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  • Un mois avec sursis requis contre deux « #Femen » jugées pour une action à Paris en novembre

    Le parquet de Paris a requis lundi un mois de prison avec sursis à l’encontre de deux militantes des Femen, jugées pour exhibition sexuelle après avoir manifesté torse nu sur la #place_de_l'Etoile le 10 novembre dernier.

    Ce jour-là, à la veille d’un grand rassemblement de chefs d’Etats dans la capitale pour le centenaire de l’armistice, trois « Femen » avaient brièvement manifesté en haut des Champs-Elysées, des slogans peints sur leur torse et leur dos et criant des slogans comme « Welcome war criminals » (Bienvenue aux criminels de guerre).

    Elles avaient été interpellées et renvoyées devant le tribunal correctionnel pour #exhibition_sexuelle.

    En raison d’un vice de forme, la juge unique a constaté la nullité des poursuites visant l’une d’entre elles.

    Comme toutes les « Femen » jugées pour leurs actions, les deux autres jeunes femmes, deux étudiantes au casier judiciaire vierge, ont revendiqué un usage politique, et non sexuel, de leur corps.

    – « D’après vous, qu’est-ce qui excite un homme chez une femme ? a interrogé la procureure.

    – Ma poitrine est sexuelle quand je le décide, a répondu l’une des prévenues.

    – A chaque fois qu’on la montre, ça va choquer, ça va interpeller, ça va permettre d’attirer l’attention sur un message politique que l’on veut faire passer », a insisté sa coprévenue.

    La procureure a requis un mois d’emprisonnement avec sursis contre chacune, estimant que le caractère sexuel d’une poitrine féminine « est acquis socialement ».

    « Dans n’importe quel traité d’anatomie, on vous dit qu’il s’agit d’un organe sexuel secondaire », a insisté la représentante de l’accusation, « ça fait des millénaires que les seins sont un organe sexuel chez la femme ».

    Dénonçant des poursuites « incompréhensibles, illisibles » et « infamantes », l’avocate des deux jeunes femmes, Valentine Rebérioux, a plaidé leur relaxe. Dans la plupart des cas, les militantes Femen sont aujourd’hui relaxées par la justice, a-t-elle rappelé.

    Les Femen venaient ce jour-là « dénoncer l’hypocrisie du rassemblement de 80 chefs d’Etat pour célébrer la paix » alors que certains sont « responsables de conflits armés ou de violations des droits de l’homme dans leur pays », a-t-elle ajouté.

    Le tribunal rendra son jugement le 27 mai.

    Le lendemain, 11 novembre 2018, un autre trio de Femen avait déjoué la sécurité des commémorations en faisant irruption sur les Champs-Élysées au passage de la limousine de Donald Trump. Leur procès, prévu le 10 avril, pourrait toutefois être renvoyé à une date ultérieure.


    https://www.lepoint.fr/societe/un-mois-avec-sursis-requis-contre-deux-femen-jugees-pour-une-action-a-paris-

    Commentaires sur twitter :

    Le sein est un signal sexuel... majoritairement pour les hommes. En l’espèce les seins de ces femmes n’étaient pas dénudés dans un but sexuel. C’est encore une fois refuser à la Femme un droit sur son corps, en lui imposant un caractère sexuel masculin.
    Les accuser d’exhibition alors qu’il n’y avait pas d’intention - Quand à côté de cela, on supporte au quotidien des hommes, braguette ouverte, en train d’uriner comme des clebards dans la rue -
    Et quand on allaite, on s’exhibe ? A la plage, en cas de monokini, on commet un acte d’exhibition sexuel ? Comment ose t’on pénaliser la nudité d’une partie du corps des femmes ne correspondant pas aux organes sexuels principaux, en raison du seul regard des hommes ?

    https://twitter.com/palais_au/status/1110298683801772032

    #femmes
    #justice (?) #seins_nus #nudité #femmes #France #discriminations

  • Dominique Cardon, Culture numérique
    https://journals.openedition.org/lectures/32737

    Sont ainsi mobilisés de nombreux savoirs associés au numérique, à ses outils, et aux services informatiques. Autour d’un objet trop rarement saisi dans sa globalité, Cardon mûrit une analyse qui croise la sociologie, la science politique, l’économie, ou encore les sciences de l’information et de la communication. Les ruptures que l’informatique a pu induire en termes de pratiques de communication, de consommation et de production y sont décrites avec précision. Bien souvent, l’auteur prend appui sur les protagonistes de ces ruptures – ingénieurs, manageurs, scientifiques, politiques – pour dynamiser son propos et restituer les rôles de grandes figures souvent méconnues. In fine, Culture numérique aborde successivement : la généalogie d’internet ; le web comme bien commun ; la culture participative et les réseaux sociaux ; l’espace public numérique ; l’économie des plateformes ; le big data et les algorithmes.

    Les deux chapitres suivants traitent de la participation numérique aux débats publics et des nouveaux procédés de communication associés au numérique – ceci en prise avec les précédents travaux de l’auteur1. Notamment, il s’agit de décrire et classer les réseaux sociaux selon une typologie qui tient compte de la visibilité des acteurs et de leurs modalités de prise de parole : Cardon y distingue d’une part l’identité en ligne réelle de l’identité projetée, afin d’envisager sa fidélité à la réalité ; d’autre part, il s’agit de tenir compte, en termes d’identité acquise ou active, de la tendance des internautes à montrer qui ils sont ou ce qu’ils font. En découlent de nombreuses classifications – l’identité civile renvoyant par exemple à la subjectivation des individus qui publicisent leurs caractéristiques réelles sur des réseaux sociaux tandis que l’identité narrative résulterait d’un processus de théâtralisation des informations mises en ligne. Ainsi, ces types d’identité déterminent plusieurs formes de visibilité des acteurs sur les plateformes : montrer en étant caché, tout montrer et tout voir, etc. Les réseaux sociaux comportent en effet des systèmes relationnels spécifiques, solidaires du déploiement d’identités parfois exclusivement numériques. Ils permettent à chacun de choisir ce qu’il diffuse et démocratisent des pratiques créatives telles qu’entre autres la musique ou l’écriture – même s’ils consacrent en retour un certain conformisme2 et posent des enjeux de régulation très clairs3.

    #Culture_numérique #Dominique_Cardon

  • Founder Interviews: Robert Vis of MessageBird
    https://hackernoon.com/founder-interviews-robert-vis-of-messagebird-afd34c7dc761?source=rss----

    Robert Vis is the found of MessageBird, which has raised $60 million Series A, and currently work with customers like Uber, Telegram, and Domino’s. He was originally interviewed in the Founder Interview series here.This interview is specifically about MessageBird’s Y Combinator experience, with advice for others considering applying to YC.Let’s start off with the two questions I’m sure you get all the time. Is Y Combinator worth it? And, if you had to do it all over again, would you?Without a doubt, yes and yes. YC is the only school you never want to leave. I’d go back in a heartbeat.When it comes to the #founders that are accepted to the program, does YC have a “type”?I get this question a lot, and usually, when people ask it, they tend to have two “types” in mind. One is the 24-year-old in a (...)

    #startup #davis-baer #ycombinator #founder-stories

  • Une série de textes sur le mouvement des #Gilets_jaunes publiés par la revue Temps critiques

    Sur le mouvement des Gilets jaunes
    http://tempscritiques.free.fr/spip.php?article386

    Sur cette révolte en général et sur celle des Gilets jaunes en particulier
    http://tempscritiques.free.fr/spip.php?article387

    Une tenue jaune qui fait communauté
    http://tempscritiques.free.fr/spip.php?article392

    Ce qui dure dans la lutte des Gilets jaunes
    http://tempscritiques.free.fr/spip.php?article393

    L’envie de Révolution française des Gilets jaunes
    http://tempscritiques.free.fr/spip.php?article395

    Gilets jaunes : « une République du genre humain »
    http://tempscritiques.free.fr/spip.php?article398

    Gilets jaunes : Sur la ligne de crête
    http://tempscritiques.free.fr/spip.php?article399

    (...) Si le mou­ve­ment des Gilets jaunes ne se définit pas par ce qu’il n’est pas (antisémite, anti-migrant, sexiste, homo­phobe), ce qui serait se mettre dans la contre-dépen­dance des atta­ques de ses enne­mis ou des médias, il ne se définit pas non plus par ce qu’il est. Comme dans tout mou­ve­ment qui possède une vérita­ble dyna­mi­que propre, des cli­va­ges présentés comme une réalité incontour­na­ble par l’État, les socio­lo­gues et les médias, n’en sont plus pour lui. Pour « les gens d’en bas » qui se soulèvent contre l’ordre des domi­nants, les frac­tion­ne­ments entre « quar­tiers sen­si­bles » et com­mu­nes périur­bai­nes sont rela­ti­visés lors­que les lycéens de Mantes-la-Jolie mon­trent qu’en ban­lieue aussi la survie n’est plus sup­por­ta­ble ; frac­tion­ne­ment réduit entre assistés et chômeurs ciblés par la phrase assas­sine de Macron « il n’y a qu’à tra­ver­ser la rue pour trou­ver un emploi » puis­que de nom­breux chômeurs, présents sur les ronds-points, dévelop­pent soli­da­rité et convi­via­lité ; frac­tion­ne­ment effacé entre tra­vailleurs pau­vres (l’emploi n’est plus gage de vie décente) et petits salariés, arti­sans ou auto-entre­pre­neurs.
    3 Par sa dyna­mi­que propre, par l’action directe, le mou­ve­ment des Gilets jaunes a réfuté pra­ti­que­ment les repro­ches idéolo­gi­ques que lui adres­sent abs­trai­te­ment les milieux poli­tico-média­ti­ques domi­nants.
    4 Au sein d’une frange de la popu­la­tion, qui n’a pas tou­jours été la plus active dans les mou­ve­ments sociaux précédents, parce qu’elle a à la fois voulu et subi les pro­ces­sus d’indi­vi­dua­li­sa­tion, se fait jour la bonne vieille idée redécou­verte dans chaque lutte d’impor­tance, celle que le pou­voir divise pour mieux régner. Mais force est de reconnaître qu’après trois mois de lutte, ces avancées poli­ti­ques sont insuf­fi­san­tes. En effet, alors qu’il a aussi connu une cer­taine matu­ra­tion dans le dis­cer­ne­ment de ses objec­tifs (de la lutte anti­fis­cale à la lutte pour la jus­tice sociale, par exem­ple), le mou­ve­ment ne par­vient tou­jours pas à vérita­ble­ment se définir. Cela nuit non seu­le­ment à son exten­sion vers les marges de sym­pa­thi­sants hésitants, mais rend abs­traite l’idée sou­vent mal com­prise à l’extérieur du « Tous Gilets jaunes » puis­que sans défini­tion plus précise de ce qu’il est, toutes ces fran­ges pro­ches devraient l’intégrer et, à l’inverse, au nom de qui ou à partir de quel prin­cipe pour­rait-il dire : « non, vous, vous n’êtes pas Gilets jaunes » ? Ni l‘appel de l’assemblée des assemblées à Commercy ni les com­mu­niqués du groupe Gilets jaunes Lyon-centre n’ont réussi à lever cette équi­vo­que par rap­port, par exem­ple, à la présence de l’extrême droite à l’intérieur du mou­ve­ment.

    C’est que la #com­mu­nauté_de_lutte pose comme première valeur poli­ti­que la #soli­da­rité dans le désac­cord, c’est-à-dire l’inverse de l’appréhen­sion tra­di­tion­nelle de la poli­ti­que, y com­pris à l’extrême gauche qui, quant à elle, pose au contraire le désac­cord comme prin­cipe pre­mier et « ligne » de par­tage. Cette dis­po­si­tion première, en faveur de la com­mu­nauté de lutte et de la soli­da­rité qui en découle, amène le mou­ve­ment à ne pas abor­der ou à reléguer au second plan « les sujets qui fâchent ». Ne pas trop en dire pour pou­voir conti­nuer à se dire les choses. Ainsi, alors que les Gilets jaunes par­lent beau­coup de votes et les uti­li­sent pour pren­dre des décisions, alors que nom­breux sont ceux qui, parmi eux, met­tent en avant le vote par RIC, la ques­tion du droit de vote n’est abso­lu­ment pas abordée, car elle frac­tion­ne­rait la soli­da­rité des Gilets jaunes à partir du moment où il fau­drait pren­dre une posi­tion sur le qui est citoyen et sur­tout qui ne l’est pas, au risque du désac­cord.

