’administration diminue est bas (l’équivalent de 580 euros maximum par mois pour un parent isolé).
En outre, le taux est très dégressif. Pour une livre sterling de plus de revenu, les allocations diminuent de 63 pence. À l’origine, le crédit universel devait être beaucoup plus généreux. Mais, en 2015, le ministre des finances de l’époque, George Osborne, a annoncé une réduction de 3 milliards de livres sterling de l’enveloppe budgétaire consacrée au retour à l’emploi.
Autre point négatif : l’entrée en vigueur de l’« universal credit », beaucoup plus lente et laborieuse qu’annoncé, n’a pour l’instant pas permis à l’État d’économiser de l’argent et, selon la Cour des comptes britannique, il n’est pas sûr que ce soit jamais le cas.
De surcroît, ce big-bang des allocations a eu des conséquences dévastatrices sur la santé des personnes concernées. Le stress généré par la mise en œuvre partielle du crédit universel, dans un contexte d’austérité budgétaire historique, a d’ailleurs eu un impact considérable sur le système de santé publique britannique, selon une enquête réalisée auprès des responsables de la santé mentale du National Health Service.
« Le gouvernement espérait améliorer la vie des bénéficiaires d’allocations. En réalité, l’administration exerce un contrôle beaucoup plus strict sur leur existence », résume Fran Bennett, spécialiste de cette réforme des allocations.
Alex Tiffin est un survivant du crédit universel. Ce n’est pas comme cela qu’il se présente mais le fait est que cet Écossais a beaucoup souffert – à la fois physiquement et moralement – de son transfert, en août 2017, de l’ancien système d’allocations au régime du crédit universel. Il a fallu un an pour que cet homme atteint, entre autres, de sclérose en plaques et d’un trouble de la personnalité borderline perçoive l’intégralité des allocations auxquelles il a droit en tant qu’adulte handicapé, soit l’équivalent de 800 euros par mois.
« Pendant sept semaines, je n’ai perçu aucune allocation sociale puis, en février 2018, j’ai été classé comme apte au travail par l’administration », nous explique Alex, joint par téléphone. Même avec l’aide des multiples banques alimentaires de son village situé au nord d’Inverness, dans les Highlands, ce père de famille en fauteuil roulant a eu du mal à se nourrir à sa faim pendant un an. « J’ai vendu tout ce que je possédais. En quatre mois, mon poids a chuté de 74 à 57 kilos », confie encore Alex.
Ces épreuves ont conduit le trentenaire à tenir un blog baptisé « Universal credit sufferer ». Créé à l’origine pour expliquer le quotidien semé d’embûches d’un bénéficiaire du crédit universel, le site internet est rapidement devenu un média à part entière sur lequel Alex Tiffins dénonce jour après jour les incohérences et les mensonges du gouvernement au sujet de la réforme.
Les autorités sont parfaitement informées des conséquences dévastatrices de la réforme de la sécurité sociale britannique. Un rapport conjoint rédigé par le ministère du travail et des retraites et par les services fiscaux britanniques a notamment établi que la moitié des personnes interrogées n’avait pas suffisamment d’économies pour surmonter l’attente de six semaines inhérente au nouveau régime d’allocations. Mais ce rapport daté de novembre 2017 n’a été rendu public qu’au début du mois, soit près d’un an et demi après sa rédaction.
Jusqu’à l’année dernière, le gouvernement pratiquait la politique de l’autruche. Il affirmait que le crédit universel fonctionnait sans accroc. Sous la pression des députés de tous bords, affolés par la détresse financière et psychologique provoquée par la réforme, l’exécutif dirigé par Theresa May a fini par prendre quelques dispositions censées faciliter un peu la vie des bénéficiaires du crédit universel. En octobre 2018, le ministre des finances a également relevé le plafond de revenu au-delà duquel les allocations versées par l’État diminuent drastiquement.
Le montant des allocations reste cependant gelé cette année et ce, pour la quatrième année consécutive. Le gouvernement continue par ailleurs d’ignorer les critiques très sévères que lui adressent régulièrement les députés membres de la commission du travail et des retraites à la Chambre des communes.
Le dernier rapport en date des parlementaires concernant les difficultés rencontrées par les bénéficiaires du crédit universel pour payer les frais de garde de leurs enfants a été publié fin décembre 2018. Sur les neuf recommandations faites par les députés pour lever cet obstacle majeur au travail des femmes soumises au régime du crédit universel, le ministère du travail et des retraites n’en a retenu aucune. Le président de la commission, Frank Field, s’est dit « dégoûté » par la réaction du gouvernement.
Les parlementaires poursuivent cependant leur travail d’enquête sur les conséquences dramatiques du crédit universel. Dans leur viseur se trouve à présent « le sexe comme un moyen de survie ». Lorsque le problème avait été soulevé en octobre dernier à la Chambre des communes, la ministre du travail de l’époque, Esther McVey, avait eu l’outrecuidance de répondre qu’étant donné le nombre record de postes vacants dans le pays, « peut-être y [avait]-il d’autres emplois à pourvoir [que celui de prostituée] ».
Avant goût de l’usine à gaz d’un éventuel #revenu_universel_d'activité ?
#travailleurs_pauvres #emploi #allocations #crédit_universel #droits_sociaux
]]>Enfants volés d’Angleterre
Au #Royaume-Uni, les #services_sociaux sont financièrement encouragés à retirer leurs enfants à des parents soupçonnés de #maltraitance ou jugés à l’avance incapables d’assumer leur rôle, à l’instar des mères célibataires ou des couples désargentés.
Chaque année en Angleterre, les services sociaux retirent à leurs parents des dizaines de milliers d’enfants. Non que ces parents soient violents, maltraitants ou abusifs mais au motif qu’ils sont potentiellement dangereux pour leur progéniture. Ce sont le plus souvent des parents économiquement fragiles, précaires, des familles monoparentales. Autant de situations qui induisent, selon les services sociaux britanniques, un risque potentiel.
Un tiers de ces enfants au moins serait retiré de manière totalement abusive. Dénoncé par #Ken_Loach dans son film #Lady_Bird, le scandale commence en 1989 lorsque #Margaret_Thatcher fait voter le Children Act qui introduit la notion de « #probabilité_de_faire_du_mal ». Pour enlever des enfants à leur famille, une simple #suspicion de #maltraitance_future, non avérée, suffit à enclencher une procédure à laquelle il est très difficile de se soustraire. La procédure est confiée aux autorités locales qui sont encouragées financièrement à retirer le plus d’enfants possible. Chaque comté reçoit des #quotas d’#adoption et si le quota n’est pas atteint, le #budget d’aide à l’enfance en est réduit d’autant.
Ensuite la machine est encore plus infernale puisque parmi les enfants retirés, certains parfois dès leur naissance, des milliers sont confiés à des agences privées, parfois cotées en bourse, qui vont les faire adopter par des couples sans enfants.
Régis et Gena ont été victimes de ce silencieux scandale. Ils racontent.
▻https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/enfants-voles-dangleterre
#enfants_volés #enfance #UK #Angleterre #audio #enfants #anticipation #Thatcher
Is France truly a unique nation among nations ? | Financial Times
▻https://www.ft.com/content/3f129b0c-5a26-11e9-840c-530737425559
Nations are addicted to narratives. They all have them, yet each thinks theirs is the only one that counts. The British used to read Our Island Story — the hoary best-seller whose chronicling of stirring events and great men and women from Albion to Queen Victoria introduced generations of British schoolchildren to history. (David Cameron once claimed it was his favourite childhood reading.) Across the Channel, books like the so-called petit Lavisse did much the same thing, recounting the whole great sweep of what the French term the roman national from the days of the Gaulish general Vercingetorix to the French Revolution and its aftermath.
These days a pretty good litmus test for where people stand on the cultural divide in France is whether they regard the roman national as something to be revived or dismantled.
]]>What is a difference between a refugee and a migrant?
La réponse du HCR...
How Austerity Caused #Brexit - Pacific Standard
▻https://psmag.com/ideas/brexit-how-austerity-and-a-cowardly-ruling-class-brought-down-england
Let’s recap. Cue the music! Dim the lights! Fire up the wobbly screen time-jump effects! The year is 2010 and Britain just had an election. Conservative leader David Cameron, a yogurt-faced old Etonian former public relations man, fails to win the general election but goes into coalition with the smaller Liberal Democrat Party and proceeds to institute a program of economic reforms that nobody voted for, reforms so brutal and devastating that the janky but serviceable state Britain used to have is all but destroyed.
]]>▻https://www.lecho.be/dossier/brexit/les-5-consequences-du-vote-de-westminster/10087444.html
OU
▻https://www.youscribe.com/BookReader/Index/3027979/?documentId=3407590
Il me semble ,c’est plus que tout cela ;à savoir qui gouverne la Grande Bretagne ?!
Les politiques britanniques ne savent pas ce qu’ils veulent. Et le peuple britannique ,non plus ne sait quoi faire avec ses politiques qui me semble-t-il ,n’ ont pas le niveau politique adéquat ; il s’agit d’un piège tendu par David Cameron qui s’est tourné contre eux-mêmes.
J’imagine qu’il faut une conscience politique et May devrait tirer les conséquences . À commencer par faire appel aux élections anticipées. La question qui s’impose aux britanniques est celle-ci ’’ avez-vous besoin de l’union européenne dans son intégralité ou juste ce qui vous intéressent’’ ou carrément de’’ rester en dehors de l’union européenne et de traiter avec l’union européenne au cas par cas et pays par pays’’ .
Il ne faut pas non plus oublier les revendications des écossais et sur leur indépendance de Londres et aussi de rester dans l’union européenne.
L’union européenne ne veut plus revoir cet accord de BREXIT , ; c’est ainsi et pas autrement !
Il y a donc à l ’évidence ,une solution politique ;à May de préparer un autre referendum ,plus clair et à ce que les britanniques soient réellement informés ;quoique maintenant ,les britanniques savent plus de choses sur ce divorce forcé et ils sont en mesure , cette fois-ci de dire leur souhait qu’ils veulent rester dans l’union européenne car il y a beaucoup d’intérêts et tout divorce réduirait les britanniques et la Grande Bretagne à un système isolé et plus complexe .
L’Irlande est dans l’attente de rectification de ce tire de Brexit , les autres régions aussi et bien entendu l’Écosse qui veut rentrer dans des négociations approfondies pour l’indépendance de l’Écosse.
Reste à savoir si le microcosme politique londonien est conscient de cette faute et non une erreur de circonstance et que le système politique britannique , tout entier, est à la dérive.
Les britanniques souffrent du chômage chronique, comme les autres pays de l’union européenne : d’un SMIC qui doit épouser la société de consommation et donc un pouvoir d’achat, de la divergence des traitements des britanniques qui sont à Gibraltar ,aux Malouines...
Décidément, le manque de politiques chevronnés se fait sentir ici comme dans tous les pays de l’union européenne . Et en particulier en France où les politiques chevronnés se réduisent comme cette peau de chagrin et où le mouvement des’’gilets jaunes’’ est dans l’affrontement direct avec l’Élysée comme cela devrait être à Londres et dans les 28 pays européens...
]]>#Renationalisations en #Grande-Bretagne : state is back
▻https://www.franceculture.fr/emissions/grand-reportage/renationalisations-en-grande-bretagne-state-is-back
Télécom, gaz, eau, électricité puis trains... Dans les années 80 puis 90, le Royaume-Uni a fait figure de pionnier des #privatisations des #services_publics. Dernier en date : le courrier, sous le mandat de David Cameron en 2014. Aujourd’hui, trop tôt pour parler de retournement de tendance, mais les choses semblent prendre le chemin inverse. En mai dernier, l’alliance (privée) Virgin-Stagecoach a jeté l’éponge sur la East coast mainline, qu’elle opérait depuis 2015. Pas assez rentable, selon les deux entreprises. L’Etat a donc repris le volant via la compagnie #ferroviaire publique LNER. Le Gouvernement – pourtant conservateur – a dû également reprendre les commandes à la #prison de Birmingham l’été dernier. L’inspecteur des prisons venait de rendre un rapport au vitriol pointant les violences, la drogue, et les conditions d’hygiène déplorables de l’établissement géré par l’entreprise privée G4S. (lire ce rapport)
]]>Nick Clegg, ex-numéro 2 du gouvernement britannique et nouveau dirigeant de Facebook
▻https://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/10/19/l-ancien-vice-premier-ministre-britannique-nick-clegg-devient-le-responsable
L’ancien chef du parti libéral-démocrate, au pouvoir entre 2010 et 2015, gérera les affaires publiques et la communication de l’entreprise. C’est une nomination surprenante : après plusieurs décennies de politique, l’ancien chef des libéraux-démocrates britanniques Nick Clegg, qui fut aussi vice-premier ministre de 2010 à 2015 auprès de David Cameron, va diriger les affaires publiques de Facebook pour le monde entier, annonce le Financial Times. M. Clegg a dirigé le parti centriste britannique durant (...)
]]>Le spectre de Khadafi hante toujours l’ONU, dans Rai Al-Youm - Actuarabe
▻http://actuarabe.com/le-spectre-de-khadafi-hante-toujours-lonu
La décision de renverser le colonel Muammar Khadafi n’a pas été prise à cause des massacres qu’il a commis envers son peuple ; cela n’était qu’un prétexte. Elle a été prise car il s’opposait à l’Occident colonisateur, à l’occupation israélienne et soutenait la résistance. Il voulait renforcer l’unité africaine par le développement, les investissements et le commerce entre les Etats africains. Il avait mis de côté une partie des richesses de la Libye pour émettre le « dinar africain » comme substitut aux monnaies occidentales (l’euro et le dollar), ce que les archives françaises confirment. Elles soulignent aussi l’implication du Président Sarkozy et du Premier ministre britannique David Cameron dans ce renversement. Silvio Berlusconi, l’ex-Premier ministre italien, a d’ailleurs témoigné pour l’histoire à ce sujet.
]]>Un "drôle" de petit article sur les orientations futures de l’#aide_au_développement en direction des "pays fragiles". Enfonçages de portes ouvertes garantis où l’on vous assène de gros poncifs sur les vertus de l’économie privée ... Quand la Banque Mondiale et toutes ses officines vous font croire qu’elles sont sorties poliment par la porte, les #banksters n’ont même plus à se gêner pour rentrer par les fenêtres.
Aide au développement : « Il faut changer nos manières de faire »_ID4D
▻https://ideas4development.org/aide-developpement-vulnerabilites
Récemment, j’ai coécrit le rapport Escaping the Fragility Trap avec le professeur Tim Besley de la London School of Economics. Il est issu des travaux de la Commission Cameron, une commission indépendante présidée par David Cameron, ancien Premier ministre britannique, et Donald Kaberuka, ancien président de la Banque africaine de développement. Il s’agit d’un rapport très important sur la fragilité. La priorité de la communauté internationale, sur le plan politique, devrait être d’encourager les structures de partage du pouvoir. Sur le plan économique, la sortie de la fragilité repose en grande partie sur la création d’emplois. Ce sont les entreprises qui créent des emplois mais elles sont très peu incitées à s’installer dans les États fragiles. L’innovation engendre des pertes qui doivent être financées par l’argent public. C’est à cela que servent les États. (ouch !)
La priorité est donc d’utiliser les deniers publics pour inciter les entreprises à faire des affaires dans des endroits où elles auraient très peu intérêt à s’installer autrement. C’est un message difficile à entendre pour les agences d’aide au développement, mais c’est un message réaliste.
(Ils sont vraiment très forts chez #ID4D ...)
]]>Royaume-Uni scandal Windrush
►https://twitter.com/EdChirac/status/990669955401166848
Après la Seconde Guerre mondiale, le Royaume-Uni est exsangue. Il a remporté la guerre, mais le pays est complètement détruit. Il faut tout reconstruire. Comme la France, il fait donc appel à ses forces vives : celles qui vivent dans les colonies.
en 1948, une loi est votée : le British Nationality Act, qui permet à n’importe quel citoyen du Commonwealth d’obtenir la nationalité britannique. Des milliers d’Antillais et de Caribéens font leurs valises et partent pour une nouvelle vie en métropole.
Le 22 juin 1948, l’Empire Windrush arrive au port de Tilbury avec près de 500 immigrés jamaïcains et trinidadiens à son bord. C’est le début de la « génération Windrush » et d’une nouvelle facette du multiculturalisme britannique.
David Cameron est Premier ministre, et sa Ministre de l’Intérieur (Home Secretary) est une certaine Theresa May. Elle met en place une politique très sévère envers les sans-papiers, afin de créer, selon ses propres mots, un « environnement hostile ». Les contrôles sont renforcés.
Impossible de trouver un logement ou un emploi, d’ouvrir un compte en banque, de s’inscrire à l’école, de se faire soigner, de conduire une voiture… si on est sans papiers. Et devinez qui est sans papiers ? Les enfants de la génération Windrush, tombés dans un vide juridique.
Comme ils ont vécu toute leur vie, ou presque, au Royaume-Uni, ils se croyaient légitimement britanniques et ont donc construit leur vie dans leur seul vrai pays. Ils ont fait des études, se sont mariés, ont eu des enfants, un emploi, ont payé des impôts, etc.
Sauf que le gouvernement britannique n’a pas conservé de registre de tous ces descendants de la Windrush Generation. Et suite aux renforcements de contrôles liés au Brexit, certains ont été purement et simplement expulsés après des dizaines d’années sur le sol britannique.
50 000 personnes sont concernées.
►https://www.youtube.com/watch?v=kfy1mDdNtEQ
Windrush: post-war immigration
▻https://www.bl.uk/learning/timeline/item107829.html
www.bl.uk/learning/timeline/item107829.html
Windrush generation: Who are they and why are they facing problems? - BBC News
►http://www.bbc.com/news/uk-43782241
Windrush scandal: legal clinics in Brixton for those affected | UK news | The Guardian
▻https://www.theguardian.com/uk-news/2018/apr/28/windrush-scandal-legal-clinics-brixton-black-cultural-archives
Ironically enough, the Windrush scandal has brought the British African and Caribbean communities together for the first time | The Independent
▻https://www.independent.co.uk/voices/windrush-black-british-community-caribbean-immigration-ethnic-minorit
Amber Rudd resigns as home secretary - BBC News
▻http://www.bbc.co.uk/news/uk-politics-43944988
[Vidéo] Intox : Tuez Kadhafi !
