person:denis mercier

  • Comment l’Otan se prépare aux guerres du futur
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2018/03/30/pour-la-guerre-de-demain-la-ressource-strategique-est-la-donnee_5278849_3214

    Titre modifié. L’original, Pour la guerre de demain, la ressource stratégique est la donnée, lisible dans l’url est beaucoup plus explicite au vu de ce que l’on peut lire avant le #paywall

    Pour une alliance de 29 pays, de nombreuses questions politiques se posent, avant même d’évoquer les craintes suscitées par les robots tueurs. Que faire des données, en grande partie classifiées, que les nations donnent à l’Alliance ? Si nous utilisons des datas prises dans l’environnement public pour notre renseignement, comment les recueille-t-on ? Peut-on développer des algorithmes en contractualisant avec des sociétés privées ? Manipuler les données pour obtenir des résultats militaires ?

    Dans l’OTAN, on n’a jamais posé la question de la propriété des données. Il faut le faire aujourd’hui. Par exemple, un Rafale français produit des données, mais l’armée de l’air n’est pas propriétaire de la manière dont elle les traite. Le problème se pose aussi pour les pays qui ne sont pas souverains et achètent des matériels étrangers…

    • L’intelligence artificielle aidera à prendre les bonnes décisions, estime le général Denis Mercier, à la tête du commandement suprême allié pour la transformation de l’OTAN.

      Le général Denis Mercier est, depuis 2015, à la tête du commandement suprême allié pour la transformation (SACT) de l’OTAN. Basé à Norfolk aux Etats-Unis, il est responsable des moyens futurs de l’Alliance, tandis que le commandement suprême allié en Europe (Saceur) conduit les opérations et les exercices depuis Mons, en Belgique. Dans l’entretien qu’il a accordé au Monde samedi 24 mars, le général explique comment l’OTAN se prépare à intégrer les technologies du big data et de l’intelligence artificielle (IA).

      En prévision des guerres futures, comment appréhendez-vous l’intégration des nouvelles technologies – intelligence artificielle, 3D… ?

      Ces technologies changent considérablement la manière dont les militaires vont aborder les futurs conflits parce qu’elles changent tout simplement notre monde, et toutes les grandes organisations. La ressource stratégique, autour de laquelle doivent tourner les débats de l’OTAN, c’est la donnée. On le voit avec Facebook [et le débat sur l’extraction des données privées]. Et on ne fera jamais d’intelligence artificielle sans des données.

      Pour une alliance de 29 pays, de nombreuses questions politiques se posent, avant même d’évoquer les craintes suscitées par les robots tueurs. Que faire des données, en grande partie classifiées, que les nations donnent à l’Alliance ? Si nous utilisons des datas prises dans l’environnement public pour notre renseignement, comment les recueille-t-on ? Peut-on développer des algorithmes en contractualisant avec des sociétés privées ? Manipuler les données pour obtenir des résultats militaires ?

      Dans l’OTAN, on n’a jamais posé la question de la propriété des données. Il faut le faire aujourd’hui. Par exemple, un Rafale français produit des données, mais l’armée de l’air n’est pas propriétaire de la manière dont elle les traite. Le problème se pose aussi pour les pays qui ne sont pas souverains et achètent des matériels étrangers qui génèrent des datas.

      Vous avez récemment présenté ces enjeux au Conseil de l’Atlantique nord…

      Mon commandement a organisé, jeudi 22 mars, un séminaire sur l’intelligence artificielle, pour les ambassadeurs et le secrétariat général l’OTAN. Nous avons fait venir Sophia le robot, et son concepteur. Selon les spécialistes de l’IA qui sont intervenus, l’enjeu immédiat, pour nous, est de comprendre que ces technologies sont déjà là, mais que nous ne les utilisons pas. La réunion a soulevé de nombreuses questions éthiques. Les machines vont-elles nous échapper ? Je ne pense pas. Les machines doivent nous aider à mieux assurer les valeurs de l’OTAN, à éviter une crise, à faire baisser la tension, en vue de la stabilité du monde.

      Le prochain exercice Trident Juncture, qui sera un des plus importants de l’OTAN avec plus de 35 000 soldats, en Norvège, va nous permettre de tester une vingtaine de technologies. Nous allons faire de l’impression 3D de pièces, tester des systèmes robotisés de protection de bases, de gestion de la logistique, de mesure du niveau de stress des soldats…

      L’erreur serait que chacun des pays de l’OTAN développe ses programmes seul, ce qui posera à terme des problèmes d’interopérabilité technique, éthique et politique. Dans ce cadre, nous pensons qu’il ne faut pas opposer l’homme et la machine. Pour nous, le sujet est comment la machine aide l’homme à être meilleur que l’homme tout seul.