    Dans les AG, il est ainsi sou­vent néces­saire d’inter­ve­nir déjà pour faire cor­ri­ger l’appel­la­tion « assemblée citoyenne » sou­vent utilisée dans les assemblées issues de ronds-points pour coor­don­ner action et réflexion entre com­mu­nes périur­bai­nes. Car le flou per­siste sou­vent sur les contours de la citoyen­neté d’autant que dans ces actions, les Gilets jaunes n’hésitent pas à faire appel à des salles de mairie et à y accep­ter des élus muni­ci­paux ou même des députés, ce qui fait qu’on a par­fois du mal à dis­tin­guer ces débats du « Grand débat ».

    Ce n’est peut-être qu’un pis-aller, mais en l’état actuel des choses la notion « d’assemblée popu­laire » utilisée dans les assemblées de Commercy et celles (plus urbai­nes) qui les ont rejoin­tes reste dans le vague. Malgré tout, cette dénomi­na­tion d’assemblée popu­laire prête moins à confu­sion tout en étant fort para­doxale. En effet, les « assemblées citoyen­nes » sont d’une com­po­si­tion sociale bien plus popu­laire que les « assemblées popu­lai­res » qui sont, elles plus « citoyen­nes » au sens Révolu­tion française du terme. Pourtant, à l’ori­gine, sur le ter­rain des ronds-points, la ques­tion ne s’était pas posée abs­trai­te­ment, mais de façon pra­ti­que, car il parais­sait dif­fi­cile d’être sur un bar­rage ou un rond-point avec un « étran­ger » qui se bat contre l’injus­tice fis­cale à côté de vous et de lui dire que le RIC ce n’est pas pour lui… parce qu’il n’a pas la natio­na­lité française et qu’il ne peut pas voter ! La référence à la Révolu­tion française devrait ici encore servir : est « citoyen » celui qui par­ti­cipe à la « révolu­tion », quelle que soit sa natio­na­lité.

    Si, pour beau­coup de Gilets jaunes, la référence à la Révolu­tion française est réelle et pro­fonde, alors il faut que le mou­ve­ment assume sa part de sans-culot­te­rie sans qu’elle soit sans cesse rabat­tue sur celle d’un citoyen juste conçu comme sujet du pou­voir d’État en rem­plis­sant des devoirs qui don­nent lieu à des droits. Par ailleurs, cela met­trait fin pra­ti­que­ment à cette idée sau­gre­nue, partagée par cer­tains Gilets jaunes, d’un vote considéré comme obli­ga­toire et donc comme un devoir plus qu’un droit. Mais ce serait faire preuve d’opti­misme de penser que le mou­ve­ment pour­rait en quatre mois acquérir une cons­cience de la com­mu­nauté (humaine) qui efface toute frontière. La com­mu­nauté de lutte trace, cons­ciem­ment ou non, ses frontières dans la lutte. L’exem­ple frap­pant en est de la dis­tinc­tion qui apparaît dans des dis­cus­sions entre Gilets jaunes « de base » sur la ques­tion des migrants1. Si les immigrés sont bien reconnus et acceptés par les Gilets jaunes — d’autant qu’il s’en trouve un nombre non négli­gea­ble parmi eux — ils le sont sur la base de l’ancienne figure du tra­vailleur immigré. Des des­cen­dants de tra­vailleurs immigrés et qui sont Gilets jaunes par ailleurs, considèrent que leurs parents et eux sont deve­nus ou sont français parce qu’ils ont contribué à la cons­truc­tion et à la prospérité du pays, alors qu’à leurs yeux les migrants d’aujourd’hui ne cher­chent pas à se fixer et s’établir (cf. Calais et tous ceux qui veu­lent abso­lu­ment passer en Angleterre) et relèveraient d’une ges­tion inter­na­tio­nale de crise qui échappe à la com­mu­nauté de lutte. En conséquence, cela res­treint considérable­ment le champ de sa ten­sion vers la com­mu­nauté humaine. Plus concrètement, c’est aussi une situa­tion à courte vue, car si la force de tra­vail est glo­ba­le­ment surnuméraire aujourd’hui dans le procès de valo­ri­sa­tion du capi­tal, le sur­nom­bre n’est pas tou­jours là où on le croît, comme le mon­trent les efforts actuels d’entre­pri­ses comme MacDo, Starbucks et autres gros­siums de l’hôtel­le­rie-res­tau­ra­tion ou du BTP, qui vont jusqu’à pro­po­ser à des migrants fraîche­ment arrivés3, des cours accélérés de français parce qu’elles recher­chent des « peti­tes mains » à des condi­tions tel­le­ment à la marge du droit du tra­vail que per­sonne ne les accep­tent.

    Un discours plus protestataire que révolutionnaire ou réformiste

    Si l’expres­sion d’une juste colère a fait la force du mou­ve­ment à ses débuts, il cher­che aujourd’hui un second souf­fle qui le trans­for­me­rait en une lutte sociale plus glo­bale contre un ensem­ble struc­turé par l’État et le capi­tal. Ce qu’il a ten­dance à résumer par les termes de lutte contre le « système », sans cher­cher à davan­tage le définir. Faute d’y par­ve­nir, cette colère a ten­dance à se trans­for­mer en haine contre l’oli­gar­chie (le « je vous hais com­pris » écrit par­fois sur des gilets jaunes dénote en pas­sant d’une cer­taine culture poli­ti­que et d’un humour de bon aloi), elle-même réduite à quel­ques gran­des entre­pri­ses ou ban­ques et à quel­ques indi­vi­dus (poli­ti­ques, jour­na­lis­tes influents) « que l’on va aller cher­cher » comme le disent les mani­fes­tants. C’est comme s’il fal­lait leur faire payer indi­vi­duel­le­ment leur for­fai­ture, alors pour­tant que les Gilets jaunes ont pris cons­cience pro­gres­si­ve­ment qu’ils ont affaire à un « Système ». En cela Macron est vic­time de son propre « dégagisme ». Il croyait avoir fait le plus dur en se débar­ras­sant de l’ancien monde poli­ti­que et c’est l’ancien monde popu­laire qui lui tombe sur le dos ; un monde net­te­ment plus dif­fi­cile à faire dis­paraître.
    10 Cette colère anti-Système des Gilets jaunes est confortée par une vision oli­gar­chi­que du pou­voir, vouant à la vin­dicte popu­laire seu­le­ment les 1 % les plus riches qui oppri­me­raient les 99 % autres, alors que tous les rap­ports sociaux sont tra­versés par des hiérar­chies et des inégalités qui divi­sent et frag­men­tent ; le procès de domi­na­tion par­court l’ensem­ble du rap­port social. Reconnaître cela, ou au moins en tenir compte, serait reconnaître que la notion de peuple n’existe pas en soi, qu’elle se cons­truit dans le conflit et la ten­sion entre ceux qui diri­gent, à quel­que titre que ce soit (écono­mi­que, poli­ti­que, cultu­rel) et ceux qui n’ont aucun titre pour le faire. Mais il n’y a pas non plus de raison de faire porter aux Gilets jaunes le poids d’une supposée inexpérience poli­ti­que alors que c’est une opi­nion bien partagée, aussi bien par les Occupy Wall Street américains que par un parti poli­ti­que comme La France insou­mise !

    Il s’ensuit que le mou­ve­ment est sou­vent guetté par la recher­che du bouc émis­saire ou par les thèses com­plo­tis­tes d’autant que les réseaux sociaux culti­vent faci­le­ment l’entre-soi et par­ti­culièrement Facebook qui est leur relai le plus utilisé. Cela a été le cas, plu­sieurs fois, quand, dans cer­tai­nes villes, le mou­ve­ment a projeté de lancer des actions contre la banque Rothschild, une cible privilégiée parce qu’elle serait un sym­bole du capi­ta­lisme mon­dia­lisé et aussi parce que Macron y a été associé-gérant. Que ce type d’action soit repris par un groupe spon­tané comme Article 35–Insurrection est une chose, puis­que sa révolte se situe dans l’immédia­tisme et l’action directe. Mais que l’on en arrive à devoir expli­quer en AG, où des représen­tants des divers grou­pes de Gilets jaunes sont présents, qu’il faut arrêter avec les sym­bo­les et regar­der plutôt la réalité du système ban­caire dans le fonc­tion­ne­ment global du capi­ta­lisme est le signe d’une réelle fai­blesse théorique. Sur ce point comme sur le rôle des action­nai­res dans la for­ma­tion du capi­tal, la cri­ti­que du « système » est biaisée par le fan­tasme d’une finance qui représen­te­rait le mal absolu.

    Nous l’avons déjà dit, on ne peut repro­cher aux Gilets jaunes dont la matu­rité poli­ti­que est de quatre mois de com­met­tre les mêmes sim­pli­fi­ca­tions que celles pro­dui­tes par des orga­ni­sa­tions poli­ti­ques d’extrême gauche confirmées ou par des jour­naux comme Le Monde diplo­ma­ti­que. La dif­fi­culté consiste à essayer de cor­ri­ger le tir sans jouer aux experts… et en tenant compte du fait que l’ana­lyse des Gilets jaunes est limitée d’entrée de jeu par le fait qu’elle isole le procès de cir­cu­la­tion du capi­tal du procès de pro­duc­tion alors que le capi­tal jus­te­ment tente, à tra­vers les réformes libérales, de l’uni­fier.

    Pour rester concrets les Gilets jaunes ont par­fois ten­dance à se rat­ta­cher à des chif­fres censés parler par eux-mêmes, mais qui don­nent lieu à une surin­terprétation proche du contre­sens. Par exem­ple dans un tract Gilets jaunes sur la finance, dont une partie est consacrée aux action­nai­res et aux divi­den­des. La présen­ta­tion qui en est faite pour la France tend à accréditer l’idée que c’est en France que les divi­den­des attei­gnent la meilleure rémunération en pour­cen­tage pour les action­nai­res, ce qui serait abso­lu­ment scan­da­leux et ferait de celle-ci un modèle de capi­ta­lisme spo­lia­teur. Or, c’est jus­te­ment parce que jusqu’à main­te­nant la France a mieux résisté au modèle anglo-saxon de capi­ta­lisme et à ses exi­gen­ces, que la France a plus besoin d’atti­rer de capi­taux. Ainsi, elle a refusé le pas­sage aux retrai­tes par capi­ta­li­sa­tion, ce qui la prive de ses pro­pres fonds de pen­sions et l’amène à rétri­buer davan­tage les pla­ce­ments. Le problème n’est pas tant que cette appro­che est fausse, mais qu’elle empêche de com­pren­dre le fonc­tion­ne­ment d’ensem­ble du capi­ta­lisme au niveau théorique et au niveau pra­ti­que, ce qui bloque sou­vent les dis­cus­sions. Le mou­ve­ment ayant ten­dance à porter une atta­que « morale » plus que poli­ti­que cela inclut l’idée d’une mora­li­sa­tion pos­si­ble des choses et des rap­ports sociaux. Cette ten­dance ne peut être contre­carrée que par des actions qui com­men­cent juste, mais se dévelop­pent en sou­tien à des conflits sociaux, dans des sec­teurs qui sont deman­deurs parce que les syn­di­cats y sont peu présents, comme les entre­pri­ses de sous-trai­tance de la grande dis­tri­bu­tion. Elles complètent les actions premières de blo­cage de la cir­cu­la­tion en direc­tion des pla­te­for­mes en ce qu’elles met­tent l’accent sur la dénon­cia­tion de l’exploi­ta­tion et qu’elles peu­vent jouer dans un sens favo­ra­ble sur le rap­port de force.

