person:françois mitterrand

  • #Montebourg candidat appelle Hollande à « bien réfléchir »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/210816/montebourg-candidat-appelle-hollande-bien-reflechir

    Arrivée à Frangy. Arnaud Montebourg s’est officiellement déclaré candidat à la présidence de la République, ce dimanche 21 août à Frangy-en Bresse, sans parler d’un éventuel passage par la #primaire socialiste. Tournant le dos au socialisme de François Hollande, il a tenté, dans un long discours, de tracer une voie entre le socialisme de Pierre Joxe et François Mitterrand, et l’innovation nécessaire au « redécollage » de l’économie.

    #France #candidature #Elysée_2017 #politique #présidentielle #PS

  • Moment détente : « L’université d’été du PS annulée par peur de violences ? »
    https://www.crashdebug.fr/diversifion/12009-moment-detente-l-universite-d-ete-du-ps-annulee-par-peur-de-violenc

    C’est marrant, on dirait qu’ils n’ont pas la conscience tranquille… Eh bien puisqu’on parle du PS, on a appris ce dimanche la mort de Michel Rocard, alors sachez que c’est un homme que je respectais, car même s’il était « libéral, il avait du courage, et c’est le seul homme politique français qui avait publiquement expliqué l’arnaque sur notre dette nationale, pas étonnant qu’il ait été en désaccord avec François Mitterrand qui s’était lui aussi couché devant l’oncle Sam, comme son digne successeur à savoir François Hollande…

    Le premier secrétaire de la formation politique craint que la contestation sociale ne s’invite lors de ce rassemblement. Il envisage aussi une suspension.

    Alors que la Belle Alliance populaire a rassemblé ses troupes clairsemées samedi 2 juillet, Jean-Christophe Cambadélis a peur que (...)

  • En 1984, pour les politiciens de droite, « la laïcité est un projet totalitaire »
    https://rebellyon.info/Ecole-laique-Ecole-Libre-15941

    Le projet de loi Savary est un projet de loi visant la création d’un « grand service public unifié et laïc de l’éducation nationale » proposé en 1981 par le PS, saboté en 1984 par la droite et les cathos et sabordé par le PS lui même. Les partisans de la laïcité aujourd’hui étaient ses plus farouches (...) — Analyse et réflexion, Éducation - partage des savoirs, Discriminations, Une, François Mitterrand, Simone Veil, Valéry Giscard d’Estaing, 1, Jacques Chaban-Delmas, la moitié des élèves français, La loi sur le foulard islamique - Christine Delphy

  • Edgard Pisani, ancien ministre de l’agriculture (1961-1967), ancien commissaire européen (1981-1985), auteur, notamment, d’Un vieil homme et la terre (Seuil, 2004), est mort.

    Il avait écrit plusieurs articles pour le @mdiplo http://www.monde-diplomatique.fr/recherche?auteurs%5B%5D=Edgard%20Pisani

    Et notamment « “Tous ensemble” contre la mondialisation » (janvier 1996)
    http://www.monde-diplomatique.fr/1996/01/PISANI/5167 #st

    Si la #mondialisation c’est la disparition de la capacité régulatrice, nous n’avons pas d’autre choix que de lutter contre elle : parce que nous sommes différents et que nous voulons le demeurer ; parce que nous sommes nés dans des lieux divers, avec des avantages et des insuffisances que vous voulons négocier ; parce que la diversité nous paraît être le ferment de cette recherche d’unité vraie qui constitue un idéal profond, à l’abri de l’uniformité.

    L’unité est une donnée naturelle. Elle est aussi la nécessaire réponse aux excès de la diversité ; elle serait moins désirée si n’existaient pas des différences potentiellement conflictuelles et dangereuses. Unité et diversité sont les pôles d’un jeu dialectique rigoureux. La mondialisation, pour être acceptable, doit se situer dans ce jeu dialectique, où elle a pour contrepoids la sauvegarde des diversités culturelles, la prise en compte des diversités naturelles.

    Seul manque le politique. Il faut peut-être le réinventer.

    Patrick Roger signe sa nécrologie dans Le Monde du jour
    http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2016/06/21/mort-d-edgard-pisani-resistant-et-ancien-ministre-de-de-gaulle-et-mitterrand

    Avec la disparition d’Edgard Pisani, mort lundi 20 juin, à l’âge de 97 ans, c’est une page d’histoire de la République qui se tourne, un demi-siècle d’action au cœur de l’appareil d’Etat et des institutions. C’est aussi une haute silhouette, un légendaire collier de barbe, une voix puissante, un regard passionné pour l’Europe, l’agriculture, l’Afrique et son développement, et un homme resté libre de sa parole, un brin utopiste. Mais son caractère hautain, ses manières tranchées, ses jugements catégoriques et une carrière dans les marges lui attirèrent de nombreuses inimitiés.

    Né le 9 octobre 1918 à Tunis, d’origine maltaise et, donc, né « sujet britannique » – ce qui lui valut de subir une campagne nauséabonde lors de sa nomination comme préfet –, il fut un résistant de la première heure. Il a été proche de Charles de Gaulle jusqu’en 1967 et de François Mitterrand à partir de 1974, deux chefs d’Etat qu’il voyait comme « deux plasticiens ». Le premier, « un Rodin travaillant le marbre à grands coups de ciseau » ; le second « caressant indéfiniment la glaise ».

