person:edwy plenel

  • L’État et les violences policières : « Une machine de guerre qui n’a ni remords, ni états d’âme, et où tous les coups sont permis »
    https://reporterre.net/L-Etat-et-les-violences-policieres-Une-machine-de-guerre-qui-n-a-ni-remo

    Documenter les violences policières et juridiques : mercredi 20 mars, témoins, experts, journalistes, juristes ont fait ce travail essentiel dans une réunion publique à Paris. Soulignant la gravité de la rupture autoritaire qui est en train de se produire.
    Paris, reportage

    La grande salle de la Bourse du travail, à Paris, était pleine mercredi 20 mars au soir pour la présentation des premières conclusions de la « commission d’enquête » sur la répression, la violence policière, la loi anti-manifestations, organisée à l’appel d’organisations syndicales [1]. Trois heures durant, les « enquêteurs » — le président et cofondateur de Mediapart Edwy Plenel, l’avocate et membre du syndicat des avocats de France (Saf) Judith Krivine et le journaliste à Radio France Antoine Chao — ont orchestré les prises de parole de nombreux témoins sur trois thèmes : les blessés en manifestation, les politiques répressives et les perspectives.

    Ian B., membre du collectif Désarmons-les !, a ouvert la soirée avec le bilan provisoire établi par le collectif — 170 blessés graves depuis le début de la mobilisation des Gilets jaunes, en novembre 2018. Le collectif, qui émane de l’Assemblée des blessé.e.s constituée en novembre 2014 à Montreuil à la suite de la mort de Rémi Fraisse, s’est donné pour mission d’accompagner les personnes blessées et leurs familles dans leur parcours judiciaire et leur reconstruction psychologique, et d’informer sur le maintien de l’ordre en France — notamment les armes utilisées. « C’est une réalité à laquelle on ne s’attendait pas : on a recensé autant de blessés en trois mois que pendant les vingt années précédentes », a souligné Ian B.

    Le bilan du journaliste David Dufresne, diffusé sur son fil Twitter et Mediapart, précise le tableau : un décès — celui de Zineb Redouane, 80 ans, touchée au visage par une grenade lacrymogène alors qu’elle fermait ses volets, le 2 décembre à Marseille —, 222 blessés à la tête, 22 éborgnés et cinq mains arrachées. Depuis décembre, le journaliste indépendant interpelle le ministère de l’Intérieur sur les blessures causées par les armes de la police et les exactions commises par les forces de l’ordre, par la formule devenue rituelle « allo @Place_Beauvau — c’est pour un signalement ». « Pendant plus d’un mois, j’ai travaillé seul. Au début régnait un grand silence médiatique, qui a contribué au déni politique. Cette semaine, on a encore pu entendre le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, déplorer que les lanceurs de balle de défense [LBD 40] n’avaient pas été suffisamment sortis. C’est faux, un jeune homme a perdu son œil près du Fouquet’s le 16 mars et personne n’en a parlé. »

    Laurent Thines, neurochirurgien et chef de service au CHRU de Besançon, a lancé en janvier une pétition demandant « un moratoire sur l’utilisation des armes dites moins létales ». Tout en faisant défiler des images insoutenables de mâchoires déchiquetées, de mains arrachées et d’orbites énucléées, il a alerté sur les dégâts causés par les armes de force intermédiaire — LBD 40, grenades lacrymogènes instantanées GLI-F4, grenades de désencerclement — sur les corps humains. « Un projectile de LBD 40 lancé à plus de 90 mètres par seconde, soit 324 kilomètres par heure, a une force d’impact de 200 joules. C’est comme si on vous lâchait un parpaing de 20 kilos d’une hauteur d’un mètre sur le visage ou la tête ! » Devant la radio d’un Gilet jaune s’étant pris un tir de LBD dans la tempe, il a dénoncé une blessure similaire à celles causées par des accidents de voiture ou des coups de batte de base-ball : « Le crâne est enfoncé et, pire de mon point de vue de neurochirurgien, le cerveau en dessous est abîmé. Or, le cerveau, on n’en a qu’un seul et une fois qu’il est abîmé, on ne s’en remet jamais vraiment. Celles et ceux qui ont un proche qui a fait un accident vasculaire cérébral le savent. »

    « C’est une volonté d’entraver le droit de manifester écrite noir sur blanc »

    Pour protester contre la fabrication et la commercialisation de ces armes, Ian B. a relayé un appel à bloquer les usines de fabrication de ces armes à partir du vendredi 29 mars : le siège social d’Alsetex à Muret (Haute-Garonne) et son usine à Mazères (Ariège), la fabrique de Flash-Balls et de grenades de désencerclement Verney Carron à Saint-Étienne (Loire), la fabrique de grenades lacrymogènes Nobel à Pont-de-Buis-lès-Quimerch (Finistère), etc.

    Ces blessures s’inscrivent dans un contexte de politiques répressives, ont observé et analysé les témoins du débat suivant. Globalement, « les gouvernements qui se succèdent privent les salariés de leurs droits et leur rendent l’accès au juge plus difficile, ce qui rend les recours de plus en plus décourageants. Bientôt, ils ne pourront plus recourir qu’à la violence pour se faire entendre, comme le montre très bien le film En guerre de Stéphane Brizé », a alerté Mme Krivine.

    En parallèle, la répression des mouvements sociaux s’intensifie. Christian Mouhanna, sociologue et directeur du Centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales (Cesdip), observe une « fuite en avant répressive », que les gouvernements successifs tentent de justifier en faisant un « amalgame entre populations de banlieues assimilées à des terroristes et manifestants ». Cette stratégie, amorcée par la loi sur la sécurité quotidienne de novembre 2001, s’est poursuivie pendant les manifestations pour le climat de fin 2015 et celles contre la loi Travail de 2016. En outre, « on assiste à une remise en cause du maintien de l’ordre à la française qui consistait à créer des troupes spécialisées pour tendre vers le zéro mort et le moins de blessés possible », signale le sociologue, en pointant la présence récente en manifestation de la brigade anticriminalité (BAC), « la plus bêtement répressive », et sa militarisation.

    Anne-Sophie Wallach, secrétaire nationale du Syndicat de la magistrature, dénonce de son côté une instrumentalisation du droit « non plus pour punir les personnes qui ont commis des délits, mais à des fins de maintien de l’ordre ». « Le 8 décembre, pour plus de 900 placements en garde à vue, on a eu plus de 500 classements sans suite, faute d’éléments contre les personnes », a-t-elle dit. Derrière ces interpellations massives, le délit de participation à un groupement ayant l’intention de commettre des violences, introduit dans le droit en 2010 pour lutter contre les « bandes » des quartiers populaires — « une qualification floue, en tout cas extensive, qui permet le placement en garde à vue car ce délit est passible d’emprisonnement ». Autre levier, la réquisition particulière, « qui permet aux forces de l’ordre de relever l’identité dans les gares, au niveau des péages, sans recourir aux critères classiques ». Enfin, la magistrate dénonce les pressions exercées sur la justice notamment par la garde des Sceaux : « Le 8 décembre, la ministre s’est rendue à la permanence du parquet de Paris, où les magistrats reçoivent les appels concernant les gardes à vue, pour annoncer que la fermeté était de mise. Ces pressions ne sont pas acceptables. Pourtant, elles sont confortées par le procureur de Paris, qui a livré comme instruction aux magistrats de permanence les week-ends de mobilisation, ne lever les gardes à vue que le samedi soir ou le dimanche matin, même en cas de classement sans suite. C’est une volonté d’entraver le droit de manifester écrite noir sur blanc ! »

    « Le pouvoir est violent, mutile et continue de tuer. Mais nous pouvons renverser ensemble cette machine de guerre »

    Les militants sont nombreux à avoir fait les frais de ces politiques. Parmi eux, le secrétaire départemental de SUD PTT, Gaël Quirante, qui a dénoncé 13 interventions policières dans son centre postal et quatre convocations au commissariat pour violation de domicile, contre des postiers grévistes en Île-de-France. Dans la salle, un Gilet jaune a raconté la répression policière contre la première « Nuit jaune », le 26 janvier place de la République à Paris : « Jusqu’à 19 h, l’ambiance était très festive. Puis, sans crier gare, la police a inondé la place de lacrymos et a chargé pour nous pousser contre les canons à eau. On n’avait nulle part où aller, on s’est pris des gaz, c’était très violent. »

    Les perspectives pour les mobilisations ont été abordées en troisième partie de soirée. « Le gouvernement s’apprête à interdire la lutte par ce qu’il appelle la “loi anti-casseurs”, mais qu’au syndicat nous appelons la “loi anti-manifestants” », a averti Laurence Roques, présidente du SAF. La proposition de loi, déposée à l’origine par le sénateur Les Républicains Bruno Retailleau, est d’abord tombée aux oubliettes avant d’être ressuscitée par le gouvernement, qui a manœuvré pour la faire adopter le 12 mars, malgré des réticences jusque dans la majorité. « Toute personne pourra faire l’objet d’une interdiction a priori de manifester, dès lors que son comportement laisse entendre qu’il peut causer un trouble à l’ordre public, a expliqué l’avocate. Seul un juge administratif des référés pourra invalider cette décision, mais la manifestation sera finie avant même qu’il ait le temps de statuer. » Autres mesures liberticides aux yeux de Me Roques, le délit de dissimulation du visage — « la loi ne précise pas si des lunettes de soleil ou un foulard constituent des dissimulations » — et le fichage de personnes qui ont troublé l’ordre public ou « exprimé leur opinion » — « une mesure qui va à l’encontre de la loi de 1978, qui interdit le fichage pour opinion politique ou action syndicale ».

    Sophie Chapelle, journaliste à Bastamag, s’est inquiétée de dix années de régression du droit de manifester, à raison d’une nouvelle loi sécuritaire tous les deux ans : « La loi de programmation militaire de 2013, qui étend la possibilité de surveillance au-delà du contrôle judiciaire, la loi de 2015 sur le renseignement, celle de 2016 contre le crime organisé, qui intègre des mesures de l’état d’urgence, et la loi sur la sécurité intérieure et le terrorisme de 2017, qui autorise la mise en place de périmètres de protection avec fouille systématique. » « La loi anti-manifestants a été adoptée le 12 mars ; de nouvelles mobilisations ont eu lieu le 16, et le 18, le Premier ministre, Édouard Philippe, n’a fait que des déclarations sécuritaires et annoncé un renforcement du maintien de l’ordre », déplore-t-elle.

    Assa Traoré, dont le frère est mort en juillet 2016 sur le sol de la gendarmerie de Persan (Val-d’Oise), a fustigé un « État antidémocratique, répressif, violent, une machine de guerre qui n’a ni ni remords, ni états d’âme, où tous les coups sont permis ». « Le pouvoir est violent, mutile et continue de tuer. Mais nous pouvons renverser ensemble cette machine de guerre », a-t-elle assuré.

    Que faire à présent, au-delà de l’information toujours essentielle sur la brutalité croissante de l’État, et alors que, comme l’a rappelé Edwy Plenel, « le droit de manifester est un droit fondamental » ? L’idée d’une Coordination nationale contre la répression a été avancée.

    Une réunion aura lieu cet après-midi jeudi 21 mars à l’Assemblée nationale, réunissant représentants de partis de gauche et d’organisations préoccupées par les droits de l’Homme, pour répondre collectivement aux « attaques contre les libertés publiques », indique à Reporterre la députée France insoumise Mathilde Panot.

    #violences_policières #répression

  • Hier soir à la Bourse du travail de Paris se tenait la « commission d’enquête » sur les violences policières, organisée par @Bastamag , @antoinechao, et @Mediapart. Compte-rendu-thread de Cause Commune : https://twitter.com/_CauseCommune_/status/1108422590132035584

    La commission d’enquête débute. « L’état de droit doit primer sur le droit de l’Etat » rappelle Edwy Plenel.

     Rappel du contexte par le premier orateur. Les grenades utilisées par les #fdo ont pour conséquence de faire renoncer certains à exercer leur droit à manifester. Un réseau informel, l’assemblée des blessés, est constitué en 2014.

     La mutilation implique non seulement le corps de la personne blessée, mais aussi son état psychologique, et touche également l’ensemble de ses proches.

     Il y a eu 53 blessés graves en 20 ans jusqu’en novembre 2018. L’assemblée des blessés en a recensé 170 depuis le debut du mouvement des #giletsjaunes.

     Il y a un enjeu essentiel à être reconnu comme victime de violence policière, d’où la publication fréquente des images de leur visage tuméfié par les victimes.

     @davduf est maintenant appelé à témoigner.

    Il a découvert la réalité des victimes de #ViolencesPolicières et a commencé à les documenter. Il est désormais le destinataire de nombreuses preuves et temoignages, qu’il publie après vérification.

     @davduf a pu mettre en place avec @Mediapart des outils tels que « Allo Place Beauvau » pour recenser et médiatiser les #ViolencesPolicières.
    https://alloplacebeauvau.mediapart.fr

     Le maintien de l’ordre est une prérogative éminemment politique en France, explique @davduf. Pourtant le rapport du @Defenseurdroits est très clair sur les dangers de l’utilisation du #LBD40.

     @antoinechao demande quels sont les effets des injonctions internationales à limiter les #ViolencesPolicières. Il semblerait que cette pression pèse en effet sur les décisions politiques et policières, avec une relative retenue par rapport aux actes précédents.

     ... mais les annonces récentes du premier ministre pourraient changer la donne, avec un risque de blanc seing laissé aux #FDO.

     Le maintien de l’ordre « à la française » impliquait de ne pas tirer sur la foule. Le gouvernement assume désormais de changer cette doctrine et de réprimer directement les manifestants, au risque de blesser et de tuer les manifestants.

     Nouvel intervenant : Laurent Thines, neurochirurgien.
    Une balle de #LBD40 tirée à quelques mètres provoque l’équivalent d’un parpaing de 20 kilos lâché à 1 mètre de hauteur.
    Un tir de 40 mètres correspond à l’effet de 10 boules de pétanque.
    #ViolencesPolicières

     Laurent Thines rappelle que les assurances et les mutuelles n’indemnisent pas les victimes de #ViolencesPolicières .

     Le deuxième temps de la commission d’enquête débute, avec Christian Mouhanna (sociologue), le syndicat de la magistrature (@SMagistrature) et Sud PTT.

     Pour Christian Mouhanna, un amalgame législatif est fait depuis 2001 entre jeune de banlieue, manifestant, émeutier et terroriste.
    Le contexte international permet de justifier l’interdiction de manifester pour des causes sociales ou écologiques.

     "La police du quotiden et sa politique répressive a déteint sur la police du maintien de l’ordre, traditionnellement plus mesurée en France."

     "Le gouvernement actuel s’appuie trop sur sa police pour pouvoir la contrôler et la sanctionner. Le maitre est devenu l’esclave de son serviteur."
    #ViolencesPolicières

     La représentante du @SMagistrature (désolé pour son nom qui nous a échappé) déplore que la justice soit instrumentalisée à des fins de maintien de l’ordre par la police.

     "Les gardes à vue ne débouchent bien souvent sur aucune poursuite mais sont utilisées comme des moyens de répression."
    #GAV #giletsjaunes

     Les instructions du procureur de la republique de Paris incitent les magistrats du parquet à ne lever la garde à vue que le samedi soir ou le dimanche matin pour décourager les manifestants de retourner dans la rue, malgré le classement sans suite.

    Témoignage du représentant de @sudposte92, en grève depuis plus d’un an. Les grévistes ont subi 13 interventions policières. Refoulés par les policiers lors de leur venue au ministère. Répression judiciaire des leaders syndicaux de ce conflit.

     Autre témoignage à propos de la grève au Park Hyatt Vendôme, à Paris. Des femmes de chambre en grève ont été réprimées par la police, qui venait démanteler les piquets de grève, confisquant le matériel et faisant déguerpir les grévistes qui protestaient dehors devant le palace.

     Deux étudiants de l’université de Nanterre témoignent de la répression des militants syndicaux (@UNEF). La direction de l’université s’acharne sur ceux qui défendent les droits des étudiants via des interdiction de campus et des sanctions disciplinaires.

     Kadiatou, 11 ans, raconte l’occupation d’un immeuble vide et son évacuation violente par la police en janvier. Elle conclut en remerciant @federationdal pour son action et son soutien.

     Un participant raconte comment la police a tout fait samedi dernier pour éviter la jonction entre le cortège des #giletsjaunes et celui de la #marchedusiècle.

     Dernier temps de cette commission d’enquête. Le syndicat des avocats de France dénonce la loi #anticasseurs, récemment adoptée définitivement. La rupture démocratique, c’est quand les lois d’exception intègrent le droit commun.

     "La simple appartenance à un groupe suffira à subir des interdictions de manifester, sans limite géographique. Le juge administratif n’aura pas le temps de statuer pour établir le droit."

     @Sophie_Chapelle retrace l’historique de l’aggravation progressive de la répression des mouvements sociaux depuis quelques années.

     Assa Traoré conclut en disant que « nous sommes dans un Etat anti-démocratique. »
    Pourtant, elle rappelle que « nous avons le pouvoir de changer les choses » et déclare que « nous sommes tous des #GiletsJaunes ».
    @laveritepradama
    #JusticePourAdama

     Elle souhaite également que la convergence des luttes fonctionne aussi au moment de participer aux marches pour la défense des droits des Noirs et aux mouvements sociaux en banlieue.

     Conclusion de cette commission d’enquête par @edwyplenel.

    Les droits fondamentaux, et notamment ceux des minorités, doivent aujourd’hui être particulièrement défendus, car ils sont en danger.

     @edwyplenel termine en disant que toutes ces luttes doivent converger, car il s’agit de... causes communes !

    Merci à tou.te.s d’avoir suivi ce compte rendu. Si l’enregistrement est de bonne qualité, et si aucun des intervenants ne s’y oppose, on le diffusera bientôt.
    93.1fm

    • L’État et les violences policières : « Une machine de guerre qui n’a ni remords, ni états d’âme, et où tous les coups sont permis »
      Documenter les violences policières et juridiques : mercredi 20 mars, témoins, experts, journalistes, juristes ont fait ce travail essentiel dans une réunion publique à Paris. Soulignant la gravité de la rupture autoritaire qui est en train de se produire.

      Paris, reportage

      La grande salle de la Bourse du travail, à Paris, était pleine mercredi 20 mars au soir pour la présentation des premières conclusions de la « commission d’enquête » sur la répression, la violence policière, la loi anti-manifestations, organisée à l’appel d’organisations syndicales [1]. Trois heures durant, les « enquêteurs » — le président et cofondateur de Mediapart Edwy Plenel, l’avocate et membre du syndicat des avocats de France (Saf) Judith Krivine et le journaliste à Radio France Antoine Chao — ont orchestré les prises de parole de nombreux témoins sur trois thèmes : les blessés en manifestation, les politiques répressives et les perspectives.
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  • Le Monde : la fracture éditoriale
    Comment le journalisme militant met en péril le contrat de confiance avec les lecteurs

    https://www.france-medias.fr/images/pdf/LeMonde-LaFactureEditoriale.pdf

    Une (violente) attaque de la dérive «  radicale  » du Monde sur une ligne éditoriale anti-macroniste. Étude menée par France-Médias, https://www.france-medias.fr/informations site publié par La station Web https://www.societe.com/societe/la-station-web-454011107.html

    Le travail d’investigation mené pour cette étude a duré environ 10 semaines et cible les périodes du 1er juillet 2018 au 20 février 2019, a consisté à étudier près de 190 Unes du site lemonde.fr, notamment via le site waybackmachine.org, à observer les choix éditoriaux et rédactionnels mis en oeuvre, à (re)lire 220 articles par le moteur de recherche multimédia du site lemonde.fr, à analyser près de 400 photos, à identifier les outils et moyens de communication utilisés pour diffuser l’information, à répertorier et analyser 3.500 commentaires d’abonné(e)s et de lecteurs du Monde.