▻https://www.les-crises.fr/video-intox-tuez-kadhafi
Dans ce temps troublés, le visionnage de cet excellent documentaire de Jacques Charmelot sur la guerre de Libye de 2011 est indispensable. Il est à consulter sur le site de France 5 jusqu’à dimanche. L’intervention militaire en Libye conduite par Nicolas Sarkozy, David Cameron et Barack Obama en 2011 s’inscrit dans la stratégie de changement […]
]]>Theresa May temporise avant d’envisager des frappes en Syrie sans vote au Parlement
▻http://www.lemonde.fr/syrie/article/2018/04/11/theresa-may-temporise-avant-d-envisager-des-frappes-en-syrie-sans-vote-au-pa
Downing Street l’assure : Theresa May est prête à s’engager en Syrie, même sans attendre un éventuel accord du Parlement. La première ministre britannique, lors de conversations téléphoniques, mardi 10 avril, s’est mise d’accord avec les présidents américain et français sur « la nécessité pour la communauté internationale d’une réponse » aux attaques en Syrie « afin de faire respecter l’interdiction mondiale de l’usage des armes chimiques », détaille un communiqué officiel.
Les avions Tornado sont prêts à décoller de la base militaire britannique d’Akrotiri (sud de Chypre). Mais Mme May, souvent raillée pour son caractère #excessivement_méthodique et sa lenteur à décider, semble prendre son temps pour réunir les arguments dont elle pourrait avoir besoin si elle se heurtait à des critiques parlementaires. Le communiqué de Downing Street évoque prudemment les « informations à confirmer » faisant état d’une attaque à l’arme chimique à Douma, près de Damas.
Si même Mme May n’est pas (encore…) convaincue par les preuves… qu’on ne lui a visiblement pas (encore…) présentées, c’est bien à cause de sa pusillanimité bien connue (chicken !, en anglais).
]]>Logement : Macron dans les pas de Thatcher
▻https://www.mediapart.fr/journal/international/040418/logement-macron-dans-les-pas-de-thatcher
Le gouvernement veut accélérer les ventes aux occupants de logements sociaux. Une politique portée par #Margaret_Thatcher et David Cameron outre-Manche. Avec des conséquences dramatiques.
#International #France #Economie #logement_social #politique_du_logement #Royaume-Uni
]]>Macron dans les pas de Thatcher
▻https://www.mediapart.fr/journal/international/040418/macron-dans-les-pas-de-thatcher
Le gouvernement veut accélérer les ventes aux occupants de logements sociaux. Une politique portée par #Margaret_Thatcher et David Cameron outre-Manche. Avec des conséquences dramatiques.
#International #France #Economie #logement_social #politique_du_logement #Royaume-Uni
]]>Sarkozy en garde à vue, le fils de Kadhafi candidat à la présidentielle : une « justice divine » ? par @raialyoum - Actuarabe
▻http://actuarabe.com/sarkozy-en-garde-a-vue-le-fils-de-kadhafi-candidat-a-la-presidentielle-un
Que Sayf Al-Islam Kadhafi soit libre après avoir été innocenté et se présente à la présidentielle libyenne alors que le premier artisan du complot pour attaquer la Libye et renverser Kadhafi croupit derrière les barreaux est un paradoxe que certains appelleront « justice divine », en disant que le Créateur « accorde des délais mais n’oublie pas ». Les mains de Sarkozy et de ses alliés libyens et britanniques sont couvertes du sang de plus de 35 000 Libyens tombés en martyr dans les bombardements des avions de l’OTAN.
Silvio Berlusconi, l’ancien Premier ministre italien, a reconnu lui-même que Sarkozy avait « fabriqué » la révolution libyenne afin de se venger du général Kadhafi, qui avait combattu ardemment l’influence française en Afrique et était à l’initiative de l’Union africaine ainsi que d’une monnaie unique africaine (le dinar africain), destinée à prendre la place du dollar et de l’euro, et pour laquelle il avait réuni assez d’or et de métaux précieux.
L’ex-Président américain, Barrack Obama, a exprimé son grand regret d’avoir donné son accord à l’intervention militaire de l’OTAN en Libye. Il a déclaré qu’il s’agissait d’une des plus grandes erreurs de sa présidence, après avoir pris connaissance du « montage » et des campagnes de désinformation. Il a accusé Sarkozy et son partenaire David Cameron, ancien Premier ministre britannique, d’en être à l’origine.
]]>La France paie au prix fort la guerre en #libye
▻https://www.mediapart.fr/journal/international/171017/la-france-paie-au-prix-fort-la-guerre-en-libye
Nicolas #Sarkozy et David Cameron célébrant la victoire à Benghazi, en septembre 2011 © Reuters Nicolas Sarkozy est, en mars 2011, l’initiateur et le plus farouche acteur d’une intervention armée en Libye qui aboutit au renversement et à la mort de #kadhafi. Lancée sur la base de fausses informations, l’entreprise guerrière se révèle un fiasco comparable à celui de l’invasion de l’Irak en 2003.
]]>2012: Tory Prime Minister David Cameron declares war on “Safety Culture” / Boing Boing
▻http://boingboing.net/2017/06/17/tort-reform-astroturf.html
The Conservative Party — and free market ideologues — have waged a long war on “safety culture,” insisting it was a nonsensical, incoherent regulation that acted as a drag on every business except no-win/no-fee lawyers, who exploited these rules to victimise poor corporations with punishing lawsuits.
The reality is that the alleged health-and-safety-gone-mad overreach was almost always an urban legend, a rule that didn’t exist and never existed (though it might be cited by a puny martinet of a middle-manager as a way to force their underlings to do their bidding). In their brilliant, beautifully written and beautifully researched 2014 book, In the Interests of Safety, Tracey Brown and Michael Hanlon from Sense about Science showed how tabloids, petty bosses and bureaucrats, and credulous members of the public invented the excesses of “Safety Culture” — while actual health and safety pros soberly and cautiously put forward the rules that stopped us all from dying of food poisoning, defective cars, or in terrible blazes in firetrap buildings.
London fire: just last year, Tory landlord-MPs rejected Labour’s tenant safety law / Boing Boing
▻https://boingboing.net/2017/06/14/voting-their-interests.html
The death-toll on London’s Grenfell Tower fire continues to mount, it’s worth remembering that there are no “natural disasters,” only human disasters, created by people who weigh different interests in the balance and create policies based on the way the scales come up.
So it was that a year ago, a group of Tory MPs largely composed of commercial landlords voted down Labour’s amendment to the Housing and Planning Bill that would have required landlords to make their properties safe and “fit for human habitation.”
]]>Jeremy Corbyn makes terror speech in Carlisle
▻http://www.itv.com/news/border/2017-06-05/jeremy-corbyn-makes-terror-speech-in-carlisle
After Mrs May said that combating terrorism would require “difficult conversations” with Muslim communities in the UK, Mr Corbyn said that the PM must also be ready to have difficult discussions with close ally and major arms customer Saudi Arabia about terror funding.
He cited the delayed publication of an investigation commissioned by David Cameron into the foreign funding of extremist Islamist groups, which is reported to focus on the Gulf kingdom.
“We do need to have some difficult conversations, starting with Saudi Arabia and other Gulf states that have funded and fuelled extremist ideology,” said Mr Corbyn.
“It is no good Theresa May suppressing a report into the foreign funding of extremist groups. We have to get serious about cutting off the funding to these terror networks, including Isis, here and in the Middle East.”
]]>’Sensitive’ UK terror funding inquiry may never be published
▻https://www.theguardian.com/uk-news/2017/may/31/sensitive-uk-terror-funding-inquiry-findings-may-never-be-published-sau
An investigation into the foreign funding and support of jihadi groups that was authorised by David Cameron may never be published, the Home Office has admitted.
The inquiry into revenue streams for extremist groups operating in the UK was commissioned by the former prime minister and is thought to focus on Saudi Arabia, which has repeatedly been highlighted by European leaders as a funding source for Islamist jihadis.
]]>Crafting traditional olive oil soap in Palestine
Nablus, occupied West Bank - The Palestinian city of Nablus has long been renowned for the production of olive oil soap. With origins reportedly stretching back more than 1,000 years, the localised practice progressed to an industrial scale around the 14th century.
Asylland Schweiz in Zahlen
Il serait évidemment possible de déconstruire tous les chiffres...
Déjà celui lié à la carte avec la flèche rouge...
Réponse : Les personnes relevant du domaine de l’asile ne représentent en réalité que 1,3% de la population résidente en Suisse :
▻https://asile.ch/prejuge-plus/invasion
Puis celle des #coûts :
« Si on compare le PIB suisse au prix d’un bon repas au restaurant, le coût de l’asile ne représente même pas le prix du sucre servi avec le café », illustre l’économiste
Source : ▻https://asile.ch/2017/03/11/amnesty-laccueil-coute-coute
Les citoyens de l’UE ne se sentent plus bienvenus au Royaume-Uni
▻https://www.mediapart.fr/journal/international/160417/les-citoyens-de-l-ue-ne-se-sentent-plus-bienvenus-au-royaume-uni
En arrivant à Downing Street, Theresa May s’est engagée à diviser par trois le solde migratoire annuel du pays. Son prédécesseur, David Cameron, n’y était pas parvenu. Mais à l’heure du Brexit, May a fait de la lutte contre l’immigration son Graal. Les Européens du Royaume-Uni redoutent de servir de « monnaie d’échange » durant les négociations avec Bruxelles.
]]>Les citoyens de l’UE ne se sentent plus bienvenus au Royaume-Uni
▻https://www.mediapart.fr/journal/international/160417/les-citoyens-de-lue-ne-se-sentent-plus-bienvenus-au-royaume-uni
En arrivant à Downing Street, Theresa May s’est engagée à diviser par trois le solde migratoire annuel du pays. Son prédécesseur, David Cameron, n’y était pas parvenu. Mais à l’heure du Brexit, May a fait de la lutte contre l’immigration son Graal. Les Européens du Royaume-Uni redoutent de servir de « monnaie d’échange » durant les négociations avec Bruxelles.
]]>The Facts are True, the News is Fake – INCERTO – Medium
▻https://medium.com/incerto/the-facts-are-true-the-news-is-fake-5bf98104cea2
How to Disagree with Yourself
In the summer of 2009, I partook of a an hour long discussion with David Cameron, who was in the running for, and later became, the U.K. Prime Minister. The discussion was about how to make society robust, even immune to Black Swans, what structure was needed for both decentralization and accountability, and how the system should be built, that sort of thing. It was an interesting fifty-nine minutes around the topics of the Incerto and I felt great communicating all the points in bulk for the first time. The room in the elegant Royal Society for the Arts was full of journalists. I subsequently went to a Chinese restaurant in (London’s) Soho to celebrate with a few people when I received a phone call by a horrified friend. All London newspapers were calling me a “climate denier”.
#data #données #informations #enquête #investigation #méthode #méthodologie
]]>British PM May warns Netanyahu: Palestinian land-grab bill is unhelpful
After Netanyahu announces vote on bill which would legalize expropriation of privately owned Palestinian land to go ahead, May says it will make things more difficult for Israel’s friends.
By Barak Ravid | Feb. 6, 2017 | 8:09 PM
▻http://www.haaretz.com/israel-news/.premium-1.770065
LONDON – British Prime Minister Theresa May told Prime Minister Benjamin Netanyahu that an Israeli bill legalizing the expropriation of privately owned Palestinian land is unhelpful and would make things more difficult for Israel’s friends around the world, Haaretz has learned.
After his meeting with May on Monday afternoon, Netanyahu told reporters that the vote slated for Monday on the bill will go ahead as planned. He added that he had informed the White House of his intention of putting the legislation to a vote and said he will return from the U.K. on Monday night to participate.
“I never said that I want to delay the vote on this law,” Netanyahu said. “I said that I will act according to our national interest. That requires that we do not surprise our friends and keep them updated – and the American administration was been updated.”
Minutes before the meeting, May’s spokesman told the British press that the prime minister planned to tell Netanyahu she opposes settlement activity in the West Bank and in East Jerusalem.
While Netanyahu said that May did raise the issue of construction in the settlements, he stressed that the issue “was not discussed in detail, to say the least.” He said he told her that the settlements are not an obstacle to peace and that preoccupation with them is a distraction from the main problems in the Israeli-Palestinian conflict.
At the start of their meeting, May told Netanyahu that the British government is committed to a two-state solution to the Israeli-Palestinian conflict. Netanyahu told May that he shares her desire for peace in the region, but avoided voicing an explicit support of the two-state solution.
Netanyahu also asked May to stop the British Foreign Office from funding left-wing Israeli organizations, first and foremost the veterans’ group Breaking the Silence, which responded to Netanyahu’s remarks by saying the British government does not currently provide them with any funding.
Netanyahu and May’s meeting was their first since May took office in July after her predecessor David Cameron stepped down over the results of the Brexit vote held the previous month. Besides the Israeli-Palestinian peace process, the two leaders discussed Iran, the war in Syria and Israeli-British relations following the Brexit.
The bill would allow the state to declare private Palestinian land on which settlements or outposts were built, “in good faith or at the state’s instruction” as government property, and deny its owners the right to use or hold those lands until there is a diplomatic resolution of the status of the territories.
The purpose of the bill, the revised version says, is to “regulate settlement in Judea and Samaria [the West Bank] and allow its continued establishment and development.”
The measure provides a mechanism for compensating Palestinians whose lands will be seized. A landowner can receive an annual usage payment of 125 percent of the land’s value as determined by an assessment committee for renewable periods of 20 years, or an alternate plot of land if this is possible, whichever he chooses.
]]>Why the language we use to talk about refugees matters so much
–-> cet article date de juin 2015... je le remets sur seenthis car je l’ai lu plus attentivement, et du coup, je mets en évidence certains passages (et mots-clé).
In an interview with British news station ITV on Thursday, David Cameron told viewers that the French port of Calais was safe and secure, despite a “#swarm” of migrants trying to gain access to Britain. Rival politicians soon rushed to criticize the British prime minister’s language: Even Nigel Farage, leader of the anti-immigration UKIP party, jumped in to say he was not “seeking to use language like that” (though he has in the past).
Cameron clearly chose his words poorly. As Lisa Doyle, head of advocacy for the Refugee Council puts it, the use of the word swarm was “dehumanizing” – migrants are not insects. It was also badly timed, coming as France deployed riot police to Calais after a Sudanese man became the ninth person in less than two months to die while trying to enter the Channel Tunnel, an underground train line that runs from France to Britain.
The way we talk about migrants in turn influences the way we deal with them, with sometimes worrying consequences.
When considering the 60 million or so people currently displaced from their home around the world, certain words rankle experts more than others. “It makes no more sense to call someone an ’illegal migrant’ than an ’illegal person,’” Human Rights Watch’s Bill Frelick wrote last year. The repeated use of the word “boat people” to describe people using boats to migrate over the Mediterranean or across South East Asian waters presents similar issues.
“We don’t call middle-class Europeans who take regular holidays abroad ’#EasyJet_people,’ or the super-rich of Monaco ’#yacht_people,’” Daniel Trilling, editor of the New Humanist, told me.
How people are labelled has important implications. Whether people should be called economic migrants or asylum seekers matters a great deal in the country they arrive in, where it could affect their legal status as they try to stay in the country. It also matters in the countries where these people originated from. Eritrea, for example, has repeatedly denied that the thousands of people leaving the country are leaving because of political pressure, instead insisting that they have headed abroad in search of higher wages. Other countries make similar arguments: In May, Bangladesh Prime Minister Sheikh Hasina said that the migrants leaving her country were “fortune-seekers” and “mentally sick.” The message behind such a message was clear: It’s their fault, not ours.
There are worries that even “migrant,” perhaps the broadest and most neutral term we have, could become politicized.
Those living in the migrant camps near #Calais, nicknamed “the #jungle,” seem to understand this well themselves. “It’s easier to leave us living like this if you say we are bad people, not human," Adil, a 24-year-old from Sudan, told the Guardian.
►https://www.washingtonpost.com/news/worldviews/wp/2015/07/30/why-the-language-we-use-to-talk-about-refugees-matters-so-much
#langage #vocabulaire #terminologie #mots #réfugiés #asile #migrations #essaim #invasion #afflux #déshumanisation #insectes #expatriés #expats #illégal #migrant_illégal #boat_people #migrants_économiques
cc @sinehebdo
Daniel BLake de tous les métiers... - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales
▻http://cqfd-journal.org/Daniel-BLake-de-tous-les-metiers
Dans l’Angleterre de David Cameron, comme dans la France de Sarkozy et Hollande (et Fillon, et Macron...), le Château de Kafka est un dédale d’open spaces virtuels, reliés par la fibre optique. Blake s’y perd, parce qu’il est un humain profondément ancré dans le monde matériel : celui du bricolage qui lui permet d’aider une mère isolée à chauffer ses enfants ; celui du bois, qu’il aime sculpter finement au ciseau ; celui de son magnétophone des années 1980, avec lequel il continue en 2016 d’écouter de la musique. « Je peux vous construire une maison, mais ne me demandez pas de faire mes démarches par ordinateur ! », lance-t-il à sa conseillère au Job Centre, qui exécute fidèlement la feuille de route des bureaucraties néo-libérales : nier l’individu, tout en le rendant plus dépendant que jamais de la #machine sociale.
]]>Une fin de règne sans gloire pour Barak Obama. Un Nobel qui a fait la guerre à la paix. - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
▻http://slisel.over-blog.com/2017/01/une-fin-de-regne-sans-gloire-pour-barak-obama.un-nobel-qui-a-fait-
« La paix n’est pas l’absence de guerre, c’est une vertu, un état d’esprit, une volonté de bienveillance, de confiance, de justice. »
Baruch Spinoza, philosophe (1632 – 1677)
Ça y est, le président Obama s’en va laissant Donald Trump prendre en charge le pouvoir ! Avant de revenir sur la dernière partie de la présidence, à savoir l’engagement sans retenue de Obama pour l’élection de Hillary Clinton, nous allons à notre façon donner un point de vue parmi tant d’autres de citoyens lambda appartenant à ce continent des ténèbres qu’est l’Afrique et cher à Hegel, mais aussi à cette espérance religieuse diabolisée car instrumentalisée du fait de ses dirigeants complaisants avec l’Empire qui les adoube et d’où ils tirent leurs seules légitimités pour le plus grand malheur de leur peuple.
