person:eric dupond-moretti

  • « Nos libertés sont, comme jamais, en péril » (Éric Dupond-Moretti)
    https://www.latribune.fr/economie/france/nos-libertes-sont-comme-jamais-en-peril-eric-dupond-moretti-804208.html


    L’avocat pénaliste Éric Dupond-Moretti.
    Patrick Fouque / AFP

    INTERVIEW. Le plus célèbre avocat pénaliste de France s’apprête à arpenter la scène du Théâtre de la Madeleine, à partir du 22 janvier, dans « Éric Dupond-Moretti à la barre ». Dans le livre événement « Le Droit d’être libre » (Editions de l’Aube) auquel "La Tribune" est associée, il dénonce la « radicalisation des esprits » et le puritanisme, dans un contexte technologique, communicationnel, médiatique, et marchand qui bouleverse les comportements. Extraits d’un dialogue qui questionne chaque citoyen.

  • Interview « Ce qui était autrefois un râteau est aujourd’hui un délit… », estime Éric Dupond-Moretti

    http://lavdn.lavoixdunord.fr/495779/article/2018-11-26/ce-qui-etait-autrefois-un-rateau-est-aujourd-hui-un-delit-estime-

    — Vous attendiez-vous à tant de réactions ?

    « Oui. Georges Tron n’a pas eu de chance : son affaire a commencé en pleine affaire DSK à New York, et son procès se tient en plein phénomène #Metoo, #Balancetonporc… »

    [...]

    –- De la même manière que d’autres, naguère, avec la parole de l’enfant ?

    « Exactement ! Et on a vu ce que cela a donné. Et comment il a fallu se battre aux côtés d’innocents, devant la cour d’assises. »

    (les extraits de son bouquin sont aussi particulièrement gratinés)

    Cf. le fil de @mad_meg sur l’affaire d’Outreau, où s’était illustré Dupond-Moretti, et en particulier la vidéo avec Gwénola Sueur et Pierre-Guillaume Prigent qui font entre autres la généalogie de la constitution des assos masculinistes en France et l’histoire de leur lobbying dans les lieux de pouvoir, en particulier dans la magistrature :

    https://seenthis.net/messages/738233

    #Dupond-Lajoie-Moretti #backlash #réaction #on_sen_fout_on_va_gagner

  • Gwénola Sueur et Pierre-Guillaume Prigent - L’alienation parentale
    Mécanismes de la violence masculine sur les mères en France

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=8&v=Rw0sRBrfqLo

    #violence_masculine #divorce #domination_masculine #SAP #féminicide #infanticide #masculinisme #inceste #pedoviol

    Sur Outreau l’expert psy était Paul Bensoussan un promoteur du SAP, et du syndrome de munchahausen par procuration. On peu le tenir pour responsable de la réduction des condamnations pour viols, inceste, viols par conjoint et l’augmentation des violences faites aux femmes et aux filles (75% des victimes d’inceste).

    – pour en savoir plus = rapport de Marie-Christine Gryson https://www.youtube.com/watch?v=D-udQ8XoOYo

    + commission d’enquête de 2005 http://www.assemblee-nationale.fr/12/rap-enq/r3125.asp

    • Quelques extraits du rapport de commission d’enquète 2005
      http://www.assemblee-nationale.fr/12/rap-enq/r3125.asp

      2. Un contexte pénal, économique et social défavorable

      Il paraît indispensable de rappeler, fût-ce brièvement, que l’affaire d’Outreau s’est déroulée dans une région fortement marquée par le nombre des affaires pénales en matière sexuelle, sur fond de misère économique et sociale. Certaines données statistiques peuvent, en elles-mêmes, contribuer à expliquer la difficulté de réagir rapidement à des signalements qui, pour être inquiétants, n’en sont pas moins noyés dans nombre d’affaires similaires, suivies tant par les services sociaux que par les services de police ou judiciaires. Les données nationales font ainsi apparaître l’accroissement important des dossiers de mineurs en danger dont les juges des enfants sont saisis : + 7,8 % pour la seule année 20044. Les informations présentées ici sont issues des données statistiques du ministère de l’intérieur (faits constatés en matière de mœurs) et du casier judiciaire national (condamnations). Elles font apparaître les spécificités du ressort de la cour d’appel de Douai en matière de criminalité et de délinquance sexuelles.

      · Les faits constatés en matière de mœurs

      La délinquance en ce domaine a augmenté entre 1994 et 2004 dans le département du Nord de 47 % et dans le département du Pas-de-Calais de 60 % contre 50 % au niveau national sur la même période.

      La part des victimes mineures dans le total des viols et agressions sexuelles (faits constatés en 2004 par les services de police et de gendarmerie) s’élève à 63 % pour l’ensemble de la France, à 45 % dans le ressort de la cour d’appel de Paris et à 75,1 % dans le ressort de la cour d’appel de Douai.

      · Les condamnations

      – En matière de criminalité sexuelle :

      La part des infractions sexuelles dans les condamnations criminelles prononcées en France est en hausse constante : de 24,6 % en 1984, elle est passée à 40,7 % en 1994 et atteint 53,4 % en 2004.

      Entre 1990 et 2003, dans le ressort de la cour d’appel de Douai, le nombre de condamnations pour crime sexuel a été multiplié par 3,2 (+ 222 %) alors qu’au niveau national, ce nombre a doublé sur la même période (+ 100 %).

      En 2003, les cours d’assises du ressort de la cour d’appel de Douai ont prononcé 7 % des condamnations criminelles, tout contentieux confondu. La même année, elles ont prononcé 8 % (sur 1 470 condamnations prononcées en France en ce domaine) des condamnations pour crimes sexuels.

      Ces 119 condamnations pour crimes sexuels représentaient 54 % de l’ensemble des condamnations criminelles prononcées dans le ressort de la cour d’appel de Douai contre 48 % au niveau national.

      – En matière délictuelle :

      Entre 1990 et 2003, le nombre de condamnations pour délit sexuel a crû de 63 % dans le ressort de la cour d’appel de Douai contre 32 % en France.

      En 2003, les tribunaux correctionnels du ressort de la cour d’appel de Douai ont prononcé 7 % des condamnations délictuelles, toute forme de contentieux confondu.

      La même année, ils ont prononcé 582 condamnations pour délit sexuel, soit 8,4 % de l’ensemble des condamnations délictuelles en matière sexuelle au niveau national.

      Tout en soulignant à de nombreuses reprises, lors des travaux de la commission, son souhait de ne pas voir ternie à tort l’image du Boulonnais, l’un des membres de la commission d’enquête, M. Guy Lengagne, député du Pas-de-Calais et ancien maire de Boulogne-sur-Mer, a rappelé que la commune d’Outreau elle-même avait déjà été endeuillée par la dramatique affaire dite « des frères Jourdain » qui en février 1997, dans des circonstances particulièrement horribles, avaient violé et assassiné quatre jeunes filles habitant cette petite ville. Point n’est besoin de rappeler également, puisqu’il s’agit d’un fait d’actualité à l’heure où la commission d’enquête procède à ses investigations, que le « second procès d’Outreau »5 porte sur une affaire de pédophilie et que les mis en cause
      – plusieurs membres d’une même famille accusés d’incestes sur leurs enfants - habitent un immeuble voisin de celui des Badaoui-Delay, dans ce même quartier de la Tour du Renard.

      Le cadre dans lequel se sont situées ces affaires d’Outreau est ainsi décrit par MM. René-Philippe Dawant et Georges Huercano-Hidalgo dans leur ouvrage intitulé Contre-enquête à Outreau :

      « La population a fort évolué. Les Aciéries Paris Outreau ont fermé. Si Boulogne-sur-Mer reste le premier centre de traitement du poisson, celui-ci est plus souvent transporté par camion que par bateau. L’industrie de la pêche s’est effondrée. Le textile également. Avec un taux de chômage de 15 %, le Pas-de-Calais détient le record de France.

