person:frédéric gros

  • Chroniques de la couleur

    Une grosse recension de textes (et autres médias) sur les Gilets Jaunes.

    Les liens cliquables sont par là :
    http://inter-zones.org/chroniques-de-la-couleur

    –—

    Sophie Wahnich : Les gilets jaunes et 1789 : Résurgences révolutionnaires, 18 Décembre 2018

    Achille Mbembe : Pourquoi il n’y aura pas de gilets jaunes en Afrique, 18 décembre 2018

    Michalis Lianos : Une politique expérientielle – Les gilets jaunes en tant que peuple, 17 décembre 2018

    Fanny Gallot : Les femmes dans le mouvement des gilets jaunes : révolte de classe, transgression de genre, 17 décembre 2018

    Stéphane Zagdanski : Réflexions sur la question jaune, 17 décembre 2018

    Yves Pagès : Bloqueurs de tous les ronds-points, rions jaune… et ne cédons rien, 17 décembre 2018

    Alessandro Stella : Gilets jaunes et Ciompi à l’assaut des beaux quartiers, 16 décembre 2018

    Juan Chingo : Gilets jaunes : Le retour du spectre de la révolution, 16 décembre 2018

    Pierre-Yves Bulteau : À Saint-Nazaire : Je ne suis pas en lutte, je suis une lutte, 15 décembre 2018

    Florence Aubenas : Gilets jaunes : La révolte des ronds-points, 15 décembre 2018

    Sarah Kilani et Thomas Moreau : Gilets jaunes : Pour la gauche, l’antifascisme ne doit pas être une option, 15 décembre 2018

    Anonyme : Danse imbécile ! Danse ! Notes sur le mouvement en cours, 14 décembre 2018

    Jean-Baptiste Vidalou : L’écologie du mensonge à terre, 14 décembre 2018

    Toni Negri : Chroniques françaises, 14 Décembre 2018

    David Graeber : Les gilets jaunes font partie d’un mouvement révolutionnaire plus large, 14 décembre 2018

    Jérôme Ferrari : On fera de vous une classe bien sage, 13 décembre 2018

    Etienne Balibar : Gilets jaunes : Le sens du face à face, 13 décembre 2018

    Jérôme Baschet : Pour une nouvelle nuit du 4 août (ou plus), 13 décembre 2018

    Andreas Malm : Ce que le mouvement des gilets jaunes nous dit du combat pour la justice climatique, 13 décembre 2018

    Collectif : Communiqué de la coordination de Saint-Lazare, 12 décembre 2018

    Michèle Riot-Sarcey : Les gilets jaunes ou l’enjeu démocratique, 12 décembre 2018

    Mathieu Rigouste : Violences policières : Il y a derrière chaque blessure une industrie qui tire des profits, 12 décembre 2018

    Leslie Kaplan : Un monde soudain devenu injustifiable aux yeux de tous, 12 décembre 2018

    Pierre Dardot et Christian Laval : Avec les gilets jaunes : Contre la représentation, pour la démocratie, 12 décembre 2018

    Jacques Rancière : Quelle égalité de la parole en démocratie ? 12 décembre 2018

    Collectif : Gilets jaunes : Une enquête pionnière sur la révolte des revenus modestes, 11 décembre 2018

    Cédric Durand et Razmig Keucheyan : Avec les gilets jaunes, pour une nouvelle hégémonie, 11 décembre 2018

    Cédric Durand : Le fond de l’air est jaune, 11 décembre 2018

    Joshua Clover : Les émeutes des ronds-points, 11 décembre 2018

    Joao Gabriell : À propos du discours de Macron du 10 décembre, 11 décembre 2018

    Femmes en lutte 93 : Acte V Gilets jaunes : La place des femmes et LGBT est dans la lutte, 10 décembre 2018

    Michelle Zancarini-Fournel : Le mouvement des gilets jaunes favorise la cohésion intergénérationnelle des milieux populaires, 10 décembre 2018

    Syllepse : Gilets jaunes : Des clefs pour comprendre, 10 décembre 2018

    Annie Ernaux : Il n’y a pas de nouveau monde, ça n’existe pas, 9 décembre 2018

    Alain Bertho : Il ne s’agit pas d’un simple mouvement social, 8 décembre 2018

    Jérôme Baschet : Lettre à celles et ceux qui ne sont rien, depuis le Chiapas rebelle, 8 décembre 2018

    Raoul Vaneigem : Les raisons de la colère, 8 décembre 2018

    Laurent Mucchielli : Deux ou trois choses dont je suis presque certain à propos des gilets jaunes, 8 décembre 2018

    Les Gilets Jaunes de St Nazaire et leur Maison du Peuple, 7 décembre 2018

    Appel des gilets jaunes de Commercy à la formation d’assemblées populaires, 7 décembre 2018

    Lundimatin : Ici La Réunion ! 7 décembre 2018

    Pierre Bance : L’heure de la commune des communes a sonné ! En soutien à l’appel de Commercy, 7 décembre 2018

    Alèssi Dell’Umbria : Marseille, Debout, Soulève-toi ! 7 décembre 2018

    Eric Hazan : Paris n’est pas un acteur, mais un champ de bataille, 7 décembre 2018

    Rafik Chekkat : À Mantes-la-Jolie, domination policière et humiliation de la jeunesse, 7 décembre 2018

    Etienne Penissat et Thomas Amossé : Gilets jaunes : des automobilistes aux travailleurs subalternes, 6 décembre 2018

    Plateforme d’Enquêtes Militantes : Une situation excellente ? 6 Décembre 2018

    Alain Bertho : Gilets jaunes : Crépuscule du parlementarisme, 6 décembre 2018

    Frédéric Gros : On voudrait une colère, mais polie, bien élevée, 6 décembre 2018

    Danielle Tartakowsky : Les gilets jaunes n’ont rien de commun avec Mai 68, 6 décembre 2018

    Ballast : Gilets jaunes : Carnet d’un soulèvement, 5 décembre 2018

    Frédéric Lordon : Fin de monde ?5 décembre 2018

    Eric Toussaint : Gilets jaunes : Apprendre de l’histoire et agir dans le présent - Des propositions à ceux et celles qui luttent, 5 décembre 2018

    Grozeille, Que leur nom soit Légion : À propos des gilets jaunes, 5 décembre 2018

    Samuel Hayat : Les Gilets Jaunes, l’économie morale et le pouvoir, 5 décembre 2018

    Sophie Wahnich : La structure des mobilisations actuelles correspond à celle des sans-culottes, 4 décembre 2018

    Stefano Palombarini : Les gilets jaunes constituent une coalition sociale assez inédite, 4 Décembre 2018

    Édouard Louis : Chaque personne qui insultait un gilet jaune insultait mon père, 4 décembre 2018

    Chantal Mouffe : Gilets jaunes : Une réaction à l’explosion des inégalités entre les super riches et les classes moyennes, 3 décembre 2018

    Yves Pagès : La façade du triomphalisme macronien ravalée à l’aérosol par quelques bons-à-rien, 3 décembre 2018

    Yannis Youlountas : Cours, gilet jaune, le vieux monde est derrière toi ! 3 décembre 2018

    Les Lettres jaunes, Bulletin de lecture quotidien des Gilets Jaunes, pour aller plus loin ! 3 décembre 2018

    Alain Bihr : Les gilets jaunes : pourquoi et comment en être ? 2 décembre 2018

    Gérard Noiriel : Pour Macron, les classes populaires n’existent pas, 2 décembre 2018

