person:domination

  • Les #femmes, ça crée aussi | Sans Compromis
    https://sanscompromisfeministeprogressiste.wordpress.com/2016/05/20/les-femmes-ca-cree-aussi
    https://sanscompromisfeministeprogressiste.files.wordpress.com/2016/05/frida-one.jpg?w=883

    Le déni des artistes de sexe féminin est tenace, même si l’histoire de l’#art propose de nombreux exemples qui rendent caduc cet #ostracisme.

    Venue de la #littérature, je découvre le monde de l’art, et j’y apprends beaucoup de choses. Par exemple, que les femmes ne peuvent pas vraiment bâtir d’œuvre. C’est écrit dans le catalogue consacré au peintre Jean-Marc Bustamante (collection « la Création contemporaine », éditions Flammarion, 2005).

    Christine Macel, qui l’interroge avec Xavier Veilhan, lui demande pourquoi les femmes « ne tiennent pas la distance », pourquoi si peu « dépassent les dix ans ». « Vous (Bustamante, Veilhan, ou Thomas Hirschhorn, ndlr), vous produisez beaucoup, vous expérimentez dans des dimensions différentes, il y a une sorte de flux. Je me demandais récemment pourquoi ce n’était pas le cas chez les femmes. » Et je pense à Louise Bourgeois, Annette Messager, Gina Pane (ce mot de « flux »), Rebecca Horn ou Jenny Holzer, qui ont encore en effet toutes leurs preuves à faire.

    On doit à Christine Macel la décisive exposition Dyonisiac, que j’ai vue début 2005 au Centre Pompidou. Exposition consacrée à des artistes prometteurs, et très instructive : face à la liste des noms, quatorze prénoms masculins, j’en avais conclu qu’il n’y avait aucune artiste prometteuse dans le monde aujourd’hui…

    #sexisme #domination

    • et Tania Mouraud, Yoko Ono, Gloria Friedmann, Marina Abramovic, Dorothea Tanning, Louise Nevelson etc. etc. tant d’autres qui me sautent à l’esprit à l’instant même ou je te lis et qui composent le socle de mes références artistiques (Rebecca Horn et Louise Bourgeois font partie également des artistes importantes dans ma propre histoire).
      Cette Christine Macel est une bien étrange créature... C’est quoi son foutu problème avec son sexe ?

    • Sinon, l’article est une tribune de #Marie_Darrieussecq, merci pour elle. Il est copié depuis celui-là, publié en septembre 2015 :
      http://www.agnesverfaillie.com/2015/09/04/les-femmes-ca-cree-aussi

      Lui-même étant déjà une copie d’une tribune apparemment venant de Libération (et sans phrase en gras partout !).

      C’est si compliqué que ça de mettre en haut de page, dès le début, qu’on copie un article de telle auteure, plutôt que faire croire que c’est un texte du blog, et seulement marquer en tout petit en bas que ça vient d’autre part (et encore, pas très explicitement, avec un lien sans commentaire) ?

      Désolé hein mais ça m’irrite vraiment à chaque fois, ce genre de pratique (très utilisé sur les-crises aussi, dans un autre genre), quelque soit le tenancier ou la tenancière du site.

    • D’accord avec la remarque de @rastapopoulos. Ce qui va suivre ne s’adresse pas à toi @rastapopoulos.

      Pour les autres, les #phallosophes, merci de répondre par l’exemple à la question « comment les hommes font ils pour dominer ? »
      Une technique est de profiter d’un sujet politique pour étaler sa science, faire comme si personne ici ne connaissait de femmes artistes et qu’il fallait nous infligiez la liste exhaustive des femmes artistes. Imagine t’on ces deux là te faire la liste exhaustive des artistes hommes qu’ils connaissent ? Et comme si l’article qu’ils commentent ne citais pas lui même des femmes artistes (y compris Louise Bourgeois) ni ne précisait qu’il y en a toujours eu et surtout faire comme si c’était Marie Darrieussecq et Christine Macel qui avaient un « foutu problème avec son sexe ».

      OUI, les femmes artistes ont un foutu problème avec leur sexe (et pas que les femmes artistes). Problème auquel vous apportez votre large contribution par le déni, la condescendance de dominants et la silenciation et l’invisibilisation des personnes concernées. Je rappel que le pré-carré est une revu quasiment non mixte (a peine deux ou trois femmes présente sur 6 numéros et le faire remarqué ne m’a vallu qu’injures pour finir par être bloqué et ne plus pouvoir répondre a ses attaques) et que LL participe donc activement a l’effacement des femmes du monde de l’art et aussi a l’effacement des femmes sur seenthis en allant jusqu’a confisqué le sujet aux femmes ici même.

      Attribué l’origine du sexisme aux féministes c’est aussi un gros classique des attaques anti-féministes les plus grossières.
      https://cafaitgenre.org/2015/09/24/guerre-des-sexes-ou-guerre-contre-les-femmes

      En plus de confisquer la parole aux femmes, vous dépolitisez le sujet en le réduisant à votre nombril. Le problème du sexisme ne vous intéresse aucunement, vous le déniez de toute façon comme a votre habitude, la seule chose qui vous intéresse c’est de faire savoir que vous n’êtes pas sexistes. Vous êtes encore une fois la parfaite illustration du #macho_de_gauche et de pourquoi le féminisme doit se passer des hommes pour pouvoir avancer. Vous ne faites pas progressé la visibilité des femmes artistes, au contraire avec votre participation ici le sujet de la discrimination des femmes dans le milieu artistique a reculé jusqu’à l’inexistence :

      C’est quoi son foutu problème avec son sexe ?

      #mansplaning #effacement_des_femmes #masculinisme en action #déni

  • J’en ai marre d’être une femme.

    Reçu un mail d’une copine qui me demande de faire passer ce texte.

    J’en ai marre d’être une femme.
    J’aurais du être autre chose, je n’aurais pas tout ces problèmes aujourd’hui.
    Je ne me retrouverais pas à élever ma fille seule et à me dire que non non non je ne serais pas une victime consentante. Tant que tu n’en as pas conscience, ça passe encore, tu peux croire qu’il te suffit d’être toi même et de ne pas courber l’échine car c’est bien connu, la victime subit sa propre posture, elle n’a qu’à en redresser l’échelle des valeurs. Or, il ne suffit de décréter ce que l’on ne sera pas pour échapper au grand flot du patriarcat dans lequel on baigne, celui des autres mais aussi le sien. C’est pénible d’être éduquée en tant que victime et proie dès l’enfance, on passe son temps à se dire que c’est tout à fait normal de se faire abuser, sans pouvoir envisager qu’on l’a été, vu qu’on y a même pris du plaisir au final, salope. Ça doit surement être un réflexe qui se construit pour pouvoir survivre, on refoule tellement bien parfois, c’est pratique de se croire allié à ses agresseurs, au risque de se heurter à ne jamais pouvoir le penser, le dire, par peur de la honte. Et puis le jour où on commence à réaliser que cela n’était pas normal, jamais, que nous portions le poids de quelque chose qui n’était pas nous, on est victime sans vouloir l’être mais on le dit, et là le monde perturbé voudrait qu’aucune parole ne nous ait jamais été autorisée. bouuuhooo parler des affaires de sexualités, étaler son intimité et en plus comme si cela était politique, que là se jouaient les systèmes de domination, quel ridicule, le sexe c’est intime, ça ne s’étale pas, ça se vit, ça se subit, mais surtout ça se tait, franchement c’est nul d’être une victime, car sa parole est triste et sombre, vive les winners, vive les hommes.