    Un universalisme contradictoire au risque de l’isolement

    Après avoir élargi ses reven­di­ca­tions de départ et continué à refu­ser de négocier, ce point étant essen­tiel dans le main­tien d’un rap­port de force anta­go­ni­que avec les pou­voirs en place, le mou­ve­ment ren­contre des dif­fi­cultés à s’étendre sur cette base ini­tiale. Difficultés ren­contrées dans la jonc­tion du 5 février et avec l’échec de la liai­son avec le mou­ve­ment lycéen en décembre, qui condui­sent le mou­ve­ment à faire retour sur lui-même, dans des reven­di­ca­tions qui font peut-être son ori­gi­na­lité, mais qui ne sont plus que les sien­nes pro­pres. Le mou­ve­ment des Gilets jaunes a certes raison de vou­loir affir­mer à la fois sa préséance dans la lutte et son auto­no­mie par rap­port aux autres forces. Par là, il s’est placé comme une sorte d’avant-garde de masse (« Tous Gilets jaunes ») dans la mesure où le fait d’enfi­ler le gilet jaune deve­nait tout à coup un acte de résis­tance en lui-même, un signe de reconnais­sance ensuite et enfin le pre­mier pas vers autre chose. De ce fait, il n’avait rien à atten­dre de l’appel tra­di­tion­nel et le plus sou­vent « bidon », à une « conver­gence des luttes », tarte à la crème des années 2000 ayant succédé au « Tous ensem­ble » des années 1990. Le fiasco de la mani­fes­ta­tion com­mune du 16 mars entre Climat et Gilets jaunes montre que le chemin sera long avant que tout le monde devienne « Gilets jaunes » où que les Gilets jaunes se fon­dent dans la révolu­tion ou la Républi­que du genre humain ». Mais il n’est pas dit que cer­tains de ceux-là ne se retrou­vent pas plus faci­le­ment sur des actions de blo­cage de l’écono­mie (énergie) ou dans des actions de sou­tien aux salariés en lutte ; autant d’inter­ven­tions qui peu­vent pro­fi­ter de la désta­bi­li­sa­tion générale des pou­voirs en place. Le problème est alors de savoir quel rôle y jouer. Sans vou­loir tran­cher défini­ti­ve­ment, notre expérience actuelle de la chose nous montre qu’il serait dom­mage qu’on y rejoue le sou­tien aux luttes du peuple tenu par les maos dans les années 1970. Les Gilets jaunes, sous prétexte qu’ils sont mobi­lisés et déterminés ne doi­vent pas être une sorte de bras armé (même sans arme) des salariés ou de n’importe quelle autre lutte. (...)

    #Temps_critiques
    Sur cette notion d’#avant-garde_de_masse, voir La horde d’or pages 344, 391, 416

  • Une roquette tirée depuis la bande de Gaza fait plusieurs blessés en Israël - moyen orient - RFI
    http://www.rfi.fr/moyen-orient/20190325-israel-roquette-tir-bande-gaza-maison-blesses

    Un tir de roquette en provenance de la bande de Gaza a fait cinq ou six blessés – selon les sources – au nord de Tel-Aviv, en Israël, ce lundi 25 mars. Le Premier ministre Benyamin Netanyahu a annoncé qu’il allait raccourcir sa visite aux Etats-Unis et a promis de riposter « avec force ». L’armée israélienne envoie des renforts autour de Gaza. (...)

    #GAZA

    • Rocket fired from Gaza hits Israeli House; Seven Wounded
      March 25, 2019 9:01 AM
      https://imemc.org/article/rocket-fired-from-gaza-hits-israeli-house-seven-wounded

      (...) The house that was hit by the rocket is located 100 km from the Gaza Strip, and the ‘Iron Dome’ system that the Israeli government has in place to intercept rockets fired from Gaza was not activated.

      No Palestinian armed resistance group claimed credit for the attack.

      When a rocket was fired from Gaza nearly two weeks ago, the Israeli airforce responded by dropping one hundred bombs in different parts of the Gaza Strip.

      Residents of Gaza report that they are fearful of what Israeli forces may be preparing to do, noting that drones and helicopters have been hovering over parts of Gaza all night.

      Israeli Prime Minister Binyamin Netanyahu reportedly cut short his trip visiting Trump in Washington DC to return to Israel to “manage our operations up close”.

    • surtout quand :

      Trump Signs Order Recognizing Golan Heights as Israeli Territory

      With Benjamin Netanyahu at his side, Trump said the U.S. will always stand by Israel’s side
      Noa Landau and Reuters (Washington, D.C. )
      https://www.haaretz.com/us-news/.premium-trump-to-sign-executive-order-recognizing-golan-as-israeli-territo

      President Donald Trump holds up a signed proclamation recognizing Israel’s sovereignty over the Golan Heights, as Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu looks on, Washington, D.C., March 25, 2019.AP/Susan Walsh

      WASHINGTON - U.S. President Donald Trump met Prime Minister Benjamin Netanyahu Monday to sign a presidential proclamation officially recognizing the Golan Heights as Israeli territory on Monday, thus formalizing a move announced with a tweet earlier on Thursday.

      In a joint press conference, Trump said: “We do not want to see another attack like the one suffered this morning north of Tel Aviv,” adding: “Our relationship is powerful.” Trump then said: “We will confront the poison of anti-Semitism.”

    • Israeli Airstrikes Injure 8 Palestinians, Including Two Children In Gaza
      March 26, 2019 12:28 AM
      https://imemc.org/article/israeli-airstrikes-injure-8-palestinians-including-two-children-in-gaza

      The Israeli Air Force carried out, on Monday at night, a series of air strikes targeting several areas, including homes, in many parts of the besieged Gaza Strip, wounding eight Palestinians, including two children.

      Media sources said the army fired two missiles into a commercial building, in the center of Gaza city, wounding two Palestinians, and causing excessive damage to the property and surrounding homes.

      The army also fired a missile at a residential building in the Rimal neighborhood, in Gaza city, wounding two children, and causing excessive damage to the building and some surrounding homes.

      At least one Palestinian was also injured when the army fired missiles into a building, east of the Sheja’eyya neighborhood, east of Gaza city.

      The army also fired two missiles into two sites, west of Gaza city, and in Beit Lahia, in the northern part of the Gaza Strip, causing damage, in addition to several missiles striking Palestinian lands east of Khan Younis and Rafah, in the southern parts of the coastal region.

      Medical sources said four Palestinians were injured by Israeli missiles in Beit Lahia and Jabalia, in northern Gaza, and were rushed to the Indonesian Hospital

      The Maan News Agency has reported that the army fired more than 100 missiles into various areas in the Gaza Strip.

      It added that all schools, universities, banks and various institutions have decided to close their doors, to avoid civilian casualties should the situation witness a further deterioration.

      Among the targeted buildings are offices of Ismael Haniyya, the political leader of Hamas movement.

      Israeli daily Haaretz has reported that the army launched an offensive striking what it called “Hamas targets” in the Gaza Strip after a shell was reportedly fired from Gaza. (...)

    • L’armée israélienne d’occupation bombarde le ghetto de Gaza
      25 mars 2019 - Memo – Al Jazeera
      http://www.chroniquepalestine.com/armee-israelienne-occupation-bombarde-ghetto-gaza

      L’occupant israélien a lancé aujourd’hui des frappes aériennes sur la bande de Gaza, touchant des cibles à travers l’enclave assiégée depuis maintenant 12 années.

      Les frappes ont commencé ce soir vers 18h00 heure locale (16h00 GMT), après qu’Israël ait passé la journée à se préparer à l’assaut. Après avoir affirmé qu’une roquette a été tirée de Gaza sur une ville au nord de Tel-Aviv, l’armée israélienne a envoyé deux brigades de l’armée – totalisant plus de 1 000 soldats – le long de la clôture de Gaza et a appelé des réservistes des unités aériennes en vue des bombardements.

      Israël a également bloqué aujourd’hui toute la bande de Gaza, en fermant les points de passage de Kerem Shalom (Karm Abu Salem) et Erez (Beit Hanoun) qui permettent aux produits et fournitures médicales d’entrer dans l’enclave. Il a également réduit la zone de pêche qu’il impose au large de la côte méditerranéenne de Gaza, bloquant ainsi encore davantage le territoire. (...)

  • #Venezuela : arrivée de 99 militaires russes, dont le chef d’état-major de l’armée de terre, suivis d’un chargement de 35 tonnes de matériel.

    (Vassili Tonkochkourov est chef d’état-major de l’armée de terre et non, comme indiqué dans l’article, ministre de la Défense, toujours Sergueï Choïgou)

    Llegaron a Maiquetía 99 militares rusos con 35 toneladas de cargamento
    http://www.el-nacional.com/noticias/mundo/llegaron-maiquetia-militares-rusos-con-toneladas-cargamento_276068


    Foto : @FedericoBlackB

    Javier Mayorca, periodista venezolano, informó que 99 militares rusos, comandados por el mayor general Vasilly Tonkoshkurov, llegaron a Venezuela este sábado en la tarde por el Aeropuerto Internacional Simón Bolívar de Maiquetía, en el estado Vargas.

    Esta tarde llegó al aeropuerto de Maiquetía una comitiva de 99 militares rusos, al mando del ministro de la Defensa de ese país, mayor general Vasilly Tonkoshkurov”, dijo Mayorca en su cuenta de Twitter.

    EE UU discutió opción militar en Venezuela durante reunión con Rusia
    Asimismo, destacó que los militares fueron recibidos por Marianny Mata, directora de Asuntos Internacionales e Integración.

    Inmediatamente después (2:00 pm) llegó al mismo terminal un carguero ruso con 35 toneladas de materiales, pertenecientes al contingente que recién había desembarcado. En la comitiva de recepción también estaba personal de la embajada rusa y el GB Edgar Colina Reyes”, aseguró.

  • Le nombre de #femmes qui vivent à plus de 45 min d’une #maternité a doublé en 20 ans
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/03/21/le-nombre-de-femmes-qui-vivent-a-plus-de-45-mn-d-une-maternite-a-double-en-v

    La mobilisation des élus et d’une partie de la population n’y a rien changé. Après Die (Drôme), Creil (Oise), Saint-Claude (Jura), Le Blanc (Indre), la maternité de Bernay (Eure) a à son tour dû définitivement fermer ses portes, lundi 11 mars, obligeant les femmes enceintes qui devaient y accoucher à se rendre à Lisieux (Calvados), à trente minutes de route, ou à Evreux (Eure) à cinquante minutes.En un peu plus de vingt ans, entre le 1er janvier 1997 et le 11 mars 2019, la France a perdu 338 maternités (413 fermetures et 73 ouvertures) sur 835. A l’issue de cette colossale refonte de la carte sanitaire, le nombre de femmes en âge de procréer se trouvant à plus de quarante-cinq minutes d’une maternité a plus que doublé, passant de 290 000 à 716 000, soit 430 000 de plus. Le nombre de celles se trouvant à plus de trente minutes a, lui, augmenté de près de deux millions, passant de 1,9 million en 1997 à 3,7 millions en 2019.

    • MATERNITÉS AGNÈS BUZYN MET LES SAGES-FEMMES EN PREMIÈRE LIGNE, Sylvie Ducatteau
      https://www.humanite.fr/maternites-agnes-buzyn-met-les-sages-femmes-en-premiere-ligne-669747

      La ministre de la Santé a assuré vouloir « trouver une solution pour qu’il n’y ait plus cette angoisse d’accoucher loin d’une maternité »,
      Interrogée jeudi sur BFMTV et RTL, la ministre de la Santé a assuré vouloir « trouver une solution pour qu’il n’y ait plus cette angoisse d’accoucher loin d’une maternité », alors que 35 de ces établissements ont été fermés récemment ou sont menacés de disparaître au prétexte de pénurie de pédiatres et d’obstétriciens. Agnès Buzyn a promis qu’il y aura « en permanence une sage-femme pour accompagner les femmes enceintes » et les « sécuriser ». Des taxis et des chambres d’hôtel seront également mis à disposition des femmes dont les accouchements sont programmés. Une déclaration qui intervient alors qu’au Blanc (Indre), où se déroulent jusqu’à dimanche des états généraux « des maternités en colère », un nourrisson est né au domicile de ses parents dans la nuit de mardi à mercredi, après que la maternité de la ville a été fermée. La mère de famille n’a pas pu rejoindre le site où elle devait accoucher, distant de 70 kilomètres. S. D.

      suite de : Le nombre de #femmes qui vivent à plus de 45 min d’une #maternité a doublé en 20 ans et compléments (Le Monde)

      Ces chiffres inédits, issus d’une étude réalisée pour Le Monde par le géographe de la santé Emmanuel Vigneron, et qui diffèrent des données produites par la Drees, le service statistiques du ministère de la santé, ne manqueront pas d’alimenter le débat autour des hôpitaux de proximité, l’une des mesures-phares de la loi santé dont l’examen a débuté dans l’Hémicycle le 18 mars. Ces établissements – au nombre de 500 à 600 – ne compteront ni chirurgie ni maternité. Couplée à une réforme des activités de soins et d’équipements lourds, la loi devrait donc à terme entraîner de nouvelles fermetures ces prochaines années.

      « On continue à fermer et à concentrer, on a l’impression que ça ne finira jamais », déplore Rosine Leverrier, la vice-présidente des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, à la veille des états généraux des maternités de proximité qui se tiendront les 22 et 23 mars au Blanc.