    Temps critiques : Sur le mouvement des Gilets jaunes, 1 décembre 2018

    Zadibao : Climat jaune et changement de gilet, 30 novembre 2018

    Plateforme d’Enquêtes Militantes : Sur une ligne de crête : Notes sur le mouvement des gilets jaunes, 30 novembre 2018

    Lundimatin : Le mouvement des Gilets Jaunes à la Réunion, 29 novembre 2018

    Sophie Wahnich : Postérité et civisme révolutionnaire, 28 novembre 2018

    Le comité Adama rejoint les gilets jaunes : Ce n’est pas une alliance au prix d’un renoncement politique, 27 novembre 2018

    Comité Adama : Si nous voulons changer notre destin, nous devons lutter dans la rue, 26 novembre 26

    Bruno Amable : Vers un bloc antibourgeois ? 26 novembre 2018

    Benoît Coquard : Qui sont et que veulent les gilets jaunes ? 23 novembre 2018

    Félix Boggio Éwanjé-Épée : Le gilet jaune comme signifiant flottant, 22 novembre 2018

    Anshel K. et Amos L. : Les amours jaunes, 21 novembre 2018

    Les Chroniques de La Meute, 18 novembre 2018

    Aurélien Barrau : À propos de la manif du 17 novembre, 15 novembre 2018

  • « On voudrait une colère, mais polie, bien élevée »
    https://www.liberation.fr/debats/2018/12/06/on-voudrait-une-colere-mais-polie-bien-elevee_1696462

    Dans son dernier livre, Désobéir (Albin Michel, 2017), il cherchait les raisons de notre passivité face à un monde toujours plus inégalitaire. Aujourd’hui, une partie de la population s’insurge et Frédéric Gros, philosophe et professeur à Sciences-Po, analyse l’expression inédite de la colère des gilets jaunes.

    Salariés ou retraités, les gilets jaunes font parfois preuve de violence dans leurs propos ou dans leurs gestes. Comment l’expliquez-vous ?

    Déjà, il y a la part de violences émanant d’une minorité de casseurs ou de groupuscules venant pour « en découdre ». Elle est incontestable, mais il faut comprendre à quel point, en même temps, elle suscite un effroi émotionnel et un soulagement intellectuel. On demeure en terrain connu. Le vrai problème, c’est qu’elle est minoritaire. Elle est l’écume sombre d’une vague de colère transversale, immense et populaire. On ne cesse d’entendre de la part des « responsables » politiques le même discours : « La colère est légitime, nous l’entendons ; mais rien ne peut justifier la violence. » On voudrait une colère, mais polie, bien élevée, qui remette une liste des doléances, en remerciant bien bas que le monde politique veuille bien prendre le temps de la consulter. On voudrait une colère détachée de son expression. Il faut admettre l’existence d’un certain registre de violences qui ne procède plus d’un choix ni d’un calcul, auquel il est impossible même d’appliquer le critère légitime vs. illégitime parce qu’il est l’expression pure d’une exaspération. Cette révolte-là est celle du « trop, c’est trop », du ras-le-bol. Tout gouvernement a la violence qu’il mérite.

    Ce qui semble violent, n’est-ce pas aussi le fait que ce mouvement ne suive pas les formes de contestations habituelles ?

    Le caractère hétéroclite, disparate de la mobilisation produit un malaise : il rend impossible la stigmatisation d’un groupe et le confort d’un discours manichéen. Il a produit une sidération de la part des « élites » intellectuelles ou politiques. Non seulement elles n’y comprennent rien mais, surtout, elles se trouvent contestées dans leur capacité de représentation, dans la certitude confortable de leur légitimité. Leur seule porte de sortie, au lieu d’interroger leur responsabilité, consiste pour le moment à diaboliser ce mouvement, à dénoncer son crypto-fascisme. Cela leur permet de prendre la posture de défenseur de la démocratie en péril, de rempart contre la barbarie et de s’héroïser une nouvelle fois.

    Cette forme de désobéissance, cette violente remise en cause des corps intermédiaires et de la démocratie représentative constituent-elles un danger ?

    Les risques sont grands et ce spontanéisme représente un réel danger social et politique. Mais on ne va quand même pas rendre responsables de la crise de la représentation démocratique les perdants de politiques orientées toutes dans le même sens depuis trente ans. Nous payons la destruction systématique du commun durant ces « Trente Calamiteuses » : violence des plans sociaux, absence d’avenir pour les nouvelles générations, poursuite folle d’une « modernisation » qui s’est traduite par le déclassement des classes moyennes. La seule chose dont on puisse être malheureusement certain, c’est du fait que les victimes des débordements ou des retours de bâton seront les plus fragiles.

    Vous avez travaillé sur la notion de sécurité (1), que pensez-vous de la réponse de l’Etat après les manifestations et les dégradations ?

    De la part, cette fois, des forces de l’ordre, on entend le même discours : « Cette violence est totalement inédite, on n’avait jamais vu ça, un tel déferlement, une telle brutalité. » Il ne faudrait pas que cette mise en avant de la « nouveauté » ne serve d’écran à une augmentation de la répression.
    Dans votre récent livre, Désobéir, vous analysiez les racines de notre « passivité ».

    Que s’est-il passé pour que les gilets jaunes sortent du « confort » du conformisme ?

    Notre obéissance politique se nourrit pour l’essentiel de la conviction de l’inutilité d’une révolte : « à quoi bon ? » Et puis vient le moment, imprévisible, incalculable, de la taxe « de trop », de la mesure inacceptable. Ces moments de sursaut sont trop profondément historiques pour pouvoir être prévisibles. Ce sont des moments de renversement des peurs. S’y inventent de nouvelles solidarités, s’y expérimentent des joies politiques dont on avait perdu le goût et la découverte qu’on peut désobéir ensemble. C’est une promesse fragile qui peut se retourner en son contraire. Mais on ne fait pas la leçon à celui qui, avec son corps, avec son temps, avec ses cris, proclame qu’une autre politique est possible.

    Sommes-nous dans un grand moment de désobéissance collective ?

    Oui, une désobéissance qui a comme repère sûr sa propre exaspération. On a tout fait depuis trente ans pour dépolitiser les masses, pour acheter les corps intermédiaires, pour décourager la réflexion critique, et on s’étonne aujourd’hui d’avoir un mouvement sans direction politique nette et qui refuse tout leadership. Cette désobéissance témoigne profondément de notre époque. Il faut en priorité en interroger les acteurs.

    (1) Le Principe sécurité, Gallimard, 2012.

    #gilets_jaunes

  • Désobéir pour dire non à la soumission

    https://sites.arte.tv/28minutes/fr/frederic-gros-emmanuel-macron-au-vatican-le-retour-en-grace-des-catholiqu
    https://sites.arte.tv/sites/default/files/styles/foundation_seo_social_image/public/atoms/image/20180626/bandeau_site_00000.jpg?itok=eUKxvTiX

    Pour Frédéric Gros, trois raisons devraient pousser l’homme à ne plus accepter l’état actuel du monde : le creusement des inégalités, la détérioration environnementale et l’enrichissement qui se fait au détriment des générations futures. Pourtant, face à cette situation, l’homme ne désobéit pas. Est-ce par conformisme social ? Par soumission économique ? Par une volonté de respect des autorités ?