    Ainsi, si j’étais un homme, je profiterai des avantages qui me sont interdits, je passerai au statut de dominant sans la nécessité de me poser des questions, naturellement dominant, avec la liberté d’agir comme bon me semble, le bon droit avec moi, en bon père de famille, distribuant des bonbons à qui en veut, baisant avec autant de femmes qui me plaisent sans jamais me faire traiter de nympho. Je les enfilerai sur ma bite comme des perles et m’en vanterai aux copains admiratifs qui entre eux diraient que j’ai vraiment des couilles et de la chance. Les gens ne manqueraient pas l’occasion de tisser des liens avec moi, de me filer du travail et de m’aider à réussir dans ma vie. Aaaah, gagner de l’argent et tomber des nanas fait certes un peu parvenu, mais en bon soldat du capitalisme je ne ferais qu’appliquer les principes de consommation que chacun valorise.
    J’ouvrirai un lieu pour que se sentent à l’aise les femmes libres, un truc anarchiste ou dans le genre, avec des soirées sympas et libertaires où je me ferais des tunes, genre je serai le chef, wééé. En plus l’éthique ça plait bien, très tendance, ça me valorise pas mal il est vrai de défendre la veuve et l’orphelin, l’égalité sociale c’est un bon créneau pour gagner la confiance.
    Les femmes libres, ou celles qui veulent être nos égales, apprendront ce que signifie d’aimer le sexe en liberté, et le must c’est la féministe qui se croit libérée, la power woman, qui s’illusionne sur le sexe libre.
    Les femmes ont été éduquées pour consentir à mon plaisir, franchement pourquoi me gênerais-je, ma place est plutôt confortable, et je les laisse se crêper le chignon entre elles pour savoir laquelle je baiserai ce soir.
    Le mieux dans l’affaire c’est que je peux être le pire des connards, je n’ai même pas besoin de violenter des idiotes qui oseraient bouder ma queue. Ma queue, c’est un peu comme le centre du monde, et dans un lieu qui attire autant, avec tous ces fins stratèges politiques masculins, je peux aisément séduire des proies qui résistent quelques temps, c’est plus drôle, à réserver à ma consommation personnelle les soirs d’ennui, quand on ne parle pas de choses sérieuses. Dans tous les cas je fais en sorte qu’elles soient persuadées être consentantes, même si la façon dont je les baise ressemble à un viol et que je les insulte et les maltraite, elles ne diront rien, le principal est que je me concentre sur mon plaisir et n’ai pas à me préoccuper du leur. Il faut savoir les remettre à leur place, et tant pis si elles se sentent humiliées, elles ont bien cherché à être punies.
    Oh bien sur, il y en aura toujours une pour aller se plaindre à ses petits copains et copines que je l’ai maltraité et que je suis un gros porc, elle n’a juste rien compris et de toute façon que vaut la parole d’une femme par rapport à la mienne ? Encore une coincée, qui se ridiculisera toute seule à parler en public de notre intimité, elle sait que c’est tabou et interdit, ok pour une société égalitaire mais bon, pas de trop quand même, on ne va pas changer les traditions machistes aussi vite. De toute façon, j’ai suffisamment de copines inféodées à mes partouzes régulières dans la cave pour lui faire comprendre qui est le maitre de cérémonie et la faire retourner à son silence. Et les copains trouveront bien de quoi noyer le poisson, une petite couche de solidarité avec l’accusatrice, puis retour à la normale, avec un couvercle bien verrouillé, parce que la politique c’est pas pour les gonzesses sans couilles, surtout dans un lieu collectif et militant si sympa. Et dans 6 mois, on sera de nouveau entre potes.

    Ben en fait, je n’ai pas vraiment envie d’être un homme, (en tout cas pas celui-là) ni de gagner aucun pouvoir, j’avais juste envie que les choses avancent, qu’on grandisse vite, qu’on cesse l’omerta sur les rapports de domination planqués dans le sexe.
    Ma conception de l’acte sexuel est profondément vivante et égalitaire, non pas devoir faire le deuil de soi, subir une punition, mais se mettre en joie à deux.
    J’ai un âge où je ne cherche plus à être aimé et sympa en me masquant le fait qu’une relation hétérosexuelle est potentiellement une agression, qu’elle expose à la négation de mon intégrité et à l’abus. L’abus, c’est à dire la non reconnaissance en tant qu’être humain autonome, si encore j’ai la chance de conscientiser l’humiliation c’est que je ne suis pas encore totalement transformé en objet, même consentant. Il a fallu pour cette prise de conscience que je rebrousse le chemin d’apprentissage à la soumission qu’une femme doit suivre depuis sa naissance. Puis que je refuse la domination intrinsèquement masquée dans mes propres actes en distinguant ensuite mon propre désir et l’illusion de mon libre choix de tout le poids gigantesque qui s’abat avec le désir masculin.
    Je n’ai plus envie de jouer au sexe puis de me persuader que tout va bien quand non, si je repasse le film, ce n’était encore qu’un pas de plus vers mon anéantissement au profit de la domination masculine. Et il faudrait en plus me taire, que je fasse taire, qu’on me donne les mots à dire même, que je comprenne les systèmes de domination en jeu en croyant que j’en sortirais indemne, c’est bon, j’ai compris comment ça marchait, et c’est pour ça que je voudrais bien parfois changer de rôle, échapper à ce prédéterminisme des genres si facile à utiliser pour le plein profit des hommes.
    Parce que j’ose espérer qu’il existe des homme qui en ont pris conscience et qui tentent d’y échapper.
    En attendant je suis MOI, et je tente d’échapper à « la femme » supposée supporter ce qu’on lui impose de vivre sans droit à un désir propre.
    Je ne suis plus à même d’entrer dans cette danse de séduction où je réalise que ma position de générosité sexuelle se faisait surtout à l’encontre de mon jeune cul et de mon inexpérience, laminant ma capacité à voir le monde autrement que par les yeux d’une jeune femme téméraire. En vieillissant, je quitte le rayon frais du supermarché sexuel que je le veuille ou non, il n’y avait aucun libre choix pour moi, et j’ai surtout la chance d’échapper aux prédateurs et aux harcèlements multiples. Maintenant je peux le dire, j’ai cru baiser librement toute ma vie en pleine autonomie de mes choix mais je me suis surtout fait baiser, un terrible sens unique en forme d’impasse a fini par barrer mon chemin qui se voulait libre partage, et maintenant ça suffit et je dénonce les procédés mis en place pour faire taire les femmes et leurs désirs en imposant sournoisement celui des hommes dans lequel les femmes deviennent complices de leur propre domination.
    Ça suffit les délires freudiens du viol recherché par les femmes, de la possession du phallus au centre du désir féminin, ça suffit d’être définies pour et par le désir des hommes. De se faire jeter parce qu’on ne correspond plus aux critères de la baise masculine ou qu’on les a assouvit. De se faire nier quand on prend son courage pour dénoncer des salopards. Misère mais y’a vraiment pas un autre moyen que l’abstinence ou l’onanisme pour échapper à cette violence qui s’instaure comme la norme ? Car cela réitère comme un disque rayé les dominations sociales sur les moins bien loties, les gueux, les miséreux, ceux et celles qui n’ont plus la force de se battre, ceux et celles qui ne rentrent pas dans le système de méritocratie, les « tu l’as bien mérité » ça suffit. Je n’ai pas à être punie d’être une femme, je ne veux plus encaisser la maltraitance et perpétuer cela par mon silence.
    Je n’ai pas envie de cette chape de plomb qu’on voudrait à nouveau couler sur mes mots en m’expliquant que je ne suis pas victime mais accusatrice.

    • Très beau texte. Mais un oubli fondamental. La solidarité féminine n’est pas innée et lorsqu’on est une femme libre, la suspicion féminine fait autant horreur que le machisme des hommes.
      Et beaucoup de femmes reproduisent le schéma qu’elles ont vécu, élevant son fils de façon différente que sa fille...Tant qu’il y aura ce décalage, je ne crois pas que la condition féminine changera !

    • @geneghys, faut-il que je dise à mon amie qu’elle a fondamentalement oublié qu’elle procède de sa propre domination et que finalement c’est de la faute des femmes, entre autres parce qu’elles élèvent mal leurs enfants ? Je ne pense pas que ça va foncièrement lui plaire et tu montres bien là que le patriarcat trouve toujours meilleur responsable que les hommes, en l’état les femmes elles-mêmes, idéales bouc émissaire.
      Finalement c’est bien cela dont elle parle dans ce texte : ne pouvoir échapper aux rôles assignés, et quand bien même, devoir reconnaitre la domination avec comme seuls pôles de définition : victime ou accusatrice.

    • @touti Peut-être qu’il y a des jeunes femmes qui ne reproduisent pas le même schéma que celui que j’ai décrit. Mais c’est en constatant de visu qu’une femme est souvent fière d’avoir un garçon et le choiera d’autant plus que si c’était une fille. Le complexe d’Oedipe n’est malheureusement pas loin.
      Et si ce n’est « quasiment » plus dans nos us et coutumes, cela reste dans d’autres cultures.
      Je ne veux pas être le juge. Mais je constate !

      Peut-être cette différence est gommée quand on grimpe les échelons des différentes classes.
      Aux femmes de ne plus accepter d’être le bouc émissaire ! La victimisation est un schéma trop facile dans lequel certaines femmes se complaisent. Le fait de se l’avouer peut faire partie d’un grand pas en avant. Et je pense que le nier serait rester, voire régresser.

