person:dragan grcic

  • Histoire des idées anarchistes en #ex-Yougoslavie, par Trivo Indjic
    http://serbie-droitshumains.blogspot.fr/2015/11/histoire-des-idees-anarchistes-en-ex.html

    Selon le Dictionnaire des militants anarchistes : « Professeur à l’université de Belgrade, Trivo Indjic était dans les années 1960 en contact avec la Commission préparatoire du Congrès international de Fédérations anarchistes dont le secrétaire était Guy Malouvier. Il poursuivit ses contacts avec la Commission de relations de l’internationale des fédérations anarchistes (CRIFA) nommée au Congrès de Carrare en 1968. Il était à l’époque membre de la rédaction de la revue Praxis (Belgrade) qui regroupait les partisans du développement de l’autogestion. Ses prises de position lui vaudront ensuite d’être exclu en 1975 avec sept autres professeurs de l’Université de Belgrade par le gouvernement. Après la mort en 1982 du Maréchal Tito, Trivo Indjic participa activement à l’émergence d’un mouvement anarchiste en Yougoslavie et intervint dans de nombreuses conférences et réunions internationales, en particulier aux rencontres libertaires tenues à Venise en septembre 1984. Trivo Indjic, qui est l’auteur de plusieurs articles en sociologie et dans le domaine des relations internationales et a travaillé comme chercheur en sociologie dans divers instituts de Belgrade, a été ensuite ambassadeur en Espagne de 2001 à 2004 avant de devenir le conseiller politique du Président de la République de Serbie Boris Tadic. »
    Le texte qui suit a été publié également en langue anglaise en 1990, sous le titre Anarchisme en (ex-)Yougoslavie, par Barricade publishing (Australie). Je vous propose la traduction sur base du texte en langue serbo-croate.
    Dragan Grcic, 4 novembre 2015

  • #Croatie - La décision de la Présidente croate de placer l’#armée en état d’alerte à choqué une importante ONG qui vient en aide, actuellement, aux réfugiés, en Croatie. Le Centre pour l’étude de la paix a lancé un appel public à ce que la Présidente de la République de Croatie ne procède pas à une militarisation de la crise humanitaire des réfugiés. Selon l’ONG, il ne faut pas envoyer l’armée aux réfugiés qui fuient la guerre. L’ONG dit déplorer que la présidente de la République de Croatie soit insensible et ignorante de la situation. L’ONG précise que les réfugiés ne peuvent être considérés comme une armée d’occupation mais qu’il s’agit de personnes vulnérables et qui ont fui un pays en guerre. L’ONG salue par ailleurs positivement le message de l’armée qui avait proposé ses moyens pour gérer la crise humanitaire, en apportant son appui à la police et aux organisations de la société civile.

    En #Slovénie, pays situé entre la Croatie et l’Autriche, la compagnie de chemins-de-fer a suspendu les trains internationaux qui ont pour destination la Croatie. Selon une autre source, l’Allemagne envisagerait de supprimer ses trains vers l’Autriche.

    On s’attend à ce que des réfugiés tentent de rejoindre le Monténégro.

    Dragan Grcic
    http://serbie-droitshumains.blogspot.com

    #asile #migrations #réfugiés #Balkans #libre-circulation #fermeture_des_frontières #train

    Reçu via la la mailing-list Migreurop

  • Reçu via la liste migreurop...

    Selon la journaliste Kata Janesko du site d’information hongrois Index.hu, citée par Blic, le premier ministre hongrois Viktor Orban envisage de mettre en œuvre deux nouvelles mesures qui semblent s’inscrire dans une logique d’escalade. La première est l’instauration de l’état d’urgence en Hongrie. La seconde mesure est l’adoption de nouvelles lois qui permettront à la police d’expulser toute personne qui ne dispose pas d’un visa #Schengen ; si une personne demande l’asile à la frontière il serait considéré qu’elle doit le faire de l’autre côté de la frontière et elle serait donc expulsée en Serbie ; si un réfugié parvient à entrer illégalement en Hongrie, une #procédure_pénale sera lancée et la personne pourra être punie d’une assignation à domicile, dès lors que la personne ne dispose pas de domicile, elle serait placée dans un #camp pour s’y voir juger dans un délai de huit jours. Les jours prochains nous diront si ces mesures sont bien à l’étude par le gouvernement de Hongrie. D’autres éléments problématiques sont cités par le site, notamment le fait qu’en cas de procès, il n’y aurait aucun recours à des traducteurs, la procédure étant effectuée dans la seule langue hongroise. La Hongrie serait également en train d’installer des containers à la frontière, pour en faire des « prisons temporaires pour migrants ».

    Une fois que la frontière aura été fermée et sera étanche, on peut s’attendre à l’apparition de zones d’attente à la frontière. C’est pour cela que l’ONU a annoncé qu’elle lance immédiatement une mission d’enquête sur la situation des réfugiés. Selon un communiqué de l’ONU publié ce 14 septembre 2015, une mission sera envoyée à la frontière entre la Hongrie et la Serbie afin de relever les faits relatifs à la situation des réfugiés, en raison de préoccupations devant la détérioration de la météo et de la fermeture de la frontière hongroise. La coordinatrice de l’ONU à Belgrade, Irena Vojáčková-Sollorano, évoque la nécessité de renforcer l’aide humanitaire, surtout si devait se créer un goulot d’étranglement à la frontière. Les réfugiés en transit resteront plus longtemps sur le sol de Serbie et ils seront plus vulnérables aux abus des passeurs. Il y aurait 12.000 réfugiés en transit en Serbie et ce nombre devrait augmenter, puisque les gens seront bloqués à la frontière de la Hongrie. La Serbie dispose de 810 places d’accueil de demandeurs d’asile. Toujours selon le communiqué de l’ONU, depuis le mois de janvier 2015, plus de 200.000 réfugiés de Syrie, Afghanistan et Irak principalement, ont transité par la Serbie. Mme Vojáčková-Sollorano a eu pour sa part des mots positifs concernant le rôle des autorités et elle a souligné le fait que des citoyens « ont montré une hospitalité et une solidarité exemplaires envers les réfugiés ».

    Dragan Grcic

    Sources : UN FACT FINDING MISSION TO THE NORTH OF SERBIA, Media Center, 14 septembre 2015. V. Filipović, OTKRIVEN ORBANOV PLAN Uskoro će biti legalno šta nijedna zemlja EU ne dozvoljava, Blic (d’après Index.hu), lundi 14 septembre 2015.
    #asile #migrations #état_d'urgence #réfugiés #Hongrie #expulsion #renvoi

    Les bonnes nouvelles se succèdent...
     :-((((

  • Voici la traduction (extraits) d’un article de Deutsche Welle. D. Grcic (reçu via la mailing-list de Migreurop)

    Centre bavarois pour l’accueil et le renvoi des demandeurs d’asile des Balkans

    A #Ingolstadt a été ouvert le premier centre pour l’hébergement des
    demandeurs d’asile en provenance des Balkans. Le traitement de leurs demandes devrait y être rapide et efficace, après quoi ils devraient être embarqués à bord d’un avion et renvoyés.

    Il n’y avait ni le ruban rouge habituel ni les grands ciseaux.
    Peut-être le temps a-t-il manqué pour l’organiser ? Le gouvernement de Bavière s’est dépêché de mettre en œuvre son plan d’expulsion des demandeurs d’asile qui proviennent des Balkans, et mardi la ministre de Bavière aux questions sociales Emilia Müller a visité Manching, à proximité d’Ingolstadt, pour assister à l’ouverture du premier centre allemand d’accueil, exclusivement destiné aux demandeurs dans les pays que le gouvernement allemand considère comme étant « sûrs ». Le centre a été ouvert à peine un mois après que l’idée d’un tel centre a été lancée par le Premier ministre bavarois Horst Seehofer.

    La caserne « Max Immelmann » à Ingolstadt été transformée en un centre pour demandeurs d’asile « qui n’ont aucune chance de rester » ou, comme le ministère l’a précisé dans un communiqué de presse : pour les demandeurs d’asile de #Bosnie-Herzégovine, de #Serbie et de #Macédoine, des pays qui figurent sur la liste des pays sûrs, ainsi que les personnes qui proviennent du #Kosovo, du #Monténégro et d’#Albanie, et que la Bavière considère comme devant également faire partie de la liste des « pays sûrs ».

