person:félix boggio ewanjé-epée

  • Chroniques de la couleur

    Une grosse recension de textes (et autres médias) sur les Gilets Jaunes.

    Les liens cliquables sont par là :
    http://inter-zones.org/chroniques-de-la-couleur

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    Sophie Wahnich : Les gilets jaunes et 1789 : Résurgences révolutionnaires, 18 Décembre 2018

    Achille Mbembe : Pourquoi il n’y aura pas de gilets jaunes en Afrique, 18 décembre 2018

    Michalis Lianos : Une politique expérientielle – Les gilets jaunes en tant que peuple, 17 décembre 2018

    Fanny Gallot : Les femmes dans le mouvement des gilets jaunes : révolte de classe, transgression de genre, 17 décembre 2018

    Stéphane Zagdanski : Réflexions sur la question jaune, 17 décembre 2018

    Yves Pagès : Bloqueurs de tous les ronds-points, rions jaune… et ne cédons rien, 17 décembre 2018

    Alessandro Stella : Gilets jaunes et Ciompi à l’assaut des beaux quartiers, 16 décembre 2018

    Juan Chingo : Gilets jaunes : Le retour du spectre de la révolution, 16 décembre 2018

    Pierre-Yves Bulteau : À Saint-Nazaire : Je ne suis pas en lutte, je suis une lutte, 15 décembre 2018

    Florence Aubenas : Gilets jaunes : La révolte des ronds-points, 15 décembre 2018

    Sarah Kilani et Thomas Moreau : Gilets jaunes : Pour la gauche, l’antifascisme ne doit pas être une option, 15 décembre 2018

    Anonyme : Danse imbécile ! Danse ! Notes sur le mouvement en cours, 14 décembre 2018

    Jean-Baptiste Vidalou : L’écologie du mensonge à terre, 14 décembre 2018

    Toni Negri : Chroniques françaises, 14 Décembre 2018

    David Graeber : Les gilets jaunes font partie d’un mouvement révolutionnaire plus large, 14 décembre 2018

    Jérôme Ferrari : On fera de vous une classe bien sage, 13 décembre 2018

    Etienne Balibar : Gilets jaunes : Le sens du face à face, 13 décembre 2018

    Jérôme Baschet : Pour une nouvelle nuit du 4 août (ou plus), 13 décembre 2018

    Andreas Malm : Ce que le mouvement des gilets jaunes nous dit du combat pour la justice climatique, 13 décembre 2018

    Collectif : Communiqué de la coordination de Saint-Lazare, 12 décembre 2018

    Michèle Riot-Sarcey : Les gilets jaunes ou l’enjeu démocratique, 12 décembre 2018

    Mathieu Rigouste : Violences policières : Il y a derrière chaque blessure une industrie qui tire des profits, 12 décembre 2018

    Leslie Kaplan : Un monde soudain devenu injustifiable aux yeux de tous, 12 décembre 2018

    Pierre Dardot et Christian Laval : Avec les gilets jaunes : Contre la représentation, pour la démocratie, 12 décembre 2018

    Jacques Rancière : Quelle égalité de la parole en démocratie ? 12 décembre 2018

    Collectif : Gilets jaunes : Une enquête pionnière sur la révolte des revenus modestes, 11 décembre 2018

    Cédric Durand et Razmig Keucheyan : Avec les gilets jaunes, pour une nouvelle hégémonie, 11 décembre 2018

    Cédric Durand : Le fond de l’air est jaune, 11 décembre 2018

    Joshua Clover : Les émeutes des ronds-points, 11 décembre 2018

    Joao Gabriell : À propos du discours de Macron du 10 décembre, 11 décembre 2018

    Femmes en lutte 93 : Acte V Gilets jaunes : La place des femmes et LGBT est dans la lutte, 10 décembre 2018

    Michelle Zancarini-Fournel : Le mouvement des gilets jaunes favorise la cohésion intergénérationnelle des milieux populaires, 10 décembre 2018

