person:delphine ernotte

  • Israël demande à France 2 d’annuler la diffusion d’un reportage sur Gaza – Site de la chaîne AlManar-Liban
    http://french.almanar.com.lb/1078266

    « Quel avenir pour ces jeunes Gazaouis amputés d’une jambe par des tirs de soldats israéliens lors d’une « marche du retour » ? » C’est la question qu’a choisi de poser l’émission Envoyé Spécial diffusée ce 11 octobre au soir sur la chaîne France 2. Un sujet dont la bande-annonce, diffusée sur les réseaux sociaux, a déplu à l’ambassadeur d’Israël en France.

    Aliza bin Noun, a ainsi interpellé, dans un courrier, la présidente de France Télévisions Delphine Ernotte afin de réclamer l’annulation pure et simple de la diffusion du reportage Gaza, une jeunesse estropiée.

    Estimant que l’enquête présente un « point de vue déséquilibré », Aliza bin Noun s’inquiète que ce contenu puisse « inciter à la haine à l’encontre d’Israël et [qu’il puisse] ainsi avoir des répercussions directes, notamment physiques, sur les Français de confession juive ».

    Dans une position relativement similaire, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) Francis Kalifat écrit sur Twitter : « J’ai alerté Delphine Ernotte […] Le service public ne doit pas participer à véhiculer la haine d’Israël dont on connaît les conséquences dramatiques sur les Français juifs. »

    Le média public israélien en français i24News rapporte enfin qu’une petite centaine de personnes ont manifesté le soir du 10 octobre devant le siège de France Télévisions à Paris pour protester contre la diffusion du reportage.

    • Le comble de l’obscénité. Le comble de la psychopathie : Ils détruisent les vie, démolissent les espoirs, ne ressentent aucune culpabilité, crient au loup et à l’injustice, accusent de déverser leur haine sur Israël celles et ceux qui veulent juste informer.

    • L’ambassadrice d’Israël a tenté de faire annuler un reportage de France 2 sur Gaza
      Romain Jeanticou Romain Jeanticou Publié le 12/10/2018.
      https://www.telerama.fr/medias/lambassadrice-disrael-a-tente-de-faire-annuler-un-reportage-de-france-2-sur

      (...) Pour l’ambassade d’Israël, ces quelques minutes accordées à I’Etat juif pour se défendre ne suffisent pas à faire du sujet un reportage « équilibré ». Joint par Télérama, Shimon Mercer-Wood, son porte-parole, accuse Envoyé spécial de « diffamation ». Mais pour quels propos ? Pour avoir « caché qu’il y avait aussi des Palestiniens armés qui venaient pour tuer des Israéliens ». Interrogé à son tour sur les images de manifestants blessés bien que non armés et éloignés de la frontière, il répond ne pas vouloir « entrer dans une analyse précise de tous les détails du reportage ». De son côté, Yvan Martinet, l’un des journalistes d’Envoyé spécial, ne souhaite pas faire de commentaire « pour ne pas alimenter le brasier d’un sujet aussi sensible » mais « ne retire pas une virgule du reportage ». La direction de l’information de France 2 n’en dira pas plus.

      Au sein de la rédaction d’Envoyé spécial, on évoque une réaction « prévisible » mais on déplore qu’Israël « s’abaisse aux méthodes de l’Azerbaïdjan ». L’Etat du Caucase était allé jusqu’à poursuivre France 2 en diffamation, à la suite d’un sujet de son magazine Cash investigation dans lequel le pays était qualifié de « dictature » – un procès remporté en première instance et en appel par la chaîne. En interne sur France 2, on compare la demande de l’ambassadrice israélienne, par ailleurs accompagnée d’une forte pression d’associations sionistes sur les réseaux sociaux, aux procédures-bâillons de Vincent Bolloré : « Ces gens savent très bien qu’ils ne feront pas annuler les reportages, mais cherchent à décourager les journalistes de s’emparer des sujets qui les gênent. » (...)

    • Gaza : l’ambassade d’Israël demande l’annulation d’un reportage d’« Envoyé spécial »

      Dans une lettre adressée à la présidente de France Télévisions, l’ambassadrice Aliza Bin Noun demande l’annulation d’un sujet sur les blessés dans l’enclave palestinienne.

      LE MONDE | 12.10.2018 à 21h04 • Mis à jour le 13.10.2018 à 06h27
      https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2018/10/12/gaza-l-ambassade-d-israel-demande-l-annulation-d-un-reportage-d-envoye-speci ?

    • Israël : quand l’ambassade d’Israël en France veut imposer la censure
      SNJ, le SNJ-CGT, CFDT-Journalistes | Article mis à jour le 12 octobre 2018
      https://snjcgt.fr/2018/10/12/israel-quand-lambassade-disrael-en-france-veut-imposer-la-censure

      (...) Dans une lettre adressée le 10 octobre à Mme Delphine Ernotte, PDG de FTV, l’ambassadrice somme « d’annuler la diffusion ce reportage » en raison selon l’ambassade « de nombreuses sollicitations inquiètes des responsables de la communauté juive française ».

      La diffusion du documentaire jeudi sur les antennes de France 2 dans le cadre de l’émission Envoyé spécial a constitué une fin de non-recevoir au diktat intolérable de la mission diplomatique israélienne qui agit au mépris de la liberté d’expression pour nier une seule vérité : celle des tirs de son armée contre les manifestants qui survivent dans la prison à ciel ouvert qu’est devenu Gaza du fait du blocus du gouvernement Netanhyaou.

      Mme l’ambassadrice, vous oubliez dans votre lettre de rappeler les chiffres de la répression contre les manifestants : 200 morts et plus de 5000 blessés, au nombre desquels plusieurs journalistes, qui malgré leur signe distinctif, sont visés intentionnellement par les balles israéliennes.(...)

  • Plainte déposée contre Françoise Nyssen : peut-on vraiment parler de « racisme anti-blanc » ? - LCI
    https://www.lci.fr/societe/plainte-deposee-contre-francoise-nyssen-peut-on-vraiment-parler-de-racisme-anti-

    L’OLRA, organisation de lutte contre le racisme anti-blanc, a porté plainte contre la ministre de la Culture Françoise Nyssen après qu’elle a fustigé « les hommes blancs de 50 ans ». Mais au fait, peut-on vraiment parler de « racisme anti-blanc » ? À quelle réalité sociologique cette expression correspond-elle ?

    « Tu n’es plus seule ». En affichant, mardi 4 juin, son soutien à Delphine Ernotte, la ministre de la Culture Françoise Nyssen s’est exposée à une plainte. L’OLRA - pour organisation de lutte contre le racisme anti-blanc - a en effet décidé mardi 3 juillet de traduire en justice la membre du gouvernement, dans la foulée de sa déclaration. En cause ? Cette référence à une ancienne sortie de la patronne de France Télé, qui déplorait en 2015 le manque de diversité à l’antenne en parlant d’une « télévision d’hommes blancs de plus de 50 ans ». Le soutien est clairement affiché de la part de la ministre : « Delphine, tu as dû te sentir bien seule lorsque tu portais un constat, à la fois évident et courageux. Tu sais : ’l’homme blanc de plus de 50 ans’ ».