    A la lumière du drame survenu à la gare ferroviaire principale de
    Budapest, où les réfugiés ont été autorisés à monter dans le train
    pour Munich, la ministre Müller a précisé qu’il fallait s’y attendre.
    « Presque tous les demandeurs d’asile qui sont arrivés en Hongrie,
    veulent venir en Allemagne », a déclaré la ministre Müller aux
    journalistes à l’occasion de l’ouverture de ce centre. « Quand vous
    demandez aux gens où ils désirent se rendre, ils crient : ’l’Allemagne,
    l’Allemagne, Munich’ ! ».

    Pour la ministre Müller, et les médias réunis, a été improvisée une
    demie-heure de visite du nouveau centre pour demandeurs d’asile où, semble-t-il, tout est prêt pour la réception des locataires. Dans les bâtiments du complexe d’Ingolstadt sont déjà hébergés 250 demandeurs d’asile, et on en attend encore 250 dans les prochains jours. Le centre de la caserne « Max Immelmann » est le premier d’un total de trois centres, qui devraient être ouverts dans cette région et qui pourraient recevoir un maximum de 1.500 demandeurs d’asile.

    Si tout se produit selon les plans du ministère, l’enregistrement, la
    prise des empreintes digitales, la visite médicale et les audiences
    des demandeurs d’asile devraient être achevés dans un délai de quatre à six semaines. Et pas seulement cela – le renvoi des demandeurs d’asile dans les pays dont ils sont issus, lequel pourrait être organisé à l’aéroport local de Ingolstadt, si l’armée le permet.

    « A Manching, tous les participants au processus se trouvent réunis
    sous le même toit », dit Müller. « Voici l’administration, les
    représentants des institutions d’enregistrement des étrangers, les
    représentants de l’Office fédéral aux migrants et réfugiés, ainsi que
    les représentants du tribunal administratif. Tout se fera ensemble, ce
    qui va certainement accélérer le processus. »

    (…)

    « Si vous êtes ici pour des raisons économiques, alors l’audition sera
    assez courte, autour d’une heure », explique Carsta Müller, qui vient
    d’entrer dans ses nouvelles fonctions. « Mais s’il s’agit d’un cas de
    persécution, alors une audition peut durer de quatre à cinq heures. »

    Le travail de Carsta Müller consiste à interviewer les demandeurs
    d’asile. On s’attend à ce que les entretiens soient courts et l’asile,
    dans la plupart des cas, sera refusé.

    La tâche du centre est de « filtrer » ceux qui demandent l’asile pour
    des raisons économiques, ce qui peut être conclu sur la base de leur
    nationalité, Carsta Müller reconnaît qu’elle s’attendait seulement à
    de courtes audiences, ajoutant que 99% des demandes d’asile des
    réfugiés des Balkans sont rejetées. « Les Albanais sont, par exemple,
    fort sincères. Ils disent immédiatement qu’ils sont venus pour trouver
    un emploi ou pour faire des études. »

    Pendant ce temps, la ministre d’État bavaroise Emilia Müller tente
    d’expliquer que le centre n’a pas pour vocation de faire peur aux
    gens. « Nous traitons tous les demandeurs d’asile de la même façon,
    sans tenir compte du fait qu’ils viennent des Balkans occidentaux ou
    bien s’ils ont quitté une zone de guerre. Nous leur donnons à tous un
    hébergement », dit-elle, en ajoutant qu’elle espère que « dans les pays
    comme l’Albanie ou la Bosnie-Herzégovine ont comprendra rapidement que
    les chances d’obtenir l’asile sont vraiment minces ».

    (...)

    Source : Ben Knight, Bavarski centar za prihvat i vraćanje tražitelja
    azila sa Balkana, Deutsche Welle, 2 septembre 2015. Traduction : Dragan
    Grcic (serbie-droitshumains.blogspot.com).
    #pays-sûr #pays_d'origine_sûr #Balkans #asile #migrations #réfugiés #pays_sûr

  • #Kanjiža, dernier arrêt avant d’entrer dans l’UE (Politika)

    Dans leurs GPS, les Syriens les plus favorisés ont indiqué cette ville
    frontalière, où ils attendent la nuit avant de passer la « frontière
    verte ». Photo (A. Isakov) : le repos avant de surmonter le dernier
    obstacle : la frontière hongroise.

    Kanjiža – Je ne dirai pas mon vrai nom, mais seulement le surnom de
    dr. Tony, parce que si ce soir nous ne parvenons pas à franchir la
    frontière, je ne souhaite pas voir mon nom dans le journal, dit de
    façon catégorique ce médecin qui a quitté la Syrie il y a 3 mois.
    « J’ai pleuré toute la nuit quand j’ai quitté Damas et j’ai pleuré
    chacune des nuits qui ont suivi. C’est très dur, non seulement sur le
    plan physique, c’est difficile, mais c’est encore plus difficile sur
    le plan émotionnel, quand on doit quitter sa ville, son pays, toute la
    vie qui était la sienne », précise le Syrien.

    Dans les cafés du jardin de Kanjiža, les seuls clients sont des
    migrants de Syrie. Presque tous les jeunes gens parlent anglais et
    appartiennent à la couche instruite des migrants. Le médecin Tony
    montre son jeune frère juriste, son frère plus âgé a longtemps
    enseigné en Chine, parmi d’autres on trouve dans ce groupe des
    étudiants en économie et en droit maritime. Tony est visiblement le
    chef informel de ce groupe, car tandis que nous conversons d’autres
    l’abordent, et il leur donne de l’argent pour faire des achats dans
    les environs, pour ce qui sera la dernière et sans doute la plus
    importante des étapes de leur voyage : le passage de la frontière avec
    l’Union européenne.

    Les migrants se rendent à Kanjiža depuis 2009, explique Robert Lacko,
    président du Conseil municipal de Kanjiža, mais à l’époque il
    s’agissait de petits groupe de dix ou vingt personnes. A la fin de
    l’année passée, il y a eu une vague de migrants venant du Kosovo et
    puis, à partir du mois de mars de cette année, il y a eu un véritable
    boum des migrants, dans cette ville frontalière de 9.000 habitants, où
    chaque jour se suivent près de 1.500 malheureux, pour la plupart de
    Syrie.

    Jusqu’à présent, il arrivait en moyenne jusqu’à 1.000 personnes, mais
    la semaine passée, après que la Hongrie ait annoncé la construction
    d’une clôture le long de la frontière, le nombre de ceux qui arrivent
    a augmenté. La société de transports en autocars „Lasta” compte quatre
    lignes régulières jusque Kanjiža, mais presque chaque jour il y a eu
    jusqu’à 12 départs depuis Belgrade, le maximum que l’on connaît est le
    jour où il y a eu 20 autocars. Tous sont remplis de migrants. Nous
    avons essayé de trouver un accord pour qu’ils ne soient pas
    transportés au centre de Kanjiža, mais plutôt de les laisser à
    proximité de la « ligne verte » [NdT : la frontière avec la Hongrie],
    mais cela n’a pas été possible. Dans les GPS de navigation de leurs
    téléphones a été enregistrée cette route et ils n’en dévient pas. Du
    reste, ils sont à des milliers de kilomètres de leur maison et n’ont
    pas d’autre choix que de suivre la route qui leur a été décrite –
    explique Lacko.

    Les migrants ont rempli le parc du centre de Kanjiža à 50 mètres du
    siège du conseil municipal. Il y en a dans le parc de Banja Kanjiža
    mais aussi le long de la rivière Tisa. Pour eux, Kanjiža est
    simplement un répit et à partir de 17h jusque minuit, tous se rendent
    dans le village voisin de Martonoš qui, avec 1.500 d’habitants, à ces
    heures du soir est deux fois plus important. Le but de ces migrants,
    ce sont les 300 mètres de la zone forestière qui séparent la Serbie de
    la Hongrie, et le passage de la frontière, ou bien ils attendent leur
    « correspondance ». Comment on peut avoir appris à Damas l’existence du
    parc de Kanjiža et de la « frontière verte » de Martonoš, ce n’est pas
    une si grande énigme.

