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  • Eric Dupin : “Au bout du raisonnement des #identitaires, il y a la #guerre civile” - Livres - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/livre/eric-dupin-au-bout-du-raisonnement-des-identitaires-il-y-a-la-guerre-civile

    Plongée libre dans les profondeurs de la France identitaire : pendant plusieurs mois, le journaliste et essayiste Eric Dupin est allé à la rencontre de militants et de responsables des mouvements identitaires, s’est entretenu avec les principales figures intellectuelles qui inspirent et relaient ces nouveaux croisés de la France blanche traditionnelle. Qui sont-ils ? Combien de divisions ? Archi minoritaires, ils ont pourtant réussi à mettre le « problème » identitaire au centre du débat #politique. Aujourd’hui, tous les partis sont traversés et divisés par cette question. Et si la gauche, s’interroge Eric Dupin, avait intérêt à regarder en face les difficultés que soulève la mutation en cours de la population française et la crise du « vivre ensemble » ?

    • Groupusculaire et ouvertement raciste, la frange identitaire de l’extrême-droite française a réussi à imposer ses idées au cœur du débat politique. Le journaliste Eric Dupin a enquêté sur ses origines, ses réseaux et ses perspectives.

      Plongée libre dans les profondeurs de la France identitaire : pendant plusieurs mois, le journaliste et essayiste Eric Dupin est allé à la rencontre de militants et de responsables des mouvements identitaires, s’est entretenu avec les principales figures intellectuelles qui inspirent et relaient ces nouveaux croisés de la France blanche traditionnelle. Qui sont-ils ? Combien de divisions ? Archi minoritaires, ils ont pourtant réussi à mettre le « problème » identitaire au centre du débat politique. Aujourd’hui, tous les partis sont traversés et divisés par cette question. Et si la gauche, s’interroge Eric Dupin, avait intérêt à regarder en face les difficultés que soulève la mutation en cours de la population française et la crise du « vivre ensemble » ?

      Comment définir les « identitaires » ?
      En France, cette étiquette est revendiquée par des groupes militants dont l’importance numérique est heureusement faible. C’est d’abord le Bloc identitaire, créé en 2003, transformé en parti politique en 2009, pour redevenir, en juillet 2016, un mouvement associatif dénommé « Les Identitaires ». C’est aussi Génération identitaire, qui a succédé, en 2012, aux Jeunesses identitaires. Evidemment situés à l’extrême droite, racialistes, pour ne pas dire racistes, ces groupes ont préempté l’inquiétude de certaines franges de la population bousculées par la crise et les mutations de notre société, et qui deviennent obsédées par la question de l’identité. Très minoritaires, les identitaires trouvent ainsi un écho qui dépasse largement leurs effectifs militants.

      Quels sont ces effectifs ?
      Quelques milliers, pas plus. Quand ils organisent des manifestations, ils ont l’art de les filmer pour donner l’impression qu’ils sont très nombreux. En réalité, ils sont à peine 200, venus d’un peu partout en France. On est loin d’un mouvement de masse. Mais les militants identitaires sont très déterminés, souvent bien formés politiquement, et leur influence est grandissante au sein du Front national. Mais surtout ils bénéficient de relais dans certains milieux culturels et intellectuels. Chez les journalistes, Eric Zemmour en est l’illustration la plus caricaturale, son absence de scrupules et son côté provocateur lui assurent de vrais succès de librairie. Chez les intellectuels, l’écrivain Renaud Camus, ancienne figure de la scène culturelle des années 1970, bénéficie également d’un certain écho. Il est devenu, dans son château du Gers, une sorte de croisé de la France blanche qui lui semble menacée par ce qu’il nomme « le grand remplacement » : la substitution supposée du peuple français par les populations d’origine immigrée. On pourrait également citer Jean-Yves Le Gallou, une autre figure majeure de la mouvance identitaire. Fondateur du Club de l’Horloge, ancien dirigeant du Front national, il a théorisé la fameuse « préférence nationale », un concept devenu central dans la propagande du parti d’extrême droite, désormais rebaptisé « priorité nationale ». Alain Finkielkraut, d’une toute autre manière et qu’on ne saurait mettre dans le même sac, exprime une inquiétude identitaire teintée de nostalgie. Le philosophe, qui finit par consacrer aujourd’hui plus d’énergie à lutter contre les excès de l’antiracisme que contre le racisme lui-même, peint de manière effrayante les mutations en cours. Beaucoup de ses mise en garde sont hélas parfaitement fondées mais il en tire, à mon sens, des conclusions alarmistes.
      “Il est impératif de se demander pourquoi ces gens dangereux et minoritaires ont un tel écho.”