      À la Tour du Renard, on compte 40 % de chômeurs. Les travailleurs ont cédé la place aux allocataires, aux chômeurs et aux retraités. ... Les ravages de l’alcoolisme sont perceptibles dans les rues, les magasins et les bistrots. La région et la municipalité consentent de gros efforts d’encadrement. Les services sociaux pallient de leur mieux toutes les carences. Le centre communal d’aide sociale garantit un quota de nourriture aux familles en difficulté, assure la gratuité des soins médicaux, encadre un surendettement endémique. »

      Plusieurs personnes auditionnées par la commission d’enquête ont évoqué la difficulté à réagir de façon adaptée et rapide à certains signaux d’alarme, lorsque s’accumulent les problèmes dans une zone géographique donnée.

      Ainsi Mme Claire Beugnet, responsable du service d’aide sociale de Boulogne-sur-Mer, a attiré l’attention des membres de la commission d’enquête sur les caractéristiques de cette population : « Il faut également tenir compte des populations auxquelles nous sommes confrontés. Dans un secteur en difficulté, avec tout un quartier de parents en difficulté le seuil de tolérance n’est pas le même que dans un quartier sans problème. »6

      Le docteur Alain Leuliet, psychiatre, a pour sa part indiqué : « Dans le département du Pas-de-Calais règne malheureusement une grande misère sociale et économique. Quand je participe à un procès en cour d’assises, j’ai toujours l’impression d’un gâchis phénoménal. Nous arrivons après coup. Des sévices ont été commis, des enfants ont été victimes, des agresseurs attendent la sanction. Je me demande comment on pourrait anticiper un peu plus les situations. Vous avez été amenés à entendre les travailleurs sociaux. Nous essayons de travailler avec eux. On aurait peut-être pu éviter que des enfants soient victimes d’agressions sexuelles. Le problème des travailleurs sociaux est qu’ils sont isolés. Ils sont souvent anesthésiés, c’est-à-dire qu’ils côtoient tellement la misère sociale qu’ils sont amenés à relativiser certaines situations sociales en se disant qu’il y a pire. »7

      Mme Hélène Sigala, juge des enfants à Boulogne-sur-Mer, a rappelé que, à l’époque où certaines des notes qui lui étaient adressées par les services sociaux témoignaient d’une suspicion d’agression sexuelle, elle avait dans son cabinet 600 dossiers en cours et « qu’environ 400 d’entre eux transpiraient plus ou moins les abus sexuels »8.

      Dans son témoignage au procès en appel à la cour d’assises de Paris, l’ex-directrice de l’école maternelle qu’avaient fréquentée les enfants du couple Badaoui-Delay à la Tour du Renard a notamment prononcé cette phrase qui, à elle seule, pourrait résumer toute la problématique du risque de banalisation et donc de moindre réactivité lorsque trop de clignotants sont allumés : « J’avais fini par m’habituer aux comportements des enfants de ce quartier. Mais tout ce que j’avais fini par trouver normal n’est pas tolérable, dans l’école où je travaille aujourd’hui. En fait, ce ne sont pas les mêmes normes » (propos rapportés dans un article de la Voix du Nord du 10 novembre 2005).

    • Témoignage d’une des victimes sur les conditions des procès ou comment faire des victimes les coupables et des auteur·ices des innocent·es
      https://www.youtube.com/watch?v=a-9Y1TRV62k

      Outreau l’Autre Vérité de Serge Garde
      https://www.youtube.com/watch?v=bP1MmPKIwoA

      Commission d’enquête de 2006
      https://www.youtube.com/watch?v=zPx-BfVvrWM

      Site de Jacques Thomet
      http://www.jacquesthomet.com/jacquesthomet

      Les 12 enfants reconnus victimes de viols ont touché·es chacun·e 30.000€ à leurs 18 ans. Séparés entre elleux, placé en foyer pour déliquants, jetés à la rue à 18 ans, traités de menteurs par la presse...

      Les 13 aquité·es du second procès ont touchés chacun·e 300.000€. Ces gens n’ont pas été innocentés l’institution a jugé que la parole des enfants ne vallait rien.

      La justice française juge que la mauvaise réputation d’un adulte est 10 fois plus grave que d’être prostitué, violé, torturé lorsqu’on est enfant.
      Le juge Burgeau à été lynché et ce message à ete compris de tous les juges qui ne condamnent plus les viols et considèrent les victimes comme des menteureuses. -40% de poursuites pour viol depuis cette affaire. Les violeurs et pedosexuels se sont ouvert une autoroute.

      __
      Outreau ou pas assez ? Serge Garde : encore !
      https://www.youtube.com/watch?v=m5Kac4egHiM

      Dans une autre video de type FNoïde dont j’ai retiré le lien, Serg Garde dit que l’importance des théories freudiennes en France explique qu’on considère les enfants comme des menteureuses. Pour #freud l’enfant est un pervers polymorphe qui seduit les adultes et est l’instigateur de l’inceste cf - oedipe

    • Merci @mad_meg même si c’est absolument terrifiant que l’affaire d’Outreau ait été transmise par les médias dominants comme une erreur judiciaire envers les adultes.
      On comprend mieux l’instrumentalisation des personnes au pouvoir mouillées dans des affaires financières qui cherchaient à supprimer le juge d’instruction. Non seulement l’impact aujourd’hui sur ces victimes de viols, sur celles qui tentent aujourd’hui de dire mais aussi le soutien apporté au développement des réseaux pédophiles.
      Arr, vraiment la gerbe.

    • Oui j’écoute présentement la commission villani, une forfaiture. A part la première intervenante, seule femme et seule personne qui connait l’affaire et dit à la commission que c’est le bal des faux-culs et que le juge Burgeau est irréprochable. Le reste c’est des vieux ballochards qui servent la soupe à Foutriquet. Hallucinant de voire que cette affaire de réseau pédocriminel a servit de prétexte pour Sarko-Fillon & l’UMPS pour se garantir l’impunité. Car sur ce coup là, L’UMP et le PS étaient main dans la main (dans le sac).

      Sinon pour L’INNOCENT Franck Lavier en plus d’étre poursuivit en ce moment pour le viol de sa fille de 17 ans, il a été condamné pour violences physiques sur ces autres enfants agés d’une dizaine d’années.

    • Outreau, onze ans après.
      https://blogs.mediapart.fr/jacques-delivre/blog/061216/outreau-onze-ans-apres

      Du Calvaire à la Rédemption. Onze ans après, que sont devenus ceux d’Outreau ?

      De nombreux messages personnels ont fait part de l’inquiétude générale concernant le silence relatif actuel autour de l’affaire d’Outreau, et notamment sur ce qui est advenu des fameux acquittés. Alors disons que, onze ans après très exactement, les nouvelles sont plutôt bonnes, mais pas pour tout le monde, comme vous le verrez.

      Revenons d’abord un peu en arrière. A la fin des procès (2005), des tractations financières secrètes eurent lieu, au plus haut niveau, afin de dédommager les acquittés de Paris et de Saint-Omer (et de faire en sorte que le volet Legrand fils mineur ne soit jamais audiencé, contrairement au Droit. Malheureusement, il fallu bien le juger, in extremis). Même s’il n’est absolument pas question ici de nier la dureté de la condition pénitentiaire française, indigne d’une nation moderne, ni que le dédommagement pécuniaire est une mesure salutaire (que faire de plus ?) pour tâcher de compenser les années de prison, on se souviendra, d’abord, que Patrick Dills, qui fit dix-sept années de prison, obtint l’équivalent actuel de 150 000 euros.

      Si, concernant nos acquittés, le dédommagement moral fut plus satisfaisant, puisque outre les excuses de la Chancellerie, celles du Premier Ministre de l’époque Dominique de Villepin, puis celles du Président Chirac lui-même, excuses écrites au nom de la République française et dépêchées tout spécialement par les motards de l’Elysée au domicile de chacun, les tractations concernant l’aspect financier ont été, de leur côté, menées rondement. Ces tractations, tenues cachées, s’élevèrent, selon des informations sûres, à environ dix millions d’euros pour les treize, soit une moyenne de 800 000 euros chacun. Il est cependant à envisager que certains ont obtenu plus que d’autres, eu égard aux conséquences dommageables de l’incarcération sur leur réputation et leur carrière professionnelle. Accessoirement, il ne faut pas oublier que les enfants victimes de traumatismes beaucoup plus importants que la prison pour des adultes, n’ont reçu que 30 000 euros chacun, puis envoyés à la rue sans aucune sorte de soutien à leur majorité. D’autres sont peut-être repartis chez eux pour que la famille reçoive l’indemnité.