    Armé des réflexions d’Emmanuel Kant, de Michel Foucault ou encore de La Boétie, ce philosophe et enseignant à Sciences Po a souhaité dresser dans son essai Désobéir une « stylistique de l’obéissance ».

    #obéissance #désobéissance

  • #Frédéric_Gros : « C’est confortable d’#obéir »

    Après avoir inauguré nos discussions de cette année par une réflexion sur le tueur de masse, Frédéric Gros complétera cette matière à penser en tant que philosophe. Il s’interroge en effet dans son dernier livre (#Désobéir, Albin Michel) sur l’acte d’obéir, ou mieux, de #surobéir, c’est-à-dire d’anticiper le désir du maître. Il trace la voie fragile - mais la seule qui puisse convenir à un homme démocratique - d’une obéissance à soi qui ne se confond pas avec le désir.

    https://www.franceculture.fr/emissions/matieres-penser-avec-antoine-garapon/frederic-gros-cest-confortable-dobeir


    #obéissance #désobéissance

  • Liste d’émissions que je voudrais écouté plus tard.

    – Eloge de la solitude
    http://rf.proxycast.org/1240382375045636096/16274-07.12.2016-ITEMA_21158400-0.mp3

    – Femmes et mystiques
    http://rf.proxycast.org/1274151137997496320/16274-08.03.2017-ITEMA_21252782-2.mp3

    – « Eté 1914, il n’y a plus d’hommes à Paris… »
    (Il y avait tout de même Landru pour représenté la gente masculine...)
    http://rf.proxycast.org/1282670681317711872/16274-31.03.2017-ITEMA_21277588-1.mp3

    – Ce que les drogues nous disent de notre société
    http://rf.proxycast.org/1284898900683005953/16274-06.04.2017-ITEMA_21283824-2.mp3

    – Frédéric Gros : "C’est confortable d’obéir"
    http://rf.proxycast.org/1349837037720576001/16274-28.09.2017-ITEMA_21448044-3.mp3

    – Sarah Baartman ou la vénus hottentote
    http://rf.proxycast.org/1354290075793367040/16274-10.10.2017-ITEMA_21459457-0.mp3

    – La carrière post-mortem de bourreaux
    http://rf.proxycast.org/1235558270446346240/16274-24.11.2016-ITEMA_21145703-0.mp3

    #radio
    pas encore écouté

  • #LE_MEDIA : C’EST PARTI | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/alberteins/blog/121017/le-media-cest-parti

    Il réunit d’ores et déjà des dizaines de youtubeurs comme #Usul, #Osons_causer, Mr Mondialisation, de blogs comme #Le_Vent_se_lève, lesCrises.fr et d’autres revues indépendantes comme #Ballast. Chacun dans son style et dans ses priorités, en toute indépendance et liberté. Qu’il est heureux de les retrouver tous fédérés pour faire vivre une culture commune.

    Tous les médias alternatifs étaient présents ainsi que #Marianne seul #Médiapart était absent [...]

    • Un nouveau média ? Pour liquider ceux qui font leur travail ?
      Rappelons, que le NON au référendum 2005 n’a pas eu besoin d’un nouveau média.

      Les personnalités sollicitées ne pouvaient donner leur approbation.
      Pour tenir quelques rubriques sur ce média, quelques signataires sont parfaitement à leur place :
      Laurent Baffie , rubrique Féminisme et la dignité.
      Marie-George Buffet , rubrique accords politiques locaux et l’affairisme des elus.
      Aurélie Filippetti , rubrique remplacement du social par la Culture.
      Pierre Joxe , rubrique trucage des budgets.
      Noël Mamère , rubrique l’écologie molle.
      Arnaud Montebourg , rubrique redressement français.
      Karl Zéro , rubrique, médias et affairisme.
      mariane , rubrique simulation, avec médiapart .
      . . . . . .

      Les cinquante premiers signataires du Manifeste pour un nouveau média citoyen
      https://www.legrandsoir.info/liste-des-premiers-signataires-du-manifeste-pour-un-nouveau-media-cito
      Cécile Amar (journaliste), Christian Audouin (directeur de rédaction), Laurent Baffie (chroniqueur), Josiane Balasko (comédienne), Blick Bassy (chanteur), Lucas Belvaux (réalisateur), Marie-George Buffet (députée), Bernard Cassen (président d’honneur d’Attac), Judith Chemla (comédienne), Sophia Chikirou (communicante), Antoine Comte (avocat), Jean-Pierre Darroussin (comédien), Antoine Deltour (lanceur d’alerte), Jack Dion (journaliste), Aurélie Filippetti (ancienne ministre), Bruno Gaccio (auteur), Raquel Garrido (avocate), Frédéric Gros (philosophe), Robert Guédiguian (réalisateur), Thomas Guénolé (politologue), Janette Habel (politologue), Cédric Herrou (agriculteur), Eva Joly (députée européenne), Pierre Joxe (ancien ministre), Jul (dessinateur), Juliette (chanteuse), Aude Lancelin (journaliste), Dany Lang (économiste), L.E.J (chanteuses), Philippe Lioret (réalisateur), Noël Mamère (ancien député), Jean Massiet (youtubeur), Guillaume Meurice (humoriste), Gérard Miller (psychanalyste), Giovanni Mirabassi (pianiste), Tania de Montaigne (écrivaine), Arnaud Montebourg (ancien ministre), Gérard Mordillat (écrivain), François Morel (comédien), Patrick Pelloux (médecin urgentiste), Edouard Perrin (journaliste), Philippe Poutou (ouvrier syndicaliste), Adrien Quatennens (député), François Ruffin (député), Bruno Solo (comédien), Jean Teulé (écrivain), Usul (youtubeur), Jacques Weber (comédien), Martin Winckler (écrivain), Karl Zéro (réalisateur).

    • Cher Le Média, les médias libres te souhaitent la bienvenue
      Reporterre - 13 octobre 2017 / Coordination permanente des médias libres
      https://reporterre.net/Cher-Le-Media-les-medias-libres-te-souhaitent-la-bienvenue


      L’appel à créer un « nouveau média collaboratif, pluraliste, culturel et francophone, humaniste et antiraciste, féministe et pro LGBTI, écologiste et progressif » prépare le lancement de « Le Média », proche de la France insoumise. Les auteurs de cette tribune rappellent que des médias correspondant à ces critères existent déjà partout en France.

      Soutenez les médias citoyens !
      . . . . .
      La suite : https://seenthis.net/messages/637583

    • Son modèle économique et sa gouvernance correspondent aux valeurs de solidarité et d’implication populaire qui font bouger les choses dans tous les domaines : culture, sport, divertissement, actualité. Il réunit d’ores et déjà des dizaines de youtubeurs comme Usul, Osons causer, Mr Mondialisation, de blogs comme Le Vent se lève, lesCrises.fr et d’autres revues indépendantes comme Ballast. Chacun dans son style et dans ses priorités, en toute indépendance et liberté. Qu’il est heureux de les retrouver tous fédérés pour faire vivre une culture commune.

      Tous les médias alternatifs étaient présents ainsi que Marianne seul Médiapart était absent, comme le disait David Koubbi normalement lorsqu’un nouveau média sort il est salué par l’ensemble de ses confrères mais là c’est l’inverse, il ironise sur l’Express notamment mais il aurait également pu citer Médiapart, Europe1 etc . Et de conclure «  si l’on critique autant cette alternative c’est qu’elle fait peur et donc qu’elle est bonne ».