    L’OLRA, qui se présente comme une « association laïque et apolitique » dénonçant et condamnant « le racisme sous toutes ses formes » et dont « l’action est particulièrement centrée sur le racisme anti-blancs », a vu dans cette déclaration une stigmatisation des hommes blancs. Mais quelle est la réalité sociologique du « racisme anti-blanc » ? Cette expression en elle-même dépeint-elle une situation observable, vécue, au sein de notre société ? Pour le savoir, nous avons posé la question à deux chercheuses spécialistes de ces questions.

    Le racisme comme un système

    Pour parler de « racisme anti-blanc », disent-elles, il faut d’abord s’accorder sur la définition... du racisme. « Si on voit le racisme comme un rapport social, une relation de domination au niveau macro-sociologique, alors on ne peut pas considérer qu’en France, aujourd’hui, les personnes considérées comme ’blanches’ fassent l’objet d’inégalités statistiquement significatives en raison de ce facteur » nous explique Marie Peretti-Ndiaye, docteure en sociologie et chercheuse invitée au CREF (Centre de recherches éducation et formation) Paris Nanterre. « En revanche, si le racisme est défini comme un phénomène se jouant au niveau individuel, à une plus petite échelle, alors on peut trouver quelques situations très circonscrites de personnes considérées comme blanches dans une situation qui leur est défavorable. »

    Or, complète Charlotte Recoquillon, chercheuse à l’institut français de géopolitique, « c’est la définition étendue du racisme qui fait oeuvre dans notre société et qui est retenue dans les travaux sociologiques ». Elle ajoute : « Cette définition voit le racisme comme un système, un ordre social, dont découlent des privilèges. Personne ne nie que certaines attitudes, ponctuellement, peuvent nuire à des personnes dites blanches. Mais cela ne détermine pas leur position sociale, leur rapport aux autres. » C’est pour cela, conclut-elle, que d’un point de vue sociologique, « le racisme anti-blanc n’existe pas ».

    Le « racisme anti-blanc » n’a pas le caractère « d’une expérience de masse »

    La longue étude de l’Ined sur la diversité des populations en France, publiée en 2016, ne dit pas autre chose. Les chercheurs qui ont participé à cette enquête constatent que les personnes nées en France métropolitaine de parents français à la naissance et bénéficiant d’un certain capital économique, sont les moins concernées par l’expérience du racisme. Les chercheurs précisent ainsi : « seulement 15% des personnes de cette population déclarent en avoir été la cible au cours de leur existence, contre par exemple 60% des descendants d’immigrés d’Afrique subsaharienne. » Les manifestations de racisme à l’encontre des personnes blanches n’ont donc, selon l’étude, « pas le caractère d’une expérience de masse ».

    En outre, les chercheurs concluent : « Le racisme des minoritaires à l’encontre des majoritaires peut blesser verbalement, voire être agressif physiquement, mais il ne fait pas système et ne produit pas d’inégalités sociales. » En d’autres termes, sans remettre en cause des situations isolées qui peuvent être vécues comme injustes, l’expérience du racisme à l’égard des blancs ne constitue pas, en France, un système à part entière.
    Les privilèges existent du fait des discriminationsCharlotte Recoquillon

    Mais si le « racisme anti-blanc » est une fiction d’un point de vue sociologique, la récupération - souvent politique - de cette expression, n’a quant à elle rien de virtuel. Pour n’en citer qu’un exemple, Jean-François Copé, alors secrétaire général de l’UMP, écrivait dès 2012 dans son « Manifeste pour une droite décomplexée » : « Je sais que je brise un tabou en employant le terme de ’racisme anti-blanc’ mais je le fais à dessein, parce que c’est la vérité que vivent certains de nos concitoyens et que le silence ne fait qu’aggraver les traumatismes ».

    Rien de plus normal que cette réaction, selon Charlotte Recoquillon : « Qui a le plus à perdre dans la mise en cause du racisme, si ce n’est les personnes qui bénéficient des positions de pouvoir ? Les privilèges existent du fait des discriminations. Certains se sentent menacés par les revendications des groupes qui sont jusqu’à présent discriminés. Par exemple, si on veut une parité dans les prises de parole, cela implique que certains... laissent la parole. »

    #racisme #sexisme #fragilité_blanche #privilèges

  • Frédéric Taddeï définitivement écarté de France 2

    https://www.lesinrocks.com/2018/06/27/actualite/frederic-taddei-definitivement-ecarte-de-france-2-111099080

    Après avoir présenté l’émission culturelle « D’art d’art » pendant seize ans sur France 2, Frédéric Taddeï va être remplacé par la chroniqueuse Adèle Van Reeth.

    La direction de France Télévision continue de se séparer de ses animateurs historiques. Après avoir arrêté Ce soir (ou jamais !), Delphine Ernotte a décidé de se séparer définitivement de Frédéric Taddeï qui présentait l’émission D’art d’art depuis son lancement en 2002.

    L’animateur de l’émission qui a rendu l’art accessible à tous en dévoilant l’histoire de célèbres œuvres d’art en seulement quelques secondes a vraisemblablement mal digéré la nouvelle. On l’aurait « mis devant le fait accompli » en lui annonçant son départ il y a seulement deux semaines selon les informations d’Europe 1.

    C’est Harry Bellet, journaliste culturel pour Le Monde qui a été choisi pour écrire les futurs textes de l’émission. Frédéric Taddeï écrivait ses textes avec sa soeur Marie-Isabelle. Déçu, il s’est exprimé à ce sujet : « Les textes que j’avais écrits pour moi vont être donnés contre mon gré à ma remplaçante. Je n’ai rien contre Adèle, je suis certain qu’elle n’y est pour rien, mais je trouve que cela ne se fait pas ». De son côté, Tim Newman a indiqué que les textes appartiennent à la société.

  • Audiovisuel public : le projet de présidence commune pourrait être abandonné
    https://www.lejdd.fr/medias/television/audiovisuel-public-le-projet-de-presidence-commune-pourrait-etre-abandonne-367

    Et quid de la CRÉATION numérique, et pas seulement de la DIFFUSION ?

    Autre effort, le numérique. Le retard pris en la matière – notamment sur la BBC, qui y consacre 12 % de son budget, contre 3 % à France Télévisions – devra être comblé, avec la mise en place d’une offre de contenus numériques ambitieuse. De même pour la création audiovisuelle. Si le projet d’un « Netflix à la française » – un temps imaginé par Delphine Ernotte – semble abandonner, le gouvernement plaide pour la création d’un portail de vidéos à la demande (VOD), proposant au public l’ensemble des contenus de France Télévisions et pas seulement. Cette offre, qui devra prendre en compte l’univers concurrentiel, les évolutions des modes de consommation de la télévisione et les mutations de la société, sera « un média citoyen et engagé, avec des rendez-vous patrimoniaux, culturels ou sportifs », indique une source informée.