      Certes, pour nos acquittés, il leur a fallu déduire les sommes versées à leurs avocats respectifs, et que l’on peut juger conséquentes(mais négociées)... Les ténors du barreau ne sont bénévoles qu’un temps.

      Les époux Lavier s’achetèrent de leur côté tout ce qu’il faut pour être enfin bien : grosse voiture, grande maison en centre ville, tout l’équipement nécessaire pour se sentir heureux, dont un circuit intérieur de caméras vidéos ; des joujous et tant et plus pour les petits gosses. Cela ne les empêcha pas d’avoir ensuite maille à partir avec la justice, pour violences et maltraitances sur deux de leurs enfants mineurs, âgés de dix et onze ans. Certes, considérés contre primo-délinquants, les parents ne furent condamnés qu’à du simple sursis. Le Procureur de l’époque (en 2012), Jean-Philippe Joubert, avait pourtant déclaré devant les caméras de télévision que « les chambres de ces deux enfants qui se sont enfuis étaient vraiment des mouroirs. Il n’y avait même pas de lumière, il n’y avait pas de poignée pour sortir et il y avait des caméras partout pour filmer des enfants qui arrivent presque à l’âge de la puberté ». Plus récemment, en juin 2016, Franck Lavier sera placé en garde à vue durant 48 h., puis mis en examen avec interdiction de retourner à son domicile, pour viol présumé sur sa fille C. (dont le prénom réel a été scandaleusement dévoilé par la presse) âgée de 17 ans. L’instruction suit son cours, et se déroulera, peut-être, dans des conditions raisonnables de bonne justice. Franck se souvient-il peut-être, non sans émotion, que l’affaire d’Outreau avait débuté pour lui de la même façon. Hormis ces petits soucis du quotidien, Franck et Sandrine Lavier se portent bien.

      De son côté, l’abbé Dominique Wiel est devenu une sorte de vedette que l’on a souvent croisée à la télévision. Il sillonne la France pour y faire des conférences. En seulement quatre ans, il en aura organisé plus d’une centaine pour raconter son histoire. Lui aussi a écrit un livre. D’après La Voix du Nord (nous sommes en 2011), il animait chaque mois une formation aux faits-divers à destination des journalistes de FR3. En 2016, il continue, à près de 80 ans, à participer à des débats et des conférences. Il trouva quand même le temps d’adhérer au comité de soutien de Jean-Paul Lagache, condamné deux fois aux Assises pour pédophilie. Notre abbé vieillit bien et reste fidèle à ses convictions.

      Le taxi Pierre Martel, qui fut acquitté à Saint-Omer en 2004, a repris ses activités dans la discrétion. Le père Legrand et Christian Godard sont décédés. De Thierry Dausque, acquitté en appel, aucune nouvelle.

      Le fils Legrand a encore eu des petits ennuis avec la justice. Il avait déjà été condamné à trois mois fermes pour trafic de drogue, sans exécuter sa peine (en 2007). Il a été condamné plus récemment à du sursis pour violences sur la mère de son fils. Il avait également insulté son enfant devant témoins en lui faisant un doigt d’honneur et lui disant :« Va te faire enculer ! ». L’enfant, qui avait deux ans, connaissait-il-il le sens de la formule ? Sinon, pour le reste, ça va. Il est à espérer pour lui qu’il ne se fasse pas trop remarquer : son avocat Julien Delarue doit commencer à fatiguer. On peut aussi s’interroger sur le fait que le fils Legrand, après avoir acquis voiture et logement, habite dorénavant chez sa mère et dort, selon ses dires, dans le canapé du salon, lui qui aurait touché, si l’on y ajoute l’indemnité de son père décédé, plus d’un million d’euros...A moins que... Quand on songe qu’avant l’affaire, la famille avait acheté (à crédit) à la fin des années 80 une maison individuelle dans un quartier résidentiel de la station balnéaire de Wimereux, avec un salaire d’ouvrier et une mère au foyer, puis que cette maison s’était trouvée perdue juste avant les événements pour une obscure raison....

      Roselyne Godard (la boulangère) a désiré un temps se lancer dans des études de Droit pour devenir avocate, profession exercée à but lucratif, sûrement sur les conseils avisés de son défenseur et mentor, Eric Dupond-Moretti, « Maître Dieu », comme elle l’appelait. On ne sait trop à quoi aboutirent ces études.

      Odile Marécaux-Polvèche, femme de l’huissier, a été indemnisée aussi, a récupéré l’intégralité de son salaire d’infirmière à l’Education Nationale, ce qui peut sembler tout-à-fait normal. Pourtant, comme elle avait décidé, après son divorce, de résider en Bretagne, un poste fut spécialement créé pour elle là-bas sur ordre du Ministre de l’Éducation Nationale. Rarement, dans l’histoire judiciaire française, considérant que l’ « erreur judiciaire » n’en fut pas une, des détenus provisoires jugés finalement innocents n’ont été traités par l’État avec autant de bienveillance, d’égards et de mansuétude. Chapeau bas ! Il est à souhaiter que toutes les « victimes » de notre justice soient traitées de la même façon.

      L’huissier Alain Marécaux, que l’on a aussi beaucoup vu à la télévision, est également un cas qui peut intéresser. Il avait déclaré, on s’en souvient, avoir tout perdu avec cette affaire. Mais il avait oublié de raconter que son couple battait très sérieusement de l’aile. Que sa femme Odile avait fait une tentative de suicide, en juin 2001, de même que l’un de ses fils. Qu’Odile présentait de nombreuses marques de coups, mais qu’elle les imputaient à son fils aîné, et non à son mari : ouf ! Que les trois enfants avaient fugué à plusieurs reprises. Que sa propre mère était déjà très sérieusement malade avant les ennuis judiciaires et que la mort de celle-ci ne peut être en rien imputée à Fabrice Burgaud. Que son étude dut être vendue (peut-être pas au meilleur prix, on peut en convenir). Qu’il revendit sa résidence principale, surnommée le « Manoir », puis sa résidence secondaire. Et donc qu’il fut payé pour tout cela, au moins, et que ces sommes s’ajouteront donc aux indemnités que l’on jugea, d’ailleurs, particulièrement conséquentes, puisqu’il fut question de deux millions d’euros (somme importante qui vint, si l’on réfléchit, en déduction de l’indemnité des autres, par exemple de celle des Legrand, qui restent, malgré tout, des prolétaires. Daniel Legrand, père : « On a été indemnisé, mais on n’a pas touché comme on avait dit... »). Le reste de l’histoire est plus connu : Alain Marécaux publia (avant même l’appel) un livre qui devint un best-seller( Il parvint à publier chez Flammarion, et les droits de l’ouvrage furent rapidement achetés). On en tira un film (dans lequel Marécaux était conseiller technique) qui remporta un assez bon succès, davantage grâce à une grosse campagne de promotion et au choix de l’acteur principal, Philippe Torreton, qu’à ses qualités purement cinématographiques. Il est cependant à déplorer que cette œuvre présentée comme une fiction ait utilisé sans vergogne le nom des protagonistes réels. Les avocats du Juge Fabrice Burgaud, lui-même incarné avec réalisme par un acteur-sosie, s’en virent refuser la supervision. Alain Marécaux retrouvera son métier d’huissier de justice. Il a maintenant une étude à Dunkerque (elle porte son nom), mais passe le plus clair de son temps dans sa résidence du Midi, en Ardèche.