      Concrètement, quelles seront les conséquences pour une arme, un futur char, un centre de commandement ?

      Il y a quelques années, des chercheurs ont appris à un ordinateur à jouer aux échecs en entrant dans sa mémoire les millions de combinaisons des jeux existants, et il a été capable de battre le champion du monde. Plus récemment, une machine à qui on avait simplement appris à jouer, sans lui injecter les données, a atteint le meilleur niveau mondial en quatre heures. Nous pouvons faire de même avec le système de guerre électronique d’un bateau, d’un avion, d’un char.

      L’intelligence artificielle permet d’apprendre à un système à reconnaître des choses et à s’adapter seul aux situations, à interagir avec d’autres machines et à bénéficier de la compréhension d’une machine tierce grâce aux données. On peut apprendre à un capteur d’images à reconnaître un mouvement qu’il considérerait comme anormal. Cela va changer la manière dont on peut concevoir les opérations militaires.

      Comment ?

      Les directives militaires descendent en cascade jusqu’au soldat, au pilote, au marin. La révolution numérique ne consiste pas à rendre ces ordres plus fluides par la digitalisation, mais à repartir du soldat : on va réfléchir aux données dont il a besoin pour que, lorsqu’il identifie une information, elle aille alimenter un cloud, qui permette ensuite par exemple de désigner une cible, et en fonction du niveau de décision choisi au préalable, quelqu’un d’autre ouvrira le feu.

      Prévenir les crises, cela exige un renseignement nourri par le big data ?

      Le premier qui a trouvé que les petits hommes verts présents dans le Donbass étaient des soldats russes est un chercheur polonais, pour l’Atlantic Council, qui a utilisé une capacité à scanner l’environnement public avec des logiciels de reconnaissance faciale, et qui a déterminé que ces hommes posaient peu de temps plus tôt en Tchétchénie en tenue de militaires russes devant leur char. Le renseignement militaire n’a pas pu faire cela car il n’a pas utilisé ces technologies.

      Nous produisons depuis longtemps un document qui nous donne les tendances stratégiques pouvant conduire à de futures crises, dans les champs environnementaux, humains, politiques. Les états-majors effectuent encore ce travail de synthèse à la main. Les technologies du big data seront capables de détecter des signaux précurseurs impossibles à voir aujourd’hui. Google a prouvé qu’en exploitant simplement les recherches Internet de personnes sur les symptômes d’une maladie, il était possible d’anticiper de plusieurs semaines les contours d’une épidémie. Je traduis cette anticipation en termes militaires.

      Ces technologies nous permettront d’être meilleurs en matière de renseignement, d’avoir des outils de prédiction, et en retour d’apprécier la façon dont est reçu le message stratégique de l’OTAN, ce qui est important pour sa capacité de dissuasion. Le prédictif ne doit pas faire peur s’il s’agit de donner plus de moyens d’anticiper à nos décideurs.

      Quel sera l’impact dans la façon dont l’OTAN planifie l’acquisition de nouveaux armements ?

      La directive politique fixée à l’organisation de l’OTAN est de pouvoir mener de front deux opérations majeures et six petites opérations. Les chefs militaires traduisent cela en besoins d’équipement, jusqu’aux munitions, aux niveaux d’alerte des compagnies… Demain, si l’on traite les données des 29 pays [par exemple celles qui figurent dans les lois de programmation militaire sur les matériels, les plans de maintenance, etc.] et si l’on ajoute de l’IA, on fera apparaître très rapidement les déficiences logistiques, des doublons ou des inadaptations qu’on ne pouvait pas déceler, dans tel ou tel plan de campagne. L’essentiel est d’accroître la réactivité du processus de décision de l’OTAN.

      Pour employer les systèmes d’armes autonomes que vous pourrez proposer, quelles décisions politiques doivent prendre les alliés ?

      Les forces sont apportées par les nations, et pour les engager il faut une décision du Conseil de l’Atlantique nord. Le contrôle politique est essentiel et demeurera.

      Derrière, il y a plusieurs sujets. Si nous avons des forces militaires très réactives, nous devons être capables d’apporter au politique l’évidence de l’émergence d’une crise, pour lancer des préparatifs. Le système doit fournir des données fiables pour prendre la bonne décision. De même, décider d’utiliser davantage des pièces détachées imprimées en 3D exige d’être sûr du fichier contenant les normes de la pièce. Nous allons organiser un premier brainstorming au printemps sur ce sujet, en utilisant une technologie de « block chain » pour assurer la traçabilité des données. Cette technologie s’applique à de nombreux domaines, comme l’identification des forces amies et ennemies.

      Nous travaillons aussi sur les effets interarmées [joint effects] – la combinaison d’un tir de munition, d’une attaque cyber, d’une action dans l’environnement médiatique… Pour que plusieurs alliés les traitent [l’un d’eux va détecter, un autre transférer la donnée, etc.], il faut d’abord qu’ils établissent une confiance réciproque.

