De Farage à la métaphysique
▻https://www.dedefensa.org/article/de-farage-a-la-metaphysique
Métaphysique du populisme
Le Wikipédia de Gilad Atzmon nous informe qu’il s’agit d’un saxophoniste britannique de jazz de bonne stature et avec une discographie étoffé, né en Israël (il a abandonné sa nationalité), petit-fils d’un des chefs de l’Irgoun, juif bien entendu et proche d’Israel Shamir c’est tout dire ; ayant croisé et apprécié Dieudonné et Alain Soral, c’est encore plus “tout dire”... C’est dire enfin qu’il s’agit, à côté du jazzman, d’un personnage comme on dit dans les tribunes de la presseSystème, “sulfureux” : antisioniste, dénoncé comme antisémite ce qu’il récuse, et ainsi de suite...
Ce qui nous intéresse est hors de toutes ces polémiques dont on sait combien ellesd sont, si l’on s’attache trop à elles, à la fois déstabilisantes et déstructurantes, aussi bien pour ceux qui les manient que pour (...)
]]>En fait cela fait un moment (quelques jours) que je me pose cette question.
Et si l’anti-antisionnisme n’était pas un antisémitisme ?
Je m’explique. Par exemple, je considère que Dieudonné est un abruti fini (pour base de ce jugement qui est moins péremptoire qu’on ne croit, je prends son sketch où il fait remettre je ne sais quelle récompense à Robert Faurisson par une personne habillé en détenu de camps de concentration nazi). Est-ce que cela fait de moi une personne raciste ? Non, dans la mesure où, évidemment, (pitié !), je considère que la stupidité de Dieudonné a à avoir avec sa bêtise crasse et est sans relation aucune avec le fait qu’il est Noir. Et à vrai dire si je m’empêchais de penser ou d’écrire que Dieudonné est un peigne-cul au motif qu’il est Noir et que je ne voudrais pas paraître raciste, cela ferait de moi, au contraire, un raciste, un raciste honteux.
Or, je constate, plus ou moins souterrainement, que les motivations étatiques à ne pas condamner la politique délétère d’Israël sont en fait l’effet d’une gêne et d’une mauvaise conscience internationales. On ne peut pas condamner la politique d’Israël (qui est pour ainsi dire génocidaire du peuple palestinien) au motif que toutes les puissances occidentales ont une dette morale inavouable vis-à-vis des Juifs à cause de la destruction des Juifs d’Europe par les Nazis (et ce n’est pas la même dette, le même remords ou la même culpabilité selon les pays, mais c’est toujours de la mauvaise conscience). En s’empêchant ce qui devrait être naturel, couler de source même, les preuves sont suffisamment nombreuses (à savoir condamner la politique d’Israël, singulièrement depuis 1995, depuis l’assassinat d’Yitzhak Rabin, dont il est tout à fait raisonnable de penser, c’est la thèse d’Amos Gitaï dans _Les Derniers Jours d’Yitzhak Rabin, que l’actuel Premier Ministre israëlien en porte la très lourde responsabilité), donc en ne se permettant pas cette pensée claire au motif d’une mauvaise conscience historique, cela revient à ne pas condamner cette politique parce qu’on ne peut pas décemment dire du mal de Juifs. C’est donc un raisonnement antisémite. Trempé dans la honte.
Et il est particulièrement tordu.
Attention, je ne fais pas d’Yitzhak Rabin un saint, tant s’en faut, ni des accords d’Oslo l’alpha et l’oméga de ce que devraient être les relations entre Palestiniens et Israéliens. En revanche l’assassinat d’Yitzhak Rabin semble marquer un point de non retour dans ce qui devrait être unanimement condamné dans la politique d’Israël, justement parce que c’est une relance sioniste.
Si je me trompe, et je pense la chose possible, et que justement vous pensez que je me trompe j’aimerais que vous l’exprimiez sans violence excessive, je m’engage à la même courtoisie, dans le cas présent j’essaye de comprendre, si possible avec l’aide de toutes et tous ici, ce qui me taraude depuis quelques jours.
]]>Précisions concernant le rassemblement contre l’antisémitisme et son instrumentalisation du 19 février 2019 à Ménilmontant - Paris-luttes.info
▻https://paris-luttes.info/precisions-concernant-le-11745
▻https://paris-luttes.info/home/chroot_ml/ml-paris/ml-paris/public_html/IMG/arton11745.jpg?1551398367
Intervention d’un juif communiste sur la question de la prise en compte de l’antisémitisme dans nos luttes et milieux au rassemblement contre l’antisémitisme et son instrumentalisation du 19 février 2019 à Ménilmontant. (...)
Si je suis ici, c’est parce que je suis en colère. Contre qui ? Je suis en colère d’abord contre les antisémites, et tous les racistes. Vous allez me dire « ça mange pas de pain », oui c’est vrai.
Je suis en colère aussi contre l’instrumentalisation de l’antisémitisme. Vous allez me dire « ha ça tombe bien, c’est exactement le titre de ce rassemblement ! ». Super ! Alors je suis au bon endroit, je devrais me sentir soulagé, content d’être avec ces personnes et ces orgas avec qui nous allons pouvoir construire un formidable front contre l’antisémitisme ! Pourtant, ce n’est pas le cas, j’ai la boule au ventre en venant ici. Pourquoi ? Parce que ce soir, la majorité des miens ne sont pas ici. Alors que le gouvernement, par son instrumentalisation raciste et sécuritaire de l’antisémitisme et sa politique de casse sociale entretient le terreau d’un ressentiment populaire facilement exploité par les entrepreneurs antisémites, mes frères et sœurs sont Place de la République. Pourquoi ?
Je crois qu’une majorité de juifs se représentent la gauche antiraciste comme leur ennemi et je vois au moins trois raisons qui viennent expliquer cela :
La première, c’est que la gauche ne croit pas les juifs. Plus rapide pour dénoncer l’instrumentalisation de l’antisémitisme que l’antisémitisme en lui même alors qu’il est en augmentation. Quand des juifs parlent d’une augmentation de 74 % comme on le voit dans les médias récemment, la gauche répond « mais que recouvre les réalités de ce chiffre ? », « les médias mentent, le gouvernement instrumentalise les juifs », « non c’est pas 74 mais 52 % ». Alors que tout le monde sait que tous les racismes augmentent, la gauche antiraciste ne nous croit pas quand nous disons simplement « nous vivons de plus en plus de racisme ». Au mieux on nous dit « oui, mais c’est moins que l’islamophobie », « on parle tout le temps de vous ». J’ai entendu ce soir beaucoup de paroles contre la hiérarchisation des racismes pourtant quand on s’exprime en tant que juif sur le racisme dans la gauche, on nous discrédite d’emblée si on ne commence pas par « nous ne sommes pas ceux qui vivons le plus de racisme ». Imaginez un seul instant deux personnes débattant de qui des rroms ou des asiatiques sont les plus opprimés ? Quelle absurdité ! Voilà un bon moyen pour affaiblir toutes les luttes contre le racisme ! La concurrence victimaire, la concurrence des mémoires nous affaiblit tous !
La deuxième raison, c’est la notion problématique de « philosémitisme d’État ». Quand je discute avec quelqu’un qui me parle de philosémitisme d’État, je lui demande qu’est-ce que c’est ? Je reçois des réponses qui s’inscrivent à l’intérieur d’un large spectre de confusion. À une extrémité de ce spectre on me dit : l’État instrumentalise la lutte contre l’antisémitisme pour mieux taper sur les musulmans ou comme aujourd’hui les gilets jaunes. Dans ce cas là, je dis d’accord c’est vrai, l’État fait mine de se préoccuper des juifs alors qu’il s’en sert comme bâton pour mieux taper sur le musulman ou le mouvement social. Mais puisqu’au fond, il s’en bat les reins des juifs et nous utilise en faisant du même coup monter les tensions contre nous, pourquoi ne pas tout simplement appeler ça de l’antisémitisme ? A l’autre bout de ce spectre, on me dit « philosémitisme d’État parce que les juifs sont privilégiés, regarde le diner du CRIF, regarde la banque Rothschild, regarde Israël, regarde la criminalisation de l’antisionisme », certains vont même jusqu’à parler de « privilège juif ! ». Là je dis, mon pauvre, dans quelle monde, dans quelle réalité historique tu vis ? C’est carrément craignos comme croyance. Donc, même si on peut se comprendre, pourquoi utiliser une notion qui conforte les préjugés antisémites qui dit que les juifs sont du côté du pouvoir ?
La troisième raison, c’est ce que j’appelle l’injonction géopolitique.
Vous savez, quand on est juif évoluant dans la gauche antiraciste, on rase les murs. On préfère dire qu’on est vegan plutôt que dire qu’on mange casher. Pourquoi ? Parce qu’en ramenant la soi-disante épineuse « question juive » on va nous faire chier ! Très souvent, quand je rencontre un militant de la gauche antiraciste, arrive fatalement le moment ou il me demande avec un regard de travers « et tu penses quoi du conflit israélo-palestinien ? », sous entendu « tu serais pas un peu sioniste sur les bords ? ». En fait c’est ça : il faut d’abord se justifier d’être antisioniste pour pouvoir fréquenter la gauche, alors que comme moi, très peu de juifs ont une histoire en commun avec Israël ! Ma mère est marocaine, mon père égyptien, j’ai grandi en France, c’est quoi ce délire ? Est-ce qu’il vous viendrait à l’esprit en rencontrant un arabe de lui demander son avis sur la politique coloniale de l’Arabie Saoudite vis-à-vis du Yémen ?
En réalité, la gauche antiraciste semble beaucoup plus préoccupée par les questions d’#antisionisme que d’antisémitisme. Et ainsi, elle trie les juifs ! Les juifs antisionistes avec qui il faut s’allier, et les juifs sionistes qu’il faut combattre ! Il y a donc les bons juifs et les mauvais !