      A la lecture de votre livre, il semble que les identitaires soient surtout des hommes, obsédés par l’idée de décadence...
      C’est vrai que tous les militants et responsables de Génération identitaire que j’ai rencontrés étaient des hommes. Même si dans leurs vidéos ils s’attachent à mettre en avant des filles, sans doute pour donner à leurs manifestations un visage plus avenant. Plus sérieusement, vous pointez un trait commun à tous ceux qui sont hantés par les questions identitaires : la crainte d’une décadence, d’une perte de valeurs traditionnelles, de références, de repères, de hiérarchies, que la modernité aurait abîmés. J’ai d’ailleurs sous titré mon livre « Enquête sur la réaction qui vient » pour cette raison. Selon la terminologie politique, les réactionnaires sont ceux qui veulent revenir à un passé révolu, à l’instar de ceux qui refusaient la Révolution et rêvaient d’une restauration de la royauté. Cela dit, il faut admettre que les sociétés comme les individus ont besoin de repères, d’appartenances collectives. Il est important, quand on analyse ces phénomènes identitaires, de ne pas s’en tenir à leur dénonciation, de ne pas se contenter de dire « ce n’est pas bien », « c’est l’extrême droite », « ce sont des gens dangereux ». Tout cela est exact. Mais il est impératif aussi de se demander pourquoi ces gens dangereux et minoritaires ont un tel écho. N’est-ce pas en effet parce que nos appartenances collectives, qu’il s’agisse de la famille ou de la nation, sont en crise ?

      Comment la question identitaire a-t-elle peu à peu envahi le débat politique ?
      Cette question percute l’ensemble de l’échiquier politique. Elle fait l’objet de débats internes très vifs au sein du Front national. L’égérie du courant identitaire, Marion Maréchal-Le Pen, assume la vision, très classique à l’extrême droite, d’une identité charnelle : le peuple, les ancêtres, la terre, quand sa tante hésite et se contredit sur l’assimilation ou la référence au « grand remplacement ». A droite, la campagne pour la primaire a mis en évidence un gouffre entre Alain Juppé, parfois surnommé Ali Juppé en raison de sa position favorable à des accommodements raisonnables avec l’islam, et Nicolas Sarkozy, qui n’hésitait pas à reprendre un discours identitaire parfois plus violent encore que celui de Marine Le Pen. Quant à François Fillon, qui a finalement tiré les marrons du feu de cette primaire, il est sans aucun doute plus proche sur le fond de cette question de Nicolas Sarkozy que d’Alain Juppé, même si son discours est au diapason de son tempérament, porté par une expression plus retenue et mesurée. La gauche enfin, est également très divisée. Manuel Valls, qui avait été en pointe dans le débat sur l’interdiction du « burkini », a tenté, durant la primaire, de réactiver ses préoccupations identitaires en mettant en avant la République et la laïcité. Alors que Vincent Peillon et Benoît Hamon se sont montrés beaucoup plus proches de la gauche « multiculturaliste ». L’ennui, c’est que le débat à gauche est souvent caricatural. D’un côté ceux qui craignent de tomber dans un piège en évoquant ces questions et choisissent de les éviter en ne les posant qu’en termes moraux. Ils les balaient d’un revers de la main au nom de l’antiracisme. Et de l’autre côté ceux qui les exagèrent en disant que l’islam pose un problème considérable et brandissent la laïcité de façon excessivement agressive. A mon sens, la gauche aurait tout à gagner à ne pas se voiler la face mais à regarder calmement les choses.