    Organisée en 6 parties, l’étude consacre les 3 premières à des événements marquants de l’actualité puis les 3 suivantes à une réflexion plus large sur la ligne éditoriale du Monde, aux malaises observés dans le lectorat puis, finalement, aux solutions envisageables pour restaurer une confiance durable. Notons que les pistes de réflexion et solutions proposées, même si elles se destinent au Monde en premier lieu, peuvent être éventuellement valables auprès d’autres médias de presse écrite.

    En outre, nous mentionnerons que malgré nos demandes, ni le directeur du Monde (Monsieur Fenoglio) ni le directeur de la publication (Mr Bronner) n’ont souhaité répondre aux questions, interrogations et constats soulevés par cette étude.

    Notons enfin que celle-ci a été réalisée de manière entièrement bénévole, sans subvention ni publicité et n’est liée à aucune institution, entreprise, parti politique ou groupe de pression. Elle se veut citoyenne dans son orientation et dans ses finalité(s).

    le sommaire

    I. L’affaire Benalla
    II. La crise des gilets jaunes
    III. La Une du magazine « M »
    IV. La ligne éditoriale en question(s) V. Un lectorat déboussolé
    VI. Les solutions envisageables

    • Le traitement [de l’affaire Benalla] du monde.fr en chiffres
      L’analyse des Unes et des surfaces de visibilité (au dessus de la ligne de regard dite « ligne de flottaison »), du site lemonde.fr, a de quoi impressionner. Du 18 juillet 2018 au 30 août 2018, l’affaire occupe 85% des Unes et 88% de l’espace majeur de visibilité.

      A titre de comparaison, cela représente environ 2,5 fois la couverture dédiée aux attentats terroristes de Paris en novembre 2015 (perpétrées notamment au Bataclan) ou encore 2 fois plus que l’affaire DSK, à périmètres équivalents (durée du traitement et intensité de la visibilité). Cette intensité médiatique est également supérieure au total de tous les candidats à la présidentielle de 2017 réunis, sur une période comparable (de 6 semaines).

      Jamais aucun événement géopolitique, politique ou économique n’aura disposé d’une telle surface de visibilité médiatique depuis le lancement du site lemonde.fr en 1996.
      « L’affaire Bennalla a disposé de 2,5 fois plus de visibilité que la couverture dédiée aux attentats de Paris en novembre 2015 »

      Sur les éléments à notre disposition, on peut également affirmer qu’aucun des grands sites d’information en ligne européen (El Pais en Espagne, le Frankfurter allgemeine en Allemagne ou Le Times en Angleterre) n’a jamais consacré une place aussi importante au traitement d’une seule information au cours des 10 dernières années.

      La couverture du Brexit, à titre d’exemple, par le site Internet du Times (thetimes.co.uk), a représenté une visibilité inférieure de 40% à celle de l’affaire Benalla par lemonde.fr (à temps et périmètre équivalents).

    • à propos du traitement des GJ

      Le poids des photos : mouvement d’ampleur et violences policières
      Les photos mises en ligne sur lemonde.fr relèvent bien évidemment de la ligne éditoriale et traduisent, le plus souvent, la volonté du journaliste et ou de la rédaction de mettre l’accent sur un phénomène.

      Sur environ 400 photos étudiées (photos principales d’article et photos insérées à l’intérieur des contenus), 2 orientations dominent : l’impression d’un mouvement d’ampleur d’une part et des violences policières omniprésentes d’autre part.
      […]
      La police (beaucoup) plus blâmée que les manifestants violents
      D’une façon générale, les articles du monde.fr ont relaté à la fois les violences des manifestants mais aussi celles de certains policiers. A plusieurs reprises néanmoins, le choix de la rédaction du Monde a été de plutôt de mettre en avant les dérapages policiers et plus rarement les violences des manifestants.

    • 2 histoires, 2 identités et un mélange explosif
      Pour de nombreux lecteurs, l’objectif d’une partie des articles du Monde n’est pas de les informer de façon neutre et objective mais plutôt de leur présenter une vision orientée et idéologique ; une finalité spécieuse éloignée des règles déontologiques dont se prévaut la direction du journal.

      On doit déjà se rappeler que l’identité des 2 éditions du Monde est fondamentalement différente. Pendant plus de 10 ans, les 2 rédactions (« papier » et numérique) ont cohabité sans se côtoyer, chacune à un étage différent, avec des organisations très différentes.

      La première était constituée des journalistes les plus aguerris, des « signatures » du Monde et des moyens les plus importants (correspondants dans le monde entier, relecteurs...). Elle véhiculait une approche rigoureuse et factuelle de l’information, une vision d’un journalisme ambitieux et fiable.

      La seconde rédaction (numérique) s’est formée à la fin des années 90, presque en opposition avec sa grande sœur. Essentiellement constituée de jeunes journalistes et disposant de moyens limités, il lui fallait exister et se singulariser en explorant des voies qui n’étaient pas celles du journal papier « traditionnel ».
      […]
      Sur les articles étudiés issus de publications sur lemonde.fr, on peut considérer que moins de la moitié des contenus est suffisamment « équilibrée » et neutre. Cela signifie qu’une légère majorité des publications du Monde peut être considérée comme partisane, parti-pris ou orientée sur le plan idéologique.

      Cette réalité pourrait être acceptable dans un journal d’opinion tel que Le Figaro ou Libération mais semble choquante pour un média qui se veut une « référence » en matière de qualité et de neutralité de l’information.

      Le tournant de l’été 2018
      En 2003, dans le livre « La face cachée du Monde : du contre-pouvoir aux abus de pouvoir », la radicalité voire l’autoritarisme d’Edwy Plenel, alors directeur de la rédaction, est décrite et dénoncée par les 2 auteurs, Pierre Péan et Philippe Cohen.

      On retrouve curieusement, ces derniers mois, dans les colonnes du Monde, quelque chose de cette radicalité et des attaques implacables contre les gouvernants dont l’actuel directeur de Médiapart s’est fait l’expert incontesté. Une sorte de fièvre parait s’être emparée d’une partie de la rédaction qui, visiblement dépassée (ou aveuglée) par les enjeux, en a oublié ses règles éthiques et déontologiques les plus rudimentaires.
      […]
      Il semblerait néanmoins qu’elle se heurte à une réalité journalistique nettement moins nuancée. Sur 60 articles publiés dans le Monde qui illustrent des opinions (tribunes, interviews, points de vus...) entre le 15 juillet 2018 et le 16 janvier 2019, 48 peuvent être considérées comme des critiques négatives des actions de l’Etat et ou du gouvernement.

      Cela signifie que 80% des articles d’opinions, publiés par Le Monde sur cette période, renvoient une image négative voire très négative des actions de l’Etat. On peut qualifier les 20% restant de « plutôt neutres » ou « équilibrés ».
      […]
      Rapprochement idéologique avec Mediapart ?
      « L’affaire Benalla » semble avoir révélé, au fil des investigations des 2 médias, une forme nouvelle de rapprochement autour de valeurs communes.

      Il n’est probablement pas anodin que, lors de plusieurs épisodes de l‘affaire, notamment après le licenciement d’Alexandre Benalla par l’Elysée, différentes questions ou polémiques (passeports et déplacements en Afrique, contrat avec un oligarque russe, seconde audition auprès de la commission du Sénat, perquisition refusée au siège de Mediapart), les 2 éditions en ligne (mediapart.fr et lemonde.fr) ont semblé e*n parfaite synchronisation* pour relayer les découvertes de l’un tandis que l’autre valorisait les révélations de l’autre.

      En outre, on retrouve, dans l’orientation et l’écriture journalistique des 2 journaux en ligne, un certain nombre de traits communs : un même goût pour les révélations tonitruantes qui touchent l’Etat et la présidence, un sens certain de la mise en scène de l’information pour mieux en accentuer la portée (titres et photos en très grands formats, alertes en gras et rouges sur les fils d’information..), l’utilisation d’effets de dramatisation (dans le choix des titres en particulier et dans la mise en page) ainsi qu’une propension aux révélations « feuilletonnées » dans le but de tenir le lecteur en haleine...

    • J’ai pensé à toi @reka :)
      Et à y réfléchir, aucune étude ne pourra absoudre par le chiffre une ligne éditoriale qui est le plus souvent dans le déni et la censure. Certes cette étude donne la preuve d’un dysfonctionnement, le titre de sa présentation fait peur, vraiment, accuser le journalisme militant infiltré au monde de mettre en péril la crédibilité de la presse écrite est assez osé.
      Pour appuyer ma réflexion, une étude pourrait aussi accuser le logiciel libre de mettre en péril Apple ou Microsoft parce qu’ils intègrent l’un et l’autre du code libre.

    • Je ne connais pas le parcours politique et les motivations de Denis Morineau* qui signe cet article, non plus que la ligne de france-medias.
      Mais quand je lis les solutions proposées, comité d’éthique et de surveillance de la presse écrite, intervention du ministère de la culture, proposition de contribution de psychanalystes ou le simple fait d’évoquer la sauvegarde de l’identité et l’âme d’un journal (c’est quoi ?), cela m’inquiète pour la #liberté_de_la_presse, pas vous ?

      Il en va de la restauration d’un climat de confiance entre la rédaction et les lecteurs, largement mis à mal depuis une année. Il en va également de la nécessité pour Le Monde de continuer à être considéré, en France comme à l’étranger, comme un média suffisamment indépendant et qualitatif pour témoigner des mouvements de la société sans y perdre son identité et son âme. Nous avons compilé les principales mesures, dont certaines sont dores et déjà à l’étude au Ministère de la Culture, qui peuvent contribuer à cette évolution positive...

      Il convient, pour contribuer à rétablir cette confiance perdue, de mettre en place un comité d’éthique et de surveillance de la presse écrite. Cette instance doit pouvoir regrouper les directeurs de journaux, des directeurs de rédaction mais également des journalistes et bien évidemment, et en nombre significatif, des lecteurs et lectrices. En outre, des intellectuels, des sociologues, des sémiologiques voire des psychanalystes doivent également pouvoir apporter leurs contributions et leurs regards croisés et complémentaires (au delà des convictions politiques et ou idéologiques).

      * https://www.france-medias.fr/informations/#tab-1
      Dans la présentation de l’équipe (un seul et ex journaliste qui vient de la presse régionale groupe « Le Messager ») on trouve Denis Morineau

      Denis Morineau | Directeur de la publication et auteur
      Parcours & profil

      Diplômé de Neoma Business school de Rouen et d’HEC Montréal, Denis travaille très tôt dans l’univers du web (dès 1999) autour de projets européens basés à Paris. Il se lance ensuite dans l’édition web en créant des projets et concepts numériques. A l’origine de « Sortir en ville » (réseau social de sorties) ou encore de « Psychologie.fr ». Il déploie aussi son expression créative dans l’univers de l’architecture et du design en réalisant des espaces contemporains.
      Ses univers de prédilection

      Société et politique, géo-politique, médias, Histoire, sciences humaines (sociologie et psychanalyse), économie et Culture (théâtre et cinéma en particulier).
      Pourquoi France médias ?

      "Je souhaite que France médias permette au plus grand nombre de mieux comprendre et utiliser les médias. J’aimerais également que le site devienne une référence qualitative en termes de critique, d’évaluation et de décodage des médias."

  • Gagnez des places pour « Depuis Médiapart » avec Edwy Plenel
    https://www.rue89strasbourg.com/gagnez-des-places-pour-depuis-mediapart-avec-edwy-plenel-149356

    Les cinémas Star et Rue89 Strasbourg organisent une soirée exceptionnelle autour du film documentaire « Après Médiapart, » mercredi 13 mars en présence d’Edwy Plenel, directeur et fondateur de Médiapart. (lire l’article complet : Gagnez des places pour « Depuis Médiapart » avec Edwy Plenel)

  • Actualité des médiashttps://www.acrimed.org/Actualite-des-medias-mediatisation-des-gilets

    Mediapart condamné suite à une plainte de Vincent Bolloré – La passion de Vincent Bolloré pour les poursuites-baillons ne se dément pas. Dans la plupart des cas, l’oligarque des médias Vincent Bolloré perd les procès qu’il intente à la presse. Le 8 janvier dernier, Mediapart a malgré tout été condamné pour diffamation contre Vincent Bolloré en raison d’un article de Fanny Pigeaud intitulé « Comment le groupe Bolloré a ruiné deux entrepreneurs camerounais ». Selon Le Monde, « le tribunal correctionnel de Nanterre a condamné cette spécialiste de l’Afrique à une amende de 1 500 euros avec sursis. Le journaliste Edwy Plenel, poursuivi en tant que directeur de la publication, se voit infliger une amende de 1 500 euros ferme. Le tribunal a également condamné les deux prévenus à verser solidairement 2 000 euros à chaque partie civile – Vincent Bolloré et deux de ses entreprises, Bolloré SA et SAS Bolloré Africa Logistics – en dédommagement du préjudice d’image subi. Mediapart devra en outre supprimer de son site les passages de l’article incriminés, sous peine d’astreinte

  • Edwy Plenel : voyons un peu de cohérence !

    Dans son dernier article, M.Plenel appelle à l’union des Gauches. On aurait aimé voir un Plenel aussi combatif au moment des perquisitions, lorsqu’on lui parlait de la montée d’un fascisme d’État et que la rédaction de Médiapart a hurlé encore plus fort que les "macronistes". Ensuite on va jouer au révolutionnaire sur les plateaux de TV, on lance des appels à la Gauche, MAIS QUELLE GAUCHE ?

    M.Plenel considère que le mouvement des Gilets Jaunes profitent au RN, il reprend ainsi les éléments de langage du gouvernement relayés par tous les grands médias. Il ne doit pas se souvenir du résultat des européennes 2014. C’est assez facile à comprendre, car Médiapart après avoir passé son temps à dénigrer Jean-Luc Mélenchon, ignorer le programme de France Insoumise et ainsi participer à l’élection du favori de toute la sphère médiatique , doit se trouver fort démunis d’un si piètre résultat, lui qui souhaitait éviter le chaos.

    Pour rappel M.Plenel : 134 économistes issus de 17 pays qui signent une tribune pour afficher leur soutien au candidat de la France insoumise.

    Dans leur texte, ces économistes dénoncent "les politiques de coupes dans les dépenses publiques, de démantèlement de l’État social et du droit du travail, menées sans relâche par les gouvernements précédents" et poursuivies, selon eux, par Emmanuel Macron et François Fillon. "Elles ne conduisent qu’à plonger le pays dans le cercle vicieux du chômage et de la précarité, terreau de la montée du FN", ajoutent-ils.

    Résultats Européennes 2014 :

    M.Plenel pourrait nous expliquer ce qu’il avait lu comme mesures dans le programme de Macron qui aurait été susceptibles de réduire les inégalités, réduire la précarité, éviter le démantèlement des services publics, favoriser l’aménagement du territoire, augmenter la démocratie participative, éviter une nouvelle casse du droit du travail donc de lutter contre la montée du FN.

    Il est à noter que le FN représente le fonds de commerce de nombreux journalistes, ils en ont besoin pour se la jouer gauche bien pensante, donneurs de leçons, gardien du temple, dernier rempart contre la privation de nos libertés. Mais jamais ils ne s’attaqueront aux causes réelles de la montée du FN, c’est à dire le libéralisme et l’UE. Ils préfèrent lancer des pétitions et traiter de sectaire ou d’ignare toute personne qui émettrait un avis contraire.

    Au delà de l’indignation, suscitée par cette attitude, se pose la question de « La lepénisation des esprits », et c’est précisément le rôle joué par la classe politique et les « intellectuels » dans la montée du Front national qu’il conviendrait d’expliquer ? Une tentative d’explication nous est fournie par Pierre Tevanian, Sylvie Tissot dans un ouvrage « La lepénisation des esprits », qui revient sur trente ans de dérive politique, médiatique, culturelle, qui ont abouti, à cette nouvelle présence du FN au second tour de la présidentielle. Mais M.Plenel comme une grande partie de la caste médiatique détient la vérité, il n’a par conséquent aucune responsabilité et on devrait le remercier pour son formidable travail d’information en toute indépendance et sans aucun partis pris.

    M.Plenel aurait quand même pu s’abstenir et ne pas donner des leçons de morale à des Insoumis qui se sont déplacés dans les quartiers populaires qui ont participé à la campagne de France Insoumise et qui cage d’escalier par cage d’escalier ont réussi à arracher des voix au FN. Pour la première depuis des décennies France Insoumise a fait reculer le FN.

    « Bilan d’une sidérante absence de pédagogie antifasciste : 65 % des Insoumis disent ne pas vouloir voter contre Le Pen », tweete aussitôt Edwy Plenel (2 mai). Aux yeux du fondateur de Mediapart, ces grands enfants ignares appellent une rééducation.

    Et M.Plenel qui n’a absolument rien fait dans sa cage dorée, vient ensuite nous traiter d’ignares, nous dire que nous avons besoin de pédagogie anti fasciste. Avouez que c’est un peu fort de café et totalement ridicule. Médiapart aurait éventuellement pu reconnaître son erreur mais non la rédaction continue son travail de sape et essaye avec une malhonnêteté intellectuelle incroyable de dénigrer France Insoumise lors des législatives, de critiquer la composition des listes aux européennes, l’engagement des Insoumis contre la casse du droit du travail ( Mélenchon contre les syndicats ), les comptes de campagne ( rien sur Hamon qui a claqué un pognon de dingue) et l’apothéose c’est Médiapart qui lance l’offensive lors des perquisitions qui prend la tête du bashing. Comme le souligne Jacques Sapir : Le fait qu’une certaine « gôche » ait décidé de joindre sa voix à la meute des macronistes, de Hamon à Médiapart, n’y change rien. Ou plutôt, cela confirme la déliquescence morale de ces personnages et institutions.

    Et maintenant, on pleurniche à l’union des Gauches, c’est tout simplement pathétique !

    Joyeux Noël, M.Plenel !

    https://blogs.mediapart.fr/alberteins/blog/241218/edwy-plenel-voyons-un-peu-de-coherence

  • Frappes en Syrie : les fanfaronnades de Macron démenties par Washington et la Turquie
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/14769-frappes-en-syrie-les-fanfaronnades-de-macron-dementies-par-washingt

    Le chef de guerre a des progrès à faire en diplomatie… - FRANCOIS GUILLOT / AFP / POOL

    Au cours de son interview dimanche soir, Emmanuel Macron s’est vanté d’avoir "convaincu" Donald Trump et "séparé" Russes et Turcs sur la question syrienne. Mais Ankara et Washington se sont empressé de contredire ces affirmations.

    Emmanuel Macron en aurait-il trop fait ? Au début de son interview par Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel ce dimanche 15 avril, le président de la République a livré sa version des coulisses et des conséquences des frappes aériennes ayant ciblé le programme d’armement chimique de la Syrie, se targuant d’avoir "séparé" la Turquie et la Russie ainsi que d’avoir "convaincu" Donald Trump de maintenir ses troupes sur le terrain. Deux (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

  • #Emmanuel_Macron. Un résumé en 14 minutes
    https://www.mediapart.fr/journal/france/160418/emmanuel-macron-un-resume-en-14-minutes

    © Mediapart Des frappes en Syrie aux inégalités entre les femmes et les hommes, en passant par la réforme de la SNCF, la ZAD et les hôpitaux... Au terme de la première année de son quinquennat, Emmanuel Macron a répondu dimanche 15 avril aux questions de Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel.

    #France

  • #Emmanuel_Macron. Un an, l’entretien bilan
    https://www.mediapart.fr/journal/france/160418/emmanuel-macron-un-l-entretien-bilan

    © Mediapart Des frappes en Syrie aux inégalités entre les femmes et les hommes, en passant par la réforme de la SNCF, la ZAD et les hôpitaux... Au terme de la première année de son quinquennat, Emmanuel Macron a répondu dimanche 15 avril aux questions de Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel.