Vous savez, l’antisémite, lui, est beaucoup plus tolérant, il ne fait pas la distinction entre un juif sioniste et antisioniste, ils sont juifs pareils pour lui !
Gabriel et Aryeh Sandler, trois et six ans, filles et fils de Jonathan Sandler ainsi que Myriam Monsonégo, huit ans – les victimes de la tuerie antisémite devant l’école de Ozar Hatorah à Toulouse étaient-ils sionistes ? Ce n’est pas la question !!
Tout aussi absurde : Abel Chennouf, Mohamed Legouad et Imad Ibn Ziaten – tués pendant le même attentat étaient-ils sionistes ? Ce n’est pas la question !!
Si, ce soir, la gauche #anti-raciste déclare vouloir lutter contre l’antisémitisme, il va falloir cesser la solidarité sélective, sinon il ne s’agit pas de lutte contre le #racisme vécu par les juifs mais d’une utilisation de la lutte contre l’antisémitisme à d’autres fins.
Merci pour votre écoute. »
Précisions
Dès la première phrase de mon intervention qui contient deux mots en hébreu, j’entends « ha, ça commence bien » dans la tribune derrière moi. Dans le public, ça hue, j’entends « Provocateur ! Sioniste ! ». Mon intervention terminée, je rends le micro et fais quelque pas pour reprendre mes esprits, sortir de la stupeur de ce moment bizarre. Je me fais assaillir par des gens qui veulent débattre, des gens qui veulent prendre mon numéro, des gens pas d’accord, des gens venus me soutenir. Puis j’entends ma camarade en train de parler. Plusieurs personnes hurlent pour couvrir sa voix et tentent de lui arracher le micro des mains, dans le public également « Ta gueule ! Ferme ta gueule, provocatrice ! » même si on entend aussi quelques applaudissements. Elle termine sa prise de parole par « et si ça bouge dans la tête des gauchistes et bien Mazal Tov comme on dit chez moi ! ».
Le micro à peine rendue, une femme vient la voir : « j’ai beaucoup apprécié ce que t’as dis mais je voudrais te dire quand même.... les juifs sont un groupe fermé ». Une deuxième : « je voudrais te poser une question, tu as dit "chez moi" mais c’est où ? c’est pas en France ? c’est en Israël ? ». (...)
]]>A la recherche de la Longitude
▻https://www.franceinter.fr/emissions/sur-les-epaules-de-darwin/sur-les-epaules-de-darwin-21-octobre-2017
« Toute traversée, aujourd’hui, était dangereuse, parce que les rares cartes de navigation existantes étaient vagues et incertaines au point d’être inutiles. Et il n’y avait absolument aucun moyen de déterminer la longitude.
‘Trouve un moyen de déterminer la longitude, et tu es l’homme le plus riche du monde’ lui avait dit son vieux maître, Alban Caradoc. ‘La Reine, Dieu la bénisse, te donnera 10 000 livres et un duché pour la réponse à l’énigme. Les Portugais te donneront plus encore – un galion empli d’or. Et les Espagnols t’en donneront 20 ! Hors de vue de la Terre, tu es toujours perdu, mon Garçon... »
James Clavell. Shogun
« [John Harrison] réussit, contre toute attente, à utiliser la quatrième dimension – le temps – pour relier des points sur un globe à trois dimensions. Il arracha aux étoiles le pouvoir de localisation sur terre et enferma le secret dans une montre de poche. »
Dava Sobel. Longitude
« Zéro degré de Longitude, le centre du temps et de l’espace, littéralement le lieu où l’Est rencontre l’Ouest. […] Etant donné que le temps est Longitude, et que la Longitude est temps, l’ancien Observatoire Royal est aussi le gardien des douze coups de minuit. Le jour commence à Greenwich. »
Dava Sobel. #Longitude
]]>Comment nous sommes redevenus cannibales - Libération
▻http://www.liberation.fr/debats/2018/05/23/comment-nous-sommes-redevenus-cannibales_1652141
Il faut se rendre au musée de l’Homme, à Paris, et suivre l’anthropologue suisse, Mondher Kilani, auteur du Goût de l’autre (Seuil), dans l’exposition consacrée à la femme et à l’homme de Néandertal pour comprendre qu’il y a quelque chose de cassé dans notre chaîne alimentaire et découvrir que nous sommes tous des Néandertaliens, donc d’ex-cannibales qui se demandent aujourd’hui s’ils peuvent rester carnivores. L’auteur démonte dans cet ouvrage la notion même de cannibalisme en partant de ces hommes primitifs, qui mangeaient leurs semblables, pour arriver à ses contemporains plantés devant leur assiette de viande en se demandant : « Que faire ? »
BUSTES SIMIESQUES
En parcourant rapidement l’histoire de l’humanité, la femme et l’homme de Néandertal vivaient il y a 400 000 ans en Europe, au Moyen-Orient ou en Asie, et pratiquaient le cannibalisme, pense-t-on. Longtemps, il a fallu, pour cette raison, les éloigner de l’Homo sapiens, c’est-à-dire de nous, en les faisant ressembler à de grands singes pas très intelligents avec des orbites enfoncées et une mâchoire proéminente. La génétique avançant, nous avons dû admettre que nous avions des gènes en commun, entre 1 % et 3 % pour chacun d’entre nous. Il faut donc les réintégrer dans la famille des Homo sapiens et les laver des accusations mal fondées voire diffamatoires.
« Néandertal l’Expo » (1) retrace ce parcours en partant « du » crâne, pas une reproduction, mais « le » crâne de cet homme de Néandertal, en poursuivant avec des portraits et des bustes simiesques du XIXe siècle quand l’imagination des chercheurs les guidait, pour finalement, dans la dernière salle de l’exposition, se retrouver face à une femme habillée d’un blue-jean et cardigan bleu Agnès b., qui passerait inaperçue place du Trocadéro, où se trouve le musée de l’Homme. Si « elle » n’avait pas disparu il y a 35 000 ans.
La réintégration des Néandertaliens dans la famille de l’homme moderne suppose que l’on porte un autre regard sur le cannibalisme. L’incertitude prévaut aujourd’hui quand il s’agit de l’évoquer. La lecture du cartelde l’exposition présentant des os entaillés et brûlés, retrouvés dans la grotte de Krapina (Croatie), montre que le sujet est désormais traité avec d’énormes pincettes : « La présence sur plusieurs ossements de stries faites par un couteau en pierre et de traces de calcinations […] suscite la controverse. Ces traces résulteraient d’un traitement complet des corps, désarticulés et décharnés intentionnellement dans le but d’en prélever la chair », est-il écrit.
Longtemps le cannibalisme a permis de tracer une frontière entre l’autre et nous, « le sauvage » et « le civilisé », « le primitif » et « l’être évolué », ou entre celui qui ne sait pas que manger son prochain « c’est pas bien », et celui qui a intégré le tabou.
« FÉTICHISME »
Le combat en réhabilitation, mené depuis des années par Marylène Patou-Mathis, directrice de recherches au CNRS et co-commissaire de l’exposition, est terminé : la femme et l’homme de Néandertal font partie de la famille des humains (2).
Pour Kilani, ces frontières n’ont pas grand sens puisqu’il s’agit avant tout de projections de celui qui construit un discours scientifique. Il a lui même franchi la borne qui sépare le sauvage, supposé anthropophage, de l’homme civilisé. Un jour, en 1984, le jeune docteur en anthropologie, il a alors 36 ans, se trouve dans la région de Sepik, en Papouasie-Nouvelle-Guinée en compagnie d’un « ancien », un sage nommé Laplap. Alors qu’ils cheminent, ce dernier lui demande si ses ancêtres venus de l’autre côté de la planète n’avaient pas ingéré les siens. Berbère, originaire de Tunisie, il a les yeux un peu bridés et pourrait être, pour son interlocuteur, un descendant des soldats japonais qui auraient pratiqué l’anthropophagie dans l’île pendant la Seconde Guerre mondiale. « La question était d’autant plus surprenante que je m’étais justement attelé à l’examen des catégories de l’anthropologie comme la magie, le fétichisme, le mythe ou la rationalité à travers lesquelles la discipline appréhendait alors les sociétés dites primitives. C’était un travail qui accompagnait le tournant critique et réflexif de l’anthropologie en France et dans le monde francophone », s’amuse aujourd’hui encore Kilani qui voit alors la perspective s’inverser. L’intéressant n’est plus de regarder le sauvage, mais le civilisé avec les yeux du sauvage. Toute l’anthropologie de l’époque, et notre chercheur avec, opérait ce retournement du questionnement.
Avec méthode le Goût de l’autre reprend cette construction du sauvage, de l’homme cannibale à la femme de Néandertal plantée fièrement au bout de l’exposition, qui, bras ballant, pourrait être devant une boucherie se demandant si elle doit entrer ou s’abstenir.