      Sous cet aspect positif des choses, le cas le plus emblématique de Rédemption reste celui de Karine Duchochois. Elle est indemnisée alors qu’elle n’a pas fait un seul jour de prison, hormis la garde-à-vue. Après avoir beaucoup pleuré pour retrouver son fils, dont le père-duquel elle était séparée et qui habitait avec l’enfant en région parisienne- avait pourtant obtenu la garde bien avant le début de l’histoire, elle écrit, elle aussi, un livre pour défendre sa cause (avant l’appel également-et l’on mesure dans quel état d’esprit se trouvait donc, l’opinion publique à propos de leur culpabilité présumée- le livre de Florence Aubenas, La Méprise, n’étant pas encore sorti pour enfoncer un coin supplémentaire)). Elle publie rapidement chez l’éditeur parisien Plon, un témoignage dont le titre ne lui conviendra pas : Moi Karine, innocente et cassée. (« Je n’ai jamais été cassée », déclarera-t’elle). L’ouvrage, malgré une qualité objectivement médiocre, reçoit le prix littéraire « Comte de Monte Christo », tout nouvellement créé juste à ce moment-là, en 2005, et qui vise à récompenser les oeuvres littéraires autobiographiques sur la justice. C’est Gérard Lhéritier, présenté parfois comme un « ami » de Karine, qui en est l’initiateur. Karine en deviendra d’ailleurs l’attachée de presse. Mais Lhéritier, surnommé par des perfides le « Madoff » des lettres et qui fréquente le beau monde, de Rachida Dati à Nicolas Sarkozy, aura quelques petits ennuis avec la justice. Comme le rapportent de nombreux quotidiens, dont Le Nouvel Observateur (article du 7/12/14), celui que l’on présente aussi comme le plus gros acheteur mondial de manuscrits, est inquiété dans une enquête préliminaire pour « escroquerie en bande organisée et pratique commerciale trompeuse ». Il s’agit de l’affaire Aristophil. La société, qui a ensuite ouvert une filiale en Belgique, dont Patrick Poivre d’Arvor est le parrain et le promoteur zélé, est basée sur le malin système de la pyramide de Ponzi. Les souscripteurs, qui espéraient de gros bénéfices dans l’investissement sur l’achat et la revente de manuscrits rares, n’auront plus que leurs yeux pour pleurer. PPDA sera entendu par la brigade financière sous le régime de la garde à vue pour un prêt de 400 000 euros accordé par Lhéritier, et qui a disparu des comptes. La société sera placée en liquidation judiciaire en 2015 et Lhéritier ne sera pas ennuyé plus que ça, même si l’affaire n’est pas terminée.

      Bref, à l’époque où Karine reste personnellement très proche de l’influent présentateur de télévision PPDA, TF1 acquiert les droits de l’ouvrage de sa protégée pour en réaliser ensuite une fiction télévisée. En 2007, notre Karine rentre comme journaliste à France Info et tiendra une chronique « Le Droit d’Info » consacrée à la justice. Dorénavant journaliste, elle adhère, sans aucun diplôme ni qualification, à l’Association des journalistes judiciaires, présidée à l’époque par Stéphane Durand-Soufflant, chroniqueur du Figaro. Le monde est petit. Elle devient également journaliste animatrice du magazine hebdomadaire télévisé « Engrenage infernal » sur la chaîne Planète+ Justice. Elle réalise, en 2011, un reportage documentaire sur Outreau (à charge contre Fabrice Burgaud, bien entendu), diffusé dans l’émission « Zone Interdite » (M6). Entre temps, elle a aussi été engagée par la chaîne 13° Rue (« Passeport pour le crime »), chaîne que PPDA rejoindra à son tour en 2013, et où officiait déjà Christophe Hondelatte, prosélyte infatigable de la thèse des défenseurs (les enfants ont menti, il n’y a pas de réseau criminel, etc.). Pour Karine Duchochois en tout cas, ce fut donc comment passer du ghetto ( des HLM d’Outreau) au gotha.

      Questionnée en 2008 par le même Christophe Hondelatte dans son émission de France 2 Faites entrer l’accusé :« Karine, vous avez de l’ambition, il ne faut pas craindre de le dire, c’est bien l’ambition...Alors, cette affaire, peut-on dire qu’elle vous a finalement servie ? » Réponse de Karine Duchochois :« Oui ». Donc, là-aussi, tout va pour le mieux.

      Le lecteur trouvera sans doute ces considérations mesquines, triviales, déplacées ou malveillantes de la part de celui qui tient cette plume...Il devrait plutôt se réjouir que les acquittés s’en tirent globalement mieux que les enfants violés d’Outreau.

      Triviales et déplacées aussi, ces quelques remarques sur ce mystérieux prix littéraire « Comte de Monte Christo » dont il est question plus haut, quand on sait qu’il a été décerné également en 2009 aux Legrand père et fils pour Histoire Commune, témoignage dont la médiocrité littéraire n’est pas à prouver, écrit avec Youki Vattier ( réalisateur qui connaît bien Hondelatte pour avoir travaillé avec lui) : il s’agit, plus précisément, de la catégorie « Prix de l’émotion face à l’injustice » ! A y regarder d’encore plus près, on se rend compte que, parmi les jurés de ce prix, il y a eu Patrick Poivre d’Arvor himself, mais aussi Philippe Houillon, député Rapporteur de la Commission d’Enquête parlementaire sur l’affaire en 2006 ; bon nombre de journalistes, comme Dominique Rizet du Figaro, ancien du SIRPA (Service d’Information et de Relations Publiques des Armées), qui officie sur la chaîne Planète+Justice (comme Karine), copain de Christophe Hondelatte et de l’avocat Dupond-Moretti ; le magistrat Serge Portelli, les journalistes Daniel Carlin, Matthieu Aron, ancien directeur de la rédaction de France Inter, coscénariste avec Marie-France Etchegoin (ancienne Rédac-chef de l’Obs) d’un documentaire sur l’affaire Alègre défendant la thèse de l’absence de notables (« Notable donc coupable ») et...l’avocat Eric Dupond- Moretti himself aussi ! Ajoutons que Dominique Baudis obtint le prix en 2005 pour Face à la Calomnie, publié par Bernard Fixot qui publia également dans son autre maison Oh !Editions le témoignage de l’abbé Dominique Wiel. Inutile de charger la barque, mais Alain Marécaux reçut ce même prix pour Chronique de mon Erreur Judiciaire... Du beau linge bien propret, qui a ses entrées un peu partout, tous gardiens jaloux et militants de la doxa et tous parties prenantes dans l’histoire ou ayant des idées précises sur le fait de ne pas « trop écouter les enfants victimes » ; qu’il n’y a jamais de notables dans ce genre d’affaire, la preuve étant qu’aucun n’est jamais condamné ; que le « réseau pédocriminel » est un fantasme de cinglés...

      Donc tous gens, zélateurs de l’histoire officielle, qui se connaissent parfaitement, se fréquentent, déjeunent, cocktailent ensemble, fréquentent les palaces et la jet-set... et sont totalement objectifs. Il faut bien se serrer les coudes. Des personnes d’influence proches des vrais lieux de pouvoir, officiels ou non-officiels et qui assurent le pluralisme de l’information. Vous savez-bien : ceux qui font et défont l’opinion publique, pour notre plus grand amusement...

      PS : Ce qui est dit ici est vérifiable, plus ou moins aisément car les médias « mainstream » ne creusent pas trop ces choses et mettent le public à l’abri des accointances, renvois d’ascenseur et intérêts communs entre les grands médias eux-mêmes, leurs serviteurs, les cercles protégés de la politique, de la magistrature, du spectacle, du sport, de la culture, de l’Education, de l’Eglise ; bref, de la plupart des Institutions. Tous gens par ailleurs forcément au dessus de tout soupçon. Les acquittés d’Outreau furent les arbrisseaux qui cachèrent la forêt et les enfants violés les grands perdants : après tout, ils ne représentent rien d’important.

      Le lecteur pertinent aura sans doute saisi que le problème était (pardon pour le gros mot) l’« invisibilisation » volontaire de ce même problème (j’espère me faire comprendre, au delà de la célèbre question un peu galvaudée : « Nous cacherait-on des choses ? »). Il aura peut-être également compris que les « dysfonctionnements » en chaîne de l’affaire d’Outreau (conjonction mathématiquement quasi impossible) n’en étaient pas réellement, et ne constituaient que l’ombreportée des fonctionnements cachés et voulus d’une mécanique qui n’était pas si mal huilée. Il pourra, en tout cas, en tirer les conclusions qu’il souhaite, comme il se doit.