    #France

  • [On a besoin de vous !] Questions pour Un Macron
    https://www.les-crises.fr/on-a-besoin-de-vous-questions-pour-un-macron

    Ce soir Emmanuel Macron sera interviewé par Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plénel. Gageons que, ayant fait venir de vrais journalistes, le niveau d’impertinence sera un peu supérieur à celui des précédents entretiens avec Pernaut et Delahousse. Mais comme on aime bien aider ici ? , nous nous permettons de leur soumettre quelques questions à poser […]

    #Géopolitique #Syrie

  • Macron sur #TF1 : effort tout de suite et réconfort demain
    https://www.mediapart.fr/journal/france/120418/macron-sur-tf1-effort-tout-de-suite-et-reconfort-demain

    Sur TF1, c’était sans doute un tour de chauffe en attendant l’entretien dimanche avec Edwy Plenel et Jean-Jacques Bourdin... #Emmanuel_Macron n’a quasiment rien apporté de nouveau dans l’échange qu’il a eu avec Jean-Pierre Pernaut. L’événement essentiel était le cadre, une classe d’école primaire. Pour le reste le président a passé en revue les dossiers du moment en répétant, une fois encore, qu’il irait « au bout des réformes ».

    #France #crise_sociale #Hôpitaux #SNCF

    • A contre-courant, #Sarajevo affiche sa solidarité

      Quelque 600 migrants parmi les 8 000 entrés dans le pays depuis le début de l’année sont actuellement en transit dans la capitale.

      La scène est devenue familière. Sur le parking de la gare de Sarajevo, ils sont environ 300 à former une longue file en cette soirée chaude de juillet. S’y garera bientôt une camionnette blanche d’où jailliront des portions des incontournables cevapcici bosniens, quelques rouleaux de viande grillée servis dans du pain rond, accompagnés d’un yaourt. Une poignée de femmes et quelques enfants se mêlent à ces jeunes hommes, venus de Syrie, d’Irak, du Pakistan ou d’Afghanistan et de passage en Bosnie sur la route vers l’Europe de l’Ouest. Environ 600 des 8 000 migrants entrés dans le pays depuis le début de l’année sont actuellement en transit dans la capitale. La majorité est bloquée dans le nord-ouest, en tentant de passer en Croatie.

      « Ici, l’accueil est différent de tous les pays par lesquels nous sommes passés. Les gens nous aident. Ils essaient de nous trouver un endroit où prendre une douche, dormir. Les flics sont corrects aussi. Ils ne nous tabassent pas », raconte un Syrien sur les routes depuis un an. Plus qu’ailleurs, dans la capitale bosnienne, les habitants tentent de redonner à ces voyageurs clandestins un peu de dignité humaine, de chaleur. « Les Sarajéviens n’ont pas oublié que certains ont été eux-mêmes des réfugiés pendant la guerre en Bosnie[1992-1995, ndlr]. Les pouvoirs publics ont mis du temps à réagir face à l’arrivée des migrants, contrairement aux habitants de Sarajevo qui ont d’emblée affiché une solidarité fantastique. Grâce à eux, une crise humanitaire a été évitée au printemps », affirme Neven Crvenkovic, porte-parole pour l’Europe du Sud-Est du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.

      En avril, 250 migrants avaient mis en place un campement de fortune, quelques dizaines de tentes, dans un parc du centre touristique de Sarajevo. L’Etat qui paraissait démuni face à cette situation inédite ne leur fournissait rien. « Dès que nous avons vu venir des familles, nous nous sommes organisés. Des gens ont proposé des chambres chez eux, ont payé des locations », raconte une bénévole de Pomozi.ba, la plus importante association humanitaire de Sarajevo. L’organisation, qui ne vit que des dons des particuliers en argent ou en nature, sert actuellement un millier de repas par jour dans la capitale bosnienne et distribue vêtements et couvertures. Lors du ramadan en mai, 700 dîners avaient été servis. Des nappes blanches avaient été disposées sur le bitume du parking de la gare de Sarajevo.

      Non loin de la gare, un petit restaurant de grillades, « le Broadway », est tenu par Mirsad Suceska. Bientôt la soixantaine, cet homme discret apporte souvent des repas aux migrants. Ses clients leur en offrent aussi. Il y a quelques semaines, ils étaient quelques-uns à camper devant son établissement. Un groupe d’habitués, des cadres qui travaillent dans le quartier, en sont restés sidérés. L’un d’eux a demandé à Mirsad de donner aux migrants toute la nourriture qui restait dans sa cuisine. « Quand je les vois, je pense aux nôtres qui sont passés par là et je prends soin de ne pas les heurter, les blesser en lançant une remarque maladroite ou un mauvais regard », explique Mirsad. Dans le reste du pays, la population réserve un accueil plus mitigé à ces voyageurs.

      http://www.liberation.fr/planete/2018/07/29/a-contre-courant-sarajevo-affiche-sa-solidarite_1669608

    • Et au contraire... la #non-hospitalité

      Le guide de l’hospitalité que n’a pas écrit #Christian_Estrosi

      En juillet 2013, le maire LR de #Nice, Christian Estrosi, envoyait à 3 500 édiles ses recommandations pour éviter la concentration de populations migrantes. Le Perou, un collectif d’urbanistes, a adressé en juillet aux mêmes communes un guide de l’hospitalité, issu de leurs expériences dans des bidonvilles.

      http://www.liberation.fr/france/2018/08/07/le-guide-de-l-hospitalite-que-n-a-pas-ecrit-christian-estrosi_1671153

      Pour télécharger le #guide du #Perou :
      http://www.romeurope.org/wp-content/uploads/2018/08/Guide_PEROU_images.pdf

    • Barcellona e Open Arms si uniscono per salvare vite umane nel Mediterraneo

      La nave #Open_Arms avrebbe dovuto lasciare il porto di Barcellona in direzione della zona SAR della Libia per continuare il suo compito umanitario di osservazione e salvataggio, ma la Capitaneria di porto, che dipende dal Ministero dello Sviluppo spagnolo, le ha negato l’autorizzazione a partire fino a quando non sarà garantito un accordo con le autorità della zona SAR del Mediterraneo per lo sbarco delle persone salvate in mare. È improbabile che ciò avvenga, vista la chiusura dei porti di Italia e Malta.

      In risposta, la sindaca di Barcellona Ada Colau ha inviato una lettera al Ministro dello Sviluppo, José Luis Ábalos, chiedendo l’immediata revoca del blocco della nave OpenArms. La sindaca esprime la preoccupazione che per ragioni amministrative il governo spagnolo non riesca a proteggere i migranti che intraprendono un viaggio molto pericoloso attraverso il Mediterraneo, in fuga dall’orrore. Esorta inoltre il Ministero ad attuare le azioni necessarie per superare il più rapidamente possibile gli ostacoli amministrativi che impediscono alla nave di lasciare il porto di Barcellona.

      Allo stesso modo, il Comune di Barcellona ha firmato un accordo di collaborazione con Open Arms per lo sviluppo del progetto della fondazione per la protezione dei migranti a rischio di naufragio e conseguente pericolo di morte imminente per le aree SAR nel Mediterraneo centrale come emergenza umanitaria. L’accordo persegue inoltre l’obiettivo di denunciare la situazione di violazione dei diritti umani nel Mediterraneo.

      Il progetto Open Arms “Protezione per presenza, soccorso umanitario e comunicazione di emergenza nel Mediterraneo” si articola in tre filoni di lavoro:

      – Protezione attraverso la presenza nella zona SAR, la visibilità come deterrente per eventuali violazioni dei diritti umani e la garanzia di protezione per le persone trovate in mare.

      – Protezione attraverso l’azione, con il salvataggio di persone in pericolo di morte in acque SAR e sbarco con garanzie di sicurezza.

      – Comunicazione di emergenza, per rendere visibile e denunciare l’attuale situazione di violazione dei diritti dei migranti nel viaggio attraverso il Mediterraneo e le sue frontiere.

      L’accordo, in vigore fino all’ottobre del 2019, finanzierà con 497.020 euro il 35,4% del progetto della ONG. Con questo contributo la città di Barcellona si riafferma come città rifugio, vista la presenza minima di ONG nel Mediterraneo centrale dalla scorsa estate a causa della chiusura dei porti italiani e maltesi e della criminalizzazione e blocco delle imbarcazioni delle ONG di soccorso umanitario.

      Il Comune di Barcellona e Open Arms concordano sul fatto che la situazione di crisi e il blackout umanitario al largo delle coste libiche richiedano un’azione di emergenza con il massimo sostegno delle istituzioni pubbliche, in particolare delle città europee, sull’esempio di questo accordo.


      https://www.pressenza.com/it/2019/01/barcellona-e-open-arms-si-uniscono-per-salvare-vite-umane-nel-mediterrane

      #Barcelone

    • Siracusa pronta ad accogliere i migranti della Sea Watch. Sindaco: «Cittadini disponibili a ospitarli nelle loro case»

      Il primo cittadino del capoluogo aretuseo, #Francesco_Italia, ha già scritto al ministro della Marina mercantile chiedendo di consentire l’attracco della nave. «Al resto, penseremo noi, la Curia e le associazioni di volontariato disposte a prestare aiuto»

      https://meridionews.it/articolo/73871/siracusa-pronta-ad-accogliere-i-migranti-della-sea-watch-sindaco-cittadi
      #Syracuse #Siracusa

    • Numéro spécial sur villes et hospitalité de la revue Plein Droit :

      À rebours des politiques migratoires impulsées par les États, des municipalités ont décidé de se montrer solidaires des migrant⋅e⋅s qui passent ou qui s’installent sur leur territoire, et de leur venir en aide, voire de les protéger contre des autorités étatiques qui ne cherchent qu’à les chasser. Villes-refuge, villes sanctuaires, villes solidaires, villes d’asile, villes rebelles, les qualificatifs sont aussi nombreux que les degrés d’hospitalité qui vont de l’affichage médiatique à une réelle politique municipale qui crée les conditions d’un accueil digne des exilé⋅e⋅s. Et quand les municipalités se montrent également hostiles à l’égard des migrant⋅e⋅s, il arrive que les citoyen⋅ne⋅s prennent le relais, faisant fi des menaces institutionnelles, de la pression policière ou du climat xénophobe, parfois pour parer à l’urgence humanitaire, parfois pour favoriser une réelle cogestion fondée sur l’autonomie. Ces expériences multiples d’hospitalité et d’activisme local montrent que l’humanité peut l’emporter sur la fermeté, n’en déplaise aux gouvernements.


      https://www.gisti.org/spip.php?article5812

    • #BD publiée par @vivre sur la commune de #Fourneaux :

      La BD reportage « Après l’arrivée » raconte une histoire d’accueil. Comment 33 réfugiés, débarquant du jour au lendemain de la jungle de Calais, s’inscrivent dans le récit d’une commune de Savoie et de ses habitants. Un dessinateur, HERJI, une journaliste, Julie Eigenmann, sont partis à leur rencontre et ont ramené dans leur valise ce reportage dessiné. L’histoire pourrait se dérouler un peu partout sur la planète, parce qu’il s’agit d’humanité, de partage et de ces rencontres qui montrent qu’un autre monde est possible.


      https://asile.ch/sommaire/ve-165-decembre-2017

    • #Convention_sur_l'accueil de #Grande-Synthe :

      Dans un contexte de sécurisation et de fermeture des frontières européennes, l’#accueil des réfugiés s’impose dans le débat public et dans nos réalités locales.

      Grande-Synthe reçoit la Convention nationale sur l’accueil et les migrations, 2 jours de débats pour réfléchir collectivement à une politique d’accueil fondée sur la solidarité et le respect des droits humains et pour questionner les pouvoirs publics. Avec la participation de nombreuses associations et ONG impliquées quotidiennement ainsi que de personnalités : Anne Hidalgo (Maire de Paris), Benjamin Stora (Historien, Professeur et Président du Musée national de l’histoire de l’immigration), Edwy Plenel (Médiapart), Eric Piolle (Maire de Grenoble), Frederic Leturque (Maire d’Arras), Pierre Laurent (Secrétaire national du PCF) mais également Benoit Hamon, Aurélien Taché (Député LREM), Eric Coquerel (Député – France Insoumise), Michel Agier (Dir. d’études à l’EHESS), Rony Brauman (co-fondateur de MSF) , Cédric Herrou, ainsi que des représentants du HCR, de la Cimade, de MDM et des associations locales…

      Autour de cette convention ouverte à tous, une programmation culturelle plurielle : expo, humour, concert, docus…

      http://convention-accueil-grande-synthe.fr

    • Des dizaines de villes inventent une politique d’accueil des migrants

      Jeudi et vendredi s’est tenue à Grande-Synthe la première #Convention_nationale_sur_l’accueil_et_les_migrations. Des élus aux associatifs, tous les acteurs de l’aide aux migrants ont jeté des ponts entre les initiatives locales, cherchant à construire un réseau des villes accueillantes.

      https://reporterre.net/Des-dizaines-de-villes-inventent-une-politique-d-accueil-des-migrants

    • Entre accueil et rejet : ce que les villes font aux migrants. Ce que les villes font aux migrants

      ce livre permet de mieux comprendre la diversité et la complexité des formes de l’accueil des migrants sur notre continent. Il nous fait saisir comment cet enjeu refaçonne les liens sociaux, les valeurs et les émotions collectives, et interroge les définitions pratiques de la citoyenneté prise dans un jeu de frontières. Dans un contexte d’anxiété identitaire qui se manifeste par la fermeture des frontières, le confinement et les expulsions, ce livre montre que la ville peut constituer un pôle de résistance et de contournement, voire de renversement des décisions de l’État central.

      Il est constitué d’enquêtes claires et approfondies menées dans plusieurs grandes villes européennes (Paris, Copenhague, Berlin, Barcelone, Istanbul…), et de témoignages d’acteurs concernés (migrants, militants, observateurs directs…).

      http://lepassagerclandestin.fr/catalogue/bibliotheque-des-frontieres/entre-accueil-et-rejet-ce-que-les-villes-font-aux-migrants.html

    • Les ciutats fan front a la necessitat urgent d’habitatge públic

      Les ciutats europees han de fer front a la necessitat urgent d’habitatge públic. Per això, molts governs municipals estan reforçant les seves polítiques amb mecanismes innovadors que permetin fer front a la crisi de l’habitatge i a l’expulsió dels veïns dels seus barris.

      L’Ajuntament de Barcelona ha presentat un projecte per construir pisos d’estada temporal de construcció ràpida, sostenible i de qualitat. La iniciativa, anomenada APROP (Allotjaments de Proximitat Provisional), oferirà una resposta urgent mentre es construeixen les promocions d’habitatge públic, que requereixen de més temps.

      Responsables del consistori barceloní van explicar ahir aquest projecte en un acte organitzat per l’Observatori DESC i el propi Ajuntament.

      La jornada, anomenada ‘Urgent: solucions innovadores en habitatge públic’, es va celebrar al Pati Manning de Barcelona i hi van participar representants de les ciutats d’Amsterdam i Munic, a banda d’entitats com la Federació d’Associacions de Veïns i Veïnes de Barcelona (FAVB), la Fundació Hàbitat 3 i l’Institut de Tecnologia de la Construcció de Catalunya (ITeC), entre d’altres.

      http://ajuntament.barcelona.cat/lescorts/ca/noticia/les-ciutats-fan-front-a-la-necessitat-urgent-dhabitatge-pzblic

      Et dans ce cadre, le projet #APROP:
      https://www.barcelona.cat/infobarcelona/en/temporary-local-housing-to-combat-gentrification-2_622017.html
      #Barcelone

    • Sanctuary in the City : #Beirut

      The world’s refugee crisis is a global responsibility that is especially discharged locally, in particular, in Lebanon, where refugees and displaced persons form a large percentage of the national population. Since the beginning of the Syrian Crisis in March 2011, Lebanon has been a refuge for many hundreds of thousands of people fleeing war. This project explores how municipalities cope with the crisis within the normative framework of human rights and corresponding obligations. It seeks to give voice to the experience of Beirut among the world’s cities claiming to apply that framework in policies, practice, services and local democratic leadership and administration.

      Through a series of workshops and other survey tools, the project captures the expressions, principles and experiences of local governance amid the refugee/displacement crisis. It seeks to channel the experience of refugees, civil society and local authorities by expressing operational principles and allows people in Beirut to identify what works and what could work better.

      One outcome of the project will be a local charter that gives voice to this community of practice among the world’s cities that are facing comparable challenges. The charter will form a basis for exchange, mutual learning and guidance for local administrations in future. The Beirut charter is seen as one tangible way to give credit to the people of Beirut for their role in assuming a local responsibility that the wider world shares.

      http://hic-mena.org/spage.php?id=qG8=

      Ici pour télécharger la charte de la ville de Beirut :
      http://www.hlrn.org/img/documents/Beirut_Charter_to_share_EN.pdf
      #ville-refuge

    • Migrants’ (Denied) Right to the City

      The history of cities in the Indian sub-continent goes as far as the middle of the third millennium BC with the emergence of cities like Harappa and Mohenjo Daro in the Indus valley (Champakalakshmi 2006:8). During different phases of Indian history, many new cities have emerged and many have declined, shaping the history of India (Ramachandran 1995). The dynamics of city growth shows that migration has been a very important component as cities were centres of trade, manufacturing and services. These functions could not have been sustained without migration and migrant labour. People migrate to cities not only for work, but also on account of business, education, marriages, natural disasters and conflicts etc. As cities have evolved through various migrations over a long period of time, they are characterized by diversity in terms of ethnic and religious identities, occupations, language, culture, food habits and so on. In fact heterogeneity is the hallmark of cities and innovations -in which migrants have played a very significant role -are central to their existence. Migration, especially internal migration, contributes significantly to the growth of Indian cities. The Indian Constitution guarantees freedom of movement and freedom to settle within the territory of India as a fundamental right of all citizens (Article 19). Yet migrants face several barriers in terms of access to civic amenities, housing and employment, as well as restrictions on their political and cultural rights because of linguistic and cultural differences. These discriminations are articulated in various parts of India in the theory of ’sons of the soil’, which evokes anti migrant sentiments (Weiner 1978, Hansen 2001). Migrants are all the more vulnerable to discrimination and exploitation as many of them are poor, illiterate and live in slums and hazardous locations prone to disaster and natural calamities. As such, the condition of migrants in cities needs to be addressed squarely in urban policies and programmes.

      https://www.researchgate.net/publication/234169322_Migrants'_Denied_Right_to_the_City

    • Mobile Commons, Migrant Digitalities and the Right to the City

      This book examines the relationship between urban migrant movements, struggles and digitality which transforms public space and generates mobile commons. The authors explore heterogeneous digital forms in the context migration, border-crossing and transnational activism, displaying commonality patterns and inter-dependence.



      https://www.palgrave.com/us/book/9781137412317
      #livre

    • Ce qu’ils font est juste : ils mettent la solidarité et l’hospitalité à l’honneur

      L’étranger est par essence louche, suspect, imprévisible, retors, de taille à commettre des avanies, même s’il survit dans le plus profond dénuement, s’il souffre de la faim, du froid, qu’il n’a pas de toit pour se protéger. L’étranger, homme, femme ou enfant, représente toujours un danger, qu’il faut combattre à tout prix.

      La loi dispose que « toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irrégulier d’un étranger en France » encourt jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende.

      Cette sanction pénale est réservée aux « aidants » désintéressés, animés par le seul élan d’humanité et de dignité vis-à-vis d’eux-mêmes et de ceux voués à tout juste subsister. Ils ont choisi, en connaissance de cause, de commettre ce qu’on appelle le « délit de solidarité » ou « d’hospitalité ». Des expressions devenues familières, dans leur obscénité, depuis qu’on a vu traduits devant les tribunaux des « désobéissants », paysans, professeurs, élus municipaux, citoyens bienfaisants coupables d’avoir, sans contrepartie d’aucune sorte, secouru, protégé, rendu service à des hommes, femmes et enfants qui n’avaient pas l’autorisation de fouler la terre française.