      La femme est oh combien assez forte pour pouvoir aller à contre-courant et de s’en battre les c...s de ce que les autres disent.
      Ton amie n’est peut-être pas ainsi, mais j’ai constaté et constate encore de visu ce que je vois.
      Il n’y a pas à être accusatrice non plus ! La femme a les forces nécessaires pour faire sa place dans le monde. Mais c’est une discussion à creuser un peu plus...

      Pose-moi les bonnes questions ;)

    • @Geneghys ca serait préférable que tu parle des femmes au pluriel, parler de La femme au singulier ca n’a pas de sens. C’est comme si tu disait « le noir » pour parler de toutes les personnes à la peau noir.

      Après dire que « La femme est oh combien assez forte pour pouvoir aller à contre-courant et de s’en battre les c...s de ce que les autres disent. »
      Ca ne veut rien dire non plus. La femme c’est personne et elle n’est donc ni forte ni faible. Après certaines individues sont fortes et d’autres non et ca serait sympas de pas coller des couilles à tout bout de champ. Dit qu’on s’en bat les ovaires, ou qu’on s’en bat les glandes, ou qu’on s’en bat le clito, ou qu’on s’en bat l’oeil, mais s’top pas de couilles, laisse les couilles à qui de droit.

      Ensuite le couplet sur « La victimisation est un schéma trop facile dans lequel certaines femmes se complaisent. » est consternant. Tu dit ca en plus en commentaire d’un témoignage d’une femme qui raconte sa souffrance.
      Je trouve qu’il y a à redire a chacune de tes phrases qui sont une enfilade de clichés et de yaka/fokon. Yaka s’en fiche. Fokon éleve mieux les chiards. Merde les femmes sont pas les seuls à élever les moutards et les mecs qui se prennent pour des demi-dieux c’est pas la faute des femmes c’est un ensemble qu’on appel LE SYSTHEME PATRIARCALE et toi ta contribution au bazar c’est de culpabiliser une/les victimes. Bravo t’es un·e bon·ne petit·e soldat·e du patriarcat.

    • Je suis émue @mad_meg et @aude_v car je vois que vous avez posté, merci !

      Après réflexion je m’étais résolue à répondre avec l’espoir que cela serve à d’autres, certes avec douleur et réticence car le travail risque d’être long et inabouti, et que le tag #feminisme aurait du nourrir ta pensée en amont @geneghys au lieu de nous infliger ce salmigondis sexiste englué dans tes a-priori.
      Je dois cependant te remercier d’oser adopter publiquement une posture aussi caricaturale car il va être d’autant plus facile de démonter ton pseudo raisonnement. Je ne voudrais pas qu’en retour tu te crois devenu un putching ball, je te classe plutôt dans la catégorie des ignorant·e·s qu’il faut affronter tous les jours, j’ai un peu pitié de toi à vrai dire car sur seenthis les propos féministes sont, contrairement à d’autres endroits du web, particulièrement les bienvenus et c’est une excellente forge pour affuter sa pensée.

      Il est affligeant de s’apercevoir que ce qu’on espérait acquis est en éternel recommencement et qu’il faut encore faire œuvre de pédagogie rééducative auprès de ceux et celles qui ont de la merde dans les yeux pour réitérer à l’envie encore et toujours, ne serait-ce que le concept de base : Non, la domination masculine n’est pas un point de vue, la #domination_masculine est une réalité.

      Montrer que parler de domination masculine implique forcément la dichotomie dominants/dominées. Que ce concept explicite clairement l’oppression que vivent les femmes. Que les femmes sont les victimes de cette domination si pernicieuse qu’elle accorde des privilèges aux hommes dont ils n’arrivent même pas à prendre conscience.
      Qu’il est nécessaire avant de l’ouvrir de commencer à prendre la mesure de ce que subissent en tant que victimes de ce système les femmes, TOUTES les femmes et non pas LA femme. LA femme étant une réification supplémentaire des femmes, qui leur nie toute existence au-delà de la forme d’un sexe, d’un ventre ou d’un corps.

      Si cela ne suffit pas, démontrer de nouveau le fondement de cette assertion, entre autres chiffres donner le nombre de femmes, en augmentation, qui se font démonter la gueule, avec seulement en france, une femme tous les deux jours tuée par son compagnon.
      Et tenter, encore une fois, de comprendre de quoi cette violence sexiste procède si ce n’est du déni de l’autre et de la femme en l’occurrence.

      Apprendre que cela affectent les femmes, de l’ouvrière à la bourgeoise, mais aussi les hommes, parce que tant qu’il y a des opprimées il y a des oppresseurs et une obligation sociale viriliste et destructrice. Que cette inégalité est une construction qui affecte la société dans son entier, par son histoire, le vocabulaire employé, la grammaire, la taille de nos enfants, la couleur de nos jouets, que cela renforce toujours plus cette préemption sociale d’un sexe sur l’autre.
      Que cela procède d’un système capitaliste assis sur une construction archaïque du monde, où il faut échapper au darwinisme et à l’essentialisme pour comprendre que non, la loi du plus fort n’est pas un progrès social.
      Enfin, lister les combattant·e·s qui osent s’extraire du discours ambiant qui leur enjoint de se taire, pour déconstruire le patriarcat et historiciser la lutte des femmes.
      Et à ceux et celles qui n’arrivent toujours pas à entendre la situation, la comparer à celle que subissent les racisés, parler de la colonisation des corps et des processus de pouvoir et de destruction.

      Puis rigoler un bon coup ou sortir les couteaux quand on commence à vous expliquer qu’il ne faudrait surtout pas que les femmes se victimisent parce que c’est mauvais pour leur combat.

      Tout cela accompagné de quelques suggestions de lecture sur le féminisme :
      http://chiennesdegarde.com/article.php3?id_article=71

    • au sujet du « blâme des victimes » ou « victime_blaming » je conseil la lecture de cet article
      http://sandrine70.wordpress.com/2013/05/10/victimes-de-mais-pas-victimes-par-definition
      que j’avais référencé ici : http://seenthis.net/messages/137471

      et aussi voire wikipédia pour ce qu’est le blâme de victimes
      http://fr.m.wikipedia.org/wiki/Bl%C3%A2mer_la_victime
      enfin il y a le tag #blame_the_victim qui fournira des exemples.

    • Excusez de n’avoir pas répondu plus tôt. Je viens de lire les réponses que je trouve aussi assez consternantes.
      Et cela tombe bien, car ce matin, j’ai entendu une émission sur une école maternelle ouverte dans un des pays scandinaves où les pédagogues laissent les enfants choisir ce dont ils en envie, comme les jouets, les livres, etc. Un boulot énorme puisque les mots « filles » et « garçons » ne doivent pas être prononcés afin que cette expérience ne soit pas faussée.
      Il en est de même avec certains contes qui ne doivent pas mentionner le genre. Ces contes ont ainsi été pré-fabriqués pour cette expérience. Sans compter que les couples qui ont mis ces enfants dans cette école jouent parfaitement le jeu et ont même réclamé cette nouvelle pédagogie. Ceci afin que l’enfant puisse s’épanouir sans avoir à vivre des préjugés. Ce n’est pas chose facile, mais il semblerait que cette expérience porte ses fruits puisque les enfants se sentent mieux dans leurs baskets.
      Ainsi, si la fille choisit un camion pour jouer, elle ne sera pas jugée pour ce choix, ne deviendra pas un « garçon manqué » comme on peut encore l’entendre aujourd’hui.
      Et cela répond parfaitement à ce que je voulais faire passer comme message qui visiblement, a mal été interprété et a sonné mon glas !

      J’en reviens donc à ce que vivent les enfants actuels qui ne bénéficient pas de ces structures et continuent à subir des cursus qui font et forment le patriarcat. Il y a pourtant eu un long débat en France et cela a été repris par l’extrême-droite qui n’a rien compris au binz, mais qui en a fait sa bouillie à jeter en pâture aux personnes qui ne se sont pas penchés sur cette étude universitaire qui est pourtant pas difficile à comprendre si on n’y met pas de mauvaise fois. Le but n’est pas de nier la personnalité sexuelle de l’enfant dès son plus jeune âge, mais plutôt de laisser l’enfant explorer son environnement sans être automatiquement jugé, voire persécuté si ilLE a choisi un camion ou une poupée.

      C’est donc à la base même de l’éducation que l’on doit intervenir si on veut abolir le patriarcat et que les êtres humains soient sur le même pied d’égalité. Et ce ne sera que par le biais de l’éducation et de l’environnement que ces enfants ne reproduiront plus le schéma « maman fait la cuisine » alors que « papa travaille plus que maman, parce qu’il gagne plus parce que c’est un homme ».