    Syllepse : Gilets jaunes : Des clefs pour comprendre, 10 décembre 2018

    Annie Ernaux : Il n’y a pas de nouveau monde, ça n’existe pas, 9 décembre 2018

    Alain Bertho : Il ne s’agit pas d’un simple mouvement social, 8 décembre 2018

    Jérôme Baschet : Lettre à celles et ceux qui ne sont rien, depuis le Chiapas rebelle, 8 décembre 2018

    Raoul Vaneigem : Les raisons de la colère, 8 décembre 2018

    Laurent Mucchielli : Deux ou trois choses dont je suis presque certain à propos des gilets jaunes, 8 décembre 2018

    Les Gilets Jaunes de St Nazaire et leur Maison du Peuple, 7 décembre 2018

    Appel des gilets jaunes de Commercy à la formation d’assemblées populaires, 7 décembre 2018

    Lundimatin : Ici La Réunion ! 7 décembre 2018

    Pierre Bance : L’heure de la commune des communes a sonné ! En soutien à l’appel de Commercy, 7 décembre 2018

    Alèssi Dell’Umbria : Marseille, Debout, Soulève-toi ! 7 décembre 2018

    Eric Hazan : Paris n’est pas un acteur, mais un champ de bataille, 7 décembre 2018

    Rafik Chekkat : À Mantes-la-Jolie, domination policière et humiliation de la jeunesse, 7 décembre 2018

    Etienne Penissat et Thomas Amossé : Gilets jaunes : des automobilistes aux travailleurs subalternes, 6 décembre 2018

    Plateforme d’Enquêtes Militantes : Une situation excellente ? 6 Décembre 2018

    Alain Bertho : Gilets jaunes : Crépuscule du parlementarisme, 6 décembre 2018

    Frédéric Gros : On voudrait une colère, mais polie, bien élevée, 6 décembre 2018

    Danielle Tartakowsky : Les gilets jaunes n’ont rien de commun avec Mai 68, 6 décembre 2018

    Ballast : Gilets jaunes : Carnet d’un soulèvement, 5 décembre 2018

    Frédéric Lordon : Fin de monde ?5 décembre 2018

    Eric Toussaint : Gilets jaunes : Apprendre de l’histoire et agir dans le présent - Des propositions à ceux et celles qui luttent, 5 décembre 2018

    Grozeille, Que leur nom soit Légion : À propos des gilets jaunes, 5 décembre 2018

    Samuel Hayat : Les Gilets Jaunes, l’économie morale et le pouvoir, 5 décembre 2018

    Sophie Wahnich : La structure des mobilisations actuelles correspond à celle des sans-culottes, 4 décembre 2018

    Stefano Palombarini : Les gilets jaunes constituent une coalition sociale assez inédite, 4 Décembre 2018

    Édouard Louis : Chaque personne qui insultait un gilet jaune insultait mon père, 4 décembre 2018

    Chantal Mouffe : Gilets jaunes : Une réaction à l’explosion des inégalités entre les super riches et les classes moyennes, 3 décembre 2018

    Yves Pagès : La façade du triomphalisme macronien ravalée à l’aérosol par quelques bons-à-rien, 3 décembre 2018

    Yannis Youlountas : Cours, gilet jaune, le vieux monde est derrière toi ! 3 décembre 2018

    Les Lettres jaunes, Bulletin de lecture quotidien des Gilets Jaunes, pour aller plus loin ! 3 décembre 2018

    Alain Bihr : Les gilets jaunes : pourquoi et comment en être ? 2 décembre 2018

    Gérard Noiriel : Pour Macron, les classes populaires n’existent pas, 2 décembre 2018

    Temps critiques : Sur le mouvement des Gilets jaunes, 1 décembre 2018

    Zadibao : Climat jaune et changement de gilet, 30 novembre 2018

    Plateforme d’Enquêtes Militantes : Sur une ligne de crête : Notes sur le mouvement des gilets jaunes, 30 novembre 2018

