person:françois desouche

  • La scène de l’islamisation

    « Dans ce théâtre paranoïaque qui s’est progressivement construit, chacun dispose maintenant d’une place naturelle. Quatre types d’acteurs se meuvent sur la scène de l’islamisation :

    Le héros solitaire en lutte contre l’islamisation, qui peut prendre une multitude de formes. Celle du journaliste qui catalyse en réalité dans sa personne un sentiment massivement partagé. C’est un « facilitateur d’opinion », un amplificateur d’imaginaire. Cette inversion fantasmée de majorité, le fait de se représenter comme minoritaire, voire solitaire, alors que l’on fait objectivement partie de la majorité, autorise, au nom du courage nécessaire pour braver un système aveuglé ou corrompu, à amplifier en réalité l’opinion commune. Des millions de téléspectateurs ont ainsi le sentiment chacun devant leur téléviseur d’être aussi seuls et aussi perspicaces que le héros dont ils admirent les prises de position chevaleresques. Mais le rôle du héros peut aussi être tenu par un blogueur indépendant, un abonné ou un éditorialiste de Riposte laïque (ou de tout autre site comme François Desouche ou encore l’ Observatoire de l’islamisation ), un fonctionnaire de police ou de l’Éducation nationale. Dans les cas les plus extrêmes ou les plus pathologiques, il peut enfin prendre le visage d’Anders Behring Breivik.

    Le peuple trompé est la masse indistincte prise à témoin par le héros solitaire lorsqu’il accomplit son œuvre. Mais tous les citoyens touchés par cette atmosphère paranoïde peuvent avoir le sentiment d’être trompés, de faire partie de cette masse que l’on « mène en bateau ».

    - Le traître à abattre . On aura reconnu le dhimmi (dont je serais moi-même un des plus « pathétiques » représentants si l’on en croit la plupart des sites proches du nouveau populisme européen), 1’« idiot utile », qui désigne tous ceux qui, parce qu’ils seraient mulriculturalistes ou relativistes, seraient complices, voire coupables, du déclin européen.

    Le jihadiste qui est partout et nulle part, en survêtement comme en djellaba, en tailleur ou en burqa, indigène ou de souche européen ne, d’origine ou converti. Il est vicieux, combatif, mais en même temps paresseux, profiteur, et vise à conquérir l’Europe et le monde. Le membre revendiqué d’Al-Qaïda, le père de famille pieux, la fille voilée deviennent une seule et même personne. C’est l’occupant à combattre. C’est aussi à ce cliché que peut s’identifier, positivement cette fois, le jeune des cités en perte de repères afin de mener sa « révolte ».

    Les rôles complémentaires (le jihadiste allié du traître, le héros allié du peuple) et antagonistes (le héros contre le jihadiste, le traître contre le peuple) de la scène de l’islamisation justifient tous les excès. C’est ce système qui est source de violence, plutôt que les réseaux en tant que tels qui ne peuvent exister que par ce système. L’islam y devient une image à la fois attractive et répulsive. Attractive pour les uns, certains jeunes des quartiers, justement parce qu’elle est répulsive pour d’autres, ceux qui croient voir une armée en ordre de marche. »

    [#Raphael_Liogier, « le Mythe de l’islamisation »]

    #islamophobie