      Si les parents reproduisent inconsciemment le même schéma que celui vécu depuis des lustres, je ne vois pas comment le patriarcat sera aboli. Parce qu’à moins d’être aveugle, le patriarcat est bien installé et a encore de profondes racines.

      J’espère que cette fois-ci, je me suis bien fait comprendre, parce que je ne peux être plus claire.

      De plus, j’ai dû me battre et faire ma place. J’étais une des toutes premières femmes à faire des chantiers et j’ai dû faire mes preuves à double pour être prise au sérieux. Je n’ai pas voulu d’enfant par choix personnel - donc je ne suis pas accomplie - et je ne me suis pas mariée, ce qui m’a valu d’être catherinette à 25 ans. J’ai subi toutes sortes de pressions pour être mariée pendant que j’avais encore des ovules, que ce soit par la génération de mes parents que de ma propre génération, j’en passe et des meilleures.
      J’ai fait et réparais mes motos très jeune et ai passé mon permis bagnole qu’à l’âge de 22 piges pour des raisons professionnelles. J’ai fait une période dans une boîte informatique pour le développement d’un logiciel de dessin en formant un gars qui gagnait plus de 1’000 chf par mois parce que c’était un homme. Quant aux femmes, elles me voyaient comme un danger parce que j’étais libre et je revendiquais cette liberté. Comme si j’allais piquer leur mari !

      Je ne me sens pas féministe et je ne pense pas que je l’aie été une fois. Je me sens féminine sans plus, parce que je n’ai pas la force d’un homme. J’aime bien m’habiller relax voire originale, ce que ne peuvent pas faire les hommes. Je me suis toujours très peu maquillée parce que je n’avais pas appris à le faire, les jeunes filles qui se maquillaient étant considérées comme des putes !
      Je me sens plus dans le slogan « ni pute, ni soumise » que dans « les chiennes de garde ». C’est mon choix, quoique je n’aime pas faire partie de clan.

      Les affronts, je les connais et j’ai plus été rejetée par les femmes que par les hommes. J’ai appris simplement à ne plus faire gaffe à toutes ces « injustices » parce que je ne voulais pas me plier à des stéréotypes qui étaient et sont encore enseignés. J’ai eu cette possibilité que je me suis donnée pour pouvoir griller ma vie par les deux bouts et je ne regrette rien, même si actuellement, je passe à la caisse...comme tout le monde un beau jour.

      Entendez bien que je ne veux pas me victimiser, loin de là, parce que je me suis trop bien amusée sans tenir compte de touTES les personnes qui n’ont pas voulu me comprendre... ou qui m’ont aussi parfois enviée. C’est pourquoi, lorsque je vois que le schéma n’est pas encore brisé, bien qu’il y ait un léger mieux, je me permets de faire ce constat, n’en déplaisent à ceuSSEs qui veulent encore cadrer et encadrer, voire mouler leurs enfants pour les surprotéger peut-être. Alors qu’un enfant peut être très fort...et moins con qu’on le pense.

      C’est pas tout ça, par contre, je subis le chiennarcat et là, il n’y a pas de triche.
      Amitiés

    • Hum, je vais tenter de te répondre @geneghys même si il me semble l’avoir déjà fait sans que tu ne sembles lire ni ma réponse ni les propositions de lecture faites sur le #féminisme et notamment celles de @mad_meg.

      Le texte de départ ne parlait nullement d’éducation, il parlait d’une femme qui en a marre d’osciller entre ce qu’elle veut vivre et ce qu’elle doit subir du fait d’être une femme. Pour l’éducation au genre, ouvre un autre post, et commençons par parfaire ou détruire des pans de la nôtre si il le faut.

      http://sandrine70.wordpress.com/2013/05/10/victimes-de-mais-pas-victimes-par-definition

      Comme tous les systèmes qui acceptent les inégalités, l’ordre néolibéral déteste les victimes. Parler d’un être humain sans défense, d’un être vulnérable, suppose en effet la nécessité d’une société juste et le besoin d’une protection sociale. Rendre #tabou la notion de victime est une étape pour légitimer le fossé entre les classes sociales et les sexes.

      Tu dis :

      Je ne me sens pas féministe et je ne pense pas que je l’aie été une fois.

      Je me sens plus dans le slogan «  » que «  »

      Laissons de côté les slogans pour le moment, d’autant que les émanations sarkozystes à la sauce pseudo féministe me révoltent. À vrai dire, je sature un peu de ce genre d’assertion qui se désintéressent d’ #élargir_au_politique, la position féministe participant de ce politique, c’est à dire penser et questionner (donc douter) au-delà de son propre vécu. Je tente de comprendre ton mélange d’expériences douloureuses que tu as décrit plusieurs fois sur seenthis, mêlé à une posture de non-victime et de non-féministe puis tes affirmations sur ce que devraient faire les femmes. Sache que ton discours sonne ou comme du déni ou comme un renfort à l’ordre patriarcal, une sorte de #mansplaining ou la réussite de l’individu extrait de son contexte prévaut dans une sorte de qui le veut le peut … que tu sois une femme augmente seulement ma consternation. Je suis étonnée que tu ne vois pas la contradiction et à quel point tu valides la position des dominants.

      J’ai appris simplement à ne plus faire gaffe à toutes ces « injustices » parce que je ne voulais pas me plier à des stéréotypes qui étaient et sont encore enseignés.

      Que tu fasses de la moto ne change rien de ce à quoi tu as été confrontée et comment les femmes sont socialement déconsidérés, quelles qu’elles soient ou fassent individuellement.
      Si je prends l’exemple du job où tu as été moins payée qu’un homme, tu ne sembles pas vouloir admettre que tu as été « victime de » patrons qui considèrent, consciemment ou pas, que les femmes sont méprisables. J’entends ton refus comme beaucoup d’infériorisé·e·s d’un terme qui de par son existence définit le contour des possibles (à exploser) et pourtant il n’existe pas d’autre mot.
      Si tu ne fais plus gaffe aux injustices que tu as vécu, c’est bien que le processus de l’anesthésie a fonctionné. Les femmes peuvent donc continuer à se prendre des coups, à ne pas dire qu’elles sont victimes, et à accepter que d’autres en prennent, de toute façon, à un moment, on ne sent plus rien. Cela marche de la même façon avec la violence physique, je le sais, j’ai été frappée enfant, à un moment, on décroche pour ne plus rien sentir.

      Dire qu’on en a marre d’être assignée au rôle de victime qui est donné aux femmes ne signifie pas baisser les bras, et peut-être faudrait-il inventer un autre mot, ou dire « victime DE » et non « victime » tout court ? Le texte de départ tentait de dénoncer le tabou de cette énonciation qui permet aux allemandes violées pendant la guerre de serrer les dents en souriant pendant plus de 60 ans et de ne rien dire des atrocités vécues ? alors qu’accepter d’en user vaut bien acte de révolte et non de soumission, avec au-delà au moins l’espoir que cela cesse. On peut aussi voir ce texte comme une aide à d’autres femmes pour dénoncer leur ras-le-bol, et modestement se poser des questions. Nier ce que subissent nombre de femmes d’un revers de son propre vécu, ce n’est pas un ’franc parler’ c’est inconscient, et si cela ne l’est pas, c’est dégueulasse.

    • Mea culpa, je crois avoir lu trop vite le texte de départ et avoir zappé l’essentiel. Et je zappe souvent cet essentiel-là pour des raisons qui me sont propres.
      Je suis désolée d’avoir écrit ce que j’ai écrit et comme tu dis, c’était dégueulasse de ma part. On ne peut même pas parler d’inconscience car je n’entends pas lorsqu’on parle d’abus et de viol.
      Je n’ai que ça à rajouter...

  • Trilogie Du Clitoris / Sociologie - mezamashidokei
    http://mezamashidokei.tuxfamily.org/index.php?post/Trilogie-Du-Clitoris-/-Sociologie

    Selon Françoise Héritier, anthropologue, ethnologue et grande amie du regretté Albert Jacquard, les différences physiques entre femmes et hommes en termes de taille, de poids, de force, ne sont pas une donnée biologique originelle, mais la conséquence d’une sélection opérée durant 750 000 ans. Elle s’est notamment opérée par des interdits alimentaires imposés aux femmes lorsqu’elles étaient enceintes ou allaitaient. Par la suite, il est un fait qu’on a toujours privilégié les hommes grands et les femmes petites, renforçant au cours des siècles leurs écarts physiques.