      Les élections présidentielle et législatives en France ont fourni l’occasion d’une chasse aux désobéissants, comme si la majorité des candidats s’étaient accordés pour rassurer l’opinion en la sommant de collaborer : la France ne laissera pas entrer chez elle des hordes de réfugiés, de migrants si menaçants. Chaque jour a apporté son nouveau délinquant, lequel n’a pas désarmé, il est entré en résistance. Il offre le gîte, le couvert, la circulation à des exilés miséreux, il est capturé par des policiers, punit par des magistrats… et il recommence, parce que l’hospitalité et la solidarité ne sont pas une faveur mais un droit, un devoir et qu’il aime accomplir ce devoir-là.

      Des écrivains ont accepté avec enthousiasme d’écrire, à leur guise, dans une nouvelle, fiction ou rêverie, leur respect pour ces gens de bien, et leur inquiétude de voir agiter les spectres de graves menaces incarnés par des êtres humains réduits à peu de choses. Pas seulement : c’est aussi vers l’Autre que va leur curiosité, l’Autre qui gagne toujours à être connu et non chassé.

      http://www.donquichotte-editions.com/donquichotte-editions/Argu.php?ID=147

  • L’athéisme, ce tabou du monde musulman

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/12/20/l-atheisme-ce-tabou-du-monde-musulman_5232132_3232.html

    Du Maghreb au Pakistan, en passant par l’Arabie saoudite, les athées sont de plus en plus nombreux. Enquête sur cet athéisme qui dérange et effraie le monde musulman.

    Bahous aimerait bien ne plus entendre parler de l’islam. Et même ne plus en parler du tout. Mais quoi qu’il fasse, quoi qu’il dise, cet homme de 33 ans, vendeur à Voiron (Isère), y est toujours ramené.

    Son athéisme intrigue, ou dérange, c’est selon. Lorsque l’on est issu, comme lui, d’une famille et d’une culture musulmanes, le fait de ne pas croire en Dieu – et, surtout, de le dire – ouvre la voie à une vie d’incompréhensions, de renoncements, de ruptures. « Je subis un double regard, explique Bahous. Pour les gens, de par mon apparence, mon nom, la couleur de ma peau, je suis de facto musulman. On ne peut pas concevoir que je sois juste Français. Mais, pour ma famille, je suis le vilain petit canard. Ils me considèrent comme un “francisé” : être athée, c’est trahir ses origines, comme si être musulman était une origine. Du coup, je me sens obligé de toujours me justifier, sur tous les fronts. »

    Bahous avait écrit au Monde en février, en répondant à un appel à témoignages sur les musulmans ayant perdu la foi. Quand nous l’avons à nouveau sollicité, en novembre, rien n’avait changé pour lui : il avait toujours le sentiment de vivre dans cet « étrange entre-deux », où il se sent contraint de préciser sans cesse qu’il n’est « ni islamophobe ni islamophile ».

    Le comble pour un athée : « Après les attentats, on m’a demandé de me désolidariser… » Sa famille, elle, en particulier son frère aîné, n’a jamais accepté son renoncement à l’islam. Depuis, les deux hommes ne se fréquentent plus. Bahous peut cependant s’estimer chanceux : sa mère, auprès de laquelle il s’est ouvert de ses doutes sur l’existence de Dieu dès l’adolescence, n’approuve pas ce choix mais le tolère.

    « Dans certaines familles, annoncer son athéisme peut être encore plus compliqué qu’annoncer son homosexualité », affirme le sociologue Houssame Bentabet, qui travaille depuis 2014 sur une thèse consacrée au reniement de la foi chez les musulmans de France. Un sujet jamais étudié de manière systématique, et dont on sait finalement encore peu de chose, tant ces athées savent se faire discrets, dans un contexte où, en France tout du moins, le conflit entre « islamo-gauchistes », considérés comme trop tolérants envers l’islam politique, et « islamophobes », accusés de « faire la guerre aux musulmans », monopolise les débats.

    Persécutions, agressions et assassinats

    La discrétion s’impose encore davantage dans les pays à majorité musulmane, où ce renoncement, s’il est public, suscite des réactions beaucoup plus violentes : brimades, persécutions, agressions, voire assassinats. L’athéisme n’y est tout simplement pas concevable.

    Même s’il n’existe pas, en arabe, de mot spécifique pour dire l’athéisme (les termes utilisés – mulhid, murtad ou kafir – évoquent davantage l’hérésie ou l’apostasie et ont une connotation péjorative), l’athée est parfois vu comme plus dangereux, encore, que le terroriste islamiste.

    « Si vous êtes Libanais, vous pouvez appartenir, dans la loi, à dix-huit communautés différentes. Si vous êtes Egyptien, vous pouvez être musulman, chrétien ou juif, précise l’historien des religions Dominique Avon. Le droit est appliqué à des groupes, et pas à des individus ; il est d’abord communautaire. Or un athée n’entre dans aucune catégorie prévue dans le droit musulman. Sinon celle de l’apostasie. »

    Ce phénomène n’est pas nouveau dans le monde islamique. « Il y a toujours eu des intellectuels, des écrivains, des universitaires qui ont pu dire ponctuellement qu’ils ne croyaient pas en Dieu », poursuit Dominique Avon. Ainsi, l’écrivain égyptien Ismaïl Adham (1911-1940) fit scandale au début des années 1930 en mettant en doute l’authenticité des hadiths (paroles attribuées au prophète Mahomet) et en publiant Pourquoi je suis athée.

    Citons aussi l’écrivain saoudien Abdullah Al-Qasimi (1907-1996), qui nia l’existence de Dieu et survécut à deux tentatives d’assassinat. Plus récemment, Salman Rushdie ou Taslima Nasreen ont été persécutés à la suite de leurs écrits jugés blasphématoires. « Mais ce qui est nouveau, poursuit l’historien, ce sont que des jeunes qui ne sont pas forcément passés par l’université déclarent publiquement, par le biais des réseaux sociaux, qu’ils sont athées. »

    Avec l’avènement d’Internet, le phénomène prend de plus en plus d’ampleur. Mais en rendant ainsi public leur renoncement à l’islam, ces athées s’exposent à de grands risques. Waleed Al-Husseini avait 21 ans en 2010 lorsqu’il a été arrêté dans sa ville natale de Qalqilya, en Cisjordanie. Son seul crime : se déclarer athée sur son blog au lieu de garder ce secret pour lui. Un « affront à l’encontre du sentiment religieux », selon un tribunal palestinien. Après dix mois d’emprisonnement, pendant lesquels il raconte avoir été torturé, il a finalement pu partir à Paris, où il a obtenu le statut de réfugié et où il a fondé la branche française du Conseil des ex-musulmans, en 2013.

    « Pas de faute plus grave »

    Pourquoi se définir comme « ex-musulman », alors que l’idée est précisément de se démarquer de la religion ? « Une fois qu’on arrêtera de vouloir me tuer, je pourrai cesser de me définir ainsi, explique Maryam Namazie. Je ne veux plus rien avoir à faire avec l’islam. Mais, aujourd’hui, force est de constater qu’il envahit encore ma vie. » Installée à Londres depuis 1979, cette Iranienne dérange par sa verve et son discours sans concession contre l’islam politique. En 2007, elle a eu l’idée de fédérer ceux qui, comme elle, ont renoncé à l’islam, au sein d’une association, le Conseil des ex-musulmans de Grande-Bretagne.

    Depuis 2014, elle a organisé quatre conférences à Londres sur la liberté de conscience et d’expression. La dernière, les 22 et 23 juillet, était d’une ampleur inégalée : quelque 70 participants venus de trente pays se sont retrouvés dans une luxueuse salle de conférence de Covent Garden – un lieu tenu secret jusqu’au dernier moment par peur des agressions.

    Tour à tour, des athées du Maroc, du Liban, de Turquie, de Jordanie, du Pakistan… ont raconté à la tribune leur vécu fait de brimades, de persécutions et, souvent, d’exil, clamé leur absence de foi, défendu la laïcité, débattu et blasphémé sans crainte de représailles. « C’était le plus grand rassemblement d’ex-musulmans dans l’histoire », se félicite Maryam Namazie.

    Combien sont-ils, ces athées condamnés à se cacher pour ne pas être persécutés ? Difficile d’établir un chiffre. Mais, d’après un sondage international WIN/Gallup sur la religiosité et l’athéisme datant de 2012, 5 % des personnes interrogées en Arabie saoudite se déclaraient athées. La même proportion… qu’aux Etats-Unis ! Dans le monde arabe en général, 77 % des sondés se sont dits « religieux », 18 % « non religieux » et 2 % « athées », contre respectivement 84 %, 13 % et 2 % en Amérique latine, région majoritairement catholique.

    « Les autorités égyptiennes, elles, donnent des chiffres approchant de zéro ; mais si c’est le cas, on se demande bien pourquoi l’athéisme effraye autant la plus haute autorité religieuse du pays, l’université Al-Ahzar, dont un des oulémas a dit qu’il n’y a pas de faute plus grave que d’être athée », souligne l’historien Dominique Avon.

    « C’était asphyxiant »

    Selon le Rapport sur la liberté de conscience publié par l’Union internationale humaniste et éthique, une organisation fondée en 1952 à Amsterdam (Pays-Bas), l’athéisme, considéré comme un blasphème, une offense à la religion ou un trouble à l’ordre public, est pénalisé dans une trentaine de pays musulmans.

    Dans quatorze d’entre eux, comme l’Afghanistan, l’Iran, le Pakistan, le Qatar, l’Arabie saoudite ou encore le Yémen, la peine encourue est la mort, même si la plupart des pays ont renoncé à l’appliquer. Toutefois, la répression se poursuit. Un des cas les plus médiatisés a été celui du blogueur saoudien Raïf Badaoui, condamné en 2013 à mille coups de fouet et dix ans de prison. Malgré une mobilisation internationale demandant sa libération, il croupit toujours dans une cellule pour avoir osé critiquer l’islam.

    S’ils ne sont pas condamnés par les autorités, les ex-musulmans le sont par leurs proches. Imad Iddine Habib peut en témoigner. Ce Marocain de 27 ans, placé dans une école coranique à l’âge de 5 ans, a su très vite qu’il ne croyait pas en Dieu : « Je ne voulais plus aller à la mosquée ; c’était asphyxiant, je trouvais ça stupide. Or, pendant sept ans, c’est tout ce qu’on m’a fait étudier : la religion. A 13 ans, j’ai dit à ma famille que je ne croyais pas en Dieu. Elle m’a renié et je suis parti. » Pendant des années, il a vécu à la merci de « toute une économie qui, au Maroc, profite des enfants des rues », raconte-t-il sobrement.

    Aujourd’hui, Imad est réfugié à Londres. Il a participé à trois des quatre conférences organisées par Maryam Namazie. Il évoque son parcours d’une voix douce ; de longues dreadlocks entourent un visage poupon. Son histoire est pourtant aussi aride que le Sahara occidental dont il est originaire : « Mon propre père, soutenu par des avocats islamistes, a porté plainte contre moi quand j’ai créé le Conseil des ex-musulmans du Maroc. Alors, j’ai fui. »

    Blogs, forums et réseaux sociaux

    Mohamed Alkhadra, un Jordanien de 25 ans qui, adolescent, se disait salafiste et rêvait de « rétablir le califat », a, lui, décidé de cacher son athéisme à sa famille. « Elle serait détruite si elle l’apprenait. Mais ils n’ont pas accès à Internet, donc ils ne sauront pas », se rassure-t-il, alors qu’il attend de prendre la parole à la conférence de Londres. Pour lui, comme pour beaucoup d’autres, le changement est venu de la consultation du Web. « C’était une révélation d’apprendre que je pouvais quitter l’islam. Je ne savais même pas que c’était possible », s’amuse le Marocain Imad Iddine Habib.

    « Internet a permis de mettre les athées du monde musulman en connexion, de leur faire prendre conscience qu’ils ne sont pas seuls, qu’il ne s’agit pas forcément de blasphème que de douter, de se poser des questions », considère le sociologue Houssame Bentabet.

    Blogs, forums, réseaux sociaux… Les témoignages foisonnent, l’athéisme devient militant – et global. En novembre 2015, le Conseil des ex-musulmans de Grande-Bretagne a lancé une campagne sur Twitter avec le mot-clé #ExMuslimBecause (« ex-musulman parce que »). En à peine vingt-quatre heures, 120 000 personnes de 65 pays ont publiquement expliqué pourquoi elles avaient quitté l’islam.

    La réaction des autorités, mais également des islamistes, ne s’est pas fait attendre. Certains prédicateurs n’hésitent pas à appeler à tuer les apostats. Au Bangladesh, ils ont été entendus : au moins six blogueurs et un éditeur ont été assassinés depuis 2015 en raison de leur athéisme. « Grâce à Internet, aux réseaux sociaux, consultables sur les téléphones mobiles, il y a de plus en plus de groupes de militants athées ou défendant la laïcité et la liberté de conscience », assure l’éditeur Ahmedur Rashid Chowdhury, lui-même brutalement attaqué en octobre 2015, et réfugié en Norvège, d’où il répond au téléphone aux questions du Monde. Fondateur du magazine Shuddhashar, il a édité de nombreux blogueurs athées.

    Toujours dans la peur

    Aucun pays à majorité musulmane n’est épargné par le phénomène. En Turquie, pays pourtant autrefois laïc, la situation s’est beaucoup dégradée depuis l’arrivée au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan, et en particulier depuis la tentative de coup d’Etat du 15 juillet 2016 : agressions contre des femmes à cause de leur tenue vestimentaire ou contre des personnes ne respectant pas le ramadan, remaniement des programmes scolaires pour y remplacer la théorie de l’évolution de Darwin ou les principes d’Atatürk par des cours de religion et le récit du putsch raté.

    Même la Tunisie, qui fait pourtant figure d’exception dans le monde musulman, est concernée. Des mouvements de « dé-jeûneurs », qui refusent ostensiblement de respecter le ramadan, s’y sont développés, ainsi qu’au Maroc et en Algérie. Mais toujours dans la peur. « On a quand même du mal à dire qu’on est athée en Tunisie aujourd’hui, regrette la réalisatrice Nadia El Fani. J’ai été considérée comme terroriste simplement parce que dans mon film, Ni Allah ni maître, je défendais la laïcité. »

    Dénoncée par trois avocats proches du parti islamiste Ennahda, elle a été accusée en 2011 d’incitation à la haine de la religion et à… l’extrémisme religieux. Menacée de mort, elle s’est installée en France et n’a pu retourner en Tunisie pendant cinq ans, jusqu’au 4 novembre, à l’invitation des Journées cinématographiques de Carthage, pendant lesquelles son film Même pas mal a été projeté. Car, en juin, l’affaire a finalement été classée sans suite. « Les choses bougent », reconnaît-elle. Le 25 octobre, une organisation mentionnant explicitement l’athéisme dans ses statuts, l’Association des libres-penseurs, a été reconnue par les autorités tunisiennes. Une première dans le monde arabo-musulman.

    Les auteurs de violences rarement inquiétés

    D’autres signes témoignent d’un changement en cours dans les sociétés musulmanes. « Au Maroc, en 2016, six membres du Haut Conseil des oulémas, qui avaient pourtant signé quatre ans plus tôt une fatwa dans le sens contraire, ont écrit qu’il n’était plus possible, dans le contexte actuel, d’appliquer la peine de mort aux apostats », souligne Dominique Avon. Cette évolution laisse pourtant de marbre le Marocain Imad Iddine Habib : « Un peu facho, ça reste toujours facho. »

    Quoi qu’il en soit, les auteurs de violences à l’encontre des ex-musulmans sont rarement inquiétés par les autorités. Au Bangladesh, le gouvernement nie que des groupes islamistes inspirés de l’étranger soient actifs dans le pays, et les enquêtes tardent à aboutir, comme en témoigne Rafida Bonya Ahmed. En février 2015, cette Bangladaise marchait dans les rues de Dacca, la capitale, avec son mari, le blogueur Avijit Roy (édité par Ahmedur Rashid Chowdhury), lorsqu’ils ont été agressés à coups de machette. Elle a été gravement blessée. Lui n’y a pas survécu.

    Invitée à la conférence de Londres, cette petite femme déterminée, qui garde des séquelles visibles de son agression, raconte son calvaire d’une voix posée. « Dans certains cas, il y a eu quelques arrestations, mais peu d’assassins ont été jugés, explique-t-elle. En février 2016, les autorités ont dit avoir arrêté notre principal agresseur, mais quelques mois plus tard, alors qu’il était censé être sous surveillance, il a été tué dans une fusillade. » Depuis les Etats-Unis, Rafida Bonya Ahmed vient en aide aux blogueurs et aux écrivains athées persécutés dans son pays. « Après ce qui m’est arrivé, je pourrais être pessimiste et pleine de haine, ajoute-t-elle. Mais je ne le suis pas. Il faut continuer à nous battre pour les droits des athées. »

    Exil en Europe

    Selon les intérêts politiques du moment, les autorités répriment les expressions d’athéisme ou, au contraire, ferment les yeux et laissent faire, parfois sous la pression des pays occidentaux. Pour Rafida Bonya Ahmed, il ne fait aucun doute que le gouvernement bangladais veut s’assurer le vote des islamistes.

    « C’est clairement politique », abonde le sociologue Houssame Bentabet. Comme le pardon accordé par le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, alors qu’il effectuait une visite en Allemagne, au chroniqueur de télévision Islam Behery, condamné à un an de prison à la demande de l’université Al-Azhar parce qu’il critiquait certains textes de l’islam. Selon Houssame Bentabet, « cette grâce avait pour but de laisser croire que l’Egypte est du côté des libres-penseurs ». Et si l’Autorité palestinienne a été si intraitable avec Waleed Al-Husseini, dont l’influence de blogueur était pourtant négligeable, c’est certainement qu’elle se devait, à l’époque, de contrer les islamistes du Hamas.

    Alors, beaucoup choisissent l’exil. En Europe, ils se retrouvent dans une situation qu’ils n’auraient jamais imaginée en partant. Persécutés dans le monde arabo-musulman par les islamistes et les autorités, ceux qui ont renoncé à l’islam sont, en Occident, classés dans la catégorie des « islamophobes ».

    Pour les ex-musulmans, dont les positions ne sont pas monolithiques et qui sont traversés par les mêmes débats que le reste de la société – sur le port du voile ou le burkini, par exemple –, la critique de l’islam est aussi nécessaire que l’a été celle du catholicisme au moment de la séparation de l’Eglise et de l’Etat en France, au début du XXe siècle. Mais les déclarations et prises de position à l’emporte-pièce de certains n’aident pas à pacifier le débat.

    Lorsque l’écrivain indien Ibn Warraq soutient que le problème n’est pas simplement l’intégrisme musulman, mais l’islam lui-même, le discours choque. Mais, se défendent-ils, il faut être radical pour critiquer l’islam. « Je dis : “Allons-y, rentrons-leur dedans !” Oui, on a le droit de hurler qu’on est athée, de trouver que les religions, toutes les religions, c’est stupide », s’enflamme la réalisatrice tunisienne Nadia El Fani, qui ajoute : « On n’a jamais vu un athée tuer un religieux. »

    Désenchantement face à l’« islamo-gauchisme »

    Pris dans un discours anti-islam souvent virulent, les ex-musulmans courent le risque de se faire récupérer. Ce que ses détracteurs appellent l’« islamo-gauchisme » – incarné dans le débat français actuel par le site Mediapart et son directeur, Edwy Plenel –, en condamnant toute critique de l’islam, laisse ces athées, souvent jeunes et sans grande expérience du militantisme, à la merci des véritables islamophobes.