Souvenons-nous de l’espoir suscité par la candidature de Obama, sa venue était vue comme une bénédiction du ciel après les années de feu, de sang, de malheur des deux mandatures de George Walker Bush. Le discours de rupture d’Obama, et même sa nomination, nous faisait espérer- grands naïfs que nous sommes- le retour de l’american way of life, celle d’Armstrong marchant sur la Lune, celle des pères fondateurs de la démocratie et de la liberté. Cette Amérique qui a pris le pari d’élire un Afro-Américain consacrant ainsi le rêve de Martin Luther King « I have a dream… ».
Le capital de confiance et d’espoir des damnés de la Terre était immense, d’autant qu’à tort ou à raison, nous Africains nous nous sentions rétablis dans notre dignité après deux siècles d’esclavage. Ce fut d’autant plus beau que malgré les dénégations d’Obama affirmant qu’il est chrétien, beaucoup d’entre les naïfs que nous sommes pensaient à tort qu’un président qui a dans sa famille des parents musulmans ne peut que développer de l’empathie avec l’Islam.
Ceci nous fut confirmé par le fameux discours du Caire Salem Alikoum., « Je vous salue »
Il parle à cette occasion de « nouveau départ » pour qualifier la relation que l’administration qu’il dirige veut développer entre son pays et le monde arabo-musulman. Le président a su choisir trois bonnes citations du Coran, des allusions à l’âge d’or de l’islam et à sa contribution scientifique dont a pu bénéficier l’Occident ; il a réaffirmé très fortement la liberté de conscience en faveur des musulmans aux États-Unis, et plus généralement Obama aura apporté à la sensibilité inquiète du monde musulman, les apaisements que celui-ci attendait depuis longtemps.
Dans ce qui suit nous allons montrer les faits les plus saillants vus encore une fois du Sud, nous survolerons rapidement l’aspect économique et l’obamacare qui est en passe d’être détricoté avant même la fin du mandat d’Obama et les meurtres racistes qui ont augmenté.
Bref inventaire de l’héritage d’Obama ayant consensus en Occident
Obama c’est avant tout le verbe et la verve. Retour sur trois paroles qui ont marqué l’opinion lors des années de présidence de Barack Obama. « Oui nous pouvons » : « « Yes we can. » Le slogan choisi pour la campagne de Barack Obama en 2008 est indissociable de sa présidence. Il a eu deux significations : celui d’une Amérique qui veut en finir avec les années Bush et celui d’une communauté afro-américaine qui voit pour la première fois un président métis s’installer à la Maison-Blanche. « L’audace d’espérer. » « L’espoir face aux difficultés, l’espoir face à l’incertitude, avait-il martelé. L’audace d’espérer est le plus grand don que Dieu nous a donné. » « Je parie que demain, vous rejetterez la peur, et choisirez l’espoir. » « L’Amérique que j’aime. » L’Amérique qui se dessine dans les discours de Barack Obama est celle qui aurait assumé ses divergences politiques et assimilé ses différentes communautés. « Il n’y a pas d’Amérique blanche, ou d’Amérique noire, d’Amérique asiatique ou latino. Mais les États-Unis d’Amérique. » (1).
Les avis divergent sur l’héritage de la présidence de Barack Obama. La Tribune de Genève dresse un bilan avec quelques témoignages : « Grâce à l’Obamacare, 20 millions d’Américains qui n’avaient pas d’assurance-maladie ont pu s’en offrir une. Barack Obama n’a toutefois jamais réussi à vendre à ses concitoyens cette réforme qui les oblige à contracter une assurance-maladie, et les républicains ont entamé l’abrogation de la loi la semaine dernière. En matière d’environnement, M. Obama a soutenu l’accord de Paris sur le climat en 2015. Il a aussi protégé 141 millions d’hectares de terres et de mers contre leur exploitation à des fins énergétiques, tout en réduisant de moitié l’importation de pétrole des Etats-Unis. » (2)
Le lynchage d’El Gueddafi
A la suite des printemps arabes mis en oeuvre par les officines occidentales, les pays occidentaux pensaient rechaper le Monde arabe à moindre frais d’une façon soft. Ainsi, le président Obama a laissé faire Hillary Clinton en l’occurrence dans cette mise à mort voulue par Sarkozy conseillé par Bernard-Henry Lévy et Cameron. Pour Hillary Clinton, l’élimination du « dictateur » El Gueddafi qui eut pour épitaphe – Je suis venu, j’ai vu, il est mort » fut son plus grand succès et devait la qualifier pour la présidence grâce au succès de sa « stratégie de changement de régime ». Ses emails révélés par le FBI sont la preuve de cette attente. Hillary avait adopté avec enthousiasme la politique des néoconservateurs et des interventionnistes libéraux prônant le renversement de gouvernements qui manquaient de respect pour la seule superpuissance, nation exceptionnelle, indispensable et unique leader du monde.
La mort de Ben Laden : la promesse tenue, gage de la réélection
Une autre prouesse à l’actif d’Obama, le meurtre en direct de Ben Laden à la télévision américaine et sous les yeux ravis du président des Etats-Unis et des principaux membres de son gouvernement tombés en extase a été un « bon point » pour le deuxième mandat. la traque d’Oussama Ben Laden a été autant une mission des différents présidents de Bill Clinton en passant par George W. Bush « Je veux Ben Laden mort ou vif » jusqu’à Barack Obama.Annonçant la mort de l’ennemi numéro un des Etats-Unis, il déclare : « Peu de temps après ma prise de fonction, j’ai demandé au directeur de la CIA de faire de la mort ou de l’appréhension de Ben Laden notre première priorité dans la lutte contre Al Qaïda. » Obama clamera qu’il est celui qui a éliminé la menace. Ben Laden sera jeté à la mer.
Politique étrangère : Syrie, Libye
« Le récent déplacement du président américain à La Havane lit-on sur cette contribution de Ouest France a bien sûr couronné de succès l’ouverture des États-Unis vers Cuba. Obama peut également s’attribuer une partie du mérite quant à l’accord nucléaire avec l’Iran. Pourtant, le bilan d’Obama en matière de politique étrangère est loin de faire l’unanimité. En atteste le débat suscité par le très long entretien accordé par le président à la revue The Atlantic dans son édition de mars. Concernant la Syrie, le fait marquant reste la décision de la Maison-Blanche de ne pas intervenir militairement en août 2013. Obama revendique cette décision, au prétexte que « les États-Unis ne peuvent pas tout ». Revenant en détail sur l’intervention en Libye en 2011, Obama déclare « qu’il faisait peut-être trop confiance aux Européens « pour faire le suivi de cette intervention ». Et de mentionner la défaite de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2012. Bref, un fiasco qui fait aujourd’hui de la Libye l’un des terreaux du djihadisme salafiste. Barack Obama accuse les Européens et les pays arabes d’être des free-riders (profiteurs), relayant hélas le discours de certains candidats républicains, comme Donald Trump qui appelle au désengagement de l’Amérique face aux « coûts énormes » de l’Alliance transatlantique. Très critique vis-à-vis de l’Arabie saoudite, Obama demande à celle-ci de « partager le Moyen-Orient » avec son ennemi iranien. (..) Barack Obama témoigne d’un grand intérêt pour l’Asie-Pacifique depuis l’invention du terme « pivot asiatique » au début de sa présidence. Selon lui, c’est dans cette région que se trouvent les intérêts des États-Unis, et c’est là que se trouve le concurrent – ou partenaire ? – principal : la Chine. » (3)
Trois bombes par heure dans le monde en 2016
Pour un président de paix, il y eut plus de guerres plus d’armes vendues. Un rapport du Council on Foreign Relations (CFR) a montré que Washington a bombardé la Syrie, le Pakistan, l’Afghanistan, la Libye, le Yémen ainsi que la Somalie en 2016. Pas moins de 26 171 bombes ont été larguées. 72 par jour. Trois par heure. Les frappes militaires américaines ont été nombreuses en 2016. Très nombreuses. Le toujours président des Etats-Unis avait fait du désengagement militaire de son pays une promesse de campagne, pourtant, le think tank basé à New York nous apprend que Washington a bombardé au moins sept nations en 2016 : la Syrie, l’Irak, le Pakistan, l’Afghanistan, la Libye, le Yémen et la Somalie. Sans surprise, la très grande majorité des bombardements américains ont concerné la Syrie et l’Irak. 24 287 bombes y ont été larguées selon les comptes du CFR. (…) En 2008, alors qu’il menait campagne il avait assuré que lorsqu’il deviendrait commandant en chef des forces armées, il « fixerait un nouvel objectif dès le premier jour » : la fin de la guerre en Irak. « Je mettrai un terme à cette guerre en Irak de manière responsable et terminerai la lutte contre al-Qaïda et les Taliban en Afghanistan. » (4)
Les Etats Unis champion des ventes d’arme
S’agissant du carburant des guerres, la fabrication et la vente des armes, tout va bien Selon l’organisme suédois Sipri, le marché des armes est florissant. En 2014, les dépenses militaires mondiales se sont élevées à 1 776 milliards de dollars, ce qui représente 2,3% du produit intérieur brut mondial et environ 245 dollars par habitant En 2015, les 100 principales entreprises productrices d’armement dans le monde ont affiché globalement un chiffre d’affaires de 356,7 milliards USD réalisés dans les contrats d’armement (sur un chiffre d’affaires total de 1 118,1 milliards USD), Les Etats Unis , interviennent en moyenne pour 30 % des ventes. (5)
Là encore, il y eut un désenchantement des partisans de la paix. Pratiquement tous les pays européens, mais aussi la Russie, la Chine et Israël ont alimenté les guerres certaines fois en vendant des armes aux deux belligérants ! A croire le niveau des vies des occidentaux dépend du nombre d’armes vendues en clair du nombre de morts , de blessés et de désolation de pays vulnérables et misérables qui, certaines fois n’ont pas d’argent pour nourrir leurs peuples, mais trouvent toujours moyen de s’endetter pour se battre contre d’autres miséreux ou pour tenir en respect leurs peuples dans des gouvernances interminables où le mot alternance n’a aucun sens. Dans ces pays, il n’y a que le darwinisme providentiel ou l’émeute fomentées bien souvent par les pays occidentaux pour leurs propres intérêts pour arriver à l’alternance généralement aussi catastrophique… Dans ces pays le lobby de l’armement dirige d’une façon invisible le pays . Aux Etats Unis un seul président, Eisenhower, eut le mérite d’avertir le peuple américain contre le danger de la mainmise sur le pouvoir du complexe militaro-industriel.
Dans ce contexte pour juger du niveau des armes vendues , Nadia Prupis parlant de ce marché de la mort écrit :
« Les États-Unis ont vendu plus d’armes que n’importe quel autre pays en 2015, malgré une baisse du commerce mondial des armes, selon un nouveau rapport du Congrès. Avec 40 milliards de dollars, les États-Unis ont signé plus de la moitié de tous les accords d’armement l’an dernier et plus du double du pays en deuxième place, la France, à 15 milliards de dollars. Les ventes d’armes américaines comprenaient des bombes, des missiles, des chars blindés, des hélicoptères d’attaque Apache, des chasseurs F-15 et autres articles (…) » (5).
On l’aura compris les dirigeants arabes sont aux premiers loges pour acheter les armes. Nadia Prupis écrit :
« Les principaux acheteurs, quant à eux, étaient le Qatar, l’Égypte, et l’Arabie saoudite, Beaucoup de ces armes ont été utilisées pour aider la coalition menée par l’Arabie saoudite et soutenue par les États-Unis à combattre les rebelles au Yémen, entraînant des pertes civiles élevées. Le Guardian note que les résultats concordent avec une autre étude récente, qui concluait que l’administration Obama avait approuvé pour plus de 278 milliards de dollars de vente d’armes en huit ans, soit plus du double de l’administration Bush, 128,6 milliards de dollars. » (6)
La journaliste bien connue, Diana Johnstone décrit la paranoïa qui sévit à la fois dans le parti démocrate, mais aussi au sein de l’Administration actuelle qui accélère les mesures de rétorsion contre la Russie pour les rendre irréversibles, tels que l’expulsion de 35 diplomates fin décembre et l’accélération du déploiement des troupes américaines en Pologne à la frontière avec la Russie.
« L’impertinence de Vladimir Poutine, écrit-elle, ouvertement en faveur d’un « monde multipolaire », l’a hissé à la première place dans la liste des méchants. Il est promu « dictateur » et « menace existentielle » aux yeux de la nation exceptionnelle, cible numéro un du changement de régime. Hillary Clinton et ses partisans politiques et médiatiques s’accordent pour attribuer sa défaite à un complot mené par Vladimir Poutine visant à changer le régime aux Etats-Unis. Jamais à Washington n’a-t-on vu un parti au pouvoir si incapable d’accepter l’alternance, si vindicatif, si avide de trouver des boucs émissaires, si prêt à violer toutes les bienséances démocratiques et diplomatiques, si prêt à pratiquer la politique de la terre brûlée, même aux dépens de ces « valeurs » dont il se proclame le défenseur indispensable, à commencer par la liberté d’expression ? » (7)
La folie de fin de règne à Washington : la phobie de Poutine
S’agissant de la comédie visant à impliquer Poutine dans l’ingérence dans les élections, les Etats-Unis qui ont déclenché 200 guerres en 240 ans d’existence n’ont jamais cessé d’interférer quand leurs intérêts étaient en jeu. : « Tout Washington est scandalisé, tandis que les membres du Congrès rivalisent entre eux pour diaboliser la Russie à cause de sa supposée ingérence dans la récente élection présidentielle américaine. « Toute intervention étrangère dans nos élections est absolument inacceptable », a déclaré Paul Ryan, le président de la Chambre des représentants. Cet éclat de vertueuse indignation serait plus facile à gober si les Etats-Unis n’avaient pas eux-mêmes pris l’habitude chronique d’intervenir dans les élections à l’étranger. Sur une période d’un peu plus d’un siècle, les leaders américains ont utilisé toute une variété d’outils pour influencer les électeurs dans des pays étrangers. Nous avons choisi des candidats, les avons conseillés, financé leurs partis, conçu leurs campagnes, corrompu les médias pour les soutenir et menacé ou calomnié leurs rivaux ».(8)
Une appréciation rendant compte de ce désamour graduel nous est donné par une diplomate russe : « La politique étrangère de l’administration Barack Obama au cours des huit années de la présidence d’Obama « suscite l’aversion du monde entier », a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zaéskharova. « Je pense que cet homme [Obama] et son équipe – naturellement, parlant de l’homme, nous entendons l’équipe qui s’est révélée mauvaise pour tous sur la scène mondiale », Selon la diplomate russe, du point de vue moral, on peut blâmer l’équipe d’Obama d’avoir commis un « crime » car il a démontré que « le plus fort a des droits illimités à faire le mal ». (9)
En définitive rien de nouveau sous le soleil ! Tous les président américains à partir de la chute du mur de Berlin furent frappés d’hubris , une sorte de messianisme de la certitude de la « Destinée Manifeste » qui leur donne mission de régenter le monde. Cela a commencer avec Georges Bush père qui parlait déjà après avoir laminé l’armée irakienne en 1991, du nouvel ordre mondial vertueux étant la seule hyper-puissance selon le bon mot de Hubert Védrine et ayant sonné d’après Francis Fukuyama, l’idéologue du Pentagone, la fin de l’histoire et annoncé un âge d’or qui allait durer mille ans.
On sait comment cette histoire est en train de se dérouler , car nous eûmes après Bill Clinton qui s’illustra par le dépeçage des balkans avec la complicité de l’Europe et notamment de l’Allemagne Ce sera aussi la presque décennie du pétrole contre nourriture, une histoire abjecte dont l’épilogue fut la mort de 500.000 enfants prix à payer – pas cher- selon Madeleine Albright pour faire partir Saddam Hussein qui n’est parti que plus tard. Il a fallu l’avènement de Georges Walker Bush pour que la sentence s sentence « to be hanged by the neck until you are dead » se réalise un matin de janvier de l’aid el adha en guise de sacrifice,’ il y a dix ans sous la gouvernance d’un certain Paul Bremer gouverneur d’un Irak en miettes Ces présidents venaient avec leurs certitudes gravées dans l’arbre ,bouleverser des équilibres sociologiques culturels et cultuels plusieurs fois millénaires en y semant le chaos constructeur selon Condolezza Rice
La présidence Obama ne fut pas différente sauf que nous avons cru en ses promesses de désengagement de l’Irak, de l’Afghanistan. Nous seulement ne se fit pas, mais sous l’ère Obama fut inaugurée la terrible guerre des drones reapers et autres ; Pour ne pas risquer la mort des GI’S rien de plus simple : Une salle climatisée du fin fond du Texas, un contrôle par satellite et une décision de mort par drone interposé. Il suffit alors au soldat de jouer au joystick pendant qu’à des milliers de kms de là c’est la mort, le deuil la désolation des vies brisées des pays en miettes. Non content de tout cela après l’épisode Bin Laden, deux conflits marquent l’ère Obama, la Syrie vidée de sa sève ,plusieurs milliers de morts et de blessés, la destruction honteuse de la Lybie avec deux vassaux le tandem Sarkozy – Hollande et David Cameron dont les prouesses envers les faibles aboutirent au lynchage de Kadhafi. Enfin la tolérance envers l’Arabie Saoudite pour causes de contrats d’armements et de pétrole s’avère être une complicité dans la mort silencieuse du peuple yéménite
L’Occident s’est empressé de décerner le prix Nobel de la paix à Barack Obama pour la promesse d’une paix qui n’est jamais arrivée. Peut-être que le Comité Nobel ne sera plus aussi chaud pour l’octroi de ce prix ? De plus s’agissant justement de la paix du monde, les années Bush ont traumatisé le monde, mais on ne s’attendait à rien de bon. Avec Obama nous avons cru à ses promesses qui comme dit Jacques Chirac n’engagent que les naïfs que nous sommes. A la place nous découvrons en fait « l’american way of war »… de l’empire qui tarde à comprendre que tout le monde aura à gagner avec un monde multipolaire. Peut être là encore un vœu pieux avec le nouveau président Trump avec son obsession protectionniste.
Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique Alger
1.▻http://www.la-croix.com/Monde/Ameriques/Trois-grandes-paroles-Barack-Obama-2017-01-15-1200817339
2. ▻http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/01/16/bilan-d-obama-le-paradoxe-americain_5063393_3222.html#ShE0hJ4U2o3afToz.99
3.▻http://www.ouest-france.fr/debats/point-de-vue/politique-etrangere-le-bilan-discute-dobama-4149159
4.▻http://reseauinternational.net/les-etats-unis-ont-largue-lequivalent-de-trois-bombes-par-heure-dans-le-monde-en-2016/#EYWYhUfTrZXxOtOX.995.
5.▻http://www.grip.org/fr/node/1942
6.Nadia Prupis ▻http://lesakerfrancophone.fr/alors-que-le-commerce-mondial-declinait-la-vente-darmes-etasunien
7.►https://francais.rt.com/opinions/31994-folie-fin-regne-washington
8.▻http://www.mondialisation.ca/usa-nous-intervenons-dans-les-elections-dautres-pays-depuis-plus-dun-siecle/5568909
9. ttp ://lesakerfrancophone.fr/le-monde-entier-est-degoute-par-la-politique-etrangere-de-ladministration-obama
Article de référence :
►http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur _chitour/258595-un-nobel-qui-a-fait-la-guerre-a-la-paix.html
La source originale de cet article est Mondialisation.ca
Copyright © Chems Eddine Chitour, Mondialisation.ca, 2017
]]>Comment un diplomate israélien a travaillé au cœur du Parti travailliste pour mettre à mal Corbyn
Alex MacDonald et Simon Hooper | 9 janvier 2017
►http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/comment-un-diplomate-isra-lien-travaill-au-c-ur-du-parti-travailliste
Des enregistrements secrets vus par Middle East Eye ont révélé comment un diplomate israélien a cherché à créer des organisations et des groupes de jeunesse pour promouvoir l’influence israélienne au sein du Parti travailliste, dans le cadre d’un effort visant à mettre à mal le leadership de Jeremy Corbyn au sein du parti d’opposition.
Dans des conversations secrètes filmées par un journaliste infiltré, Shai Masot, agent politique de haut rang à l’ambassade d’Israël à Londres, a décrit son projet de création d’une branche de jeunesse de l’organisation Labour Friends of Israel (LFI – « Amis travaillistes d’Israël ») et a révélé qu’il avait mis en place d’autres organisations par le passé.
Masot a émis l’idée de faire participer des délégations de membres du Parti travailliste à des voyages en Israël et a indiqué à Joan Ryan, présidente des LFI, qu’il s’était vu accorder 1 million de livres (environ 1,15 million d’euros) pour financer d’autres visites.
Il a également affirmé avoir créé un groupe appelé « City Friends of Israel » en collaboration avec l’AIPAC, une organisation de lobbying pro-israélien influente aux États-Unis.
Qualifiant le leader travailliste Jeremy Corbyn de « fou », Masot a expliqué qu’il avait créé une branche pour les jeunes des Conservative Friends of Israel (« Amis conservateurs d’Israël ») en 2015 et qu’il souhaitait en faire de même au sein du Parti travailliste, mais qu’il n’y était pas parvenu en raison de la « crise » qui a entouré l’élection de Corbyn à sa tête.
Masot a également qualifié les partisans de Corbyn de « tarés » et d’« extrémistes ».
Corbyn est considéré comme favorable au mouvement Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS), que Masot explique avoir été chargé de discréditer et de mettre à mal à un autre moment des enregistrements.
(...)
L’appel du Parti travailliste à la tenue d’une enquête a été appuyé par le Parti nationaliste écossais (SNP) ainsi que par plusieurs députés conservateurs de haut rang.
« Nous ne pouvons pas voir Israël agir au Royaume-Uni avec la même impunité que celle dont il jouit en Palestine », a déclaré Crispin Blunt à MEE.
« Il s’agit clairement de l’ingérence la plus obscure et déshonorante dans la politique d’un autre pays. »
« C’est une affaire aussi sérieuse que celles impliquant les services du renseignement soviétiques, qui se permettaient de suborner la démocratie et de s’immiscer dans son processus de fonctionnement normal », a indiqué Nicholas Soames, un autre député conservateur, dans des propos accordés à Peter Oborne de MEE.
Écrivant de manière anonyme dans le journal Mail On Sunday, un ancien ministre du gouvernement de l’ancien Premier ministre David Cameron a déclaré que la politique étrangère britannique était « prise en otage par l’influence israélienne au cœur de notre politique ».
« Depuis des années, les CFI et les LFI travaillent avec – et même pour – l’ambassade d’Israël pour promouvoir la politique israélienne et contrecarrer la politique du gouvernement britannique et les actions des ministres qui tentent de défendre les droits des Palestiniens. »
L’ambassade d’Israël a tenté de minimiser l’importance de Masot en le qualifiant d’« employé subalterne de l’ambassade » dont les propos étaient « totalement inacceptables »
Elle a précisé qu’il allait « terminer très prochainement son contrat de travail à l’ambassade ».
]]>Why pushing undocumented children out of schools won’t help bring down net migration | Postcards from ...
▻https://nandosigona.wordpress.com/2016/12/02/why-pushing-undocumented-children-out-of-schools-wont-help-br
Why pushing undocumented children out of schools won’t help bring down net migration
Nando Sigona, University of Birmingham
Leaked cabinet papers seen by the BBC suggest that back when she was home secretary, Theresa May wanted schools to carry out immigration checks and withdraw school places offered to children of parents unlawfully in the UK.
The leaked documents show that the proposals were vehemently opposed by the then-education secretary Nicky Morgan, who wrote to then prime minister, David Cameron, to warn on the “practical and presentational” risks of such measures. Using rather anodyne jargon, Morgan’s letter questioned the “deprioritisation of illegal migrants” proposed by May.
]]>François Hollande : La capitulation en rase campagne du foudre de guerre de Syrie . René Naba - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
▻http://slisel.over-blog.com/2016/12/francois-hollande-la-capitulation-en-rase-campagne-du-foudre-de-gu
L’homme de l’année 2016
Fait sans précédent dans les annales de la Vème République, François Hollande a annoncé jeudi 1 er décembre 2016, qu’il renonçait à briguer un deuxième mandat présidentiel, tragique aveu d’une grande impuissance.
L’homme qui avait mené deux batailles au Mali et en Syrie, a renoncé à livrer bataille sur le plan intérieur pour défendre son bilan. Pour un foudre de guerre sur la scène internationale, qui avait eu le plus grand mal à se retenir de bombarder la Syrie en 2013, ce renoncement a retenti comme une capitulation en rase campagne. Une implosion en plein vol.
« L’Homme d’état de l’année 2016 » aura eu un triomphe météorique, à l’image de ses prédécesseurs malchanceux, les conservateurs européens, l’espagnol José Marie Aznar ou le britannique David Cameron (lauréat 2015) ; à l’image de l’adhésion populaire dont il a bénéficié à son élection, plombée à son envol par le tweet ravageur de la « première peste de France » (1), soutenant le rival de la propre mère des quatre enfants de son compagnon, symptomatique de la confusion mentale qui a régné au plus haut niveau de l’état, tant au niveau de la vie privée du premier magistrat de France que de sa politique.
Scipion l’Africain au Mali (2), général Flamby (3) en Syrie, Scooter One Rue du Cirque -quel cirque- François II aura été aux antipodes de son prédécesseur. Falot et mal fagoté, au regard d’un florentin brillant et flamboyant, grand manœuvrier devant l’éternel. Retour sur la dérive de ce quinquennat calamiteux.
De la trahison au Parti Socialiste ou le vaudeville d’une « présidence normale ».
« La gauche de gouvernement devient suspecte dès qu’elle accède aux responsabilités et son destin est de toujours être accusée de trahison », soutient François Hollande dans un entretien à la revue débat.
▻http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/09/15/francois-hollande-la-gauche-de-gouvernement-est-toujours-accusee-de-trahison
Non François Hollande, au vu de votre comportement et celui de votre gouvernement tout au long de votre mandat, ce n’est pas la gauche de gouvernement qui est accusé de trahison, c’est le gouvernement lui même qui a trahi et la nomenklatura « solférienne » avec.
L’exemple vient de très haut, du premier des socialistes François Hollande lui même, qui a trahi sa compagne d’alors et mère de ses 4 enfants, avant de lui saborder sa campagne présidentielle, en 2007, puis de récidiver avec sa compagne présidentielle, la dénonciatrice des « sans dents », un scandale qui a terni durablement son mandat.
Engagé sur deux théâtres d’opérations extérieurs (Syrie-Mali) et sur le front intérieur du chômage, ce vaudeville consternant a plombé durablement sa mandature présidentielle et sinistré le parti socialiste, faisant du socialo-motoriste, le plus impopulaire président de la Vme République
Jean Pierre Jouyet, une prime à la trahison.
En 2ème position, l’ami le plus proche du président, Jean Pierre Jouyet, en aura été l’incarnation la plus achevée. Ralliant sans hésitation ni vergogne, Nicolas Sarkozy au poste de ministre des Affaires européennes, le camarade de l’ENA « promotion Voltaire » sera néanmoins repêché par François Hollande au secrétariat général de l’Élysée. Un repêchage perçu comme une prime à la trahison. Autres transfuges célèbres, Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères du néo gaulliste atlantiste Nicolas Sarkozy, de même qu’Eric Besson et Jean Marie Bockel, le « Tony Blair de gauche ». Une trahison à sens unique de la gauche vers la droite, sans le moindre mouvement en sens inverse.
Sur fond d’un paysage dévasté par une considérable destruction de l’emploi industriel, de l’ordre de 1,4 millions d’emplois en 25 ans, – 407 usines fermés en deux ans, 190 usines en 2015 et 217 en 2014, l’armée française désormais équipée d’armes allemandes et de rangers allemands- de l’hémorragie du vote ouvrier vers le Front National, de la préemption démagogique des mots d’ordre sécuritaire de l’extrême droite sous l’effet d’une panique nationale (déchéance de nationalité), la fonction de la gauche depuis le début du XXI me siècle a surtout consisté à servir d’appoint électoral à la droite, sans renvoi d’ascenseur. Un marche pied.
« Le PS a zappé le peuple ». L’admonestation de Pierre Mauroy lors de la présidentielle 2002, fatale à Lionel Jospin, demeure d’actualité. Plutôt que d’initier une politique de la demande et de la relance de la consommation par l’augmentation du pouvoir d’achat, l’ennemi de la haute finance s’est révélé un zélé passeur de plats du grand patronat. En 2015 et 2016, les entreprises françaises ont été les plus gros payeurs de dividendes d’Europe sur fond de casse sociale.
La social démocratie préconisée par François Hollande apparaît rétrospectivement comme l’enterrement en grande pompe du socialisme par la mort du social.
De Lionel Jospin ( 1997-2002) à François Hollande (2012-2017), la gauche s’est réduite à soutenir une droite qui se distingue de moins en mois de l’extrême droite.
Ainsi le « Front Républicain de 2002 » est apparu comme une prime à la corruption en ce que Jean Marie Le Pen n’avait aucune chance de gagner la bataille présidentielle alors que Jacques Chirac avait été le dirigeant qui avait institutionnalisé la corruption au plus niveau de l’État, le seul président français depuis Pétain a être condamné par la justice pour des faits ayant rapports avec l’argent illicite.
Il en a été de même avec le « Front Républicain pour les régionales 2016 », qui a débouché sur la propulsion du motoriste Christian Estrosi à la tête du PACA et l’élimination du PS de tous les exécutifs régionaux. La récidive a été fatale au crédit de la gauche de gouvernement qui a donné l’impression de courir derrière une droite de plus en plus contaminée par le discours Lepeniste. La démarcation s’est dissipée dans l’esprit des électeurs.
Servir d’appoint électoral à la droite radicale et continuer à ostraciser un authentique homme de gauche, Jean Luc Mélenchon, relève de l’aberration mentale et explique la dispersion des forces du progrès en France et la perplexité de nombre de personnes se réclamant de la gauche, qui y voient un jeu d’apparatchik contre productif.
De François Mitterrand à Lionel Jospin, à Harlem Désir et Jean Christophe Cambadélis, en passant par le socialo motoriste Hollande, le charisme du leadership socialiste s’est considérablement dégradé. Le PS souffre d’absence de clarté dans son positionnement. D’une locomotive. Évident manque d’appétence à son égard.
Du bon usage de « Munich et des Sudètes de Tchécoslovaquie » : « Le changement, c’est maintenant »
MUNICH : Seul pays au Monde à faire un usage intensif de ce terme pour stigmatiser ce qu’il considère être « le défaitisme » des adversaires de sa politique, « Munich » et par extension « Munichois », est en fait l’apanage du socialisme français. Son arme de destruction massive pour neutraliser toute critique à son égard.
Harlem Désir, en la matière, n’est en fait que le piètre successeur de Guy Mollet, le dernier Premier ministre socialiste de la IV République, l’homme de Suez et d’Alger, -beau palmarès-, qui avait brandi cet argument pour disqualifier les opposants à l’agression tripartite de Suez, en 1956, contre Nasser. 57 ans après, Harlem Désir nous ressert la même rengaine… Le changement, c’est maintenant. Vraiment ?
Dans la terminologie de l’époque, l’« expédition punitive » anglo-franco-israélienne, -menée, faut-il le souligner, par les deux puissances coloniales de l’époque en association avec leur pupille israélien-, devait châtier le « Bickbachi ». Terme de l’ordonnancement militaire ottoman équivalant au grade de Colonel, le Bickbachi Nasser sera ainsi désigné à la vindicte publique comme le nouvel Hitler de l’après-guerre, sous le vocable de Rayïss, que l’on faisait rimer dans le subconscient européen avec le Reich.
Le 2ème Hitler arabe sera naturellement Yasser Arafat, le chef de l’Organisation de Libération de la Palestine. Figure de croquemitaine dans l’imaginaire occidental, l’Arabe, surtout lorsqu’il est porteur d’une revendication nationaliste, est un Hitler en puissance, quand bien même les Arabes et les Africains (chrétiens et musulmans) ont été parmi les principaux pourvoyeurs de « chairs à canon » pour la libération de la France, à deux reprises en un même siècle, phénomène rarissime dans l‘Histoire. De Gamal Abdel Nasser (Égypte) à Mohammad Mossadegh, à l’Ayatollah Ruhollah Khomeiny et Mahmoud Ahmadinejad (Iran) en passant par Yasser Arafat et Cheikh Ahmad Yassine (Palestine), à Moqtada Sadr (Irak) et Hassan Nasrallah (Liban), tous ont eu l’honneur d’assumer cette fonction sans que jamais personne n’ait songé à établir un lien entre l’arrogance occidentale et la radicalisation des contestataires de sa suprématie.
Munich, spécialité française, est d’autant plus vigoureusement brandie que les socialistes, plutôt répressifs en ce domaine, n’ont jamais apporté le moindre soutien aux guerres de libération du tiers-monde. Pour exemple, Léon Blum, le chef du gouvernement du « Front Populaire » ne lèvera pas le petit doigt pour le « Fronte Popular » espagnol, ses confrères Républicains, lors de la guerre d’Espagne (1936) et Guy Mollet agressera l’Égypte nassérienne, ordonnant en prolongement les ratonnades d’Alger. C’est Pierre Cot, ministre communiste de l’aviation du gouvernement Léon Blum et son directeur de Cabinet, le mythique Jean Moulin, de connivence avec André Malraux qui doteront les Républicains espagnols de l’escadrille ESPANA.
Alors Harlem Désir, Munich, la Chambre des Communes qui a infligé une retentissante leçon de démocratie à la France ? Munich, Barack Obama, qui a jugé plus conforme à l’éthique démocratique de prendre l’avis des représentants de la nation ?
Munich, l’Inde qui a vaincu le colonialisme par la non-violence ? Munich, l’Afrique du Sud qui triomphé de la ségrégation raciale par une réconciliation nationale et non par la stigmatisation ? Munich, le Pape François qui prie pour la paix en Syrie quand le mufti de l’Otan, le prédicateur millionnaire du Qatar, Youssef Al Qaradawi, supplie que la Syrie soit bombardée par ces anciens colonisateurs ?
Munich à la manière de Guy Mollet, comme en 1956…. Le changement, c’est maintenant ? Ou tout bonnement Harlem Désir, tête brûlée pour une politique de terre brûlée.
Les Palestiniens, les Sudètes du XXI e siècle
Dans sa démarche vis-à-vis de la Syrie, François Hollande, nous a chuchoté le quotidien Le Monde -jamais avare de confidence dès lors qu’il s’agit d’épauler le nouveau pouvoir socialiste au point de lui servir d’amplificateur médiatique et de relais diplomatique-, est hanté par le précédent de la Tchécoslovaquie et le sort des Sudètes (1938) qu’Hitler absorba sans crier gare du fait de la passivité européenne, résultante des accords de Munich.
Le conditionnement idéologique est tel, la servitude intellectuelle si forte que les ravages de la pensée socialiste paraissent incommensurables. Ainsi Laurent Fabius, qui passe, à tort, pour être l’un des esprits les plus brillants de la République, préconisait avec morgue et suffisance d’armer l’opposition syrienne pour établir une parité militaire et créer les conditions équilibrées à une négociation avec le pouvoir syrien. Il suggérait de même une action énergique en vue de favoriser le retour des réfugiés syriens dans leur pays. Préoccupation humanitaire légitime qui aurait pu honorer son auteur si elle s’était accompagnée d’une requête similaire concernant les Palestiniens, dépouillés, exilés et déplacés, eux, depuis soixante ans…Eux, les véritables Les Sudètes du XXI me siècle.
« La Syrie, le drame du XXIe siècle » ? La Syrie ou l’Irak ?
Le premier drame du XXIe siècle est non la Syrie, comme le soutient François Hollande, mais l’Irak tant par son antériorité que par son ampleur. L’Irak où s’est refusé à s’enliser Jacques Chirac et non la Syrie ou se sont laissés embourbés Nicolas Sarkozy et François Hollande, deux philo-sionistes atlantistes patentés. « Des néoconservateurs américains avec un passeport français », selon l’expression du transfuge socialiste Eric Besson.
Sauf à concéder à l’auteur de ce constat l’excuse de troubles précoces de mémoire, une telle approximation est inexcusable. Que dire de l’Irak, désormais dénommé « Le pays des veuves » ? Invasion américaine, Daech.., Mossoul, Falloujah, près de deux millions de victimes. Et des dizaines d’autres quotidiennement depuis treize ans.