  • Savoir désobéir, par le philosophe Frédéric Gros - Idées - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/idees/savoir-desobeir,-par-le-philosophe-frederic-gros,n5181792.php

    Pourquoi sommes-nous si soumis, alors que les motifs de révolte sont si nombreux ? Du conformisme au consentement, ce spécialiste de philosophie politique, auteur de “Désobéir”, décortique les mécanismes de l’obéissance.

    Interview passionant pour la sortie du livre « Désobeir ».

    #Désobeir

  • « Il faut désobéir par souci de soi, comme disaient les Anciens » Frédéric Gros | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/il-faut-desobeir-par-souci-de-soi-comme-disaient-les-anciens-frederic-gros-

    Frédéric Gros, philosophe français, spécialiste de Michel Foucault. Il est professeur de pensée politique à l’Institut d’études politiques de Paris. Paris, le 25 mai 2016 ©Frédéric STUCIN service de presse

    Dans un essai profond et salutaire ( Désobéir, Albin Michel), le philosophe Frédéric Gros, professeur de pensée politique à l’Institut d’études politiques de Paris et spécialiste de l’œuvre de Michel Foucault, interroge les raisons et les racines de la désobéissance. Au fil de sa démonstration, il puise aussi bien dans la philosophie que la littérature.

    Votre essai s’ouvre de façon originale, forte, avec un « poème fantastique » extrait des Frères Karamazov de Dostoïevski, qui nous a habitués à des textes littéraires où l’on peut puiser un fond philosophique. Ce passage qui revisite le retour du Christ parmi nous s’est-il imposé à vous comme une allégorie de la désobéissance ?

    Frédéric Gros Oui, je voulais en ouverture faire entendre cette provocation portée par le récit fantastique imaginé par Ivan Karamazov, celui du Christ revenant dans la Séville du XVe siècle et fait prisonnier par le Grand Inquisiteur, lequel lui reproche amèrement son retour parmi les hommes. C’est dans ce texte en effet que Dostoïevski pose une question terrible : celle de la profondeur de notre désir de liberté. On ne cesse de répéter comme une évidence que la liberté serait l’objet de notre volonté la plus forte, que toute notre dignité s’y résume. Mais est-ce que précisément elle ne fait pas peur cette liberté, est-ce qu’elle ne constitue pas pour chacun un vertige insoutenable, un insupportable fardeau ? Car, au fond, être libre, c’est devoir porter seul le poids de ses décisions, c’est avoir à se faire son propre jugement, et il est tellement plus confortable de réciter la leçon des autres ou de se contenter d’exécuter des ordres. On s’est demandé pendant longtemps, dans une perspective morale et pédagogique, pourquoi il pouvait être si difficile d’obéir. On entendait alors par « obéir » le fait de suivre la règle commune, d’accepter les consignes, de ne pas se laisser entraîner par son égoïsme, ses pulsions. Mais, dans une perspective évidemment plus politique, il faut reconnaître aussi qu’il est difficile de désobéir quand l’obéissance est devenue une habitude, ou même parfois un refuge pour la lâcheté.

    Le XXe siècle a connu des « monstres d’obéissance » , tels Eichmann ou Douch, pour citer les cas les plus terribles et spectaculaires. L’obéissance à laquelle on prépare les esprits aujourd’hui, vis-à-vis du supportable comme de l’intolérable, ne tire-t-elle pas sa force du fait qu’elle dicte en nous sa loi de manière plus sourde, moins démonstrative ?

    Frédéric Gros Notre modernité très certainement a inventé des formes d’obéissance sournoises, subtiles, presque invisibles, on pourrait même dire « douces ». Au fond, on nous fait obéir de plus en plus en nous rendant prisonniers de notre propre désir (le nouveau paradigme pour penser l’aliénation, ce n’est plus l’exploitation, mais l’addiction), de telle sorte que c’est en cherchant à satisfaire ses propres envies, constamment sollicitées, que chacun se révèle le plus docile. Je crois qu’on a là le secret de la gouvernementalité libérale : on ne gouverne plus en imposant de force des décisions à des volontés qui s’efforcent de leur résister, mais en prenant appui sur les désirs de chacun. Ou on pourrait dire encore : il ne s’agit plus de « vouloir qu’on fasse », mais de « faire qu’on veuille », c’est-à-dire qu’on aménage un milieu pour favoriser tel ou tel comportement. C’est quand chacun croit dévaler sa pente personnelle qu’il obéit le mieux.

    Le rapport des philosophes à l’obéissance est complexe, voire ambivalent. La philosophie est-elle tenaillée entre culte du libre arbitre et conformisme ? Faut-il choisir entre Kant, pour lequel « la vraie désobéissance, c’est la critique (théorique) » , et Thoreau, pour qui « la vraie critique, c’est la désobéissance (pratique) » ?

    Frédéric Gros Il me semble en effet qu’on peut dresser une opposition intéressante entre Kant et Thoreau, parce qu’elle se trouve au cœur du problème de la légitimité des actes de désobéissance en démocratie. Dans un premier temps, la définition par Kant des Lumières peut paraître très exaltante : il s’agit, écrit-il dans son opuscule (Qu’est-ce que les Lumières ?), de s’efforcer de penser par soi-même, il s’agit d’avoir le courage de se gouverner soi-même. Mais on comprend vite que, pour Kant, cette autonomie qui peut mener à la désobéissance doit rester au niveau du discours, un discours critique, contestataire sans doute, mais soigneusement canalisé et qui doit se cantonner dans certaines formes d’expression (c’est ce qu’il appelle « l’usage public de la raison »). Surtout, ce discours doit s’accompagner d’une obéissance pratique. On rejoint l’idée d’une conformité à la loi – Kant ne pose pas ici la question de savoir si on doit obéir à des lois qui seraient ouvertement injustes, iniques. Donc : critiquez tant que vous voulez, mais obéissez. Chez Thoreau, l’acte de désobéissance est au contraire immédiatement pratique. Il s’agit de désobéir à des lois qu’on trouve mauvaises ou de refuser d’apporter sa caution à un gouvernement qu’on juge injuste, fondamentalement pour demeurer en accord avec sa conscience. Il me semble en effet que ces deux options constituent une alternative forte : soit on se reconnaît le droit de critiquer, mais accompagné du devoir d’obéir aux lois, par respect de l’ordre public ; soit on est saisi essentiellement par le devoir de désobéir, le cas échéant, pour mieux respecter sa propre lumière intérieure.

    Vous traitez de la soumission, un des terrains sur lequel se développe l’obéissance, comme d’une « évidence première » , d’un « paradigme initial » . Pourquoi, au fond, demeurons-nous soumis ? Refusons-nous de payer le prix trop élevé de la désobéissance ou notre éducation l’étouffe-t-elle en chassant de la culture ce possible ?

    Frédéric Gros Il me semble que la soumission est le paradigme le plus écrasant et au fond le plus ambigu de l’obéissance. Il s’agit en effet de désigner par là une obéissance contrainte, forcée : j’obéis parce qu’il m’est impossible de désobéir, parce que je suis prisonnier d’un rapport de forces. On peut bien supposer que les individus consentent librement, mais c’est le plus souvent de l’hypocrisie : en fait il n’y a derrière l’obéissance que de la violence brutale et du rapport de forces. Le problème, une fois qu’on a fait ce constat, c’est de savoir jusqu’à quel point la dureté de ce rapport de soumission ne constitue pas aussi une excuse : j’exagère le coût de ma désobéissance pour excuser secrètement ma lâcheté.