      C’est-à-dire ?
      La négation des problèmes et l’euphémisation des difficultés offrent un boulevard aux extrêmistes. La France vit un changement majeur de la composition ethnique de sa population. Et c’est un phénomène nouveau. Contrairement à ce qu’on dit souvent, notre pays n’a pas toujours été une terre d’immigration. Celle-ci n’est devenue un phénomène massif qu’à partir du XIX° siècle et l’immigration d’origine extra-européenne est encore plus récente puisqu’elle date du milieu du XX° siècle. L’immigration de masse, en France et en quelques décennies, de populations culturellement plus éloignées de la majorité de ses habitants que ne l’étaient les précédentes est un phénomène nouveau. Est-ce un drame ? Bien sûr que non. La question ne se pose pas en termes raciaux, comme le font les tenants du « grand remplacement » qui présupposent que les populations extra-européennes, d’une autre culture, d’une autre religion, ne pourront jamais s’intégrer. En revanche on ne peut se contenter d’un postulat, certes optimiste, mais quelque peu naïf, selon lequel cette intégration finira bien par se faire toute seule, naturellement. Car aujourd’hui, les vagues d’immigration les plus récentes ont d’autant plus de mal à s’intégrer dans la société française, qu’elles se constituent souvent en diasporas dans des espaces où elles vivent entre elles.

      N’y sont elles pas souvent contraintes ?
      Bien sûr. Les « ghettos » que l’on fait mine de déplorer sont des lieux où se concentrent les derniers arrivés en France et ceux qui cumulent le plus grand nombre de handicaps sociaux. Ceux qui s’en sortent s’en vont. Il faut absolument en tirer les conséquences en termes de politiques publiques. Les questions identitaires doivent être traitées dans leurs dimensions économiques et sociales. Pour cela il est nécessaire de disposer d’informations objectives sur la réalité démographique de notre pays, développer les études sociologiques et sans doute cesser d’interdire les fameuses statistiques ethniques. Je m’inquiète en effet d’une situation où, du fait des discriminations et des handicaps, les positions sociales finissent par être indexées sur les appartenances ethniques. Où les emplois les moins qualifiés sont en grande majorité effectués par des gens d’origine étrangère, alors qu’à l’inverse plus on monte dans la hiérarchie, plus ça se blanchit. Cela donne une connotation néo-coloniale lourde de dangers, car lorsque vous avez une superposition entre hiérachies sociales et raciales, comme c’est le cas aux Etats-Unis, l’exercice de la solidarité est beaucoup plus difficile. Tout simplement parce que les pauvres n’ont plus la même couleur que les riches.
      “L’horreur d’une guerre civile n’est pas la seule perspective dramatique.”

      Face à ces diasporas, vous insistez aussi sur le risque « d’enfermements communautaires » et la nécessité d’un « socle commun » de valeurs...
      La société française est aujourd’hui, incontestablement, multiculturelle et nous appartenons tous plus ou moins à des communautés différentes. Celles-ci ne sont pas mauvaises en soi, elles sont des médiations entre l’individu et la nation. Le problème surgit quand elles deviennent au contraire des écrans entre les deux, quand elles affirment des différences culturelles qui prétendent s’imposer à la société. Cette conception du multiculturalisme se heurte alors de plein fouet à la tradition républicaine française qui veille à la cohésion d’un Etat-nation cimenté par des valeurs communes. Je pense à la liberté d’expression, par exemple. En France, on a le droit au blasphème, on peut se moquer des dieux. Je pense à l’égalité hommes/femmes. Je pense à la laïcité pour laquelle les républicains ont dû se battre au XIXe siècle, contre une puissante Eglise catholique. La fermeté sur ce socle de valeurs me semble la condition du vivre ensemble et de l’acceptation de la diversité culturelle et religieuse qui est désormais celle de la société française.