La prostitution en guise de survie alimentaire. Quatre millions d‘exilés, sans la moindre assistance humanitaire. De l’Uranium appauvri, arme de destruction massive prohibée par le droit international, abondamment utilisé contre biens et personnes par « le plus vieil allié de la France » et son nouveau partenaire dans l’équipée syrienne. Un fait avéré, qui ne fera l’objet de la moindre enquête dans l’ancien journal de référence Le Monde, davantage soucieux de faire office de caisse de résonance au Quai d’Orsay avec ses enquêtes préprogrammés et ses blogs relais.
Le tropisme philo-sioniste ou le prurit belligène du socialisme français.
De l’expédition de Suez contre Nasser, en 1956, ordonnée par Guy Mollet, aux ratonnades d’Alger par Robert Lacoste (1955-1958), au caillassage de Lionel Jospin à Bir Zeit pour avoir traité de « terroriste » le Hezbollah libanais, l’unique formation politico-militaire du monde arabe à avoir infligé un double revers militaire à Israël (2000-2006), à l’esplanade David Ben Gourion dédiée par Khoyya Bertrand Delanoë, le Maire de Paris, au fondateur de l’armée israélienne au lendemain de l’attaque navale israélienne contre un convoi humanitaire turc en direction de Gaza…. Le registre est connu et bien tenu.
La filiation est lointaine et ne se dément pas, remontant au grand manitou du socialisme français, Léon Blum, qui invoquera son « trop d’amour » pour son pays « pour désavouer l’expansion de la pensée et de la civilisation française », admettant « le droit et même le devoir des races supérieures d’attirer à elles celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture ». Cette profession de foi surprenante est parue dans le journal « Le Populaire » en date du 17 juillet 1926, sans que ce vénérable humaniste, premier chef du gouvernement socialiste de la France moderne, artisan des premières conquêtes sociales sous le gouvernement du Front Populaire (1936), ne se doute que, lui-même, à son tour, subira, quinze ans plus tard, les lois de l’infériorité raciale de la part de ses compatriotes non coreligionnaires.
La relève : Manuel Valls et Laurent Fabius (4)
L’éviction de la vie politique française de Dominique Strauss Khan, un des parangons d’Israël, de même que la dérive xénophobe du gouvernement israélien matérialisée par la présence au sein du cabinet de l’ultra droitier Avigdor Libermann, ministre des Affaires étrangères puis de la défense, n’ont pas pour autant réduit la vigueur du tropisme pro-israélien au sein de la hiérarchie socialiste, en ce que la relève est désormais pleinement assurée par Manuel Valls, un sarkozyste de gauche, dont il a hérité de son poste à Beauvau, ainsi que Laurent Fabius.
Manuel Valls, lié de son propre aveu, « de manière éternelle à la communauté juive et à Israël », stigmatise le boycott d’Israël, mais non la phagocytose de la Palestine ou sa rétention des recettes d’exportation des produits de Cisjordanie. Il se place ainsi sur la même longueur que Richard Prasquier, le président du CRIF, dont la tonitruance inconditionnellement pro-israélienne s’accommode mal du positionnement qui se veut « normal » du nouveau président français. En résonance avec son comportement abusivement dilatoire dans l’affaire Georges Ibrahim Abdallah où la diplomatie française a subi les diktats de Hillary Clinton à l’époque secrétaire d’État.
Laurent Fabius : L’esbroufe comme mode opératoire.
L’esbroufe aura été son mode opératoire. De même que le mépris et la morgue, ses deux plus implacables ennemis. En trois ans de parade au Quai d’Orsay, Laurent Fabius aura poussé les travers français à leurs expressions les plus extrêmes. Donné toute la mesure de ses faux talents, un mélange de malveillance, de bonne conscience, d’outrecuidance, de morgue et de mauvaise foi (5).
La propulsion du premier ministre des Affaires étrangères de François Hollande à la tête d’une prestigieuse institution, clé de voûte du système juridique et politique français, loin de constituer le couronnement d’une carrière publique exemplaire, paraît devoir s’apparenter à une opération d’évacuation par le haut d’un personnage à bien des égards calamiteux, en application du vieux adage latin, plein de sagesse, « Promoveatur ut Amoveatur » dont la traduction administrative courante se décline en français par le principe anglais du « Principe de Peter ». Au delà des lauriers, au delà des louanges, la propulsion de Laurent Fabius à la présidence du Conseil Constitutionnel signe sa congélation politique ad vitam dans un placard doré, terme ultime d’un parcours désastreux.
En fait Laurent Fabius avait été déjà carbonisé en direct par ses amis américains incommodés par son rôle de « bad cop » tant dans les négociations sur le nucléaire iranien que sur un éventuel règlement politique en Syrie.
Les révélations de la presse américaine sur les frasques casinotières de l’aîné des Fabuis, Thomas, -sur des faits datant de 2013 mais fuités le 29 octobre 2015 à la veille de la première conférence multilatérale de Vienne sur la Syrie-, ont retenti comme un rappel à l’ordre américain renvoyant à ses pénates le paternel de l’enfant prodige.
En lui suggérant de se préoccuper de ses affaires domestiques plutôt que de se trémousser dans la gestion des affaires du Monde, les États-Unis lui montraient par là même le chemin de la sortie.
Les attentats de Paris-Bataclan quinze jours plus tard, le 13 novembre 2015, à la veille du deuxième round de Vienne, ont signé la fin de sa lévitation en même temps qu’ils scellaient son sort en ce que de nombreux observateurs ont perçu ce massacre collectif de Parisiens comme la sanction d’une politique erratique du socialo motoriste François Hollande en tandem avec son âme damné Fabiuçius.
Bachar Al Assad « ne mérite pas d’être sur terre »
Bachar Al-Assad « ne mérite pas d’être sur terre ». Laurent Fabius ne s’imagine sans doute pas les millions de personnes qui ont formulé pareil vœu à son égard tant sa morgue, sa suffisance et ses outrances verbales ont indisposé et choqué venant du chef de la diplomatie d’un pays réputé pour sa courtoisie et sa finesse d’esprit.
Le plus capé des socialistes, réputé pour ces somnolences dans les forums internationaux, passera ainsi dans l’histoire comme « le petit télégraphiste des Israéliens dans les négociations sur le nucléaire iranien », le piètre pensionnaire du Quai d’Orsay de la gauche française, à l’égal du transfuge sarkozyste du socialisme Bernard Kouchner.
François Hollande, non un homme de poids, mais un homme empesé
Atteint de plein fouet sur le plan domestique par les gazouillis de la « Première peste de France » , caramélisé sur le plan international par la défection de ses deux alliés atlantistes, les États-Unis et le Royaume Uni, François Hollande, en dépit d’une reprise pondérale n’est pas un homme de poids, mais un homme empesé, affligé d’une posture dépareillée par un langage suranné, secondé par le pire ministre socialiste des Affaires étrangères de la Vème République.
En contre pied de l‘aîné corrézien passé à la postérité pour sa gestuelle gaulliste de Chirac d’Irak, le point d‘orgue de sa double mandature par ailleurs calamiteuse, le cadet socialiste de Tulle, à dix ans de distance, s’est laissé happé par la tourmente d’un « anus horribilis », Scipion l’Africain du Mali, en janvier 2013, Général Flamby en Syrie, à l’automne de la même année, une performance qui sonnait prématurément son crépuscule diplomatique.
Camouflet supplémentaire, « le plus vieille allié des États Unis » n’a pas échappé à l’espionnage de son partenaire outre atlantique, qui lui a dérobé près de 70 millions de communications électroniques entre décembre 2012 et Janvier 2013, en pleine campagne du Mali et de Syrie. Véritable dindon de la farce, que n’a-t-il perçu cela avant de s’engouffrer dans la brèche syrienne alors que ce scandale marquait et l’affaiblissement et la duplicité des États Unis.
Ségolène Royal, meilleure présidente que François Hollande.
En cinq ans de gouvernance, seul fait indubitable, François Hollande par ses bourdes successives pourrait accréditer l’idée que Ségolène Royal, la précédente postulante socialiste à la magistrature suprême, aurait fait meilleure présidente que lui, dans tous les cas de figure, qu’il a, comble de cynisme, lui, en tant que secrétaire général du PS, elle, en sa qualité de la mère de ses quatre enfants, plaqué au paroxysme de la campagne présidentielle ; indice indiscutable d’une grandeur d’âme.
Quarante ans après Epinay, le glorieux parti de Jean Jaurès, le parti du conquérant François Mitterrand qui rêvait d’un dépassement du socialisme par l’Europe n’est plus que l’ombre de lui-même. Un syndicat de barons arc boutés sur des privilèges surannés. Sans créativité, ni réactivité. Sans novation ni innovation. Sans vitalité. Un électro-encéphalogramme plat.
La Syrie apparaîtra rétrospectivement comme l’ultime expédition post coloniale d’un pays en déclin : « Parmi les grands perdants de la mondialisation, parmi les grands perdants de l’Européanisation », selon l’expression de Marcel Gauchet (6), la France de François Hollande figure aussi parmi les grands perdants en Syrie et, indice patent de la déflagration mentale des socialistes français, les meilleurs alliés des Saoudiens et néoconservateurs américains, des néo conservateurs israéliens.
« JE RESTERAI TOUJOURS UN AMI D’ISRAËL » « Tamid esha’er haver shel Israel ! »*
Accueilli en grande pompe par Benyamin Netanyahou, dès son atterrissage à Tel-Aviv, François Hollande entendait visiblement faire honneur au « tapis rouge » que le premier ministre droitier avait annoncé dérouler pour la visite du président français. Au point de le clamer, en hébreu dans le texte : « Je resterai toujours un ami d’Israël ».
Une déclaration qu’aucun des présidents français n‘avait osé faire auparavant, pas même Nicolas Sarkozy, qui passait jusqu’à présent comme le plus philo-sioniste des dirigeants français. Chapeau l’artiste socialiste tel qu’en lui-même l’éternité le figera. CF : Le « chant d’amour » de François Hollande « pour Israël et ses dirigeants ».
Malheur aux vaincus : L’ingratitude est la loi cardinale des peuples pour leur survie. Le naufrage collectif du socialisme français portera les noms de Dominique Strauss Khan et Jérôme Cahuzac, de parfaits représentants de la déliquescence du socialisme et non de sa quintessence, de même que sur le plan diplomatique, le nom du tandem comique Laurel et Hardy, alias Lolo et Flamby, une risée planétaire.
Référence
▻http://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/exclu_-_julie_gayet_et_francois_hollande_leurs_stratagemes_pour_garder_leur_his
1- La première peste de France :
▻http://www.madaniya.info/2014/10/02/journalisme-metier-deontologie sport-combat/
▻http://www.grazia.fr/societe/phenomenes/articles/valerie-trierweiler-la-premiere-peste-de-france-487191
2-Scipion l’Africain (Publius Cornelius Scipio Africanus) est un général et homme d’État romain, né en 235 av. J.-C. mort en 183 av. J.-C. à Linterne en Campanie. Vaincu par le carthaginois Hannibal Barca à la bataille de Cannes, près de l’actuelle Canossa, il s’emploiera à prendre sa revanche à sa nomination Consul en 205 av. J.-C. A la tête d’une armada de 50 vaisseaux de guerre et 400 navires de transport, emportant près de 35.000 soldats, il passe en Afrique. Deux ans plus tard, il réussit à vaincre le général Carthaginois Hannon et prend le titre Scipion l’africain.
3-Flamby : Pâtisserie sans œufs ni crème désigne péjorativement un être mollasson et onctueux. Sobriquet réservé à François Hollande avant son accession à la présidence de la république française.
4-Le gouvernement Ayrault satisfait les Français d’Israël
▻http://jssnews.com/2012/05/16/ayrault1
Ainsi qu’ à propos du tropisme socialiste à l’égard d’Israël : La France gagnée par le sionisme, par Eyal Sivan
►http://www.rue89.com/2013/10/07/eyal-sivan-cineaste-israelien-france-est-gagnee-sionisme-246345
5-Laurent Fabuis et la réforme du droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU ►http://www.madaniya.info/2016/02/10/5762
6-Marcel Gauchet in « Les quatre failles d’une présidence », Le Monde en date du 1er octobre 2013, article de Françoise Fressoz, page 6.
Illustration
François Hollande et son prix, entourés notamment (de gauche à droite) par le milliardaire Carlos Slim et l’ancien secrétaire d’Etat Henry Kissinger le 19 septembre 2016. AFP PHOTO / STEPHANE DE SAKUTIN
]]>Italie, 4 décembre… Serait-ce le prochain domino ?
▻https://www.crashdebug.fr/international/12724-italie-4-decembre-serait-ce-le-prochain-domino
Chaud cacao....
Contributeur anonyme
Audrey Duperron
Le 4 décembre, les Italiens se rendent aux urnes pour approuver ou rejeter une réforme proposée par le Premier ministre Matteo Renzi. Mais comme David Cameron avant lui, qui avait proposé d’organiser le referendum du brexit, Renzi joue gros avec cette décision : son destin politique, mais aussi l’avenir de l’Italie, et celui de l’ensemble de l’UE.
L’opposition de Renzi se compose de trois partis, dont le populiste Mouvement Cinq étoiles de Beppe Grillo. Ce dernier a réussi à remporter les villes de Rome et Turin au cours des dernières élections municipales, mais aussi une série de petites. Le parti anti-immigrés de la Ligue du Nord, qui, comme le Mouvement Cinq étoiles, veut remettre en question l’adhésion de l’Italie à la zone euro, et qui veut (...)
]]>Des revers en cascade - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
▻http://slisel.over-blog.com/2016/11/des-revers-en-cascade.html
▻http://i1.wp.com/arretsurinfo.ch/wp-content/uploads/2016/11/fabius-jean-marc-ayrault-francois-hollande-11-fevrier-2016-paris.jpg?resize=6
Achat d’hélicoptères américains par la Pologne, rejet de la résolution française sur la Syrie à l’ONU, annulation de la visite de Vladimir Poutine à Paris : courant octobre, en quelques jours, notre diplomatie a connu trois revers majeurs, dont elle s’offusque, alors même qu’elle en porte l’entière responsabilité en raison de la politique erratique conduite par nos dirigeants.
Des revers en cascade
La « trahison » polonaise n’a surpris que ceux qui ne s’intéressent pas à ce pays, car il est clair que la défense de ses intérêts nationaux – et sa défiance légitime à l’égard de son voisin russe – a toujours conduit Varsovie, depuis 1991, à privilégier l’alliance avec Washington plutôt que la solidarité européenne. On ne peut guère reprocher aux Polonais de nous l’avoir caché, car ils ont montré à plusieurs reprises, sans ambigüité aucune – notamment sur le dossier ukrainien – de quel côté leur cœur penchait. Mais nos politiques se bercent d’illusions. Non seulement ils n’ont pas voulu tenir compte de cette évidence, mais pire, ils se sont persuadés que notre refus de livrer deux navires amphibies Mistral à la marine Russe – sous la pression américaine – conduirait notre partenaire européen à choisir notre offre. Bien sûr, il n’en a rien été et l’annulation de la visite présidentielle à Varsovie comme les critiques du ministre des Affaires étrangères illustrent à quel point nos dirigeants ont pris leurs désirs pour la réalité… laquelle semble totalement leur échapper.
L’émotion de nos gouvernants au sujet de la bataille d’Alep en est un autre exemple. Leur « révolte » face aux « exactions » des forces russes et syriennes se fonde sur une vision totalement partiale de la situation, diffusée par les médias occidentaux.
A Alep, tout ceux qui connaissent la situation de terrain savent que les djihadistes d’Al-Nosrah pilonnent quotidiennement depuis plusieurs années les quartiers dont la population est restée fidèle au gouvernement de Damas[1] – ciblant prioritairement les quartiers chrétiens -, faisant de nombreuses victimes innocentes ; mais sans doute ces vies ont-elles moins de valeur que celles de ceux qui soutiennent les djihadistes. En effet, les témoins locaux confirment que tous les quartiers bombardés par les aviations russe et syrienne sont ceux dans lesquels la population a pris ouvertement parti pour les islamistes et où flotte ostensiblement le drapeau de Daech… ce que le médias ne nous montrent jamais[2].
Cette présentation totalement déformée de la réalité est insupportable. Pourtant elle est à l’origine des envolées lyriques et outragées de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault, qui se sont même montrés menaçants à l’égard de Moscou. Voir nos autorités réagir à partir d’éléments aussi faux conduit à s’interroger sur leur connaissance réelle du dossier ou leur indépendance d’esprit vis-à-vis de Washington. De plus, ces positions de Matamore ne sont d’aucun effet. Les dirigeants français ont peut être l’illusion d’être des acteurs entendus et écoutés ; mais il n’en est rien. Ils sont aussi insignifiants qu’inaudibles. Notre proposition de résolution à l’ONU a été rejetée et nous ne sommes même plus invités aux négociations internationales sur la Syrie à Genève.
En toute logique, devant l’hostilité manifestée à son égard par nos gouvernants, les menaces de poursuivre Moscou devant la Cour pénale internationale (CPI), la surenchère de nos médias qui font du Poutine Bashing leur sport favori et la présentation totalement partiale du conflit syrien, le président russe a décidé d’annuler sa visite dans notre pays, jugeant le contexte peu favorable à des discussions sereines. Cette décision semble avoir pris au dépourvu notre président qui pensait pouvoir tancer son homologue russe sans que celui-ci ne réagisse, puis sans doute l’accueillir pour lui faire la leçon.
Une perception des faits totalement orientée
Il n’est pas question de faire l’apologie de Vladimir Poutine ou de Bachar El-Assad, ni de nier que la guerre tue, à Alep ou ailleurs ; mais il est bon de rétablir certaines vérités qui sont délibérément dissimulées par les stratèges de la communication américains et les médias Mainstream à leur service.