En 2018, l’homme n’est plus cannibale ou de manière très marginale, mais la question posée est de savoir s’il va cesser d’être carnivore. Mondher Kilani s’interdit d’avancer une réponse toute faite dans un domaine trop éloigné de ses sujets de prédilection. Mais, il ne s’interdit pas de baliser le terrain. « Dans les sociétés traditionnelles, le lien était sacré, les interdits religieux et les tabous alimentaires imposaient de n’abattre un animal que selon un rituel strict, de ne pas consommer certains animaux ou certaines parties des animaux, de modérer la chasse, etc. Dans notre société moderne non seulement ce lien sacré a disparu mais toute dimension symbolique également, ne laissant place qu’à une appréhension purement utilitariste et objectiviste de notre rapport à la nourriture et à l’animal, par exemple, avec la crise de la vache folle. A cause du régime alimentaire "carnivore" que nous avons imposé à un herbivore, nous redécouvrons le lien secret, donc symbolique, qui lie le mangeur à ce qu’il mange. Dans le cas particulier de la vache rendue carnivore et cannibale quand elle mange ses semblables, nous nous imaginons aussi cannibales. Et, au lieu d’assumer d’emblée notre dimension cannibale, nous mangeons des êtres sensibles, qui nous ressemblent, nous vivons cet état honteusement. »
Il faudrait donc d’urgence reconstruire la dimension symbolique ou imaginaire qui nous relie à la nourriture que nous ingurgitons. « Le malaise conceptuel attaché à la consommation de la viande d’animaux, poussait les populations amazoniennes, et l es sociétés paysannes traditionnelles, à sacraliser l’objet de leur appétit et à modérer leur consommation. Nous nous sommes libérés d’un tel lien et nous pensons nous en sortir par des calculs purement utilitaristes. Or, quand l’animal devient un semblable, la limite entre carnivore et cannibale s’estompe. Dès lors on ne peut s’en tirer avec des considérations purement utilitaires. »
Entre Néandertal et nous, Homère avait déjà posé la question de la modération de la consommation de viande. Quand les compagnons d’Ulysse trouvent refuge sur une île, ils ont interdiction de manger les bœufs d’Elios, le dieu qui éclaire les vivants. Ces derniers, profitant de l’absence d’Ulysse, ne résistent pas à la tentation déclenchant la colère des dieux : « Ils ont tué audacieusement les bœufs dont je me réjouissais quand je montais à travers l’Ouranos étoilé, et quand je descendais de l’Ouranos sur la Terre. Si vous ne me donnez pas une juste compensation je descendrai dans la demeure d’Hadès, et j’éclairerai les morts. » Pour éviter ce cataclysme les compagnons d’Ulysse vont périr.
DE MONTAIGNE À L214
Ce qui se redessine, quand L214 diffuse des images insoutenables de la manière dont les animaux sont tués dans les abattoirs industriels, est sans doute cette frontière entre barbare et homme civilisé. Comme le rappelle Kilani dans son ouvrage, cette limite n’a cessé de bouger. Quand il faut conquérir les contrées habitées d’Amérique du Sud ou d’ailleurs, il suffit de déclarer que les autochtones sont des cannibales pour les disqualifier. L’anthropologue se met lui dans les pas de Jean de Léry (1534-1613) et de Hans Staden (1525-1579), les premiers qui ont adopté un discours bienveillant à propos des populations du Brésil. Il suit aussi Sade (1740-1814), Claude Lévi-Strauss, le père de l’anthropologie moderne, Bataille ou Vázquez Montalbán.
Mais le premier arpenteur de l’humain qui a, de son propre aveu, influencé Kilani est Montaigne (1533-1592) quand il appelle l’homme « moderne » à la prudence dans son texte Des cannibales : « Il n’y a rien de barbare et de sauvage en cette nation, à ce qu’on m’en a rapporté, sinon que chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage ; comme de vrai, il semble que nous n’avons autre mire de la vérité et de la raison que l’exemple et idée des opinions et usages du pays où nous sommes. » Et de conclure : « Nous les pouvons donc bien appeler barbares, eu égard aux règles de la raison, mais non pas eu égard à nous, qui les surpassons en toute sorte de barbarie. »
EUCHARISTIE
Pour achever d’appeler à la reconstruction d’une frontière symbolique entre ce que l’on peut manger et ce que l’on ne peut pas, Kilani s’amuse à rappeler que la pratique de l’eucharistie revient à faire du catholique un cannibale du dimanche. Quand les protestants ne voient qu’un symbole dans le pain et le vin, c’est-à-dire l’évocation du dernier repas du Christ, l’Eglise de Rome, elle, en appelle régulièrement aux paroles de Jean (6, 53-56) : « En vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et ne buvez son sang vous n’aurez pas la vie en vous. Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle […] qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. »
On peut avoir bon appétit et manger le fils de Dieu à condition que ce soit sacré. Mondher Kilani n’invite pas au sacré, il est resté marxiste : mais il propose de reconstruire la limite symbolique qui nous sépare du sauvage alors que nous ne regardons plus que le bilan économique de la filière viande.
]]>How the Tariq Ramadan Scandal Derailed the #Balancetonporc Movement in France
►https://www.newyorker.com/news/news-desk/how-the-tariq-ramadan-scandal-derailed-the-balancetonporc-movement-in-fra
oon after the #MeToo movement formed in the United States, in response to the Harvey Weinstein scandal, #balancetonporc (“expose your pig”) erupted in France. The effect has been an unprecedented blow to what Sabrina Kassa has described, in Mediapart, as the “patriarchal belly” of a country where harassment and other sexual crimes have often been concealed, or explained away, by a Gallic rhetoric of flirtation and libertinism. In 2008, Dominique Strauss-Kahn, who was the managing director of the International Monetary Fund, was subjected to an internal I.M.F. inquiry over allegedly coercing a subordinate to have sex with him. Although he apologized for his “error of judgment,” he was celebrated in the French press as “the Great Seducer.” Had he not been arrested in New York, in 2011, on charges (which were eventually dropped) of assaulting Nafissatou Diallo, a maid, in the presidential suite of the Sofitel Hotel, Strauss-Kahn, a powerful figure in the Socialist Party, might have been elected President of France in 2012.
The #balancetonporc movement has exposed prominent men in business, entertainment, and media, but the most high-profile scandal has been that surrounding Tariq Ramadan, an Islamic scholar and activist whom several women have accused of rape and sexual abuse. (Ramadan has denied all allegations.) Ramadan has been a controversial figure in France for more than two decades—a kind of projection screen, or Rorschach test, for national anxieties about the “Muslim question.” Like Strauss-Kahn, he has often been depicted as a seducer, but the description has not been meant as a compliment: he has long been accused of casting a dangerous spell on younger members of France’s Muslim population, thereby undermining their acceptance of French norms, particularly those pertaining to secularism, gender, and sexuality.
Born in 1962, in Switzerland, Ramadan is the son of Said Ramadan, an exiled Egyptian Muslim Brotherhood leader who was the son-in-law of Hassan al-Banna, the founder of the Muslim Brotherhood. Tariq Ramadan, who is not a member of the Brotherhood, is nonetheless a religious conservative—a “Salafi reformist,” in his words—who has long preached the virtues of female “modesty” in dress and sexual comportment. (His brother Hani Ramadan, the head of the Islamic Center in Geneva, is notorious for his support for stoning female adulterers, his hatred of homosexuals, and his belief that the attacks of 9/11 were a Western conspiracy.)
]]>Kramé, « Marcelin Deschamps » peu consensuel, tu ne peux t’excuser…
▻http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article3029
Commençons par la censure pour antisémitisme qui, des décennies après Céline, s’est radicalisée, après que l’ancien associé d’Elie Semoun, Dieudonné dont le nom évoque, dans la première partie de sa composition, le mot « dieu », s’est vu isolé dans la marge des opinions abjectes. Libre citoyen français, pouvant encore converser avec d’autres, le franco-camerounais est classé peu consensuel ! Un format, que certains appellent "système", transcendant est en place, celui qui le dépasse, trépasse. Mais est-ce le (...)
#associations,_mouvement,_vie_associative,_initiatives_citoyennes,_intérêt_commun,_communauté,_Etat,_institution
/ censure, presse, journaux, dictature, expressions, liberté, journaliste, poète, poésie, livre, écrits, #Israël,_Proche-Orient,_EPU,_droits_de_l’homme,_ONU, beurs, discrimination, (...)
#censure,_presse,_journaux,_dictature,_expressions,_liberté #_journaliste,_poète,_poésie,_livre,_écrits #beurs,_discrimination,_racisme,_intégration #immigration,_High-Tech,_recrutement,_Web,_Internet #arts,_culture,_littérature,_cinéma,_critique,_performances,_styles #France_Sarkozy_justice_politique_scandale_UMP_PS_PCF
]]>J – 103 : Se réveiller, parcourir encore quelques pages de Merci aux ambitieux de s’occuper du monde à ma place de Georges Picard (je peux aussi bien le finir, si j’en lis un tous les cinq ans ce n’est pas cela qui va abimer mes yeux et aggraver ma presbytie), prendre le petit déjeuner avec Nathan peu disert ce matin, descendre dans le garage armé d’une tasse de café, mug offert par mon ancien collègue Bruno sur lequel est écrit, un jour j’irai vivre en théorie parce qu’en théorie tout se passe bien , un véritable héritage d’ingénieur informatique, travailler à la mise en forme des dernières pages de Qui ça ?, en suer pas mal avec toutes les références dans l’article à propos de Close Encounters With Vilmos Zsigmond , me rendre compte que tant et tant de noms propres ont déserté ma mémoire, comme il m’a été difficile de retrouver le noms de certains photographes, avoir connu un certain contentement de m’être tiré d’affaire en m’aidant avec le livre The Legacy Of Light plutôt qu’avec internet, m’interroger de pourquoi, me refaire un café, préparer le déjeuner, nouilles sautées au curry et au lait de coco, pas spécialement réussies, emmener Adèle à son atelier de céramique et découvrir son petit projet d’un animal imaginaire, déposer Madeleine au cheval, en chemin lui parler de politique, d’historicisation même, repasser chercher Adèle et l’emmener chez l’orthophoniste, continuer de lire Merci aux ambitieux de s’occuper du monde à ma place , désormais détaché de tout enjeu (je n’en ferai pas la chronique, livre insuffisamment résistant je trouve, et comme c’est amusant de lire quelques lignes de Georges Picard être fort critique à propos de Cioran dont il boude le caractère philosophique jugé insuffisant, je suis d’accord avec lui, mais continuer de lire pour les plaisirs littéraires de certaines rédactions, je suis d’accord avec lui, mais à la fois pour Cioran, mais pour Georges Picard lui-même) repasser par la maison, répondre au téléphone à mon père qui m’apprend la mort de son frère aîné, douze ans de plus que lui, je console mon père, étonné d’être accessible moi-même à une certaine tristesse pour un homme que je n’ai pas du croiser plus d’une demi-douzaine de fois, mais je crois que cela a trait à cette fameuse scène que j’ai écrite dans le Déluge de Pâques , mes grands-parents, leurs sept enfants, mes oncles et tantes et mon père donc, la tante, Adèle dans le livre, réfugiés dans la cave pendant les bombardements alliés notamment celui de Pâques 1944 quand les Alliés avaient nuitamment tenté de raser la gare de Lille-Délivrance, à l’époque plus grande gare de tri d’Europe et avaient manqué leur cible de neuf kilomètres, rasant ainsi les villes de Lomme, Loos et Lambersart et un peu le Nord-Ouest de Lille aussi, j’avais prêté à Mon Oncle Jean, que je connaissais si mal, les traits du Grand Paul pestant que les cochons d’Anglais , emmener Nathan chez son psychologue, échanger brièvement avec ce dernier puis aller lire transit de froid dans la voiture, finir Merci aux ambitieux de s’occuper du monde à ma place. Déclencher à distance (Nathan envoie un message à Adèle pendant que je conduis) l’allumage sous le bouillon de cuisson des gnocci . Dîner avec les enfants. Aider Adèle avec son Allemand, Adèle fort fâchée avec le genre neutre, concept qu’elle ne comprend pas du tout, elle tolère que les genres soient inversés, Der Mund , la lune, die Sonne , le soleil, mais alors das Stern c’est quoi ce délire ? Faire une partie ou deux d’échecs avec Nathan, en gagne une (un Gambit de la dame pépère, j’attaque la case h7 avec sacrifice), en perdre une (démoli que je suis dans l’ouverture espagnole que je ne sais plus du tout jouer avec les Noirs, Nathan le sait et me l’impose presque systématiquement quand il a les Blancs), descendre dans le garage, traiter quelques images, bailler et monter lire un peu, replonger dans la Guerre du Cameroun . Rechercher aussi sur la tablette ce passage du Déluge de Pâques que je dédie donc à mon Oncle Jean que j’ai si peu connu.