      Comment peut s’exercer cette fermeté ?
      Par des interdits, comme la fameuse loi sur le voile intégral. Mais l’essentiel n’est pas là. Le principal est le combat culturel, en particulier au sein de la communauté musulmane. On parle toujours des musulmans les plus vindicatifs, de ceux qui brandissent leur religion comme un étendard identitaire. Il en existe, mais l’immense majorité des musulmans souhaitent simplement pratiquer leur religion en restant partie prenante de la communauté française. Il faut les y aider en n’hésitant pas à combattre la minorité des ultra conservateurs qui se sentent en rupture avec les valeurs de notre société.
      Votre livre insiste sur l’urgence d’agir...
      Quand j’ai rencontré ces militants et intellectuels identitaires, j’ai constaté qu’au bout de leur raisonnement il y avait la guerre civile. Ils prétendent bien sûr sonner l’alerte pour éviter cette issue, mais n’envisagent comme solution que ce qu’ils nomment la « remigration », c’est-à-dire le retour de millions de personnes dans leur pays d’origine, quitté parfois depuis plusieurs générations. C’est évidemment une hypothèse absurde, fantasmagorique. Sans le dire, les identitaires se préparent ainsi à l’affrontement. Mais l’horreur d’une guerre civile n’est pas la seule perspective dramatique. Si on prolonge les tendances à l’oeuvre aujourd’hui, c’est aussi l’avènement d’une société française de plus en plus fracturée, chacun restant replié dans ses zones ou ses quartiers. Des France parallèles en quelque sorte, où les immigrés seraient, à l’exception d’une petite bourgeoisie, relégués au second plan. A ce moment là, les grands discours républicains deviendraient totalement abstraits.

      A lire
      La France identitaire. Enquête sur la réaction qui vient , d’Eric Dupin, éd. La Découverte, 206 p., 17 €.

  • Les murmures d’Eric Dupin : La #crise tue la bipolarisation traditionnelle droite-gauche
    http://ericdupin.blogs.com/murmures/2015/12/la-crise-tue-la-bipolarisation-traditionnelle-droite-gauche.html

    À force de s’éterniser, la crise économique sape les rentes de situation de partis traditionnels. Leur impuissance à la surmonter et la ressemblance de leurs politiques les minent. Les élections générales en Espagne du 20 décembre témoignent du spectaculaire bouleversement du paysage #politique qui peut en résulter.

    En seulement quatre ans, les deux partis traditionnellement dominants, le Parti Populaire (PP), à droite, et le Parti socialiste ouvrier espagnol (Psoe), à gauche, ont subi un impressionnant redimensionnement. À eux deux, ils représentaient près des trois quarts des électeurs en 2011. Ils doivent se contenter d’une moitié d’entre eux en 2015.

  • Les murmures d’Eric Dupin : Le PS dans la hantise d’un grand déclassement #politique
    http://ericdupin.blogs.com/murmures/2015/05/le-ps-dans-la-hantise-dun-grand-d%C3%A9classement-politique.html

    Le premier secrétaire a bien saisi le danger puisqu’il a conjuré les militants socialistes de « se réapproprier le terrain » pour « ne pas être à la merci en France d’un mouvement comme Podemos ». On voit pourtant mal comment les adhérents du PS pourraient mobiliser les populations en soutenant une politique gouvernementale qui, aux dernières nouvelles, entend réduire les protections du droit du travail ou encore les compensations dues au titre de la « pénibilité ».

