person:david jimenez

  • Les tisseurs de l’eau
    L’agroécologie dans les zones humides de Mexico-Tenochtitlán

    http://lavoiedujaguar.net/Les-tisseurs-de-l-eau-L

    Un entretien avec David Jiménez, de la coopérative La Casa de la Chinampa

    David est originaire et habitant de San Gregorio Atlapulco, un village de Xochimilco, dans la zone lacustre de Mexico. San Gregorio, avec ses 270 hectares de chinampas [jardins flottants], est une zone de grande importance historique, écologique et sociale. Circuler à travers ses canaux, c’est se plonger dans la mémoire collective et se rappeler qu’à une époque cette ville formait un système lacustre et qu’il y avait autrefois au moins cinq lacs sur ces territoires : Texcoco, Xochimilco, Chalco, Xaltocan et Zumpango. Entre 1607 et 1900, leur asséchement constitua un axe majeur de l’administration de la ville. Aujourd’hui, les compañer@s de la coopérative La Casa de la Chinampa font partie de ceux qui s’emploient activement à empêcher que l’asséchement se poursuive afin de maintenir vivant cet héritage. (...)

    #Mexico #agroécologie #entretien #zone_humide #permaculture

  • « Les mendiants, esclaves du nucléaire au Japon »
    http://amisdelaterre40.fr/spip/spip.php?article57

    Par David Jimenez. Article de 2003...

    Il y a toujours des emplois sur l’unité 1 de la centrale de Fukushima pour ceux qui n’ont rien à perdre. Matsushita était en train de dormir, dans un parc de Tokyo, entre les quatre cartons qui lui servent de logement, lorsque deux hommes s’approchèrent pour lui faire une proposition. Il ne fallait aucune compétence particulière, il serait payé deux fois plus que dans son dernier emploi comme manœuvre et serait de retour dans 48 heures. Deux jours après, cet ancien cadre ruiné et 10 autres mendiants furent transportés à la centrale, située à 200 km au nord de la capitale et enregistrés comme « nettoyeurs ».

    « Nettoyeurs de quoi ? » demanda l’un d’entre eux, alors que le contremaître leur distribuait des vêtements spéciaux et les amenait dans une immense pièce métallique de forme cylindrique. La température à l’intérieur qui variait entre 30 et 50° et l’humidité obligeaient les ouvriers à sortir toutes les trois minutes, pour respirer. Les appareils de mesure de la radioactivité dépassaient tellement toutes les limites maximales qu’ils pensèrent qu’ils devaient être détraqués. Un à un les ouvriers enlevèrent les masques à gaz qui leur protégeaient le visage. Matsushita, âgé de 53 ans se rappelle : « Le verre des masques était plein de buée et nous ne pouvions plus rien voir. Il fallait terminer le travail à temps, sinon ils ne nous payeraient pas. Un compagnon s’est approché et m’a dit : « Nous sommes dans un réacteur nucléaire ». »

    Trois ans après cette visite à la centrale de Fukushima, un panneau jaunâtre écrit en japonais alerte les SDF du parc de Shinjuku à Tokyo de ne pas aller dans les centrales nucléaires. On peut lire : « N’accepte pas le travail, il te tuera ». Mais pour beaucoup d’entre eux, le panneau est apparu trop tard. Le recrutement de mendiants, petits délinquants, émigrants et pauvres pour effectuer les travaux les plus risqués dans les centrales atomiques japonaises a été une pratique habituelle pendant plus de trois décennies et l’est encore aujourd’hui. D’après les recherches de Yukoo Fujiita, docteur en physique de la prestigieuse université japonaise de Keio, entre 700 et 1000 sans-abris sont morts et des milliers ont eu un cancer durant cette période.