    – Nous supposons qu’il y a une vingtaine d’entre eux qui se sont
    engagés professionnellement dans la conversion des Syriens à travers
    la frontière, et ils se relaient. A part cela, selon différentes
    sources, tout est organisé par des Syriens qui vivent ici légalement,
    qui ont les documents requis, et leur travail se fait par le biais du
    téléphone [NdT : en Serbie on peut acheter une carte SIM sans donner
    son identité], et ils sont donc presque insaisissables – souligne
    Lacko.

    Cette migration comprend une haute technologie et entraîne le fait que
    la population migrante à Kanjiža est significativement différente de
    celle qui arrive à Subotica, car dans l’ancienne fabrique de briques
    de Subotica ont trouve surtout des Afghans démunis qui ont faim et
    vont pieds nus, alors qu’à Kanjiža il s’agit pour la plupart de
    Syriens, et les paquets et sacs-à-dos autour d’eux indiquent que bien
    qu’ils ont voyagé plusieurs mois, ils ne sont pas venus sans rien.

    Le médecin Tony confirme que chacun a pu payer pour cette partie de
    Belgrade jusqu’à la frontière les frais de taxi qui se montent à près
    de 1.500 euros. De la frontière jusque Vienne cela coûte encore 1.500
    euros. Mais la plupart d’entre eux sont arrivés avec les transports
    publics, en train ou en autocar.

    – Nous ne demandons rien, nous n’avons besoin de rien, seulement d’un
    endroit où prendre une douche. Mais on ne nous laisse pas dans le
    hôtels, on ne nous permet pas de passer la nuit n’importe où. Ici,
    dans ces sacs en plastique il y a les vêtements que nous avons
    achetés, nous avons acheté de la nourriture et de l’eau. J’ai tous mes
    papiers et le passeport, mais même à Belgrade on n’a pas voulu me
    donner d’argent via Western Union. Nous le voyons quand ils nous
    vendent les cigarettes plus chères que ce qu’elles coûtent, nous
    achetons tout nous-mêmes, et c’est probablement bien ici dans les
    magasins. Nous sommes conscients de notre situation de migrants
    illégaux, et nous savons que nous n’avons aucun droit à nous rebeller.
    Au contraire, nous disons tous merci – raconte Tony. Leurs expériences
    dans les camps en Turquie, où ils ont laissé les femmes, étaient très
    difficiles, et ils racontent l’hostilité des habitants de Macédoine.
    Ils ont rencontré la première main amicale dans un village, ils ont
    oublié son nom, dans le sud de la Serbie, proche de la frontière avec
    la Macédoine. Ils avancent que leur séjour à Belgrade a été difficile,
    et ici à Kanjiža il s’agit d’un répit pour reprendre le souffle avant
    de traverser la frontière. Ils ont appris que l’on construit une
    clôture, mais qu’importe, disent-ils, si c’est nécessaire, il faut y
    arriver. L’objectif de Tony, c’est la Finlande, car il est en contact
    avec un ami qui est déjà en Finlande et qui lui a expliqué qu’après 45
    jours, il sera en mesure de faire venir son épouse qui est restée dans
    un camp de Turquie. Il explique comment est son épouse, elle est
    ingénieur, et elle envisage de s’inscrire à un master et
    d’entreprendre un doctorat.

    C’est justement sur une zone proche de Martonoš que la Hongrie a
    commencé lundi à construire la barrière de fil de fer barbelé visant à
    arrêter la traversée illégale de la frontière avec la Serbie, et d’ici
    vendredi devraient être posées les premiers 150 mètres de clôture (…).

    En attendant, Kanjiža est parvenue à ce jour à faire face au problème
    des migrants. Lacko explique que le plus difficile est qu’aucun niveau
    du gouvernement n’a de solution à ce problème, mais plutôt des
    solutions au jour le jour des problèmes urgents, et il y a un
    sentiment d’un piétinement sur place plutôt qu’une solution à long
    terme. Il existe encore la possibilité de placer Kanjiža en situation
    d’urgence, et c’est au niveau municipal que cette décision doit être
    prise.

    – Le problème, c’est que nous avons fait appel à l’aide de l’État et
    de la Province et nous ne savons toujours pas comment cela arrivera et
    sous quelle forme. Si c’est une aide financière qui arrive à la
    société communale „Komunalac”, qui porte la plus forte charge de
    nettoyage et de ramassage des déchets et le nettoyage dans Kanjiža des
    déchets laissés par les migrants, ce serait une partie de la solution,
    mais si l’argent arrive sur le budget de la Ville, alors pendant un
    mois nous ne pourrons l’utiliser tant que cela n’aura pas été mis à
    l’ordre du jour des appels budgétaires de la commune – nous précise
    Lacko.

    Ce jeudi [16 juillet] au matin, des bouteilles d’eau sont arrivées de
    la Province, de la nourriture, des couches et des produits d’hygiène
    pour soutenir la commune de Kanjiža, pourtant Lacko précise que
    d’après leurs expérience passées, les migrants ont peur et ne veulent
    rien recevoir d’autre que des bouteilles d’eau.

    Source : Aleksandra Isakov, Kanjiža – poslednja sirijska čekaonica pred
    vratima EU, Politika, 18 juillet 2015. Traduction : Dragan Grcic.

    #Serbie #asile #réfugiés #migrations #Balkans
    reçu via newsletter Migreurop

    • Et quelques jours après... voici encore un message de D. Grcic via la newsletter Migreurop

      Depuis quelques jours la presse serbe fait état de discussions sur le
      thème de la mise en état d’urgence de certaines villes en raison d’un
      afflux important de migrants, qui transitent par la Serbie pour se
      rendre dans un pays de l’UE.

      Des journalistes croates se sont rendus dans une de ces villes,
      Zaječar, et ils en ramènent un reportage tout différent de ce qui est
      affirmé par les autorités.

      La question des migrants est en effet devenue un sujet qui est utilisé
      de façon politique et de très nombreuses rumeurs circulent depuis des
      mois déjà, dont celles de risques d’épidémies et d’infiltration des
      réfugiés par des militants de l’État islamique ou d’Al Qaeda.

      Des articles de presse, il y a quelques jours, faisaient état de
      40.000 migrants bloqués à la frontière bulgare et qui souhaiteraient
      passer en Serbie.

      Plusieurs articles ont annoncé le souhait d’autorités locales de
      mettre en place un état d’urgence, mais à ce jour le gouvernement
      serbe n’a pas repris cette idée, au contraire on trouve trace de
      certains officiels qui disent qu’il ne doit pas être instauré.

      Voici la traduction d’un article publié sur le site serbe de B92. Qui
      nous rappelle qu’un regard par la presse étrangère est parfois
      bienvenu – quand il s’agit de journalistes qui se rendent sur place,
      ici dans « l’enfer de Zaječar ».

      Dragan Grcic

      ARTICLE TRADUIT DU SERBOCROATE

      Ils ont inventé les migrants car ils n’avaient pas d’argent pour la
      Guitariade (Jutarnji list)

      Les journalistes du quotidien de Zagreb « Jutarnji List » se sont rendus
      à Zaječar, après les informations sur la situation dramatique de cette
      ville en raison de la vague de réfugiés.

      Les autorités de la ville ont appelé à l’instauration de l’état d’urgence.

      Cependant, comme on peut le lire dans « Jutarnji », les journalistes ont
      trouvé sur place une image tout à fait différente…

      À Zaječar, vile de l’est de la Serbie, à la frontière de la Bulgarie,
      en raison de l’afflux des réfugiés, la volonté d’instaurer l’état
      d’urgence.

      La manifestation traditionnelle des Jeunes sportifs de cette ville a
      été annulée pour des raisons de sécurité, sur recommandation de la
      Cellule de sécurité. Les habitants ont peur, la ville est inondée de
      réfugiés qui proviennent de Syrie, Irak, Afghanistan, Somalie…

      Menace d’épidémie : parmi les habitants, la rumeur veut qu’ils
      pourraient propager le virus d’Ebola.

      Une panique supplémentaire a été ajoutée par l’adjoint au maire de
      Zaječar, Milko Todorović, qui a déclaré qu’il existe une crainte
      fondée que figurent parmi les réfugiés des terroristes de l’État
      islamique.