    « L’ex-musulman a besoin de confirmer son choix, en permanence, analyse Houssame Bentabet. Il a ce besoin de cohabiter avec ce passé de musulman, de dire : “C’est ce que je ne veux plus être.” Et, dans cette reconstruction, il se peut qu’il y ait certaines récupérations, car il y a plus de chances d’être récupéré quand on doit refaire sa vie à 22 ou 23 ans. »

    C’est, très exactement, ce qu’a vécu Waleed Al-Husseini à son arrivée en France, après avoir passé dix mois dans les geôles palestiniennes. « Pour lui, cette torture, c’est l’islam, souligne Houssame Bentabet. C’est l’islam qui l’a empêché d’être libre dans sa pensée. »

    Le jeune homme, qui ne mâche pas ses mots, n’hésite donc pas à qualifier l’islam de « religion de terreur ». Immédiatement relayé par le site islamophobe Riposte laïque, Waleed Al-Husseini, qui a écrit dans Une trahison française (Ring, 300 pages, 18 euros) son désenchantement face à la frilosité d’une certaine gauche vis-à-vis de l’islamisme, ne se défend pas de cette proximité. « Ce sont les seuls à me soutenir ! », se justifie-t-il, plein d’amertume.

    « Les ex-musulmans tiennent sur l’islam un discours que d’autres n’osent pas tenir par peur d’être politiquement incorrects. Quelle hypocrisie !, s’emporte l’écrivain indien Ibn Warraq, signataire, aux côtés de l’essayiste française Caroline Fourest, de Maryam Namazie, de Taslima Nasreen ou encore de Salman Rushdie, du « Manifeste des douze », un appel à la lutte contre l’islamisme publié par Charlie Hebdo le 1er mars 2006. Les gens ont vite oublié ce qu’est “être Charlie” : c’est avoir le droit de critiquer l’islam, et même de s’en moquer. »

    Récupération par l’extrême droite

    Au cours de la conférence de Londres, il n’y a pas eu de mots assez durs contre cette gauche qui, selon bien des intervenants, laisse la critique de l’islam aux xénophobes, ce qui lui vaut d’être perçue par certains comme lâche, voire traître et irresponsable.

    Des victimes d’agressions ou de tentatives d’assassinat de la part des islamistes ne comprennent pas d’être assimilés à l’extrême droite. « Quelles sont vos priorités ? Pendant que nous mourons, vous parlez d’islamophobie ! », tempêtait alors à la tribune le jeune Jordanien Mohamed Alkhadra, applaudi à tout rompre.

    L’extrême droite, elle, ne s’embarrasse pas de précautions. Le Turc Cemal Knudsen Yucel raconte comment, après avoir fondé le Conseil des ex-musulmans de Norvège, où il réside depuis 2005, aucune personnalité politique ne l’a contacté. A part, bien sûr, l’extrême droite, qui a su adapter son discours et n’attaque plus frontalement les immigrés, mais s’en prend à l’islam – une stratégie également à l’œuvre en France, au Front national.

    Cemal n’y voit que du feu : « L’extrême droite n’est plus raciste en Norvège, assure-t-il, plein de candeur. Même le blogueur Fjordman, celui qui a inspiré Anders Behring Breivik [le terroriste néonazi responsable des attentats à Oslo et sur l’île d’Utoya, qui avaient fait 77 morts en juillet 2011], a changé. Il nous soutient, nous, les immigrés, il ne peut donc pas être raciste ! » Même discours chez Waleed Al-Husseini, qui nie partager les idées de l’extrême droite. « Les racistes, de toute façon, n’aiment pas les Arabes comme moi, dit-il. Si j’étais en Arabie saoudite, j’aurais une fatwa contre moi. Ici, dans le monde moderne, on me traite juste d’islamophobe. »

    Si les plus jeunes se laissent berner, leurs aînés ne cautionnent pas ces dangereux rapprochements. « On ne peut pas se compromettre avec Riposte laïque, martèle Nadia El Fani. Mais critiquer l’islam, exiger la laïcité comme nous le faisons, ce n’est pas être islamophobe. En revanche, ne pas prendre en considération la possibilité de la modernité dans les pays musulmans, ça, c’est du vrai racisme antimusulman. »

    La laïcité, celle dont jouissent la plupart des pays occidentaux, voilà, au final, le seul combat de ces militants pour l’instant inaudibles.

  • Le #Premier_ministre #Edouard_Philippe face à la rédaction
    https://www.mediapart.fr/journal/france/221117/le-premier-ministre-edouard-philippe-face-la-redaction

    Vidéo dans l’article Édouard Philippe a été nommé premier ministre le 15 mai 2017. Durant 2h30, mercredi 22 novembre 2017, la rédaction de Mediapart l’a interrogé sur les politiques engagées, les violences sexuelles, la politique d’accueil des migrants, la lutte contre l’optimisation fiscale, les priorités du budget 2018 et les réformes sociales... Un débat animé par Edwy Plenel et Ellen Salvi

    #France #Economie #Emmanuel_Macron #en_direct_de_Mediapart

  • À propos de la une de « Charlie Hebdo » | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/la-sdj-de-mediapart/blog/071117/propos-de-la-une-de-charlie-hebdo

    La liberté de la presse et la liberté d’expression par les caricatures ne sont pas négociables. Cette liberté nous engage, journalistes et caricaturistes. Elle ne nous donne pas licence pour désinformer et calomnier.

    Derrière la une satirique publiée par Charlie Hebdo ce mercredi 8 novembre, il y a une accusation contre Mediapart et, plus personnellement, contre son directeur de publication, Edwy Plenel : celle d’avoir couvert des viols. C’est une caricature. Charlie Hebdo a le droit de la publier. Mais ce qu’elle affirme est faux et infamant. Mediapart a longuement enquêté sur Ramadan, et publié une série d’articles à son sujet en avril 2016. Lors de ce travail au long cours, la rédaction n’a jamais eu connaissance de la moindre accusation de harcèlement, d’agression sexuelle, ni de viol. Si cela avait été le cas, nous aurions bien sûr enquêté à leur sujet.

    Ré-écrire l’histoire... Et tous ceux qui ont connu Weinstein avant... jusqu’à lui donner la Légion d’Honneur. Y avait-il quelque chose dans Charlie sur les viols avant ? Cette affaire est honteuse. Je ne lirais plus jamais le journal d’extrême droite qui a pris la suite du Charlie Hebdo de Cavanna et Fournier, et Cabu, et compagnie.

    #Médias #Confusionnisme #Calomnie

  • Sur la route des Alpes (1/2) : à Briançon, des montagnards solidaires des migrants

    Depuis le blocage de la vallée de la Roya, ils sont de plus en plus nombreux à emprunter la route des #Alpes. Dans le Briançonnais, plus de 1 000 migrants ont été accueillis par des bénévoles depuis fin juillet 2017. Devant l’absence de réaction des pouvoirs publics, les habitants s’inquiètent des drames que risque de provoquer l’hiver. Et s’organisent, comme avant eux ceux de la vallée de la Roya, pour accueillir au mieux les arrivants, majoritairement africains.

    Un appel dans la nuit. Il est 22 heures, les étoiles brillent dans l’air froid du ciel de Briançon (Hautes-Alpes). Sylvie*, une bénévole, regarde fixement son portable sans décrocher. « Je me sens mal, c’est un numéro italien », dit-elle. La jeune femme finit par rappeler. Ce sont deux migrants mineurs qui se sont perdus dans la montagne en tentant de passer la frontière franco-italienne. Ils n’ont pas mangé depuis plusieurs jours, se disent épuisés et le plus jeune ne peut plus marcher. En cette mi-octobre 2017, la température doit flirter avec le zéro là-haut au col de l’Échelle (1 746 mètres), la route des migrants venant d’Italie.

    Sylvie sait qu’elle ne peut pas légalement aller les chercher en voiture, même s’ils sont déjà passés côté français. La semaine précédente, deux militants ont été retenus 48 heures en garde à vue au poste de la police aux frontières (PAF) de Montgenèvre pour avoir fait monter dans leur voiture trois étrangers en situation irrégulière dans la vallée de la Clarée. Selon le procureur de la République de Gap, Raphaël Balland, l’enquête les concernant se poursuit « dans l’objectif de savoir si les actes reprochés à ces deux personnes peuvent bénéficier ou pas de l’immunité humanitaire ». Lors d’une manifestation organisée au col de l’Échelle le 23 septembre, les gendarmes avaient contrôlé les véhicules et leurs occupants un par un. Depuis, les militants pensent être fichés.

    « De toute façon, quand on arrive, ils ont trop peur et se cachent », dit Sylvie. La jeune bénévole finit par trouver une maison amie pour les héberger à Névache, première étape française dans les Alpes. Mais le portable des deux jeunes ne répond plus. Ils n’ont sans doute plus de réseau.

    Depuis fin juillet 2017, plus d’un millier de migrants, majoritairement mineurs et originaires de pays d’Afrique de l’Ouest, ont été accueillis par un réseau de bénévoles à Briançon. Depuis le blocage de la vallée de la Roya, ils sont de plus en plus nombreux à emprunter la route des Alpes. Débarquant en Sicile, ces jeunes hommes – les femmes sont rares – remontent l’Italie en train par Milan et Turin jusqu’à Bardonecchia, la petite station de sports d’hiver frontalière. Il faut ensuite gravir la pente escarpée montant au col de l’Échelle, en évitant la route surveillée par les gendarmes et militaires français.

    Dans la vallée de la Clarée, en montant au col, on croise deux jeeps de l’armée, ainsi que des réservistes de la gendarmerie qui contrôlent chaque véhicule. Selon le procureur de Gap, une quinzaine de passeurs ont été interpellés depuis le début de l’année à la frontière. La plupart ont été condamnés en comparution immédiate à un minimum de six mois d’emprisonnement, avec mandat de dépôt.

    De nuit, sans lumière, ni plan, le trajet s’avère dangereux. Dans la nuit du 19 août 2017, deux Guinéens ont chuté dans un ravin en s’enfuyant à la vue des gendarmes cachés dans un tunnel. Secouru par les CRS de montagne, l’un des migrants, gravement blessé, est toujours hospitalisé à Grenoble. Selon le procureur Raphaël Balland, l’homme, entendu sur son lit d’hôpital le 3 octobre par les gendarmes, serait désormais « hors de danger ». L’enquête sur les circonstances de cette chute, confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Marseille, conjointement avec la brigade des recherches de Briançon, a été classée sans suite pour « absence d’infraction » le 13 octobre (lire son communiqué de presse sous l’onglet Prolonger). Mais pour Michel Rousseau, de l’association Tous migrants, « la politique de l’État est illégale et criminogène ». « Peu importe que les gendarmes leur aient couru après ou pas, dit le retraité briançonnais. Par leur simple présence à un endroit aussi dangereux, ils les incitent à prendre plus de risques. »

    Dans leur appartement, l’ancien syndicaliste mécanicien et sa femme hébergent depuis des mois plusieurs migrants, dont Mussah, 16 ans, le rescapé. Plus chanceux que son compagnon de route, il s’en est tiré avec de multiples contusions et de forts maux de tête. Sous son bonnet rouge, le jeune homme montre les cicatrices de sa chute. Un camarade de Côte d’Ivoire assure la traduction de sa langue natale, le malinké, en français.

    « Nous sommes partis vers 23 heures de la gare de Bardonecchia. Nous étions trois, raconte Mussah. Nous ne connaissions pas la route. Nous avons vu des lumières de voitures. Nous avons pris la rivière et nous sommes cachés dans la brousse pendant deux jours. Nous avions des biscuits et de l’eau. Puis nous avons monté les montagnes la nuit. » Il pleure en poursuivant son récit. « Dans un tunnel, nous avons vu des gendarmes. Il n’y avait pas de lumière. Nous ne nous y attendions pas. Je me suis échappé, et je suis tombé. Après, je ne me souviens plus. » « Quand ils sont entrés dans le tunnel, les gendarmes ont allumé leurs lampes torches. Ça les a éblouis et paniqués », complète Michel Rousseau. Sans l’accueil des bénévoles, Mussah se serait retrouvé à la rue à sa sortie de l’hôpital, le département des Hautes-Alpes, chargé de la protection des mineurs non accompagnés, l’ayant décrété majeur.

    « Dans notre immeuble maintenant tout le monde est complice, car ce ne sont plus des migrants anonymes, sur lesquels on peut plaquer une propagande raciste, mais des personnes », dit en souriant Michel Rousseau. Il en est persuadé : « Le droit, pour qu’il s’incarne, il faut le faire vivre. L’hospitalité, ce n’est pas mettre des gens dans des camps. »

    À la gare de Bardonecchia, le lendemain, on tombe sur les deux jeunes Guinéens qui se sont perdus la veille et ont appelé Éva. Allongés sur le sol près du radiateur, ils essaient de se réchauffer. « Des militaires nous ont arrêtés à 1 heure du matin et transférés à la police, puis les policiers nous ont ramenés à la frontière et nous avons marché jusqu’à la gare, qui était fermée », explique Amadou, 17 ans, qui dit être malade. Son camarade sort un refus d’entrée délivré la nuit même par un policier, qui n’a pas réagi à sa date de naissance (en mars 2003, ce qui en fait un mineur, et ce qui, selon la loi française et les conventions internationales, oblige l’État à le protéger).

    Amadou veut rejoindre son frère, qui « travaille à Paris et a deux enfants ». Il montre les cals sur ses mains : « En Italie, on a travaillé pour donner à manger aux moutons, 20 euros par jour, de 7 heures à 20 heures. » Après un café, nous repartons côté français en les laissant devant la gare dans le soleil matinal, l’air déboussolé. « Sinon, on se met dans l’illégalité, soupire Alain, un bénévole de 63 ans qui nous accompagne. C’est dur, mais ils réussiront à passer de toute façon. »

    L’hiver dernier, avec plusieurs guides et professionnels de la montagne, ce retraité a organisé des rondes discrètes en raquettes au col de l’Échelle pour secourir des migrants. « On disait aux gendarmes qu’on faisait des balades aux loups, se souvient-il en riant. On partait le soir avec des sacs de 15 kilos remplis de gants, polaires, nourriture. Et on se postait en haut avec les jumelles et un réchaud. L’hiver, il y a deux mètres de neige, ça descend en dessous de 20 degrés. On ne peut pas laisser des gens en montagne avec des chaussures en plastique pourries. » Ces maraudes ont, selon lui, permis de sauver 24 personnes, dont 4 qui « n’auraient pas pu passer une heure de plus dehors ». « La plupart partent sans eau, ni nourriture. Ils sont déshydratés et gelés », dit-il.

    Alain pointe les couloirs d’avalanche sur le versant menant vers l’Italie. « Ici, on est dans un milieu particulier, dit-il. Ce qu’on voudrait faire comprendre au préfet, c’est que si les forces de l’ordre continuent à bloquer ici cet hiver, les migrants vont emprunter des itinéraires encore plus dangereux et on va retrouver des cadavres au printemps. » Au sein de la vallée de la Clarée, Alain estime que « 80 % » des habitants ont déjà hébergé un migrant. Dans ce milieu montagnard, tout le monde se connaît et les solidarités vont plus loin. « Ici, on est dans la désobéissance civile, avance Michel Rousseau. Si les migrants sont si nombreux à passer, c’est que des gendarmes ferment les yeux. »
    « Ceux qui arrivent ici sont les survivants »

    Mi-juillet, devant l’afflux de migrants, les militants ont obtenu la mise à disposition à Briançon d’une ancienne caserne de CRS par la Communauté de communes du Briançonnais. Le contrat a été signé pour 16 lits, mais le nombre de personnes accueillies est monté jusqu’à 120 cet été. Depuis le 26 juillet, 1 099 migrants y ont dormi, dont 62 % de mineurs, selon les statistiques de l’association CRS (Coordination réfugiés solidaires) créée pour gérer le lieu. Ils viennent majoritairement de Guinée Conakry (57 %), puis de Côte d’Ivoire (18 %), du Mali (6 %), du Sénégal (4 %) et du Cameroun (3 %). Certains arrivent à la CRS, orientés par des policiers ou l’hôpital.

    En ce lundi d’octobre, ils sont 77 migrants. Il n’y a qu’un WC. On enjambe les matelas où se reposent des hommes arrivés épuisés au petit matin. « Ceux qui arrivent ici sont les survivants, ceux qui ne sont pas morts en chemin, dit Jacky, 64 ans, membre de Tous migrants. Ils ont tous connu la Libye, la torture, les rançons. Certains arrivent avec une balle dans le pied. Là-bas, on apprend aux enfants à tirer sur les Noirs. Et on les reçoit comme dans un squat. Des fois, on leur fait la morale, car il faut qu’ils libèrent un lit pour les nouveaux. On a honte. »

    Mais pour ces « survivants », la CRS représente une halte bienveillante, souvent la première depuis leur départ. Après l’enfer de la Libye, « ici, c’est le paradis », intervient spontanément Pierre-Bertrand, un Camerounais malade. « La France est un pays humanitaire, dit-il. Je n’ai jamais vu des gens si accueillants. Ils m’ont tout de suite emmené à l’hôpital. Ils sacrifient les obligations de leurs propres familles pour s’occuper de gens qu’ils ne connaissent même pas. »

    Le jeune homme, informaticien, dit avoir fui son pays après avoir été violé puis menacé de mort par son oncle, « une autorité » dans la toute-puissante armée camerounaise. Comme lui, beaucoup de jeunes gens partent à la suite du décès de leur père, à cause de problèmes familiaux ou d’un avenir bouché.

    Dénoncé par son passeur à son arrivée en Libye, Pierre-Bertrand a passé une semaine dans les geôles libyennes, avant d’être libéré contre une rançon de 400 000 francs CFA. « On est accroupis, tous serrés les uns contre les autres, sans pouvoir dormir, dit Pierre-Bertrand. On vous donne juste un gobelet de semoule et un peu d’eau. Il y a des maladies, la gale. Le chef de la prison vous bastonne. Ça te fait mettre la pression à tes proches pour payer. »

    Avant de monter dans un zodiac début juin, cet homme, chrétien, a fait sa « dernière prière ». « Les souffrances étaient telles, que vivre était égal à la mort, dit-il. J’ai dit à Dieu : “Si tu trouves que tu peux me faire miséricorde, sauve-moi, mais je suis prêt à mourir.” » On ne sait pas si « Dieu » y est pour quelque chose, mais un navire de l’ONG SOS-Méditerranée a, selon lui, secouru les 158 passagers de son zodiac percé. « Ils ont secouru une dizaine de zodiacs, dit le miraculé. À notre arrivée à Catane (Sicile), nous étions 1 700 personnes dans le grand bateau. » Il a passé trois mois dans les camps du sud de l’Italie, sans aucun soin. « Ils se contentent de prendre vos empreintes, de vous enregistrer et vous donnent des effervescents », dit-il, en désapprouvant de la tête. Grâce au smartphone, qui permet une circulation rapide des informations entre migrants, Pierre-Bertrand a trouvé une association à Limoges qui pourrait l’aider, le temps de faire sa demande d’asile. Il s’apprête à reprendre la route dès le lendemain.

    Gérard Fromm, le maire socialiste de Briançon, a également mis à disposition une « maisonnette » où se sont installés Badra*, 25 ans, originaire de Côte d’Ivoire, ainsi que cinq jeunes qui ont demandé l’asile. Arrivé à Briançon le 7 juin 2017, ce jeune homme, vêtu de blanc et à la silhouette longiligne, fait partie des anciens. « Je suis parti contre mon gré, sans savoir où j’allais, dit Badra. Puis, vu que je parle français, que la France nous a colonisés, je me suis dit que je pouvais faire ici une nouvelle vie, oublier ce que j’ai vécu. »

    Grâce au réseau jésuite Welcome, il a été hébergé dans plusieurs familles à Montpellier, Grenoble et Forcalquier, avant de revenir à Briançon, où il se sent bien. Badra a été bénévole lors du passage du Tour de France en juillet, puis à la Croix-Rouge, et il vient de s’engager dans les scouts. Le jeune homme, souriant, se ferme quand on lui demande les raisons de son départ. « Je ne veux pas en parler, dit-il. Ici, la population est très accueillante et je veux m’intégrer. Je veux aider les enfants, leur donner ce que je n’ai pas eu dans mon pays. »

    Après quelques jours de répit, la plupart des hommes adultes repartent, soit pour être hébergés dans des familles du Briançonnais, soit pour prendre le bus de nuit pour Paris. Au plus fort des arrivées cet été, les militants estiment qu’une centaine de familles ont hébergé bénévolement des migrants. « Comme ils viennent de pays profondément corrompus mais pas considérés en guerre, ils n’ont quasiment aucune chance d’obtenir l’asile », dit Alain. Les plus jeunes sont emmenés par les bénévoles à Gap, où le Conseil départemental des Hautes-Alpes les enregistre. S’ils sont reconnus mineurs après évaluation, ils sont censés être mis à l’abri et scolarisés dans un département français.