      + Le commentaire de Marie-Christine Gryson

      Bravo pour ce brillant récapitulatif qui permet d’oublier que Dimitri Delay, reconnu pas la Justice dans cette affaire, victime de viols d’agressions sexuelles, de corruption de mineurs, souffre de froid et de faim...et n’a reçu, comme tous les autres ex-enfants ( ils sont 12) aucune aide de tout ce petit monde si bien intentioné à l’égard des acquittés.

      https://blogs.mediapart.fr/caprouille/blog/141116/lettre-ouverte-thierry-delay-qui-m-engendre-viole-torture-et-livre-l

      Cela permet d’oublier que Chérif Delay n’a reçu aucun prix pour son livre auto-biographique « Je suis debout » qui décrit l’horreur des viols, de l’abandon et des accusations inversant les culpabilités et les valeurs :

      http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/05/10/cherif-delay-enfant-victime-d-outreau-adulte-debout_1519657_3224.html

      Cela permet aussi d’oublier que Michel Gasteau éminent Président d’assises a répertorié plus de 30 mensonges dans le livre de Florence Aubenas « La Méprise » :

      http://www.village-justice.com/articles/MEPRISE-Les-mensonges-Florence,19584.html

      En revanche, il est impossible d’oublier que Karine Duchochois, enquêtant « objectivement » et sans conflit d’intérêt sur les acquittés d’Outreau pour « Envoyé spécial » a tancé vertement les Lavier suite à leur mise en examen pour maltraitances habituelles et corruption de mineurs : « cela sème le doute sur nous tous » a t-elle précisé à ses co-acquittés.Une question me tarabuste : que pense t-elle aujourd’hui de la nouvelle mise en examen de Franck Lavier pour « Viols sur mineur par ascendant ? »

      Karine Duchochois ne doit pas penser grand chose du procès pour viols et agressions sexuelles impliquant Lavier au sujet de sa fille C***, pour le moment... Elle était citée au même titre que Lavier dans le beau rapport de l’IGAS, (rapport un peu mis au fin fond d’un grand placard minstériel, qui devrait retrouver une seconde jeunesse dans un avenir proche..)J’ai toujours été étonnée que quelqu’un qui n’a pas obtenu son CAP de fleuriste puisse devenir chroniqueuse judiciaire sur FranceInfo. Le plus grinçant est surtout d’entendre sa défense des enfants dont elle a été soi-disant privée à cause de l’affaire d’Outreau alors qu’elle n’avait plus la garde d’Anth** depuis longtemps car elle était jugée comme mauvaise mère.

      Quant à Brunet, il vivait en couple avec une gamine de 15 ans quand il a été arrêté.. Mais tout va bien hein... D’autant que « le zizi dans la bouche » n’a jamais été jugé, le dossier est passé « à trav » lors du procès, oublié sous la pile ...

      Cette affaire est une telle injustice pour les enfants victimes (et ils sont très nombreux), qu’il m’est impossible de croire que c’est fini...

    • Le média d’où est tirée l’interview de Serge Garde n’est pas du tout recommandable — les affaires de pédophilie sont régulièrement instrumentalisées par la facho-catho-sphère, ce serait dommage de relayer leurs délires (en l’occurrence conspi franc-maçonne).

      Au passage, au rayon #ligue_des_crevures_masculinistes, à signaler la présence dans cette affaire de Dupont Moretti, qui gagna à l’époque ses galons de Grantavocat sur le dos des victimes et vient de remettre ça dans le procès Georges Tron.

    • Oui Zorba j’ai vu d’ou venait la video avec Serge Garde. Le problème, qu’explique S.Garde lui meme, c’est que personne ne s’interesse à ces sujets (à part les victimes et peut etre les auteurs) et du coup il ne reste que la fachosphère pour s’engouffrer dedans à base de complots judeo-maçonniques, merdalistes et autres joyeusetés brunes. L’interview n’est pas orienté FN (enfin il m’a pas semblé) et il y a seulement une question sur la franc-maçonnerie qui est quand meme typique de la source, mais serge Garde y répond de manière acceptable selon moi.

      Faut que je retourne bosser mais j’essayerai plus tard de trouvé une meilleur source pour cette video. J’en ai écouté pas mal de videos de S.Garde et il dit un peu toujours la meme chose du coup je devrais trouvé de quoi la remplacé histoire de pas faire monter les states de cette faf-Tv .

    • @mad_meg ça m’a fait également tiquer d’entendre le délire conspi franc maçon à la toute fin de l’interview de S.Garde, ça le fait tousser gravement d’ailleurs et c’est coupé juste avant qu’il ne réponde, mais oui quand même, merci si tu trouves une autre source.

    • J’ai du voire une video qui est la suite de l’interview. Pour cette question sur les franc-macs Serge Garde explique qu’il a été aidé par des franc-macs parfois et parfois pas et qu’il pense pas qu’il y ai de liens particulier entre les réseaux pedocriminels et la franc-maçonnerie.

      J’ai édité pour remplacé la video avec Serge Garde par une issue de Karl Zero.

  • Procès de Georges Tron : l’avocat de l’accusé, Me Dupond-Moretti, s’en prend aux féministes et aux plaignantes
    https://www.francetvinfo.fr/societe/justice/proces-de-georges-tron/proces-de-georges-tron-l-avocat-de-l-accuse-me-dupond-moretti-s-en-pren

    Les avocats de Georges Tron ont plaidé l’acquittement, mercredi 14 novembre, au procès de l’ex-secrétaire d’État et maire de Draveil, jugé pour viol devant les assises de Seine-Saint-Denis. Deux anciennes employées municipales, Virginie Ettel et Eva Loubrieu, accusent Georges Tron et Brigitte Gruel de leur avoir imposé des attouchements et pénétrations digitales. Dans sa plaidoirie, Me Éric Dupond-Moretti s’en est pris à la presse, aux féministes, et aux plaignantes , rapporte la journaliste de franceinfo présente à l’audience.

    Les pourris sont de sortie. Et ça paie.

    Procès pour viols : Georges Tron acquitté
    https://www.bfmtv.com/police-justice/proces-pour-viols-georges-tron-acquitte-1566871.html

    L’avocat général avait requis six ans de prison ferme contre l’ex-secrétaire d’État et maire en exercice de Draveil, Georges Tron, pour les viols de deux de ses anciennes employées.

    Plus de sept ans après le début de l’affaire ayant entraîné sa démission du gouvernement, l’ex-secrétaire d’État et actuel maire de Draveil Georges Tron a été acquitté ce jeudi par la cour d’assises de Bobigny.

  • Eric Dupond-Moretti répond aux questions de Nicolas Demorand - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=3dpIotJXeR8


    Eric Dupond-Moretti répond aux questions des auditeurs de France Inter
    https://www.youtube.com/watch?v=tXIANYtYM7E

    Après cinq semaines de procès, Abelkader Merah a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de Paris. Eric Dupond Moretti, son avocat, s’exprime pour la première fois sur ce dossier, au lendemain de la sentence.

    Ça date d’il y a 3 mois. Je n’avais pas pris le temps à l’époque d’écouter l’intervention complète. On n’est pas déçu du voyage !
    Demorand, que je méprisais déjà profondément, atteint un niveau d’indécence (mot qu’il utilise sans arrêt pendant l’interview) rarement atteint. Un concentré de populisme, de bêtise, de manque de réflexion et d’obstination butée. Le pire c’est que Dupond-Moretti au début fait l’éloge de France Inter. Je pense qu’il n’avait pas dû écouter la radio depuis longtemps.

    #terrorisme #Merah #Dupond-Moretti #justice #défense #procès

  • Aulnay : une enquête préliminaire ouverte après de nouvelles accusations contre un policier
    http://www.lemonde.fr/violences-policieres/article/2017/02/14/aulnay-sous-bois-l-igpn-saisie-apres-de-nouvelles-accusations-contre-l-un-de

    Mohamed K. a décidé de porter plainte

    Une fois dans l’immeuble, le contrôle dégénère. « Barbe Rousse me cogne avec sa matraque, dit Mohamed K. Les agents me menottent, me balayent au sol, m’écrasent la tête, me donnent des coups de genou dans les yeux, je voyais mon sang au sol, j’essayais de ramper. » La scène a duré trente à quarante minutes, selon lui, avant qu’il soit emmené au commissariat.

    « J’avais du mal à respirer et je ne comprenais pas ce que je faisais là. » Les policiers l’informent qu’il est en garde à vue pour « outrage et rébellion ». Il y restera vingt-quatre heures, sans comprendre ce qui lui était reproché.

    Emmené au service médico-judiciaire de l’hôpital Jean-Verdier à Bondy, il se voit délivrer cinq jours d’ITT (interruption temporaire de travail).