    #Médias #nouvelles_narrations

  • Pour « Don Quichotte », la malédiction continue

    http://www.lemonde.fr/cinema/article/2018/04/03/pour-don-quichotte-la-malediction-continue_5279859_3476.html

    C’est l’Arlésienne du septième art. « L’Homme qui tua Don Quichotte » de Terry Gilliam, est enfin prêt à sortir en salles. Mais reste bloqué.

    Il faudrait toujours se fier à Sancho Pança, le fidèle serviteur du fantasque chevalier Don Quichotte, les deux ­héros de l’œuvre de Miguel de Cervantes. « Chacun est comme Dieu l’a fait, et bien souvent pire », observait ainsi le valet, pragmatique en diable.

    Pour avoir négligé cette sentence, voilà que deux figures majeures du septième art en sont à s’étriper. D’un côté, le mythique producteur Paulo Branco, 67 ans, près de 300 films d’auteur à son actif. De l’autre, le légendaire réalisateur Terry Gilliam, 77 ans, créateur inspiré de Brazil et de ­L’Armée des douze singes, et génial démiurge des Monty Python. Le dernier épisode de leur duel se jouera mercredi 4 avril devant la cour d’appel de Paris.

    Aux pieds de ces deux ogres du cinéma mondial, une seule victime : un film, L’Homme qui tua Don Quichotte, ce projet fou caressé par Terry Gilliam depuis un quart de siècle, mille fois enterré et autant de fois ressuscité. Il fit même l’objet d’un documentaire, Lost in La Mancha (2002), retraçant un premier essai – calamiteux – de tournage en 2000, avec Jean Rochefort et Johnny Depp. Tout s’était alors ligué contre Terry Gilliam, y compris sa propre négligence : pluies diluviennes, Rochefort malade, survol constant du plateau de tournage par des avions militaires… Sans compter ces chevaux aussi ­faméliques que Rossinante, la monture du « vrai » Don Quichotte…

    Et le sort continue de s’acharner aujourd’hui : finalement tourné et monté pour de bon en 2017, prêt à être distribué, L’Homme qui tua Don Quichotte est maintenant interdit de sortie, en raison du violent conflit entre Branco et Gilliam. Le Festival de Cannes est prêt à dégainer le film, mais la justice lui en laissera-t-elle l’opportunité ?

    « Je ne suis pas un saint »

    Pourtant, tout semblait réglé, enfin… C’était au Festival de Berlin, en février 2016 : Paulo Branco, allure de pirate fatigué, qui aime à ­fureter un peu partout, entre deux courses hippiques d’endurance – une autre de ses passions, avec le jeu –, est abordé par un producteur italien. Et s’il reprenait la production de L’Homme qui tua Don Quichotte ? Seul souci, il faut trouver 16 millions d’euros, le budget en deçà duquel Terry Gilliam n’entend pas descendre pour réaliser son vieux fantasme.

    Avec Paulo Branco, tout est simple, du moins au ­départ. Il a monté tant de films avec des bouts de ficelle et autres artifices… « Je ne suis pas un saint, reconnaît-il, il y a pas mal de légendes qui courent sur moi dans le milieu, certaines sont vraies… » Mais il dispose d’un sacré ­ réseau, Manoel de Oliveira, Raoul Ruiz ou Chantal Akerman pourraient en témoigner, si ces trois réalisateurs étaient encore de ce monde. Bref, il tope là. Un film réputé impossible ? Excitant. Seize millions d’euros à dénicher en six mois ? Dans ses cordes.

    Le scénario est prêt et les plans de tournage quasi établis, depuis le temps… Le film doit être mis en boîte en onze semaines, au Portugal et en Espagne, à l’automne 2016. Le couvent du Christ, dans la ville portugaise de ­Tomar, est réservé pour le tournage. Les ­acteurs principaux sont retenus : Adam ­Driver, dont la cote est au plus haut à ­Hollywood, et Michael Palin, l’un des membres fondateurs des Monty Python. Driver touchera 610 000 euros, Palin 285 000 euros. Gilliam, lui, percevra 750 000 euros. Sa fille, Amy Gilliam, est embauchée comme directrice de production. Des cours d’équitation, à Londres et à New York, sont prévus en ­urgence pour Driver et Palin.

    « J’avançais avec prudence, se souvient Branco. Dans la plupart des films de Gilliam, les budgets avaient explosé. Mais j’ai vite compris qu’il avait une haine profonde envers les producteurs. J’ai commencé à avoir des doutes, alors même que j’avais une grande partie du financement. » En face, même méfiance. « Branco a commencé à faire le ménage », sans prévenir Terry Gilliam, avance Me Benjamin Sarfati, l’avocat du réalisateur britannique d’origine américaine. « Nous avions été mis en garde, pourtant. Il est brutal, charismatique, autocrate et peu fiable. Il a planté X boîtes… Et il n’avait pas l’argent. »

    De fait, Branco a connu quelques faillites, il ne s’en cache d’ailleurs pas. La production de films est un sport à haut risque. Mais il a pu monter, en 2012, un autre long-métrage à gros budget, Cosmopolis, de David Cronenberg, une référence. Ça rassure les Gilliam, dans un premier temps.

    Pourtant, tout indique que, dès le début, la défiance était de mise. Le Monde a eu accès aux échanges de courriels entre les duellistes. C’est gratiné. Et précis.

    Terry Gilliam, une promesse de folie

    C’est d’abord Michael Palin qui se plaint à son ami Gilliam : finalement, c’est une offre de seulement 100 000 euros qui lui est faite par Branco. Le réalisateur anglais écrit dans la foulée, le 24 mars 2016, à son producteur : « L’offre faite à Michael Palin a été reçue comme une gifle, et ça a été encore plus désagréable pour moi de tenter de le calmer. Je ne te connais pas encore suffisamment pour te faire confiance ou ne pas te faire confiance. »

    Les échanges se tendent. Quid du budget ? Branco se démène, sollicite l’arrière-ban de ses amis. Jack Lang use de sa plume pour ­essayer de convaincre Delphine Ernotte, la patronne de France Télévisions, Gilles ­Pélisson, le boss de TF1, ou Vincent Bolloré, celui de Canal+, de mettre au pot pour aider son ami portugais.