    Vous analysez le moment de désobéissance d’Antigone, la déviance envers son oncle impitoyable, Créon, qui lui valut condamnation à mort. Vous relevez que sa subversion, sa révolte, ses refus, font « trembler l’idée même d’un ordre (…), dans la désobéissance peut entrer une part de transgression pure : c’est l’éclat d’Antigone » . La désobéissance nous condamne-t-elle à un dénouement tragique et à la solitude, fut-elle sublime ?

    Frédéric Gros Le risque de la désobéissance est effectivement la solitude. C’est, au fond, le grand problème de la politique : l’être-ensemble s’apprend prioritairement dans l’obéissance partagée, les communautés se forment dans l’adoration et l’abnégation. Antigone désobéit seule, elle affronte le tragique de la transgression. Il existe évidemment d’autres issues à la désobéissance que la mort, mais Antigone illustre, je crois, cette dimension du courage : pour désobéir, il faut du courage. Le conformisme passif est toujours la facilité.

    Vous soulevez, avec l’étude des rapports qu’entretiennent dialectiquement liberté, obéissance et responsabilité, un problème vertigineux mais passionnant. Qui d’autre que moi se soumet quand je consens à l’obéissance ? « La neutralité est un choix » , affirmez-vous avec justesse. Portons-nous, ainsi, l’obéissance sur nos épaules pour paraphraser Sartre ?

    Frédéric Gros J’essaye précisément d’articuler les concepts de désobéissance et de responsabilité. Il s’agit de dire que personne ne peut nous remplacer pour désobéir. Le sujet de l’insurrection politique, c’est celui qui se découvre irremplaçable, mais pour se mettre au service des autres. Être responsable, c’est répondre présent, c’est faire l’expérience, face à une injustice, de l’impossibilité de se défausser. On croit botter en touche en obéissant, en se disant qu’après tout je ne suis qu’un exécutant, et qu’un autre décide à ma place. Mais c’est librement que je m’en remets aux décisions d’un autre.

    À rebours d’une certaine doxa, vous écrivez que « les mouvements de désobéissance civile (…) peuvent se lire comme des mouvements de réactivation du contrat social, des expressions de la démocratie transcendantale » . Les désobéissants, qu’ils soient actifs ou soumis « ascétiques » , offriraient-ils la chance d’affirmer ce que vous nommez « démocratie critique » ? Cette démocratie est-elle plus authentiquement démocratique ?

    Frédéric Gros Le problème de notre modernité politique, c’est qu’elle propose, dans le prolongement de Hobbes et de Rousseau, une version conservatrice du contrat social puisqu’il s’agit de dire : nous avons depuis toujours déjà accepté d’obéir. De sorte que, face à n’importe quel mouvement de contestation, un gouvernement démocratiquement élu rétorquera : il est trop tard. Mais le vrai contrat social, c’est la capacité d’un collectif à se demander : comment voulons-nous être gouvernés ? Le contrat social n’inclut pas de clause d’obéissance, il est juste une décision commune de faire société. Or c’est cette puissance de faire société, de « faire peuple » face au gouvernement qui s’exprime dans la désobéissance civile. La démocratie, ce n’est pas seulement un système de règles et de procédures pour parvenir à des décisions. C’est aussi une exigence au cœur du citoyen qui l’oblige à la vigilance critique.

    Repérez-vous dans la modernité ou chez certains de nos contemporains des formes de désobéissance qui vous paraissent salutaires ou, disons, des figures de bon augure ?

    Frédéric Gros On arrive certainement à la fois au bout d’un cycle et au bord d’un désastre. Les inégalités sociales sont devenues de plus en plus abyssales, insupportables, tandis que le désastre écologique qui s’annonce fait paraître de nouvelles solidarités : nous sommes tous habitants de la Terre. Cette prise de conscience développe un nouveau sens critique sur fond de catastrophe imminente, elle engage à retrouver l’intensité perdue des collectifs politiques.

    Dans les pas d’Alain, qui estimait qu’ « obéir, c’est aussi, c’est surtout, en disant oui à l’autre, se répéter sans cesser non à soi-même », vous considérez que « désobéir, c’est donc, suprêmement, obéir. Obéir à soi » . La désobéissance serait donc un retour inattendu, exigeant, contraignant, lumineux à soi ?

    Frédéric Gros J’essaye de cerner une dimension sens précise de la désobéissance, un sens intempestif qui suppose de la part du sujet un engagement complet. Car s’il s’agissait simplement de désobéir pour désobéir, l’insoumission ne serait jamais qu’une posture ou, pire, un nouveau mot d’ordre. Il faut désobéir par « souci de soi » comme disaient les Anciens. Le « souci de soi », ce n’est pas une forme de narcissisme complaisant ou d’individualisme égoïste. Se soucier de soi, c’est accepter de ne faire que ce avec quoi on est d’accord, c’est refuser de mettre sa conscience en berne, c’est considérer qu’on a des devoirs pratiques envers ses principes et sa pensée. Ce retour à soi dont vous parlez n’a en fait rien de psychologique : il ne s’agit pas de partir à la conquête d’un soi « authentique », sous le vernis social, mais de faire l’expérience de sa subjectivité politique en prenant souci du monde et des autres. C’est la leçon de Socrate.
    Désobéir, de Frédéric Gros, Albin Michel, 19 euros, 270 pages.
    Le philosophe qui traque l’esprit de l’époque

    Dans les pas de Michel Foucault, dont il est, en France, un des meilleurs spécialistes et le maître d’œuvre de « la Pléiade », Frédéric Gros est un philosophe critique qui s’intéresse aux visages multiples de la domination et aux formes nouvelles de l’aliénation. C’est un chercheur et un marcheur qui a questionné la punition, tracé les transformations de la guerre, analysé l’esprit sécuritaire… avant de scruter récemment la désobéissance. Cet homme aime les idées autant que les mots, ainsi faisait-il son entrée en littérature, l’année dernière, avec un roman, Possédées (Albin Michel), salué ici.
    Nicolas Dutent

    #désobéir #soumission #démocratie

  • Le ridicule.... « Manifeste pour un nouveau média citoyen » publié derrière un mur d’argent sur le média citoyen et combattant : Le Monde.

    La liste hétéroclite des signataires est affligeante et discrédites ceux qui ne l’étaient pas encore.

    Voir Philippe Poutou participer à un appel citoyenniste aux cotés d’Arnaud Montebourg, Noël Mamère, Eva Joly, Pierre Joxe, Aurélie Filippetti, Karl Zéro, Jack Dion etc. ça fait bien rire.

    Aux dernières nouvelles Philippe Poutou revendiquait, lors de sa participation à l’élection présidentielle, représenter (sic) des mouvements anarchistes présents au sein du NPA.