      Todorović a semé la panique en affirmant qu’à la frontière bulgare
      attendent 40.000 nouveaux réfugiés.

      Zaječar se trouve à seulement 15 kilomètres de la frontière avec la
      Bulgarie, le point frontalier est Vrška Euka.

      Les médias écrivent que les réfugiés ont littéralement dévalisé tous
      les vergers sur leur passage, et que la pénurie de pêches et
      d’abricots a fait doubler prix de ces fruits sur les places du marché.

      On parle d’une catastrophe humanitaire qui menace la Serbie,
      confrontée à un tsunami de réfugiés.

      À Bogovađa, près de Lajkovac, les réfugiés d’Afrique du nord et
      d’Asie, selon les médias, pillent les monastères et détruisent tout
      sur leur passage, souvent ils entrent dans des appartements, et la
      population locale, pour se protéger, doit souvent se faire justice
      elle-même.

      Le ministre du Travail Aleksandar Vulin, qui est compétent pour les
      questions sociales, est vite venu dans une des villes plus
      vulnérables, Zaječar, pour répondre personnellement à une situation
      dramatique.

      Ce n’est pas croyable. En Hongrie, où il y a déjà beaucoup de
      réfugiés, des centaines chaque jour, le gouvernement a remis de
      l’ordre.

      Les immigrants en provenance d’Afrique et d’Asie sont fatigués et
      hagards, à moitié affamés et effrayés, mais décents et loquaces, et en
      dépit de la présence d’un verger de pêches, ils sont tous rassemblés
      de l’autre côté de la rue, à l’ombre, car il fait plus de 35 degrés,
      ils attendent que la police permette leur transfert à Szeged et
      Debrecen, et aucun d’entre eux n’a pris le moindre fruit.

      Sous l’impression de ce que nous avons pu voir en Hongrie, écrit
      Jutarnji list, où des milliers de réfugiés ont submergé les villes
      frontières et et où tout se produit de façon pacifique et organisée,
      sans le moindre conflit, le président du conseil municipal de Zaječar,
      Saša Mirković est le plus ardent défenseur de l’instauration de l’état
      d’urgence. Il m’adresse au maire Velimir Ognjenović.

      Sa secrétaire, pourtant, dit que le maire n’a pas une seule minute de
      temps libre.

      C’est qu’il est très occupé par la visite du ministre Vulin et par la
      situation en ville.

      Le chef de la police de Zaječar Goran Tomić refuse de communiquer sans
      l’accord du ministère de l’intérieur (MUP) et quand nous l’avons
      contacté, il nous a répondu par message électronique qu’il ne pouvait
      lui donner l’autorisation de nous parler !

      En dépit des descriptions apocalyptiques de la situation, nous avons
      décidé de nous rendre dans l’enfer de Zaječar, dans l’est de la
      Serbie, à proximité de la frontière bulgare, pour voir de nos propres
      yeux le drame que connaît cette ville.

      Nous sommes arrivés dans la ville vers midi, justement lorsque le
      ministre Vulin y était, accompagné par le maire de Zaječar Ognjenović,
      le chef de la police Tomić et le chef du district régional Vladan
      Paunović, achevant une visite de la ville.

      « À Zaječar, il n’y a pas d’invasion des demandeurs d’asile.
      Aujourd’hui, après un long temps, j’en ai vu dans la rue, mais comme
      vous vous en convaincrez par vous-même, ce n’est qu’une poignée,
      peut-être une trentaine de personnes », explique la journaliste Sonja
      Kamenković.

      Décontenancés, nous nous rendons dans le centre de Zaječar ou, dans le
      parking situé près du monument dédié à Nikola Pašić, à l’ombre d’un
      tilleul, sont assis une vingtaine, tout au plus une trentaine de
      réfugiés.

      Quelques autres se reposent dans une café voisin. Les jeunes hommes
      avec qui nous parlons proviennent d’Afghanistan, et leurs familles
      viennent d’Irak.

      Le plus âgé, chef de famille, dit qu’ils viennent de Mossoul. Il est
      assis avec un groupe de femmes syriennes. Ils attendent que la police
      de Zaječar leur remette un « ausweis ». Ils disent qu’ils sont entrés en
      Serbie via la Macédoine. Ils souhaitent se rendre à l’ouest, ils
      veulent s’établir en Allemagne ou dans un autre pays riche de l’Union
      européenne.

      Le chauffeur de taxi Bratislav Nikolić négocie avec un petit groupe
      leur transport jusque Belgrade pour 100 euros.

      « Croyez-moi, je les conduirai sans rien », dit Nikolić, qui se vante
      auprès des réfugiés présents qu’il n’a jamais eu un seul incident.

      Il est surprenant que les autorités parlent de la proclamation de
      l’état d’urgence à Zaječar, dit-il, car de temps en temps il y a 10 ou
      20 réfugiés qui arrivent. Aucun d’entre eux n’a pour destination
      finale la Serbie.

      À Zaječar, tout est normal. Les citoyens passent tous sans faire
      attention à la poignée de gens présents et qui sont assis paisiblement
      et personne ne fait rien.

      « Ils ne me dérangent pas. Je ne connais personne à qui ils auraient
      fait du mal. Nous comprenons ces personnes misérables et nous savons
      qu’elles ne font que passer ici, et que Zaječar n’est pas la ville où
      elles souhaitent rester. Et moi aussi, si je le pouvais, croyez-le, je
      partirais d’ici avec eux », nous raconte une jeune femme.

      En compagnie de quelques journalistes locaux, nous nous rendons à la
      conférence de presse du ministre Vulin.

      Au premier étage du bâtiment, le ministre Vulin, habillé avec
      décontraction, en chemise noire et sans veston ni cravate, félicite le
      gouvernement de Zaječar qui s’est bien chargé de la vague de migrants.
      Il précise, cependant, qu’il n’y a pas lieu d’instaurer l’état
      d’urgence.

      Le chef de la police locale, Tomić, dont nous avons essayé d’obtenir
      les données sur le nombre des réfugiés arrivés à Zaječar ces derniers
      jours, se justifie en disant qu’il ne peut s’exprimer sans l’accord du
      ministère de l’intérieur !

      Nous nous demandons donc pourquoi, avec le maire de Zaječar,
      Ognjenović, il se tient près du ministre Vulin et des journalistes,
      qui d’ailleurs lui non plus n’a pas fourni le moindre chiffre.

      Tout le mystère des réfugiés de Zaječar, que nous n’avons toujours pas
      vus, mais qui ont presque conduit à l’état d’urgence, nous allons
      bientôt le découvrir dans une pâtisserie à 200m de l’hôtel de ville,
      grâce à l’ancien maire, aujourd’hui conseiller municipal de
      l’opposition, Boško Ničić.

      Avant d’entamer la discussion, il nous demande combien de réfugiés
      nous avons vus dans Zaječar : dix, vingt ou trente ?

      « Car c’est pour cela que l’on veut instaurer l’état d’urgence ? » - il
      nous pose la question en riant.

      « Tout cela, c’est une grosse farce, à l’image du gouvernement local »,
      poursuit-il.

      « Il y a quelques jours devait se tenir à Zaječar une manifestation
      traditionnelle des sports pour les jeunes. Bien que les dépenses
      n’étaient pas élevées, moins de 10.000 euros, les coffres de la
      municipalité sont totalement vides et ils n’avaient pas cet argent.
      C’est pour cela qu’ils ont annulé la manifestation, en se justifiant
      par des problèmes de sécurité dus à une vague de réfugiés. Bientôt, le
      29 juillet devrait débuter le 29e Festival traditionnel de la guitare,
      la Guitariade de Zaječar. L’événement dure 4 jours et coûte dans les
      100.000 euros. Mais bien sûr, ils n’ont pas cet argent. Je ne pense
      pas qu’il y aura beaucoup d’interprètes, parmi lesquels on annonçait
      Gibonni, qui viendraient sur leurs propres fonds et participeraient
      sans honoraires. La seule sortie était la proclamation de l’état
      d’urgence pour pouvoir annuler la manifestation. Au lieu de dire que
      la ville a les caisses vides, on a inventé l’invasion des immigrés,
      qui étaient sur le point d’envahir Zaječar. Ils avaient besoin d’un
      état d’urgence. Depuis 700 jours qu’ils sont au pouvoir, les autorités
      ont a ce jour bloqué 500 jours », déclare l’ancien maire de Zaječar,
      Boško Ničić.