    L’idée d’exprimer la contestation sociale au sein même d’un parti au pouvoir est pour le moins saugrenue. Le précédent grec ne peut, à l’inverse, être oublié. Le Pasok, parti socialiste historique de la gauche hellène, a été balayé par une coalition de forces radicales regroupées sous la bannière de « Syriza ».

    Cette histoire a beaucoup fait rêver du côté de Jean-Luc Mélenchon. D’où les fermes mises en garde de Cambadélis :

    « Entretenir le fantasme d’un “Syriza français”, en voulant affaiblir le Parti socialiste, ne provoquerait rien d’autre que la bérézina de la gauche française. »

    Comme si toute contestation de l’hégémonie socialiste devait plonger la gauche dans la déroute.

  • Les murmures d’Eric Dupin : Le choc brutal des légitimités économique et démocratique
    http://ericdupin.blogs.com/murmures/2015/02/le-choc-brutal-des-l%C3%A9gitimit%C3%A9s-%C3%A9conomique-et-d%C3%A9

    La #légitimité économique est étroitement imbriquée avec les contraintes européennes. Là encore, la contradiction avec la volonté populaire est récurrente. Les Français ont majorité voté « non » au traité constitutionnel européen en 2005. Mais cette légitimité démocratique directe –exprimée par référendum– a ensuite été contredite par l’adoption, en 2007, du Traité de Lisbonne qui n’est, comme l’a reconnu Valéry Giscard d’Estaing, qu’une « pâle copie » du TCE.

    En 2012, François Hollande a apporté une nouvelle preuve de la soumission de la logique démocratique à la logique européenne. Son engagement solennel de « renégocier » le traité budgétaire européen instaurant une « règle d’or » a fait long feu. Le président français nouvellement élu, moins coriace qu’un Premier ministre grec, a cédé pour l’essentiel devant Angela Merkel.

    Tout cela a de quoi plonger l’électeur dans le désabusement le plus profond. Le suffrage universel se vide de son sens si le vote est, au final, soumis à la raison supérieure d’une complexe structure mêlant instances économiques, technocratiques et européennes. Qu’on ne s’étonne pas, ensuite, de l’apathie démocratique de citoyens ou de leurs votes jugés peu convenables.

    #démocratie #économie #Europe

  • Presse-Citron invente le blog sponsorisé - Arrêt sur images
    http://www.arretsurimages.net/breves/2015-02-19/Presse-Citron-invente-le-blog-sponsorise-id18581

    "Presse-Citron, lancé en juillet 2005 par Eric Dupin (le blogueur, pas le journaliste politique) et qui se définit sur son compte Twitter comme un « blog high-tech qui est devenu un média qui reste un blog », a fait le grand saut : adieu les bannières de publicité, douze entreprises sponsoriseront désormais le site. En échange, Presse-Citron mettra régulièrement en avant les entreprises en question. Chaque semaine, le site produira un contenu exclusif concernant l’actualité de Microsoft, Orange, Hewlett-Packard, Facebook, F-Secure, La Poste, Le Village by Credit Agricole (une pépinière de start-up du Credit Agricole), Payname (une application spécialisée dans le paiement en ligne) ou (...)

    #public

  • Le Front national sur un plateau, par Eric Dupin
    http://www.monde-diplomatique.fr/2014/03/DUPIN/50215

    Se prétendant un parti « hors système », le #Front_national se plaint d’être dédaigné par les journalistes. Pourtant, ses représentants, à l’instar de la plupart des dirigeants politiques, utilisent les médias, préparant les petites phrases qui seront reprises partout. La multiplication des sondages, souvent contestables, permet au parti de faire les gros titres des journaux, tandis que sa vision ethniciste de la société passe au second plan.

  • Les défricheurs, un mouvement social invisible | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/92163/defricheurs

    Notre chroniqueur Eric Dupin a publié le 11 septembre aux éditions La Découverte un nouveau livre, Les Défricheurs, voyage dans la France qui innove vraiment. Il s’agit d’une vaste enquête de terrain, menée dans une dizaine de régions françaises, à la rencontre de ceux qui expérimentent et inventent dans les domaines social et écologique. On y découvre de nouvelles manière de vivre et de travailler en rupture, plus ou moins radicale, avec le productivisme et le consumérisme dominants.