      Les autorités sanitaires, elles, mettent en avant la sécurité des femmes pour justifier ces fermetures, invoquant un manque de médecins spécialistes et des « trous » dans les listes de garde. Une position qui a récemment reçu le soutien d’une vingtaine de syndicats de médecins et de collèges professionnels. « La proximité n’est pas gage de sécurité », avaient-ils fait valoir lundi 25 février, jugeant que la fermeture de certaines maternités est une « nécessité pour préserver la qualité et la sécurité des soins ».

      Article réservé à nos abonnés Lire aussi
      Au Blanc, dans l’Indre, maternité en sursis
      « Il y a quelques endroits où l’éloignement devient trop grand pour être supportable, ce qui condamne les territoires à des morts lentes », juge Emmanuel Vigneron. Pour le géographe, « il faudrait définir une architecture d’ensemble et fixer dans la loi vingt ou trente exceptions territoriales sur la base de critères objectifs, de manière à rendre les fermetures plus acceptables ».
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      Note méthodologique

      Avec 716 000 femmes en âge de procréer habitant à plus de 45 minutes de la maternité la plus proche, le géographe Emmanuel Vigneron donne un résultat différent de celui de la direction des études statistiques du ministère de la santé (Drees), qui nous indique un effectif de 326 000. Le rapport 2016 de l’enquête nationale périnatale, cosigné de l’Inserm et de la Drees, indique pour sa part que 7,2 % des femmes ayant participé à l’enquête ont mis 45 minutes ou plus, ce qui correspondrait à un million de femmes. A l’appui de ses calculs, M. Vigneron a utilisé les données de l’Insee, en prenant compte des maternités fermées jusqu’au 11 mars 2019 et des modifications communales survenues entre 1997 et aujourd’hui.

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      Au Blanc, dans l’Indre, maternité en sursis , Frédéric Potet, 30 juin 2018
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/06/30/au-blanc-dans-l-indre-maternite-en-sursis_5323586_3232.html

      Dans sa chronique, notre journaliste Frédéric Potet revient sur l’obligation faite à la maternité de la ville du Blanc, dans l’Indre, de fermer l’été, obligeant les parturientes à aller accoucher à plus d’une heure de chez elles.

      Chronique. Le glas a sonné, mercredi 27 juin, à 18 heures précises, au clocher de l’église Saint-Génitour, au Blanc, dans l’Indre. Au même moment, la sirène de la mairie retentissait à l’unisson, cependant que les compagnies d’ambulance jouaient du klaxon de leur côté. Pareil tintamarre n’est pas habituel dans cette petite cité de 6 500 habitants, située loin de tout centre urbain. Mais il fallait cela pour protester devant l’obligation, pour le moins insolite, faite à la maternité de la ville : suspendre toute activité pendant juillet et août.
      Un peu plus tôt dans la journée, un enfant naissait au Blanc : Ryan, 3,570 kg. La population redoute que celui-ci soit le dernier à voir le jour en ville ; que la maternité, en clair, ne rouvre jamais. A 18 h 30, une chaîne et un cadenas étaient posés par la direction de l’hôpital sur la porte de la salle d’accouchement. La photo de ce verrouillage symboliquement mis en scène n’allait pas tarder à enflammer les réseaux sociaux.


      À 18 h 30, mercredi 27 juin 2018, une chaîne et un cadenas étaient posés sur la porte de la salle d’accouchement par la direction de l’hôpital du Blanc (Indre), en raison de la suspension de toute activité de la maternité pendant juillet et août.

      Si elle n’est pas une première en France, cette fermeture estivale est l’ultime épisode d’un feuilleton qui agite, depuis sept ans, ce coin reculé du Berry. La décision a été prise par l’hôpital de Châteauroux – qui gère celui du Blanc depuis la fusion des deux établissements en 2017 –, au regard des plannings des praticiens. Une modification du système de gardes a fait apparaître des trous dans les tableaux du personnel, composé en partie d’intérimaires. Estimant que la sécurité n’était pas suffisamment assurée, la direction a décrété une suspension temporaire, en accord avec l’Agence régionale de santé (ARS).

      Si l’inquiétude est grande, parmi les habitants, de voir l’interruption se prolonger après l’été, toute aussi vive est la colère provoquée par la méthode mise en œuvre : « Une stratégie fallacieuse de démolition, dénonce la maire de la commune, Annick Gombert (PS). Les autorités de tutelle ne cessent de laisser entendre, depuis des années, que la maternité va fermer. Comment voulez-vous que des praticiens viennent s’installer durablement chez nous face à une telle menace ? »

      Les premières « attaques » remontent à 2011. L’ARS avait alors voulu supprimer l’activité de chirurgie de l’hôpital pour des raisons budgétaires, ce qui aurait entraîné de facto la fermeture de la maternité. Un moratoire avait alors été obtenu par les élus auprès du ministère de la santé, à la suite d’une forte mobilisation de la population.

      « Tous les arguments possibles ont été avancés, au fil des années, pour justifier une fermeture : les finances au début, le nombre insuffisant d’accouchements par la suite – environ 270 par an –, aujourd’hui la sécurité. Il est difficile de ne pas y voir une forme d’acharnement », estime l’ancien maire et député Jean-Paul Chanteguet (PS), partie prenante d’un comité de défense au côté d’un ex-adversaire politique de droite, Jean-Michel Mols.

      L’ARS a beau insister sur le caractère « temporaire » de la suspension, précisant qu’un nouveau point sur les plannings sera effectué en août, le doute s’est installé : « Cette fermeture pendant l’été est un moyen de nous préparer psychologiquement à une fermeture définitive », est persuadée Annick Gombert.

      Les parturientes, en attendant, font grise mine devant les temps de trajet nécessaires pour rejoindre les maternités les plus proches, à Châtellerault (52 km) dans la Vienne, Châteauroux (59 km) et Poitiers (61 km). Toutes étaient situées, « jusque-là », à plus ou moins une heure de route… Elles seront encore un peu plus distantes avec la nouvelle limitation de vitesse à 80 km/h, effective à partir du dimanche 1er juillet.

      Une heure de transport imposée

      Si le code de la santé publique se garde bien de fixer un temps légal maximal pour accéder à une maternité, les professionnels évaluent généralement à quarante-cinq minutes la limite à ne pas dépasser. Cette heure de transport imposée aux habitantes du Blanc passe mal : « C’est une violence faite aux femmes », dénonce la maire de la ville, pour qui l’ARS aurait dû trouver des praticiens remplaçants au lieu de mettre les patientes devant le fait accompli.

      Un malheur n’arrivant jamais seul, la ville doit faire face, en parallèle, à une autre menace de fermeture : celle d’une classe de primaire. Tout comme pour la maternité, une mesure « suspensive » a été prise à l’encontre de l’école Jules-Ferry qui devra, à la rentrée prochaine, s’assurer de compter 175 élèves dans ses effectifs. En deçà, une des sept classes de l’établissement sera condamnée. La commune paierait alors le prix d’une démographie en baisse régulière, et aurait une occasion supplémentaire de fustiger la déliquescence des services publics en milieu rural.

      Une lettre a même été adressée à Brigitte Macron au motif qu’elle a été « plusieurs fois maman et mamie »
      Le Blanc en connaît long sur le sujet depuis 1953, année qui vit sa gare accueillir son dernier train de voyageurs. Ces deux dernières décennies ont été particulièrement douloureuses avec l’arrêt d’une section électrotechnique au lycée de la ville et la fermeture de l’antenne locale de Pôle Emploi. L’hôtel des impôts a, lui, diminué drastiquement ses horaires d’ouverture, alors que la sous-préfecture ne compte plus qu’une poignée de salariés.

      Une cessation de la maternité porterait un coup violent à ce bassin de population classé parmi les plus pauvres de la région Centre-Val-de-Loire. Elle entraînerait dans son sillage la disparition de l’institut de formation en soins infirmiers, la seule formation post-bac de la ville, redoutent les élus et les collectifs de défense.

      Ceux-ci font assaut d’initiatives pour mobiliser l’opinion : dépôt d’une requête en référé au tribunal administratif de Limoges, « appel citoyen » (le 18 juin) devant la sous-préfecture sur l’air de La Marseillaise, mise en scène d’un faux accouchement sur le pont qui enjambe la Creuse, envoi d’une pétition signée par 43 maires au premier ministre… Une lettre a même été adressée à Brigitte Macron au motif qu’elle a été « plusieurs fois maman et mamie ». Elle est signée d’un « groupe de femmes en colère » ayant accouché au Blanc. Ou qui espéraient le faire.

      A Saint-Claude, dans le Jura, un premier hiver sans la maternité, François Béguin, 12 février 2019

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/02/12/a-saint-claude-dans-le-jura-un-premier-hiver-sans-la-maternite_5422296_82344

      « Quand l’Etat s’en va » 2/5. La maternité de Saint-Claude, dans le Jura, a fermé en avril 2018, à cause de la désaffection des patients et les difficultés de recrutement.

      Sur la route entre le centre hospitalier de Saint-Claude et celui de Lons-le-Saunier (Jura), distants de 60 km, le 30 janvier.
      Sur la route entre le centre hospitalier de Saint-Claude et celui de Lons-le-Saunier (Jura), distants de 60 km, le 30 janvier. RAPHAEL HELLE / SIGNATURES POUR

      [Alors que, à l’écart des grandes métropoles, monte chez les Français un sentiment d’abandon fortement mis en avant dans le cadre du grand débat, Le Monde propose une série sur ces lieux qui souffrent de la fermeture des services publics, transports, écoles, perceptions ou hôpitaux.]

      La neige est tombée drue la nuit précédente sur le Haut-Jura. Installée dans un café à l’entrée de Saint-Claude, Doriane Gardel, 37 ans, le ventre arrondi par cinq mois de grossesse, fait défiler sur l’écran de son portable les photos de la petite route en lacets sur laquelle elle a dû rouler « au pas » quelques heures plus tôt pour se rendre au travail.

      A cause du vent qui a « soufflé » la neige sur la chaussée, les quelques kilomètres qui séparent Septmoncel – la commune de 700 habitants où elle vit – de Saint-Claude lui ont pris cinquante minutes, soit plus du double du temps habituel. Si elle avait dû ensuite rejoindre la maternité d’Oyonnax (Ain), où elle doit accoucher début juin, cela lui aurait demandé dans ces conditions une heure de plus.

      Elle a beau savoir que les routes seront dégagées le jour « J », au printemps, elle n’est pas sereine depuis la fermeture, en avril 2018, de la maternité de l’hôpital Louis-Jaillon, à Saint-Claude. C’est là qu’elle est née en 1981 et c’est là qu’elle a eu son premier enfant en 2014. « J’en ai eu des contractions de stress, je n’arrêtais pas de penser que je pouvais accoucher au bord de la route, explique-t-elle. Après l’annonce de la fermeture, je me suis même posé la question d’un deuxième enfant. Je me suis demandé jusqu’à quand je pouvais le concevoir pour être sûre qu’il n’arrive pas en hiver. »
      Ce raisonnement, Doriane Gardel n’est pas la seule à le faire dans cette région vallonnée, où les temps de transport (quarante minutes de route pour Oyonnax), peuvent très vite s’allonger l’hiver. « On avait convenu avec mon mari que si je n’étais pas tombée enceinte en novembre-décembre, on arrêtait tout », assure Estelle Villaldea Martin, 39 ans, qui vit dans un petit village à côté de Saint-Laurent-Grand-Vaux, à quarante-cinq minutes de la maternité de Lons-le-Saunier, « quand les routes sont bonnes ». Le terme de sa sixième grossesse est prévu en juillet. « Partir à la maternité sur une route enneigée, ce serait un stress énorme », dit-elle.
      A Lavans-lès-Saint-Claude (Jura), au 9ème des 60 km qui séparent le centre hospitalier Louis Jallon de saint-Claude de celui de Lons-le-Saunier, le 30 janvier.


      A Lavans-lès-Saint-Claude (Jura), au 9ème des 60 km qui séparent le centre hospitalier Louis Jallon de saint-Claude de celui de Lons-le-Saunier, le 30 janvier. RAPHAEL HELLE / SIGNATURES POUR "LE MONDE"

      « Mépris » du gouvernement

      Dans cette région enclavée du Jura, où l’on vit de l’industrie, du tourisme et de la proximité avec la Suisse, la décision prise à l’été 2018 par l’agence régionale de santé (ARS) de fermer la maternité, la pédiatrie et la chirurgie conventionnelle (nécessitant une hospitalisation) pour des raisons de sécurité ne passe toujours pas.