  • La domination adulte - Les mots sont importants (lmsi.net)
    http://lmsi.net/La-domination-adulte

    Une domination sociale n’est jamais aussi efficace que lorsqu’elle
    nous apparaît comme « naturelle » et demeure en grande partie
    invisible. Les multiples rapports de domination qui structurent notre
    vie sociale sont visibles à des degrés divers : certains sont connus
    et reconnus (la domination masculine par exemple), d’autres ont été
    mis en évidence mais restent en partie cachés (on pourra citer la
    domination culturelle et symbolique). On sait aussi que mettre au jour
    un rapport de domination ne suffit en rien à le faire disparaître,
    mais c’est pourtant une étape nécessaire : il faut prendre conscience
    de quelque chose pour pouvoir commencer à lutter contre. Or il existe au moins un type de domination qui reste aujourd’hui presque totalement invisible, que nous côtoyons pourtant tous les jours, et pour lequel nous avons tous été à la fois dominé et dominant : il s’agit de la domination exercée par les adultes sur les enfants.

    #enfants #domination

  • La domination adulte - Les mots sont importants (lmsi.net)
    http://lmsi.net/La-domination-adulte

    Une domination sociale n’est jamais aussi efficace que lorsqu’elle nous apparaît comme « naturelle » et demeure en grande partie invisible. Les multiples rapports de domination qui structurent notre vie sociale sont visibles à des degrés divers : certains sont connus et reconnus (la domination masculine par exemple), d’autres ont été mis en évidence mais restent en partie cachés (on pourra citer la domination culturelle et symbolique). On sait aussi que mettre au jour un rapport de domination ne suffit en rien à le faire disparaître, mais c’est pourtant une étape nécessaire : il faut prendre conscience de quelque chose pour pouvoir commencer à lutter contre. Or il existe au moins un type de domination qui reste aujourd’hui presque totalement invisible, que nous côtoyons pourtant tous les jours, et pour lequel nous avons tous été à la fois dominé et dominant : il s’agit de la domination exercée par les adultes sur les enfants.

    • Ah là là, les ravages de Bourdieu.... La sociologie réduite à la dimension verticale de la domination.... Quand on pense à la richesse de la pensée de gauche avant les usurpateurs (Bourdieu, Foucault....), qui ont mis de grands mots et surtout de l’inconscient sur des phénomènes autrefois bien plus simples à comprendre, où l’économique était quand même, la plupart du temps, à la source de toutes les causalités... La domination des adultes sur les enfants est la dernière énorme connerie qui permet de jeter le bébé avec l’eau du bain. Comme si l’utopie devait absolument se réaliser maintenant et qu’éduquer des mômes pouvait éviter les contraintes. La centralité de l’"épanouissement" est une belle connerie. L’appauvrissement intellectuel exercé par cette « pensée »-là est sans limite, et nous conduit pas mal à ce que l’on connaît aujourd’hui... Un monde de consommateurs, pourtant critiqué autrefois, mais par des penseurs d’une autre trempe, Vance-Packard par exemple, et tant d’autres. Il faut vraiment oublier nos penseurs français....

    • Je n’entre vraiment plus dans le jeu du on/off intellectuel. Je suis moi-même une mère sévère parce que mon job est d’éduquer ma fille à entrer dans la société des humains, quoi que je puisse penser de cette société par ailleurs.
      Par contre, il se trouve que je me questionne aussi tout le temps par les modalités mêmes de mon éducation, par l’usage d’une forme de violence que je n’ai déjà vraiment jamais tolérée pour moi-même et qu’il me semble suspect de tolérer pour les autres.
      C’est juste un axe de pensée, le creusement d’une réflexion sur le sens de la relation que l’on établit avec ses proches et la manière dont on construit les liens. Si je balance un lien ici, c’est toujours pour alimenter mon débat interne et pas forcément parce que je souscris, tout ou en partie, aux idées développées par l’auteur.

      Je n’aime pas la chosification des gosses, la manière aussi dont d’autres parents se projettent dans leur progéniture pour transcender leurs propres échecs, les parents parfaits me gonflent, les agendas de ministre des mouflets me tétanisent et j’oscille en permanence entre la négociation bienveillante et le totalitarisme le plus arbitraire avec ma fille, pour des raisons que je m’efforce souvent de comprendre après coup.
      Je lutte contre des généralités réductrices quand j’en croise au fil des discussions, du genre : « je ne suis pas inquiet pour l’adolescence de mon fils, mais je ne supporte pas l’idée qu’un petit con va coucher avec ma fille ».

      Après, je ne goûte que modérément aux grilles de lecture uniquement tirées des trucmuches freudiens, nous sommes tous le fruit de multiples influences plus ou moins déclarées comme notre milieu, notre trajectoire, nos lectures et réflexions, nos expériences, nos échanges avec les autres, la normalisation à l’œuvre dans les médias (avec l’espèce de super coaching du monde par les M6 and co qui prétendent « éduquer » les masses à chaque geste et pensée de la vie quotidienne : comment acheter une maison, la décorer, faire la bouffe, élever ton gosse, niquer, etc., comme tout le monde !). Ce qui est certain, c’est qu’on si on ne prend jamais le temps de questionner nos certitudes, on finit forcément à vivre et à penser comme des porcs !

    • Tribune intéressante et troublante, même si elle peut donner l’impression que rien n’a été pensé depuis Libres enfants de Summerhill.
      Autant sur l’aspect « Comme si la société n’aidait pas déjà les hétérosexuel-les à avoir des enfants quand ils/elles ne le peuvent pas. Comme si, surtout, les enfants des familles hétérosexuelles étaient protégés de toute violence. Parce que, au moins aussi urgent que le débat sur l’homoparentalité, un vrai débat sur l’hétéroparentalité - ses normes, ses violences, ses tragédies - s’impose […] », j’adhère. Autant le développement de l’argumentation me laisse perplexe. L’auteur semble évacuer le fait que l’enfant est un individu en construction particulier contrairement aux autres dominés. Ce n’est pas un hasard, si l’auteur ne pousse pas le parallèle avec les autres dominations sur la question des luttes et des voies d’émancipation possibles, par exemple. De même, on vient bien les fondements et les objectifs des revendications d’égalité pour les autres dominés - les minorités ou les femmes (qui n’en sont pas une) -, autant ils paraissent moins évidents pour ce qui est des enfants. Et ce point qui indique aussi un peu les limites de l’analogie n’est pas développé non plus dans la tribune.

      Plus humoristiquement :

      [L’enfant] n’est jamais totalement maître de son temps et de ses activités car c’est en général toujours l’organisation et la volonté des adultes qui l’emportent (« on doit partir, tu joueras plus tard »).

      Hé, ce gars n’a pas d’enfants ! :)

      Sinon, ça me rappelle un livre sur des questions éducatives lu lorsque j’ai passé le concours d’instit’, qui résumait les principaux débats, dont celui de "l’enfant-citoyen". Ci dessous, ma prise de notes (à la hache donc) (je grasseye certains passages) :

      L’enfant peut-il être considéré comme un citoyen ? L’enfant possède des droits et jouit d’une existence juridique, attestés par la Convention des droits de l’enfant (adoptée par les Nations-Unies en 1989, ratifiée par la France en 1990), aboutissement d’une histoire des droits de l’enfant. Le débat porte sur le sens de ces droits : valeur réelle ou formulation de principe ?
      – Les droits de l’enfant sont une imposture. Il s’agit d’une déclaration de pure forme sans effets réels. En donnant des droits à l’enfant comme s’il était un adulte, la spécificité de l’enfance est paradoxalement niée. L’idée d’éducation, nécessité et droit, se fonde sur le fait que l’enfant n’a pas le même statut que l’adulte (censé être un individu libre, responsable et raisonnable). D’où cet autre paradoxe : « Le droit à l’éducation signifie que l’enfant a le droit de devenir un citoyen et, par conséquent, qu’il ne l’est pas encore ».
      – Les droits de l’enfant ne sont pas une imposture. Les droits de l’enfant ont le même caractère formel que les Droits de l’homme et du citoyen. Les droits de l’enfant ne nient pas l’enfance mais au contraire affirment l’existence d’enfants, être complets à défaut d’être achevés . De même, l’enfant peut être considéré comme un citoyen dès que le processus d’apprentissage est en cours : « refuser à l’enfant toute existence juridique sous le prétexte de son droit à l’éducation, c’est mal comprendre l’idée même d’un être en devenir : un être en devenir est en puissance ce qu’il deviendra ».