    Lundimatin : Le mouvement des Gilets Jaunes à la Réunion, 29 novembre 2018

    Sophie Wahnich : Postérité et civisme révolutionnaire, 28 novembre 2018

    Le comité Adama rejoint les gilets jaunes : Ce n’est pas une alliance au prix d’un renoncement politique, 27 novembre 2018

    Comité Adama : Si nous voulons changer notre destin, nous devons lutter dans la rue, 26 novembre 26

    Bruno Amable : Vers un bloc antibourgeois ? 26 novembre 2018

    Benoît Coquard : Qui sont et que veulent les gilets jaunes ? 23 novembre 2018

    Félix Boggio Éwanjé-Épée : Le gilet jaune comme signifiant flottant, 22 novembre 2018

    Anshel K. et Amos L. : Les amours jaunes, 21 novembre 2018

    Les Chroniques de La Meute, 18 novembre 2018

    Aurélien Barrau : À propos de la manif du 17 novembre, 15 novembre 2018

  • L’Occident, les Arabes et l’homosexualité : le texte intégral
    http://www.rue89.com/2013/02/08/les-indigenes-les-arabes-et-lhomosexualite-le-texte-integral-239460

    Suite à la publication de l’article de nos partenaires de Street Press sur Rue89, une grosse polémique a éclaté entre l’auteur de l’article, les auteurs cités et la rédaction de Rue89. Selon l’article de Street Press, dans leur ouvrage « Les féministes blanches et l’empire », Stella Magliani-Belkacem et Félix Boggio Ewanjé-Epée affirment que l’homosexualité, identité occidentale, n’est pas adaptée au monde arabe et africain. "Et par « analogie », pas adaptée non plus à ceux qui en sont issusl... Source : (...)

  • Sociologue et militante féministe, coordinatrice des Cahiers du féminisme (1977-1998), Josette Trat a souhaité proposer une réponse au livre de Félix Boggio Ewanjé-Epée et Stella Magliani-Belkacem - Les féministes blanches et l’empire -

    « Les féministes blanches et l’empire », ou le récit d’un complot féministe fantasmé | Contretemps
    http://www.contretemps.eu/interventions/f%C3%A9ministes-blanches-empire-r%C3%A9cit-complot-f%C3%A9ministe-fantas

    #IndigènesdelaRépublique #féminisme #colonialisme

  • Plus forts que Frigide Barjot, les Indigènes de la République dénoncent « l’impérialisme gay »

    Alors que toute la France débat du mariage homo, StreetPress vous signale la parution d’un essai qui vient apporter de l’eau au moulin à cette surprenante théorie : « Les féministes blanches et l’empire », signé Stella Magliani-Belkacem et Félix Boggio Ewanjé-Epée, aux éditions La Fabrique. Un petit livre vert (110 pages) dans lequel les deux auteurs affirment que « l’homosexualité, comme identité » est « une notion » occidentale qui n’est pas adaptée au monde arabe et africain. Et par « analogie », pas adaptée non plus à ceux qui en sont issus : les habitants des « quartiers populaires ».

    http://www.streetpress.com/sujet/74580-plus-forts-que-frigide-barjot-les-indigenes-de-la-republique-deno

  • Ce que peut une minorité (Félix Boggio Éwanjé-Épée, Stella Magliani-Belkacem)
    http://www.egalite.be/?p=4482

    Au travers de différents articles contenus dans Race et capitalisme […], il s’agissait pour nous de montrer au moins deux choses. La première consiste à dire quelque chose d’assez banal, mais que beaucoup de camarades à gauche feignent d’oublier : non, les classes populaires ne sont pas dénuées d’identités. Ces identités sont le produit d’une multiplicité d’aspects : la fracture entre nations dominées et nations dominantes depuis l’ère coloniale, la fracture raciale entre Blancs et non-Blancs, l’inégalité homme-femme, etc. […]
    Ce qu’on a voulu montrer à travers ces articles, c’est qu’une politique de gauche digne de ce nom ne peut pas faire abstraction de ces identités. […]
    La deuxième chose qu’on a voulu montrer à travers ces articles – et qui découle un peu de la première idée – c’est que la classe et la race ne sont pas des questions substituables. Autrement dit, il n’est pas vrai que privilégier la question raciale revient à reculer sur l’analyse de classe. En réalité, si on prend en compte ce que nous venons de dire, ne pas parler de la question raciale revient à tronquer l’analyse de classe d’une part essentielle […]. Faire abstraction des identités des classes populaires, c’est vider de son contenu l’analyse de classe et c’est amputer toute stratégie politique de gauche de coordonnées essentielles.

