Le ciel est déchiré par le vrombissement
D’un bombardier, attaque nucléaire
Un peu au-delà de la Défense
Sauve qui peut dans l’open space
Je me réveille en riant, bande-son du rêve
Héritée du solo du soir et retour en open space
Je dépose Sarah
À la gare
Léger trac de partiel : « Merde ! »
La barrière du garage
Ne me laisse pas passer
Ca y est ? Je suis radié ? Hélas non !
Je retrouve l’open space
Désert
Et noir
Dans la pile accumulée des mails
Abondance de vœux des chefs
Qui souhaitent de la prospérité pour la boite
Dans la pile accumulée des mails
Abondance de vœux des collègues
« La santé surtout », précisent-elles-et-ils
La semaine dernière
Je visitais l’abbaye du Thoronet
Et hier soir je jouais de la guitare
La semaine dernière
Une journée magique chez Oana
Ce matin retour en open space
L’Assemblée
Se mobilise contre
La surpopulation en prison
Je retrouve
Sans joie
Mon plateau-repas
Je retrouve
Avec joie
Mon café au BDP
Je reprends, du début
Frôlé par un V1
Belle fluidité pour le moment
Je reçois des messages
De vous-savez-qui
Pas envie de jouer avec le feu
Pourtant
Quoi
Non, rien !
Mais son talent
Pour les messages courts
Intact !
Oui mais
Ça va
Ruisseler !
Je rentre de bonne heure à la maison
Et comme quand j’avais dix-sept ans
Je me jette sur ma guitare électrique
Je vais marcher un peu avec Émile
Tour habituel
Mais par jeu, pris à l’envers
Je cuisine une quiche
J’enfourne
Je vais chercher Zoé au métropolitain
No Country for old men
De Joel & Ethan Coen
Vu à sa sortie avec Cécile
Étonnamment
Je ne me souvenais plus
Des préoccupations du grand âge
Je ne me souvenais plus
De quelques détails
Je me souvenais du cheminement
Je me souvenais
Du récit du rêve
À la fin
Mais je ne me souvenais plus
Du bruit omniprésent
Du vent
Rentré je branche
Mon casque sur l’ampli
Et je fais mon heure de bruit