      « Au ministère de la santé, à Paris, ils ont une réflexion d’urbain, ils n’arrivent pas à se rendre compte de ce que c’est ici après une chute de neige, avec l’hélicoptère qui ne peut pas venir à cause de la tempête, c’est cette France qu’on oublie », lance Jean-Louis Millet, le maire (divers droite) de Saint-Claude, en conduisant sa voiture sur le plateau enneigé des Rousses, au milieu des forêts et des pistes de ski de fond, quasi désertes à cette saison.

      Depuis deux ans, l’élu ne ménage pas sa peine pour empêcher la fermeture de l’établissement où 342 enfants étaient nés en 2016. Trois recours ont été déposés devant la justice administrative. « J’en suis à quatre-vingts courriers à Buzyn, Hulot, Schiappa, Le Maire… Pas un ne m’a répondu sur le fond », déplore M. Millet.

      Pour protester contre ce « mépris » du gouvernement, il a décidé de boycotter le grand débat national. Une « mascarade », selon lui. Au second tour de l’élection présidentielle, en 2017, M. Millet, qui se présente comme un « villiériste de la première heure », avait publiquement demandé : « Faut-il voter [Marine] Le Pen pour sauver l’hôpital ? », après avoir constaté qu’en réponse à ses courriers, seule la candidate du Front national s’était prononcée en faveur du maintien de la maternité.

      « Ras-le-bol de cette médecine à deux [combien ?! ndc] vitesses »

      Une interrogation qui n’a pas empêché sur ce dossier l’union sacrée des élus municipaux. Dès les premières menaces, M. Millet a reçu le soutien de son opposant historique, l’ancien maire communiste Francis Lahaut qui s’était battu en 1995 pour le maintien des urgences. « Sur cette terre de résistance, il y a une unité absolue autour de la maternité », assure l’hôtelier André Jannet, le président du comité de défense de l’hôpital.

      En lieu et place du grand débat, le comité a organisé, les 26 et 27 janvier, un « référendum d’initiative populaire » dans trente et une communes du Haut-Jura. Plus de 6 000 personnes se sont déplacées pour dire leur attachement à leur hôpital, soit davantage encore que les 5 000 qui avaient manifesté dans les rues de Saint-Claude en mai 2017 à l’appel du comité. « On craignait qu’il y ait une usure mais le soutien de la population ne se dément pas », se félicite M. Millet.

      Dans des « cahiers de doléances et de propositions citoyennes » installés à côté des urnes, des dizaines d’habitants ont couché leur inquiétude et leur colère sur les inégalités d’accès aux soins. « Est-ce que notre santé vaut moins que celle des citadins ? », interroge une femme. « Ras-le-bol de cette médecine à deux vitesses, nous voulons pouvoir bénéficier de soins sans nous poser la question de savoir comment nous rendre dans un hôpital », écrit une autre.

      A Saint-Claude, on sait qu’à travers l’hôpital, c’est une part de l’attractivité de la sous-préfecture du Jura qui se joue. En 2017, les quarante principaux employeurs industriels du bassin, représentant 2 800 emplois, avaient tous signé un texte pour dire leur « inquiétude » et s’opposer aux fermetures.

      « On joue notre survie économique »

      « Quelle absurdité de dégrader ce qui existe », se désole Olivier Jeantet depuis les locaux de son usine de pièces de caoutchouc installée dans le centre-ville depuis plus d’un siècle. « On joue notre survie économique en permanence, on se bat pour ne pas délocaliser nos productions et pendant ce temps, l’Etat détricote les services publics. Si on veut sinistrer la région, continuons comme ça », lance-t-il.

      A en croire le maire, après avoir subi de plein fouet la crise de 2008, l’industrie locale (fonderie, plasturgie) tournerait aujourd’hui à plein régime. « Les carnets de commandes sont pleins et les entreprises ont de gros soucis de recrutement, assure M. Millet. Cet été, certaines ont dû refuser des commandes parce qu’elles n’avaient pas suffisamment de main-d’œuvre. » Sous couvert d’anonymat, un responsable d’usine estime pour sa part qu’« il y a plein de choses qui font que les gens ne veulent pas venir à Saint-Claude : le centre-ville pas animé, la difficulté pour trouver un logement… Alors l’hôpital qui ferme, ça en rajoute une couche… »

      A la direction de l’hôpital, un vaste bâtiment posé en fond de vallée de cette ville construite sur plusieurs étages, on rappelle les raisons qui ont poussé à la fermeture. En octobre 2017, l’ARS Bourgogne-Franche-Comté soulignait une « perte de confiance » de la population dans cet établissement et d’« importants taux de fuite » vers d’autres sites, plus de 40 % des jeunes mères du bassin de vie couvert par le centre hospitalier ayant choisi, en 2016, d’accoucher ailleurs. « Comme il y avait un fort turnover de remplaçants, les femmes se sont lassées de ne pas avoir d’interlocuteur fixe, et la rumeur de la fermeture a fait fuir beaucoup de monde », décrypte un ancien salarié de l’hôpital.

      C’est donc pour des raisons de sécurité liée à la démographie médicale que la maternité s’est vue retirer son autorisation. « Nous avions un problème sanitaire, nous n’avions plus les praticiens nécessaires, explique Guillaume Ducolomb qui dirige les hôpitaux de Saint-Claude et de Lons-le-Saunier depuis mai 2018. On a fonctionné avec un gynécologue à temps plein alors qu’il en fallait six, idem pour les anesthésistes. A la fin, on tournait à 100 % avec des intérimaires. Comment fait-on pour recruter des médecins ? Nous n’avons aucun moyen de contraintes. Quand vous n’avez pas de candidat, vous n’avez pas de candidat. »


      Le centre hospitalier Louis Jallon de Saint-Claude (Jura), dont la maternité s’est vue retirer son autorisation, le 30 janvier.
      Le centre hospitalier Louis Jallon de Saint-Claude (Jura), dont la maternité s’est vue retirer son autorisation, le 30 janvier. RAPHAEL HELLE / SIGNATURES POUR "LE MONDE"

      « On est dans la phase d’après »

      Aujourd’hui, M. Ducolomb assure avoir « tourné la page » de la maternité. « On est dans la phase d’après », dit-il, alors qu’une IRM devrait être installée d’ici à quelques mois à l’hôpital et qu’un projet de traitements de pathologies cancéreuses par chimiothérapie est en discussion pour la fin 2019-2020. « Je ne suis pas là pour fermer l’hôpital mais pour le faire évoluer », assure-t-il.

      Dans la région, tout le monde scrute avec attention comment se passe ce premier hiver sans maternité. Deux accouchements ont eu lieu en catastrophe ces derniers mois, l’un aux urgences, l’autre dans le véhicule du SAMU, sur le bord de la route, le 24 septembre. « Il y a des accouchements inopinés au cœur de Paris », fait remarquer M. Ducolomb, qui vient d’installer une chambre à la maternité de Lons-le-Saunier pour garder les parturientes dont le travail a commencé.
      Céline Champagne, 41 ans, une ex-sage-femme de la maternité de Saint-Claude, installée depuis novembre 2016 en libérale sur le plateau entre Septmoncel et Lamoura, était à la manœuvre le 24 septembre. Elle-même pompier volontaire, elle a formé depuis un an les pompiers « d’une bonne dizaine de casernes » aux accouchements inopinés. « Il faut arrêter d’entretenir cette phobie autour de la fermeture des petites structures », juge-t-elle, appelant à « une réorganisation complète de la répartition des médecins en milieu rural ».
      A la mairie, M. Millet ne désespère pas d’un revirement de l’ARS ou d’une décision favorable du tribunal administratif. Prudemment, il a tout de même mis un « deuxième fer au feu ». Après avoir démarché plusieurs cliniques privées, il espère que l’une d’elles fasse des propositions concrètes sur la chirurgie et l’obstétrique à l’ARS d’ici à la fin du mois.

      #WeDoNotCare

  • The Golan Heights first

    Trump gave Syria and its allies a renewed pretext for possible military action
    Haaretz Editorial
    Mar 24, 2019

    https://www.haaretz.com/opinion/editorial/the-golan-heights-first-1.7046251

    U.S. President Donald Trump’s statement that “it is time for the United States to fully recognize Israel’s sovereignty over the Golan Heights” received an enthusiastic welcome in Israel. Prime Minister Benjamin Netanyahu, who got a shot in the arm from Trump at a low point in his election campaign, welcomed this “Purim miracle.” His rival Benny Gantz, whose party’s leading lights helped push for American recognition of the Golan’s annexation, said in a statement that Trump was cementing his place in history as a true friend of Israel.

    That Netanyahu and Gantz were both delighted is no surprise; the annexation of the Golan and the settlements established there enjoy widespread support in Israel. Since the Yom Kippur War of 1973, Syria has refrained from any attempt to recover the Golan by force, preferring to maintain the quiet and conduct peace talks that achieved nothing. The Druze residents of the northern Golan have also accepted Israeli rule without rebelling.

    The settlements on the Golan were established by the Labor Party, rather than the messianic Gush Emunim movement that settled the West Bank, and the Israelis who live there are termed “residents” rather than “settlers.” The beautiful vistas, the empty spaces and the snow on Mount Hermon are especially beloved by Israeli tourists.

    >> Read more: Trump’s Golan tweet brings U.S. to Syria through the back door | Analysis ■ Trump’s declaration: What does it mean and what happens now | Explained ■ How Secret Netanyahu-Assad backchannel gave way to Israeli demand for recognition of Golan sovereignty

    Nevertheless, despite the quiet and the internal consensus that sees the Golan as an inseparable part of Israel, this is occupied territory that Israel retains in violation of both international law and the principle at the basis of United Nations Security Council Resolution 242 — that the acquisition of territory by war is unacceptable. Israel accepted this principle, and six prime ministers, including Netanyahu, have held talks with the Syrians on returning the Golan in exchange for peace.

    The most recent talks were cut short by the outbreak of Syria’s civil war eight years ago, and the implosion on the other side of the border spurred appetites here for perpetuating the occupation with U.S. backing. During President Barack Obama’s tenure, that idea seemed hopeless. But Trump, no great fan of international laws and agreements, acceded happily to the Israeli request.

    Trump’s announcement and the applause that greeted it in Jerusalem send the troubling message that Israel is no longer interested in a peace agreement. It’s true that Syria, having fallen apart, is now weak and will settle for diplomatic censure, and in any case the chance of resuming negotiations in the north is near zero. But Trump gave Syria and its allies a renewed pretext for possible military action.
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    In the near term, the U.S. green light to annexing the Golan will deepen the Israeli delusion that U.S. approval is sufficient to revise the world map and contribute to erasing the 1967 lines as the relevant reference points for solving the Israeli-Arab conflict. The U.S. recognition will inevitably increase pressure from the right to annex Area C of the West Bank (which is under full Israeli control), intensifying the occupation and the bloody conflict with the Palestinians.

  • LBD, Chamallows, banlieues et Dominique Rizet : juste une mise au point | Samuel Gontier
    https://www.telerama.fr/television/lbd,-chamallows,-banlieues-et-dominique-rizet-juste-une-mise-au-point,n6182

    Sur BFMTV, Bruce Toussaint et Christophe Barbier s’assurent que les forces de l’ordre disposeront ce samedi d’un arsenal suffisant à la mutilation des manifestants. Pendant ce temps, sur Twitter, leur patronne m’accuse de “propos gravement diffamatoires”. Je ne comprends pas. Source : Ma vie au poste

  • The Mueller Report Is In. They Were Wrong. We Were Right.
    https://medium.com/@caityjohnstone/the-mueller-report-is-in-they-were-wrong-we-were-right-a915d23a6d82

    The results are in and the debate is over: those advancing the conspiracy theory that the Kremlin has infiltrated the highest levels of the US government were wrong, and those of us voicing skepticism of this were right.

    #complotisme (autorisé) #états-unis #Russie

    • La mission du procureur Mueller terminée « dans les jours à venir »
      http://www.lefigaro.fr/flash-actu/la-mission-du-procureur-mueller-terminee-dans-les-jours-a-venir-20190323

      « La mission du procureur spécial va prendre fin dans les jours à venir », a indiqué Peter Carr à l’AFP, confirmant ainsi l’idée que l’enquête se termine sur la remise de ce rapport et qu’aucune autre action judiciaire n’est à attendre de sa part.

    • Faudra dire à nos journalistes que le problème, c’était les relations de Trump avec les Russes. Car pour eux le problème pour de vrai, c’est de savoir si la Justice a été gênée dans son enquête par Trump...
      Pas chez nous qu’un procureur ne serait pas libre de ses agissements (on va le savoir une nouvelle fois avec les suites des dossiers transmis par le Sénat au sujet des auditions Bénalla...)