    #politique #immigration #gauche #racisme

  • Ce que peut une minorité | Félix Boggio Éwanjé-Épée et Stella Magliani-Belkacem (Egalité)
    http://www.egalite.be/?p=4482

    Le texte ci-dessous a été prononcé dans les locaux du mouvement Égalité par Félix Boggio Éwanjé-Épée et Stella Magliani-Belkacem lors de la présentation d’un ouvrage qu’il et elle ont coordonné, « Race et capitalisme » (Syllepse, 2012). Source : Egalité

  • Les luttes de l’immigration postcoloniale dans la «révolution citoyenne» (Félix Boggio Éwanjé-Épée, Stella Magliani-Belkacem)
    http://www.contretemps.eu/fr/interventions/luttes-immigration-postcoloniale-dans-%C2%ABr%C3%A9volution-citoyenne%C2

    À partir de ce postulat du racisme comme diversion, la gauche se donne pour rôle d’expliquer aux classes populaires blanches qu’elles se trompent. La quasi-totalité de la gauche politique et syndicale aurait donc à sa charge d’organiser, d’orienter la colère vers les vrais ennemis des classes populaires blanches. Mais dans cette démarche, ce que votre slogan passe complètement à l’as c’est que dans la vie de millions de personnes, le racisme n’est pas pour eux et elles une colère détournée.
    C’est un système qui les discrimine de manière structurelle dans l’accès au logement, à l’embauche comme à l’avancement, dans l’accès aux loisirs ou aux instances médiatiques et politiques, dans les pratiques policières et judiciaires, etc.
    […] Mais présenter le racisme comme une diversion, ce n’est pas seulement occulter le point de vue des descendants et descendantes de colonisés. C’est aussi se tromper sur le point de vue des classes populaires blanches acquises aux idées racistes.
    […] Non, ce n’est pas que ces populations ont été diverties des « vraies » questions. Les réactions que nous venons d’évoquer ne sont pas des colères qui se trompent, mais elles constituent la défense d’un privilège.
    […] Ce que produit le racisme, c’est que ceux qui perdent sont tendanciellement les mêmes. Si le capitalisme produit du « chacun pour soi », le racisme, lui, pipe les dés de cette compétition.
    […] Le plus souvent, les composantes de la gauche politique et syndicale pensent pouvoir se dispenser d’intégrer la question antiraciste dans leur projet de société – dans la mesure où, pour elles, les préoccupations du mouvement social portent sur la situation de l’ensemble de la population (retraite, service public, droit au logement, etc.) et notamment les populations issues de l’immigration postcoloniale. Or, en s’attaquant aux inégalités, en augmentant la part du gâteau qui revient aux classes populaires dans leur ensemble, on n’empêche pas que cette part du gâteau soit répartie différemment entre classes populaires blanches et classes populaires non blanches.

    #politique #immigration #gauche #racisme #FrontDeGauche

  • Les luttes de l’immigration postcoloniale dans la « révolution citoyenne » | Félix Boggio Éwanjé-Épée et Stella Magliani-Belkacem (Contretemps)
    http://www.contretemps.eu/fr/interventions/luttes-immigration-postcoloniale-dans-%C2%ABr%C3%A9volution-citoyenne%C2