Tout tremble, cela ne durera que deux fois une demi-heure. Mais ce sont deux demi-heures d’éternité. Souvent le sentiment de rejoindre ceux déjà avalés par l’éternel. L’aîné jure contre les cochons d’Anglais et les sœurs plus pieuses prient pour éloigner le vol de ces forteresses volantes. Mais pas sûr que Dieu lui-même puisse entendre la complainte de ses fidèles au travers de ces grappes d’explosions, par dizaines, par centaines vraiment, qui secouent la terre et défont la belle ouvrage des débuts. La création de Dieu est détraquée, peut-être au-delà du réparable. De la poussière tombe de la voute en brique, du plafond de la cave. Après la première demi-heure, quand les bombes se sont tues, La mère en profite pour se lever et vérifier que le petit dort encore. Attente dans l’anxiété de la sirène qui dit que l’orage est passé. Mais la sirène ne délivre pas encore cette fois. C’est la colère du ciel et des avions obèses qui revient et c’est une nouvelle demi-heure de secousses, d’explosions, d’éclairs tamisés, de ciment poudreux qui tombe sur les longs cheveux des filles. Pleurs. Reniflements, les filles essaient de renifler doucement, d’étouffer leurs éternuements de poussière, pour ne pas faire de bruit dans le tintamarre.
– Ils n’ont pas bientôt fini ces cochons d’Anglais, explose l’aîné.
– Paul, répond le Père, qui, de ce seul nom, ordonne le silence de son fils.
Extrait du Déluge de Pâques
]]>Un livre
Georges Lapierre
L’essai de Georges Lapierre Vierge indienne et Christ noir ,
une « petite archéologie de la pensée mexicaine », paraît en feuilleton, deux fois par mois, sur « la voie du jaguar ».
Avec l’accord et le soutien des autorités ecclésiastiques, le bachelier Miguel Sánchez publie un petit livre intitulé Image de la Vierge Marie, Mère de Dieu de Guadalupe, miraculeusement apparue dans la ville de Mexico. La légende concernant les apparitions de la Vierge à un Indien nommé Juan Diego et touchant l’origine miraculeuse de son image exposée dans le sanctuaire du Tepeyac vient de naître. C’est la version officielle et, pourrait-on dire, canonique, du culte de la Vierge de Guadalupe Tepeyac, tel qu’il existe encore de nos jours, avec l’immense popularité que nous lui connaissons. (...)
]]>« Je ne crois pas que le Christ soit le fils de Dieu, parce que je ne suis pas croyant, du moins... »
▻http://levant.tumblr.com/post/151968367073
“Je ne crois pas que le Christ soit le fils de Dieu, parce que je ne suis pas croyant, du...
]]>d^jfs
Nota bene
Le Discours de la servitude volontaire ou le Contr’un est un ou-
vrage rédigé en 1549 par Étienne de La Boétie à l’âge de
18 ans. Sa première publication date exactement de 1574.
Ce texte consiste en un court réquisitoire contre l’autorité à l’age de
l’absolutisme, qui étonne par son érudition et par sa profondeur, alors
qu’il a été rédigé par un jeune homme de 18 ans. Ce texte pose la
question de la légitimité de toute autorité sur une population et es-
saye d’analyser les raisons de la soumission de celle-ci (rapport « do-
mination-servitude »). On pourra le lire en plusieurs langues sur le
site Base de Données Anarchistes à cette adresse : www.non-fides.fr
Contr’Un - Considérations sur les assemblées
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« D’avoir plusieurs seigneurs aucun bien je n’y voi :
Qu’un, sans plus, soit le maître et qu’un seul soit le roi. »
C’est avec ces vers d’Homère que commence l’un des classiques les plus connus
de la pensée antiautoritaire, le Discours de la servitude volontaire, de La Boétie, une
étude pionnière sur les raisons qui amènent l’être humain à la renonciation à sa
propre liberté pour se soumettre à des décisions prises par autrui. Le titre original
de l’œuvre est moins connu : le Contr’Un. Le fait d’avoir été écrit vers la moitié
du XVIe siècle a permis à de nombreux interprètes de limiter la portée historique
de cette analyse et de sa signification, tout en en désamorçant sa charge explosive.
Pour les spécialistes de la culture, c’est-à-dire pour les professionnels d’un savoir
séparé, ainsi que pour les militants de la politique, c’est-à-dire les spécialistes d’un
agir séparé, le Contr’Un est seulement une vigoureuse critique de la monarchie et
un appel à la démocratie. L’Un contre lequel on combat est le Roi, les Plusieurs ne
peuvent être que ses sujets, le Peuple. Cela revient à dire que le bon endroit pour
La Boétie est dans les étagères poussiéreuses d’une bibliothèque ou dans celles,
peut-être plus propres, d’une école pour cadres. Comme si la question qu’il pose –
pourquoi obéir au pouvoir ? – ne traversait pas toute l’histoire jusqu’à notre époque.
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Ce refoulement, n’y ont bien sûr pas pris parti ceux qui ne rêvent pas de prendre
des Palais d’Hiver et qui sont épris de liberté. Par exemple l’anthropologue li-
bertaire Pierre Clastres, qui a dédié un essai à La Boétie, voyait dans le concept
même d’Etat cet Un exigeant de commander, diriger et régler la vie des Plusieurs.
Un Etat qui, dans son essence même – quel que soit le système politique adopté,
le modèle économique suivi, et le niveau technologique atteint – est synonyme
d’exploitation et de massacre. En définissant en tant que tyran le Un qui impose sa
propre volonté à ceux qui acceptent de s’y soumettre, La Boétie ne fait rien d’autre
que de se lancer contre la réduction du Multiple, contre sa dissolution dans l’uni-
forme sériel, identique à soi-même.
Le problème suivant se pose : y a-t-il du sens à limiter ce processus de constitution
de l’Un, avec la destruction de la différence qui s’en suit, au seul contexte institu-
tionnel ? Quand Clastres dit que « l’Etat se veut et se proclame ostensiblement en
tant que centre de la société ; en une représentation anthropomorphique toujours
réaffirmée, cerveau qui contrôle toutes les parties du corps social, le tout où les
parties peuvent se réunir, le lieu des décisions ultimes, sur lesquelles tout le monde
doit s’aligner », il n’est certes pas difficile d’être d’accord avec lui : face à l’Etat «
on est toujours face à une volonté de réduction progressive, et enfin d’effacement
du multiple, en transformant les diversités des différences en une identité, […]
pratique du goût de l’identique : culte de l’Unité ». Mais si nous appliquions au
« parti » le même raisonnement qu’à l’Etat ? Probablement, seuls les staliniens
les plus acharnés pourraient porter objection à cela. Et si, en continuant notre
réflexion, on l’appliquait à l’ « assemblée » ? On se trouverait alors face à une op-
position générale : il y a une forte difficulté à abandonner l’idée consolatrice que
l’Un porterait toujours et seulement un uniforme sanglant. Comment faire face
aux perspectives ouvertes par une critique bouleversante qui met en discussion le
fondement même du lien social et le destin de la soi-disant « cohabitation civile » ?
Néanmoins, à vrai dire, même dans l’assemblée on trouve la réduction de la dif-
férence à une même identité, indépendamment de la forme décisionnelle. Si on
n’aperçoit pas cela, c’est parce que la consistance quantitative de la réalité est plus
immédiate que la qualitative. L’Etat, avec son exécutif, et souvent aussi le Parti avec
son comité central, peuvent être facilement vus et reconnus comme simples parties
qui prétendent représenter le tout. Par contre, l’Assemblée, qui est (ou devrait être)
l’espace commun ouvert à tout le monde, est considéré comme la forme par ex-
cellence de la confrontation directe et horizontale, garante de la liberté de chacun.
