Article bien orienté :
Depuis plusieurs années, les déficits récurrents de l’assurance maladie et la forte croissance des affections de longue durée (prises en charge à 100%) entraînent un transfert de remboursement pour les soins courants vers les complémentaires santé.
D’où viennent les déficits ? Quid de la gestion de la Sécu et des fraudes aux cotisations, des exo non compensées, des tarifs hallucinants des labos, des gestes techniques sursotés à destination d’une toute petite part de la population ?
Près de la moitié des contrats ne remboursent quasiment que les tickets modérateurs, cette part du prix des actes médicaux non remboursée par l’assurance maladie pour responsabiliser les assurés et limiter les dépenses dans le modèle de 1945. Cela déresponsabilise les individus dans leurs dépenses de soins et incite à consommer des services et biens médicaux, aux dépens de l’assurance maladie qui reste le principal payeur.
#bullshit : on ne consomme pas des soins, on est malade. Et on ne choisit pas d’être malade, pas plus qu’on est maître des prescriptions. Responsabiliser le malade est un discours de crétins des Alpes, puisqu’il s’agit, en fait, de limiter l’accès aux soins de plus en plus de gens, retardant la prise en charge de symptômes faciles à gérer et engendrant des pathologies plus importantes, plus coûteuses mais prises en charge en hospitalier.
On a donc un système qui créé de l’inégalité en défaveur des plus défavorisés, l’inverse de la justice sociale. Tout ceci subventionné largement par les pouvoirs publics qui renforcent cette injustice (4 milliards € pour les contrats collectifs).
On est d’accord sur les effets, pas sur les causes.
La priorité n’est pas la généralisation à tous les Français de ce système défaillant mais la restructuration du secteur pour permettre aux assurés de souscrire des contrats adaptés à leurs besoins et au juste prix, de redonner le pouvoir et la liberté à l’assuré d’agir en connaissance de cause pour son assurance complémentaire, de favoriser la transparence du marché au bénéfice de l’assuré.
On n’a pas les mêmes valeurs ni les mêmes priorités : l’efficience du marché, mise à part pour les benêts décérébrés, il est clair qu’il s’agit d’une contine à laquelle même ses thuriféraires ne croient plus. La somme des égoïsmes n’a jamais débouché sur le bien commun. La seule manière efficace de gérer la santé est de le faire de manière unifiée et universelle, ce que la Sécu faisait fort bien, jusqu’à ce que les assureurs obtiennent sa peau sur un plateau d’argent !