      En conclusion les auteurs s’interrogent sur les conditions d’émergence des droits de l’enfant dans leur sens juridique et sur les conséquences néfastes résultantes.
      Les auteurs observent que l’émergence des droits de l’enfant est la résultante d’une double logique : celle d’une « logique démocratique d’égalité » fondée sur la remise en cause de la hiérarchie des âges de la vie et de la crise de l’autorité (notamment parentale) ; et celle d’une idéalisation de la jeunesse, âge enviable, état idéal, et finalement norme sociale.
      L’enfant devient personnalité juridique parce que la réalité sociale est celle de l’enfant-roi (acteur de la société civile, consommateur, prescripteur, etc.). Il est certes important de défendre « cette exigence tant affirmée en éducation que l’enfant doit être écouté, respecté, en somme qu’il est un sujet humain » et qu’à ce titre il est dangereux de lui dénier tout droit. Néanmoins, il ne faut pas que l’enfant devienne l’otage d’une « inflation du droit » qui reviendrait à le responsabiliser trop tôt, déresponsabilisant du même coup les adultes, et à « oublier que l’enfant a peut-être d’abord le droit à l’innocence, à l’irresponsabilité, au jeu, à tout ce qui peut retarder sa vie d’adulte et de responsabilité de citoyen ».

      #enfants #domination #violence #droits #éducation

    • Lis Boudon, Raymond Boudon. L’anti-Bourdieu. Il est libéral, mais on peut le lire sans être libéral. Ça demande du boulot, de la lecture, c’est assez loin du cliché « dominant/dominé » (et encore, Bourdieu, ça n’était pas que ça, mais c’est tellement plus simple de ne retenir que ça), tu peux lire « Raison, bonnes raisons », par exemple. On en reparlera. Je me sens pisser, no problemo.

    • Boudon était mon prof en socio et on s’est bien pris la tête d’un point de vue conceptuel pendant l’année que j’ai passé avec lui, mais je dois lui reconnaître une certaine honnêteté intellectuelle ainsi que quelques bons apports qui ont été amoindris, effectivement, par la vague bourdieusienne. Sa vision de l’intériorisation des normes et des règles, en particulier, me semble effectivement plus pertinente que la formule de la « boîte noire » de son ennemi intime.
      J’ai toujours pensé qu’il était un peu le Salieri de la sociologie française.

    • Encore un argument qui me fait dire que l’analyse de l’auteur ne fonctionne que partiellement et que la domination adulte/enfant est spécifique : la capacité du corps social à reconnaître en tant que victime.
      Lors de violences ou crimes contre les Noirs ou de violences ou crimes (sexuels notamment) contre les femmes, dans un contexte de domination, les réactions de l’ensemble du corps social vont en porter la marque : difficulté à porter plainte, enquête peu zélée, jugement biaisé, sanction allégée, et regard compréhensif du corps social et des médias (« il a tué un Noir mais ça aurait pu être un cambrioleur », « il a violé une femme mais elle l’avait bien cherché »).
      Dans le cas d’un crime (y compris sexuel) sur un enfant, c’est exactement l’inverse : le corps social est vent debout contre "le(s) monstre(s)", l’enfant est aussi un des derniers tabous de nos sociétés.
      Donc le « statut inférieur accordé aux enfants » (et sa stigmatisation dans le langage, par exemple) n’a pas les mêmes conséquences sociales que pour les autres dominations : on n’entendra jamais dire d’un enfant mort sous les coups d’un proche ou victime d’un pédophile, qu’en définitive "il l’a bien cherché".

      (Sauf peut-être si l’enfant est une fille noire…)

    • Je me permets de réagir vu qu’en l’occurrence je suis l’auteur du texte. C’est d’ailleurs grâce à Seenthis que je découvre que LMSI vient de le republier.

      Un mot sur le texte en lui-même : je n’ai aucune compétence particulière sur les questions qu’il aborde, et le texte n’a évidemment aucune prétention à être complet ou même approfondi sur le sujet. En fait, c’est après avoir eu des enfants (oui, j’ai des enfants !) que j’ai réalisé leur état profondément « dominé », chose dont je n’avais pas conscience jusque-là (ça m’a fait un peu le même effet que quand j’ai découvert la « domination culturelle » en lisant la Distinction de Boudieu. Oui, j’ai un peu lu Bourdieu). L’idée du texte était seulement d’attirer l’attention sur ce rapport de domination et sur la position sociale globalement occupée par les enfants, sans autre prétention.

      Ce qui a pu m’étonner dans certaines réactions au texte, c’est que beaucoup portaient plus sur des projections que sur le contenu du texte lui-même. Certains y ont par exemple lu qu’il ne fallait rien imposer aux enfants, alors qu’il ne s’agit pas de cela : il s’agit de dire qu’on doit considérer les enfants à l’égal des adultes, notamment en ce qui concerne leurs besoins, l’expression de leurs sentiments, et qu’aujourd’hui ça n’est globalement pas le cas.

      L’idée du texte était de montrer que le rapport adulte/enfant est un rapport de domination au même titre que d’autres rapports de domination. Ça peut paraître banal pour certains, mais pour moi ça ne l’était pas il y a encore peu de temps, et je ne dois donc pas être le seul. Mais il ne s’agissait pas de dire (et je ne pense pas l’avoir écrit) que ce rapport de domination est identique aux autres (qui ne sont de toutes manières pas identiques entre eux) : il y a effectivement des différences et des spécificités. Mais il y a aussi pas mal de points communs.

      De même revendiquer l’égalité entre adultes et enfants ne revient pas à considérer qu’ils sont « identiques » ou que leurs besoins sont les mêmes ou s’expriment de la même manière. Enfants et adultes ont tous besoin d’être protégés des dangers extérieurs par exemple, mais ça ne signifie évidemment pas que les enfants n’ont pas besoin d’une vigilance spécifique.

      La question de l’enfant comme « être en construction » est intéressante. Si elle me semble vraie par certains aspects, je pense qu’elle est souvent dévoyée pour justifier des choses qui n’ont pas forcément lieu d’être. Je pense qu’on pourrait très tôt considérer l’enfant comme un citoyen à part entière, notamment pour les questions qui le concernent assez directement. Je pense que les pédagogies nouvelles ont pu montrer que c’était vrai dans le cas de la vie de classe, par exemple. Et je pense aussi que la perception des adultes comme « citoyens » à part entière, y compris parmi ceux considérés comme les plus « éclairés », pourrait être pas mal remise en question.

      Voilà pour une réaction rapide. Et juste pour finir, autant j’apprécie
      beaucoup les commentaires et critiques argumentés qui portent sur le fond, autant les rejets globaux se contentant de renvoyer vers des écoles de pensée me laissent perplexes.

    • Ce qui m’a intéressé dans ce texte, c’est que le fait de repenser nos relations avec les enfants en général et les nôtres en particulier pose la question éminemment cruciale de l’usage de la violence et de sa légitimation.
      Quand ma fille était très jeune et que la discussion était, de fait, assez limitée, il m’arrivait d’user de la force pour obtenir un résultat/conditionnement efficace et immédiat. Un peu sur le modèle du chat : un grand bruit au moment de l’acte que l’on souhaite empêcher marche assez bien, surtout quand l’urgence (les doigts qui vont dans la prise) évacue les autres moyens.
      Ensuite, il y a tout ce qui est de l’ordre du dressage, c’est à dire de tous ces moments où la volonté de l’enfant et celle de l’adulte s’oppose frontalement. L’usage de la violence, réelle (comme la fessée) ou symbolique (comme la punition, la confiscation ou l’engueulade) a pour objet d’imposer par la force la volonté de l’adulte. De ce point de vue-là, on est bien dans un rapport de domination, non ? Qu’on lui trouve des justifications ou non.

      Plus ma fille grandit et plus je tente d’obtenir ce que je veux par la discussion, l’adhésion volontaire (la fameuse intériorisation des règles et de leurs bienfaits supposés de Boudon, @grosse_fatigue) mais aussi, dans certains cas, par la menace ou la coercition. Mais cela me met mal à l’aise, surtout que j’ai une vieille tendance anarchiste pas bien digérée, que dans ma vie quotidienne, je tente toujours d’échapper aux hiérarchies, aux contraintes, aux rapports de force et aux dominations de toutes sortes... y compris celle que ma fille tente aussi de mettre en place (chantage affectif, ruses, omissions, contre-vérité, etc.)
      Du coup, élever un gosse est pour moi assez dissonant.

      Et de repenser les rapports avec les enfants sous l’angle de la domination est une approche intéressante qui permet justement d’éclairer certains comportements et de nous remettre en question.