    Le producteur tente d’affirmer sa position, dans un nouveau mail à Gilliam : « Ce projet, pour qu’il devienne une réalité, doit avoir un vrai producteur et un seul, un capitaine. (…) Tout cela dans une transparence parfaite et permanente de discussion budgétaire. » Le « capitaine », c’est Branco, bien sûr. Gilliam, qui a trop envie de faire ce film, fait fi des mises en garde de ses amis. Il leur écrit, le 26 mars 2016 : « Merci à tous pour vos conseils, avertissements, menaces, mais la seule façon dont le film sera fait cette année est de se jeter dans la folie… avec Paulo. » S’il avait su à quel point il aurait raison…

    Le 29 avril 2016, Gilliam cède donc ses droits d’auteur-réalisateur à Alfama, la ­société de Branco, par l’intermédiaire d’un contrat solide, dans lequel le producteur s’engage à faire preuve de transparence et à ­respecter les désirs du créateur. Auparavant, le 31 mars 2016, Alfama avait également acquis les droits du scénario auprès d’un ­producteur britannique, RPC. Tout paraît calé sur le plan juridique.

    Les conflits se multiplient

    Le 18 mai 2016, au Festival de Cannes, c’est l’émeute : Gilliam et Branco annoncent le projet à la presse. Même si Gilliam n’a rien réalisé de notable depuis longtemps, son nom est une promesse de folie. Un chef-d’œuvre est toujours possible, même à 77 ans. Surtout avec Branco, le faiseur de ­miracles. Mais en coulisses, cela se passe de plus en plus mal…

    Branco fait preuve d’une impétuosité qui dérange. Amazon, qui doit investir plus de 2,5 millions d’euros dans le film, se méfie de Branco et retire vite ses billes. Très précisément le 17 mai 2016, la veille de la conférence de presse de Cannes… En témoigne ce mail de Matthew Heintz, l’un des cadres d’Amazon, furieux de voir que sa société est déjà citée alors qu’aucun contrat ne la lie ­encore au film : « Nous n’avons pas donné notre accord au projet de rendre public notre engagement. (…) Bien que nous admirions les goûts de Paulo et son palmarès, au vu des ­interactions que nous avons eues avec lui, nous ne souhaitons pas poursuivre plus avant les négociations avec lui. »

    Fâcheux, d’autant que Branco a également rompu les ponts avec d’autres financiers pressentis. La société de production Kinology, par exemple. Dans un mail lapidaire, celle-ci affirme : « On ne fera pas le film ­ensemble. » Et les conflits se multiplient. A chaque fois, Branco tranche, violemment : la coiffeuse est trop chère, l’assistant-réalisateur aussi, il tente d’imposer sa sœur comme costumière, se dispute avec Amy Gilliam, ­récuse Michael Palin, trop vieux et pas cavalier pour un sou… Il veut aussi tourner en ­numérique, pour faciliter les effets spéciaux, tandis que Gilliam souhaite user du bon vieux 35 mm. Et puis, les dates ne conviennent plus : il pleut en octobre, le printemps 2017 serait plus indiqué, etc.

    Un parfum de « Panama Papers »

    Le film doit entrer en préproduction, mais rien ne va plus. « Il est temps de jouer cartes sur table. (…) J’ai malheureusement bien l’impression que c’est une question d’argent », attaque Gilliam. « Je n’accepte pas ce genre de comportement d’enfant gâté », rétorque Branco.

    Le 10 juin 2016, une réunion est organisée pour sauver le film. Peine perdue : Gilliam réclame des garanties financières. « Je vais devoir ­annuler tout cela immédiatement et vous renvoyer tous à la maison », se fâche Branco. Le 6 août 2016, il met sa menace à exécution. Par mail, il intime l’ordre à Gilliam d’accepter ses conditions : en substance, Branco devra être seul maître à bord, y compris dans le choix des équipes techniques.

    Inacceptable pour Gilliam. « Toutes tes ­demandes sont totalement incompatibles avec le contrat écrit que j’ai signé », répond-il à Branco, fustigeant aussi son « comportement déloyal et trompeur ». Amy Gilliam ­dénonce, dans un mail, le « comportement d’un tyran et d’un intimidateur ». Réaction immédiate du producteur : il suspend sine die la mise en œuvre du film, tout en prorogeant ses droits sur le scénario. Don Quichotte renoue avec la malédiction.

    Fort de ses contrats en béton armé, Branco attend la contre-offensive. De fait, des plaintes sont déposées en Espagne, au Royaume-Uni et en France. Elles doivent permettre à Gilliam de récupérer ses droits d’auteur, de réalisateur et de scénariste. Sans ceux-ci, difficile de relancer le projet. Mais deux premiers jugements, rendus en 2017 à Paris (en mai) et à Londres (en décembre), donnent raison à Branco.

    Pourtant, Gilliam n’a pas rangé son épée. Il décide de faire son film, malgré tout ! Il trouve un autre producteur, réunit les 16 millions d’euros et lance le tournage, au printemps 2017, avec Jonathan Pryce, qui a suppléé Palin. « Il a suivi toutes mes recommandations, tous mes conseils !, s’indigne Branco, ulcéré d’avoir été dépossédé. Alors, je suis allé voir son contrat, déposé au CNC. » Il fait une drôle de découverte : « Gilliam a demandé à être payé 750 000 euros au Panama ! C’est ça, l’idole de la gauche britannique, le donneur de leçons ? Moi, j’aurais refusé de le payer au ­Panama ! Et comment a-t-il pu bénéficier, dans ces conditions, de fonds publics, notamment d’Eurimages ? »

    De fait, Terry Gilliam est bien détenteur, depuis 1980, d’une société, nommée BFI, sise au Panama, par l’intermédiaire du cabinet d’avocats Mossack Fonseca, au cœur du scandale des « Panama Papers »… « C’est parfaitement assumé et légal vis-à-vis du fisc britannique, assure l’avocat de Gilliam. Branco bloque le film et empêche sa sortie, c’est un grand pervers qui a orchestré un braquage organisé. »

    « Gilliam est fou »

    Plusieurs médiations ont été proposées par Paulo Branco et son avocate, Me Claire Hocquet, qui réclament 3,5 millions d’euros de dédommagement pour laisser le film être projeté sur les écrans. « S’ils passent en force, nous ferons usage de toute voie de droit », prévient Me Hocquet. « Je ne céderai pas, renchérit Branco. Ils se sont comportés comme si j’étais fini, dépassé. Gilliam est fou et mythomane. »

    « Branco fait tout pour dynamiter la sortie du film, réplique Me Sarfati. C’est le sens de son chantage : “Vous me versez 3,5 millions d’euros ou je détruis le film, et je détruis Terry.” »

    Aux magistrats de la cour d’appel de Paris, désormais, de trancher, en méditant, peut-être, cet aphorisme de Cervantès : « Oiseaux de même plumage volent en compagnie. »

  • France Télévisions : une motion de défiance adoptée contre la présidente Delphine Ernotte
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/14294-france-televisions-une-motion-de-defiance-adoptee-contre-la-preside

    En terme plus direct cela s’appelle de la CENSURE, ces émissions avec Cash Investigation sont les seules, à défendre les citoyens, avec la baisse des moyens des associations de consomateur, on voie bien que le gouvernement macron veut livrer pieds et poing liés les Français(es) aux multinationales et autres lobbyste, la honte n’est pas sur France télévision, mais sur Emmanuel Macron qui au lieu de défendre les Français les enfonces toujours un peut plus chaque jour.