    Après vingt-quatre heures en garde à vue, Mohamed K. se réveille, les yeux « si gonflés par les coups reçus » qu’il n’y voyait plus rien. Sa famille, alertée par un ami, a appelé plusieurs fois le commissariat pour prendre des nouvelles : « Il leur a été répondu que j’allais sortir. »

    Au moment des faits, Mohamed K. n’a pas porté plainte : « Je venais de trouver du travail et je ne pouvais pas me permettre de risquer de le perdre », a-t-il expliqué à L’Obs. Depuis, il a toutefois décidé de porter plainte, l’avocat de Théo L., Me Eric Dupond-Moretti, se chargeant de le défendre.

    Tout est là : la violence quotidienne, l’impunité qui transforme la police en bande organisée, l’absence de motifs... et au final la peur de porter plainte pour ne pas perdre son travail.

    #police #violences_policiei

    • Ce serait bien d’arrêter de mettre des liens vers le site du Monde , le site qui se targue de gérer la vérité vrai avec #Décodex.

      L’index de la vérité officielle privatiséee.
      Le monde, l’organe officiel du néolibéralisme français, le site qui est choqué par les « journaux » de gauche et qui les signale. Exemple Fakir.

      Ne plus publier de liens vers cette feuille de choux européiste , c’est frapper ses propriétaires milliardaires au portefeuille.
      Par contre, si un article est intéressant, on le publie dans son intégralité.

      Avant de publier quelque chose, faire une recherche afin de voir s’il n’y a pas un lien vers un autre site.
      Merci

  • Belle leçon donnée à des journalistes :

    L’interview d’Eric Dupond-Moretti, avocat pénaliste français.
    http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/forum/7541350-en-marge-du-proces-de-claude-d-comment-defendre-l-indefendable-10-03-2016.html?f=player/popup
    En marge du procès de Claude D. : comment défendre l’indéfendable ?

    L’avocat français Eric Dupont-Moretti. [Mehdi Fedouach - AFP]
    Durant le procès hors-norme qui se tient depuis lundi à Renens, Claude D., assassin présumé de la jeune Marie, a deux défenseurs commis d’office au lieu d’un. D’un côté, un jeune avocat vaudois, Loïc Parein ; de l’autre, Yaël Hayat, célèbre pour défendre les causes les plus difficiles.
    http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/forum/7541354-forum-du-10-03-2016.html

    • Et hop un petit descriptif pour savoir de quoi ça s’agit…

      « Acquittator » ! Voilà le surnom attribué par la presse unanime à maître Eric Dupond-Moretti, 54 ans, fils d’un ouvrier métallurgiste et d’une femme de ménage, aujourd’hui l’un des ténors du barreau. L’#avocat pénaliste à la voix de stentor et à la stature imposante le doit à ses 133 clients acquittés aux assises à ce jour, début décembre 2015...

      En trente ans, cette star des prétoires et des médias s’est imposée comme une des figures de la chronique judiciaire. Son verbe est fort, subtil et sans détour. Ses manières sont abruptes. Son art de taper là où l’accusation aura mal le désigne comme la bête en robe noire crainte par tous les avocats généraux...

      #portrait

  • Affaire « Air Cocaïne » : l’étrange agitation de certains parlementaires
    http://www.mediapart.fr/journal/france/281015/affaire-air-cocaine-letrange-agitation-de-certains-parlementaires

    Selon une source proche du dossier citée par Le Monde, des commandos de marines et des agents de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) seraient impliqués dans cette opération. « Des Dominicains et des agents de l’État français ont participé à cette exfiltration, sans avoir reçu de feu vert officiel de leurs États respectifs », a précisé cette source.

    [...]

    Derrière l’histoire de cette rocambolesque traversée de l’Atlantique, c’est un dossier qui devient éminemment politique. Plusieurs élus se sont démenés pour les pilotes. Parmi eux, le député européen (FN) Aymeric Chauprade, le sénateur (UDI) représentant les Français établis hors de France, Olivier Cadic, les députés des Bouches-du-Rhône Christian Kert (LR) et Jean-Pierre Maggi (PS) . Mardi, ce sont deux avocats réputés proches de Nicolas Sarkozy ou de ses réseaux, Me Éric Dupond-Moretti et Jean Reinhart, qui se sont saisis du dossier pour assurer la défense des deux pilotes lors d’une conférence de presse très médiatisée.

    [...]

    Le 17 octobre, peu avant leur évasion, Aymeric Chauprade a dîné avec les deux pilotes, à Saint-Domingue, et immortalisé l’instant par une photo sur son compte Twitter. « Je dînais avec eux, (...) ils ne cachaient pas leur intention de partir », a raconté l’élu mardi soir sur BFMTV, en se disant « très heureux de la réussite de cette évasion ».

    [...]

    L’élu est devenu l’une des icônes de la mouvance identitaire depuis son ouvrage Chronique du choc des civilisations (2008), qui lui a valu d’être démis en 2009 de ses fonctions d’enseignant de l’École de guerre, par le ministre de la défense de l’époque, Hervé Morin (il y relayait les théories remettant en cause « la vérité “officielle” du 11 Septembre » 2001). Chauprade n’a pas rompu les liens avec d’autres sphères d’extrême droite que la présidente du FN elle-même juge infréquentables : l’Action française, Renaissance catholique, la revue nationaliste et identitaire Synthèse nationale.

    [...]

    Partisan d’une alliance franco-russe, Aymeric Chauprade est d’abord un pilier de la filière russe du Front national. Ami de l’oligarque russe Konstantin Malofeev – un proche de Poutine –, l’élu a servi d’intermédiaire pour débloquer le premier prêt russe (2 millions d’euros), signé par Jean-Marie Le Pen en avril 2014, comme Mediapart l’a révélé (ici et là). Le trouble avait entouré sa venue en Crimée, un mois plus tôt, comme « observateur » du référendum, à l’invitation d’une obscure organisation pro-russe, créée par un ancien néonazi belge.

    [...]

    Ayant pris des responsabilités dans une petite entreprise d’aviation d’affaires (SNTHS), [les deux pilotes] paraissent au minimum très peu curieux ou imprudents quant à ce qu’ils transportent lors des vols en jet. Pour l’anecdote, l’avion à bord duquel ils ont été arrêtés appartenait à l’homme d’affaires Alain Afflelou, qui le louait à SNTHS quand il n’en avait pas l’usage, pour réduire ses frais d’entretien et de fonctionnement.

    [...]

    Au passage, les investigations de la juge française ont fait apparaître le nom de Nicolas Sarkozy. La juge d’instruction Saunier-Ruellan a en effet découvert que la société SNTHS avait transporté l’ancien président de la République, entre décembre 2012 et février 2013, lors de vols payés par l’un de ses amis, l’homme d’affaires Stéphane Courbit. Ce volet du dossier a finalement été jugé sans lien avec le trafic de stupéfiants, et a été confié à des magistrats du pôle financier de Paris. Ceux-ci enquêtent sur de possibles abus de biens sociaux commis au préjudice de Lov Group, une société fondée par Stéphane Courbit, à qui les vols ont été facturés.

    Sur les ramifications internationales de ce trafic de drogue et les failles de l’aviation d’affaires, on peut lire le livre L’Affaire Air Cocaïne. Mafia et jets privés, des journalistes Marc Leplongeon et Jérôme Pierrat, publié récemment au Seuil (285 pages, 19 euros).

  • Éric Dupond-Moretti : "L’hyper moralisation pourrit notre société"
    http://acteursdeleconomie.latribune.fr/debats/grands-entretiens/2015-06-25/eric-dupond-moretti-l-hyper-moralisation-pourrit-notre-


    Au final, malgré quelques intéressantes pépites, je le trouve ambivalent, voire un chouia réac ripoliné. Quand il parle de la sévérité de la justice, il oublie totalement de parler de sa dimension sociale, lourde avec les pauvres, lente et complaisante avec les riches et puis, surtout, en filigrane, quand il parle du syndrome victimaire, j’ai toujours l’impression que cela vise sans jamais le dire les femmes qui tentent de lutter contre l’oppression… Rien n’est vraiment clair, mais le gars parle d’un côté d’un société muselée et moralisatrice et de l’autre fustige les méthodes de Médiapart en arguant qu’un journaliste n’a pas à faire le poulet. Il balance sur l’emprise du FN, mais, plus loin se plaint qu’on ne peut plus engueuler un noir qui bosse mal, alors qu’un blanc…
    Y a des trucs justes sur la folie post Charlie et puis, juste après…

    Du coup, tu as tendance à retenir que globalement, il y a des trucs assez fins dans l’analyse, mais en même temps, des trucs qui mettent un peu mal à l’aise.

