person:eric bana

  • Espion du Mossad, c’est un métier chouette :

    Lors des obsèques du roi Hussein à Amman en février 1999, les services secrets jordaniens et le Mossad israélien sont parvenus à récupérer les urines d’Hafez el-Assad…

    Je pense que c’est un épisode qui manque beaucoup dans Delta Force et Munich. Eric Bana et Chuck Norris en train de renifler le pot de chambre d’Assad, ça aurait été quand même top glamour.

    J’en suis donc au chapitre : #les_chemins_de_damas, « La lune de miel »

    • Le chapitre décrit le rapprochement entre le jeune Bachar Assad, que Chirac prendrait sous son aile, tout en étant très proche de Rafic Hariri. Pas passionnant si on est déjà un peu au courant, mais nécessaire je suppose pour la vulgarisation.

    • Toujours les anecdotes vieille France de l’Ambassadeur. Celle-ci, vraiment, on s’en cogne :

      Bassel était un excellent cavalier, se souvient Daniel Contenay. Les week-ends, mon numéro deux, Bernard Bajolet, aujourd’hui à la tête de la DGSE, montait à cheval avec le fils aîné du président. Quand il partait, je lui disais simplement en plaisantant : “Bernard, n’allez pas trop vite !” Il savait très bien ce qu’il fallait faire pour ne pas vexer Bassel... »

    • Si la structure clanique de la corruption syrienne est décrite (et intéressante), la nature discutable des affaires de Hariri et ses liens avec Chirac est plus suggérée.

      le raïs syrien contrôle le Liban de sa main de fer au travers d’un quatuor : Abdel Halim Khaddam, son vice-président, Hekmat Chehabi, le chef d’état-major de l’armée syrienne, Ghazi Kanaan, le proconsul au Liban, et Rafic Hariri. Or, la « bande des quatre » voit d’un mauvais œil l’arrivée du jeune Bachar dans leur chasse gardée libanaise où ils font de juteuses affaires entre eux.

      et, sur la première rencontre entre Hariri et Chirac :

      Un « fund raising » est organisé aux États-Unis par le baron Olivier de Chillaz pour le compte du candidat Chirac. Le plus gros chèque est signé d’un entrepreneur libanais du BTP, un certain Rafic Hariri. « C’est lors d’un cocktail organisé à Washington pour remercier les donateurs que Chirac et Hariri font connaissance »

      puis la retraite du vieux raïs français :

      Un ex-président logé gracieusement pour ses vieux jours par une personnalité politique étrangère, c’est un fait sans précédent sous la Ve République !

      Malheureusement c’est à peu près tout, et on retombe dans les assez habituelles descriptions psychologisantes des relations personnelles amicales entre la famille Hariri et la famille Chirac, et la relation paternaliste de Chirac envers Bachar.

    • Aucune mention sur l’influence saoudienne au Liban, en dehors de cette note :

      Rafic Hariri possédait la nationalité saoudienne, ainsi que ses fils, notamment Saad, qui prendra sa succession après son assassinat en 2005. Les Saoudiens lui avaient permis de conserver sa nationalité libanaise. Une faveur, la double nationalité n’étant pas autorisée dans le royaume.

      Cette remarque :

      Ainsi, entre la France et la Syrie, il y a Rafic Hariri qui conseille en permanence Jacques Chirac sur tous les dossiers. Et forcément qui l’influence... Or Rafic Hariri n’est pas neutre. Porte-drapeau du « sunnisme politique », il doit sa fortune et son influence à l’Arabie saoudite.

      Et, dans le chapitre précédent :

      Ancien ministre à Beyrouth, Élie Firzli se rappelle, lui, une affirmation de Hariri qui « m’a souvent dit : tout ce qu’Hafez el-Assad me demande pour lui ou pour sa famille, je le fais sans hésiter. Sauf une seule chose : s’il y a un conflit avec l’Arabie saoudite, je choisirais les Saoudiens car ils sont à l’origine de ma fortune ».

      On pourra dire que les choses sont ainsi suggérées sans être explicitées, mais si la description de la corruption syrienne est explicitement décrite (et c’est très bien), son pendant du côté de Hariri et des Séoudiens au Liban est plutôt effleuré.

      D’autant que, avec les romanesques déclarations de Daniel Contenay, on a l’impression qu’il n’y a que deux acteurs politiques au Liban : le régime syrien et la France. Or, entre Taëf et la mort de Hariri, les deux pays qui contrôlent réellement le Liban, ce sont la Syrie (via la présence militaire) et les Séoudiens (par l’argent). La France n’a en pratique qu’une influence très faible.