    Dans l’ancien garage des CRS qui sert de réfectoire, deux migrants regardent un film. Sur le balcon où sèche le linge, Nema, un Guinéen de 15 ans, arrivé la veille, a installé un salon de coiffure éphémère. « J’ai l’habitude de couper les cheveux de mes petits frères, mais moi je veux étudier la biologie en France », dit-il, timidement.

    Trois fois par jour, des bénévoles viennent préparer le repas avec les migrants, à partir de dons et de fins de marché. « Cet été, beaucoup de gens ont donné de leur potager aussi », explique une bénévole. Un vestiaire permet à chacun de trouver des habits chauds à sa taille. « Ce matin, une infirmière est venue faire la literie avant son service à l’hôpital, raconte Jacky. Il y a une institutrice qui nettoie régulièrement les douches et les toilettes. On n’a pas de gardiennage la nuit. Il se passe des miracles tous les jours. »

    Mais après trois mois à assurer l’urgence à la place des pouvoirs publics, les bénévoles briançonnais sont usés. Ils ont calculé qu’il faudrait environ 8 emplois à temps plein pour faire tourner le lieu. « Certains bénévoles sont au bout de rouleau et il y a des engueulades, reconnaît Jacky. Ils ont l’impression de mal faire. » Mi-octobre, l’association Tous migrants a alerté les pouvoirs publics et les grandes ONG pour obtenir de l’aide (lire leur lettre qui résume bien la situation). « Il faudrait des élus courageux comme à Riace (en Calabre), où la mairie a retapé des maisons inoccupées pour les réfugiés », dit Jacky.
    Chez Marcel, on a démarré le poêle

    Sur les hauteurs de Briançon, des jeunes ont investi fin juillet une maison à l’abandon, qui sert de soupape à la CRS. Le squat a été baptisé « Chez Marcel », en hommage à l’ancien propriétaire, un riche agriculteur décédé après un mariage rocambolesque. « Nous voulions faire autre chose que de l’accueil d’urgence, que les personnes puissent se poser », explique Éva, revenue au pays où habitent ses parents.

    Sofiane, un « nomade de passage », tient à rappeler les enjeux politiques. « Ce sont les politiques des États européens qui créent ces morts, dit le jeune homme, une capuche sur la tête. En militarisant les frontières et en externalisant le tri à la Turquie et aux États africains, ils obligent les migrants à prendre de plus en plus de risques. Alors qu’accueillir les 150 000 personnes arrivées par la Méditerranée en 2016, ce n’est rien pour l’Europe ! »

    La baraque est presque prête pour l’hiver. Le poêle à bois fonctionne depuis la veille et l’isolation, réalisée avec des bottes de paille, paraît efficace. Sekouba, un menuisier de 27 ans originaire de Guinée, a aidé à installer les panneaux solaires devant la maison, ainsi que des étagères. À l’étage et au rez-de chaussée, on compte une vingtaine de couchages. Des tentures assurent un semblant d’intimité. Quand ils ne jouent pas aux cartes, bénévoles et migrants se rassemblent autour du punching-ball et du coin lecture.

    Entre deux contrats saisonniers, Camille, auxiliaire puéricultrice de formation, est venue donner un coup de main. « Ça a commencé quand j’ai rencontré quatre personnes dans la vallée de la Clarée, alors que je me promenais, dit-elle en souriant. Je les ai emmenées à la CRS et voilà, ça fait un mois que je vis chez Marcel. »

    En plus des dons, les squatteurs vivent de récupération. Ce soir, sur le parking d’un supermarché, la pêche est bonne : carottes râpées, tartes aux poireaux, nems et même du saumon à peine périmé. Il suffit d’avoir le bras suffisamment long pour atteindre le fond des poubelles.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/021117/sur-la-route-des-alpes-12-briancon-des-montagnards-solidaires-des-migrants
    #alternatives #Roya #Briançon #parcours_migratoires #itinéraires_migratoires #asile #migrations #réfugiés #solidarité #col_de_l'Echelle #vallée_de_la_Clarée #Italie #France #désobéissance_civile #délit_de_solidarité #Bardonecchia #Bardonnèche #frontières

    • Quand les mineurs africains sont abandonnés dans la #montagne

      Depuis le début de l’année, près de 1 500 réfugiés sont arrivés dans le Briançonnais en provenance d’Italie, en passant par les cols aux alentours. Plus de la moitié sont des mineurs. Reportage de Raphaël Krafft avec des enfants qui se sont vus refuser l’entrée sur le territoire français.


      https://www.franceculture.fr/emissions/le-magazine-de-la-redaction/quand-les-mineurs-africains-sont-abandonnes-dans-la-montagne

      #route_des_alpes #Névache

      François Sureau dans le débat après le reportage (à partir de 42’20) :

      « Il y a le choc de deux milieux. Il y a le milieu de la montagne. Le milieu de la montagne c’est celui où (…) la loi des hommes n’existe pas vraiment au sens du code. Il y a la loi du courage, il y a la loi du danger physique. Il y a la loi de la dureté des conditions… des dieux mystérieux qui vivent sur la montagne et qui peuvent provoquer le malheur et la mort. (…) C’est l’arrière-monde de la politique. Ce qui m’a frappé dans ce reportage, c’est que d’un côté vous avez des gens assez simples, qui vous parlent de la dureté de la traversée de la montagne quand on est jeune et on vient de pays qui ne vous ont pas habitués à la dureté de la montagne, du froid, du risque de mort, des mineurs, des enfants dont il faut s’occuper, la non-assistance à personne en danger et même du fait d’aider son prochain. Et puis vous avez, de l’autre, le langage du préfet : le flux migratoire, la pression, l’abstractisation, la réification de tout. Et le langage du gendarme, qui est le langage du code de procédure pénale. Et le choc entre ces deux mondes produit un effet qui en dit long sur notre civilisation. Peut-être faut-il qu’il y ait plus de droits dans la montagne, mais peut-être aussi qu’il faut plus d’humanité dans le droit. »

      –---

      En 2021, Raphaël Krafft sort le #livre :
      LES ENFANTS DE LA CLARÉE


      https://seenthis.net/messages/904096

    • Au col de l’Echelle, des jeunes migrants piégés par le froid et renvoyés par la France

      La #vallée_de_la_Clarée, dans les Hautes-Alpes, est le théâtre d’un concentré de crise migratoire. Les migrants qui franchissent le col de l’Echelle sont majoritairement mineurs - un statut qui n’est, selon le milieu associatif, pas pris en compte par les autorités

      Les premières neiges étaient tombées en début de semaine. Samedi soir dernier, sur la route du col de l’Echelle, à 1762 mètres d’altitude, non loin de la frontière franco-italienne, Alain est inquiet. Il fait froid et le vent souffle à travers les mélèzes. La lune n’est pas encore sortie mais malgré l’obscurité, il voit clair.

      ll est 23 heures et il n’est pas seul. Grands phares allumés, plusieurs véhicules de la gendarmerie arpentent la même route que lui. Alain, accompagnateur en montagne à la retraite, sait que ces cimes, aussi belles soient-elles, cachent des pièges. Mais eux l’ignorent.

      Un bruit. Le Briançonnais allume sa lampe torche. Derrière un tronc, un sac rouge, puis un visage. La silhouette ne bouge pas. « N’ayez pas peur », lance Alain. Ils s’étaient assis dos à la route, derrière un tronc. L’un après l’autre, ils sortent de l’obscurité. Ils sont quatre. Ils se taisent. L’un d’eux porte une doudoune, les autres se contentent d’une veste qu’ils ont boutonnée jusqu’au cou. A leurs pieds, des baskets. « Avez-vous froid ? » Oui. « Soif ? Faim ? » Oui. « Quel âge avez-vous ? » Le garçon en doudoune répond : « 16 ans, Monsieur. Je suis né le 10 octobre 2001. » Ses trois compagnons font de même. Tous affirment avoir moins de 18 ans et acceptent le thé chaud et les galettes de chocolat que leur tend le retraité.
      Une nouvelle route

      C’est un phénomène qui secoue la vallée de la Clarée depuis une année. En 2017, environ 1600 migrants ont franchi le col de l’Echelle. Parmi eux, 900 étaient mineurs. Majoritairement originaires d’Afrique de l’Ouest, ces personnes suivent une route transmise par le bouche-à-oreille. La perméabilité des passages par le sud de la France étant de plus en plus réduite, leur itinéraire s’est déplacé vers le nord. De Turin, un train les dépose à la gare de Bardonecchia. A pied ensuite, ils traversent la frontière italo-française et partent à l’assaut du col. De jour comme de nuit.

      Les pas d’Alain crissent dans la neige. Les quatre jeunes se sont réunis autour de lui. Pas un bruit, si ce n’est le vent. Si le retraité vient leur porter secours, c’est parce qu’il veut éviter le pire. « Il est pour nous impossible d’imaginer que des personnes sont en train de mourir de froid à côté de chez nous. C’est notre devoir de leur venir en aide. » L’hiver dernier, un migrant a dû se faire amputer des deux pieds à la suite de gelures subies lors de son passage. A cette époque, les personnes qui passaient le col se comptaient, par jour, sur les doigts d’une main. « Depuis, leur nombre n’a pas cessé de croître », se souvient le retraité. Un dimanche d’octobre, 50 migrants ont franchi le col de l’Echelle.

      Les habitants de la région sont choqués. D’autant plus qu’à l’afflux migratoire est venue s’ajouter une présence accrue des forces de l’ordre. La police aux frontières a été renforcée par la mobilisation de la gendarmerie nationale. Certains disent aussi avoir vu l’armée effectuer des rondes. L’hospitalité alpine n’est pas un mythe. Dans les villages alentour, on se mobilise. Rares sont, pour l’instant, les voix qui s’opposent fermement à la venue des migrants.

      La quiétude n’est plus

      Tous sont toutefois conscients d’une chose : la quiétude de la vallée de la Clarée fait partie du passé. Il flotte dans les airs comme un parfum hostile. Sur les routes qui serpentent depuis les cols de l’Echelle et de Montgenèvre vers Briançon, les automobilistes voient quotidiennement leur chemin barré par des contrôles de la gendarmerie. Au fil des semaines, ceux-ci se sont intensifiés. Autant à l’encontre des migrants qu’à celle des habitants leur venant en aide. Arrestations, amendes et gardes à vue s’en sont suivies. Dans le milieu associatif, on dénonce une chasse à l’homme, ainsi qu’une politique dissuasive en matière d’assistance à personne en danger.

      Névache est un village qui s’étend tout en longueur au pied du col de l’Echelle. La petite bourgade tranquille, principalement dédiée aux sports de montagne, est le premier patelin français sur lequel tombent les migrants après avoir franchi le col. Bernard Liger y vit depuis des décennies, au rez-de-chaussée d’une maison rurale fermée par une lourde porte en bois massif.

      Pour lui, vétéran de la guerre d’Algérie, décoré de la Légion d’honneur, la question ne se pose pas. « Nous avons l’obligation de venir en aide à ces personnes. Par ces froids, à ces altitudes, elles sont purement et simplement en danger », assène-t-il. Craignent-ils les perquisitions policières renforcées par la nouvelle loi sur la sécurité, qui a remplacé l’état d’urgence ? Appréhendent-ils la peine de 5 ans d’emprisonnement dont est passible l’aide à l’entrée et à la circulation de personnes en situation irrégulière ? « Vous savez, il existe, à l’armée comme ailleurs, une clause de conscience », répond l’ancien officier, laconique.

      Il est assis à la table de sa cuisine. Derrière lui, le cassoulet prend des teintes calcinées, mais la fumée qui émane du four ne le perturbe en aucun cas. L’homme s’appuie sur sa canne. Il fut chef de bataillon et a commandé une compagnie de chasseurs alpins. Les combats, il connaît. Et avec cela, les victoires et les défaites. Lui-même engagé dans l’aide aux migrants, il a constaté depuis quelques jours une présence de deux véhicules de la gendarmerie aux abords de sa maison. « Ce jeu du chat et de la souris avec les policiers ne peut pas durer éternellement. »
      La dernière étape d’un long périple

      « Il y a beaucoup de fraîcheur ici », relève à sa manière l’un des quatre migrants. Il s’appelle Lansana et vient de Guinée-Conakry. Avant d’arriver sur cette route qui sert de piste de ski de fond en hiver, il a traversé un continent, une mer et une péninsule. Les geôles libyennes et les tortures, tout comme la Méditerranée et les embarcations pneumatiques précaires, sont des épreuves qu’il a endurées.
      Ses trois compagnons aussi. S’ils souhaitent venir en France, c’est pour échapper à la rue italienne. « Nous avons des connaissances en France et nous parlons français », expliquent-ils en surveillant la route. A tout instant, un véhicule de la gendarmerie peut les intercepter. « Systématiquement, ils sont renvoyés en Italie », explique Alain.

      L’homme est conscient qu’il est dans une situation délicate. Car la nuance entre le statut de passeur et celui d’aidant est peu claire pour de simples citoyens. Ce flou juridique plane sur les actions entreprises par les habitants de la région.

      Déjà en 2015, ils avaient eu un avant-goût du contexte migratoire. Lors du démantèlement de Calais, la mairie de Briançon s’était portée volontaire pour accueillir une partie des migrants en provenance du nord de la France. Mais très vite, la cité des Hautes-Alpes s’est sentie débordée. Aujourd’hui, la CRS (pour Coordination Refuge Solidaire), un espace mis à disposition par la communauté de commune, ainsi que Chez Marcel, une maison occupée par un collectif, font partie de ces quelques lieux qui offrent un refuge aux migrants.
      Des bénévoles débordés

      Dans le garage qui sert de salle à manger aux migrants, un bénévole de la CRS précise : « Briançon n’est qu’une ville de passage. Les administrations se trouvent dans d’autres villes. Ici, nous nous chargeons de leur porter secours. Lorsqu’ils arrivent de la montagne, ils sont épuisés, traumatisés et parfois blessés ». A l’image de ses collègues, il est débordé. La place manque. Prévu pour abriter 15 personnes, l’espace de la CRS accueillait, ce jour-là, 86 exilés.

      Les parquets de la maison sont couverts de matelas, les douches semblent tourner en permanence et les retraitées bénévoles s’affairent à tous les étages. « C’est devenu une machine, nous n’avons même plus le temps de créer des contacts avec les migrants. Parfois, c’est frustrant », poursuit le jeune homme. Mais dans le chaos qu’il décrit, il tient à préciser une chose : « Le plus gros problème auquel nous devons faire face, c’est celui des mineurs. »

      « Lors des contrôles, le refus d’entrée est systématique. On ne considère ni leur âge ni leur demande d’asile. C’est parfaitement illégal et criminogène », dénonce Michel Rousseau, trésorier de l’association Tous Migrants. En 2015, la photo du petit Aylan mort noyé sur une plage turque avait créé un mouvement d’indignation à Briançon. « Nous n’arrivions pas à nous reconnaître dans la politique européenne en matière de migration. Que la Méditerranée se transforme en cimetière nous est insupportable », déclare-t-il. « Nous ne voulons pas que nos montagnes deviennent une deuxième Méditerranée. La réaction du préfet qui veut refouler ces gens nous choque. Nous avons décidé d’organiser ce que l’Etat ne fait pas : les accueillir. »
      Discours présidentiel

      Les habitants des Hautes-Alpes se sont-ils toujours autant intéressés à la politique ? Non, tant les lois que les décisions de Paris ont dû être apprises sur le tas. Et le 28 juillet, ils se sont sentis particulièrement concernés par le discours d’Emmanuel Macron prononcé dans la salle de cérémonie de la mairie d’Orléans. « Je ne veux plus d’ici la fin de l’année avoir des hommes et des femmes dans les rues, dans les bois. Je veux partout des hébergements d’urgence », disait le président. Mais entre ses paroles et les actes, il y a un monde, dénonce Michel Rousseau : « Le préfet et le procureur ont décidé de militariser la frontière. Cela oblige les migrants à effectuer le passage plusieurs fois. Ils doivent se cacher et passer la nuit en montagne. »

      L’hiver arrivant, ce dernier est lui aussi inquiet. Cet été, à la suite d’une poursuite avec la gendarmerie, deux migrants ont sauté dans un ravin. L’un d’eux est encore hospitalisé. « La simple présence des gendarmes sur leur col incite les exilés à prendre des risques. C’est un miracle qu’il n’y ait pas eu plus d’accidents », souffle le militant.

      A ses yeux, la Convention de Dublin, qui prévoit que les demandes d’asile soient examinées dans le premier pays de débarquement ou d’arrivée, est mal appliquée. Quant à la prise en charge des mineurs, elle ne serait, selon lui, pas respectée. « J’ai vécu Mai 68. A l’époque, on se battait pour avoir des lois. Aujourd’hui, on se bat pour ne pas perdre nos droits », lâche-t-il.

      Joël Giraud, député de la 2e circonscription des Hautes-Alpes et rapporteur général du budget à l’Assemblée nationale et allié de La République en marche, partage son avis. Il a lui-même eu vent de la situation à la frontière et n’y est pas indifférent. Il affirme avoir sollicité un rendez-vous auprès d’Emmanuel Macron : « Nous espérons, en accord avec la ministre de la Culture Françoise Nyssen, qui a un chalet dans la vallée, que le président se réveillera. Quant au ministre de l’Intérieur, il doit se ressaisir. J’ai l’impression que la France fait le dos rond en attendant que ça passe. Nous sommes dans une situation de non-droit. Quant aux mineurs, les départements ont l’obligation de les accueillir. »
      « Cette situation est intenable »

      Retour au col de l’Echelle. Alain a appelé un ami en renfort. Tous deux veulent emmener les quatre mineurs dans le centre d’accueil de Briançon. Ils embarquent et descendent dans la vallée. Pas de temps pour l’hésitation. Que risquent-ils ? Au volant, le camarade se livre : « Peu importent nos risques, cette situation est intenable. Nous vivons dans un équilibre instable. Si nous ne les prenons pas en charge, ces jeunes sont à la rue. »

      A l’entrée du village de Val-des-Prés, la route se resserre entre les habitations. La gendarmerie barre la route. « Papiers d’identité », somme le représentant des forces de l’ordre. L’opération est interrompue. Les jeunes migrants doivent monter dans la voiture des gendarmes. Quant à Alain et son compagnon, ils retourneront chez eux avec une convocation, le lendemain, au poste. Avant de se séparer, les deux Français demandent les noms des quatre jeunes rencontrés au col. Ils s’appellent Rosé, Thierno, Mamadou et Lansana.

      Dans la montagne, sur la route entre le col de l’Echelle et la station de ski italienne de Bardonecchia, une borne de pierre marque la frontière. C’est ici que les gendarmes les ont laissés après l’interpellation, à une heure du matin dimanche, leur indiquant l’Italie et les invitant à y retourner.
      Majeur ou mineur ?

      L’une des grandes difficultés, pour les forces policières et militaires déployées autour de la frontière franco-italienne, est de déterminer, souvent dans l’urgence, si les migrants auxquels ils font face ont plus ou moins de 18 ans. C’est un critère déterminant dans le traitement qu’ils sont censés leur accorder. Les explications de Déborah Roilette, avocate et spécialiste des questions migratoires :

      ■ L’âge d’un mineur isolé étranger est déterminé par sa propre déclaration et la présentation d’un acte d’état civil.

      ■ En cas de doute, ou en l’absence de document d’état civil, une expertise médico-légale peut être ordonnée par une autorité judiciaire – un juge des enfants ou le procureur de la République. Mais à la seule condition que l’étranger en question donne son accord.