Depuis qu’ils sont devenus l’unique superpuissance, les Etats-Unis n’ont cessé de prendre des libertés vis-à-vis du droit international. Pourtant, rares ont été les médias à dénoncer leurs méfaits et les ONG ou les Etats les ayant menacé de poursuites juridiques internationales ou déclaré qu’ils en porteraient la responsabilité devant l’histoire. Rappelons quelques faits :
– l’invasion illégale de l’Irak – passant outre le véto de la ONU -, laquelle a permis la naissance de Daesh et a provoqué la mort et la désolation dans ce pays, faisant plus de victimes encore que la dictature de Saddam Hussein. Cette action a tout autant violé le droit international que l’action russe en Crimée ;
– les nombreuses victimes collatérales des frappes de drones dans le cadre de la Global War on Terrorism (GWOT)[3] ;
– la légalisation la torture et la multiplication des arrestations extra-judiciaires (Rendition) et des prisons secrètes dans le cadre de la GWOT ; la généralisation de l’espionnage de leur population et de leurs alliés. Pourtant ni l’une ni l’autre de ses mesures n’ont été d’une grande efficacité dans la lutte contre le terrorisme ;
– le soutien à l’Arabie saoudite et au Qatar – deux Etats qui exportent leur islam radical archaïque dans le monde et soutiennent les djihadistes -, à la confrérie des Frères musulmans – dans le cadre du « printemps arabe » – et aux djihadistes liés à Al-Qaïda pour renverser le régime syrien.
Mais les Etats-Unis ne sont pas les seuls dans ce cas. Ces pratiques concernent aussi plusieurs de leurs alliés.
L’Arabie Saoudite, non contente d’exporter le wahhabisme de par le monde et d’avoir soutenu les djihadistes, est intervenue au Bahrein à l’occasion du printemps arabe (2011) pour mater une révolte populaire sans que personne ne s’en offusque. Elle semble pourtant incapable d’assurer la sécurité des pélerins se rendant à La Mecque pour le hadj, ainsi qu’en témoignent les incidents à répétition survenus ces dernières années ayant entrainé la mort de centaines de croyants. Surtout, depuis dix-huit mois, elle a déclenché une guerre sanglante au Yémen (opération Tempête décisive), laquelle semble ne pas intéresser grand-monde, contrairement au conflit syrien.
Depuis mars 2015, une coalition internationale[4] menée par Riyad s’attache à remettre au pouvoir le gouvernement d’Abd Rabo Mansour Hadi, afin d’empêcher l’installation d’un régime chiite à sa frontière méridionale. Dans ce conflit, les Saoudiens sont aidés par les Etats Unis qui leur fournissent armement, renseignements et ravitaillent leurs avions. Les combats ont déjà provoqué plus de 10 000 morts dont beaucoup de civils. L’Arabie saoudite bombarde systématiquement les infrastructures du pays – y compris les hôpitaux – et exerce un blocus sur les zones rebelles au point que des millions de Yéménites n’ont plus de quoi se nourrir ; trois millions ont fui les zones de combat. Le 8 octobre dernier, les avions saoudiens ont pris pour cible une cérémonie funéraire à Sanaa, tuant au moins 140 personnes et en blessant 500. Ces frappes relèvent pleinement d’un crime de guerre ; pourtant aucun Etat occidental ne l’a signalé ni n’a protesté. Tout juste les Américains ont-ils fait savoir qu’ils allaient reconsidérer leur soutien aux Saoudiens dans ce conflit.
A noter également que plusieurs milliers de véhicules Toyota ont été achetés par les pays du Golfe (Arabie saoudite, Qatar, Émirats arabes unis et Jordanie) pour être livrés à l’État islamique,en Syrie et en Irak. C’est le constructeur japonais, accusé à tort de commercer avec Daesh, qui a révélé la liste de ses principaux clients dans la région. Ainsi, 22 500 véhicules auraient été vendus aux Saoudiens, 32 000 aux Qataris et 11 650 aux Emiratis. Puis, selon des informations provenant des services russes – à considérer naturellement avec circonspection -, l’armée jordanienne aurait facilité le transfert de ces véhicules en Syrie et en Irak. Une fois encore, les dénonciations de ce soutien des monarchies pétrolières à l’Etat islamique, sont rares.
La Turquie est dirigée par un président membre de la confrérie internationale des Frères musulmans, qu’il a soutenu en Tunisie, Libye, Egypte et Syrie à l’occasion des « printemps arabes ». Erdogan a aussi longtemps laissé à Daesh la libre utilisation de son territoire pour son approvisionnement et ses opérations en Syrie et en Irak. Par ailleurs, il ne cesse de renforcer son pouvoir personnel – dans le but de devenir président à vie – et d’encourager l’islamisation de la société. A la suite d’une tentative avortée de coup d’Etat contre lui[5], il s’est livré à une gigantesque purge afin de liquider ses opposants et d’installer ses affidés. C’est-à-dire que l’un des pays membre de l’OTAN est dirigé par un islamiste radical aux tendances despotiques, bafouant les droits de l’homme, sans que cela ne choque personne ni ne remette en cause notre politique à l’égard d’Ankara. Et l’on parle toujours d’une éventuelle entrée de la Turquie dans l’Union européenne… Rappelons également, les forces turques ont pénétré illégalement dans le nord de la Syrie et de l’Irak et occupent une portion du territoire de ces deux Etats sans que la communauté internationale ne trouve à y redire.
Les faits ci-dessus montrent sans ambiguïté que le droit international est, depuis quinze ans, davantage bafoué par Washington et ses obligés que par Moscou ou Damas ; et que les victimes civiles du « camp de la liberté » sont tout aussi innocentes et bien plus nombreuses que celles qui tombent lors des opérations russo-syriennes. Mais dès lors que des actions de force sont américaines ou alliées de Washington, elles sont, par essence, « justes, légitimes et utiles ». Seuls ceux qui n’appartiennent pas à ce camp ou qui ne soutiennent pas cette politique sont coupables : Moscou, Damas, Téhéran, etc.
Il faut le réaffirmer sans cesse : contrairement aux idées reçues, la société de l’information dans laquelle nous vivons n’a que très marginalement permis d’améliorer la qualité et l’objectivité des données à la disposition du public. Au contraire, en dépit de la multiplication des canaux médiatiques, leur concentration entre les mêmes mains permet encore davantage de manipulation des faits qu’avant son émergence. Les événements actuels en sont la flagrante illustration.
La provocation délibérée du Russian Bashing
Pour envenimer la situation, dirigeants politiques, responsables militaires et journalistes occidentaux ne cessent d’évoquer la montée en puissance de la menace russe et le retour d’une nouvelle Guerre froide… voire pour certains, le spectre d’une nouvelle guerre mondiale[6] !
Mais le Russian Bashing impulsé par les milieux anglo-saxons ne reflète pas la réalité. Rappelons que le budget de la défense des Etats-Unis (près de 600 milliards de dollars) est de très loin le premier au monde et qu’il est supérieur aux budgets cumulés des dix pays qui le suivent ; la Russie (avec un budget de moins de 70 milliards de dollars) n’arrive elle-même que loin derrière la Chine et l’Arabie saoudite. Moscou dépense ainsi pour sa défense huit fois moins que Washington. La « menace » doit donc être fortement relativisée. Elle est pourtant largement utilisée par Hillary Clinton dans le cadre de sa campagne présidentielle, comme si elle cherchait par avance à remettre en cause une éventuelle victoire de Donald Trump… avec le soutien des hackers russes !
Il convient également de réfuter la soi-disant volonté hégémonique de Moscou. Poutine n’a d’autre but que de mettre fin aux humiliations répétées dont son pays a été victime depuis vingt ans et au grignotage de ses marges. Il n’accepte plus sans réagir que la Russie soit provoquée ou que ses intérêts soient bafoués. Pourtant, c’est aujourd’hui Moscou qui apparaît comme « fauteur de troubles ».
A l’opposé, il faut être aveugle pour ne pas mesurer le comportement impérialiste croissant de Washington, tant par ses interventions extérieures qui ne résolvent rien, que par l’application extraterritoriale de son droit au monde entier.
Bien sur, il ne fait aucun doute que de tels propos seront immédiatement qualifiés de « pro Poutine » et que leur auteur sera accusé d’être un relais de l’influence russe. En effet, c’est une technique régulièrement utilisée ces dernières années que de mettre systématiquement en doute l’objectivité et l’indépendance de ceux qui critiquent la politiqueMainstream. Ainsi, les médias nous rebattent régulièrement les oreilles au sujet des réseaux d’influence russes en France – ce qui est une réalité, tout comme l’espionnage de Moscou -, mais sans jamais parler des réseaux d’influence et d’espionnage infiniment plus puissants des Américains
Nous vivons une période difficile dans laquelle les esprits sont l’enjeu des stratégies des uns et des autres et où les médias sont devenus un véritable champ de bataille. En la matière, par leur maîtrise des canaux de communication mondiaux, les Etats-Unis disposent d‘un net avantage ; ils ont réussi à imposer leur vision du monde, laquelle répond à la promotion et la défense de leurs intérêts… mais en rien à ceux de la démocratie ni de l’Occident – et surtout pas de la France. Ils ont également réussi à convaincre que leur point de vue était « la » vérité objective et que tous ceux qu’ils désignent comme leurs adversaires sont le « mal ». Evidemment, la réalité est quelque peu différente. Mais nos élites ne semblent pas le percevoir.
Pour nous Français, l’enjeu n’est pas Moscou, Damas ou Alep, ni Poutine ou Bachar. Il est de retrouver une indépendance de vue et une objectivité d’analyse que nous avons abandonnées depuis plus d’une décennie et d’échapper à la vision sectaire du monde qu’imposent les Américains.
D’autant plus qu’à la différence des Britanniques, nous ne reconnaissons ni ne cherchons à analyser nos erreurs. Le parlement du Royaume Uni a publié, en juillet et en septembre dernier, deux rapports remettant en cause la décision de David Cameron d’intervenir en Libye, jugeant que les informations l’ayant conduit à lancer cette opération étaient infondées. Qu’avons nous fait en France ? Strictement rien ! Interviewé par la presse, Nicolas Sarkozy a persisté, déclarant qu’il avait pris alors « la bonne décision ».
*
La très grande majorité des spécialistes de géopolitique, des relations internationales et des diplomates nous répètent à l’envi depuis un quart de siècle que le monde a changé. Certes. Cela est indéniable. Nous le mesurons chaque jour.
Ce qui n’a pas changé en revanche, c’est la grille de lecture sur laquelle ils fondent leur analyse. Elle est restée, pour l’essentiel, basée sur des critères d’évaluation datant de la Guerre froide : le bien, la vérité et la justice sont américains ; le mal, le mensonge et l’injustice demeurent russes ou iraniens. D’où leurs jugements erronés et leurs conseils inadaptés pour la conduite des politiques étrangères européennes… et les erreurs à répétition de celles-ci.
Le monde évolue donc plus vite que les analyses qu’en font ces « experts » et les choses ont changé de manière bien plus profonde qu’ils ne l’observent, même si des constantes demeurent. C’est pourquoi il est nécessaire d’adopter une nouvelle lecture de la situation internationale afin d’essayer de redonner à la France – et plus largement l’Europe – la boussole dont elle semble démunie.
Seule lueur de lucidité dans ce sombre tableau, le remarquable rapport récemment publié par les députés Pierre Lellouche et Karine Berger, relatif à l’application extraterritoriale du droit américain[7]. Voilà enfin une réflexion de fond sur un sujet stratégique pour notre économie et nos entreprises, auquel le gouvernement ne s’est guère intéressé, en dépit des affaires BNP et ALSTOM. A lire absolument.
Eric Denécé | 04-11-2016
[1] Il convient également de rappeler que depuis cinq ans la population fidèle au régime n’a cessé d’être ciblée par les djihadistes : coupures d’eau et d’électricité, bombardements, blocus du ravitaillement, assassinats, enlèvements, tortures…
[2] Voir à ce sujet l’excellente analyse de Richard Labévière : ▻http://prochetmoyen-orient.ch/mossoul-alep-la-diagonale-du-fou
[3] Outre les frappes de drones – qui créent plus de terroristes qu’elles n’en éliminent – ces frappes ont eu lieu à plusieurs reprises en Afghanistan à l’occasion fêtes de mariage, faisant chaque fois une centaine de victimes civiles. Rappelons également que les forces aériennes américaines ont bombardé, le 3 octobre 2015, un hôpital à Kunduz, en Afghanistan, faisant 42 morts et 37 blessés, parmi lesquels des membres Médecins sans frontières ; et qu’elles ont tué une centaine de soldats syriens, mi-septembre 2016, dans un bombardement effectué « par erreur », ce qui a par ailleurs permis à Daesh de s’emparer d’une position stratégique.
[4] Elle comprend une dizaine de pays arabes et sunnites : les membres du Conseil de coopération du Golfe (Oman excepté), le Maroc, la Jordanie, le Soudan et l’Egypte.
[5] La genèse de cet événement n’est toujours pas claire. De fortes suspicions existent quant à la parfaite connaissance de ce complot par Erdogan, qui pourrait avoir laissé faire afin de procéder à une purge radicale dans tous les domaines de l’appareil d’Etat.
[6] Cf. Alain Rodier, « Autour des conflits syriens et irakiens : Etats-Unis et Russie, ils sont tous devenus fous ! »,Note d’actualité n°456, www.cf2r.org, octobre 2016.
[7] Pierre Lellouche et Karine Berger, Rapport d’information des commissions des Affaires étrangères et des Finances sur L’Extraterritorialité de la législation américaine, Assemblée nationale, Paris, 5 octobre 2016.
Source : ▻http://www.cf2r.org/fr/editorial-eric-denece-lst/une-lecon-meritee.php
]]>La mystification des « casques blancs » | Arrêt sur Info
▻http://arretsurinfo.ch/la-mystification-des-casques-blancs
▻http://i0.wp.com/arretsurinfo.ch/wp-content/uploads/2016/10/casques-blancs-eliysee.jpg?fit=790%2C444
La campagne pour l’attribution du Prix Nobel de la Paix 2016 aux « Casques Blancs » a échoué, malgré une extraordinaire opération « psyop » du camp atlantiste, une guerre psychologique et de propagande matérialisée par un intense lobbying des médias occidentaux mobilisant des célébrités d’Hollywood, tels George Clooney, Ben Affleck et Justin Timberlake, et, sur le plan arabe, la campagne du Qatar via ses deux vecteurs médiatiques Al Jazira et le journal « Al Arabi Al Jadid-New Arab » du transfuge communiste palestinien Azmi Bichara. La prestigieuse distinction a été attribuée au président colombien Juan Manuel Santos pour « ses efforts déterminés » en faveur de la paix dans son pays, engagé depuis 52 ans dans une guerre civile contre la guerilla marxiste des FARC. Retour sur cette mystification.
DES AGENCES DE RELATIONS PUBLIQUES AMÉRICAINES AU SERVICE DE LA GUERRE DE SYRIE
Par Max Blumenthal (1) – Co publié avec la revue Afrique Asie
1 – Des organisations de solidarité, en réalité agences américaines de relations publiques, financent et orchestrent la propagande anti-syrienne et attisent la guerre.
Le 30 septembre, des manifestants se sont rassemblés dans toutes les villes occidentales pour un « week-end d’action » pour « arrêter les bombes » larguées par les avions de guerre russes et syriens sur la partie orientale d’Alep contrôlée par les rebelles.
Des milliers de personnes ont participé à ces manifestations, portant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Renversons Assad » ou « Assad, ça suffit ! ». Peu de participants semblaient savoir que ces initiatives étaient organisées sous les auspices d’une agence de relations publiques financée par l’opposition, The Syrian Campaign, « La Campagne syrienne » (LCS).
En s’associant à des groupes locaux comme les travailleurs syriens de la défense civile, plus connus sous le nom de « Casques Blancs », et à travers un vaste réseau de connections dans les médias et les centres d’influence politique, LCS a joué un rôle crucial dans la diffusion d’images et de reportages sur les horreurs rapportées, ce mois-ci, sur Alep-Est.
Le groupe a la capacité d’opérer à l’intérieur des centres de pouvoir à Washington et peut mobiliser des milliers de manifestants dans les rues. Malgré l’énorme rôle qu’elle joue dans la façon de voir, en Occident, la guerre civile syrienne, qui aborde, maintenant, sa sixième année et entre dans l’une de ses phases les plus sombres, cette organisation reste pratiquement inconnue du grand public.
LCS se présente comme une voix impartiale, apolitique des citoyens syriens ordinaires, dédiée à la protection civile. « Nous nous considérons comme une organisation de solidarité », me dit James Sadri, son directeur Stratégie. « Nous ne sommes pas payés par quiconque pour suivre une ligne particulière. Nous avons l’impression d’avoir fait un travail vraiment bon en identifiant les militants de la ligne de front, les médecins, les humanitaires et en essayant de transmettre leur parole à la communauté internationale. »
Cependant, derrière cette noble rhétorique sur la solidarité et les images de sauveteurs héroïques se ruant pour sauver des vies, il y a un programme qui s’aligne étroitement sur les forces qui prônent un changement de régime, de Riyad à Washington. En effet, LCS a œuvré en faveur de la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne (NFZ) en Syrie qui nécessiterait la présence d’au moins « 70 000 soldats américains » pour la faire respecter, selon le Pentagone, ainsi que de la destruction des infrastructures du gouvernement et des installations militaires. On ne connaît aucun cas où l’imposition d’une NFZ n’a pas été suivie d’un changement de régime, ce qui semble être exactement l’objectif de LCS et ses partenaires.
2 – Instrumentaliser l’indignation
« Pour pouvoir contrôler tout l’espace aérien syrien, il nous faudrait entrer en guerre avec la Syrie et la Russie. C’est une décision plutôt radicale que je ne vais pas prendre », déclarait, récemment, le général Joseph Dunford, le président des chefs d’état-major interarmées (JCS), lors d’une audition du Comité des Services armés du Sénat. Alors que les hauts gradés à Washington semblent réticents quant à l’emploi de la force totale de sa puissance aérienne pour imposer une NFZ, LCS capitalise sur l’indignation inspirée par le bombardement d’Alep-Est tenue par les rebelles, pour intensifier les appels à un engagement militaire américain plus important.
LCS a prudemment enrobé l’interventionnisme dans un discours pseudo libéral de droits de l’homme, en présentant l’intervention occidentale militaire comme « le meilleur moyen de soutenir les réfugiés syriens » et en faisant passer la NFZ –accompagnée de zones soi-disant sécurisées et sans bombardement qui exigeraient aussi un renforcement militaire occidental- comme un « moyen de protéger les civils et de vaincre ISIS ».