      Le protectorat syro-séoudien du Liban, en dehors de toute influence politique française (malgré les prétentions des ambassadeurs), est ainsi suggérée ici :

      Aucune décision importante ou poste clé n’échappe alors à l’œil de Damas, y compris et surtout la décision de placer Rafic Hariri à la tête du gouvernement libanais en 1992, fruit d’un arrangement entre la Syrie et l’Arabie saoudite.

      Quand, dans le livre, on rappelle que la Syrie fait savoir qu’elle n’accepte qu’un rôle culturel de la France au Liban, on feint d’ignorer que c’est de toute façon une réalité : les militaires sont syriens, les milliards sont séoudiens.

    • Amusant understatement :

      Hariri n’avait aucun intérêt pour ce dossier, ce qu’il m’a fait comprendre à la fin de notre conversation. Pour lui, le Liban, paradis des banques et des hommes d’affaires, était plus fait pour accueillir HEC que l’ENA, symbole d’une administration forte et centralisée qui n’existe pas au pays du Cèdre.

      Vraiment, on est dans la suggestion : « …paradis des hommes d’affaires… », et « une administration forte et centralisée qui n’existe pas », que c’est joliment dit. (Puisque que, plus prosaïquement, les Libanais se souviendront que Hariri préférait un paradis des affairistes, protégés par une administration incompétente et corrompue.)

    • Bon, je critique les euphémismes sur la corruption du système Hariri, l’absence de l’influence saoudienne, et les très usuelles élucubrations psychologisantes sur les relations entre Chirac, Hariri et Bachar Assad (auxquelles on n’échappe jamais dans la narrative franco-française), mais ce n’est tout de même pas inintéressant.

    • @reka : j’ai coupé de manière abrupte et malhonnête (parce que : (1) je suis comme ça, (2) je voudrais pas non plus spoiler tout le livre) : le but était de vérifier que Hafez el-Assad était gravement malade.

    • Et puisqu’il est ici question de Mossad, j’annonce sans rien vouloir spoiler qu’une jolie pépite se trouve plus loin, dans le passage consacré à la reconstitution (en France) de l’assassinat de Hariri :-)

    • @niss : oui et avec, selon C. et M., le consentement du ministère de la Défense et de son chef Hervé Morin, et le « quai d’Orsay » et son « lobby anti-syrien ». Or, C. et M., qui ne datent pas précisément l’évènement, dans la 3ème semaine d’octobre comprend-t-on, oublient dans ce cas -hum, hum- de nommer le ministre à la tête du quai d’Orsay, qui quittera d’ailleurs ses fonctions peu après, et qui est souvent associé à un autre lobby que le « lobby antisyrien » : Bernard Kouchner !

    • Tout à fait, et pas uniquement dans ce chapitre d’ailleurs : dans toute la partie « contemporaine » du livre, les révélations intéressantes ne sont souvent mentionnées qu’en passant, et en évitant à chaque fois d’en tirer les conséquences. Une demie-page à peine pour nous annoncer que les journalistes du Monde qui avaient ramené les échantillons de gaz sarin n’avaient fait que servir de mules à la DGSE... mais sans prendre la peine de s’interroger, du coup, sur l’authenticité de ces échantillons.

      A peine plus, je crois, pour la confirmation que des mercenaires français étaient bel et bien à Homs en même temps qu’Edith Bouvier (pour rappel, le Daily Star* mais aussi Stratfor parlaient à l’époque de « 13 officiers français » ; en France, seuls des sites « hum-hum » type Réseau Voltaire avaient je crois repris l’information). Là encore on ne nous précise pas pour qui ils travaillaient, s’ils se sont fait pincer ou non par l’armée syrienne, et comment ils ont été exfiltrés...

      * http://www.dailystar.com.lb/News/Middle-East/2012/Mar-05/165514-13-french-officers-being-held-in-syria.ashx

      Pour revenir à notre histoire de survol israélien, les auteurs auraient aussi pu préciser que la reconstitution n’en est ainsi que plus réaliste : si l’on en croit Nasrallah en effet, des drones israéliens avait survolé la scène du crime quelques heures avant l’attentat ;-)

      https://www.youtube.com/watch?v=6atfivav15U

  • C’est incroyable : ce matin j’ai googlé Eric Bana dans le Star Trek de J. J. Abrams et v’là-t-y pas que ce soir, y’a le Star Trek de J. J. Abrams qui passe à la télé ! Tu sais ce que ça signifie, hein ?

    Hé ben ça signifie que j’entretiens une relation télépathique avec la TNT. C’est tout con.