      Et il ajoute : « Il y a 15 minutes en voiture pour arriver à la
      frontière bulgare. Allez-y et vous verrez combien de réfugiés ont
      l’intention de venir à Zaječar ».

      La première ville en Bulgarie, après le poste frontière de Vrška Čuka, est Kula.

      A une proche pompe à essence, nous demandons à la vendeuse si elle
      voit passer des réfugiés. Elle dit qu’il n’y en a plus depuis
      longtemps. Nous continuons jusque Vidin, une petite ville de 50.000
      âmes, sur le Danube, où la rivière sépare la Bulgarie de la Roumanie.
      Pas de trace de réfugiés.

      Nous revenons à Zaječar. Là où nous avions rencontré une trentaine de
      réfugiés quelques heures plus tôt, sous un vieux tilleul du
      centre-ville, près du monument à Nikola Pašić, lui le natif de Zaječar
      et qui fut naguère le Premier ministre du Royaume de Serbie, et
      ensuite du Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, sont seulement
      assis quelques Afghans.

      Manifestement, les réfugiés sont quelque part ailleurs. Pour eux – une
      autre vie, quelque part ailleurs.

      Source : « Nema para za Gitarijadu, izmislili migrante », B92, 20 juillet
      2015. Traduction vers le français : Dragan Grcic.

  • Migranti, Macedonia dichiara stato di emergenza e blocca flusso da Grecia
    –-> La Macédoine déclare l’état d’urgence et bloque le flux depuis la Grèce en fermant la frontière

    Chiuso il confine sulla principale autostrada Skopje-Atene. La repubblica balcanica pronta a far ricorso alle forze armate. Accordo Francia-Gb per emergenza a Calais


    http://www.repubblica.it/esteri/2015/08/20/news/immigrati_macedonia_dichiara_stato_di_emergenza_e_blocca_flusso_da_grecia-121291879/?ref=HREA-1
    #migrations #asile #réfugiés #Macédoine #Grèce #frontières
    cc @albertocampiphoto @marty @daphne

  • Migranti, da Cameron risorse ma no a quote. Ungheria: muro anti-flussi a confine con Serbia

    Il premier britannico metterà a disposizione dell’Italia uomini e sostegno «per collaborare con i servizi segreti in Sicilia». Renzi: «Il problema non è solo nostro, Regno Unito è d’accordo»

    http://www.repubblica.it/esteri/2015/06/17/news/ungheria_pronta_a_recintare_confine_con_serbia_per_fermare_migranti-117061377/?ref=HREA-1

    #barrière_frontalière #mur #Hongrie #Serbie #migration #asile #réfugiés

    • Négyméteres kerítéssel zárják le a szerb-magyar határt

      Négy méter magas kerítéssel zárják le a szerb-magyar határt a bevándorlás megfékezésére egy 175 kilométeres szakaszon: ennek előkészítésére utasították Pintér Sándor belügyminisztert a szerdai kormányülésen – jelentette be Szijjártó Péter külgazdasági és külügyminiszter a szerdai kormányülés szünetében. A szerb lapok tanúsága szerint egyoldalú lépésről van szó, a Magyar Helsinki Bizottság szerint a kerítés értelmetlen, embertelen és érzéketlen megoldás.

      http://hvg.hu/itthon/20150617_itt_a_bejelentes_a_hatarzarrol

    • Les Hongrois dresseront-ils un mur contre la Serbie ?

      Il y a peu, j’ai indiqué que la Hongrie envisagerait de fermer sa frontière avec la Serbie, pour empêcher l’arrivée des demandeurs d’asile et migrants. La question semble avoir un corollaire possible : la construction d’un mur ou d’un autre rempart physique entre les deux pays ? A noter qu’à ce jour, la Hongrie n’a pas pris de décision officielle au sujet de la fermeture de la frontière. Traduction d’un article de V. Crnjanski Spasojević. (Le journal „Večernje novosti“ est classé à droite sur l’échiquier politique de la presse serbe, il revendique le plus fort tirage des quotidiens.) Dragan Grcic

      http://serbie-droitshumains.blogspot.be/2015/06/les-hongrois-dresseront-ils-un-mur.html

    • Traduction d’un article de V. Crnjanski Spasojević, du „Večernje novosti“ (Serbie). Dragan Grcic

      Les Hongrois bâtiront-ils un mur contre la Serbie ?

      Nos voisins du nord, qui ont un problème avec les migrants, nous renvoient la « patate chaude ». Une réunion conjointe des deux gouvernements aura lieu le 1er juillet à Budapest. La fermeture de la frontière n’aidera pas.

      Une session conjointe du gouvernement de Hongrie et de celui de Serbie se tiendra le 1er juillet 2015 à Budapest, elle portera sur la hausse du nombre de migrants qui traversent notre pays pour rejoindre l’Union européenne. La session a été fixée en concertation, après l’annonce par le premier ministre hongrois Viktor Orban d’une fermeture complète de la frontière entre les deux pays et ce, en raison de la hausse incessante de la migration depuis la Syrie, l’Irak, l’Afghanistan...

      Depuis le début de l’année, 54.000 immigrants sont arrivés en Hongrie, et on estime que d’ici la fin de l’année 2015, ils seront 130.000. C’est pour cela que Orban a demandé que la Serbie mette fin à la vague des arrivants sur son territoire. Cependant, il demeure imprécis de savoir comment ce pays entend fermer la frontière.

      Elle peut le faire et aucune institution européenne ne pourrait l’en empêcher, quand bien même une telle décision présenterait des effets politiquement négatifs, a déclaré Radoš Đurović, directeur du Centre pour l’assistance et l’aide aux demandeurs d’asile. Une des option est d’élever un mur, à l’exemple de la Grèce et de la Bulgarie envers de la Turquie, mais cela s’est fait sans effet visibles. En effet, les personnes désespérées ont continué à fuir les guerres et la misère ; la seule chose qui a augmenté, ce sont les « prestations » des passeurs, ce qui a augmenté c’est la criminalité des trafiquants d’être humains, avec les problèmes de risques en matière sanitaire et de sécurité. Tout cela est connu aussi du premier hongrois, et se pose la question de savoir pourquoi sont formulées des déclarations d’une telle gravité.

      – En vertu de la réglementation dite de Dublin, et du système Euroblank, la Hongrie est considérée comme le premier pays d’entrée. Un migrant qui est pris alors qu’il tente de passer dans ce pays pour y demander asile immédiatement aux autorités hongroises, ne peut être renvoyé en Serbie. Ils sont placés dans un centre d’accueil et leurs empreintes digitales sont enregistrées. Mais ils fuient les centres d’accueil pour se rendre dans les pays européens développés. Lorsqu’ils s’y font pincer, la prise de leurs empreintes permet de prouver que leur premier pays d’entrée dans l’Union européenne était la Hongrie, ils y sont alors renvoyés – explique Đurović.

      Ainsi donc, en pratique, les pays riches résolvent leurs problèmes en envoyant les demandeurs d’asile à la périphérie de l’Union. La Hongrie devient un grand centre de concentration des migrants, avec lesquels elle ne sait que faire. Jusqu’à présent, le fardeau le plus élevé de la migration a porté sur la Grèce, l’Italie et l’Espagne, mais la Grèce, après un jugement de la Cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg, a été considérée comme un pays où les droits humains sont violés. La recommandation du tribunal est que tous les pays se doivent de respecter les demandeurs d’asile en ne les renvoyant pas vers la Grèce. Ainsi a augmenté le fardeau qui est tombé sur la Hongrie, et ce qui explique qu’elle tente de le partager avec la Serbie, en nous renvoyant la « patate chaude ».

      Pas de mesures unilatérales

      Le Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de Serbie, Ivica Dačić, espère que la Hongrie ne prendra pas de mesures unilatérales. Il précise que la police serbe coopère avec ses collègues de la région, d’Allemagne et d’Autriche, et qu’il est manifeste que l’afflux des migrants est important et difficile à empêcher.