    Un site est consacré à cet ouvrage. On peut y lire la table des matières ainsi que le texte de l’introduction.

    Nous publions ci-dessous des extraits de sa conclusion.

    Les Défricheurs
    Voyage dans la France qui innove vraiment
    http://ericdupin.blogs.com/ld

    Bien plus de Français qu’on ne l’imagine vivent déjà selon une échelle des valeurs différente de celle qu’impose la société actuelle. Plus ou moins radicalement, ils se sont détachés du modèle productiviste et consumériste qui nous étouffe. Guidés par un idéal lesté de pragmatisme, ces défricheurs d’un monde nouveau expérimentent et innovent dans des champs fort divers. Certains, en rupture franche avec la société, vivent dans des yourtes ou dans des « habitats légers ». D’autres, à l’opposé, sont des « #alterentrepreneurs » qui se fraient un chemin exigeant, socialement et écologiquement, dans l’économie de marché. Et le champ des expérimentations est vaste : #agriculture_paysanne et circuits de proximité, écovillages et habitats partagés, renouveau coopératif et #solidarité inventive, #éducation_populaire et écoles alternatives.

    #livre #écologie

  • Un revenu universel ? Par Abdennour Bidar
    http://www.lamontagne.fr/auvergne/mag/2014/09/21/les-chroniques-du-temps-present-un-revenu-universel-par-abdennour-bidar_1

    Il y a ainsi dans notre société des gisements de créativité auxquels nous ne donnons pas la chance d’émerger, et que l’institution d’un revenu universel permettrait de libérer. Car la peur de sombrer en sortant du salariat n’existerait plus.

    #RdB

    Hier soir, j’ai croisé une collègue de monsieur Monolecte qui est en année sabbatique. Elle avait un bon boulot, intéressant et bien payé pour ses besoins, mais elle ne supporte plus le #salariat et elle cherche autre chose, un autre moyen de vivre. Là, elle a passé 15 jours un peu à la rue, comme Louise Wimmer (attention, grave bon #film : http://television.telerama.fr/tele/films/louise-wimmer,32582950.php), elle navigue un peu dans l’incertitude et la #précarité, mais elle espère vraiment trouver un autre moyen de vivre d’ici la fin de son congé, en juin prochain.

    Je rencontre de plus en plus de gens qui sont carrément en état de désertion du système. C’est aussi le thème du bouquin d’Éric Dupin, Les Défricheurs , sorti il y a 10 jours et qui montre la profusion de gens qui tentent de gagner la marge et de s’y aménager un igloo de #survie.
    Je pense que ce phénomène émergent, dont Dupin écrit qu’il se situe sous la ligne de flottaison des médias (donc totalement invisible) est un phénomène de masse, quelque chose susceptible de dérégler la machine à broyer les gens et qui est en relation avec l’inhumanité croissante du système, telle qu’elle est évoquée là : http://seenthis.net/messages/295118#message295222

    Je crois que c’est très important, ce qui se passe, ici et maintenant. Parce qu’à cet anniversaire où l’on a croisé la collègue en rupture de salariat, il y avait plein d’autres personnes qui expérimentaient, qui bricolaient d’autres possibles et qui ont profité de ce moment pour échanger comme des fous.
    Certes, il y a le biais sociologique du fait que cela se passe chez des amis, donc des gens avec lesquels j’ai beaucoup de choses en commun, mais de proches en proches, j’ai tout de même l’impression que ce qui était totalement marginal devient une profonde aspiration collective.