    Cécile Amar, Christian Audouin, Laurent Baffie, Josiane Balasko, Blick Bassy, Marie-George Buffet, Bernard Cassen, Judith Chemla, Sophia Chikirou, Antoine Comte, Jean-Pierre Darroussin, Antoine Deltour, Jack Dion, Aurélie Filippetti, Bruno Gaccio, Raquel Garrido, Frédéric Gros, Robert Guédiguian, Thomas Guénolé, Janette Habel, Cédric Herrou, Eva Joly, Pierre Joxe, Jul, Juliette, Aude Lancelin, Dany Lang, L.EJ., Philippe Lioret, Noël Mamère, Jean Massiet, Guillaume Meurice, Gérard Miller, Giovanni Mirabassi, Tania de Montaigne, Arnaud Montebourg, Gérard Mordillat, François Morel, Patrick Pelloux, Edouard Perrin, Philippe Poutou, Adrien Quatennens, François Ruffin, Bruno Solo, Jean Teulé, Usul, Jacques Weber, Martin Winckler, Karl Zéro

    Quand l’information et la culture sont trop souvent traitées comme des marchandises, quel rôle les citoyens peuvent-ils encore jouer pour faire vivre le pluralisme et le débat ? Cette question appelle une réponse qui ne saurait attendre.

    Un peu partout, des millions de gens s’investissent et agissent sur leur quotidien sans attendre le bon vouloir des pouvoirs publics et à contre-courant des puissances industrielles ou financières. Economie sociale et solidaire, écologie, humanitaire, progrès scientifique ou avancées technologiques – des millions de gens mettent désormais leurs moyens et leur volonté au service de projets alternatifs. Par leur succès et leur envergure, ces projets prouvent une chose simple : il est possible de faire autrement et dès maintenant.

    Aussi, à l’image de ces citoyens qui se sont, par exemple, organisés pour produire et commercialiser des aliments biologiques dans le respect de l’environnement, de la santé publique et de la dignité des producteurs, nous, signataires de ce manifeste, considérons qu’il est possible d’intervenir dans le domaine de l’information et de la culture.
    Des objectifs clairs

    C’est pourquoi, nous appelons à soutenir la création d’un nouveau média fondamentalement alternatif par sa gouvernance, son modèle économique et son fonctionnement. Généraliste, diffusé gratuitement sur Internet, audiovisuel et écrit, ses objectifs devront être clairs :

    – Ce média, coopératif, sera indépendant : sa gouvernance impliquera ses sociétaires, ses salarié(e)s et ses « bénéficiaires ».

    – Ce média sera collaboratif : s’appuyant sur un réseau de correspondants, d’associations, d’ONG, d’autres médias citoyens déjà actifs, il fera appel aux collaborations citoyennes.

    – Ce média sera pluraliste : s’affranchissant de la dictature de l’urgence, il laissera sa place à la confrontation des idées et aux débats de fond.

    – Ce média sera culturel et francophone : sans se limiter au seul hexagone, il contribuera...

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/09/25/manifeste-pour-un-media-citoyen_5190821_3232.html

    Pendant ce temps je continue à lire @cqfd @le_postillon , @rebellyon @paris Le Monde Libertaire, Alternative Libertaire, etc. et les suggestions de @rezo et de @seenthis :-)

  • « C’est confortable d’obéir » - Libération
    http://www.liberation.fr/debats/2017/08/30/c-est-confortable-d-obeir_1593054

    Le philosophe Frédéric Gros analyse les ressorts de notre passivité. Le citoyen se soumet par peur, conformisme social, ou plaisir. Mais aussi pour échapper à sa responsabilité. Pourtant, la désobéissance n’est pas incompatible avec la démocratie.

    On obéit par conformisme social, par habitude. Parce que l’obéissance rassemble et que la désobéissance isole. On obéit aussi par confort et plaisir. Dans son Discours sur la servitude volontaire, La Boétie dit bien que chacun en rajoute toujours dans son obéissance. C’est ce que j’appelle la « surobéissance ». Et c’est ce « plus » qui fait tenir le pouvoir politique. Une première manière de désobéir serait finalement d’obéir a minima, de manière rétive. Mais cela ne doit pas faire oublier pourtant la dureté des rapports de force : le premier moteur de l’obéissance, c’est la soumission. On obéit parce qu’on ne peut pas faire autrement. Comment l’esclave de l’Antiquité, l’ouvrier du XIXe siècle, le surendetté d’aujourd’hui sont contraints d’obéir. Mais c’est en même temps, pour beaucoup d’entre nous, une excuse magnifique : « Je ne pouvais pas faire autrement. » C’est confortable de se dire qu’on n’avait pas le choix. On n’exagère le coût de notre désobéissance.

    #liberté #obeissance #desobeissance #desobeissance_civile #fabrique_du_consentement

  • Le marxisme oublié de Foucault, Stéphane Legrand
    http://www.cairn.info/revue-actuel-marx-2004-2-page-27.htm

    « La société punitive » aborde le même problème que Surveiller et punir : expliquer l’apparition et la généralisation de la prison comme forme punitive au XIXe siècle, et part du même constat : on ne saurait l’expliquer par l’évolution idéologique des théories pénales, non plus que par l’histoire autonome des pratiques judiciaires. Mais il l’appréhende d’une toute autre manière : la forme-prison se rattacherait au développement tendanciel (qui lui est contemporain) de la formesalaire, qui en est historiquement jumelle. C’est parce que la gestion politique du temps et du rythme de vie des individus devient un enjeu majeur pour le pouvoir, que la forme du temps abstrait s’impose en même temps comme principe de mesure à l’appareil pénal et à l’appareil de production. On assiste alors à « l’introduction du #temps dans le système du pouvoir capitaliste et dans le système de la pénalité ». Ce qui permet au premier chef de penser l’homologie possible de deux institutions disciplinaires spécifiques, c’est alors un enjeu politique et économique : le contrôle du temps de la vie :

    « Ainsi ce qui nous permet d’analyser d’un seul tenant le régime punitif des délits et le régime disciplinaire du travail, c’est le rapport du temps de la vie au pouvoir politique : cette répression du temps et par le temps, c’est cette espèce de continuité entre l’horloge de l’atelier, le chronomètre de la chaîne et le calendrier de la prison » (C73, p. 67).

    Mais il faut encore comprendre historiquement, généalogiquement, comment, selon Foucault, le temps de la vie apparaît alors comme un problème politique majeur. Cette apparition est explicable si l’on prend en compte le fait que (dans « La société punitive » comme dans Surveiller et punir) l’institution prison n’est qu’un élément local dans un système de contrainte beaucoup plus large, que Foucault nomme à cette époque le coercitif, défini comme « dimension générale de tous les contrôles sociaux qui caractérisent des sociétés comme les nôtres » (C73, p. 82).
    Foucault aborde le coercitif à partir de l’histoire anglaise, où il est possible de repérer l’évolution d’un certain nombre de groupes sociaux ayant pour objectif la surveillance morale, le contrôle et la punition des populations. Ce qui caractérise ces instances, c’est, en usant d’un terme qu’affectionnait Foucault, qu’elles apparaissent à un niveau « capillaire » : dispersées et non centralisées elles correspondent plutôt à une forme d’autocontrôle des groupes sociaux. D’autre part, elles se donnent moins pour but de détecter et de sanctionner les crimes définis comme tels aux termes d’un code juridique, que d’intervenir sur les irrégularités de comportement, les fautes morales, les propensions psychologiques douteuses, ce que Foucault nomme, dans un vocabulaire criminologique moderne, « les conditions de facilitation de la faute » , dans le but de produire chez les sujets la formation d’habitudes valorisées. Or, Foucault remarque que ces groupements, nés pour réagir à l’incurie du pouvoir central, et souvent pour des motifs extrapolitiques (notamment religieux et économiques), se trouvent tendanciellement repris par l’appareil d’Etat, au cours du XVIIIe siècle. Cette étatisation tendancielle du coercitif répond à une exigence de prise en charge par l’appareil judiciaire des impératifs de moralisation nés en dehors de l’appareil d’Etat, ou encore comme le formule Foucault vise à « mettre en continuité le contrôle et la répression moraux d’une part, et la sanction pénale de l’autre. On assiste à une moralisation du système judiciaire ».