    • La question « dominant/dominé » pollue l’ensemble des questions sur l’éducation (et les autres, mais bon). Les enfants sont égaux en droit avec les adultes, on est bien d’accord. Mais l’on confond - comme toujours avec les bourdieuseries - l’autorité et l’autoritarisme. L’autorité parentale, c’est la force de l’expérience, c’est ce qui permet aux enfants de devenir, parfois souvent, libres eux aussi. Donner des limites aux enfants, c’est les protéger. Leur raconter que Dieu existe, c’est de la domination. Mais personne n’en parle. La croyance au rôle central de l’épanouissement de l’enfant fait disparaître l’importance de l’exigence vis-à-vis du gamin, et de tout ce que l’on peut lui apporter d’immatériel.
      La plupart des gens que je connais me disent que j’ai obligé mes enfants à faire de la musique. J’assume. La plupart des gens que l’on n’a pas obligé à continuer à faire de la musique le regrettent. Les gens que l’on a obligé bêtement à faire de la musique n’en font plus (autoritarisme). Les gens que l’on a obligés dans la joie et l’intelligence continuent d’en faire. (Autorité). La musique est un bon exemple : on ne peut pas faire semblant. Et l’on ne peut pas s’y épanouir sans une P...... de volonté que les enfants n’ont pas sans quelqu’un derrière. Après, il y a un niveau d’exigence qui peut être peu ou prou intégré par le gamin, selon des tas de paramètres qui m’échappent encore. Mais ce que je sais, dans ce cas-là, c’est qu’avec mes gamins, on joue de la musique en famille (j’ai des preuves...), et que c’est un grand plaisir, même si ça râle souvent. Au bout du compte, inutile de parler de dominant/dominé. Il est évident qu’en tant que père, je « domine » mes enfants, et heureusement. Un enfant peut vite devenir un monstre s’il ne reçoit pas de limites. L’important, c’est la générosité absolue des parents (ou des profs), vers les enfants....

      Allez, je vais jouer un blues.

    • Vérifier de quelle manière on utilise le cadre dominant/dominé ne signifie pas démissionner de son job de parent et de s’en remettre à un certain laisser-faire joyeusement à la mode actuellement, y compris et surtout dans la sphère sociale. C’est une grille de lecture, mais pas la seule.
      En ce moment, je m’interroge beaucoup sur la question de l’intentionnalité. Quand j’use de mon autorité d’adulte ou de parent (encore un truc qui s’use surtout quand on ne l’utilise pas), je pense que ce qui importe, c’est la raison pour laquelle je le fais : parce que je veux que mon gosse me foute la paix ou parce que je veux qu’il apprenne quelque chose, par exemple ?
      Je refuse de faire entrer bonbons et sodas à la maison. Ce que fait mon conjoint. Mais forcément en contrebande plutôt que de manière massive si je coopérais. J’ai expliqué mes motivations à ma fille : la question du sucre-addiction lourde, l’impératif de santé à long terme. La nécessité d’éduquer son goût à une alimentation très variée (élargir la palette alimentaire !) et à des saveurs subtiles et non pas d’obtenir un shoot gustatif immédiat, tout de suite satisfaisant mais terriblement délétère à long terme. Bien sûr, le long terme, ça ne parle pas des masses à un gosse : il y a déjà une éternité entre maintenant et la fin de la semaine.
      Bref, pendant longtemps, malgré l’argumentation, j’étais plutôt en mode retranchée et dogmatique. Et puis, coup de bol, la fille adulte d’une amie est passée chez le dentiste. Elle n’a plus d’émail. Bouffé par un certain soda hégémonique dont elle s’est abreuvée exclusivement pendant son adolescence, sa mère dans le job du dealer. Histoire affreusement vraie qui a provoqué une sorte de déclic alimentaire chez la gosse. Elle vient de comprendre le fondement de nos règles alimentaires, elle mesure les conséquences à longs terme de la transgression. Bref, elle coopère.

      Cela dit, j’ai été ravie qu’elle laisse tomber le foot au bout d’un an (une activité ne peut être abandonnée pendant l’année).

    • Notez que je n’ai jamais écrit qu’il ne fallait pas donner de limites aux enfants. Phrase parfaitement absurde d’ailleurs, puisqu’il n’est pas possible de ne pas leur donner de limites. La question étant évidemment de savoir où on les pose et comment on les pose.

      Bien sûr qu’à certains moments une forme d’autoritarisme ou de violence est nécessaire : si mon enfant se met en danger ou s’il en frappe un autre par exemple, je ne vais pas rentrer dans une forme de négociation. J’interromps la situation de la manière que je peux et le dialogue viendra après. Mais il n’empêche qu’on accepte bien des fois des comportements vis-à-vis d’enfants qu’on n’accepterait pas vis-à-vis d’adultes. La situation des élèves dans certaines classes (charge de travail très élevée, compétition et évaluation permanentes, interdiction d’aller aux toilettes...), si elle se retrouvait dans certaines entreprises ou institutions, entraînerait des mouvements de grève et autres protestations bien légitimes. C’est notamment en cela que je pense que parler de rapport de domination se justifie.

      Quant à la question de l’autorité et de l’autoritarisme, c’est évidemment très délicat. Personnellement je passe mes journées à imposer des choses à mes enfants (d’aller à l’école, de se laver, de ne pas se coucher trop tard, etc.). Certaines sont sans doute légitimes, d’autres pourraient être remises en question (si je rentre le soir fatigué notamment, mon comportement de parent est loin d’être exemplaire).

      L’exemple de la musique est sans doute un bon exemple. Après je ne suis pas d’accord avec tout : les enfants sont parfaitement capables de faire preuve d’une putain de volonté quand ils en trouvent la motivation. Ils sont tout à fait à même de faire du sport ou de jouer à certains jeux par exemple, pendant très longtemps, même si les taches en question peuvent sembler tout à fait répétitives. Peut-être que dans l’idéal on pourrait trouver des formes d’apprentissage dans d’autres domaines qui pourraient davantage motiver les enfants à produire les efforts nécessaires pour certaines acquisitions. Quand je lis la description du fonctionnement de ce que Bernard Collot appelle des « écoles du troisième type », par exemple, ça fait réfléchir :

      http://b.collot.pagesperso-orange.fr/b.collot/index2.htm

      Évidemment au quotidien on n’est pas dans l’idéal et on fait de notre mieux avec le contexte qui nous est donné.

    • L’oppression à la quelle on expose nos enfants pour les aider à « réussir dans la vie », la mauvaise (in)conscience après les moments où on s’est « imposé », les réussites qui ne le sont pas en réalité, tout ça a des conséquences bizarres pour notre conscience, pour nos idées. Voici un exemple de ce phénomène, une des chansons à succès les plus importantes des années 80. Elle s’appelle Kinder an die Macht (Les enfants au pouvoir !). Herbert Grönemeyer, que vous connaissez peut-être comme acteur dans le rôle d’officier de sous-marin allemand dans le Film Das Boot , a réussi à faire chanter ces paroles idiotes à des stades entiers remplis de jeunes gens très bien.

      https://www.youtube.com/watch?v=mllS-X4HP1g


      http://de.wikipedia.org/wiki/Herbert_Gr%C3%B6nemeyer

      J’ai dit plus haut que les paroles de la chanson sont idiotes, alors il faut que je le prouve par des arguments, au moins un peu, pas de discours peudo-scientifique ici.

      Après avoir regardé la vidéo vous savez qu’il s’agit du genre de musique conçu afin que tout le monde se sente bien, c’est une sorte se sauce sucrée et collante qui réunit bien les esprits de fans qui ont dépensé 100 euros pour voir leur star.

      Die Armeen aus Gummibärchen
      Die Panzer aus Marzipan
      Kriege werden aufgegessen kindlich genial

      J’avoue qu’ici il est aussi question de goût personnel, mais je permets de supposer que l’image des enfants qui bouffent des chars en pâte d’amande pour terminer les guerres est pour le moins bizarre.

      Es gibt kein gut, es gibt kein böse
      Es gibt kein schwarz, es gibt kein weiß
      Es gibt Zahnlücken
      Statt zu unterdrücken
      Gibt’s Erdbeereis auf Lebenszeit
      Immer für ’ne Überraschung gut

      Dans cette strophe l’auteur prétend que les enfants ne font la différence entre ce qui est méchant ou gentil, parce qu’ils ne s’intéressent qu’á la glace aux fraises, et pour leurs les parents on mentionne à quel point ils sont mignons avec avec leur trous dans la denture.

      Gebt den Kindern das Kommando
      Sie berechnen nicht, was sie tun
      Die Welt gehört in Kinderhände
      Dem Trübsinn ein Ende
      Wir werden in Grund und Boden gelacht
      Kinder an die Macht

      On arrive á la conclusion. A cause de tous ces qualités positives il faut donner le pouvoir aux enfants. Ainsi le monde serait plus gai ; les petits gagneraient contre tous (ou leurs parents) simplement en riant.