      États-Unis. L’enquête du procureur Mueller qui fait trembler Donald Trump
      https://www.ouest-france.fr/monde/etats-unis/donald-trump/etats-unis-l-enquete-du-procureur-mueller-qui-fait-trembler-donald-trum

      Au bout de deux ans d’investigations, le procureur spécial Robert Mueller a remis vendredi au ministre américain de la Justice son rapport sur une éventuelle collusion entre l’équipe de Donald Trump et des agents russes, pendant la campagne présidentielle de 2016. Dans les conclusions de ce document, pour l’heure inconnues, le procureur devrait dire s’il estime que le Président a tenté de faire obstruction à la Justice. Le point en six questions.

    • « #Russiagate », la débâcle (Le Monde diplomatique, 26 mars 2019)
      https://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2019-03-25-Russiagate-la-debacle

      Il suffisait de regarder hier les visages hagards des commentateurs de CNN ou de MSNBC pour comprendre à quel point le journalisme américain est atteint par cette affaire qui, pour lui, s’apparente à un Tchernobyl médiatique. Il espérait redresser son crédit terni par les bobards de la guerre d’Irak en jouant au redresseur de torts et à l’adversaire acharné du pouvoir : après le Watergate, le Russiagate ! Mais son acharnement à endosser toutes les théories du #complot, y compris les plus fantaisistes, dès lors qu’elles semblaient atteindre le président Trump, se retourne à présent contre lui. Avec quelle autorité le New York Times, le Washington Post, The Atlantic, Time, etc. espèrent-ils encore faire la leçon aux sites paranoïaques d’ultradroite ? Et comment pourront-ils empêcher que l’occupant de la Maison Blanche réfute, y compris en mentant, comme cela lui arrive souvent, des informations qui le mettent en cause ? Il lui suffira de les assimiler aux fake news du « Russiagate »...

      Il serait peut-être cruel d’ajouter ici que la plupart des médias occidentaux, y compris en #France, ont relayé avec #docilité l’interminable feuilleton qui semble s’achever par la déconfiture de ses promoteurs.

  • Etats-Unis : Le chef des Marines américains proteste contre le financement du mur de Trump
    https://www.latribune.fr/economie/international/etats-unis-le-chef-des-marines-americains-proteste-contre-le-financement-d

    Le patron des Marines américains, le général Robert Neller, juge que le déploiement militaire à la frontière avec le Mexique et le mur voulu par Donald Trump représentent un « risque inacceptable » pour ses soldats, selon des documents internes cités jeudi 21 mars par le Los Angeles Times

    Dans deux mémos adressés au ministre de la Défense par intérim, Patrick Shanahan, et à son adjoint chargé de l’US Navy, Richard Spencer, le général Neller indique que les déploiements « imprévus et non budgétisés » ordonnés par le président le long de la frontière l’ont obligé à annuler ou réduire des exercices militaires prévus dans cinq pays. Les Marines ne participeront pas à des exercices prévus en Indonésie, en Ecosse et en Mongolie, et leur participation à des manoeuvres conjointes en Australie et en Corée du Sud sera réduite, ajoute le haut gradé américain dans ces documents datés des 18 et 19 mars.

    L’authenticité des documents, dont des copies ont été publiées par le journal, a été confirmée par le corps des Marines. En outre, à cause de la procédure d’urgence que le président a décrétée pour débloquer 6,7 milliards du budget 2019 du Pentagone pour financer la construction du mur, le corps des Marines ne pourra pas financer la reconstruction de ses bases ravagées par des ouragans en Caroline du Nord et en Géorgie, ajoute le général.

  • Navy Bid to Retire Truman Stirs Debate Over Aircraft Carriers - Bloomberg
    https://www.bloomberg.com/news/articles/2019-03-21/navy-bid-to-retire-truman-stirs-debate-over-aircraft-carriers


    The USS Harry S. Truman transits the Strait of Hormuz on Dec. 26, 2015
    Photographer: Mass Communication Specialist 2n/U.S. Navy

    Visiting the USS Gerald R. Ford two years ago, U.S. President Donald Trump extolled the importance of an enlarged naval force featuring a dozen aircraft carriers—including the Ford, the most expensive ship ever built.

    Having 12 of these behemoths—sometimes accompanied by a half-dozen other ships—would send an international signal of U.S. resolve and restore the fleet to its post-Cold War size during the 1990s.

    The Pentagon’s latest budget proposal, however, seems to do the opposite.

    The Defense Department is seeking to—at least for now—shrink the carrier fleet, proposing that the USS Harry Truman be effectively decommissioned in 2024. This would mean that a multibillion-dollar, nuclear-powered super-carrier deployed in 2000 would be mothballed two decades before the end of its service life. 

    The Pentagon plan would skip the vessel’s $6.5 billion midlife nuclear refueling and overhaul to save funds for other military priorities. The Ford alone costs $13 billion.

    The proposal—which already faces congressional headwinds—would for a time leave the Navy with 10 carriers, one fewer than the congressionally mandated fleet size. Senator James Inhofe, an Oklahoma Republican and chairman of the Armed Services Committee, signaled last week that he opposes the plan. “I’m a little disturbed by the idea,” he said.

    Patrick Shanahan, the acting U.S. secretary of defense, said the decision “represents some of the strategic choices we made in this year’s budget.

    Being forced to choose, however, may prompt Congress to simply find more money to rehabilitate the Truman and move forward with an existing deal to buy a second and third Ford-class carrier. A similar quandary during the Obama administration was resolved this way. Indeed, there’s some question as to whether the Truman proposal is simply a feint: The Navy’s new 30-year shipbuilding plan has a section called “Navy The Nation Needs,” which includes 12 carriers as part of a desired 355-vessel fleet.

  • Trump offre le Golan sur un plateau à Nétanyahou
    https://www.crashdebug.fr/international/15815-trump-offre-le-golan-sur-un-plateau-a-netanyahou

    De quoi il se mêle Trump ? Ces territoires appartiennent à la Syrie...

    La ville de Qatzrin, principale colonie du plateau du Golan syrien occupée, en juin 2017. Photo Jalaa Marey. AFP

    Jeudi soir, le président américain a appelé à reconnaître la souveraineté israélienne sur ce territoire capturé par l’Etat hébreu à la Syrie en 1967. Une déclaration rompant à nouveau avec le consensus international et visant à soutenir la campagne du Premier ministre israélien, à trois semaines des législatives.

    « Nous n’avons pas de meilleur ami ! » Jeudi soir, le Premier ministre israélien exultait, postant sur Twitter une photo de lui, combiné téléphonique à l’oreille et sourire jusqu’aux oreilles, une carte du Proche-Orient s’étalant dans son dos. À l’autre bout du fil : Donald Trump. D’un tweet, conclu comme à son (...)

    #En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales

  • Le #9ème_art est né en #Suisse mais il est snobé par l’Etat

    La bande dessinée suisse connaît une vitalité et une diversité extraordinaires. Inventé au 19ème siècle par le Genevois #Rodolphe_Töpffer, cet art du récit ne bénéficie pas encore d’une reconnaissance officielle.

    En novembre 2018, une petite équipe de représentants de la bande dessinée (BD) suisse a été reçue par la direction de l’Office fédéral de la culture (OFC). But de cette visite : obtenir de la Confédération qu’elle intègre le 9ème art comme une discipline à part entière, avec la création d’un prix suisse de la BD et d’une bourse nationale. Le tout aurait pu figurer en 2019 dans le message culturel publié tous les quatre ans par l’OFC. Malheureusement, l’équipe déléguée par le Réseau suisse de la BD a fait chou blanc. « Le message culturel mentionnera la BD, mais sans plus. Nous sommes déçus, car nous attendions un vrai signal en vue de la reconnaissance de cet art », avoue Jana Jakoubek, directrice artistique du festival Fumetto, à Lucerne. « Le jour où la BD recevra des subventions à la création, comme c’est le cas pour le théâtre, j’espère qu’il y aura encore des livres », ironise Zep. Le créateur de Titeuf a vendu près de 20 millions d’albums dans le monde. Il ne comprend pas la frilosité des autorités suisses, « alors que les musées de la BD, de la Corée aux USA, mentionnent le fait que le créateur de la bande dessinée est le Genevois Rodolphe Töpffer ».
    La Suisse compte désormais une Ecole supérieure de bande dessinée

    Cofondateur de la première Ecole supérieure de BD en Suisse, lancée à Genève en 2017, le dessinateur Tom Tirabosco milite pour la création d’un centre suisse de la BD. Il définit la BD comme « un art majeur ayant atteint l’âge adulte ». « Les créateurs abordent désormais toutes les thématiques et se trouvent parfois très éloignés de la classique BD franco-belge, celle de Spirou ou Lucky Luke », défend-il. « C’est le seul médium artistique jamais inventé par la Suisse », complète Dominique Radrizzani, le directeur du festival lausannois BDFIL. Genève a fait honneur à cette discipline, en accueillant un hôtel Ibis, consacré à Töpffer et ses successeurs locaux (voir encadré page suivante).

    Des deux côtés de la Sarine, des auteur(e)s s’exportent à l’international. Les Romands sont les plus nombreux, avec notamment Derib, Cosey, Buche, Bertschy, Tirabosco, Peeters et Wazem. Les alémaniques, successeurs de l’artiste allemand Wilhelm Busch, auteur de « Max et Moritz », comptent dans leurs rangs des auteurs majeurs. A commencer par Thomas Ott et Anna Sommer. D’où vient alors cette timidité évoquée par Zep ? « La BD est souvent considérée comme un art de divertissement ou une industrie », résume Philippe Duvanel, qui dirige le festival Delémont’BD. Lui aussi était monté à Berne, il y a 4 ans, avec une délégation jurassienne, pour défendre un prix suisse de la BD. Il indique pourtant savoir que le conseiller fédéral Alain Berset, qui chapeaute l’OFC, est sensible à cet art. « Il y a sans doute un problème sur la légitimité de la BD à recevoir un soutien public, alors que ce n’est pas le cas pour d’autres disciplines, comme le théâtre, par exemple », regrette-t-il.
    Dessiner une BD requiert peu de matériel mais beaucoup de temps

    Si le matériel nécessaire pour dessiner est simple, « la création d’ouvrages de bandes dessinées nécessite un temps énorme », explique Zep. Le dessinateur indique que les créateurs sont en train de se précariser, dans un monde où le nombre d’ouvrages explose, mais avec des tirages de plus en plus limités. Il défend un système d’aide à la création, comme c’est le cas en France avec le Centre national du livre, où des jurys spécialisés accordent des subventions. En Suisse, seules existent quelques bourses cantonales et les appuis fédéraux à la BD ne sont pas décernés par des jurys spécialisés, cet art étant rangé dans une case dédiée au design.

    Malgré tout, la BD suisse serait en passe d’accéder à une reconnaissance des pouvoirs publics, notamment en Suisse romande, où les villes de Lausanne et Genève plancheraient sur un centre du 9ème art. « La BD suisse est en train de placer Genève sur la carte des lieux importants de cet art, à côté de Paris, Bruxelles et Angoulême », souligne Tom Tirabosco, qui préside la Swiss Comics Artists Association. Depuis 1997, Genève décerne chaque année des distinctions à travers les prix Töpffer. La Suisse compte aussi un musée de la BD : le Cartoon Museum de Bâle. Elle possède trois festivals de taille : BDFIL, Fumetto et Delémont’BD. Des évènements existent aussi à Aigle (VD), Belfaux (FR), Tramelan (BE) et Lugano.
    Des éditeurs qui travaillent avec l’Europe

    L’édition suisse n’est pas en reste, avec des maisons comme Atrabile, tournée vers la BD underground, ou encore Paquet, qui publient des ouvrages en Europe. RVB, collection dirigée par le dessinateur genevois Yannis La Macchia, publie des bandes dessinées numériques. En Suisse alémanique, la BD suisse s’exprime dans des magazines comme « Ampel », publié à Lucerne par un collectif, et « Strapazin » à Zurich. Moderne a publié le dernier ouvrage d’Anna Sommer (voir image ci-contre), auteure qui est traduite en français. Existe-t-il une BD suisse ? « Peut-être dans la façon d’envisager ce métier qui s’est développé dans un univers à la fois multiculturel et isolé », conclut Zep.
    La BD a crû sur un terreau alternatif

    Né en 1799, le satiriste genevois Rodolphe Töpffer est considéré comme l’inventeur du 9ème art. « Töpffer rédigeait des chroniques, qu’il découpera avec des dessins à l’appui du texte. Il a mis en place tout ce qui fait la BD moderne », explique Dominique Berlie, conseiller culturel au service culturel de la Ville de Genève. Montage, cases, effets de répétition, suspense : grâce à ces inventions, le créateur autodidacte de la « littérature en estampes » connaîtra un succès international avec entre autres, l’« Histoire de Monsieur Jabot » (voir page 10). « Il a aussi présenté une théorie de son art et a reçu le soutien de Goethe, qui y a vu quelque chose d’important », rappelle Dominique Berlie. « Après lui, il ne s’est plus passé grand-chose pendant longtemps en Suisse », continue Jana Jakoubek.