    Cette synthèse moralité-pénalité opérée par l’intégration à l’appareil d’Etat des dispositifs coercitifs, s’explique selon Foucault, assez classiquement, par le développement croissant de l’accumulation capitaliste. A mesure que la richesse s’incarne dans des stocks de plus en plus vastes, dans des moyens de production toujours plus regroupés, c’est en même temps une richesse disponible, facile à dérober ou du moins à détruire, qu’on met sous les mains de groupes de plus en plus nombreux d’ouvriers. Jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, le système judiciaire se caractérisait selon Foucault par une forte tolérance aux illégalismes, y compris populaires, dans la mesure où ces derniers étaient pour partie des vecteurs de l’implantation des rapports de production spécifiquement capitalistes. Mais cette tolérance devient beaucoup moins acceptable lorsque, les conditions sociales et économiques du travail ayant changé, c’est la nature et la signification de l’illégalisme populaire qui changent avec elles : il consiste de moins en moins à se soustraire à des droits, des corvées ou des prélèvements, et tend de plus en plus à se rabattre sur le vol ou la déprédation. L’étatisation du coercitif répondrait alors, selon Foucault, à la nécessité d’introduire entre l’ouvrier et cette richesse qu’on doit lui mettre dans les mains pour lui arracher le profit, quelque chose de plus que le simple interdit légal, quelque chose qui donne effectivité à l’interdit légal : « Il faut un supplément de code qui vienne compléter et faire fonctionner cette loi : il faut que l’ouvrier lui-même soit moralisé ».

    La disciplinarisation se présente alors, selon un ordre d’exposition dont on constate qu’il diffère en profondeur de celui qu’adoptera Surveiller et punir, comme la condition d’effectivité des rapports juridiques formels qui régissent la relation de travail, ou comme le dit Foucault : « Le contrat salarial doit s’accompagner d’une coercition qui est sa clause de validité » (idem, p. 127). En d’autres termes, c’est du point de vue des luttes de classe et de la construction sociale des rapports de production capitalistes, et donc des sujets disposés subjectivement à y figurer, que l’émergence historique de la disciplinarisation est ici pensée. Foucault, d’ailleurs, le dit dans des termes qui ne pourraient pas être plus clairs : le système coercitif est « l’instrument politique du contrôle et du maintien des rapports de production ».

    Mais elle remplit un second rôle vis-à-vis des rapports de production, qui n’est pas seulement leur reproduction par le contrôle des résistances et des illégalismes populaires, mais aussi l’implantation, chez les producteurs immédiats, des #dispositions_subjectives requises par la production en vue du profit. Le corps de l’ouvrier, en effet, n’inquiète pas seulement en tant qu’il est, par ses besoins, la source de l’illégalisme de prédation et de déprédation : l’ouvrier qui #paresse, qui s’enivre, qui brûle son énergie en faisant la fête, ou encore qui vit à son rythme propre, n’opère pas moins une #soustraction à la richesse produite qu’il ne le ferait en pillant ou saccageant les docks ; il pratique alors ce que Foucault nomme un « #illégalisme_de_dissipation », c’est-à-dire qu’il pratique « l’illégalisme cette fois sur son propre corps, sur sa force de travail » (C73,7 mars, p. 148). Il pille le capital à même sa propre vie qu’il épuise, dérobant par là, non pas la richesse créée mais la condition même du profit. Il faut protéger le capital et les moyens de travail du travailleur, mais il faut aussi protéger la force de travail de son propre porteur, protéger du producteur immédiat la condition de la reproduction élargie.

    #société_punitive #forme_prison #forme_salaire #gestion_politique_du_temps #contrôle_du_temps_de_la_vie #Populations #coercitif #accumulation_capitaliste #illégalismes #travail #supplément_de_code (cf. Anti_0edipe) #disciplinarisation #rapports_de_production #Foucault

    • ... nous nous efforcerons de montrer que les concepts fondamentaux de la théorie foucaldienne des relations de pouvoir dans la « société disciplinaire » restent irrémédiablement aveugles si on ne les articule pas à une théorie de l’exploitation et à une théorie du mode de production capitaliste.

    • Quelqu’un ici aurait lu Marx & Foucault, Lectures, usages, confrontations ? un ouvrage collectif (malheureusement sans contribution de Stéphane Legrand) dont je note ici l’existence.

      La présentation de La Découverte

      Marx et Foucault : deux œuvres, deux pensées sans lesquelles on ne peut saisir le sens de notre présent. Pas de théorie critique qui puisse se passer de leurs concepts et de leurs analyses. Et pas de luttes qui ne renvoient à tel moment ou à tel aspect de leur héritage. Pourtant, de l’un à l’autre le passage ne va pas de soi. Les époques, les intentions, les philosophies même ne sont pas superposables. Hétérogènes donc, ces pensées font, l’une et l’autre, obstacle à tout « foucaldo-marxisme ».
      L’ouvrage vise à montrer des rapports mobiles et complexes, non des identités profondes ou des incompatibilités d’essence. Rapports de Foucault à Marx : il prend appui sur lui pour le déborder, l’envelopper, et parfois l’opposer à lui-même. Rapports de Foucault aux marxismes, sous leurs variantes les plus diverses, humaniste, existentialiste, althussérienne, qui n’ont cessé de composer les actualités changeantes de Foucault. Rapports des marxistes, d’hier et d’aujourd’hui, à Foucault : comment l’ont-ils lu ? Que lui ont-ils reproché, que lui ont-ils emprunté ? Qu’en font-ils aujourd’hui de neuf ?
      C’est donc l’actualité d’une lecture croisée de Marx et Foucault qui est au centre des contributions de cet ouvrage et qui ouvre sur un espace fécond pour l’avenir de la pensée critique.

      #livre

    • Foucault et « la société punitive », Frédéric Gros
      https://www.cairn.info/revue-pouvoirs-2010-4-page-5.htm

      Le propre du coercitif est finalement d’établir ce qu’on pourrait appeler l’extension du punitif, d’une part et, d’autre part, la continuité du punitif et du pénal. L’extension du punitif, c’est simplement l’idée qu’au fond être surveillé ou être évalué, c’est être puni. Par le jeu de cette synthèse établie, par le coercitif, entre la surveillance, l’examen et la peine, quand un médecin me pose des questions sur mon état de santé, quand un professeur m’interroge, quand un contremaître me demande comment j’ai travaillé ou un supérieur ce que j’ai fait, toutes ces questions dégagent aussitôt une certaine aura punitive. Le coercitif fait disparaître la possibilité d’une vigilance empreinte de sollicitude ou d’une simple neutralité scientifique. « Qui es-tu ? », « Comment vas-tu ? », « Qu’as-tu fait ? », « Que sais-tu ? », ces questions pourraient au fond ne rien manifester d’autre qu’une simple curiosité scientifique ou un souci éthique de l’autre. Par le coercitif, elles éveillent en chacun d’entre nous la #crainte d’être puni, si la réponse trahit un #écart par rapport à une #norme (de santé, d’instruction, de comportement, etc.), et même la certitude angoissée, si l’écart est trop grand, de finir en prison… (...)