    Inquiets de la préservation des moyens de l’information à France Télévisions, les salariés du groupe ont voté ce mardi 12 décembre à 84% des voix une motion de défiance contre la présidente du groupe, Delphine Ernotte.

    Le feu couve depuis quelque temps au sein de la grande maison. Mais depuis l’annonce notamment de suppressions (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

  • Revue de presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce mercredi 13 décembre 2017
    https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse/14293-revue-de-presse-du-jour-comprenant-l-actualite-nationale-et-interna

    Bonjour à toutes et à tous, nous sommes le mercredi 13 décembre 2017, journée hyper chargé pour nous hier, et ma femme a retrouvé un CDI près de la maison, dans 1 mois, elle n’aurras plus a faire le trajet vers Paris, bref des bonnes nouvelle, mais toujours des soucis finnancier, enfin, voici les nouvelles du jour, comme d’habitude en complément, la Defcon Room, se tient à votre disposition..

    Bonne lecture, bonne journée, et merci de votre confiance.

    Amitiés,

    L’Amourfou / Contributeur anonyme / Chalouette

    Actualités françaises :

    13.12.2017

    France Télévisions : une motion de défiance adoptée contre la présidente Delphine Ernotte (Marianne.net)

    12.12.2017

    56% des aéronefs incapables de voler : l’incroyable talon d’Achille de l’armée française (Challenges.fr) via Contributeur anonyme

    Les (...)

  • La tension monte autour de France Télévisions
    http://abonnes.lemonde.fr/actualite-medias/article/2017/10/26/la-tension-monte-autour-de-france-televisions_5206205_3236.html

    La pression sur #France_Télévisions augmente : mercredi 25 octobre, devant la commission des affaires culturelles du Sénat, la ministre de la #culture Françoise Nyssen a plaidé pour une « réforme de fond » de l’audiovisuel public, proposant trois « axes de transformation » : le périmètre des entreprises #publiques du secteur, leur financement et leur gouvernance.

    Cette volonté générale était connue, mais la ministre a davantage poussé les feux du changement. France Télévisions doit s’adapter à ce nouvel horizon, alors qu’elle est encore en train de déterminer quels postes elle va réduire pour réaliser les 50 millions d’euros d’#économies exigées par le gouvernement par rapport à son budget 2018.

    Le 17 octobre, alors que les syndicats de France Télévisions étaient en #grève, a eu lieu la première réunion du comité stratégique, l’instance du conseil d’administration de France Télévisions désignée pour réviser le budget. Selon nos informations, la direction a esquissé des pistes d’économies chiffrées : les charges hors salaires (renégociation des achats, des abonnements à la mesure d’audience Médiamétrie, des frais de diffusion…) pour environ 10 millions d’euros ; les émissions et les sports (renégociations de magazines ou jeux, réexamen des droits du tournoi de tennis de Roland Garros, de la coupe de la Ligue de football ou des Jeux olympiques…) pour 20 millions d’euros environ ; le cinéma pour environ 8 millions d’euros environ ; la création audiovisuelle (séries, téléfilms, dessins animés et documentaires) pour 12 millions d’euros environ, sachant que ce budget avait été augmenté de 20 millions d’euros pour atteindre 420 millions en 2018…
    Toutefois, les membres du comité stratégique ont estimé ne pas pouvoir valider à ce stade ces pistes. « Il y a un risque de cercle vicieux, avec une baisse de la qualité de nos antennes, une donc baisse des audiences, puis des ressources… », commente Marc Chauvelot, élu de la CGT, syndicat représenté au comité stratégique.
    Mme Nyssen veut préserver la création et le sport

    Pour la direction, la voie est très étroite : après avoir rappelé que le budget 2018 de France Télévisions restait supérieur à son budget 2016, la ministre de la culture a explicitement dit mercredi que l’entreprise devait « préserver » la création mais aussi les événements sportifs. Elle a suggéré des coupes dans « les frais de structure : technique, diffusion, frais généraux ».

    A ce bras de fer feutré s’ajoute la perspective de bouleversements à moyen terme. L’un d’eux est vu d’un bon œil par France Télévisions – la ministre veut engager en 2018 la réflexion sur la réforme de la redevance qui finance l’audiovisuel public. Les autres sont plus incertains : Mme Nyssen a choisi de « ne pas écarter » la piste de la fusion entre France Télévisions et #Radio_France, ardemment défendue par les sénateurs Jean-Pierre Leleux et André Gattolin. Jusqu’ici, le ministère avait pourtant laissé entendre qu’une « #BBC à la française » n’était pas à l’ordre du jour, préférant des synergies « par projets ».

    « Le gouvernement a demandé une intensification des coopérations sur l’offre culturelle, les réseaux locaux et les systèmes d’information, a expliqué la ministre mercredi. Il faudra ensuite dire s’il faut aller plus loin. Nous ne privilégions aucune issue. » Autre nouveauté : la ministre a suggéré d’« aligner » les dates des contrats d’objectifs et de moyens signés avec l’Etat, afin que celui de France Télévisions et celui de Radio France ne soient pas décalés, voire coïncident avec les dates des élections présidentielles. Elle a rappelé que le gouvernement voulait retirer au Conseil supérieur de l’audiovisuel la nomination des présidents d’audiovisuel public, pour la confier aux conseils d’administration des entreprises concernées. De quoi soulever quelques questions sur la fin des mandats de Delphine Ernotte et Matthieu Gallet, prévues en 2019 et 2020…
    « Un mammouth à dégraisser »

    Les réseaux régionaux de France 3 et France Bleu pourraient aussi proposer ensemble des « services en ligne » ou des « programmes communs multicanaux », a suggéré Mme Nyssen, en rappelant « qu’il y a déjà des échanges », dans l’immobilier par exemple. France Télévisions ou Radio France sont officiellement ouverts à ce type de synergies, qui rappelle leur offre d’information commune France Info. Mais en interne, on souligne que de tels projets ne dégagent pas d’économies à court terme. Une fusion supposerait par exemple d’aligner la convention des salariés de France Bleu sur celle de France 3.

    « Les contrats d’objectifs et de moyens ne devraient pas être alignés sur les alternances politiques », a lancé à la ministre le sénateur socialiste David Assouline, rappelant que le budget quinquennal signé avec l’Etat fin 2016 par France Télévisions prévoyait déjà des efforts, dont le non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux (180 postes en 2018). « Avec l’équipe Macron, on sent une rupture de politique, regrette un membre de la majorité précédente. Certains sont imprégnés de la vieille culture qui voit dans l’audiovisuel public un mammouth à dégraisser. »

    L’idée d’une #privatisation de France 2 a même resurgi ces dernières semaines. Si cette idée n’est a priori pas retenue par le gouvernement, elle a ravivé en interne les craintes d’une fermeture de chaîne. Cette « rumeur » sert « allumer des contre-feux » en pleine discussion budgétaire, a dénoncé FO dans un communiqué. La ministre attend, elle, des propositions de la part des entreprises d’audiovisuel public à partir de « mi-novembre » et la réflexion sur l’avenir du secteur se poursuivra jusqu’à « début 2018 ».