Mais en est-il vraiment ainsi ou ne s’agit-il que d’une des nombreuses ruses de
la raison ?
Contr’Un - Considérations sur les assemblées
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Commençons par remarquer que la différence – le Multiple – n’exprime point une
quantité, mais plutôt une qualité. Un grand nombre de personnes qui pensent de
la même façon, qui se reconnaissent dans les mêmes valeurs, qui partagent une
même vision de la vie, qui ont dans la bouche le même slogan, expriment bien
mieux l’Un que le Multiple. Le fait qu’il puissent se trouver périodiquement pour
confirmer leur homogénéité, au pire en prenant acte de temps à autre de quelque
petite dissonance, n’apporte pas de modifications. La donnée numérique est ce-
pendant ce qui frappe à l’œil, en alimentant un équivoque parfois intentionnel. La
Multitude évoquée sans cesse par quelques conseillers en manque de Prince en
est un exemple parfait. A quoi bon s’en prendre à un Peuple qui n’est que le reflet
collectif de l’institution étatique, pour ensuite le remplacer par le reflet collectif
de l’intelligentsia de gauche ? En quoi consiste le respect de la diversité si ensuite
celui qui ne se conforme pas à la collectivité est dénigré et désigné par certains
aspects comme un « agent provocateur » ?
En réalité la Multiplicité trouve sa meilleure expression précisément en ce qui,
apparemment, la contredit : l’unicité de l’individu. Ancrés comme nous sommes
dans de fausses dichotomies, qui pourrait considérer Stirner comme un philo-
sophe de la Multiplicité ? Pourtant c’est précisément la singularité de l’être hu-
main, son impossibilité à être répété, qui constitue et garantit la Multiplicité. Plus
les êtres humains sont différents entre eux, plus ils refusent les identités collectives
données par les conventions sociales et politiques (celles dont Leopardi dit qu’« à
partir de plusieurs, toutes tristes et miséreuses qu’elles soient, elles constituent un
peuple gai et heureux » ) pour aller à la découverte et à la création de soi-même,
et plus ils créent de nouveaux désirs, de nouvelles sensibilités, de nouvelles idées,
de nouveaux mondes. C’est la raison pour laquelle il faudrait défendre les diffé-
rences individuelles, au lieu de les ternir dans l’accord commun. Le gouvernement
qui appelle à un pays uni, le comité central qui appelle à un parti uni, l’assemblée
qui appelle à un mouvement serré, essayent de faire accepter une uniformité (de
méthodes et perspectives) qui n’existe pas dans la réalité. Ils invoquent des intérêts
supérieurs et embrigadent. Ils supportent mal les critiques et sont toujours prêts à
prendre des mesures contre ceux qui ne s’adaptent pas (le gouvernement à travers
les inspections, le parti à travers l’expulsion, l’assemblée à travers l’ostracisme). Il
montrent clairement ainsi leur intention politique, qui se rapproche plus de l’art
de gouverner que de celui de vivre. Cet aspect est considéré comme normal dans
un gouvernement, présent dans un parti, mais seulement possible dans une as-
semblée. Cette bienveillance est compréhensible, mais pas méritée par le mythe
de l’assemblée.
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Dans l’assemblée, ce qui fascine et la différencie des autres organes décisionnels,
est le fait qu’elle n’impose pas à partir du haut, mais qu’elle convainque à partir du
bas. Chaque ordre est imposé, donc nécessairement désagréable. Rien à voir avec le
choix pris librement à la suite d’une discussion. L’origine historique de l’assemblée
remonte à la Grèce ancienne et est inséparable de la naissance de la démocratie. Il
existait alors un espace social où tous les individus occupaient une position « sy-
métrique », « le centre d’un espace public et commun. Tous ceux qui y pénètrent se
définissent pourtant comme des égaux… avec leur présence dans cet espace poli-
tique, ils entrent dans des rapports de réciprocité parfaite les uns avec les autres »
(J.P.Vernant). La démocratie grecque était donc le régime de la persuasion, où le
rôle principal était celui de l’élément le plus permanent et fondamental : la parole.
Sa prédominance permettait « à l’orateur qui arrivait à amener avec les mots cette
foule ardente et capricieuse, toujours si éprise par l’art, qui voulait voir un spectacle
d’éloquence et un combat même dans les débats les plus orageux, le gouvernement
de l’Etat et l’empire de la Grèce appartenait à ce discoureur habile » (C. Benoît).
L’institution de la parole en tant que moyen de persuasion, de la parole en tant que
fondement de l’action et modalité de la décision, de la parole comme lien social,
est concomitant avec la séparation entre le monde des vivants et le monde des
morts. Avant l’oracle manifestant le savoir des dieux – donc obscur et énigmatique
– la parole devient expression de la volonté des hommes, toujours plus claire et
persuasive. De la sagesse on passe à la philosophie, de la dialectique à la rhétorique.
Giorgio Colli, dans son essai sur la naissance de la philosophie, montre comment
la dialectique grecque, dès son arrivée dans le « domaine public » est devenue « al-
térée ». Cela parce que « ceux qui écoutent n’ont pas été choisis, ne se connaissent
pas entre eux, et la parole s’adresse à des profanes qui ne discutent pas, mais se
limitent à écouter ». La dialectique précédente, même si elle limitait le nombre de
participants, en garantissait la réciprocité. C’est le contraire pour la rhétorique, « la
vulgarisation du langage dialectique primitif », qui s’est développée en se greffant
sur la dialectique, bien qu’elle soit née indépendamment de celle-ci. Colli écrit
que : « la rhétorique est, elle aussi, un phénomène essentiellement oral, où, pour-
tant, il n’y a plus de collectivité qui discute, mais une seule personne qui se met en
avant pour parler, tandis que les autres se limitent à écouter… dans la discussion,
celui qui interroge lutte pour assujettir celui qui répond, pour le prendre dans les
filets de ses arguments, alors que dans le discours rhétorique l’orateur lutte pour
assujettir la masse de ses auditeurs. Avec la dialectique on luttait pour le savoir ;
avec la rhétorique on lutte pour un savoir adressé au pouvoir » ce qui signifie que
Contr’Un - Considérations sur les assemblées
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la pensée, laissant de côté l’abstrait, « retourne, avec la rhétorique, dans la sphère
individuelle, corporelle, des passions humaines, des intérêts politiques ».
Le début de la démocratie, en Grèce, remonte à une période de l’histoire caracté-
risée par beaucoup de transformations sociales : la naissance de la polis, l’écriture
de la loi, l’introduction de la monnaie, la fondation des colonies. Toutes ces nou-
veautés vont de pair avec l’avènement de la société mercantile, où le contrôle de ses
propres passions, la prudence, l’utilisation de la raison et la violence sournoise des
normes de comportement prennent le dessus sur l’expression ouverte de ses dé-
sirs, sur l’émotion violente, sur le conflit, qui caractérisaient l’ancienne société des
guerriers. La figure du philosophe naît en même temps que celle du commerçant.
Les deux fondent leur habilité sur l’utilisation de la parole, sur sa force d’attrac-
tion et de démonstration. Les deux doivent réussir à convaincre le public qui les
écoute. Ce n’est certes pas un hasard si le lieu où ils opèrent est le même : l’agora,
qui signifie en même temps place et marché. Ceci parce que le centre de la polis
était réservé aux bavardages de ceux qui devaient vendre la marchandise, de ceux qui
argumentaient afin de convaincre. La démonstration est une conviction violente
par le langage, c’est la persuasion que l’on peut s’auto-convaincre de la véracité d’un
sujet. Démontrer c’est convaincre que le comportement que l’on vise à obtenir est
avantageux pour la partie adverse. Le philosophe, ainsi que le commerçant, doit
tromper, tromper avec la persuasion.
La tant vantée symétrie propre aux participants des assemblées, leur réciprocité,
est un mensonge. Un subterfuge pour mieux les amener à acheter ce qui leur est
présenté, à approuver ce qui est avancé. Périclès, qui arrive encore, avec son bien cé-
lèbre discours aux Athéniens, à faire pleurer quelques admirateurs contemporains
de la démocratie directe, pouvait bien assurer que même ceux qui appartenaient
aux classes les moins aisées pouvait « opérer un office utile à l’Etat », puisqu’à
Athènes il y avait une « équité absolue des droits fondée dans la considération que
chacun sait susciter autour de lui, donc, en excellant en un certain champ, il peut
obtenir une charge publique, en vertu de ses réelles capacités plus qu’en vertu de
l’appartenance à telle ou telle autre faction politique ». Pourtant, même en lais-
sant de côté l’exclusion des esclaves et des femmes de la vie publique athénienne,
on peut douter du fait que, dans la polis grecque, un citoyen pauvre possédait
les mêmes « capacités réelles » qu’un aristocrate. En démocratie certes tous sont
égaux, mais il y en a toujours qui sont plus égaux que les autres.
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Dans les assemblées on ne discute pas tous ensemble, on écoute les interventions
de ceux qui sont plus habiles à exposer leur positions en les faisant ainsi passer
pour la Raison collective. Celui qui parle mieux, c’est-à-dire qui possède la parole
plus persuasive, contrôle l’assemblée et la plupart du temps c’est aussi celui qui
l’organise). Tous ceux qui ont fréquenté des assemblées en voient clairement le
fonctionnement. Quand la composition en est plus homogène, on voit le ricochet
de deux ou trois voix qui se dirigent docilement vers une décision souvent déjà
prise ailleurs. Les spectateurs, en silence, prennent des notes mentales de ce qu’ils
peuvent dire au cas où quelqu’un les interroge sur leurs idées. Qui a des doutes
ou des perplexités, se retiendra de les exposer, par crainte d’être contredit par une
réponse brillante. Si les assemblées sont plus élargies, alors c’est une lutte entre
différentes factions afin d’obtenir l’hégémonie. Amplifiés par les groupes respec-
tifs de supporters, les discoureurs les plus habiles se livrent bataille. Ici, le nombre
peut faire la différence, car il n’est point sûr que la parole la plus habile soit aussi
la dernière. Il faut tenir compte aussi des ambitions personnelles et des rapports
affectifs, tout l’enchevêtrement de sympathies, antipathies, préjugés, calculs straté-
giques, rancunes, vanité et ainsi de triste suite.