      Mais il faut se demander une dernière chose : à quoi sert ce dispositif punitif généralisé ? La réponse du cours de 1973 est d’une netteté aveuglante, d’un grand tranchant : il sert à transformer le #temps_de_la_vie en #force_de_travail. Au fond, dit Foucault, tout le travail de Marx aura été de penser comment le #capitalisme prend en otage la force de travail, comment il l’aliène, l’exploite, comment il la transforme, pour son plus grand profit, en force productive. C’est cette alchimie de transformation dont le secret est donné à lire dans Le Capital. Mais, en amont, il convient de décrire la manière dont le temps de la vie, qui comprend la fête, la paresse, la fantaisie et les caprices du désir, a pu déjà être transformé en force de travail. Au fond les institutions coercitives n’ont d’autre but que cette transformation. Ce qu’elles pourchassent, dit Foucault, ce sont toutes les formes de la dissipation : l’imprévoyance, l’irrégularité, le désordre, tout ce par quoi le temps de la vie est inutilement dépensé ? « inutilement » pour le profit capitaliste. Le coercitif permettrait donc de faire coller le temps vivant des hommes au rythme des machines et aux cycles de la production.

    • il convient de décrire la manière dont le temps de la vie, qui comprend la fête, la paresse, la fantaisie et les caprices du désir, a pu déjà être transformé en force de travail

      Il y a malheureusement là une faille dans l’analyse foucaldienne (mais il n’est pas le seul, d’autres marxismes hétérodoxes s’y abiment, sans parler des marxismes traditionnels qui se contentent de glorifier le travail...)

      Le temps de vie ne peut être transformé en force de travail dans n’importe quelle condition. Il faut d’abord que soit opérée la dissociation entre activité productive (au sens du capital, c’est-à-dire productive de valeur) et activité improductive. Cette dissociation opère à un niveau logique et global (une totalité), mais aussi à l’intérieur de toute activité particulière. La capital ne peut donc pas tout saisir pour en faire une force de travail, il doit d’abord faire le grand partage entre ce qui concoure à sa reproduction (la valorisation de la valeur) et ce qui est indispensable à cette reproduction sans être producteur de valeur en soi (le travail domestique notamment). Cette dissociation est aussi celle des genres, tels qu’ils sont exprimés (y compris dans ces aspects psychologique et subjectif) de façon bien spécifique dans la société capitaliste. Chacun des genres devient le masque de ces deux faces dissociées (mais insécables) : force de travail d’un coté, simple reproduction de la vie au sens large de l’autre.

      Ainsi la part d’ombre du travail productif (de valeur), ce sont toutes les activités qui sont improductives, mais qui sont transformées par le mouvement du capital pour servir indirectement à sa reproduction (et qui sont souvent des conditions nécessaires à cette même reproduction : l’élevage préalable des petits humains pour en faire de futur producteur, par exemple). Le capital constitue ainsi tendanciellement ces activités improductives à son image (d’où le coercitif), mais cela n’en fait pas pour autant la possibilité d’y appliquer une force de travail (et donc une opportunité de reproduire le capital lui-même)

      C’est un point important, car la crise du capital, c’est le tarissement du travail productif (et donc l’impossibilité de reproduire le capital). Si toute activité pouvait être versée sans autre forme de procès dans la catégorie force de travail, le capital ne serait que mouvement perpétuel du même. D’un autre coté, la sortie du capital ne peut pas être simplement la promotion tout azimut des activités non productives lorsque celles-ci ne sont en fait que l’ombre porté du travail productif (et donc de la reproduction autotélique du capital)

    • @ktche, je ne sais trop que te répondre... tes remarques me semblent relever d’un travers théoricien (et paradoxalement économiciste, malgré la volonté de rompre avec l’orthodoxie marxiste) qui ne fait guère de place à la lutte, aux relations de pouvoir, à l’historicité. L’impossibilité de « reproduire le capital » est avant tout une question politique.
      Un des intérêt du travail de Foucault est précisément d’échapper aux automatismes d’une « dialectique » résolutive, de s’attacher à nouveau à la critique depuis une #analyse_concrète.
      La tradition ultra gauche française qui fait son miel des Manuscrits de 1844 (et ne lit les Grundrisse que depuis 1844), de la #théorie de l’aliénation, fidèle à la traduction par Rubel des écrits de Marx, à refuser, à juste titre, la #politique comme activité séparée, finit par refuser la politique tout court, préférant une attitude critique contemplative, dans l’attente de voir une inéluctable crise du capitalisme advenir. L’ objectivisme de la « théorie de la valeur » se résume à une forme plus ou moins sophistiquée de désarmement.

      Avec les marxistes bornés, nous avions une « théorie de la valeur travail » (en lieu et place dune critique de celle-ci). Tout cela est désormais bon pour les néolibéraux de tout poil, du PS à l’OCDE, occupés à restaurer sans cesse les conditions de la concurrence et une moralité qui leur soit adéquate (votre dignité est dans le travail).
      La « théorie de la valeur » prédit pour sa part la fin du capitalisme (consolation de la science) tout en éternisant les des rapports sociaux capitalistes.
      Nous avons besoin de valeurs nouvelles, forgées par des conflits, créées, pas de faire encore et encore, une « théorie de la valeur ».

    • La « théorie de la valeur » prédit pour sa part la fin du capitalisme (consolation de la science) tout en éternisant les des rapports sociaux capitalistes.

      Il n’y a pas de prédiction quant à la fin du capitalisme. Il s’agit d’analyser et de décrire sa décomposition (là où nombreux sont ceux qui le voient triomphant comme jamais). La dynamique propre du capital sape les conditions de sa propre reproduction. Ce constat ne conduit à aucun optimisme a priori. La décomposition n’est malheureusement pas la fin (ou alors une fin interminable...) mais plus probablement (et même visiblement si l’on observe les périphéries) une barbarisation.

      Par ailleurs, je mettrais en avant une théorie de la valeur-dissociation, qui justement ne s’en tient pas aux dimensions économiques de la socialisation capitaliste, mais prend en compte l’ombre portée du capital qui est aussi une part constitutive de cette socialisation. Cette part dissociée ne représente pas un pôle positif en soi et ne peut pas plus constituer un point d’appui indiscutable pour sortir du capital, car c’est bien la dissociation elle-même qui est constitutive du rapport social capitaliste.

      Enfin, je serais très réticent à identifier les oppositions abstrait/concret et théorique/pratique. Il y a malheureusement des pratiques très abstraites (i.e. qui participent de l’évidement de tout contenu) et heureusement des théories très concrètes (i.e. qui permettent d’identifier le caractère fétiche de la reproduction du quotidien et de dénaturaliser des fausses évidences)

  • La sécurité, toute une histoire - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/La-securite-toute-une-histoire.html

    L’idée de sécurité s’est très largement modifiée au cours des temps, et F. Gros s’attache à en retracer les différentes significations : ataraxie antique, espérance eschatologique, protection par l’Etat, biosécurité. L’essai est ambitieux et suggestif, même si l’on peine parfois à saisir ce que ces significations ont en commun.

    Recensé : Frédéric Gros, Le Principe Sécurité, Paris, Gallimard, « NRF – Essais », 2012, 304 p., 21 €.