  • #France Télévisions : #Pascal_Josèphe interpelle le CSA
    https://www.mediapart.fr/journal/france/250417/france-televisions-pascal-josephe-interpelle-le-csa

    Dans une lettre au président du #Conseil_supérieur_de_l'audiovisuel, Pascal Josèphe, qui est un spécialiste reconnu de l’audiovisuel et qui avait briguait voici deux ans le poste de PDG de #France_Télévisions, dresse un bilan très sombre du groupe public, et de sa PDG, Delphine Ernotte.

    #Fil_d'actualités #Olivier_Schrameck

  • Janvier 2016, France Télévisions : 200 salariés fichés clandestinement attaquent
    http://www.ojim.fr/france-televisions-200-salaries-fiches-clandestinement-attaquent

    Réclamant le droit d’avoir accès à leur fiche d’évaluation réalisée clandestinement par la direction de France Télévisions, plus de 200 salariés du groupe public ont saisi le conseil des prud’hommes.

    Lancées en avril 2014, les grilles d’évaluation des salariés, considérées comme un fichage illégal, avaient été révélées en septembre 2015 par Le Canard Enchaîné et Médiapart. Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, avait alors reconnu une « erreur » (bien que celle-ci fût établie sous le mandat de son prédécesseur) et avait promis de détruire ces fiches et d’abandonner la démarche d’évaluation.

    La justice a cependant interdit au groupe public de détruire ces documents. Ainsi, les salariés ont tenté d’obtenir leur fiche individuelle, ce qui a été refusé le 13 janvier dernier. Face à ce refus, 200 d’entre eux, soutenus par la CFDT, le SNJ, la CGC et SUD, ont décidé de poursuivre l’affaire en justice.

    #France_Télévisions #oubliés #fichage #surveillance

  • Audiovisuel : des états-majors très mâles et très blancs
    http://bfmbusiness.bfmtv.com/entreprise/audiovisuel-des-etats-majors-tres-males-et-tres-blancs-923492.htm

    Les femmes sont bien représentées dans les instances dirigeantes de l’audiovisuel public, mais restent ultra-minoritaires dans le privé. Tandis que la diversité ethnique est quasi-inexistante.

    « Il faut impérativement que France Télévisions soit à l’image, résonne avec son public. Honnêtement, en arrivant, mon premier constat, c’est que ce n’est pas le cas. On a une télévision d’hommes blancs de plus de 50 ans et ça, il va falloir que ça change [pour qu’il y ait] des femmes, des jeunes, toutes les origines », déclarait Delphine Ernotte le 23 septembre sur Europe 1. La nouvelle patronne de France Télévisions a joint la parole aux actes, en nommant un état-major composé à parité d’hommes et de femmes -une première à France Télévisions.

    Delphine Ernotte se veut d’autant plus exemplaire qu’elle sait que le fait qu’elle soit une femme a été un atout important dans sa nomination par le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel). En effet, plusieurs membres du CSA -à commencer par celle chargée de l’audiovisuel public, Sylvie Pierre-Brossolette- étaient outrés par la portion congrue réservée au sexe faible dans l’équipe précédente, et la rudesse avec laquelle ont été remerciées les rares femmes présentes (Emmanuelle Guilbart, Sandrine Roustan...). 

    Précédemment, les PDG de Radio France Mathieu Gallet et de France Médias Monde Marie-Christine Saragosse avaient, eux aussi, fait un effort important, en s’entourant d’un état-major paritaire.

    Hélas, l’audiovisuel privé a beaucoup plus de mal à accorder de la place aux femmes. On est à des années lumière de la parité. Au mieux, on compte une femme. Et au pire zéro, comme chez Lagardère, Vivendi ou Canal Plus. A la chaîne cryptée, le nouveau patron Vincent Bolloré a même remercié trois des quatre femmes de l’ancien comité de direction, pour les remplacer par des hommes... 

    Toutefois, on trouve un peu plus de femmes quand on descend à l’étage du dessous. Ainsi, Lagardère souligne que le comité exécutif de sa branche audiovisuelle (Lagardère Active) compte 40% de femmes. Canal Plus met en avant que les comités ad hoc animés par les membres du directoire comportent un tiers de femmes (15 sur 46).

    Et bien sûr, on trouve aussi plus de femmes à l’étage du dessus, c’est-à-dire au conseil d’administration ou au conseil de surveillance. Hélas, ce n’est nullement par féminisme, mais parce qu’il s’agit d’une obligation légale...

    Sylvie Pierre-Brossolette conclut : « Il serait d’autant plus légitime que les femmes soient largement représentées dans les états-majors des médias que les journalistes femmes sont souvent majoritaires, que les téléspectatrices aussi, et que les cibles visées par les publicitaires sont très largement féminines... »

    Si la place accordée aux femmes est réduite, celle accordée à la diversité ethnique est quasi-inexistante. Tous les groupes de médias français ont des états-majors totalement blancs, à quelques exceptions près. A Lagardère, le porte-parole et directeur des relations extérieures, Ramzi Khiroun, est né en France d’un père algérien. Et l’on trouve deux femmes d’origine iranienne chez NRJ (la n°2 Maryam Salehi) et France Télévisions (la directrice de la communication Nilou Soyeux).

    On relèvera aussi Nadim Callabe (directeur général adjoint de Radio France chargé de la réhabilitation), Guillaume Charles (directeur général adjoint de M6 Publicité, d’origine asiatique), Souad el Tayeb (directrice de Monte Carlo Doualiya, d’origine marocaine), et Marc Saikali (directeur de France 24, d’origine libanaise).

    A titre de comparaison, parmi les 18 membres de l’état major de News Corp, on trouve deux noires et deux asiatiques. 

    Certains sont bien conscients des problèmes posés par cette monochromie : « mes prédécesseurs n’étaient pas racistes. Mais on avait une radio d’hommes blancs, qui a reproduit pendant des années une radio d’hommes blancs. On reproduit le même modèle implicite de reproduction », admettait le président du directoire de Lagardère Active Denis Olivennes lors d’un colloque sur la diversité.