L’un des instruments les plus connus de la promotion d’une intervention militaire LCS est le groupe de défense civile autoproclamé « non armé et impartial » des Casques Blancs.
Les images des Casques Blancs sauvant les civils pris dans les ruines des bâtiments bombardés par le gouvernement syrien et son allié russe sont devenues omniprésentes dans la couverture médiatique de la crise.
Ayant déclaré qu’ils avaient sauvé des dizaines de milliers de vies, le groupe est devenu une source majeure pour les journalistes et les organisations de droits de l’homme qui cherchent des informations de l’intérieur du théâtre de la guerre, depuis le nombre de victimes jusqu’aux détails sur le type de bombes larguées.
3 – Qui sont les Casques Blancs ?
Cependant, comme LCS, les Casques Blancs sont tout sauf impartiaux. En effet, le groupe a été fondé en collaboration avec Le Bureau des Initiatives Transitionnelles de l’Agence américaine pour le Développement international, l’USAID), une branche explicitement politique de l’agence qui a financé les tentatives de subversion politique à Cuba et au Venezuela.
USAID est le principal financier des Casques Blancs, auxquels il a versé au moins $23 millions depuis 2013. Cet argent représente une partie des $339,6 millions prévu par l’USAID pour « soutenir les activités qui ont pour objectif une transition pacifique vers une Syrie démocratique et stable », ou pour établir une structure gouvernementale parallèle qui pourrait remplir le vide laissé par le départ de Bachar al-Assad.
Grâce à une impulsion de relations publiques agressives de LCS, les Casques Blancs ont été nominés pour le Prix Nobel de la Paix et ont, déjà, reçu le « Nobel alternatif » connu sous le nom de Right Livelihood Award dont, entre autres, Amy Goodman, Edward Snowden et Mordechai Vanunu, le lanceur d’alerte israélien sur le nucléaire, ont été lauréats. En même temps, les Casques Blancs défendent la NFZ publiquement et sur le site créé par LCS. Celle-ci a récolté des soutiens aux Casques Blancs auprès de nombreuses célébrités d’Hollywood dont Ben Affleck, Alicia Keyes et Justin Timberlake. Et avec ses levées de fonds et son rayonnement, les Casques Blancs sont devenus les stars d’un documentaire habilement produit par Netflix qui a bénéficié d’une hyper médiatisation en Occident.
Cependant, faire des Casques Blancs un événement international n’est que l’un des succès de LCS dans son objectif de renversement du gouvernement syrien.
4 – La cible onusienne
Lorsqu’un convoi d’aide organisé par le Croissant Rouge Arabe Syrien (CRAS) et le Bureau des Nations unies pour la Coordination des Affaires humanitaires a subi une attaque en route vers Alep-Ouest, le 18 septembre, les Casques Blancs ont accusé directement les gouvernements syrien et russe.
En fait, un de leurs membres se trouvait être parmi les premiers civils à apparaître devant la camera sur le site de l’attaque, déclarant en anglais que « les hélicoptères du régime visaient cet endroit avec quatre bombes ».
Les Casques Blancs ont aussi produit l’un des principaux éléments de preuve sur lesquels les journalistes occidentaux se sont appuyés pour impliquer la Russie et le gouvernement syrien dans l’attaque : une photo supposée décrire un fragment de queue d’une bombe russe OFAB 250-270 à fragmentation. Une information qui n’a été confirmée, ni par les Nations unies, ni par le CRAS, et aucune preuve de bombe de ce type n’a été produite.
Ironiquement, les Casques Blancs figuraient au premier plan de l’impulsion donnée par LCS pour saboter le travail humanitaire en Syrie. Pendant des mois, LCS a décrit l’ONU en termes de complice de Bachar al-Assad pour avoir coordonné le transport de l’aide avec le gouvernement, comme elle l’a toujours fait avec les gouvernements dans les zones de conflit à travers le monde.
Kareem Shaheen, du Guardian, a fait l’éloge d’un rapport de 50 pages de LCS attaquant le travail de l’ONU en Syrie en le traitant d’ « accablant ». Un article ultérieur citait le rapport comme un élément d’influence de sa propre enquête « exclusive », et descendait en flamme la coordination de l’ONU avec le gouvernement syrien.
Sur un site Internet créé par LCS pour diffuser le rapport, les visiteurs sont accueillis par un logo de l’ONU dégoulinant de sang. LCS a même revendiqué avoir forcé l’ex-coordinateur résident de l’ONU, Yacoub El-Hillo à quitter son poste à Damas, une revendication erronée. Il fut, cependant, trop tard pour exiger un démenti. Parmi les groupes d’opposition qui ont promu le rapport anti-ONU de LCS, on trouve Ahrar al-Sham, une faction jihadiste rebelle qui s’est alliée avec al-Qaïda dans sa mission visant à établir un État islamique exclusif en Syrie.
Un Occidental qui dirigeait une ONG humanitaire politiquement neutre à Damas, m’a informé des attaques de LCS contre l’ONU. Parlant anonymement – les employés des ONG comme lui n’ont généralement pas le droit de parler aux médias et doivent en affronter les conséquences s’ils le font– la source accusait LCS de « diviser et polariser la communauté humanitaire » selon des critères politiques, tout en forçant ces ONG « à prendre des décisions fondées sur les répercussions médiatiques potentielles plutôt que de se focaliser sur les besoins réels sur le terrain ».
Poursuivant son témoignage, ce responsable d’ONG accusait LCS et ses partenaires de l’opposition d’« identifier progressivement les travailleurs humanitaires travaillant depuis Damas comme partie prenante du conflit » limitant leur capacité à négocier l’accès aux territoires contrôlés par les rebelles.
« En tant que travailleur humanitaire moi-même, expliquait-il, je sais que cela me met, moi et mes équipes, en grand danger, car cela légitime les factions en guerre à nous traiter comme une extension de l’une des partie au conflit. Les milliers de Syriens qui se sont engagés avec l’ONU ou avec les organisations humanitaires sont des civils. Ils ne s’engagent pas seulement pour avoir un salaire, mais dans l’espoir de faire quelque chose de positif pour d’autres Syriens. LCS les humilie tous en les qualifiant de partisans d’une des parties et en leur faisant perdre l’espoir de devenir des acteurs d’un changement positif dans leur propre société ».
En septembre, avant que l’attaque du convoi d’aide n’oblige l’ONU à suspendre un grand nombre de ses interventions en Syrie, LCS a incité 73 organisations d’aide opérant en territoire rebelle, y compris les Casques Blancs, à suspendre leur coopération avec le programme d’aide de l’ONU.
Comme le notait le Guardian dans son reportage, « la décision de se retirer du programme Whole of Syria, dans le cadre duquel des organisations partagent l’information pour aider à la livraison de l’aide, signifie en pratique que l’ONU perdra de vue ce qui se passe au nord de la Syrie et dans les zones tenues par l’opposition où les ONG font la majeure partie de leur travail ».
5 – Une création des agences internationales de relations publiques
En dépit de l’influence de LCS sur la scène médiatique internationale, il est difficile d’obtenir des détails sur le fonctionnement interne de l’organisation. LCS est enregistrée en Angleterre sous le nom de Voices Project, une entreprise privée, à une adresse partagée par 91 autres compagnies. En dehors d’Ayman Asfari, la plupart des donateurs sont anonymes.
Au-delà de cette opération opaque, se posent des questions sur ses liens avec Avaaz, une organisation internationale de relations publiques qui a joué un rôle instrumental dans l’émergence du soutien à une zone d’exclusivité aérienne en Libye et dans la fondation de LCS par Purpose, une autre entreprise de relations publiques branche d’Avaaz.
Quoi qu’il en soit, un regard attentif sur les origines et l’intervention de LCS suscite des doutes sur l’image de l’organisation en tant que voix authentique des civils syriens, et devrait inviter, également, à se poser sérieusement des questions sur le programme de ses partenaires.
Mieux connue pour son travail sur les questions sociales, avec des clients solidement financés comme l’ACLU (American Civil Liberties Union) et le groupe de réforme de la police, Campaign Zero, Purpose, l’agence de relations publiques basée à New York et Londres, s’engage à fournir des campagnes créatives qui produisent un « changement de comportement », un « changement de perception », « un changement de politique » ou « un changement d’infrastructure ». Lorsque le conflit syrien est entré dans sa troisième année, l’agence était prête à effectuer un « changement de régime ». Le 3 février 2014, Anna Nolan, la responsable Stratégie de Purpose, diffusait une offre d’emploi. Selon cette offre d’emploi, son entreprise cherchait « deux stagiaires pour rejoindre l’équipe de Purpose afin d’aider à lancer un mouvement en Syrie ».
À peu près au même moment, un autre responsable de Purpose, Ali Weiner, diffusait une offre d’emploi pour un poste de stagiaire payé pour le nouveau projet Syrian Voices de l’entreprise. « Ensemble, avec les Syriens de la diaspora et les ONG partenaires, écrivait Weiner, Purpose est en train de construire un mouvement qui amplifiera les voix des Syriens modérés, non-violents, et qui mobilisera les peuples du Moyen-Orient et du monde pour appeler à des changements spécifiques de la situation politique et humanitaire dans la région ». Elle expliquait que l’employé rendrait compte d’abord « à un stratégiste basé à Londres, mais travaillera étroitement avec les équipes de Purpose à Londres et à New York ».
Le 16 juin 2014, Jeremy Heimans, fondateur de Purpose rédigeait les statuts de la société mère de The Syrian Campaign. Elle était enregistrée par Heimans sous le nom de Voices Project, au 3 Bull Lane, St.Ives Cambrigeshire, England.
C’était l’une des 91 sociétés privées enregistrées à cette adresse. James Sadri, le directeur Stratégie de LCS, ne m’a pas expliqué pourquoi cette organisation avait choisi la même adresse, ni pourquoi elle était enregistrée en tant qu’entreprise privée.
En même temps qu’Heimans, le directeur Europe de Purpose, Tim Dixon, fut nommé au conseil d’administration de LCS. Tout comme John Jackson, un stratégiste qui, auparavant, avait dirigé la Burma Campaign, au Royaume Uni, visant à convaincre l’Union européenne de prendre des sanctions contre le régime de ce pays.
Anna Nolan est devenue la directrice de projet de LCS, tout en restant directrice Stratégie de Purpose. James Sadri affirme que Purpose n’est pas impliqué dans LCS. Et si on insiste sur la présence de plusieurs stratégistes de Purpose au conseil d’administration de LCS et dans son personnel, Sadri persiste : « Nous ne dépendons pas de Purpose. Il n’y a aucun lien financier et nous sommes indépendants ». Sadri dément les allégations selon lesquelles LCS est née d’Avaaz. « Nous n’avons aucun lien avec Avaaz », affirme-t-il, accusant une conspiration de « Russia Today » qui lie les deux agences de relations publiques.
Cependant, dans sa première offre d’emploi pour son projet Syrian Voices, Purpose se targuait de « générer certains des modèles de changements sociaux les plus performants », y compris « le réseau avaaz.org, aujourd’hui fort de 30 millions d’actions. » En fait, le fondateur de LCS, co-fondateur de Purpose, Jeremy Heimans, fut, aussi, l’un des premiers fondateurs d’Avaaz. Comme il l’a déclaré au journal Forbes, « J’ai co-fondé Avaaz et Get Up (un groupe militant australien) qui ont inspiré la création de Purpose. »
6 – Une zone d’exclusion aérienne nouvelle et améliorée
L’attitude défensive de LCS quant à ses liens avec Avaaz est incompréhensible. Revenons en 2011. Avaaz lançait, alors, une campagne publique pour une zone d’exclusivité aérienne en Libye, et une pétition qui a réuni 1 200 940 signatures pour l’intervention occidentale soutenue par l’ONU.
John Hilary, le directeur exécutif de War On Want, l’organisation caritative britannique de pointe anti-pauvreté et anti-guerre, avait alors averti : « Ces militants généralement bien intentionnés ne s’imaginent pas qu’ils vont renforcer l’emprise de ces gouvernements occidentaux qui veulent à tout prix réaffirmer leurs intérêts en Afrique du nord… Il est clair qu’une NFZ donne l’impression d’une intervention étrangère plutôt humanitaire, en mettant l’accent sur l’arrêt des bombardements, même si cela pourrait conduire à une escalade de la violence ».
L’avertissement pressant de John Hilary fut concrétisé lorsque la NFZ imposée par l’OTAN accéléra la chute du président Mouammar Kadhafi. Quelques mois plus tard, Kadhafi était violé sauvagement et battu à mort par une foule de fanatiques. État Islamique (IS) et toute une kyrielle de milices affiliées remplirent le vide laissé par la disparition du gouvernement de la Jamahiriya.
La catastrophe politique aurait dû être considérée comme suffisamment sérieuse pour remettre en question d’autres interventions de ce type. Cependant, l’expérience de la Libye n’a pas réussi à dissuader Avaaz de lancer une nouvelle campagne pour une autre NFZ, cette fois en Syrie.
« Pour certains, une zone d’exclusivité aérienne pouvait effacer l’image de la politique étrangère de George W.Bush et des interventions illégales occidentales. Mais c’est autre chose », insistait Avaaz dans un communiqué défendant son soutien à une nouvelle NFZ en Syrie.
Sadri décrivait le soutien de LCS pour la NFZ comme le produit d’un « long processus d’écoute » impliquant le vote des civiles syriens dans les territoires contrôlés par les rebelles et les réfugiés à l’extérieur du pays. Il affirmait que sa société était une « organisation solidaire », et non une entreprise de relations publiques, et était catégorique sur le fait que si une NFZ était imposée dans le ciel syrien, elle serait différente de celles des conflits antérieurs. Il ajoutait, « je suis seulement en train d’essayer de nous encourager à sortir d’un débat simpliste. Il y a une réaction instinctive envers la Syrie, à dire que « c’est l’Irak » ou « c’est la Libye ». Mais non. C’est un conflit complètement différent ».
7 – Financer une « transition crédible »
Pour le géant du pétrole qui a financé le lancement du Syria Project, les moyens -l’intervention militaire- justifiaient la fin, à savoir son retour à son pays d’origine et sa participation à la vie économique, selon ses propres termes. Malgré les affirmations de LCS, selon lesquelles elle « refuse des fonds de toute partie au conflit », elle a été fondée et maintenue grâce à une aide financière généreuse de l’une des figures les plus influentes de l’opposition en exil, Ayman Asfari, le PDG de la Compagnie gazière et pétrolière Petrofac Limited. Asfari pèse $1,2 milliards et possède environ un cinquième des actions de sa compagnie qui emploie 18000 employés et enregistre près de $7 milliards de revenu annuel.
Il a contribué, à travers sa Fondation Asfari, pour des centaines de milliers de dollars, à LCS et a assuré un siège d’administrateur à sa femme Sawsan. Il a, également, été un donateur de premier plan et un partisan de la Coalition nationale syrienne (Syrian National Coalition), le plus important groupe du gouvernement en exil mis en place après le soulèvement syrien.
Le groupe est fermement résolu à faire tomber Assad et à le remplacer par l’un des siens. Le soutien d’Asfari aux forces d’opposition est si marqué que le gouvernement syrien a lancé un mandat d’arrêt l’accusant de soutenir le « terrorisme ».
À Londres, Asfari a été un donateur majeur de l’ex-Premier ministre David Cameron et son Parti conservateur. En mai dernier, Cameron était l’annonceur d’une levée de fonds pour l’Appeal Hands Up for Syria, une organisation caritative lourdement soutenue par Asfari qui sponsorise l’éducation des enfants syriens vivant dans les camps de réfugiés. Le choix de Cameron pour cet événement aurait pu paraître étrange compte tenu de sa résistance farouche à l’accueil d’enfants non accompagnés qui ont fui en Europe. Mais Asfari a généralement soutenu la politique d’exclusion de Cameron.
Questionné au cours de l’émission Hardtalk de la BBC, sur sa position, Asfari expliquait, « Je ne veux pas que le pays se vide. Je rêve encore que ces gars (les réfugiés) pourront revenir dans leurs maisons et qu’ils pourront jouer un rôle constructif pour retrouver l’unité de la Syrie ».
À Washington, Asfari est considéré comme un lien important avec l’opposition syrienne. Il a été reçu à la Maison Blanche huit fois depuis 2014, y a rencontré des responsables comme Philip Gordon, l’ex-coordinateur pour le Moyen-Orient qui était un des premiers à défendre la livraison d’armes à l’insurrection en Syrie. Depuis qu’il a quitté l’administration, cependant, Gordon a exprimé ses regrets d’avoir adopté la politique du changement de régime.
Dans un long éditorial publié dans Politico, en septembre 2015, il critique l’obstination de l’administration Obama pour un changement de régime. « Il n’y a maintenant réellement aucune chance de victoire de l’opposition militaire pouvant conduire à une gouvernance stable ou pacifique en Syrie dans un futur proche, mais il y a la quasi certitude que persister dans cette voie ne fera que conduire à encore plus d’années de guerre civile et féroce. »
Asfari a publiquement fustigé Gordon quelques jours plus tard, dans le même programme Hardtalk. « Je lui ai écrit un email après avoir lu cet article dansPolitico, et je lui ai dit que j’étais respectueusement en désaccord. Je pense que l’idée que nous allons avoir une transition en Syrie avec Assad pour une période indéfinie est illusoire. Parce qu’à la fin, ce que le peuple veut, c’est une transition crédible. »
Pour Asfari, une transition post-guerre « crédible » demanderait beaucoup plus que le rapatriement des réfugiés et l’intégration des forces d’opposition dans l’armée. « Y aura-t-il la diaspora syrienne, y compris des gens comme moi, pour investir dans le pays », a-t-il demandé sur le plateau d’Hardtalk. « Si nous n’atteignons aucun de ces objectifs, à quoi ça sert d’avoir une Syrie libre ? ».
The Independent a décrit Asfari comme figurant au Panthéon des exilés « super riches », prêts à reconstruire une Syrie post-Assad -et de faucher au passage des jolis contrats. Pour atteindre cet objectif de retour triomphal en Syrie, après la chute du gouvernement Assad, Asfari a, non seulement, fourni la mise initiale de fonds pour LCS, il a, également, contribué à pérenniser des donations massives en faveur du groupe.