    « L’éclosion d’une BD qui se vendra à l’international remonte aux années 1960 et 1970, à travers une bande dessinée alternative, liée au monde des squats, qui s’est exprimée dans des affiches et journaux de gauche », raconte Dominique Berlie. Dans les années 1970, les dessinateurs genevois Ceppi et Poussin montent à Paris et réussissent à se faire publier par de grands éditeurs. Au début des années 1990, la revue genevoise « Sauve qui peut » publiera des dessinateurs issus des arts décoratifs, permettant à de jeunes pousses de s’exprimer, parmi lesquelles Zep, Wazem, Baladi, Helge Reumann, Peeters ou Tirabosco.

    Le jeune Zep avait fait des propositions à des quotidiens du cru, sans susciter d’intérêt. Mais le futur créateur du « Guide du zizi sexuel », sera soulagé de découvrir des confrères émerger dans les médias. « Le succès de gens comme Derib – auteur de Yakari – m’a permis de croire à la possibilité de faire ce métier », raconte-t-il. Zep évoque aussi sa rencontre avec Cosey, créateur de « A la recherche de Peter Pan ». « Moi qui aime la montagne, je me suis retrouvé dans ces récits contemplatifs qui se déroulent dans les Alpes valaisannes. Cela a montré qu’il était possible de parler de nos propres histoires, suisses, à une époque où la BD parisienne était très loin de ces préoccupations. »

    La relève de la BD suisse est en marche, assure Dominique Berlie. Il cite notamment des auteurs comme Peggy Adam, Isabelle Pralong, ou Guillaume Long. Outre Sarine, Tom Tirabosco cite le peintre Andreas Gefe, originaire de Schwyz. Jana Jakoubek met en avant les travaux des jeunes lucernois Noemi Laake et Andreas Kiener, actifs dans le collectif et magazine « Ampel ». (SH)

    https://www.revue.ch/fr/editions/2019/02/detail/news/detail/News/le-9eme-art-est-ne-en-suisse-mais-il-est-snobe-par-letat
    #BD #bande_dessinée

    • Trump’s Golan Heights Diplomatic Bombshell Was Bound to Drop. But Why Now?
      Anshel Pfeffer | Mar 21, 2019 9:18 PM
      https://www.haaretz.com/israel-news/elections/.premium-trump-s-golan-heights-diplomatic-bombshell-was-bound-to-drop-but-w?

      Trump couldn’t wait until Netanyahu joined him in Washington on Monday, and his calculated move right before the election could cause Israel damage

      Since no one is any longer even trying to pretend that Donald Trump isn’t intervening in Israel’s elections on Prime Minister Benjamin Netanyahu’s behalf, the only question left to ask following the U.S. president’s announcement on Twitter that “it is time for the United States to fully recognize Israel’s sovereignty over the Golan Heights,” is on the timing.

      Why now? Since Netanyahu is flying to Washington next week anyway, surely it would have made more sense for Trump to make the announcement standing by his side in the White House.

      You don’t need to be a conspiracy theorist to speculate, that given the extremely intimate level of coordination between Trump and Netanyahu’s teams, the timing is no coincidence. For a possible reason why Trump didn’t wait for Netanyahu to arrive in Washington before lobbing his diplomatic bombshell, check out Netanyahu’s pale and worried features at the press conference on Wednesday where he stated that Iran has obtained embarrassing material from Benny Gantz’s phone.

      Netanyahu is petrified that the new revelations on his trading in shares in his cousin’s company, which netted him $4.3 million and may have a connection with the company’s dealings with the German shipyard from which Israel purchases it submarines, could dominate the last stage of the election campaign. That’s why he so blatantly abused his position as the minister in charge of Israel’s intelligence services, to claim he knew what Iran had on Gantz. He desperately needs to grab back the news agenda.

      But the Gantz phone-hacking story, which leaked to the media last Thursday evening, has proven a damp squib. There is no credible evidence, except for the word of a panicking prime minister, that whoever hacked his phone, even assuming it was the Iranians, have anything to blackmail Gantz with. So the next best thing is to get a friend with 59 million followers on Twitter to create a distraction. Conveniently, this happened just before the agenda-setting primetime news shows on Israeli television.

      And how useful that Secretary of State Mike Pompeo is currently in Israel anyway and has just visited the Western Wall, accompanied by Netanyahu – another diplomatic first as previously senior U.S. officials, including Trump during his visit in 2017, refrained from doing so together with Israeli politicians, to avoid the impression that they were prejudging the final status of eastern Jerusalem.

      A recognition of Israeli sovereignty on the Golan is also the perfect political gesture as far as Netanyahu is concerned. The Golan isn’t the West Bank, and certainly not Gaza. There is near-complete consensus among Israelis today that under no circumstances should Israel relinquish its control over the strategic Heights. Certainly not following eight years of war within Syria, during which Iran and Hezbollah have entrenched their presence on Israel’s northern border. Netanyahu’s political rivals have absolutely no choice but to praise Trump for helping the Likud campaign, anything else would be unpatriotic.

      They can’t even point out the basic fact that Trump’s gesture is empty. Just as his recognition of Jerusalem as Israel’s capital was. It won’t change the status of the Golan in international law and with the exception of a few client-states in Latin America, no other country is going to follow suit. It could actually cause Israel diplomatic damage by focusing international attention on the Golan, when there was absolutely no pressure on Israel to end its 51-year presence there anyway. Trump’s tweet does no obligate the next president and a reversal by a future U.S. administration would do more damage to Israel than the good that would come from Trump’s recognition.

      But none of that matters when all Netanyahu is fighting for is his political survival and possibly his very freedom, and he will use every possible advantage he can muster.

      In 1981, Israel passed the Golan Law, unilaterally extending its sovereignty over the Golan. A furious President Ronald Reagan responded by suspending the strategic alliance memorandum that had just been signed between the U.S. and Israel. The no less furious Prime Minister Menachem Begin hit back, shouting at the U.S. Ambassador Sam Lewis, “are we a vassal state? Are we a banana republic? Are we fourteen-year-old boys that have to have our knuckles slapped if we misbehave?”

      In 2019, the U.S. is treating Israel as a vassal state and a banana republic by flagrantly interfering in its election. This time the Israeli prime minister won’t be complaining.

    • Israël demande la reconnaissance de l’annexion du Golan suite à la découverte de pétrole | Jonathan…
      https://seenthis.net/messages/430645

      Israel steps up oil drilling in Golan | The Electronic Intifada
      https://electronicintifada.net/blogs/charlotte-silver/israel-steps-oil-drilling-golan

      The members of the strategic advisory board of Afek’s parent company include Dick Cheney, the former US vice-president, the media tycoon Rupert Murdoch and Larry Summers, the former secretary of the US treasury.

    • Plateau du Golan-Damas condamne les propos « irresponsables » de Trump
      22 mars 2019 Par Agence Reuters
      https://www.mediapart.fr/journal/international/220319/plateau-du-golan-damas-condamne-les-propos-irresponsables-de-trump
      Le gouvernement syrien a condamné vendredi les propos du président américain Donald Trump, lequel a déclaré que l’heure était venue pour les Etats-Unis de reconnaître la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan.

      BEYROUTH (Reuters) - Le gouvernement syrien a condamné vendredi les propos du président américain Donald Trump, lequel a déclaré que l’heure était venue pour les Etats-Unis de reconnaître la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan.

      Dans un communiqué publié par l’agence de presse officielle Sana, une source au ministère syrien des Affaires étrangères estime que la déclaration de Trump illustre le « soutien aveugle des Etats-Unis » à Israël et ajoute que Damas est déterminé à récupérer le plateau du Golan par « tous les moyens possibles ».

      Les déclarations de Donald Trump ne changent rien à « la réalité que le Golan est et restera syrien », ajoute cette source, estimant qu’elles reflètent une violation flagrante de résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu.

      A Moscou, également, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, citée par l’agence de presse RIA, a déclaré que tout changement de statut du Golan représenterait une violation flagrante des décisions des Nations unies sur cette question.

    • Point de presse du 22 mars 2019
      https://basedoc.diplomatie.gouv.fr/vues/Kiosque/FranceDiplomatie/kiosque.php?type=ppfr
      1. Golan
      Q - Sur le Golan, le président américain Donald Trump vient d’annoncer que le temps est venu de reconnaître la souveraineté israélienne sur les Hauteurs du Golan, « qui est d’une importance stratégique et sécuritaire décisive pour l’Etat d’Israël et pour la stabilité régionale ». Cette analyse a-t-elle un sens, et une telle reconnaissance, venant après la négation américaine d’une paix négociée concernant le statut de Jérusalem, va-t-elle déclencher une réaction diplomatique française au nom de la seule France, de la France à l’UE, et de la France à l’ONU ?

      R - Le Golan est un territoire occupé par Israël depuis 1967. La France ne reconnaît pas l’annexion israélienne de 1981. Cette situation a été reconnue comme nulle et non avenue par plusieurs résolutions du Conseil de sécurité, en particulier la résolution 497 du Conseil de sécurité des Nations Unies.

      La reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le Golan, territoire occupé, serait contraire au droit international, en particulier l’obligation pour les Etats de ne pas reconnaître une situation illégale.

  • T.C.-70 : “Nos” drôles de guerres civiles !
    http://www.dedefensa.org/article/tc-70-nos-droles-de-guerres-civiles

    T.C.-70 : “Nos” drôles de guerres civiles !

    21 mars 2019 – Avez-vous vu cette formidable similitude de pensée entre deux géants de l’époque ? D’un côté, le président Donald Trump, restitué en français dans dedefensa.org, donc inondé par la langue de la lumière de l’intelligence séculaire de la “Grande Nation” en forme olympique, Trump suggérant qu’il pourrait bien “y avoir guerre civile” (comme un arbitre dirait : “il pourrait bien y avoir penalty”) si les hystériques-USA continuent à hystériser “D.C.-la-folle” ; de l’autre, l’ondulant, froufroutant, souriant-clignotant et suggérant Michel Apathie, – et chuchotant comme un vrai complotiste “Je ne prends pas position, je ne le souhaite pas n’est-ce pas, je fais un constat”, – observant comme une vraie vigie ce même 20 mars (LCI) que l’appel à l’Armée du Roi dont Sa (...)

  • Sean Lourdes Shares a Vital Hack for #success in Life and #business
    https://hackernoon.com/sean-lourdes-shares-a-vital-hack-for-success-in-life-and-business-35054b

    Behind every successful business is a solid strategy. Every year, companies invest collective hundreds of millions of dollars in professionals who they hope would give them the best strategies for their businesses. They do this because they know that in the predominantly capitalist society of today, brands that don’t compete well die off fast.For Sean Lourdes, a business that starts out without a solid blueprint reduces its chances of thriving in the markets to near zero. In his words “Launching a business without drafting an effective strategy for its survival is similar to going to battle with a fierce enemy without defining techniques for assault”. And Sean is not alone. In the book “The Art of the Deal”, real estate billionaire and United States president, Donald Trump, gave insights on (...)

    #entrepreneurship #lifestyle #success-story

  • Un mot qui signifie « panique », par Pierre Rimbert
    https://www.monde-diplomatique.fr/mav/164/RIMBERT/59698

    Il est d’usage qu’un texte consacré au #populisme débute par l’aveu d’un léger malaise : à quoi rime une notion qui rassemble les paysans américains et les étudiants russes de la fin du XIXe siècle, MM. Bernie Sanders et Donald Trump, Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen, Nicolás Maduro et Jair Bolsonaro ? Mais, sitôt ce doute exposé, il convient de n’en tenir aucun compte et d’enchaîner sur un constat tout aussi rituel : le danger populiste est de retour, il menace le pluralisme et la #démocratie. Ce disque rayé tourne depuis plus d’un demi-siècle.