    Ça porte un nom, ce truc-là, mais lequel ?
    Surtout que j’ai fini par me méfier des « iconoclastes » et de tous ceux qui pourfendent un certain « moralisme » sociétal.

    L’état de la justice française permet-il de lire celui de la société ? Les convictions que l’avocat pénaliste Eric Dupond-Moretti a cultivées dans les cours d’assises en font la démonstration. A sa manière. Forte. D’Edwy Plenel et de Médiapart dont il fustige les « méthodes abjectes » aux Le Pen père et fille - « le premier s’occupe des juifs, la seconde des arabes » - à qui ont été abandonnés les sujets de société « victimes de la pensée unique », « Aquittador » dissèque les ressorts d’une société « hyper » puritaine, hygiéniste et moralisatrice, « hyper » victimaire, normée et politiquement correct, in fine qui infantilise, déresponsabilise, et obstrue les « vrais débats qui font civilisation ». Résultat, une compression des espaces de liberté qui retire à la France le statut de "Pays des droits de l’homme". Entretien choc.

    • Même sentiment que toi, @monolecte..
      Je relirai plus attentivement, mais déjà un petit exemple symbolique, quand il déclare, non loin d’une photo où on le voit clope au bec, et juste après avoir pourfendu la déresponsabilisation : « Jusqu’où pourchassera-t-on les fumeurs ? »
      Il dénonce l’usage de la victimisation -> il use ici du verbe « pourchasser » ...
      Il dénonce l’irresponsabilité -> qui pendra en charge la chimio de son probable cancer ou celle de son voisin par tabagisme passif ?

      Y a des relents de posture poujadiste, de rébellion un peu adolescente, de la grande gueule anarchisante qui a besoin de réaffirmer sa virilité et c’est effectivement gênant...

      Le reste contient effectivement des raisonnements intéressants, je le rejoins dans le fait que la société en entière s’est organisée dans la « gestion » de la victimisation/culpabilité, que c’est devenu une sorte rapport de force complexe, institutionnalisé, souvent déresponsabilisant, paternaliste, qui régit l’équilibre social et nous empêche de mieux remettre les choses à plat..

  • Selon « Le Grand Journal » de Canal+, le FN « tient un discours de vérité »
    http://www.lemonde.fr/televisions-radio/article/2015/09/25/au-grand-journal-de-canal-le-fn-est-le-premier-parti-de-france_4770968_16550


    On sait donc pour qui pédale Bolloré.
    Après, s’il compte réitérer l’exploit du « manger des pommes »…

    Le Front national est « le premier parti de France », a affirmé l’animatrice du « Grand Journal », Maïtena Biraben, jeudi 24 septembre sur Canal+. « Les Français se reconnaissent dans le discours de vérité » tenu par le parti, a-t-elle ajouté, alors qu’elle interrogeait l’avocat Eric Dupond-Moretti sur le thème du « politiquement correct ». Dans une série très rapide de questions, passant de l’immigration aux libertés publiques en France, Mme Biraben a par trois fois repris ainsi à son compte, sans mesure, des affirmations contestables du Front national.

  • "Le Roi prédateur", de Catherine Graciet et Eric Laurent
    LE MONDE | 29.02.2012 | Par Isabelle Mandraud
    http://www.lemonde.fr/livres/article/2012/02/29/le-roi-predateur-de-catherine-graciet-et-eric-laurent_1649783_3260.html

    On cherchera en vain quelques lignes sur la vision politique de Mohammed VI, ce que pense le palais du « printemps arabe » ou le bilan que le roi tire des réformes qu’il a lui-même initiées, telle la nouvelle Constitution approuvée par référendum, pour parer à toute contestation. Rien de ce côté-là. Sur le commerce, le business, en revanche, en veux-tu en voilà.

    Page après page, les auteurs décrivent un souverain allié de la France devenu « le premier banquier, le premier assureur, le premier agriculteur » de son pays, et un homme d’affaires de premier plan dans « l’agroalimentaire, l’immobilier, la grande distribution, l’énergie, les télécoms »... Un roi « Midas », écrivent-ils, classé au 7e rang en 2009 des monarques les plus riches par le magazine américain Forbes, et dont la fortune aurait doublé en cinq ans. Celui qui s’était vu attribuer l’étiquette de « roi des pauvres » lorsqu’il succéda à son père, Hassan II, en 1999, n’a plus rien à voir avec le roi des affaires dont il est question ici.

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    Deux journalistes français arrêtés à Paris, soupçonnés de chantage contre le roi du Maroc
    AFP / 27 août 2015 20h00
    http://www.romandie.com/news/Deux-journalistes-francais-arretes-a-Paris-soupconnes-de-chantage-contre-le-roi-du-_RP/624829.rom

    Paris - Deux journalistes français ont été arrêtés jeudi à Paris, soupçonnés d’avoir fait chanter le royaume du Maroc en demandant 3 millions d’euros pour ne pas publier un livre contenant des informations compromettantes, a-t-on appris de source judiciaire.

    Les journalistes, Eric Laurent et Catherine Graciet, ont été interpellés après un rendez-vous avec un représentant du Maroc où ils ont reçu de l’argent, a indiqué une source proche du dossier à l’AFP, confirmant des propos de l’un des avocats de Rabat, Me Eric Dupond-Moretti, sur la radio RTL.

    Il y a eu remise et acceptation d’une somme d’argent, a indiqué cette source.

    Les deux journalistes, qui ont déjà écrit sur le Maroc, ont été placés en garde à vue à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) dans le cadre d’une information judiciaire ouverte mercredi pour tentative d’extorsion de fonds et tentative de chantage, a précisé la source judiciaire.

    #Mohammed_VI

    • France : le journaliste Éric Laurent arrêté pour tentative d’extorsion de fonds au roi du Maroc
      27 août 2015
      http://www.jeuneafrique.com/260243/politique/france-deux-auteurs-arretes-tentative-dextorsion-de-fonds-roi-maroc

      Les deux auteurs « ont fait du chantage au roi, à un chef d’État en fonction. Du jamais vu, c’est d’une audace folle ! », s’est exclamé l’avocat du roi. « On ne sait pas encore quels sont les mobiles, mais ils ont du être instrumentalisés, peut être par un groupe terroriste », a ajouté Éric Dupont-Moretti.

      Le dossier est désormais entre les mains de la justice française. Les deux prévenus sont désormais entendus par la police.

      D’après l’avocat du royaume, « il n’y a rien à dire » sur le livre en question. Il ne comporterait aucune révélation fracassante.

    • Deux journalistes français soupçonnés d’avoir fait chanter le roi du Maroc
      Le Monde.fr avec AFP | Mis à jour le 28.08.2015 à 10h39 | Par Matthieu Suc et Charlotte Bozonnet
      http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/08/27/deux-journalistes-francais-interpelles-pour-avoir-tente-d-extorquer-de-l-arg

      (...) Joint par téléphone jeudi soir, l’avocat de Catherine Graciet, Me Eric Moutet, invoque le respect de la présomption d’innocence : « Nous n’avons pour le moment que très peu d’éléments sur le dossier mais tout cela sent le coup monté. » Contactés, le ministère de l’intérieur et la police judiciaire parisienne ne souhaitent faire aucun commentaire sur cette affaire hautement sensible. Et le parquet de Paris n’a pas pu être joint vendredi matin.

      Incrédulité

      La nouvelle de l’arrestation a provoqué l’incrédulité dans l’entourage des journalistes. Ils ont coécrit en 2012 une enquête accusatrice sur le roi du Maroc. Intitulé Le Roi prédateur. Main basse sur le Maroc, le livre dénonçait un système de prédation économique exercée par le monarque et son entourage. Les éditions du Seuil ont confirmé jeudi à l’AFP qu’Eric Laurent et Catherine Graciet avaient un nouveau projet de livre sur le Maroc « pour une sortie en janvier-février ».