Pour cette seule année, la Fondation Asfari a donné $180 000 à la société selon Laila Kiki, qui dirige la communication de LCS. Asfari n’est pas le seul donateur, cependant. D’après Laila Kiki, le Rockefeller Brothers Fund contribue aussi pour $120 000 au budget 2016 de LCS qui s’élève à $800 000. « Le reste des fonds vient de donateurs qui souhaitent rester anonymes », explique-t-elle.
Parmi les principales priorités de LCS, pour lesquelles l’organisation a, apparemment, budgétisé un montant substantiel, il y a l’action auprès des médias occidentaux pour qu’ils deviennent plus interventionnistes. Lorsque LCS a placé une annonce sur son site internet pour recruter un responsable Presse pour son lancement en 2014, elle a insisté sur son besoin de « quelqu’un qui peut intervenir dans les médias aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en Europe dans la même semaine ».
Le candidat idéal devra être capable de « maintenir des relations fortes avec imprimeries, radios, journalistes on line, et rédacteurs pour les encourager à considérer LCS comme une voix de premier plan sur la Syrie ».
Privilégiant l’expérience en relations publiques sur la connaissance politique, LCS rassurait les candidats : « Vous n’avez pas besoin d’être un expert de la Syrie ou de parler Arabe. » Après tout, la personne était destinée à travailler en collaboration étroite avec un « responsable syrien de la communication » anonyme qui « se chargera de recueillir des informations et des relations à l’intérieur de la Syrie ».
James Sadri reconnaît que LCS a été impliqué dans l’achat d’articles aux grandes publications. « Nous avons, dans le passé, aidé à publier des tribunes écrites par des gens sur le terrain. Il y a un tas de tribunes de gens qui sont en Syrie », dit-il. Mais il ne dira pas lesquelles, qui étaient les auteurs, ou si son agence a joué un rôle dans leur paternité.
Un récent incident a mis à jour comment LCS manipule habilement les informations transmises depuis Alep aux médias occidentaux. C’était le 17 août. Un avion de combat syrien ou russe venait de frapper un immeuble d’appartement dans la partie Est d’Alep tenue par les rebelles. Sophie McNeill, une correspondante au Moyen-Orient pour l’Australian Broadcasting Corporation, recevait une photo de la Société médicale américano-syrienne (Syrian American Medical Society) qui conserve un groupe de médecins travaillant sur le Net avec WhatsApp, à l’intérieur du territoire rebelle, en liaison avec les médias internationaux.
La photo montrait un garçon de cinq ans, Omran Daqneesh, qui avait été extrait des ruines du bâtiment par des Casques Blancs et mis dans une ambulance où il était filmé par des membres de l’Aleppo Media Center. L’image terrifiante montrait un petit garçon hébété, assis bien droit et le regard vide, ses joues rondes couvertes de cendres et de sang. « La vidéo montrait ensuite Omran assis clignant des yeux à l’arrière de cette ambulance », écrivait McNeill sans expliquer de qui elle tenait cette vidéo. Immédiatement, elle postait le film sur Twitter.
« Regardez cette vidéo parvenue d’Alep ce soir. Et regardez-la encore. Rappellez-vous qu’avec #Syria, #wecantsaywedidntknow » (#Nous ne pouvons dire que nous ne savons pas – NDT), écrivait McNeill. Son texte était retweeté plus de 17 000 fois et son hashtag qui accusait l’inaction contre des actes d’une telle horreur perpétrés par le régime syrien, devint viral. (McNeill n’a, toutefois, pas répondu aux questions envoyées sur son email ouvert au public.)
Quelques heures plus tard, l’image d’Omran apparaissait à la Une de dizaines de journaux internationaux du New York Times au Wall Street Journal en passant par le Times de Londres.
Kate Bolduan, de CNN, qui avait suggéré lors du bombardement par Israël de la Bande de Gaza, en 2014, que les victimes civiles étaient, en fait, des boucliers humains, éclatait en larmes lors d’une émission spéciale détaillant le sauvetage d’Omran. Abu Sulaiman al-Mouhajir, le citoyen australien qui est l’un des dirigeants et porte-parole de la branche syrienne d’al-Qaeda, Jabhat Fateh al-Sham (anciennement Front al-Nousra – NDT)), porta un intérêt particulier à l’enfant.
« Je ne peux supporter de voir des enfants blessés ou tués », écrivait-il sur Facebook. « Leurs visages innocents devraient nous rappeler notre responsabilité ».
Saisissant l’occasion, LCS rassembla des citations du photographe qui avait pris cette image symbolique, Mahmoud Raslan, et qui les avait mis en relation avec une série de médias. Alors que de nombreux médias publiaient les déclarations de Raslan, Public Radio International fut au nombre de ceux, peu nombreux, qui notèrent le rôle de LCS auprès de la presse, se référant à cette organisation en termes de « groupe de pression pro-opposition avec un réseau de contacts en Syrie ».
Le 20 août, McNeill lança un appel sur Facebook : « Avez-vous été horrifiés par les images du petit Omran ? », demandait-elle aux lecteurs.
« Vous ne pouvez pas arrêter d’y penser ? Bien, ne vous contentez pas de retweeter, d’être indignés pendant 24 heures et de passer votre chemin. Écoutez ce que deux grands humanitaires pour la Syrie, Zaher Sahloul et James Sadri, veulent que vous fassiez maintenant ».
Sadri, rappelons-le, est le directeur de LCS et Sahloul était le directeur de la Syrian American Society qui est partenaire de LCS. Dans l’article, que McNeill avait écrit à propos de la photo d’Omran qui était mise sur son Facebook, Sahloul et Sadri pressaient les Occidentaux de se joindre à l’appel pour une zone d’exclusivité aérienne – politique que McNeill a assumé tacitement. Récemment, Sahloul a été félicité par l’éditorialiste néoconservateur Eli Lake pour avoir accusé Obama d’avoir « permis un génocide en Syrie ». En septembre, il se joignait à la Fédération juive unie de Chicago, radicalement opposée à la solidarité avec la Palestine, pour promouvoir son action.
Alors que l’indignation inspirée par l’image d’Omran s’étendait, l’éditorialiste du New York Times, Nicholas Kristof (un ami et éditeur de Lina Sergie Attar, membre du conseil d’administration de LCS), appelait à « tirer des missiles de l’extérieur de la Syrie pour bombarder les voies militaires syriennes afin de les rendre inutilisables ».
En même temps, sur Morning Joe, programme de la MSNBC, Joe Scafborough brandissant la photo d’Omran déclarait, indigné : « Le monde se rappellera. Gardez vos lamentations… Vous pouvez encore faire quelque chose. Mais rien n’a été fait ».
Alors que des éditoriaux haletants et des dépêches-diatribes dénonçaient l’« inaction » supposée de l’administration Obama, la pression publique pour une campagne militaire occidentale à plus grande échelle commençait à atteindre un niveau sans précédent.
8 – Le contrôle de l’information
Le jour qui suivit les grands titres à la Une sur Omran, le Canary, un site britannique de gauche, publiait une autre photo qui montrait une sombre réalité derrière l’image symbolique.
Extraite de la page Facebook de Mahmoud Raslan, le militant du Aleppo Media Center, géré par les Américains, qui prit la vidéo initiale d’Omran, une photo montrait Raslan posant, triomphant, sur un selfie, avec un groupe de combattants rebelles. Les hommes armés appartenaient à la faction Nour al-Din al-Zenki.
Au moins deux des hommes qui apparaissaient sur la photo avec Raslan avaient récemment décapité un garçon qu’ils avaient fait prisonnier, parlant de lui, dans la vidéo, comme d’un « enfant », tout en le violant et l’insultant. Il s’est avéré que l’enfant avait 12 ans, s’appelait Abdullah Issa et avait, peut-être, été membre de la Liwa al-Quds, une milice pro-gouvernementale palestinienne.
Ce n’est pas la seule fois que Raslan apparaissait avec des combattants d’al-Zenki ou exprimait sa sympathie. Le 2 août, il postait un selfie sur Facebook se décrivant entouré par des combattants d’al Zenki, pour la plupart des adolescents, en treillis de combat.
« Avec les combattants suicides, depuis le pays des batailles et de la boucherie d’Alep des martyrs, nous vous offrons des vagues de joie, avec la permission de Dieu », écrivait Raslan. Il portait un bandeau comme ceux des « combattants suicides ».
Malgré ses tendances crapuleuses et ses penchants idéologiques extrémistes, al-Zenki fut, jusqu’en 2015, un bénéficiaire du copieux financement américain, mille de ses combattants, au moins, étant payés par la CIA.
Charles Lister, un attaché de recherche du Middle-East Institute qui a reconnu que ses recherches sur l’opposition syrienne était « financées à 100% par les gouvernements occidentaux », a présenté al-Zenki comme « des combattants de l’opposition modérée ».
En août dernier, après la vidéo montrant sur internet les membres d’al-Zenki décapitant l’adolescent, Sam Heller, un membre de la Century Foundation basée à Washington, a plaidé pour que la CIA reprenne le financement du groupe. Décrivant al-Zenki comme « un partenaire naturel, sinon convenable », Heller prétendait que « si Washington insiste pour garder les mains parfaitement propres, il n’y a probablement aucune faction syrienne, dans l’opposition ou de quel que côté de la guerre que ce soit – qui mérite un soutien ».
Le 24 septembre, al-Zenki a formellement associé ses forces avec celles du groupe jihadist Army of Conquest dirigé par le groupe jihadiste d’al-Qaïda, Jabhat Fateh Al-Sham, ex-Front al-Nousra. De son côté, la LCS coordonnait la diffusion d’une déclaration de Raslan niant ses affinités évidentes avec al-Zenki. Sophie McNeill, la journaliste de l’Australian Broadcasting Corp. qui fut parmi les premiers journalistes à publier la célèbre photo d’Omran, diffusa scrupuleusement la déclaration de Raslan sur Twitter, citant sa source, LCS.
Décrivant curieusement la victime décapitée comme ayant 19 ans et non comme l’ « enfant » que ses bourreaux prétendaient qu’il était, Raslan plaida l’ignorance concernant l’appartenance des combattants à al-Zenki. « C’était une journée difficile avec des tas de gens et de groupes différents dans les rues. En tant que photographe de guerre, j’ai pris un tas de photos avec des civils et des combattants ».
Mahmoud Raslan n’a peut-être pas été le partenaire local le plus efficace, mais LCS peut compter sur les Casques Blancs.
Par Max Blumenthal – Co publié avec la revue Afrique Asie | 10 octobre 2016
]]> Les leçons de la réélection de J. Corbyn Jacques Sapir · 25 septembre 2016
▻http://russeurope.hypotheses.org/5291
La réélection triomphale de Jeremy Corbyn à la tête du parti travailliste samedi 24 septembre est une nouvelle importante. Elle montre ce qu’est une véritable démocratie, à mille lieux des « primaires » qui sont organisées en France, tant à droite qu’à « gauche ». Mais, cette réélection met Jeremy Corbyn au pied du mur. Il devra impérativement clarifier sa position sur le « Brexit » sous peine de se voir laminer tant par un parti conservateur qui semble rompre avec l’héritage thatcheriste que par l’UKIP, le parti souverainiste, qui a prouvé à de nombreuses reprises qu’il est en mesure de contester aux travaillistes leur base populaire et ouvrière.
La mort du blairisme
La réélection de Jeremy Corbyn a marqué la défaite irréfutable de la tendance « blairiste » au sein du parti travailliste. Corbyn a rassemblé sur son nom 61,8% des suffrages, soit 313 209 voix contre 193 229 voix à son adversaire, M. Owen Smith. Le nombre de participants, plus de 500 000, est en lui-même significatif. Il montre que 77% des adhérents ont voté, un taux de participation qui ferait les choux gras de n’importe quel dirigeant aujourd’hui. Cela montre que Corbyn a été réélu par 45,6% du corps électoral du parti travailliste, ce qui confère à cette élection une très grande légitimité. Owen Smith, son adversaire, avait pourtant le soutien de la majorité des parlementaires et des élus du parti, et il était parfaitement représentatif de ce que l’on a appelé le « neo-Labour » dont Tony Blair fut l’apôtre. C’est ce courant qui semble en voie de liquidation par le vote qui a renouvelé à Jeremy Corbyn la confiance de son parti.
Il est vrai que l’étoile de Tony Blair a bien pâli dans son pays, alors qu’il est encore présenté comme un modèle par certains milieux dits « de gauche » en France. Outre la critique de sa politique économique et sociale, ses responsabilités dans le déclenchement sur la base de mensonge de l’invasion de l’Irak pèse désormais sur lui. Il n’est pas impossible d’ailleurs qu’il ait à répondre de cet acte devant un tribunal dans les mois qui viennent. Si ce devait être le cas, ce serait un exemple et aussi un signal pour tous ces dirigeants qui ont menti effrontément pour engager leur pays dans des opérations militaires, et l’on pense ici à la Libye. En effet, un rapport parlementaire britannique expose que l’intervention de la Grande-Bretagne et de la France fut déclenchée sur la base d’informations fausses, de mensonges parfaitement connus des dirigeants de l’époque. Que ce soit M. David Cameron ou MM. Nicolas Sarkozy et Alain Juppé (ce dernier en tant que Ministre des Affaires étrangères), ces personnes ont quelques soucis à se faire.
La démocratie contre les « primaires »
La réélection de Jeremy Corbyn est aussi importante car elle montre bien la différence entre un processus réellement démocratique et des processus qui n’ont de démocratique que l’apparence, comme c’est le cas des « primaires » en France. Dans le vote pour la désignation du chef du parti travailliste seuls votaient les adhérents. Il n’était pas possible à des gens ayant voté conservateur, ou pour quelque autre parti de venir, moyennant la signature d’une vague « charte des valeurs » de venir choisir le chef du parti travailliste qui sera, dans le cas d’une victoire aux élections législatives, automatiquement désigné comme Premier ministre. On voit toute la différence avec le processus des « primaires » adopté en France qui n’est qu’une caricature de démocratie, ou, pour plagier le mot de Clemenceau à propos de la justice, qui n’est à la démocratie que ce qu’est la musique militaire à la musique.
Car, dans les « primaires » qui auront lieu en France, on voit très bien que des électeurs de « gauche » iront voter à la primaire de la droite et du centre pour favoriser Alain Juppé au détriment de Nicolas Sarkozy, au risque de priver les adhérents des « Républicains » et de l’UDI de leur véritable choix. De même, lors de la primaire « socialiste », il est très probable que des électeurs de droite se déplaceront pour voter pour Emmanuel Macron, ce candidat qui en bien des points leur ressemble. On voit bien que le mécanisme des « primaires » n’a été inventé que pour permettre à certains groupes de fausser le résultat d’une véritable démocratie. De ce point de vue, il est assez logique qu’il se soit imposé en France, un pays dont les élites ont montré, à propos du référendum de 2005 sur le projet de constitution européenne, comment ils savaient se moquer de la démocratie. Le mécanisme des « primaires », cette forme « Canada Dry » de la démocratie, n’a pas d’autres buts que d’assurer la victoire des appareils sur les militants et les adhérents, soit l’exact contraire des élections qui se sont tenues ce samedi au parti travailliste. Alexis Corbière l’a d’ailleurs parfaitement dans son livre Le Piège des primaires[1]. La démocratie, il convient toujours de le rappeler, implique toujours une délimitation précise du corps politique, c’est à dire des frontières.
. . . . . . .
[1] Corbière A., Le Piège des primaires, Paris, Ed. du Cerf, coll. « Le poing sur la table », août 2016.
]]>Libye : un rapport parlementaire britannique accablant pour Nicolas Sarkozy !
▻http://reformeraujourdhui.blogspot.com/2016/09/libye-un-rapport-parlementaire.html
Cinq ans après l’intervention militaire qui a plongé la Libye dans le chaos, un rapport de parlementaires britanniques critique violemment non seulement David Cameron, ancien Premier ministre du Royaume-Uni mais aussi l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy. Pour les parlementaires britanniques qui ont enquêté sur la question, ni Nicolas Sarkozy , ni David Cameron n’ont agi par souci humanitaire... Quelles étaient les motivations de la France et du Royaume-Uni pour intervenir militairement en Libye ? En 2011, il s’agit officiellement d’éviter que Benghazi, ville rebelle du nord du pays, ne subisse le martyre que lui réserve Mouammar Kadhafi, qui règne sur la Libye depuis 41 ans. Mais le rapport parlementaire britannique dénonce « une compréhension très limitée des événements » (...)
]]>MPs attack Cameron [and Sarkozy] over Libya ’collapse’ - BBC News
▻http://www.bbc.com/news/uk-politics-37356873
the criticism is weighty: the government’s poor intelligence about the threat to civilians in Benghazi, its lack of awareness of Islamist elements among the rebels, the policy drift from saving lives to getting rid of Gaddafi, and David Cameron’s lack of strategy for what should happen next.
The subtext is that the lessons of Iraq were ignored.
(...)
Crispin Blunt, chairman of the committee, told the BBC: "We were dragged along by a French enthusiasm to intervene, and the mission then moved from protecting people in Benghazi, who arguably were not at the kind of threat that was then being presented...
“Indeed, on the basis of the evidence we took, the threat to the people of Benghazi was grossly overstated.”
The committee said “political options” were available once Benghazi had been secured - including through ex-PM Tony Blair’s contacts with Gaddafi - but the UK government “focused exclusively on military intervention”.
]]>How technology disrupted the truth
▻https://www.theguardian.com/media/2016/jul/12/how-technology-disrupted-the-truth
Social media has swallowed the news – threatening the funding of public-interest reporting and ushering in an era when everyone has their own facts. But the consequences go far beyond journalism One Monday morning last September, Britain woke to a depraved news story. The prime minister, David Cameron, had committed an “obscene act with a dead pig’s head”, according to the Daily Mail. “A distinguished Oxford contemporary claims Cameron once took part in an outrageous initiation ceremony at a (...)
]]>Le mur de la honte #Migrants #Calais
▻https://gauchedecombat.net/2016/09/09/le-mur-de-la-honte-migrants-calais
Que notre civilisation dite moderne soit la plus prompte à en ériger un peu partout dans le monde en dit long sur notre degré d’évolution mentale… Comme cet enfant qui ferme l’entrée de sa chambre à clé pour qu’on ne vienne pas lui piquer ses jouets (Contre les murs) On se moquait du mur de … Lire la suite de Le mur de la honte #Migrants #Calais
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