  • Grand débat : des intellectuels pris en otage (Liberation)
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/15799-grand-debat-des-intellectuels-pris-en-otage-liberation

    Invitée à débattre lundi soir avec Emmanuel Macron, la sociologue Dominique Méda estime que la rencontre s’est transformée en faire valoir présidentiel. Avec un chef de l’Etat qui n’a absolument pas pris la mesure de l’urgence sociale et écologique.

    A l’Elysée, lundi, Emmanuel Macron reçoit une soixantaine d’universitaires et d’intellectuels. Photo Albert Facelly pour

    Libération

    Tribune. Selon la définition communément admise (1), le débat est « une discussion généralement animée entre interlocuteurs exposant souvent des idées opposées sur un sujet donné ». Après celui avec les maires, c’était au tour des intellectuels de tomber dans le piège : car de débat il n’y en eut point.

    J’avais accepté l’invitation à participer pensant – bien naïvement je l’avoue – que nous pourrions au moins (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

  • Les USA poussent le Liban dans les bras de l’Iran et de la Russie : les sanctions américaines nuisent à l’économie locale – Elijah J. Magnier
    https://ejmagnier.com/2019/03/18/les-usa-poussent-le-liban-dans-les-bras-de-liran-et-de-la-russie-les-sanc

    Le Liban attend la visite du secrétaire d’État des USA Mike Pompeo cette semaine, à un moment oùla carte politico-économique libanaise se redessine et oùle Liban subit sa pire crise économique de son histoire récente.

    Les raisons de la détérioration de l’économie locale s’expliquent non seulement par la corruption du leadership politique et des échelons inférieurs de l’administration du Liban, mais aussi par les sanctions des USA imposées à l’Iran. Les plus récentes sanctions sont les plus sévères de toutes. Elles toucheront durement le Liban aussi longtemps que le président Donald Trump sera au pouvoir s’il ne se plie pas à la politique et aux diktats des USA.

    Si, comme prévu, Washington déclare une guerre économique contre le Liban, les sanctions ne laisseront guère de choix au pays. Elles pourraient forcer le Liban à compter de nouveau sur l’industrie civile iranienne pour contrer la pression économique des USA et sur l’industrie militaire russe pour équiper les forces de sécurité libanaises. C’est ce qui arrivera si Pompeo continue à menacer les responsables libanais, comme ses assistants l’ont fait lors de leurs visites précédentes dans le pays. Le sempiternel message des responsables américains n’a pas changé : vous êtes avec nous ou contre nous.

    Politiquement, le Liban se divise en deux courants, l’un favorable aux USA (et à l’Arabie saoudite), l’autre en dehors de l’orbite des USA. La situation économique pourrait bien accroître la division interne jusqu’à ce que la population locale réagisse avec vigueur pour mettre fin à toute influence des USA et de ses alliés au Liban.

    Pareil scénario peut encore être évité si l’Arabie saoudite investit suffisamment de fonds pour relancer l’économie locale agonisante. Sauf que l’Arabie saoudite craint que ceux qui ne sont pas au diapason avec ses politiques et celles des USA tirent avantage de son soutien. Jusqu’à maintenant, Riyad n’a pas tellement compris la dynamique interne au Liban et ce qui est possible et impossible de réaliser dans ce pays. Le kidnapping du premier ministre Saad Hariri était l’illustration la plus éloquente de l’ignorance du jeu politique libanais par les Saoudiens. Leur manque de vision stratégique au Liban va probablement empêcher tout soutien important à son économie défaillante, ce qui pourrait causer une grande instabilité.

    (...)
    Mais après l’arrivée de Donald Trump au pouvoir et son rejet de l’accord sur le nucléaire iranien, le gouvernement des USA a imposé les sanctions les plus dures contre l’Iran et a cessé les dons aux organismes des Nations unies qui soutiennent les réfugiés palestiniens. Les sanctions contre l’Iran ont forcé le Hezbollah à adopter un nouveau budget, dans le cadre d’un plan d’austérité de cinq ans. Ses forces ont été réduites au minimum en Syrie, les mouvements de troupes ont ralenti en conséquence et toutes les rémunérations additionnelles ont été suspendues. Le Hezbollah a réduit son budget au quart de ce qu’il était, sans toutefois suspendre les salaires mensuels de ses militants ou contractuels ni les soins médicaux, sous l’ordre de Sayyed Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah.

    Cette nouvelle situation financière affectera l’économie libanaise à mesure que les flux de trésorerie et les devises se tariront. Les conséquences devraient se faire ressentir davantage au cours des prochains mois et il est plausible que la population locale réagisse sous le poids de l’économie défaillante.

    Les USA et l’Europe imposent des contrôles stricts sur tous les montants transférés en direction ou en provenance du Liban. Le pays est sur une liste noire financière et toutes les transactions sont passées au peigne fin. Les dons religieux provenant de l’étranger ne sont dorénavant plus possibles, car les donateurs risquent alors d’être accusés de soutenir le terrorisme par les pays occidentaux.

    Tant que Trump sera au pouvoir, le Hezbollah et l’Iran croient que la situation restera critique. Ils s’attendent aussi à ce que Trump obtienne un second mandat. Les cinq prochaines années seront difficiles pour l’économie libanaise, notamment si Pompeo est porteur de messages et de diktats auxquels le Liban ne peut se plier.

    Pompeo veut que le Liban abandonne son tracé de la frontière maritime avec Israël, ce qui mettrait en péril ses prétentions sur les blocs 8, 9 et 10 du gisement d’hydrocarbures au profit d’Israël. Cette demande ne sera pas accordée et les responsables libanais ont dit à plusieurs reprises qu’ils comptent sur les missiles de précision du Hezbollah pour empêcher Israël de s’accaparer d’eaux territoriales libanaises.

    Pompeo veut aussi que le Liban abandonne le Hezbollah et mette fin à son rôle au sein du gouvernement. Là encore, l’administration américaine semble ignorer que le Hezbollah représente presque le tiers de la population du Liban, en plus de bénéficier du soutien de plus de la moitié des chiites, des chrétiens, des sunnites et des druzes qui y vivent, qui comptent parmi eux des membres officiels des pouvoirs exécutifs et législatifs du pays. En outre, le président libanais fait partie de la coalition du Hezbollah et maintient fermement son lien avec le groupe, qu’il juge nécessaire à la stabilité du pays.

    Quelle est l’alternative alors ? Si l’Arabie saoudite s’engage, ce n’est pas un, deux ou même cinq milliards de dollars qu’il faut pour relever l’économie du Liban, mais des dizaines de milliards de dollars. Le Liban doit bénéficier aussi d’une politique de non-intervention de la part de l’administration américaine pour permettre au pays de se gouverner lui-même.

    Les Saoudiens souffrent déjà de l’intimidation que Trump exerce sur eux et leurs fonds commencent à se tarir. Si l’Arabie saoudite décide d’investir au Liban, elle cherchera à imposer des conditions pas très différentes de celles des USA. Elle se fait des illusions en voulant éliminer l’influence de l’Iran et des partisans du Hezbollah au Liban, un objectif impossible à remplir.

    Le Liban n’a pas tellement de choix. Il peut se rapprocher de l’Iran afin de réduire ses dépenses et le prix des biens, et demander à la Russie de soutenir l’armée libanaise si l’Occident refuse de le faire. La Chine se prépare à entrer dans le jeu et pourrait devenir une alternative intéressante pour le Liban, qui pourrait lui servir de plateforme pour parvenir en Syrie, puis en Irak et en Jordanie. Sinon, le Liban devra se préparer en vue de joindre la liste des pays les plus pauvres.

    Une ombre plane au-dessus du pays du cèdre, qui a déjà dû combattre pour assurer sa survie au 21e siècle. Le Hezbollah, dorénavant sous le coup des sanctions des USA et du R.‑U., est la même force qui a protégé le pays contre Daech et d’autres combattants takfiris qui menaçaient d’expulser les chrétiens du pays, d’où le conseil lancé par le président français Sarkozy au patriarche libanais qu’il vaudrait mieux que les chrétiens libanais abandonnent leurs foyers. C’est que les djihadistes takfiris et l’OTAN partageaient les mêmes objectifs au Liban. L’incapacité de l’administration américaine à diviser l’Irak et à créer un État en déliquescence en Syrie dans le cadre d’un « nouveau Moyen-Orient » a réveillé l’ours russe de sa longue hibernation. Aujourd’hui, la Russie rivalise avec les USA pour assurer l’hégémonie au Moyen-Orient, ce qui oblige Trump à tout mettre en œuvre pour tenter de briser le front antiaméricain.

    C’est une lutte sans merci où tous les coups sont permis. Les USA poussent le Liban dans un goulet d’étranglement, en ne lui donnant pas d’autre choix que de resserrer son partenariat avec l’Iran et la Russie.

    #liban #hezbollah #grand_jeu

  • La Base, émission n°56
    http://www.radiopanik.org/emissions/bruxelles-nous-appartient/la-base-emission-n56

    En janvier 2019, BNA-BBOT a réalisé un workshop radiophonique au centre de jour #intersection de #genève.

    Aujourd’hui, Dominique Giauque, l’un des participants à ce workshop, est à Bruxelles avec la farouche envie de poursuivre la documentation radiophonique de ses déplacements.

    Thomas et Pascale, de Psylence Radio, étaient aussi autour de la table pour discuter radio, santé mantale, etc.

    #santé_mentale #santé_mentale,genève,intersection
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/bruxelles-nous-appartient/la-base-emission-n56_06391__1.mp3

  • 65 #intellectuels invités à #débattre à l’#Elysée
    https://lundi.am/65-intellectuels-invites-a-debattre-a-l-Elysee

    "Pour clore en beauté le grand #débat national, 65 « intellectuels » ont été convié à l’Élysée ce lundi 18 mars, auprès du président en personne. Une rencontre qui sera retransmise en direct sur France Culture. Parmi les invités, nous pourrons écouter l’historien Marcel Gauchet, le sociologue Michel Wieviorka ou encore le psychiatre Boris Cyrulnik mais pas l’économiste et philosophe Frédéric Lordon. Alors que ce dernier était dûment invité par M. Macron, il a préféré décliner. Rompu aux usages de la bonne société, M. Lordon n’a cependant pas manqué de s’en excuser publiquement à l’occasion d’une assemblée extraordinaire qui se tenait à la Bourse du travail jeudi 14 [1]. Nous publions ici sa réponse au président ainsi que la vidéo de son intervention."

    • Grand débat : des intellectuels pris en otage
      Par Dominique Méda, professeure d’université Paris-Dauphine — 19 mars 2019 à 15:24
      https://www.liberation.fr/amphtml/debats/2019/03/19/grand-debat-des-intellectuels-pris-en-otage_1716086

      Invitée à débattre lundi soir avec Emmanuel Macron, la sociologue Dominique Méda estime que la rencontre s’est transformée en faire valoir présidentiel. Avec un chef de l’Etat qui n’a absolument pas pris la mesure de l’urgence sociale et écologique.

      Tribune. Selon la définition communément admise (1), le débat est « une discussion généralement animée entre interlocuteurs exposant souvent des idées opposées sur un sujet donné ». Après celui avec les maires, c’était au tour des intellectuels de tomber dans le piège : car de débat il n’y en eut point.

      J’avais accepté l’invitation à participer pensant – bien naïvement je l’avoue – que nous pourrions au moins de temps en temps rebondir pour, à notre tour, répondre au président de la République. Mais il n’en a rien été. Comme avec les maires, le non-débat avec les intellectuels, a consisté en une litanie inexorable de « réponses » d’Emmanuel Macron aux questions posées par les intellectuels. Comme nous étions plus de 60, il aurait fallu pour qu’il puisse y avoir sinon un véritable échange, au moins un retour sur ce qui avait été dit par le Président, que chacun puisse vraiment se limiter à deux minutes de parole. L’envie de chacun d’exposer plus longuement sa vision a fait que l’on a assisté à la juxtaposition de questions-réponses au cours desquelles le Président a eu tout loisir d’asséner ses convictions devant des intellectuels pris en otage (au moins pour ceux qui étaient en désaccord profond avec sa politique, peu nombreux).

      En le regardant parler pendant huit heures, écoutant certes chacun et répondant en effet aux questions, j’ai compris à quoi nous servions. Comme les maires, nous constituions le mur sur lequel le Président faisait ses balles, jouissant de la puissance de ses muscles et de la précision de ses gestes et donc de la propre expression, cent fois ressentie, de son moi. Nous étions son faire-valoir. (...)