      ■ Un mineur migrant non accompagné appréhendé par la police des frontières est d’abord placé en zone d’attente et y est maintenu pendant 20 jours maximum. Il peut y déposer une demande d’asile. Au moment de son placement en zone d’attente, un administrateur ad hoc doit lui être désigné sans délai. En présence de celui-ci, une audition est menée par un officier de protection de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA). Si cette assistance ou la demande d’asile est refusée, un recours est possible devant un tribunal administratif. Par la suite, le mineur sortant de la zone d’attente ou le demandeur d’asile est pris en charge par un centre d’accueil.

      ■ Selon la Convention internationale des droits de l’enfant, toute décision impliquant un mineur devrait toujours être prise suivant son intérêt supérieur. Le respect de ce principe implique des garanties envers le mineur migrant.

      ■ S’agissant d’un éventuel renvoi, il est prévu que toute décision à ce sujet doit s’effectuer au profit du mineur et sur la base d’une assistance par des organismes compétents. Autrement dit, ce retour doit être organisé en collaboration avec les autorités du pays de retour afin de remettre l’enfant soit à un membre de sa famille, soit à un tuteur désigné, soit à une structure d’accueil.

      ■ Le renvoi ou l’expulsion d’un mineur isolé étranger est interdit. De plus, le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA) prévoit également que les étrangers (majeurs et mineurs) bénéficient d’une protection de 24 heures contre l’expulsion.

      ■ Ce droit, connu sous le nom de « jour franc », est une garantie essentielle car il permet à l’étranger se présentant aux frontières de prendre contact avec son consulat, un membre de sa famille, un proche, un avocat ou une association, avant d’être refoulé. Dans le cas des mineurs isolés étrangers, cela leur permet également de rencontrer un administrateur ad hoc notamment afin d’évaluer sa situation.

      https://www.letemps.ch/monde/2017/11/17/col-lechelle-jeunes-migrants-pieges-froid-renvoyes-france

    • France Culture | Quand les mineurs africains sont abandonnés dans la montagne

      Reconduite illégale à la frontière de mineurs non accompagnés, procédure pénale à l’encontre de citoyens estimant de leur devoir d’humanité de sauver ces enfants des dangers de la montagne et de la mort, le reportage de Raphaël Krafft diffusé vendredi 17 novembre 2017 dans Le Magazine de la rédaction donne à voir les zones d’ombres de la politique aux frontières de la France, mais plus largement de l’Europe.

      https://asile.ch/2017/11/18/france-culture-mineurs-africains-abandonnes-montagne-2

      –-> avec des liens vers reportages et documentation

    • Vu sur Twitter, avec ce commentaire de @cmoreldarleux :

      "Le vrai « esprit de cordée ». Guides sans frontières, accompagnateurs en montagne, moniteurs indépendants écrivent à @EmmanuelMacron et se mobilisent le 17 décembre en soutien aux migrants en péril qui traversent les Alpes."

    • #Col_de_l'Échelle : 5 migrants en perdition après avoir tenté la traversée de la frontière

      Malgré la neige, malgré le froid, ils ont tenté de franchir le col de l’Échelle depuis l’Italie vers la France. Dans la nuit de dimanche à lundi, ce sont cinq migrants qui ont été secourus.

      Deux d’entre eux, les plus gravement touchés, présentaient des engelures aux membres. L’un après avoir perdu ses chaussures dans la neige et l’autre étant sans gants, rapporte le journal Corriere Torino.


      http://www.ledauphine.com/hautes-alpes/2017/12/12/malgre-la-neige-ils-ont-tente-la-traversee-de-la-frontiere-faits-divers-

    • Migrants dans les Hautes-Alpes : “Ne pas trouver des cadavres à la fonte des neiges...”

      Depuis un an, bravant les forces de l’ordre, des habitants du Briançonnais se mobilisent pour apporter soutien et assistance aux centaines de migrants qui franchissent le col de l’Echelle. Entre révolte et découragement.


      http://www.telerama.fr/monde/migrants-dans-les-hautes-alpes-ne-pas-trouver-des-cadavres-a-la-fonte-des-n

    • SOS Alpes solidaires, pour « ne pas laisser les migrants mourir dans les cols »

      Ce sont des professionnels de la montagne (des guides, des accompagnateurs, des moniteurs de ski, des pisteurs, des maitres-chiens d’avalanche) qui invitent les élus et les journalistes à « s’encorder » ce dimanche au col de l’Échelle. Objectif : alerter les pouvoirs publics sur les dangers encourus par les migrants au passage des cols, particulièrement en hiver. Sur le modèle de SOS Méditerranée, ils lancent un SOS Alpes solidaires.

      http://www.rue89lyon.fr/2017/12/15/sos-alpes-les-professionnels-de-la-montagne-ne-veulent-pas-laisser-les-mig

    • « C’est pas comme ça qu’on gère une frontière »

      Les migrants qui tentent le passage de la frontière, la forte présence des autorités, des habitants qui s’organisent pour accueillir les réfugiés. La Clarée vit à ce rythme, où le col de l’Échelle est l’objet de toutes les attentions. Tout cela, Cédric Herrou, agriculteur de la vallée de la Roya, entre Alpes-Maritimes et Italie, l’a connu. Un combat qui l’a mené tant en garde à vue que devant le tribunal.

      http://www.ledauphine.com/hautes-alpes/2017/12/16/c-est-pas-comme-ca-qu-on-gere-une-frontiere

    • "#Cordée_solidaire" dans les Hautes-Alpes : plus de 300 personnes ont montré leur soutien aux migrants qui entrent en France par des cols enneigés, au péril de leur vie
      https://www.franceculture.fr/emissions/journal-de-7h/journal-de-7h-lundi-18-decembre-2017

      Transcription d’une partie de l’émission :
      "Pour Pierre Membert (?), qui loue un gîte à Monêtier les Bains, qui est aussi accompagnateur en montagne, aider ces hommes et ces femmes qui bravent tous les dangers de la montagne, c’est comme les empêcher de se noyer : « Il y a quelques années, quand on entendait parler des gens qui étaient en Méditerranée, j’avais encore l’impression que c’était loin, même si ça me touchait énormément. Je me disais ’C’est pas possible que je ne fasse rien’, jusqu’au jour où il y a des gens qui sont arrivés là. Je me suis dit : ’En fait, c’est chez nous’. Je trouve cela inadmissible que des gens qui ont franchi tous ces obstacles sur leur chemin ont une telle réponse sur la frontière française, c’est une réponse assassine »

    • Communiqué de presse – 17 décembre 2017 Etats généraux des migrations et cordée solidaire dans le Briançonnais

      Pour que les Alpes ne soient pas une autre Méditerranée, et parce que l’hospitalité n’est pas seulement un devoir mais une chance, l’Etat doit urgemment changer ses pratiques vis-à-vis des migrants.


      https://alpternatives.org/2017/12/18/communique-de-presse-17-decembre-2017-etats-generaux-des-migrations-e

    • Retours sur la Journée internationale des migrants

      Dans le cadre de la « Journée internationale des migrants » l’association Tous migrants, la Cimade, Le réseau hospitalité, se sont réunis à Briançon pour des premiers états généraux des migrations avant de se retrouver à Paris en Juin 2018. Près de 500 personnes ont répondu à l’invitation dont des personnalités, des élus, mais surtout des citoyens confrontés chaque jour, parce que frontaliers, au simple devoir d’assistance de personnes en danger face à une machine d’état devenue folle.

      Cédric Herrou, agriculteur solidaire, Edwy Plenel auteur du manifeste « Dire nous » sur le devoir d’hospitalité, également Rachid Oujdi, réalisateur d’un documentaire exceptionnel sur les mineurs isolés « J’ai marché jusqu’à vous. Récit d’une jeunesse exilée » étaient notamment présents. Des juristes, des médecins, des élus de France comme d’Italie, ont tenté d’apporter des réponses juridiques, humaines, au travers de différentes tables rondes, aux interrogations parfois désespérées des habitants.

      https://alpternatives.org/2017/12/17/retours-sur-la-journee-internationale-des-migrants

    • Etienne et Moussa : une seule Humanité !

      « Et tandis que la cordée évoluait pour soutenir la cause des migrants, l’un d’eux a bien failli mourir de froid, à quelques centaines de mètres seulement. Une triste ironie qui démontre comme la solidarité est bien une histoire de vie ou de mort. Étienne Trautmann, co-organisateur de l’événement sous l’égide des Citoyens Professionnels de la Montagne Solidaire n’a pas hésité à venir en aide à Moussa, 22 ans, prisonnier des neiges. « Il avait le numéro d’un ami à moi, je ne sais ni comment ni pourquoi, mais ça lui a sauvé la vie. Mon ami m’a appelé pour me prévenir, et j’ai quitté le groupe de la cordée aussitôt pour le chercher dans un couloir d’avalanche. Les migrants empruntent souvent les pentes très raides, parce que la neige est plus dure. » explique-t-il. Étienne a aussitôt appelé le PGHM, prêt à intervenir si un accident était avéré. Et il lui a fallu 1h15 de marche pour trouver le malheureux : » J’ai essayé de suivre des traces, de jumeler, et j’ai enfin entendu une voix faible. Je l’ai trouvé pieds nus, frigorifié, incapable de faire un pas de plus. J’ai rappelé aussitôt le PGHM, qui devait déjà être parti. En deux minutes, ils étaient là, et ils ont été extraordinaires. » explique Étienne avec une émotion perceptible. Le jeune homme, originaire de Guinée Conakry, a été hélitreuillé puis est entré en urgence à l’Hôpital des Escartons, en état d’hypothermie et avec des gelures de niveau 2 au pied gauche. Étienne s’est enquéri de son état toute la journée. Avec humilité, il confiait son sentiment : « Je suis professionnel depuis 25 ans, et je serais incapable de faire ce qu’il a fait. On ne peut pas gravir des montagnes de neige comme ça, encore moins avec des petites baskets. C’est là toute l’alerte qu’on essaie de donner : c’est bien trop dangereux. Comme il m’a dit, c’est son troisième traumatisme, après avoir survécu à la traversée de la Libye, puis à celle de la Méditerranée, il a bien failli mourir dans la neige. Il faut arrêter de jouer au chat et à la souris avec les forces de l’ordre. Ce n’est pas de leurs faits, ils suivent des instructions, mais des vies sont en danger. Aujourd’hui, on est encore passé à côté d’un drame. » »


      https://alpternatives.org/2017/12/18/etienne-et-moussa-une-seule-humanite

    • Accueil des réfugiés. Dans les Alpes, la montagne accouche d’une belle #solidarité

      Depuis une semaine, quinze exilés sont en #grève_de_la_faim à Briançon. Leur but ? Pouvoir déposer leur demande d’asile en France. Ils sont soutenus par une population solidaire et active qui refuse de voir la région devenir un cimetière.

      https://www.humanite.fr/accueil-des-refugies-dans-les-alpes-la-montagne-accouche-dune-belle-solidar
      via @isskein

    • A piedi nudi nel ghiaccio : è sulle Alpi l’ultima rotta dei migranti

      E’ sulle Alpi, al confine tra Francia e Italia, che passa la nuova rotta, dove si è registrato un incremento dei passaggi e dove il gelo è pericoloso quanto le onde del Mediterraneo

      http://www.corriere.it/esteri/17_dicembre_19/a-piedi-nudinel-ghiacciol-ultima-rottadei-migranti-727bdc38-e434-11e7-8530-

      Ormai passano al ritmo di trenta al giorno. Basta il WhatsApp d’uno che ce l’ha fatta, e dai centri d’accoglienza italiani scappano tutti. Non si passa al Brennero? Niente Ventimiglia? La nuova rotta è scalare i varchi del Piemonte e scendere le vallate di là: 693 nel 2015, dieci volte di più nel 2016, erano già 3.500 quest’estate.

      #chiffres #statistiques (mais à contrôler, vu le ton de l’article et du coup le peu de confiance à faire au journaliste qui l’a écrit).
      En effet, juste après cette phrase, il ajoute : "#Alpi_Express." !!!!!! Comme si le fait de traverser les cols enneigés c’était une promenade...
      Tout son article est une comparaison Méditerranée - Alpes, mais c’est inaudible ! Il s’amuse avec les mots, après "Alpi express", voilà #Snow_People (!), quelques mots après, ces mots d’un policier italien :

      «Non è facile bloccarli — ammette un agente di Polizia italiano —, perché non è gente che vuole essere soccorsa, come nel Mediterraneo. Si nascondono, scappano. Senza rendersi conto di rischiare la vita».

      Et puis :

      Tutti sanno d’avere 72 ore per giocarsi l’Europa: o la va, o si ritorna veloci ai centri d’accoglienza che, per la legge italiana, entro tre giorni sono tenuti a riprendersi i fuggiaschi.

      –-> @sinehebdo, dans ce texte le journaliste utilise le mot #fuggiaschi" (= #fugitifs)

      –-> C’est un journaliste italien qui le dit, de personnes qui de l’Italie veulent passer en France… or il dit « tout le monde sait avoir 72 heures pour se ‘jouer l’Europe’ » —> L’Italie n’est plus Europe ?

      Témoignage intéressant des chauffeurs de bus, qui apparemment sont obligés par la police de reconduire à la frontière des migrants non identifiés, sans documents :

      A Briançon, gli autisti dei pullman navetta per Salice d’Ulzio hanno denunciato d’essere stati bloccati dagli agenti e obbligati a caricare gratis i migranti acciuffati: senza identificazione, senza un documento, basta che li riportino al più presto in Italia...

      Mais avec cette réponse d’un chauffeur, qui fait froid au dos :
      « Non vogliamo fare i passeur — dicono —, il nostro contratto non prevede che dobbiamo caricare queste persone. Dov’è la nostra sicurezza ? »
      –-> "Nous ne voulons pas faire les passeurs, notre contrat ne prévoit pas que nous devons prendre ces personnes. Notre sécurité, elle est où ?"... "Notre sécurité" ? Egoisme pur.

      Et pour finir une information fausse : "c’era un gabonese, semiassiderato, sotto un abete." —> la personne secourue dimanche ne venait pas du Gabon, mais de Guinée Conakry.
      Je vous disais, ne pas faire confiance à ce journaliste !

    • Intorno alle 12.15 una nostra squadra di soccorritori ha raggiunto un gruppo di 6 migranti poco sotto il Colle della Scala, #Bardonecchia (TO). Erano visibilmente infreddoliti e male equipaggiati ma a così breve distanza dalla loro meta finale, non hanno voluto tornare indietro. I soccorritori hanno verificato che la progressione successiva avvenisse in sicurezza prima di tornare a valle. #cnsaspiemonte #cnsas

      https://www.facebook.com/cnsas.piemonte/videos/1124844257652229
      #Bardonnèche

  • Une élection sur fond de crise de régime
    https://www.mediapart.fr/journal/france/230417/une-election-sur-fond-de-crise-de-regime

    Vidéo dans l’article Animée par Edwy Plenel et Joseph Confavreux, la première partie de notre soirée électorale spéciale, de 19 heures à 20 heures s’est penchée sur l’abstention et la crise de la Ve République. Étaient invités : Camille Peugny, sociologue ; 
Valérie Igounet, historienne ; Denis Pelletier, historien et 
Anne Jadot, maîtresse de conférences en sciences politiques.

    #France #2017 #abtension #premier_tour_présidentielle #présidentielle

  • Lettre ouverte aux « défenseurs des droits de l’homme » à propos d’Alep
    https://francais.rt.com/opinions/31480-lettre-ouverte-defenseurs-droits-homme-alep

    Des « tartuffes », des « hypocrites », des « salauds »... L’essayiste belge Jean Bricmont ne mâche pas ses mots, en s’indignant des intérêts réels de ceux qui prétendent défendre les droits de l’homme en Syrie.

    Tout d’abord, ceci n’est pas une attaque contre les droits de l’homme, comme idéal à atteindre, et le titre complet de l’article devrait être : « Lettre ouverte à ceux qui invoquent sélectivement les droits de l’homme pour justifier la politique d’ingérence des puissances occidentales dans les affaires intérieures des autres pays. »

    En effet, la seule question qui mérite d’être discutée à propos de l’affaire syrienne, ce n’est pas la situation sur le terrain (qui est sans doute compliquée), mais la légitimité de la politique d’ingérence des États-Unis et de leurs « alliés », c’est-à-dire des Européens, de la Turquie et des États du Golfe, dans ce pays.

    « Le principe de non ingérence rend illégal tout ce que font les États-Unis un peu partout dans le monde » ....

    http://zinc.mondediplo.net/messages/46466 via NRobin
    #Syrie #Alep #Droits_de_l'homme #Monde_Occidental

    • Syrie : Mediapart dépublie puis republie un post de blog critique
      http://www.arretsurimages.net/breves/2016-12-31/Syrie-Mediapart-depublie-puis-republie-un-post-de-blog-critique-id20

      "Lettre ouverte aux journalistes de Mediapart (et à quelques autres)". Le 19 décembre, Swank, abonné à Mediapart, publie un billet de blog dans "L’espace Club" du site. "Une lettre énervée d’un abonné dégoûté", précise-t-il dès introduction de son billet, son dixième sur le site. Avant d’expliquer la raison de sa colère : "Ce à quoi nous assistons depuis quelques jours, c’est une atlantisation du débat public à marche forcée (...) Mediapart, journal indépendant qui n’a même pas l’excuse d’être détenu par Patrick Drahi, verse tristement dans le même matraquage éditorial". Selon le blogueur, qui ne donne aucun exemple pour justifier ses propos,"depuis la reprise d’Alep par les forces armées syriennes, les articles du site nous imposent le récit manichéen conforme à la ligne politique de Washington et du Quai d’Orsay".Dans un article publié le 14 décembre 2016, Mediapart, sous la plume de son journaliste René Backmann, critiquait pourtant "la passivité de Barack Obama et des diplomaties occidentales" depuis le début du conflit en Syrie.

      Egalement dans le viseur du blogueur : le débat vidéo organisé par Mediapart le 14 décembre, intitulé "Le martyre du peuple syrien". "Pendant plus d’une heure donc, nos invités – dont certains n’avaient plus mis les pieds en Syrie depuis des décennies - déroulèrent en toute tranquillité et sans qu’aucune contradiction ne leur soit opposée, le récit romantique de la révolution syrienne de 2011", critique Swank, pour qui "s’allier avec des groupes terroristes – au premier rang duquel Al-Qaïda - pour renverser le régime, fut un jeu dangereux et inconscient auquel Poutine a définitivement mis fin il y a quelques jours".

      "Atlantiste", Mediapart ? Le 21 décembre, sur le plateau de Mediapart Live, le directeur éditorial du site, François Bonnet, répondait aux critiques, en égrenant la liste de tous les articles anti-Otan que le site avait publié depuis sa création.

      Un post supprimé puis republié

      Le débat aurait pu s’arrêter là. Mais le post du blogueur a ensuite été supprimé par les équipes de Mediapart, le week-end du 23-24 décembre. Une censure dénoncée par Swank dans un nouveau post le 25 décembre, intitulé "Juste une mise au point". Dans celui-ci, il s’interroge : "Quelques heures avant d’être effacé, mon article était relayé sur la page Facebook de Jean-Luc Mélenchon. Faut-il y voir un rapport de cause à effet ? Je l’ignore". "J’avais encore une croyance naïve dans la possibilité d’une presse libre, indépendante, critique, ouverte au dialogue et au débat. Cette illusion a disparu", ajoute-t-il, avant d’annoncer sa volonté de se désabonner de Mediapart. "Je ne peux décemment pas continuer à payer l’abonnement d’un organe de presse qui censure mes billets de blog".

      Ultime coup de théâtre : le 26 décembre, le billet est remis en ligne. Dans les commentaires de la mise au point de Swank, Edwy Plenel, président du site, explique : "Nous avons republié votre « lettre énervée d’un abonné dégouté ». Elle avait été dépubliée par l’équipe restreinte chargée de la permanence du week-end qui a parfois bien le droit d’être à son tour « énervée et dégoutée »". Pour le fondateur de Mediapart, ce billet est un "pur délire", "sans aucune source, ni preuve". "Diaboliser ainsi ceux avec qui on est en désaccord, ce n’est pas débattre ni argumenter (…) C’est surtout verser dans une vision complotiste du monde, propre aux idéologies les plus régressives et les plus obscures", ajoute le journaliste.