      « Je vois Catherine régulièrement et je savais qu’elle avait ce projet de livre. Quand on la connaît, ça paraît sidérant. C’est une journaliste indépendante, rigoureuse », souligne le journaliste Nicolas Beau, qui a coécrit plusieurs livres avec elle, dont La régente de Carthage : main basse sur la Tunisie en 2009 sur Leïla Trabelsi, l’épouse de l’ex-président tunisien Ben Ali. Même incompréhension au Maroc. « Nous nous sommes connus dans les années 2002-2003 au Journal hebdomadaire. Nous sommes sous le choc, et jusqu’à ce que l’on en sache plus, c’est la présomption d’innocence qui s’applique », souligne le journaliste marocain Omar Brouksy.

      Eric Laurent a lui aussi déjà écrit sur le Maroc, signant en 1993 un livre d’entretien avec l’ancien roi Hassan II, père de Mohammed VI (La mémoire d’un roi). Il est l’auteur de plusieurs livres d’enquête : Aux banques les milliards, à nous la crise, qui doit sortir le 9 septembre, La face cachée du pétrole (Plon, 2006), Bush, l’Iran et la bombe (Plon).

      Paris et Rabat ont connu une brouille diplomatique de plusieurs mois à cause d’une enquête menée à Paris sur des accusations de tortures au Maroc contre le patron du contre-espionnage (DGST) Abdellatif Hammouchi. La réconciliation a été permise notamment grâce à une nouvelle convention d’entraide judiciaire, qui a suscité l’inquiétude des organisations de défense des droits de l’Homme.

    • Les journalistes se disent victimes d’un piège
      http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/qui-sont-les-journalistes-qui-ont-tente-de-faire-chanter-le-roi-du-maroc-7779532

      Les deux journalistes ne reconnaissent pas la tentative d’extorsion de fonds. Interrogés séparément, ils estiment qu’ils sont tombés dans un piège et qu’ils sont victimes d’une machination montée par le Maroc. L’avocat de la journaliste, Maître Moutet, parle de « coup monté ». Reste que l’enquête ouverte mi-août par le parquet de Paris après la plainte du Maroc, apparaît accablante : surveillances policières, photographies, enregistrements... jusqu’à ce rendez-vous dans un restaurant parisien.

    • Des enregistrements semblent confirmer le chantage de deux journalistes envers le roi du Maroc
      Le Monde.fr avec AFP | 30.08.2015
      http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/08/30/des-enregistrements-semblent-confirmer-le-chantage-de-deux-journalistes-enve

      Les journalistes « piégés » selon leur avocat

      Selon une source proche du dossier, Eric Laurent a reconnu durant sa garde à vue, entamée jeudi soir, avoir formulé une offre de 3, puis 2 millions d’euros au Maroc pour le renoncement de la publication de leur livre.

      L’avocat de Catherine Graciet, Me Eric Moutet, a confirmé vendredi soir l’existence d’un « deal financier », dans un « contexte très troublant ». « Le royaume marocain a des comptes évidents à solder avec Catherine Graciet, et un nouveau livre sur l’entourage du roi est en préparation au moment où le deal financier se met en place », a-t-il déclaré à l’AFP. Pour lui, « c’est précisément l’avocat mandaté par le roi qui piège les journalistes par des enregistrements sauvages ». « Il y a dans cette affaire une logique de stratagème qui s’est mise en place », a-t-il jugé et « l’instruction devra déterminer le rôle de chacun ».

      L’avocat d’Eric Laurent, William Bourdon, qui a également reconnu auprès de l’AFP l’existence d’un « accord financier », a réfuté tout chantage ou extorsion de fonds, dénonçant un « traquenard » et une « manipulation » des autorités marocaines.

    • " une tentation, pas un chantage », la version d’Éric Laurent
      http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/08/30/eric-laurent-et-le-roi-du-maroc-c-est-une-tentation-pas-un-chantage_4740788_

      on voit très bien dans les procès-verbaux tirés des enregistrements : il n’y a aucune demande de ma part. Il y a encore moins de menace de chantage. Nulle part. A un moment donné, il me dit : « On pourrait peut-être envisager une rémunération, une transaction, en contrepartie d’un retrait écrit ». C’est lui qui m’amène à cette idée. A aucun moment il n’y a dans ces enregistrements une volonté de ma part de faire chanter le roi du Maroc à travers un de ses avocats. Puis ses questions vont porter sur un autre problème, celui des sources. Il va insister tout au long des réunions suivantes pour que nous livrions nos sources. Bien sûr, nous refusons. (...)
      [Puis, avant une 2e rencontre] Je me suis dis après tout, pourquoi pas, passons à autre chose. Je veux bien prendre des risques mais j’étais vraiment dans un état psychologique où je n’avais pas l’énergie nécessaire pour aller jusqu’au bout. Je vous l’ai dit, ce sujet m’effrayait. Et j’ai d’autres centres d’intérêt. Déstabiliser un régime à travers un ouvrage dans un contexte géopolitique très particulier [on n’a pas envie, quelles que soient les réserves que l’on peut avoir sur la monarchie, que s’instaure une république islamique, dit-il peu avant], cela ne me paraissait pas une bonne idée. Mon interlocuteur est arrivé au bon moment. Il a su exploiter cela. Puis il m’a piégé. Vous pouvez ne pas le croire, mais c’est lui qui m’a piégé.

    • Tout au long de ces entretiens, votre co-auteure était au courant des termes de ces discussions ?

      Elle était au courant. Je la tenais informée de tout, après chaque rencontre. Elle ne peut pas prétendre [le contraire]…

      La défense de Catherine Graciet est de dire que c’est vous qui avez tout organisé...

      C’est bien dommage, parce que c’est faux. Je veux bien avoir organisé des choses. Si j’avais tout organisé, il faudrait de sa part un total aveuglement – pour ne pas dire plus – pour rédiger le texte de l’accord et le signer. Et moi, j’aurais été le meilleur des amis de lui proposer la moitié après avoir tout organisé seul.

    • Catherine Graciet : « Je suis tombée dans un piège »
      La journaliste Catherine Graciet, mise en examen pour chantage et extorsion de fonds dans l’affaire l’opposant, avec son confrère Eric Laurent, au roi du Maroc, se confie pour la première fois.
      Propos recueillis par Pascale Égré | 31 Août 2015
      http://www.leparisien.fr/faits-divers/catherine-graciet-je-suis-tombee-dans-un-piege-31-08-2015-5048739.php

      Comment cela se déroule-t-il ?
      C’est très décousu, cela dure des heures. Au début, j’évoque certaines des révélations du livre, il ne dément pas. Puis il réitère clairement sa proposition. Il s’absente parfois pendant une demi-heure en nous disant qu’il doit parler à son client. Il dit que, comme on n’a pas les documents, ce n’est plus que 1,5 M€. Il repart, revient, nous pousse à la négociation. Moi, je me sens perdue. Tout s’embrouille. Deux voix parlent dans ma tête : l’ange et le démon. Et je ne sais plus ce que je fais. Je ne pense pas à laisser tomber le bouquin ; en même temps je me dis que, si j’accepte cette somme, ça va changer ma vie...

  • Une pétition d’avocats contre un « dysfonctionnement » judiciaire - Libération
    http://www.liberation.fr/societe/2012/12/11/une-petition-d-avocats-contre-un-dysfonctionnement-judiciaire_866913

    Une pétition d’avocats contre un « dysfonctionnement » judiciaire

    Ils sont plus de 100 avocats, dont des « grands noms » du barreau comme Pierre Haïk, Eric Dupond-Moretti, Pierre-Olivier Sur, Françoise Cotta, Jean-Yves Liénard à avoir, fait rare, signé une pétition contre ce qu’ils considèrent être un « dysfonctionnement » judiciaire. Amenés à plaider régulièrement devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris, ils « constatent » que la quasi-totalité des décisions de cette juridiction vont dans le sens du maintien en détention provisoire de leurs clients - alors qu’elle est censée être une instance de réexamen objectif de cette situation. Le texte de leur pétition, ci-dessous, sera adressé ce matin à la chancellerie.

    #avocat #pétition #détention_provisoire