      La place de l’homme dans la décision est un autre sujet. Par exemple, certains pays utilisent les réseaux informatiques de l’OTAN comme réseaux nationaux. Des systèmes d’IA peuvent détecter une attaque, et, à partir d’un certain niveau de gravité, couper directement ces réseaux. Cela fait sens, car le temps de réaction ne doit pas excéder quelques secondes. Mais un pays peut-il accepter que son équipement soit à terre ? Et la machine peut-elle décider pour nous, si par ailleurs nous avons besoin de ce réseau pour conduire des opérations ?

      Dans ces situations, nous n’aurons pas le temps de rassembler les ambassadeurs de 29 pays. Le niveau des menaces cyber exige aujourd’hui ce niveau de réactivité. Des décisions politiques doivent intervenir, en amont, pour donner ou non la responsabilité au commandement militaire opérationnel.

      Tout cela sert-il la domination technologique américaine ?

      Notre sujet est de préserver l’interopérabilité entre nos armées. Pour cela, il faut que les pays avancent à des rythmes compatibles. Beaucoup de pays de l’OTAN n’ont pas la capacité de fabriquer un avion ou un char lourd. Par contre, ils peuvent avoir une start-up géniale. Nous voulons les intégrer dans un réseau au service de l’Alliance. Au lieu de concevoir un système otanien, américain ou autre, qui s’impose aux nations membres, nous développons une norme pour agréger des systèmes d’armements différents, créer des autoroutes entre eux.

    • #merci

      #OTAN #Allied_Command_Transformation

      Le premier qui a trouvé que les petits hommes verts présents dans le Donbass étaient des soldats russes est un chercheur polonais, pour l’Atlantic Council, qui a utilisé une capacité à scanner l’environnement public avec des logiciels de reconnaissance faciale, et qui a déterminé que ces hommes posaient peu de temps plus tôt en Tchétchénie en tenue de militaires russes devant leur char. Le renseignement militaire n’a pas pu faire cela car il n’a pas utilisé ces technologies.

      Bizarre que n’apparaisse pas les problèmes de leurre. L’IA à la recherche de signaux faibles devrait être assez sensible à des intoxications, la maskirovka spécialité soviétique renommée dont a hérité l’état successeur.

      Sans trop de surprises, la bureaucratie otanienne revendique une autonomie de décisions (on y est contraint par le raccourcissement des délais…) Et on appréciera le superbe bois dont est faite la dernière réponse.

  • NATO Ratchets Up Missile Defense Despite Russian Criticism - The New York Times
    http://www.nytimes.com/2016/05/06/world/europe/nato-russia-poland.html

    NATO’s European missile defense system goes live on Thursday when a base in Romania becomes operational. The next day, Poland is scheduled to break ground on its NATO missile-defense base.

    The decision by the United States and its allies in Eastern Europe to proceed with ballistic missile defense in the face of increasingly loud Russian criticism is an important stage in the alliance’s new stance toward Moscow.

    Those deployments will be coupled this spring with major military exercises in Poland and the Baltics, with significant American participation and a beefed-up rapid reaction force of up to 5,000 troops.

    Altogether, said Derek Chollet, a former United States assistant secretary of defense for international security affairs, “There will be a quite robust display of military power in Europe and allied resolve, and hopefully Moscow will see it for what it is, an alliance improving its capabilities.
    […]
    Talk of “strategic partnership” is gone; instead, there are calls to abandon the NATO-Russia Founding Act of 1997, which spoke of shared values and a commitment to peace. There is less emphasis on finding “common ground” with Russia than on setting clear limits.

    The intention in Warsaw is to move from “reassurance” of eastern NATO allies to “deterrence” of Russia. That means more troops and equipment, longer deployments, bigger exercises and a “persistent” presence of NATO and American troops in countries like Poland and the Baltics.
    […]
    How will Russia react? President Vladimir V. Putin views NATO as encircling Russia to limit its influence. Moscow argues that the only possible target of NATO’s missile defenses is Russia, now that Iran has agreed to limit its nuclear program.

  • Bye bye #Breedlove !

    SHAPE | U.S. Army General Scaparrotti - 18th #SACEUR
    https://www.shape.nato.int/2016/us-army-general-scaparrotti-18th-saceur

    NATO’s 18th Supreme Allied Commander Europe (SACEUR), General Curtis M. Scaparrotti, assumes command of Allied Command Operations (ACO) from General Philip M. Breedlove at Supreme Headquarters Allied Powers Europe (SHAPE) today.
     
    Military members and civilians from across the 28-nations attended the ceremony, highlighting the continuing unity and solidarity of the military alliance at SHAPE, which celebrated its 65th anniversary in April.