Une assemblée, pour être réellement un lieu de rencontre entre égaux, devrait voir
la participation d’individus ayant tous les mêmes connaissances et les mêmes capa-
cités d’expression. Sinon, ce n’est qu’une mystification, un moyen pour faire qu’une
décision semble être prise en commun alors qu’elle ne l’est pas vraiment. Pour cette
raison, l’assemblée est le lieu de prédilection de la classe politique du mouvement,
cette micro-bureaucratie toujours en quête d’une masse à coordonner et organiser.
Un théâtre de guignols où se rencontrent stars, aides et figurants, pour réciter le
spectacle du dialogue et de la confrontation, fiction fade qui transforme des idées
opposées en opinions divergentes, afin de consentir au jeu de la réconciliation.
Tant pis, on dira que bergers et moutons se donnent entre eux des rendez-vous
rituels pour s’échanger aspirations et résignations, c’est quand-même leur affaire.
Ceux qui n’aiment pas la puanteur du troupeau n’ont qu’à s’en éloigner. Tout à fait.
Il y a encore, pourtant, deux questions irrésolues. La première est que malheu-
reusement l’assemblée n’a pas la nature privée d’un club sado-masochiste, dont
les membres savent que leur passion est affaire intime. Au contraire, l’assemblée
prétend manifester une raison universelle à laquelle tout le monde devrait s’adap-
ter. Et c’est ce qui la rend insupportable. Comme cela a été remarqué plusieurs
fois (et plusieurs fois laissé dans l’oubli), le mot assemblée vient du grec ekklesia.
Les fidèles vont à la messe pour y trouver Dieu, les démocrates vont à l’assemblée
Contr’Un - Considérations sur les assemblées
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pour y trouver la Raison. Nous sommes tous frères, car nous sommes tous fils de
Dieu, nous sommes tous camarades, car tous fils de la Raison (la Raison révolu-
tionnaire, bien entendu !). Pour les uns ainsi comme pour les autres, hors l’Eglise,
point de salut. Dans la Grèce ancienne, le langage philosophique tournait autour
de la notion d’une loi universelle et stable, dominatrice de la vie humaine : le logos.
Le logos est la pensée rationnelle, la pensée normative et abstraite, immanent non
pas à la nature, mais aux hommes. Mais la raison n’est pas ce qui apparaît, c’est au
contraire un principe éternel caché et difficilement accessible : seule la philosophie
peut amener à sa découverte. Le logos est la loi universelle qui réduit le multiple
à l’unité, il est la norme générale qui réduit le devenir à l’être. « Si ne c’est pas moi
que vous écoutez, mais le logos, il est sage de reconnaître que tout est Un », main-
tenait Héraclite, qui après avoir pris acte à contrecœur que le conflit est le principe
à la base du devenir, avait été obligé d’utiliser un principe normatif, tout en pre-
nant comme exemple les lois de la cité : « Celui qui veut parler avec du sens, doit
compter sur ce qui est commun à tout le monde, comme une cité compte sur la loi
et même bien plus, puisque toutes les loi humaines se nourrissent d’une seule loi,
la loi divine… Il faudrait donc suivre ce qui est commun. Mais, même si le logos
est commun, ils vivent à beaucoup comme s’ils avaient une pensée individuelle ».
S’il faut suivre ce qui est commun à tout le monde, si l’assemblée est le lieu où
cette essence commune est dévoilée, grâce à la parole, la participation à l’assemblée
devient du coup une obligation, et sa transgression doit être sanctionnée. Celui qui
est absent doit de quelque façon répondre de son propre manquement et présen-
ter une justification plausible. Au cas où un participant commence à donner des
signes d’impatience et à avancer des critiques, il est préférable de l’éloigner (c’est
l’ostracisme, qui dans la Grèce ancienne durait dix ans), afin de sauver l’intégrité
de l’institution. De plus, s’il y en a qui osent ne pas y mettre les pieds, et ceci de
façon explicite, peut-être en se moquant de ces moments sacrés collectifs, il faudra
punir cette outrecuidance avec les mesures les pires que chacun des participants
pourra adopter. Tout vaut contre, les « je-m’en-foutistes », les « arrogants », les
« provocateurs », ceux qui « s’isolent », ceux qui « ne veulent rien faire » (puisque
c’est l’assemblée qui décrète tout ce qu’on peut faire). Ainsi, petit à petit, sans avoir
besoin d’une autorité reconnue, le Multiple est réduit aux dimensions de l’Un. Le
second problème est que les moments de rencontre sont pourtant indispensables,
car ils permettent de découvrir de nouveaux complices, d’autres individus qui ar-
dent du même feu. En réalité, la plupart de ceux qui vont à une assemblée ne le
font pas avec le but de « se faire tondre », car ils n’ont pas grand intérêt pour l’ordre
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du jour ni pour ce qui y sera dit et décidé. De façon plus ou moins secrète, on est
attiré surtout par ce qui se passe en dehors de l’assemblée. Voilà donc pourquoi
celle-ci devient inutile sinon nuisible, un poids mort que l’on traîne avec ennui. Et
il ne suffit plus d’enlever à l’assemblée la tâche de décider. Ce qui voulait être une
tentative d’en dépasser certaines limites est devenu une de ces bonnes intentions à
exhiber, mais qui servent seulement de cache-misère pour dissimuler les hontes
des petits compromis et des grandes alliances. Ce serait mieux de penser à d’autres
prétextes pour trouver des moments où il serait possible de se trouver, se découvrir,
se prendre ou se laisser, sans alimenter les ambitions de ceux qui voudraient être
« le maître et le roi ».
En considérant que l’anarchisme a toujours été caractérisé par une cohérence entre
les moyens et les fins, par sa ferme conviction qu’on ne peut pas arriver à la liberté à
travers l’autorité, on peut trouver bizarre cette vénération, de la part des anarchistes,
du moyen de l’assemblée. Comme si l’Un pouvait accoucher du Multiple. Au fond,
l’origine du mouvement anarchiste est déjà un défi au principe centralisateur, dans
la théorie comme dans la pratique. Nombreux sont ceux qui ont imaginé l’anarchie
comme une fédération de petites communes auto-suffisantes qui, même en se
fédérant entre elles pour faire face à certaines nécessités ou enrichir leur propre
existence, auraient gardé dans tous les cas de figure, leur indépendance et leurs
caractéristiques. Les individus seraient libres de vivre dans la commune la plus
conforme à leur nature ou d’en créer de nouvelles. Libres aussi de vivre en solitude,
en dehors, en s’appuyant sur l’une ou l’autre ici et là, s’ils le veulent. Cela parce que
la liberté a besoin d’espace, elle a besoin d’un ailleurs où puisse se réfugier celui qui
n’est pas satisfait de l’existant. « Une société communiste n’est pas possible si elle ne
surgit pas spontanément du libre accord, si elle n’est pas variée et variable comme
le veulent et le déterminent les circonstances extérieures et les désirs, les volontés
de chacun », exhortait Malatesta. Sinon, la liberté étouffe par manque d’air et sa
déclamation perd de sa substance pour se réduire à un slogan hypocrite. Cela étant
la fin, les moyens ne pouvaient qu’être conséquents. Il suffit de penser à celui qui
est considéré comme le premier anarchiste italien, Carlo Cafiero. Une fois aban-
donnée la pensée autoritaire marxiste, Cafiero plaidait la constitution de « cercles
indépendants les uns des autres » puisqu’« à l’Etat centralisateur, disciplinaire, au-
toritaire et despotique nous devons opposer une force décentrée, antiautoritaire et
libre. Faut-il lister les avantages du nouveau système ? Mis à part la plus grande
force d’attaque et de résistance, l’action est fort plus facile et rapide, chacun sacrifie
plus volontiers propriété et vie pour une œuvre de sa propre initiative, les trahisons
Contr’Un - Considérations sur les assemblées
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sont difficiles et provoquent des dommages limités, les défaites sont partielles,
toutes attitudes et toutes initiatives trouvent leur plein développement… Plus de
centres, donc, plus de bureau de correspondance ou de statistique, plus de plans
généraux préparés à l’avance, que chacun essaye de former dans son propre lieu un
groupe autour de lui, de construire un petit groupe qui prenne tout de suite part à
l’action. Dix hommes, six hommes, peuvent accomplir dans une ville des faits qui
trouveront leur écho dans le monde entier... Chaque petit groupe se trouvera par
lui-même un centre d’action, avec un plan à lui ; et à partir de nombreuses et dif-
férentes initiatives le concept de toute la guerre sera un et harmonieux : la destruc-
tion des oppresseurs et des exploiteurs ». Au delà des considérations sur les avan-
tages pratiques d’une telle perspective d’action, ici est réaffirmée la nécessité de
développer chaque tension, de refuser l’illusion quantitative, de défendre sa propre
autonomie – la négation de l’assemblée, qui tend plutôt à synthétiser les tensions,
à chercher le nombre de personnes supposées donner la force, à troquer l’autono-
mie singulière contre l’efficacité collective (qui reste d’ailleurs à démontrer). Le
temps de Cafiero et de ses bandes, pourtant, ne dura pas longtemps. Décimé par la
répression, le mouvement se divisa entre Andrea Costa, avec son organisation en
Parti, et Errico Malatesta et son parti de l’Organisation. La politique, avec tous ses
calculs productifs, prenait la place de la vie, avec ses excès dispersifs. Donner pleine
licence à l’individu est dangereux, cela pourrait réveiller le démon qui se cache en
nous. La forêt sombre doit être abattue et transformée en société civile, les sau-
vages doivent être éduqués et transformés en citoyens. La démocratie, sous toutes
ses formes, exprime le besoin de poser une limite au désordre des passions à travers
l’ordre du discours. Les bonnes manières, tout d’abord, pour exorciser ce chaos qui,
étant non présentable, est irreprésentable. Dès lors, l’obsession de limiter avec la
raison l’exploration des possibilités humaines n’a plus abandonné l’être humain,
effrayé d’aller se cogner contre les murs de l’absurde.