  • Un système secret d’évaluation des salariés a été utilisé à France Télévisions
    http://abonnes.lemonde.fr/televisions-radio/article/2015/09/08/france-televisions-aurait-eu-recours-a-un-fichage-secret-de-notation

    « Ces fiches doivent être détruites. » C’est la consigne énoncée par Delphine Ernotte à propos des grilles d’évaluation des salariés, conçues par la direction de France Télévisions à partir d’avril 2014 et décrites dans l’édition du mercredi 9 septembre du Canard enchaîné. La présidente de France Télévisions doit rencontrer les organisations syndicales pour « mettre tout à plat », mercredi après-midi, une réunion prévue « depuis dix jours environ », précise-t-on, au moment où Mme Ernotte a fait passer ses consignes.

    #travail #évaluation #salariés #France-Télévision

  • Présidence de France Télévisions : la justice va être saisie
    https://www.mediapart.fr/journal/france/250515/france-televisions-la-justice-va-etre-saisie-du-scandale-ernotte

    À l’origine de la procédure qui a permis de mettre au jour la partie France Télévisions du scandale Bygmalion, Jean-Jacques Cordival, responsable du SNPCA-CGC, a indiqué à Mediapart qu’il engageait « un recours judiciaire visant à contester les invraisemblables conditions de “sélection” concernant la présidence de France Télévisions ». L’affaire devient de plus en plus embarrassante pour le #CSA.

    Depuis que Mediapart a révélé le 16 mai dernier (lire #France_Télévisions : la désignation de la PDG entachée d’irrégularités) que la désignation par le Conseil supérieur de l’#audiovisuel (CSA) de Delphine Ernotte à la présidence de France Télévisions a été entachée de plusieurs irrégularités (manquement aux règles d’équité de la part d’un membre du CSA, plagiat du projet d’un candidat rival…), la question est sur toutes les lèvres et tétanise le CSA lui-même : l’affaire va-t-elle être portée devant la justice ?

    Maintenant, on connaît la réponse : la justice sera effectivement saisie. Mais celui qui a décidé de déposer une plainte auprès du procureur de la République n’est pas celui que l’on attendait, en l’occurrence l’un des candidats éconduits, Didier Quillot, l’ancien patron d’Orange-France puis de Lagardère Active. Pour l’heure, ce dernier réserve sa décision. Mais le plaignant est une personnalité tout aussi déterminée : il s’agit de Jean-Jacques Cordival, le responsable CGC du Syndicat national des personnels de la communication et de l’audiovisuel (SNPCA-CGC), un syndicat très pugnace qui est déjà à l’origine de la plainte ayant conduit à la mise au jour du scandale Bygmalion, dans son volet qui concerne France Télévisions.

    Dans un article récent, le site Atlantico a en effet révélé (l’article est ici) que le Syndicat des personnels de la communication et de l’audiovisuel (SNPCA-CGC), présidé par Jean-Jacques Cordival, avait chargé ses avocats d’étudier les motifs pour lesquels il pourrait déposer plainte auprès du procureur de la République de Paris. Interrogé par Mediapart, Jean-Jacques Cordival nous a confirmé que telle était bien son intention : « Le SNPCA-CGC, à l’origine de la plainte instruite par le juge Renaud Van Ruymbeke dans le volet France Télévisions de l’affaire Bygmalion, a très officiellement donné mandat au cabinet d’avocats qui représente le syndicat dans cette procédure, en l’occurrence maître Maria Cornaz et maître Pierre-Olivier Lambert, afin de saisir la justice pour, cette fois-ci, un recours judiciaire visant à contester les invraisemblables conditions de “sélection” concernant la présidence de France Télévisions. »

    Jean-Jacques Cordival a confirmé à Mediapart « son intention d’aller jusqu’au bout ». Il nous a indiqué avoir « d’ores et déjà transmis à ses avocats l’enquête de 12 pages de Mediapart à ce sujet mais aussi le dossier de sept pages diffusé ce week-end de Pentecôte par "Le M du Monde" [elle est ici – ndlr], tout comme l’article du site Atlantico de ce dimanche 26 mai qui révèle notamment la rencontre avec Marc Chauvelot de l’un des responsables de la CGT France Télévisions et le soutien de son syndicat à Delphine Ernotte ».

    Le SNPCA-CGC et Jean-Jacques Cordival, qui « comme de nombreux parlementaires souhaite la création d’une commission d’enquête, estiment que la coupe est pleine et que les dernières gouttes d’eau ont fini par la faire déborder ». Ils rappellent « aussi et surtout, que "le CSA qui dispose d’une personnalité morale distincte de celle de l’État, désormais responsable sur le plan juridique de toutes ses décisions... doit répondre de ses actes. La loi en effet impose, tout au long du texte, une "obligation d’impartialité" (le mot y est une dizaine de fois inscrit) à ses membres. Pour le syndicat, violer ce principe doit entraîner la révocation de ou des membres défaillants et la nullité de toute procédure de désignation qui ne respecte pas ce principe et encore moins celui de la parfaite égalité de traitement entre tous ».

    Pour le CSA, cette plainte, quelles que soient ses suites, risque donc d’avoir des conséquences terriblement embarrassantes pour une cascade de raisons. Primo, le syndicat est effectivement celui qui est déjà à l’origine de la révélation de tout le volet France Télévisions du scandale Bygmalion. Jean-Jacques Cordival s’en glorifie non sans raison : « Le Syndicat national des personnels de la communication et de l’audiovisuel dans ce dossier a déjà obtenu quatre mises en examen, dont celle de l’ancien PDG de France Télévisions Patrick de Carolis, celle de Camille Pascal, ex-secrétaire général du groupe public, également conseiller et plume de Nicolas Sarkozy, et celles de Bastien Millot et de Bygmalion, la société qu’il créait avec Guy Alvès, mais aussi le placement sous statut de témoin assisté de trois dirigeants, l’actuel et toujours PDG Rémy Pflimlin, Martin Ajdari, ex-financier de France Télé qui vient d’être nommé patron de la DGMIC (organe de contrôle des sociétés de l’audiovisuel public dépendant du ministère de Fleur Pellerin), Damien Cuier, ex-financier, lui aussi du groupe. »

    Deuzio, on ne peut plus exclure que cette plainte soit suivie par d’autres. Car beaucoup de candidats évincés ont été légitimement choqués par l’opacité qui a entouré la procédure de désignation de Delphine Ernotte à la présidence de France Télévisions. Et sous couvert du secret, plusieurs membres du CSA se disent eux-mêmes meurtris par les intrigues et les chausse-trapes qui ont accompagné cette désignation. Pour l’heure, ces membres du CSA sont astreints à une obligation de respect des règles de confidentialité et s’exposeraient à des poursuites pénales s’ils les enfreignaient – Olivier Schrameck, le président du CSA, n’a pas manqué de le leur rappeler. Mais si une information judiciaire était ouverte – ou alors si une commission d’enquête parlementaire pouvait être constituée –, les témoignages de certains membres du CSA seraient ravageurs. Mediapart, qui a recueilli plusieurs témoignages, est en mesure de l’assurer.