    • Je pense aussi que c’est une lame de fond sous estimée. En ce sens qu’une des raisons « invisibles », comme vous le dites (car en dessous ou à côté des capteurs non réglés sur le phénomène) pour lesquelles la machine collective (dont économique) « grippe » est le nombre de gens qui vivent individuellement, de manières différentes certes, mais sous ce « parapluie de représentation » que vous évoquez, ce mouvement, le souhaitent, l’organisent et l’amplifient. La paralysie est « souhaitée » par des gens qui n’ont plus d’autre moyen d’expression que l’immobilisme pour un changement de direction. Je vois dans la même tendance (l’idée de sonder ce phénomène invisible) la récente émission de France Culture sur les « intellectuels précaires ». Vous avez mis là le doigt sur quelque chose d’important je pense.
      Bien sûr le « biais sociologique » dont vous parlez fonctionne, nous en sommes inévitablement victimes. Mais au-delà, il se passe quelque chose, une réaction.

    • Il y a aussi ce billet D’une amie qui vous veut du bien, chez Anne Archet, aujourd’hui :

      Anikó Török a partagé cette lettre
      Elle a ajouté en bas de la liste
      Sa tactique de sabotage
      Neuf jours plus tard
      Elle est devenue invisible
      Loin du regard du Léviathan

      Zorin Barrachilli n’a pas partagé cette lettre
      Neuf jours plus tard
      Il était toujours un employé modèle
      Un honnête citoyen
      Un esclave docile
      Un mort vivant

      http://flegmatique.net/2014/09/21/dune-amie-qui-vous-veut-du-bien

      Je crois qu’il faut que je tague ce phénomène. #déserteurs ?

  • La social-démocratie à la française est une plaisanterie, par Éric Dupin
    http://ericdupin.blogs.com/murmures/2014/01/la-social-démocratie-à-la-française-est-une-plaisanterie.html

    La social-démocratie européenne, qui a eu ses années de gloire dans les années de croissance de l’après-guerre, repose sur un système de compromis entre forces sociales et politiques à mille lieues des réalités actuelles.

    Elle suppose d’abord l’existence d’un équilibre de forces entre salariés et patrons, syndicats et organisations professionnelles. L’État n’intervient que comme arbitre ultime de négociations que concluent de puissants partenaires sociaux capables de satisfaire les intérêts de chacune des parties. En Allemagne, ces processus vont jusqu’à des formes de cogestion dans les entreprises.

    François Hollande n’a nullement évoqué pareilles perspectives. Et pour cause : dans un contexte de croissance atone marqué par un chômage de masse, le patronat est en position de force comme rarement. C’est lui qui est en mesure de donner le la. Voilà pourquoi le président de la République a pu si facilement reprendre l’idée d’un « pacte de confiance », avancée par le Medef, pour le transformer en « pacte de responsabilité ».

  • Le sentiment d’impunité d’une caste, par Éric Dupin
    http://ericdupin.blogs.com/murmures/2013/04/le-sentiment-dimpunité-dune-caste.html

    Les malheurs de Cahuzac sont révélateurs de la mentalité et des mœurs d’une fraction des élites qui se juge au-dessus de la morale commune et s’estime suffisamment puissante pour échapper aux sanctions. La fraude fiscale à grande échelle est une pratique particulièrement répandue chez les possédants, chaque type de délinquance ayant son profil sociologique.

  • Acrobaties doctrinales au Front national | Eric Dupin
    http://www.monde-diplomatique.fr/2012/04/A/47579

    Revendiqués par un jeune homme se réclamant d’Al-Qaida, les meurtres de Toulouse et Montauban ont provoqué un recentrage du Front national sur ses sujets de prédilection : immigration et islam. Auparavant, Marine Le Pen avait fait campagne sur une thématique sociale pour le moins nouvelle dans son (...) / #France, Économie, Élections, Extrême droite, #Idées, #Idéologie, #Immigrés, #Migrations, #Mondialisation, Parti politique, #Politique, #Racisme - 2012/04

    #Économie #Élections #Extrême_droite #Parti_politique #2012/04