      Sie sind die wahren Anarchisten
      Lieben das Chaos, räumen ab
      Kennen keine Rechte, keine Pflichten
      Ungebeugte Kraft, massenhaft
      Ungestümer Stolz

      Ensuite on nous rappelle les nombreux moments quand on a traité les morveux d’anarchistes parce qu’ils avaient encore réussi à laisser leur chambre dans un état chaotique. L’auteur prétent que ces enfants seraient fiers, plein de force et ne connaitraient ni droits ni devoirs.

      Gebt den Kindern das Kommando
      Sie berechnen nicht, was sie tun
      Die Welt gehört in Kinderhände
      Dem Trübsinn ein Ende
      Wir werden in Grund und Boden gelacht
      Kinder an die Macht

      Et rebelotte, il faut mettre les enfants au pouvoir et tout est bon.

      Sans le vouloir Herbert Grönemeyer décrit précisément l’état d’esprit des parents de gauche allemands dans les années 1980, aujourd’hui je remarque que la plupart aimerait bien se permettre une telle attitude mais a trop peur pour l’avenir de leur gosses pour ne pas être sévère.

      Et moi là dedans ? J’avoue qu’après le temps nécessaire pour digérer les nombreux échecs lors des tentatives d’imposér ma vision des choses aux gamins, je suis fier des « petits » parce qu’ils ont tous eu raison, parce que finalement j’ai appris que je peux leur faire confiance.

      J’évite ici de parler de conceptions politiques ou idéologiques parce que d’après mes observations il faut de l’amour, de la disponibilité d’esprit, un peu de temps, un peu d’argent et beaucoup de confiance pour faire des enfants heureux qui réussissent leur vie comme ils l’entendent.

      Apparamment en Autriche on est assez nostalgique pour apprécier la chanson encore aujourd’hui. La jeune chanteuse Christina Stürmer l’a interprétée récemment devant un public enthousiaste.
      https://www.youtube.com/watch?v=O70V4LARXOM

      Mais bon, tout ça est beaucoup mieux que les idée sur l’éducation dont nos parents et grand parents ont été les victimes.
      https://www.youtube.com/watch?v=D8bCuNiJ-NI


      Ce film est l’oeuvre d’exilés qui on précisément observé comment le fascisme est né.

    • Je confesse que j’impose lourdement les lego à la maison, plutôt que les playmobil. Sans autoritarisme aucun. Juste un peu d’autorité. Ouf. Et désormais, il en convient que j’ai eu totalement raison, pour son bien : « Les lego, c’est mieux que les playmobil, parce que quand on en a marre d’un modèle, on peut construire autre chose de différent avec. »

  • Les ouvrages « psy » sur le couple
    http://lmsi.net/Les-ouvrages-psy-sur-le-couple

    Là où les hommes veulent le pouvoir, les femmes souhaitent des relations de coopération (les garçons aiment gagner, les filles aiment jouer), là où les hommes aiment les choses ou les objets, les femmes aiment les gens et les relations, là où les hommes sont en concurrence, les femmes coopèrent (l’homme marche à la domination, la femme à l’émotion). Les hommes se définissent par le « faire » et les femmes par « l’être » : l’homme cherche à bien faire, la femme à être bien.

    En privilégiant les discours essentialistes sur les différences entre les sexes, ces ouvrages pérennisent, sous de nouveaux habillages, l’idée que les deux sexes sont irréductiblement différents - le discours sur les différences psychologiques se substituant alors à l’analyse des inégalités sociales [14].

    Personnellement, je ne lis pas du tout cette profusion de normalisation biologique comme la volonté d’imposer l’hétérosexualité comme seule réalité du couple face à l’homosexualité, mais plutôt comme une tentative dégueulasse de naturaliser les pseudo différences entre les sexes et de justifier, fondamentalement, l’idée que chaque sexe doit être naturellement à sa place. Autrement dit, tout cela est une entreprise de justification de la domination masculine et rien d’autre !

    Parce que si l’on veut vraiment faire de la biologie du couple, on va vite se rendre compte que les humains ne sont pas du tout monogames, que le couple est une aberration sociologique et non une réalité biologique qui s’impose à nous et que sa fonction première est tout de même de s’assurer l’exclusivité sexuelle sur la femelle afin de contrôler l’origine patrilinéaire de la progéniture.

    Autrement dit, le couple et l’essentiel de nos constructions sociales ne tiennent que parce que nous refoulons en permanence nos sentiments, nos désirs, nos envies, sans aucune distinction d’âge, de sexe ou de quoi que ce soit.

    • Les hommes se définissent par le « faire » et les femmes par « l’être » : l’homme cherche à bien faire, la femme à être bien.

      en plus là c’est complètement nier le travail des femmes depuis des millénaires, notamment leurs rôles prépondérant dans l’agriculture et la médecine (via la connaissance et l’utilisation des plantes médicinales)

    • Et on se demande quel est le processus qui produit ces représentations collectives « déformées » sur un sujet aussi prégnant dans l’actualité.

      Moi je sais, les responsables ce sont qui détiennent les médias mainstream, donc l’argent donc le #pouvoir donc la #banque

      Ces résultats constituent également un révélateur et offrent un bon support aux journalistes qui pourront, le cas échéant, penser la manière dont leurs lecteurs ou auditeurs reçoivent et absorbent les informations…

      Bof, l’auteur accorde trop de crédit à ceux qu’ils nomment « journalistes ». Soit ils savent (je pense une minorité) et se taisent pour conserver leurs avantages (fric, statut social, logement de qualité, ...) soit ils ne savent rien (je pense la majorité avec comme héraut l’homme surnommé l’oracle de canal +, Bruce Toussaint) et pour le coup leurs lecteurs ou spectateurs sont à leur image.

  • Aux Etats-Unis, la bataille de l’avortement est relancée - Great America
    http://washington.blogs.liberation.fr/great_america/2011/03/aux-etats-unis-la-bataille-de-lavortement-est-relanc%C3%

    Au Texas, le gouverneur Rick Perry doit ainsi signer une loi approuvée par les deux chambres de l’Etat et qui impose aux médecins de faire une échographie avant l’avortement. Selon la version de la loi approuvée par la chambre des représentants du Texas, le médecin devra alors montrer le foetus à sa patiente, et lui faire entendre un battement de coeur s’il existe....

    #femmes #domination #régression #for:rezo.net #for:bassines #for:igermainlesnouvellesnews.fr #for:twitter

  • 50 ans de la pilule : un des nombreux drames d’Haïti — RTL info
    http://www.rtlinfo.be/info/magazine/sciences_et_sante/531900/50-ans-de-la-pilule-un-des-nombreux-drames-d-haiti

    Pour valider ce qui allait révolutionner la vie des Occidentales, les autorités américaines ont testé massivement la pilule sur les femmes d’Haïti et de Porto Rico entre 1952 et 1956. « Les doses étaient 50 à 100 fois plus fortes qu’aujourd’hui, entraînant beaucoup de cancers », raconte le Dr Lise Marie Déjean, qui dirige à Port-au-Prince une clinique de santé reproductive appartenant à une importante ONG féministe.

    #international #femmes #domination #santé #histoire #for:igermainlesnouvellesnews.fr #for:twitter

  • Il y en a assez du féminisme de classe moyenne « Changement de société
    http://socio13.wordpress.com/2010/04/05/il-y-en-a-assez-du-feminisme-de-classe-moyenne

    je partage bien des remarques de cette analyse en particulier le fait que le féminisme tel qu’il se pratique est une manière de limiter les femmes à être les « personnes du sexe » et rien d’autre.Mais je voudrais prolonger l’analyse sur le fait qu’il s’agit d’un mouvement global réactionnaire qui fait du féminisme un communautarisme de plus, basé sur l’individualisme, la négation de tout engagement collectif contre le capitalisme. Le contraire du féminisme historique d’une Clara zetkin. je voudrais ajouter que la négation des luttes réelles des femmes dans le temps comme dans l’espace est insupportable. A titre d’exemple je voudrais citer la manière dont on a transformé cette réactionnaire royaliste d’Olympes de Gouges en porte-parole du féminisme. Si cette « militante » feuillant a été exécutée ce n’est pas à cause de son féminisme mais parce qu’elle défendait le roi alors que les troupes ennemies des rois coalisés prétendaient imposer aux révolutionnaires leur soumission à leur « 

    #femmes #domination #for:twitter