      – Les officiels hongrois tentent de fuir leurs obligations, en stimulant l’animosité de sa propre opinion envers les demandeurs d’asile, et ils se présentent devant les institution européennes comme les protecteurs des valeurs et de la culture européennes, qui seraient mises en danger par l’arrivée d’un tel nombre de demandeurs d’asile – interprète Đurović, qui ajoute que la Serbie ne devrait pas entrer dans une polémique sur cette thématique avec la Hongrie, car c’est ainsi qu’elle devra indirectement prendre la responsabilité des personnes qui sont passées par notre pays mais uniquement en transit.

      Il ajoute aussi que c’est une illusion que de vouloir arrêter le flot des réfugiés, ce qu’aucun pays n’est parvenu à faire, pas même les USA, dont la frontière avec le Mexique est surveillée par 40.000 policiers.

      – La Serbie doit faire tout ce qu’elle pourra pour les réfugiés sur son territoire : les protéger, aider les enfants, fournir une hébergement – explique Đurović.

      Dans le cas où la Hongrie fermerait la frontière, les réfugiés devraient rester plus longtemps dans la région frontalière, et il y aurait une augmentation des problèmes sanitaires, de sécurité et de vie, une hausse du taux de trafics et nous serions en permanence dans une situation humanitaire critique.

      La Constitution serbe garantit aux réfugiés le droit à une protection. Pour nous, la meilleure façon de réagir est l’introduction d’une protection temporaire pour les réfugiés de Syrie et d’Irak, une période de trois mois à un an – conclut Đurović.

      Source : V. Crnjanski Spasojević, Hoće li Mađari podići bedem prema Srbiji, „Večernje novosti“, 15 juin 2015. Traduction : Dragan Grcic (serbie-droitshumains.blogspot.com).

    • Reçu via la mailing list Eurotopics :

      La Hongrie veut construire une clotûre anti-immigration
      La Hongrie projette de construire une clôture barbelée de quatre mètres de haut sur le tracé de sa frontière avec la Serbie, afin d’empêcher les migrants d’entrer sur son territoire. C’est ce qu’a annoncé mercredi le ministre hongrois de l’Intérieur, Péter Szijártó. Il faut protéger les frontières extérieures de l’UE, martèlent certains commentateurs. Pour d’autres, il est tristement symbolique que la Hongrie, à l’origine de la chute du rideau de fer il y a un quart de siècle, décide aujourd’hui d’ériger un nouveau mur de la honte.

      La Stampa - Italie
      Hongrie, le mur de la honte
      A la lumière de l’histoire, la construction d’un mur à la frontière hongroise paraît tout à fait inconcevable aujourd’hui, écrit le quotidien libéral La Stampa : "Un dimanche du mois d’août 1989, le rideau de fer commençait à tomber en Hongrie. 300 Allemands de l’Est, incrédules, s’engouffraient dans un trou pratiqué dans la clôture de la frontière autrichienne, en direction de l’avenir et de la liberté, sans que les gardes hongrois ne réagissent. Personne n’aurait pu croire alors que 26 ans plus tard seulement, un pays aussi chargé d’histoire et de symboles que la Hongrie, berceau de l’insurrection de Budapest de 1956, déciderait d’ériger un nouveau mur. … Si celui-ci ne formera pas un nouveau rideau de fer, il n’en sera pas moins un mur de la honte - le mur du racisme et de la discrimination ethnique. … Si l’Europe ne retrouve pas l’esprit de 1989, d’autres murs succéderont à celui érigé aujourd’hui par Orbán - des murs hauts et épais, comme ceux qui existent déjà dans les esprits d’un trop grand nombre d’Européens." (18.06.2015)
       » page d’accueil (La Stampa)
      Pour en savoir plus sur les thèmes de la revue de presse » Politique Européenne, » Immigration, » Histoire, » Hongrie, » Europe orientale
      Tous les textes disponibles de » Cesare Martinetti
      Suivre les débats » Controverse sur la politique migratoire européenne

      Világgazdaság - Hongrie
      La clôture anti-immigration, une réaction abusive
      Le projet de construire un nouveau "rideau de fer" constitue une réaction exagérée et injustifiée, estime le journal économique Világgazdaság : "Dans un pays où le démantèlement du rideau de fer était devenu le symbole de la fin de la dictature, la décision de le reconstruire apparaît particulièrement ironique. … Cette clôture est une mesure drastique face au problème des réfugiés. Elle serait judicieuse seulement si elle apportait une véritable solution au problème. … Or ce mur de 175 km de long est une réaction tout à fait démesurée aux problèmes bien réels de l’immigration clandestine. … Le nombre actuel de migrants qui tentent de passer nos frontières ne justifient pas la construction de cette enceinte, dont les coûts paraissent de surcroît exorbitants." (17.06.2015)
       » article intégral (lien externe, hongrois)
      Pour en savoir plus sur les thèmes de la revue de presse » Politique Intérieure, » Immigration, » Hongrie, » Europe orientale
      Tous les textes disponibles de » Levente Tóth
      Suivre les débats » Controverse sur la politique migratoire européenne

      Pravda - Slovaquie
      L’Europe doit protéger ses frontières extérieures
      L’espace Schengen ne peut fonctionner qu’à la condition que ses frontières extérieures soient protégées, écrit le quotidien de gauche Pravda, après l’annonce du projet hongrois d’ériger une clôture à la frontière serbe : "Les personnes en détresse ont besoin d’aide. L’un des moyens pour l’UE d’assumer une responsabilité commune serait le modèle des quotas. Ceci dit, il serait bien plus fondamental de renforcer les frontières extérieures. Quand en 2012, les contrôles ont été intensifiés à la frontière gréco-turque, le nombre des réfugiés a notablement baissé. Ils se sont alors dirigés vers la Bulgarie, mais lorsque Sofia a décidé d’élever une barrière à sa frontière avec la Turquie, le nombre des réfugiés a de nouveau reculé. … D’où le projet du gouvernement Orbán. Nous entendrons dire de plus en plus souvent que le Vieux Continent se transforme en forteresse. Mais les moyens dont dispose l’Europe sont limités. C’est moins une question de sentiments que de raison." (18.06.2015)
       » page d’accueil (Pravda)
      Pour en savoir plus sur les thèmes de la revue de presse » Politique Européenne, » Politique Intérieure, » Immigration, » Hongrie, » Europe orientale, » Serbie
      Tous les textes disponibles de » Marián Repa
      Suivre les débats » Désaccords européens sur les quotas de réfugiés

      idnes.cz - République tchèque
      Non à l’accueil des réfugiés en Europe centrale
      L’accueil de réfugiés en Europe est une idée dangereuse et peu judicieuse, estime Jiří Weigl, directeur de l’institut Václav Klaus de Prague, dans une tribune au portail d’information idnes.cz : "On ne résoudra pas le problème de la pauvreté et de la guerre en accueillant les personnes touchées dans les régions les plus riches de la planète. Il convient d’arrêter cet exode, et non de le stimuler. Il est par ailleurs immoral de priver les pays pauvres de leurs élites. … Certains affirment que l’immigration est nécessaire pour enrayer le vieillissement et le dépérissement de l’Europe. C’est faux. Si tel était le cas, on n’observerait pas un chômage des jeunes de plus de 50 pour cent en Europe méridionale. Il est grand temps de venir en aide aux pays de la péninsule arabique, afin que les réfugiés restent dans la région. Les riches monarchies pétrolières sont davantage responsables des victimes de conflits auxquels elles participent elles-mêmes que la lointaine Europe centrale." (18.06.2015)
       » article intégral (lien externe, tchèque)
      Pour en savoir plus sur les thèmes de la revue de presse » Relations Internationales, » Crises / Guerres, » Immigration, » Droits de l’homme, » Europe, » Proche et Moyen Orient, » Afrique du Nord
      Tous les textes disponibles de » Jiří Weigl

    • Immigration: Majority Reject Building Of Security Fence Planned For Serbian Border

      Although the majority of Hungarians now think that immigration is a greater problem than emigration, most people believe that the security fence planned for the border with Serbia will not prevent refugees from coming to Hungary. The research, conducted by the think tank Publicus Intézet, reveals that Hungarian society is now split between those rejecting immigration and those harbouring solidarity towards migrants.

      http://hungarytoday.hu/news/immigration-majority-reject-building-security-fence-planned-serbian-bor

    • Hungary Begins Constructing Wall on Border With Serbia

      BUDAPEST — The Hungarian parliament passed legislation on July 6 paving the way for the construction of a 13-foot fence along its 110-mile southern border with Serbia to deter asylum seekers from using the route to enter Europe, Sputnik reports.

      http://i0.wp.com/inserbia.info/today/wp-content/uploads/2015/06/migrants-fence.jpg?resize=700%2C379
      http://inserbia.info/today/2015/07/hungary-begins-constructing-wall-on-border-with-serbia

    • Hungary begins work on border fence to keep out migrants

      Government says it has begun construction of a 150m ‘sample section’ of its planned 4m-high fence along the country’s southern border with Serbia


      http://www.theguardian.com/world/2015/jul/13/hungary-begins-work-on-border-fence-to-keep-out-migrants

    • Hungary: Protesters condemn ’absurd’ anti-migrant border fence with Serbia

      Hundreds of people have demonstrated in Budapest against “the project to build a fence along Hungary’s border with Serbia”:http://www.euronews.com/2015/07/13/hu... to stop migrants from coming in.

