person:dominique memmi

  • Aides à domicile et #domination rapprochée
    http://www.laviedesidees.fr/Aides-a-domicile-et-domination-rapprochee.html

    Qu’est-ce que les situations des aides à domicile nous apprennent de l’histoire de la domination ? À partir de deux ouvrages récents, Dominique Memmi montre que ce cas met en lumière les dimensions et les limites d’une crise de la domination rapprochée dans le #salariat féminin.

    Essais & débats

    / domination, #femmes, salariat

    #Essais_&_débats

  • Ceci est leur #corps
    http://www.laviedesidees.fr/Ceci-est-leur-corps.html

    Comment le corps a-t-il acquis une telle importance dans la définition des #identités contemporaines ? Mobilisant des enquêtes sur la greffe, l’accouchement, ou le rapport aux cadavres, Dominique Memmi dévoile les enjeux sociaux et politiques de cet ancrage corporel de soi.

    Livres & études

    / corps, identité, #sujet, vérité

    #Livres_&_études #vérité

  • #Talents masculins, #dons féminins - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/Talents-masculins-dons-feminins.html

    Revenant sur quelques études récentes sur les classes populaires, Dominique Memmi montre que la construction du talent n’est pas seulement dépendante des rapports de classe, mais aussi des rapports de #genre. Les hommes auraient un don qui les distingue, les femmes donnant d’elles-mêmes pour les autres.

  • Talents masculins, dons féminins
    http://www.laviedesidees.fr/Talents-masculins-dons-feminins.html

    Revenant sur quelques études récentes sur les classes populaires, Dominique Memmi montre que la construction du talent n’est pas seulement dépendante des rapports de classe, mais aussi des rapports de #genre. Les hommes auraient un don qui les distingue, les femmes donnant d’elles-mêmes pour les autres.

    Essais & débats

    / #sport, genre, #sociologie

    #Essais_&_débats

    • Identité pour soi et identité pour l’autre

      Or pour jouer avec l’illusio – aussi dangereuse soit-elle – du talent, il faut précisément qu’une identité pour soi soit convocable, cette identité pour soi qui se montre si irrécusable pour les hommes, a fortiori dominants, même s’il se présente parfois comme un devoir moral, doté d’évidence, et parfaitement inverse de celui des femmes : « Foucault écrit : ‘On ne doit pas laisser le souci des autres prendre le pas sur le souci de soi. Le souci de soi précède moralement dans la mesure où la relation à soi précède ontologiquement’. Il n’en va pas ainsi pour les femmes de cette étude » (Skeggs, p. 127). Les femmes en effet « n’ont pas accès aux préoccupations egocentriques (…). À l’inverse, leur soi est saturé de devoirs et d’obligations liés à leurs relations aux autres » (p. 318) et « leur subjectivité ne s’inscrit pas dans le discours de l’individualisme » (p. 319) : ce discours de l’individualisme si présent en revanche dans celui sur la performance, la concurrence et le talent sportifs.

      L’ouvrage de B. Skeggs, tout en exhumant des déterminations sociales similaires des destins populaires, apparaît d’ailleurs, du seul fait qu’il porte sur les femmes, comme la version totalement désenchantée des récits de soi mis à jour par les ouvrages de Schotté et Bertrand :

      « Il était impossible (même si je l’avais souhaité) de proposer une version romantique ou héroïque des expériences et des réactions de ces femmes, comme l’ont fait, pour les hommes blancs des classes populaires, certains universitaires masculins issus de ce même groupe. En premier lieu, la masculinité prétendument authentique des hommes des classes populaires s’autorise de discours plus larges qui rendent possible cette héroïsation. Deuxièmement, il n’y a guère de matière héroïque dans le soin et la féminité » (Skeggs, p. 74).

      On pourrait alors réinterpréter la production de la littérature récente sur le « care » à cette aune. Il s’agirait là de la tentative de certaines femmes - de groupes dominants, pour le coup – visant à redonner de la dignité, voire du talent, au soin (et du même coup au féminin). Mais cette construction (outre qu’elle exemplifie la facilité relative à activer et incarner, serait ce de manière originale, les dispositions féminines tant attendues) ne procède que de la capacité historique et sociologique conquises par une toute petite minorité de femmes pour héroïser ce qui n’a encore jamais pu l’être, a fortiori par celles pour qui le dévouement constitue un destin exclusif.
      Talent et morale sociale

      Toute autre issue à ce terrible rabattement des femmes vers le dévouement – qui aura tué dans l’œuf tant de potentiels destins féminins – semble en effet aujourd’hui bien ardue. Il suffit pour s’en convaincre d’observer les rares films où une performance sportive improbable et la mythologie du talent sont conjuguées au féminin. Dans Billy Elliot, ou dans Whiplash les souffrances physiques, les larmes de sang et les sacrifices consentis par le futur athlète sont considérables mais n’emmènent pas moins les prétendants masculins vers le haut et la gloire : ce qu’illustrent le bond final vers la lumière du danseur-cygne dans Billy Elliot, ou la concentration lumineuse sur le batteur ayant surpassé son maître dans Whiplash). Ces blessures, larmes et sacrifices conduisent en revanche irrésistiblement les très rares et improbables prétendantes femmes… vers la mort : le bond final de la danseuse lui est fatal dans Black Swann, et l’héroïne, déjà condamnée, de One Million Dollar Baby, demande en outre au coach qui l’a menée là… de l’achever. Si la fin des histoires dans les romans et les films constitue souvent une morale en acte, le récit du talent, décliné au féminin, n’est pas seulement rare et particulièrement improbable. Il est terriblement menaçant.

      #sexisme #domination #effacement_des_femmes #care