      Pourquoi, dès lors, l’avoir republié ? Plenel s’appuie sur la déclaration des droits de l’homme, dans laquelle il est question de la liberté comme "pouvoir qui appartient à l’homme de faire tout ce qui ne nuit pas aux droits d’autrui". "Cette dépublication éphémère de votre billet est un rappel à ce principe de base d’une discussion argumentée et raisonnée, dans le respect de toutes celles et de tous ceux qui en sont témoins", estime-t-il.

  • Que penser de cet article de Julien Salingue : serait-ce une nouvelle leçon d’humanisme ou un appel face au silence ?

    Massacres à Alep : lettre à un « camarade » qui s’obstine à justifier l’injustifiable
    http://resisteralairdutemps.blogspot.fr/2016/12/massacres-alep-lettre-un-camarade-qui.html#comment-for

    Il y a bien d’autres problèmes avec ton analyse, « camarade », mais je ne veux pas abuser de ton temps. D’ailleurs, pour avoir eu souvent l’occasion de discuter de vive voix avec toi de ces « problèmes d’analyse » en confrontant, à ta « géopolitique » et à ton « anti-impérialisme », les faits et la chronologie réelle des événements, je sais que tu n’aimes pas trop ça, les faits. Ils sont vraiment trop têtus.

    Car c’est beaucoup plus simple de venir provoquer ou semer le trouble via des posts/commentaires Facebook ou dans des forums de discussion que de prendre le temps d’avoir un échange un peu précis et argumenté.

    Alors au cas où tu serais quand même tenté de céder à la facilité et de vouloir jouer à ce petit jeu, je te soumets quelques remarques « préventives » :

    – Avant de me dire que je défends les mêmes positions que les États-Unis, la France, l’Arabie saoudite, le Qatar, BHL ou quelques autres « compagnons encombrants », souviens-toi que, si on raisonne de la sorte, tu défends de ton côté les mêmes positions que la Russie, l’Iran, le maréchal Sissi, François Fillon ou Marine Le Pen, et demande-toi si c’est un argument.

    – Avant de me dire qu’Israël a bombardé, depuis 2011, à une quinzaine de reprises, des positions du régime Assad, et que ceux qui sont contre Assad sont donc avec Israël, souviens-toi qu’en juin dernier Poutine déclarait, au terme d’une rencontre avec Netanyahu avec lequel il venait de signer plusieurs accords commerciaux, ce qui suit : « Nous avons évoqué la nécessité d’efforts conjoints dans la lutte contre le terrorisme international. Sur ce plan, nous sommes des alliés. Nos deux pays ont une expérience importante en matière de lutte contre l’extrémisme. Nous allons donc renforcer nos contacts avec nos partenaires israéliens dans ce domaine ». Et demande-toi si c’est un argument.

    – Avant de me dire que la rébellion syrienne en a appelé aux pays occidentaux pour recevoir des armes et bénéficier d’un appui militaire conséquent, notamment aérien, et que ça cache forcément quelque chose, souviens-toi que les forces kurdes que tu admires tant – à juste titre – depuis qu’elles ont repoussé Daech à Kobané ont fait exactement la même chose, et qu’elles ont, elles, obtenu cet appui, au point qu’elles ont remercié publiquement les États-Unis de leur soutien, et demande-toi si c’est un argument.

    – Avant de me dire que la rébellion syrienne, quand bien même on aurait pu avoir au départ de la sympathie pour elle, est aujourd’hui confisquée par des forces réactionnaires issues de l’islam politique, et que certaines de ces forces n’hésitent pas à s’en prendre violemment à des civils ou, variation sur le même thème, que c’est vraiment tragique de bombarder des civils mais que c’est parce que les terroristes se cachent parmi eux, quand ils ne les utilisent pas comme boucliers humains, souviens-toi que c’est le discours de ceux qui veulent justifier les campagnes de bombardements meurtriers sur Gaza, et demande-toi si c’est un argument.

    – Avant de me dire que les insurgés syriens sont des « alliés objectifs » de Daech, souviens-toi que Daech a été chassé d’Alep au début de l’année 2014 par ceux qui sont en train de se faire aujourd’hui massacrer par Assad, réfléchis ensuite au concept d’« allié objectif », et demande-toi si c’est un argument. Tu peux aussi repenser, si tu n’es pas convaincu, à ce qui a été rappelé plus haut à propos des véritables cibles des bombardements de la coalition, et te demander une deuxième fois si le coup de l’« allié objectif » est un argument.

    – Avant de me dire, enfin, que ceux qui dénoncent Assad et Poutine « oublient » de dénoncer les massacres commis par les grandes puissances occidentales et par leurs alliés, sache que parmi ceux qui se mobilisent pour Alep, nous sommes nombreux à nous être mobilisés pour Gaza, contre les interventions militaires en Afghanistan, en Iraq, en Libye ou ailleurs, et que nous ne renonçons pas, contrairement à toi qui as choisi de ne pas être dans la rue hier soir pour dénoncer la boucherie en cours, à notre cohérence politique, à nos idéaux et à l’anti-impérialisme. Et demande-toi si c’est un argument.

    • heuu il me semble avoir mis en ligne des archives américaines prouvant que les tchétchènes avaient été lancés par la CIA contre les russes et on m’accuse de « pro-poutinisme » parce qu’on peux trouver sur le net cia.gouv ou fbi.gouv des preuves de l’implication des Usa, CIA dans l’entrainement, financement des terroristes, djihadistes partout dans le monde et bien sur en Lybie, Syrie comme si nous étions des imbéciles ne sachant pas trouver les archives preuves qui l’expliquent très bien ? Dites les militants autorisés de ci ou de là, des vrais communistes ça existe et ceux là ne vont pas trainer avec des Martine Billard qui elle reçoit ces ordres du Crif d’abord jusqu’en 2009 puis en 2013 le 20 décembre (cela fera donc 3 ans le 20 ) de la part de Rudy Reichstadt lui enjoignant d’écrire un billet officiel aux militants de son parti ne plus fréquenter "Dieudonné, L’élu René Balme, finanlement lynché et rejeté du parti ou de lire le réseau voltaire, car « antisémite, négationniste, complotiste, anti-américainiste ou antisioniste » ?

      Fait pas ci fait pas ça ou sinon dégage voilà la méthode des dissidents de France et de Navarre ! Dites ceux qui ont la vérité infuse et menace les autres qui paie ces Martine Billard ? Clémentine Autain (je ne soutiens pas Valls le faux jeton hein) Ensemble, PdG ou autre NPA ?? Le savez vous au moins ?
      Qui paie l’orchestre paie la partition...!." Qui paie ces gens qui déroute de vrais citoyens responsables en s’alignant sur le plus fort et le pouvoir en place, l’otan et autres leaders d’opinion ? Etonnant mais utile dans ces moments de « crises » c’est là que l’on voit les vrais dissidents et « l’opposition controlée » comme Chomsky l’appelle. L’opposition fabriquée par le pouvoir avec l’aval des opposants hélas.

    • Silence ? Quel silence ? Celui de la tonitruante campagne qui nous somme d’être sensibles aux conséquences de la chute d’Alep ?

      Humanisme ? Quel humanisme ? Celui de ceux qui n’ont pas cessé d’appeler à bombarder les forces de Bachar El Assad ?

      La situation est dramatique, c’est évident. Au point d’éliminer toute réserve devant le très petit nombre de sources fiables, devant le poids et le crédit accordé à des témoignages dramatiques dont certains devraient légitimement appeler quelques précautions (twitter depuis un quartier où l’armée opère un nettoyage après la chute de la ville) ?

      On peut légitimement se demander si on n’est pas dangereusement proche de l’affaire des couveuses koweitiennes (pour ne citer que celle-là).

      Pointer ces questions entraîne l’utilisation obligatoire de guillemets au mot camarade, implique de se voir ranger, comme Eva Bartlett, dans le camp des pro-Poutine puisque « ses » médias reprennent aussi ces éléments de doute.

    • On a le droit de demander l’humanité pour les personnes coincées sous les bombes à Alep Est. Cela n’implique pas qu’on ignore que les Etats-Unis manipulent et tuent en masse.

      Julien Salingue a raison, on n’a pas à choisir entre les puissances vendeuses d’armes et fauteuses de guerre, Etats-Unis ou Russie. (ajouter France, Allemagne, Grande-Bretagne, même si plus petit faiseurs).

      Il faut dénoncer tous ceux qui massacrent en masse.
      Et il faut se méfier de la propagande. Tout lire, mais en sachant qui écrit. Russia Today ne peut pas à mon avis publier sans l’aval de Poutine. Pour moi c’est un média de propagande (ce qui ne signifie pas que tout ce qui est dit est faux, c’est une question de présentation, de biais, de mise en valeur de certains faits et d’omerta sur d’autres faits ; parfois il peut y avoir des mensonges aussi).
      La télé occidentale ne dérange qu’exceptionnellement les intérêts américains. Omerta sur la situation en Palestine et à Gaza. Ne jamais dire qu’il y a beaucoup d’américains parmis les colons. Ne jamais poser le problème des débouchés pour l’industrie des armes américaine que créent ces multiples guerre (cela vaut aussi pour la France, pour l’Allemagne et pour la Russie, qui tous on une importante industrie des armes).

      Il a certains journalistes occidentaux en qui on peut avoir avoir confiance, c’est difficile d’accorder sa confiance globalement à un média.

    • C’est vrai qu’on aimerait que la couverture médiatique occidentale soit la même que celle pour Alep, pour le Yémen, pour Gaza, etc...
      Mais cela ne veut pas dire qu’on trouve qu’il faille abandonner les habitants d’Alep-est à Assad et à Poutine.

    • J’entends bien votre point de vue et je le respecte. Personnellement je ne soutiens ni Assad, ni Poutine, ni Daesh ni les USA, ni Hollande Valls et tutti quanti, je partage en grande partie l’article de Philippe Marlière : l’internationalisme de gauche est un humanisme intégral, il est bien entendu anti-belliciste, anti-impérialiste et se range aux côtés des opprimés, fussent-ils citoyen-nes cubain-nes ou vénézuélien-nes... L’internationaliste de gauche ne choisit pas ses guerres, il les condamne toutes. À Alep, ce sont des hommes, des femmes et des enfants que l’on massacre devant nos yeux. Il faut se mobiliser pour les sauver et les protéger de toute urgence. Toute autre considération est sans intérêt en cette heure tragique.
      Non Poutine n’est pas mon idole, vous vous trompez je ne fais que m’interroger (serait ce désormais le sens de ratiociner ?). Et en refusant tout commentaire même des plus modérés vous exercez vous même malheureusement une forme de censure tout comme Poutine.
      Cordialement @le_bougnoulosophe

    • Que le Hezbollah essaie d’obtenir, dans la négociation sur Alep, que des gens assiégés ailleurs (près d’Idlib apparemment) par des rebelles, soient en échange libérés aussi, et qu’ils empêchent les autobus de passer pour l’obtenir, cela peut se comprendre et même se justifier.
      Mais quand Poutine refuse les observateurs de l’ONU à Alep, on ne peut que craindre qu’il ait des actes très graves à cacher.

    • Syrie : Mediapart dépublie puis republie un post de blog critique
      http://www.arretsurimages.net/breves/2016-12-31/Syrie-Mediapart-depublie-puis-republie-un-post-de-blog-critique-id20

      " Lettre ouverte aux journalistes de Mediapart (et à quelques autres) ". Le 19 décembre, Swank, abonné à Mediapart, publie un billet de blog dans "L’espace Club" du site. "Une lettre énervée d’un abonné dégoûté", précise-t-il dès introduction de son billet, son dixième sur le site. Avant d’expliquer la raison de sa colère : "Ce à quoi nous assistons depuis quelques jours, c’est une atlantisation du débat public à marche forcée (...) Mediapart, journal indépendant qui n’a même pas l’excuse d’être détenu par Patrick Drahi, verse tristement dans le même matraquage éditorial". Selon le blogueur, qui ne donne aucun exemple pour justifier ses propos,"depuis la reprise d’Alep par les forces armées syriennes, les articles du site nous imposent le récit manichéen conforme à la ligne politique de Washington et du Quai d’Orsay".Dans un article publié le 14 décembre 2016, Mediapart, sous la plume de son journaliste René Backmann, critiquait pourtant "la passivité de Barack Obama et des diplomaties occidentales" depuis le début du conflit en Syrie.

      Egalement dans le viseur du blogueur : le débat vidéo organisé par Mediapart le 14 décembre, intitulé "Le martyre du peuple syrien". "Pendant plus d’une heure donc, nos invités – dont certains n’avaient plus mis les pieds en Syrie depuis des décennies - déroulèrent en toute tranquillité et sans qu’aucune contradiction ne leur soit opposée, le récit romantique de la révolution syrienne de 2011", critique Swank, pour qui "s’allier avec des groupes terroristes – au premier rang duquel Al-Qaïda - pour renverser le régime, fut un jeu dangereux et inconscient auquel Poutine a définitivement mis fin il y a quelques jours".

      "Atlantiste", Mediapart ? Le 21 décembre, sur le plateau de Mediapart Live, le directeur éditorial du site, François Bonnet, répondait aux critiques, en égrenant la liste de tous les articles anti-Otan que le site avait publié depuis sa création.

      Un post supprimé puis republié

      Le débat aurait pu s’arrêter là. Mais le post du blogueur a ensuite été supprimé par les équipes de Mediapart, le week-end du 23-24 décembre. Une censure dénoncée par Swank dans un nouveau post le 25 décembre, intitulé "Juste une mise au point". Dans celui-ci, il s’interroge : "Quelques heures avant d’être effacé, mon article était relayé sur la page Facebook de Jean-Luc Mélenchon. Faut-il y voir un rapport de cause à effet ? Je l’ignore". "J’avais encore une croyance naïve dans la possibilité d’une presse libre, indépendante, critique, ouverte au dialogue et au débat. Cette illusion a disparu", ajoute-t-il, avant d’annoncer sa volonté de se désabonner de Mediapart. "Je ne peux décemment pas continuer à payer l’abonnement d’un organe de presse qui censure mes billets de blog".

      Ultime coup de théâtre : le 26 décembre, le billet est remis en ligne. Dans les commentaires de la mise au point de Swank, Edwy Plenel, président du site, explique : "Nous avons republié votre « lettre énervée d’un abonné dégouté ». Elle avait été dépubliée par l’équipe restreinte chargée de la permanence du week-end qui a parfois bien le droit d’être à son tour « énervée et dégoutée »". Pour le fondateur de Mediapart, ce billet est un "pur délire", "sans aucune source, ni preuve". "Diaboliser ainsi ceux avec qui on est en désaccord, ce n’est pas débattre ni argumenter (…) C’est surtout verser dans une vision complotiste du monde, propre aux idéologies les plus régressives et les plus obscures", ajoute le journaliste.

      Pourquoi, dès lors, l’avoir republié ? Plenel s’appuie sur la déclaration des droits de l’homme, dans laquelle il est question de la liberté comme "pouvoir qui appartient à l’homme de faire tout ce qui ne nuit pas aux droits d’autrui". "Cette dépublication éphémère de votre billet est un rappel à ce principe de base d’une discussion argumentée et raisonnée, dans le respect de toutes celles et de tous ceux qui en sont témoins", estime-t-il.

    • "Lettre à un faux-frère"
      http://www.levilainpetitcanard.be/articles/blog/lettre-a-un-faux-frere_230825153
      En réponse à la lettre de Julien Salingue à un « camarade » qui s’obstine à justifier l’injustifiable.

      Cher Julien,
      Tu ne me connais pas, et moi, avant d’avoir lu ta missive, je ne savais pas grand-chose à ton sujet, sinon que tu étais membre d’Acrimed, qui est un organisme d’utilité publique que je respecte beaucoup.
      Si je prends la liberté de te répondre directement, c’est tout d’abord parce que selon tes propres termes, tu as choisi de t’adresser à un camarade imaginaire, un archétype. Et que je m’y reconnais quelque part, sinon sur les idées parfois tordues que tu lui prêtes, au moins sur un certain nombre de ses opinions politiques.
      C’est aussi parce que la lettre, le ton et le fond m’ont mis dans une rage noire, et qu’il m’a fallu plusieurs jours pour en trouver la cause exacte, en l’analysant à froid.
      Et c’est donc froidement, mais sur le même ton familier que je te répondrai publiquement.
      La cible : contrairement à ce que ton intitulé laisse penser, ton texte est une attaque sournoise et politique contre un candidat à l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon...
      Les sources : et puisque tu offres le bâton, allons-y gaiement. Quelles sont les sources de tes affirmations péremptoires quand elles ne sont pas notoirement fantaisistes ? La presse, ou plus exactement, la presse dominante, aussi appelée presse mainstream. Cette presse dont la quasi-totalité se trouve aux mains de quelques milliardaires et capitaines d’industrie totalement acquis à la cause atlantiste, quand leurs intérêts se confondent.
      Cette presse dont tu t’es fait profession de la décortiquer, et de la critiquer vertement à longueur de pages dans les colonnes d’Acrimed.
      Mais d’où viendrait, Cher Julien, que la presse serait presque invariablement critiquable s’agissant de certains sujets économiques, d’actualité sociale ou de politique intérieure ; et qu’elle deviendrait subitement irréprochable s’agissant du traitement de la crise en Syrie ? ...

      https://seenthis.net/messages/555960

  • Les luttes et les rêves
    Une histoire populaire de la France de 1685 à nos jours
    Michelle ZANCARINI-FOURNEL

    http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Les_luttes_et_les_r__ves-9782355220883.html

    1685, année terrible, est à la fois marquée par l’adoption du #Code_Noir, qui établit les fondements juridiques de l’ #esclavage « à la française », et par la révocation de l’édit de Nantes, qui donne le signal d’une répression féroce contre les protestants. Prendre cette date pour point de départ d’une #histoire de la France moderne et contemporaine, c’est vouloir décentrer le regard, choisir de s’intéresser aux vies de #femmes et d’hommes « sans nom », aux #minorités et aux subalternes, et pas seulement aux puissants et aux vainqueurs.

    C’est cette histoire de la #France « d’en bas », celle des #classes_populaires et des #opprimé.e.s de tous ordres, que retrace ce livre, l’histoire des multiples vécus d’hommes et de femmes, celle de leurs accommodements au quotidien et, parfois, ouvertes ou cachées, de leurs résistances à l’ordre établi et aux #pouvoirs dominants, l’histoire de leurs #luttes et de leurs rêves.

    Pas plus que l’ #histoire_de_France ne remonte à « nos ancêtres les #Gaulois », elle ne saurait se réduire à l’« Hexagone ». Les #colonisés – des #Antilles, de la #Guyane et de La #Réunion en passant par l’ #Afrique, la #Nouvelle-Calédonie ou l’ #Indochine – prennent ici toute leur place dans le récit, de même que les migrant.e.s qui, accueilli.e.s « à bras fermés », ont façonné ce pays.

    Classes populaires : les oubliées de l’histoire ?
    http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/12360-28.11.2016-ITEMA_21148914-1.mp3

    https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-2eme-partie/classes-populaires-les-oubliees-de-lhistoire

    La Grande Table reçoit #Michelle_Zancarini-Fournel, spécialiste d’ #histoire_sociale contemporaine, professeure émérite à l’université Lyon I, retrace une #histoire_des_classes_populaires en France depuis 1685 dans Les luttes et les rêves (Zones, décembre 2016) et Edwy Plenel, journaliste et cofondateur de Mediapart. Il dresse le portrait de militants et de #syndicalistes, connus ou restés dans l’anonymat, dans Voyage en terres d’espoir (Editions de l’Atelier, octobre 2016).