    Dans l’immédiat, le gouvernement fait donc mine de croire que tout s’est passé de manière normale et a rejeté la demande de commission d’enquête parlementaire demandée par l’UMP (lire France Télévisions : la désignation de la PDG fait des vagues). Lors des questions d’actualité au gouvernement, mercredi 20 mai, le député Thierry Solère (UMP – Hauts-de-Seine) a ainsi interpellé la ministre de la culture et de la communication, Fleur Pellerin, sur la mascarade qui a conduit à cette nomination, mais la ministre a joué de la langue de bois et a applaudi la désignation de Delphine Ernotte, « une professionnelle reconnue de tous ». Sauf des professionnels de la télévision, où elle n’a pas la moindre expérience…

    https://www.dailymotion.com/video/x2qtyzb_france-televisions-thierry-solere-ump-denonce-l-opacite-de-la-p

    La fin de non-recevoir opposée par la ministre risque pourtant de ne pas mettre fin au scandale. Elle risque même de l’attiser encore un peu plus. Car, depuis que Mediapart a révélé les intrigues et irrégularités qui ont accompagné cette désignation, l’affaire ne cesse effectivement de faire des vagues de plus en plus violentes. D’abord, la presse, au début atone, a commencé à prendre la mesure de ce qui s’est joué, comme en témoigne l’enquête publiée par le magazine du Monde que nous évoquions tout à l’heure, sous le titre ravageur « Mauvaises ondes au CSA ». Mais beaucoup d’autres journaux sont désormais à l’unisson, reproduisant une dépêche AFP. Cette dépêche, on peut par exemple la consulter sur le site de L’Express, sous ce titre tout aussi ravageur : « France Télévisions : le CSA les doigts dans la crise ».

    Même si le gouvernement s’enferme dans le déni, l’affaire Ernotte risque de fonctionner comme une bombe à mèche lente. Et de jour en jour, elle risque d’empoisonner un peu plus le débat public.

    On va ainsi en reparler dès mardi puisque, à défaut d’une commission d’enquête parlementaire, l’UMP a au moins obtenu que le président du CSA, Olivier Schrameck, soit auditionné dès ce mardi par la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale. Mais on peut craindre dès à présent, sans grand risque de se tromper, que le rendez-vous ne se passe mal puisque, à chaque interpellation embarrassante, le président du CSA pourra se réfugier derrière le secret des délibérations instaurée par la loi. En clair, le huis clos, qui a si fortement favorisé les intrigues lors de cette procédure de nomination, générera une nouvelle onde de choc pour les députés, qui seront dans l’incapacité d’y voir clair dans cette obscure affaire.

    Dans l’immédiat, l’heure des intrigues et des jeux d’influence n’est donc toujours par révolue. Preuve décidément que la France est décidément encore bien loin de disposer d’une télévision publique libre et indépendante.

  • Mauvaises ondes au #CSA
    http://lemonde.fr/m-le-mag/article/2015/05/22/mauvaises-ondes-au-csa_4638312_4500055.html

    L’intrigant couronnement de Delphine Ernotte a même achevé de mettre le feu au collège du CSA, désormais scindé en deux camps. Par exemple, ce SMS reçu pendant la sieste, samedi 9 mai, à 15 h 14 : « En tout cas (et même si je choisis le silence), c’est utile que la presse continue de se poser des questions sur ce qui s’est passé. » Envoyé, de façon fort sympathique et fort anonyme, par l’un des huit conseillers du CSA dont on ne peut raisonnablement pas dévoiler l’identité car Olivier Schrameck a été limpide, au moins sur un point : il les a prévenus que si l’un d’eux est identifié comme ayant fait fuiter des infos sur les conditions de nomination de Delphine Ernotte, il saisira le parquet de Paris à des fins de poursuites judiciaires. Est-il, dès lors, peu galant de contredire Frédérique Bayre, conseillère en communication auprès d’Olivier Schrameck, quand elle qualifie l’ambiance actuelle de « très détendue » ?

    Le générique de fin est à lire sur le blog de Catherine Tasca, sénatrice et ancienne ministre de la culture et de la communication (2000-2002) : « Saura-t-on un jour pourquoi de brillants conseillers de l’ombre ont engagé toutes leurs forces et leurs réseaux dans cette campagne souterraine ? » Au téléphone, celle que le président Mitterrand surnommait « la lame » avait un peu de rab : « Ce qui me frappe le plus, c’est que la mission de France Télé n’a pas pesé dans le choix final. Il n’y a pas de vision. Delphine Ernotte est sûrement compétente sur le plan managérial mais on ne s’improvise pas pilote d’un tel paquebot (10 000 ­salariés, 2,7 milliards d’euros de budget) avec des enjeux culturels de cette importance. Je sais qu’il y a eu des tractations. On nomme des gens parce qu’ils ont des réseaux mais on ne se pose pas la question de la compétence. Il y a un patron du CSA qui manœuvre et qui semble avoir assez peu de considérations pour les autres conseillers, qui doivent suivre. Je me suis intéressée à la nomination de Mathieu Gallet. L’unanimité affichée par le collège est fausse. Il a fallu ­revoter. Olivier Schrameck a recommencé avec Ernotte. »

    Cet article est hallucinant. #entre_soi #technocratie #audiovisuel_public (cc @sparf)

    France Télévisions : la justice va être saisie du scandale Ernotte | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/250515/france-televisions-la-justice-va-etre-saisie-du-scandale-ernotte

    À l’origine de la procédure qui a permis de mettre au jour la partie France Télévisions du scandale Bygmalion, Jean-Jacques Cordival, responsable du SNPCA-CGC, a indiqué à Mediapart qu’il engageait « un recours judiciaire visant à contester les invraisemblables conditions de “sélection” concernant la présidence de France Télévisions ». L’affaire devient de plus en plus embarrassante pour le CSA.

  • France Télévisions : soupçons de plagiat sur le projet de Delphine Ernotte
    http://ecrans.liberation.fr/ecrans/2015/05/17/france-televisions-soupcons-de-plagiat-sur-le-projet-de-delphine-e

    Une longue enquête de Mediapart sur l’opaque nomination de la nouvelle présidente de France Télévisions par le CSA souligne des similitudes entre son projet gagnant et celui de l’un de ses concurrents déçus, Didier Quillot. Source : Libération

  • Delphine Ernotte-Cunci à France Télévisions : un projet de manager - Libération
    http://ecrans.liberation.fr/ecrans/2015/04/24/delphine-ernotte-cunci-a-france-televisions-un-projet-de-manager_1

    En dehors de la chaîne info, le projet numérique n’est guère plus explicite. Il doit se trouver « au coeur de l’offre », il peut déboucher sur « des marques ou des univers numériques », il doit permettre une « interaction » avec les téléspectateurs… Des poncifs qui tiennent en moins d’une page sur les 30 que compte le rapport. Normal quand le numérique pèse encore moins de 3% du budget total de France Télé. Les professionnels du secteur attendaient des engagements forts, ils devront attendre.