      Immigration and the country’s stance towards it have caused sharp divisions.

      The protest was “organised by Hungarian migrant solidarity group MigSzol”:http://www.migszol.com which has described the barrier as “evil and absurd”.

      https://www.youtube.com/watch?v=LJ3CdYjaf80

    • Deux mille manifestants à Budapest contre la clôture anti-migrants

      Tous les Budapestois n’étaient pas au lac Balaton mardi ! Environ deux mille d’entre eux étaient même en train de protester contre le projet du gouvernement Fidesz-Kdnp de clôturer la frontière hungaro-serbe.

      http://www.hu-lala.org/deux-mille-manifestants-a-budapest-contre-la-cloture-anti-migrants

      #manifestation

      Même si je soutiens et même si je ne comprends pas le hongrois... là, je ne suis pas d’accord !

    • Hungarian prisoners and soldiers to construct anti-migrant fence

      Hungarian prison inmates will ready the materials needed, and 900 soldiers will construct the barrier by December, officials said — a project critics are comparing to Communist-era barriers like the Berlin Wall, The Associated Press reports.


      http://m.csmonitor.com/World/Global-News/2015/0717/Hungarian-prisoners-and-soldiers-to-construct-anti-migrant-fence

      #faiseurs_de_murs

    • Hungary Puts Inmates to Work on Border Fence to Bar Migrants

      MORAHALOM, Hungary — Using materials prepared by inmates in Hungarian prisons, 900 soldiers will build a fence along Hungary’s border with Serbia by December to stem the torrent of migrants, officials said Thursday — a project critics are comparing to Communist-era barriers like the Berlin Wall.

      http://www.nytimes.com/aponline/2015/07/16/world/europe/ap-eu-hungary-anti-migrant-fence.html?smid=tw-share
      #prisonniers

    • Hongrie: la barrière antimigrants sera installée d’ici fin août

      La Hongrie achèvera l’installation de la barrière sur sa frontière avec la Serbie, destinée à endiguer le flux des migrants, d’ici le 31 août, soit bien plus tôt prévu précédemment, a annoncé samedi le Premier ministre hongrois Viktor Orban.


      http://www.liberation.fr/monde/2015/07/25/hongrie-la-barriere-antimigrants-sera-installee-d-ici-fin-aout_1353866

    • Immigration. L’Europe sans frontières est morte en Hongrie

      A la frontière entre la Hongrie et la Serbie, les engins militaires ont commencé à ériger une clôture de barbelés qui deviendra un mur de 4 mètres, censé protéger Budapest du “tsunami des migrants”. Ces derniers tentent de saisir leur ultime chance pour entrer dans l’Union européenne.


      http://www.courrierinternational.com/article/immigration-leurope-sans-frontieres-est-morte-en-hongrie

    • Scaling the Wall

      In the wake of widespread political upheaval, Hungary has been on the receiving end of an unprecedented flow of migrants. According to the European border agency Frontex, an estimated 67,000 people have tried to illegally cross Hungary’s border between January and June 2015, a figure nearly ten times higher than during the same period in 2014. Most of the migrants came from Kosovo (35 percent), but a large number of them came from Afghanistan (26 percent) and Syria (20 percent) as well. During the summer months, migrants are increasingly coming from conflict zones: Afghanistan, Iraq, and Syria.

      https://www.foreignaffairs.com/articles/hungary/2015-07-30/scaling-wall

  • #Serbie : 3 000 mineurs étrangers ont demandé l’asile depuis le début de l’année

    Les migrants continuent d’affluer en Serbie. Selon le Centre pour la protection et l’assistance aux demandeurs d’asile, près de 3 000 enfants auraient déjà demandé l’asile depuis le début de l’année.


    http://www.courrierdesbalkans.fr/le-fil-de-l-info/plus-de-3-000-enfants-etrangers-ont-demande-l-asile-en-serbie.htm
    #asile #migration #réfugiés #MNA #mineurs_non_accompagnés #mineurs

    • Traduction d’un article de la Radio-Télévision de Serbie, qui se base
      sur l’agence de presse Tanjug. Vous remarquerez une difficulté de
      traduction : en langue serbe politico-journalistique, le terme
      azilanti désigne aussi bien la personne qui cherche un asile (et qui,
      parfois, ne fait que transiter par la Serbie sans y requérir l’asile),
      la personne qui a introduit une demande d’asile en Serbie (au sens
      formel du terme)... et la personne qui s’est vu décerner le statut de
      réfugié en #Serbie. Publié ce 27 mai 2015. Dragan Grcic.

      Plus de 3.000 enfants ont demandé l’asile en Serbie (RTS)

      Depuis le début de l’année, près de 3.000 enfants ont demandé l’asile
      en Serbie, et parmi eux plus de 1.300 étaient des enfants sans parents
      les accompagnant, a déclaré le directeur du Centre pour la protection
      et l’assistance aux demandeurs d’asile, Radoš Đurović. Il a ajouté
      qu’il y a aussi un nombre inconnu d’enfants qui ont séjourné ou ont
      transité via la Serbie mais sans requérir l’asile. Depuis le début de
      l’année, le nombre de demandeurs d’asile est en hausse, et à ce jour
      il n’a été attribué qu’à quatre personnes, explique Đurović.

      Le directeur du Centre pour la protection et l’assistance aux
      demandeurs d’asile, Radoš Đurović, ajoute que la plus grande partie de
      ces enfants n’arrivent pas au Centre pour demandeurs d’asile, et sont
      « perdus dans les statistiques », ce qui est source d’inquiétude
      extrême, relate l’agence de presse Tanjug.

      Lors d’une conférence de presse, Đurović a affirmé qu’un nombre
      indéterminé d’enfants séjournent en Serbie ou la traversent mais sans
      demander l’asile et il a souligné que les enfants demandeurs d’asile
      constituent un groupe particulièrement fragile et traumatiques parmi
      les demandeurs d’asile.

      « Nous faisons tout ce que nous pouvons avec nos moyens, mais notre
      Centre, qui est pourtant un acteur important dans le système de
      l’asile, est insuffisant pour modifier complètement la pratique
      existante », a déclaré Đurović.

      Selon lui, le Centre tente de renforcer l’état psycho-physique des
      enfants, via des services de conseil individuel et de groupe, des
      ateliers créatifs pour les détacher des situations difficiles, et il a
      lancé des ateliers de langue pour préparer les enfants à intégrer le
      système scolaire.

      D’après lui, les enfants demandeurs d’asile passent le plus rapidement
      au travers du système (...).

      « Il y a quelqu’un là derrière. Comment se peut-il que des enfants sans
      famille qui les accompagne arrivent aujourd’hui dans un centre et le
      quittent à peine trois jours plus tard ? Quelqu’un les a aidés, là
      derrière il y a une infrastructure qu’il faut démanteler. La Serbie
      doit faire quelque chose pour s’opposer au chemin des passeurs », a
      souligné Đurović.

      Il ajoute que les enfants non-accompagnés n’ont pas de lieu pour être
      hébergés et qu’ils sont envoyés dans des centres avec les autres
      demandeurs d’asile car il n’existe pas de centre spécial qui serait
      destiné à l’hébergement des enfants demandeurs d’asile
      non-accompagnés.