Texte traduit de l’italien. Publié pour la première fois dans le journal
anarchiste apériodique Machete n°6, en septembre 2010.
www.macheteaa.org
D’autres publications de Ravage Editions sont disponible sur le site
►http://ravageeditions.noblogs.org
ravage@riseup.net
pok^p
]]>Claude Lanzmann règle ses comptes avec Elie Wiesel !
VIDÉO. Moins de 24 heures après la mort du Prix Nobel, le cinéaste lui a rendu un hommage "très personnel" que France Inter a fait disparaître de son site.
Publié le 05/07/2016 à 11:58 | Le Point.fr
▻http://www.lepoint.fr/societe/claude-lanzmann-regle-ses-comptes-avec-elie-wiesel-05-07-2016-2052059_23.php
Invité de France Inter dimanche 3 juillet peu avant 8 heures, Claude Lanzmann, le réalisateur de Shoah, a contenu ses larmes et son émotion pour parler d’Elie Wiesel décédé la veille. Tirant la conversation à lui – comme souvent –, Lanzmann reproche d’abord au Prix Nobel de ne pas lui avoir réservé un bon accueil lorsqu’il lui a annoncé à New York qu’il allait préparer le film. « L’idée que je réalise Shoah le rendait fou. Je crois que l’explication est simple. La Shoah était, pensait-il, son domaine à lui et moi, je n’étais pas survivant d’un camp », explique péniblement Lanzmann.
Plus tard, il dresse Imre Kertész, Prix Nobel de littérature – à qui il tresse des lauriers –, contre Wiesel en lisant un extrait d’Ê tre sans destin. « Elie Wiesel a passé à Auschwitz en tout et pour tout 3 ou 4 nuits. Le reste du temps, il était à Buchenwald. Il n’était pas à Auschwitz », semble-t-il extraire de l’ouvrage de l’auteur hongrois ? Oui, vous avez bien lu ! (...)
“““““““““““““““““““““““““““““““““““
De fait :
▻https://www.franceinter.fr/programmes/2016-07-03
Mort d’Elie Wiesel, rescapé de la Shoah et prix Nobel de la paix
▻http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2016/07/02/mort-d-elie-wiesel-rescape-de-la-shoah-et-prix-nobel-de-la-paix_4962652_3382
#Heidegger penseur de la régression
▻http://www.larevuedesressources.org/heidegger-penseur-de-la-regression,2896.html
Un grand penseur exprime l’Esprit de son époque. Avec Heidegger, nous vivons et expérimentons chaque jour ces temps de détresse, sans salut individuel ou collectif, depuis la mort de Dieu et celle de Marx. Heidegger est donc bien celui qui a clos une étape de la #Métaphysique et pris la relève de l’hégélianisme accusé d’avoir théorisé les tragédies totalitaires du siècle passé. La « pensée de l’Être » a inspiré la plupart des penseurs de la « french théorie » tels que Derrida, Levinas, Foucault et Deleuze (...)
/ Heidegger, #Philosophie_et_Sciences_de_l'homme, Métaphysique
]]>La mise en contexte des #attentats du 13 novembre : amalgames et raccourcis historiques de la presse britannique
▻http://texturesdutemps.hypotheses.org/1791
Textures du Temps publie la traduction vers le français de l’article de Natalya Vince déjà publié il y a quelques jours en anglais : ▻http://texturesdutemps.hypotheses.org/1754
Traduction : Dieunedort Wandji et Malika Rahal via @isskein et @caroiza
L’héritage de la guerre d’#indépendance algérienne en France contemporaine est complexe et multiforme. Mais plutôt que de le reconnaître, avec les limites de leurs connaissances (et plus largement les limites de la connaissance dans ce domaine), nos « experts » projettent sur leurs sujets ce qu’ils imaginent qu’ils feraient eux-mêmes s’ils étaient d’origine algérienne et vivaient aujourd’hui en France. Le résultat est une fantaisie néo-orientaliste de vengeance du péché ancestral du colonialisme, dans lequel « l’Algérien » demeure à jamais en dehors de l’histoire. Sous le vernis de la « compréhension » des « opprimés » et des « étrangers », des attitudes profondément réactionnaires se dévoilent dans ces généralisations radicales à propos des « franco-algériens » et les juxtapositions insidieuses du passé et du présent.
« Je crois au Dieu de Spinoza, qui se révèle dans l’ordre harmonieux de ce qui existe, et non en un... »
▻http://levant.tumblr.com/post/108085770653
“Je crois au Dieu de Spinoza, qui se révèle dans l’ordre harmonieux de ce qui existe, et non...
]]>Église de la Nativité de la Mère de Dieu à Nijni Novgorod
▻http://www.lecourrierderussie.com/2014/11/eglise-de-la-nativite-de-la-mere-de-dieu-nijni-novgorod
L’église de la Nativité de la Très Sainte Mère de Dieu dans le centre-ville de Nijni Novgorod en ce début d’hiver.
]]>Inform’action : le conspirationnisme au prétexte de l’info alternative
▻http://lahorde.samizdat.net/2014/09/28/informaction-le-conspirationnisme-au-pretexte-de-linfo-alternative
Inform’action est une association de media alternatif née à Toulouse en juin 2012. Son fondateur, #Renaud_Schira est connu pour être un soutien fervent de Dieudonné[1], Vauclin, Soral[2] et Chouard, parmi d’autres fachos ou conspis. Il est également un membre actif de MetaTV qui reçoit régulièrement tous ces personnages. Il a rapidement été rejoint par Arthur, surnommé #Farthur, l’un des principaux [&hellip
#Confusionnistes #Alain_Soral #Dieudonné #Étienne_Chouard #Inform'action
]]>Dieudonné, roi du plagiat
▻http://lahorde.samizdat.net/2014/07/26/dieudonne-roi-du-plagiat
« L’artiste humoriste » Dieudonné semble en mal d’inspiration : en effet, pour la communication de son nouveau spectacle, La bête immonde, il n’a pas hésité à reprendre une œuvre de Ken Barthelmey, un jeune artiste luxembourgeois connu pour ses illustrations de science-fiction. Alerté par Joe la Pompe (une sorte de « copycat watch »), Ken Barthelmey contacte l’équipe de [&hellip
]]>La compassion chrétienne façon Opus Dei
▻http://reflets.info/la-compassion-chretienne-facon-opus-dei
« Avec l’aide de la grâce, le chrétien découvre chez l’autre un enfant de Dieu, un frère de Jésus-Christ », prêche l’Opus Dei sur son site. La compassion, l’amour de l’autre, tout un programme que l’Opus Dei a mis en application de manière très personnelle avec le webmaster d’un site de prévention contre les dérives sectaires et […]
]]>#Marvel devant le miroir
▻http://www.lesnouvellesnews.fr/index.php/plaisirs-articles-section/lire/3799-thor-femme-marvel-miroir
Annoncé le 15 juillet : Le Dieu Thor, une femme ?
Le 16 juillet : Captain America sera noir.
On parle avant tout des BDs car :
les films d’action à gros budget et les émissions ne savent simplement pas faire sans des protagonistes hétérosexuels, masculins et (en général) blancs – qu’ils soient vêtus de Lycra ou non.
]]>intercession _
pille les régions du jour un ange arpenteur, en exprime
la richesse. il sait ce qu’elle coûte, tribut quotidien sur les douleurs
des mondes, les cris qui montent, se mêlent au chant du plus infime,
à la prière du mourant. ainsi ; il assume en son offrande
le jour éventré : la blessure est le seul étalon de ce qui dure,
fatigante blessure du fond de laquelle c’est Dieu lui-même
inlassablement qui crie.
c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 1995·8-2013, LAL1.3.
un vieux truc qui prend un peu l’air grâce à le @THD_IT
Wickedary : Dictionnaire méchant - 1
▻http://hypathie.blogspot.fr/2013/10/wickedary-dictionnaire-mechant-1.html
Patriarcat n 1 Société manufacturée et contrôlée par les mâles : terre des Pères ; société dans laquelle toute institution légitime est entièrement dans les mains des hommes et de quelques femmes acolytes soigneusement sélectionnées ; société caractérisée par l’oppression, la répression, la dépression, le narcissisme, la cruauté, le racisme, le classisme, l’âgisme, l’objectification, le sado-masochisme, la nécrophilie, société sans joie régulée par Dieu Père, Fils et Compagnie ; société fixée sur la prolifération, la propagation, la procréation et inclinée à la destruction de toute Vie. 2 : la religion prévalente sur la planète entière, dont le message essentiel est la nécrophilie.
]]>VAGUEMENT FRANÇAIS – Le Vélib’ américain taxé de nazisme par la droite locale | Big Browser
▻http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2013/06/07/vaguement-francais-le-velib-americain-taxe-de-nazisme-par-la
(après tout, « en tant qu’Américains, c’est notre droit donné par Dieu lui-même de manger autant de merde que l’on veut, puis de réclamer des soins gratuits, et reprocher au gouvernement de trop dépenser pour la sécu »
]]> Entretien accordé par Michel Serres à La Dépêche du Midi et paru le mercredi 24 octobre 2012.