    Hello #Scaparrotti !

    SHAPE | Supreme Allied Commander Europe (SACEUR)
    https://www.shape.nato.int/saceur-2

    General Curtis M. Scaparrotti is a native of Logan, Ohio, graduated from the United States Military Academy, West Point, in 1978 and was commissioned as a Second Lieutenant in the U.S. Army.
     
    A career infantry officer, General Scaparrotti most recently served as Commander, United States Command / Combined Forces Command / United States Forces Korea. Before that he was the Director Joint Staff. Prior to his tour with the Joint Staff, General Scaparrotti served as Commander, International Security Assistance Force Joint Command and Deputy Commander, U.S. Forces – Afghanistan the Commanding General of I Corps and Joint Base Lewis-McChord, and the Commanding General of the 82nd Airborne Division.

    • Highlights of the ceremony included a flyover of four F-16s from the Belgian Air Force in honour of General Breedlove, who is also an F-16 pilot. At the end of the ceremony, eight paratroopers from Allied nations, including the Vice Chief of Staff, French Lieutenant General Michel Yakovleff, landed on the parade field. Each paratrooper carried a flag representing a different aspect of NATO: the host nation of Belgium, NATO, ACO, and Allied Command Transformation (ACT), France in honour of French General Denis Mercier, Supreme Allied Commander Transformation, the European Union, NATO Special Operations Headquarters, and the United States of America in honour of Generals Breedlove and Scaparrotti.
      […]
      To view photos from the change of command ceremony, please visit the SHAPE Flickr Change of Command Album.

    • L’accueil de Scaparrotti par Sputnik News

      NATO’s New Commander Gets Off on the Wrong Foot With Russia
      http://sputniknews.com/politics/20160505/1039112949/russia-nato-scaparrotti.html

      Scaparrotti, handpicked by President Barack Obama to lead the North Atlantic Alliance, singled out Russia as the first of four threats to US and NATO security interests in his written testimony to the US Senate Armed Services Committee. The other three comprise terrorism, migrant and refugee flows, as well as “the collective threats to Israel.

      The general also noted that dialogue and security cooperation with Moscow “should remain limited” until Russia supposedly adheres to international norms.
      The US and some of its allies blame Russia for the Ukrainian civil war, although Moscow is not a party to the conflict and has instead played a major role in pushing forward the fragile peace process. Unsurprisingly, Scaparrotti is in favor of sending weapons to Kiev – a move that Russia and Germany have long said would only makes things worse.

      During a ceremony at NATO’s Supreme Headquarters Allied Powers Europe, Scaparrotti noted that, “We face a resurgent Russia and its aggressive behavior that challenges international norms.” The general also mentioned that NATO needs to be ready to “fight tonight if deterrence fails.

  • Deux raids aériens israéliens sur la bande de Gaza
    Le Monde.fr avec AFP | 11.02.2014
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/02/11/deux-raids-aeriens-israeliens-sur-la-bande-de-gaza_4363899_3218.html

    L’aviation israélienne a mené deux raids dans la nuit du lundi 10 au mardi 11 février dans la bande de Gaza, qui n’ont pas fait de victime. La première attaque s’est produite près du camp de réfugiés de Nuseirat dans le centre de la bande de Gaza et a visé un camp d’entraînement des brigades Ezzedine Al-Qassam, la branche armée du Hamas, au pouvoir à Gaza.

    ““““““““““““““““““““““““““““““““““““
    Était-ce pour procurer "une expérience très forte" au commandant de l’Armée de l’Air française, le général Denis Mercier ?
    “““““““““““““““““““““““““““““““““““““
    La France en visite dans les bases aériennes de Tsahal
    Publié le : février 17, 2014 `
    http://tsahal.fr/2014/02/17/la-france-en-visite-dans-les-bases-aeriennes-de-tsahal

    Le commandant de l’Armée de l’Air française, le général Denis Mercier, a atterri la semaine dernière en Israël. Au cours de sa visite, il a rencontré le commandant de l’Armée de l’Air israélienne, le général de division Amir Eshel, s’est rendu dans les bases aériennes de Tsahal et a même participé à un vol. Venez en apprendre plus sur cette coopération franco-israélienne.

    La visite du général Denis Mercier a été l’occasion de rencontres avec le général de division Amir Eshel et d’entretiens concernant les défis quotidiens présents au Moyen-Orient. La coopération existante ainsi que les intérêts communs entre les deux puissances aériennes ont également été évoqués. Le commandant de l’Armée de l’Air a pu décoller à bord d’un avion F-15L de la flotte israélienne et a déclaré : “c’est un grand avion doté de beaucoup de puissance. C’était une expérience très forte de voler avec pour la première fois.”

    #collaboration_franco-israélienne