      « Il n’y a presque pas de dépôt de demandes d’asile des enfants
      non-accompagnés par leurs parents, ce qui signifie que, dans les
      faits, ils ne peuvent entrer dans la procédure de demande d’asile,
      quand ils souhaitent le faire, ce qui est préoccupant. Parce que nous
      devons placer le plus grand accent sur ces enfants, qui selon les
      statistiques officielles ne sont que de 1.300 », a noté Đurović.

      Il affirme qu’il y a un fait positif : de septembre 2014 à mai 2015, le
      Centre a intégré 30 enfants dans le système éducatif serbe en les
      inscrivant à l’école et, selon lui, il s’agit d’une action pionnière
      importante.

      Presque tous les enfants ont vécu une certaine forme de traumatisme.

      Jana Stojanović, psychologue au Centre pour la protection et
      l’assistance aux demandeurs d’asile, a déclaré que les enfants
      demandeurs d’asile non-accompagnés sont âgés entre 7 et 18 ans et
      qu’ils proviennent de Syrie, Afghanistan, Pakistan, Sénégal, Côte
      d’Ivoire, Somalie.

      « La donnée la plus alarmante est le fait que presque chaque enfant a
      vécu une certaine forme de traumatisme ou de violence, que ce soit
      dans le pays d’origine, ou sur le chemin qui les a conduits en Serbie.
      Les enfants ont le plus souvent été les témoins de meurtres ou de
      violences qui ont eu lieu envers leur famille ou bien des proches de
      la famille. Les enfants sont quant à eux victimes de violences
      sexuelle ou physique », a ajouté J. Stojanović.

      D’après elle, les enfants ont été confrontés à la maltraitance
      physique, au kidnapping, mais aussi au mariage forcé.

      Une pédagogue du Centre, Gordana Vukašin, a dit que les enfants avec
      des traumatismes viennent en Serbie où ils restent entre sept jours et
      trois mois.

      « Les enfants présentent un large spectre de besoins émotionnels,
      sociaux, de santé ou d’éducation. Les expériences traumatiques qu’ils
      ont vécues altèrent leur possibilité de poursuivre une vie normale », a
      ajouté Gordana Vukašin.

      Elle considère qu’il est nécessaire de concevoir une stratégie
      efficace, en renforçant les institutions locales, ainsi qu’en
      soutenant de façon substantielle la direction des écoles qui se
      trouvent dans les Centres pour demandeurs d’asile, et en sensibilisant
      l’opinion publique à ce problème.

      Le nombre de demandeurs d’asile, depuis le début de cette année, est
      trois fois plus élevé que pour la même période de l’année passée, et
      l’asile a été accordé à quatre personnes en tout.

      Đurović a précisé que rien que jusqu’au mois de mai il y a eu 13.148
      demandeurs d’asile en Serbie, dont 85% étaient des hommes. La plupart
      des demandeurs d’asile proviennent de Syrie – 5.480, d’Afghanistan –
      4.305, ensuite de Somalie, Irak, Érythrée, Pakistan et d’autres pays.

      Il estime que, d’ici la fin de l’année, 30.000 personnes pourraient
      demander l’asile.

      Source : Više od 3.000 dece zatražilo azil u Srbiji, RTS, mercredi 27
      mai 2015. Traduction vers le français : Dragan Grcic
      (serbie-droitshumains.blogspot.com).
      #asile #réfugiés #migration #mineurs #MNA #mineurs_non_accompagnés

    • Traduction française du texte de Dragan Grcic (via newsletter migreurop)

      Pourquoi les personnes de couleur blanche sont des expats et le reste d’entre nous, des immigrants ?

      Par Mawuna Remarque Koutonin

      Est-il certain qu’une personne qui part travailler dans un autre pays est un expatrié ? Mais non, le terme s’applique exclusivement aux personnes de couleur blanche.

      Dans le lexique de la migration des hommes, il existe toujours des termes hiérarchiques, créés avec l’objectif de placer les personnes de couleur blanche au-dessus des autres. Un de ces restes est le terme « expat ».

      Qu’est-ce qu’un expat ? Et qui est un expat ? Selon Wikipédia, « un expatrié (souvent abrégé sous la forme expat) est une personne qui réside de façon temporaire ou permanente dans un pays autre que celui où elle a grandi. Le mot vient des termes latins ex (« hors de ») et patria (« pays, patrie ») ».

      Défini de la sorte, vous pourriez vous attendre à ce que toute personne qui part travailler hors de son pays pour une certaine période soit un expat, indépendamment de la couleur de sa peau ou de son pays. Mais ce n’est pas le cas dans la réalité ; expat est un terme réservé exclusivement aux occidentaux blancs qui vont travailler à l’étranger.

      Les Africains sont des immigrants. Les Arabes sont des immigrants. Les Asiatiques sont des immigrants.

      En fait, les Européens sont des expats parce qu’ils ne peuvent être au même niveau que les autres ethnicités. Ils sont supérieurs. Immigrant est un terme mis de côté pour les « races inférieures ».

      Ne me croyez pas sur parole. Le Wall Street Journal, le grand magazine d’information financière mondial, dispose d’un blog dédié à la vie des expats, qui a récemment publié un texte « Qui est un expat, en fin de compte ? ». En voici les principales conclusions : « Certains arrivants sont appelés des expats ; les autres des immigrants ; et certains simplement comme des migrants. Cela dépend de leur classe sociale, de leur pays d’origine et de leur statut économique. Il est curieux d’entendre certaines personnes à Hong Kong appelées des expats, et pas les autres. Toute personne qui a des racines dans un pays occidental est considérée comme un expat... Les employés domestiques philippins sont seulement des invités, même s’ils sont ici depuis des décennies. Les personnes d’origine chinoise qui parlent le mandarin sont rarement considérées comme des expats.... c’est un double standard conçu dans une politique officielle. »

      La réalité est la même en Afrique et en Europe. Les grands professionnels africains qui vont travailler en Europe ne sont pas considérés comme des expats. Ce sont des immigrants. Point. « Je travaille pour des organisations multinationales, aussi bien dans le secteur privé que public. Et être noir ou de couleur ne m’accorde pas le terme d’« expat ». Je suis un immigrant hautement qualifié, comme ils disent, pour être politiquement correct », raconte une travailleur migrant africain.

      La plupart des personnes blanches dénient profiter des privilèges d’un système raciste. Et pourquoi pas ? Mais notre responsabilité est de les montrer du doigt et de rejeter ces privilèges, directement reliés à une idéologie suprématiste datée. Si vous voyez ces « expats » en Afrique, appelez-les des immigrants, comme tout le monde. Si cela heurte leur supériorité blanche ils peuvent sauter en l’air et y demeurer. La déconstruction politique de cette vision du monde dépassée doit continuer.

      Source : Mawuna Remarque Koutonin, Why are white people expats when the rest of us are immigrants ?, The Guardian (d’abord publié par Silicon Africa), vendredi 13 mars 2015. Traduction vers le français : Dragan Grcic.

  • « Maison à vendre, échange possible avec élevage ou voiture » (Danas
    )
    http://serbie-droitshumains.blogspot.no/2013/05/maison-vendre-echange-possible-avec.html

    « Maison à vendre, échange possible avec élevage ou voiture » (Danas)

    Voici la traduction d’un article de Katarina Živanović (journal Danas), qui informe sur la situation de la minorité nationale ashkalie.

    Dragan Grcic

    via la liste de diffusion Migreurop

    Maison à vendre, échange possible avec élevage ou voiture

    Les Ashkalis sont un peuple très ancien qui est originaire de l’ancienne Perse, actuellement l’Iran. Leur émigration vers les pays d’Europe a eu lieu, il y a de cela 17 siècles. La majorité d’entre eux se sont établis dans les Balkans, et on en dénombre près de 50.000 en Serbie. Pourtant, selon le dernier recensement, il n’y en a que 1.000 d’entre eux qui se sont enregistrés en tant qu’Ashkalis. Un nombre réduit très inhabituel, quand on sait que l’association Matica Aškalija, qui a été fondée il y a 13 ans de cela, compte plus de 4.000 membres.

    #balkans #minorités #kosovos #ashkalis