"Cette question du mariage gay m’intéresse en raison de la réponse qu’y apporte la hiérarchie ecclésiale. Depuis le 1er siècle après Jésus-Christ, le modèle familial, c’est celui de l’Eglise, c’est la Sainte Famille. Mais, examinons la Sainte Famille. Dans la Sainte Famille, le père n’est pas le père : Joseph n’est pas le père de Jésus, le fils n’est pas le fils : Jésus est le fils de Dieu, pas de Joseph. Joseph, lui, n’a jamais fait l’amour avec sa femme. Quant à la mère, elle est bien la mère mais elle est vierge. La Sainte Famille, c’est ce que Levi-Strauss appellerait la structure élémentaire de la parenté. Une structure qui rompt complètement avec la généalogie antique, basée jusque-là sur la filiation : la filiation naturelle, la reconnaissance de paternité et l’adoption. Dans la Sainte Famille, on fait l’impasse tout à la fois sur la filiation naturelle et sur la reconnaissance pour ne garder que l’adoption. L’Eglise, donc, depuis l’Evangile selon Saint-Luc, pose comme modèle de la famille une structure élémentaire fondée sur l’adoption : il ne s’agit plus d’enfanter mais de se choisir. A tel point que nous ne sommes parents, vous ne serez jamais parents, père et mère, que si vous dites à votre enfant « je t’ai choisi », « je t’adopte car je t’aime », « c’est toi que j’ai voulu ». Et réciproquement : l’enfant choisit aussi ses parents parce q’il les aime. De sorte que pour moi, la position de l’Eglise sur ce sujet du mariage homosexuel est parfaitement mystérieuse : ce problème est réglé depuis près de 2000 ans. Je conseille à toute la hiérarchie catholique de relire l’Evangile selon Saint-Luc, ou de se convertir."
]]>Quoi.info - L’actualité expliquée - Chanson des Pussy Riot : au fait, c’était quoi les paroles ?
►http://quoi.info/actualite-international/2012/08/22/priere-punk-des-pussy-riot-que-signifient-les-paroles-1148441
Voici une traduction des paroles de « Vierge Marie, chasse Poutine » :
(Choeurs)
« Vierge Marie, Mère de Dieu, chasse Poutine
Chasse Poutine, chasse Poutine
(Fin des choeurs)
Soutane noire, épaulettes d’or
Tous les paroissiens rampent pour s’incliner
Le fantôme de la liberté est au ciel
La gay-pride est envoyée en Sibérie enchaînée
Le chef du KGB, leur saint patron,
Conduit des protestataires en prison sous escorte
Pour ne pas offenser Sa Sainteté
Les femmes doivent enfanter et aimer
Merde, merde, merde du Seigneur !
Merde, merde, merde du Seigneur !
(Choeur)
Vierge Marie, Mère de Dieu, deviens féministe
Deviens féministe, deviens féministe
(Fin des choeurs)
La louange de l’Église aux dictateurs pourris
La croix portée par une procession de limousines noires
Un professeur-prédicateur t’attendra à l’école
Va en cours - donne-lui de l’argent !
Le Patriarche Goundiaev croit en Poutine
Ce salaud ferait mieux de croire en Dieu à la place
La ceinture de la Vierge ne peut pas remplacer les mobilisations massives
Marie, Mère de Dieu, est avec nous dans la protestation !
(Choeurs)
Vierge Marie, Mère de Dieu, chasse Poutine
Chasse Poutine, chasse Poutine »
(Fin des Choeurs)
]]>Complot reptilien : Alain, lui, y croit
Alain en est persuadé : le monde est secrètement gouverné par des hybrides issus d’un croisement entre une race d’extraterrestres « reptiliens » et des êtres humains. L’équipe d’Enquête exclusive (M6) a rencontré cet ancien ingénieur informatique (voir ci-dessous) dont les délires trouvent leur origine dans les écrits de David Icke, un complotiste britannique qui a prétendu par le passé qu’il était le fils de Dieu...
Là où l’on n’a plus vraiment envie de rire, c’est lorsqu’on sait que David Icke est considéré comme un auteur faisant référence par des partisans de la théorie du complot sur le 11-Septembre, comme William Schnabel, un professeur d’anglais qui avait organisé l’année dernière une conférence conspirationniste à la fac de lettres de Nancy.
►https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=ujYk5SsZD5E#!
►http://www.conspiracywatch.info/Complot-reptilien-Alain-lui-y-croit_a765.html
reçu cet appel par mail sans lien préssé par le temps je le transmets tel quel :
RASSEMBLEMENT DES INTEGRISTES AU 104 :
NE LAISSONS PAS L’EXTREME DROITE
PARADER DANS NOS RUES !
La pièce de théâtre Sur le concept du visage du fils de Dieu, de Romeo Castellucci, qui se jouait jusqu’alors au théâtre de la Ville, place du Châtelet, sera représentée au Cent Quatre (104, rue d’Aubervilliers, dans le XIXe) du 2 au 6 novembre. Cette pièce est jugée christianophobe par l’extrême droite. Plusieurs de ses nervis ont perturbé quatre des représentations et se rassemblent quotidiennement pour intimider les spectateurs-trices.
L’Institut Civitas qui rassemble les catholiques traditionalistes et intégristes proches de l’extrême droite a d’ores et déjà prévu de manifester devant le Cent Quatre pendant ces cinq jours !!
En clair, cela signifie que pendant cinq jours le Cent Quatre et le quartier Riquet verront parader l’extrême droite et notamment les militant-e-s de plusieurs groupuscules intégristes catholiques, racistes, antisémites et islamophobes adeptes de la violence.
C’est intolérable ! Car ils l’ont répété pendant leurs rassemblements de la semaine dernière : ils veulent une France et une Europe « chrétienne et qui le reste ».
L’extrême droite constitue une menace à la liberté de création et d’expression. A chaque fois qu’elle a dirigé une ville ou un état, elle s’est employée à interdire des spectacles et à retirer des bibliothèques des ouvrages contraires à son idéologie, voire à les brûler.
Dans le cas présent, nous savons bien que ces mouvements veulent avant tout occuper la rue pour propager leur idéologie de haine et d’intolérance, en utilisant au besoin la violence afin d’intimider celles et ceux qui pensent autrement.
Le quartier Riquet est le reflet de la diversité. C’est un quartier populaire où se côtoient des populations de toutes origines. Les extrémistes de droite racistes, traditionalistes, intégristes et dont les membres sont issus pour l’essentiel de quartiers bourgeois n’ont rien à y faire.
Nous appelons donc la population à se rassembler mercredi 2 novembre à 19h30 pour s’opposer à leur venue, à leur idéologie de haine et leur faire comprendre qu’ils n’ont rien à faire dans le XIXe arrondissement.
Grâce à une mobilisation unitaire et déterminée des organisations féministes, antifascistes, syndicales, de gauche et d’extrême gauche, nous avons repoussé par deux fois (en septembre et en octobre) l’extrême droite intégriste des abords de l’hôpital Tenon, puisqu’elle entendait s’opposer à la réouverture (obtenue de haute de lutte) du centre IVG de l’hôpital Tenon.
Ce même rassemblement unitaire face à cette nouvelle provocation peut permettre d’arriver au même résultat.
FASCISTES ET INTEGRISTES HORS DE NOS RUES !
SOYONS NOMBREUX A L’ANGLE DES RUES RIQUET ET CURIAL MERCREDI 19h30
Premiers signataires :
Alternative libertaire, Action antifasciste Paris-Banlieue, CNT Culture spectacle Région Parisienne, CNT ETPRECI 75, Fédération anarchiste, Gauche unitaire 19e, Nouveau parti anticapitaliste 19e, Parti communiste français 19e, Parti de gauche 19e, Alternatifs Paris Est, UL CGT Paris XIXe...
Courrier des lecteurs : les fous de dieu | fafwatch
►http://fafwatch.noblogs.org/post/2011/10/29/courrier-des-lecteurs-les-fous-de-dieu
Ses militants manifestent quotidiennement, depuis une semaine, devant le Théâtre de la Ville, à Paris. Ils ont même réussi, à plusieurs reprises, à interrompre la représentation de la pièce de théâtre de Romeo Castellucci, Sur le concept du visage du fils de Dieu (Le Monde du 27 octobre).
FAMILIER DES ACTIONS « COUPS DE POING »
Créé par Thibaut de Chassey et redynamisé aujourd’hui par Gaël de Crépy, ce groupe avait déjà été très en pointe au mois d’avril. Il s’agissait alors pour lui de dénoncer des photographies de l’Américain Andres Serrano exposées à Avignon. L’une d’elles, intitulée Immersion, Piss Christ, avait été détruite par une action commando.
]]>People Staring at Computers
►http://peoplestaringatcomputers.tumblr.com
A project by Kyle McDonald that automatically posts pictures of people staring at computers.
On dirait que la plupart regardent le même point sur l’écran ?
#photographie
Jeremy Rifkin : « Une empathie nouvelle gagne l’humanité »
►http://www.lemonde.fr/week-end/article/2011/04/15/jeremy-rifkin-une-empathie-nouvelle-gagne-l-humanite_1507194_1477893.html
Fukushima sonne le glas d’une époque. L’ère prométhéenne de l’humanité s’achève, qui a débuté avec l’exploitation des houillères, la construction des hauts-fourneaux et des locomotives, quand nous promettions aux peuples la corne d’abondance et défions Dieu lui-même, lui volant notre salut pour le réaliser par nous-mêmes.
C’est ce rêve d’une humanité libérée par l’industrialisation massive, l’exploitation systématique des ressources terrestres, la manipulation de la matière, perpétué avec le nucléaire et ses travaux colossaux, ses spéculations d’ingénieurs et son pouvoir du secret, qui s’effondre.
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