    Quand on est amené à parler de « racisme » et d’« antiracisme » dans des espaces politiques à gauche de la gauche, on se trouve le plus souvent confronté à un embarras et une confusion assez rares : tandis que les économistes nous parlent en détail de la dette illégitime et de la nécessité d’arrêter de la payer, personne ne semble s’inquiéter de ce qu’est le racisme et surtout de comment le combattre. La plupart des acteurs et actrices de ces espaces se satisfont d’une opposition abstraite, morale, au racisme. Les discussions se limitent à des considérations très vagues sur les « préjugés » ; on se focalise sur la situation des étrangers, ou l’on prétend encore que les populations issues de l’immigration postcoloniale sont stigmatisés parce qu’ils et elles sont, tendanciellement, les plus pauvres. On évacue dès lors le racisme comme objet de pensée et comme système sur lequel on peut agir. Une des dernières preuves en date de cet embarras et de cette confusion est peut-être le slogan qui a rythmé votre campagne à Hénin-Beaumont et qui tonnait sur fond bleu-blanc-rouge : « Le problème c’est le banquier, pas l’immigré ! » Si on suit ce slogan, le racisme n’est qu’une sorte de diversion, rien de plus. Les couches populaires sont en colère mais ne savent pas bien contre qui elles devraient diriger cette colère. Le racisme est une colère qui se tromperait de cible. Source : (...)

  • «Race et capitalisme» (coord. Félix Boggio Éwanjé-Épée et Stella Magliani-Belkacem)
    http://www.contretemps.eu/fr/interventions/bonnes-feuilles-race-capitalisme-coordonn%C3%A9-par-f%C3%A9lix-boggio-%C

    Il s’agit pour nous de partir de l’hypothèse que, historiquement, le #capitalisme a toujours été racialisé. D’abord, dans sa formation même : le rôle du commerce des esclaves et celui des richesses tirées de l’esclavage colonial a été crucial pour accumuler le capital qui a financé la révolution industrielle (Williams 1944). Des auteurs comme CLR James ont audacieusement défendu la thèse que la plantation anticipe l’entreprise capitaliste et le salariat moderne (James 2008 [1938]). Par la suite, la formation des impérialismes et l’organisation du marché mondial au 19e siècle se sont jouées sur la compétition des nations occidentales dans l’expansion coloniale. Ce qui justifie de ne pas avoir intitulé ce recueil « race et classe », c’est que dans cette émergence commune du capitalisme et du phénomène esclavagiste/colonial, la formation des classes sociales est inséparable de leur #racialisation.
    […]
    Les exemples ci-dessus confirment bien qu’il existe, contrairement aux hypothèses de la gauche classique, des divergences d’intérêt entre les non-Blanc•he•s dans leur ensemble et les Blanc•he•s, y compris à travers les organisations des classes populaires blanches. Ces divergences peuvent se manifester par l’exclusion explicite de certain•e•s non-Blanc•he•s – comme ç’a été longtemps le cas des Noir•e•s dans le syndicalisme étatsunien, ou aujourd’hui en France celui des femmes voilées dans les partis politiques de la gauche radicale –, par la secondarisation explicite ou insidieuse des besoins et des préoccupations des non-Blanc•he•s, par une invisibilisation de leurs luttes et de leurs résistances, ou encore par la volonté plus ou moins bienveillante d’annexer ces résistances à l’orbite des partis et syndicats du mouvement ouvrier classique. Il va de soi que ces divergences doivent nécessairement se traduire sur le plan politique.
    […]
    Les modes d’action singuliers que mettent en jeu ce type d’organisation autonome se jouent également aux creux de la violence policière qui frappe spécifiquement et quotidiennement les non-Blanc•he•s : ceci implique que leurs campagnes entrent en conflit direct avec le pouvoir d’État et ses appareils répressifs.
    […]
    Ce qu’il faut entendre dans la proposition de recherche Race et capitalisme, ce n’est ni la mise en concurrence de deux systèmes, ni la subordination de l’un par l’autre, ni une articulation principielle. C’est comprendre sur le terrain de la théorie ce qui se joue sur le plan pratique dans la constitution historique de majorités blanches, leurs contradictions internes et les voies par lesquelles leur hégémonie peut être remise en cause, neutralisée, au profit de nouvelles majorités émancipatrices.

  • Contre l’arbitraire du pouvoir (La Fabrique Éditions)
    http://www.lafabrique.fr/catalogue.php?idArt=663

    « L’arbitraire, selon le Robert, est « une autorité qui s’exerce selon le bon vouloir d’une personne ou d’un groupe ». Ce livre s’en prend à cette autorité et à ce bon vouloir sur les terrains où ils s’exercent aujourd’hui avec le plus de dégâts, aux dépens des plus vulnérables : la prison et la police, la garde à vue et l’antiterrorisme, la justice des enfants et l’utilisation policière de la psychiatrie… Magistrats, avocats, chercheurs, historiens ou psychiatres, les auteurs ne se contentent pas d’un énième état des lieux : tous et toutes terminent par des propositions, dont certaines pourraient être mises en application du jour au lendemain et d’autres – comme l’élimination du racisme d’État ou la liberté totale de circuler à travers les frontières – imposeront de grands bouleversements. Peu importe qu’on crie à l’utopie, à l’irréalisable : il n’est pas question ici de faire consensus mais bien plutôt de provoquer le débat sur ce que nous subissons, en silence le plus souvent. »
    Contributions de : Félix Boggio Éwanjé-Épée, Matthieu Bonduelle, William Bourdon, Antoine Comte, Évelyne Sire-Marin, Paul Machto, Stella Magliani-Belkacem, Gilles Manceron, Karine Parrot, Géraud de la Pradelle, Carlo Santulli

  • Le souffle de Fanon (Contretemps)
    http://www.contretemps.eu/lectures/pr%C3%A9sentation-dossier-contretemps-n%C2%B0-10-frantz-fanon-aujourd%E2

    Un texte de Félix Boggio Éwanjé-Épée, Rafik Chekkat et Stella Magliani-Belkacem.

    Le verbe fanonien, c’est l’histoire en marche : une histoire ouverte, en mouvement, en particulier parce qu’il avait compris — avec d’autres assurément — que la bataille pour l’indépendance était une étape certes nécessaire mais pas suffisante. […]
    En effet, Fanon met à jour jusqu’où l’emprise coloniale a atteint le colonisateur, la nation colonisatrice et à quel point celle-ci a dû intégrer le racisme à sa propre formation sociale. Comme aimait à le répéter Fanon, on ne colonise jamais impunément. […]
    Car ce que porte également le souffle de Fanon, c’est un certain rapport à la violence […]. Il existe cette idée classique que la violence est une réponse défensive de l’opprimé.e mais on trouve aussi chez Fanon la violence destructrice pensée non seulement comme adjuvante mais, en elle-même, également émancipatrice : la violence se situe à la suspension de la légalité présente dans la situation d’oppression et construit un autre ordre, ouvre une possibilité. Sans détruire ou dissoudre l’ordre précédent, rien qui vient briser le cercle vicieux de la domination ne peut advenir. […]
    En effet, nous pensons notamment que Fanon pourrait en partie nous venir en aide pour régler un problème général de la gauche française avec les médiations. Cette gauche qui semble croire qu’elle verra un jour l’affrontement final avec le Capital, quasiment en chair et en os, souvent à l’invocation de la grève générale : un jugement dernier avec, d’un côté le monde du travail et ses alliés, et de l’autre, le Capital et ses alliés, sans se demander par quelles médiations ces alliances et ces rapports de force se jouent réellement. […]
    Toutes les expériences des classes sociales du capitalisme occidental sont médiées par cette forme coloniale qu’a pris le capitalisme et qui l’a structuré pendant des décennies. Pour une part, cela a défini et littéralement façonné durablement à la fois une position particulière du prolétariat associé à la métropole (qui a été obligé de se positionner, sommé qu’il était par la stratégie du capitalisme), et de l’autre côté, la position structurelle d’inclusion/exclusion de l’immigration issue des colonies. Si nous prenons donc la pleine mesure de l’héritage fanonien, nous comprenons que cette affirmation doit dès lors façonner nos analyses, nos revendications et nos mots d’ordre anticapitalistes.

    #anticapitalisme #colonisation #violence #émancipation #Fanon