    Gaulliste devenu socialiste, européen et tiers-mondiste convaincu, c’était un homme qui avait une vision du monde et de véritables fulgurances. A la Libération, il annonce que va s’ouvrir la période de la décolonisation. En Nouvelle-Calédonie, lors de la violente crise des années 1980, il propose un concept inédit, qui sera repris par la suite, celui d’indépendance-association. L’agriculture, l’aménagement du territoire, les problèmes Nord-Sud, la question foncière, l’énergie, le commerce extérieur… autant de domaines où il a voulu, selon son expression, « inventer des idées » et « changer le paysage ».

    http://zinc.mondediplo.net/messages/30309 via Le Monde diplomatique

  • Le #cognac : entre identité nationale et produit de la #mondialisation

    Le cognac est une eau de vie prestigieuse connue dans le monde entier et dont l’aire de production s’étend dans les Charentes. Cet article explore l’histoire de l’élaboration de cette production de ses origines médiévales jusqu’à la fixation des grandes zones de production déterminant des crus d’inégales qualités et valeurs et définissant ainsi « une géographie du cognac ». L’#histoire de cette eau de vie s’inscrit également au sein d’un terroir qui a vu naître et grandir de grandes figures nationales de Jean Monnet à François Mitterrand. Cet article tente ainsi d’esquisser une géographie sociale et culturelle du cognac qu’il conviendrait d’approfondir. Enfin, produit d’un #terroir et marqueur de l’#identité française, le cognac est aussi un produit de la mondialisation (97% du volume de production est exporté) ; les grandes évolutions du marché du cognac accompagnent ainsi les grandes mutations socioéconomiques et socioculturelles du monde.

    https://cybergeo.revues.org/27595

  • Un nouvel internationalisme, par François Mitterrand (février 1973)
    http://www.monde-diplomatique.fr/1973/02/MITTERRAND/31333 #st

    (…) le #socialisme ne peut s’accommoder, en raison même de sa vocation à l’internationalisme, d’un retour à un nationalisme périmé ; mais, en même temps, il ne saurait non plus poursuivre comme une fin en soi la création d’un super-Etat qui serait bâti sur des fondements néo-capitalistes et technocratiques, comme c’est le cas actuellement. Une construction européenne fondée sur des institutions communes et s’orientant vers le socialisme est en revanche souhaitable, compte tenu des nécessités géographiques économiques ou monétaires à l’échelle nationale.

    Le parti socialiste s’est réjoui du passage de l’Europe des Six à l’#Europe des Neuf, et particulièrement de l’entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché commun.

    Le caractère technocratique actuel des institutions communautaires devra enfin être supprimé grâce à une représentation renforcée des travailleurs dans les organes d’élaboration et de contrôle des politiques européennes.

    Il doit être clairement entendu que la construction européenne ne saurait être dissociée de l’avènement du socialisme en France.

    Le gouvernement de la gauche devra prendre des initiatives en vue de mettre en œuvre une stratégie globale du développement afin de permettre aux pays du tiers-monde d’opérer une percée décisive vers le socialisme.

    (…) le commerce mondial doit échapper à la seule loi du profit et à la spéculation

    (…) rompre définitivement avec les politiques qui ont perpétué jusqu’à ce jour le colonialisme économique et l’impérialisme sous toutes ses formes.

    (…) agir pour la dissolution des blocs militaires

    Un pays où la majorité est exploitée par le petit nombre ne peut organiser une défense véritablement « nationale ». La France d’aujourd’hui ne le peut pas ; la France de demain le pourra.

    (…) un gouvernement de gauche, dès son arrivée au pouvoir, devra prendre la décision d’interrompre la construction de la force de frappe (…) en aucun cas les difficultés de la reconversion ne serviront de prétexte pour enfermer le pays dans une entreprise contraire à son intérêt et à la mission internationale du socialisme.

    http://zinc.mondediplo.net/messages/25944 via Le Monde diplomatique

  • Triste anniversaire pour la gauche au pouvoir
    http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2016-05-10-mitterrand-gauche-pouvoir #st

    Le 10 mai 1981, l’élection du premier président de gauche de la Ve République, qui avait précédemment dirigé le Parti socialiste pendant dix ans, fut acquise grâce au vote massif de la jeunesse et des catégories populaires. François Mitterrand était alors un partisan déclaré de la « rupture avec le capitalisme »… Trente cinq ans plus tard, un autre président socialiste, qui avait dirigé son parti pendant onze ans, suscite le rejet massif de la jeunesse et des catégories populaires. Son gouvernement n’a cessé de célébrer les « entrepreneurs » et de les abreuver de faveurs ; il s’emploie en ce moment à restreindre le droit du travail. Un triste anniversaire, même si l’histoire de la gauche au pouvoir, qui comporte aussi des pages de gloire, dont le Front populaire, est devenue riche en revirements de ce genre. Lesquels contribuent au discrédit des grands partis politiques qui décennie après décennie se succèdent sans satisfaire l’aspiration au changement de ceux qui les élisent.

    http://zinc.mondediplo.net/messages/25935 via Le Monde diplomatique

    • Appel à soutien et mobilisation

      par Collectif La Chapelle Debout !
      27 avril 2016

      Dans la nuit du jeudi 21 au vendredi 22 avril, après des semaines d’attente dans des conditions innommables, deux cents migrants du campement de Stalingrad, accompagnés de personnes solidaires du Collectif La Chapelle Debout ! et du Collectif Parisien de Soutien aux Exilé.e.s sont partis occuper le lycée désaffecté Jean Jaurès, situé 18 avenue Simon Bolivar (M° Pyrénées) à Paris. Ils réclament la mise en application de leurs droits : des papiers, un logement et des conditions d’hébergement dignes et humaines, sans distinction d’origine, de statut administratif, de genre ou de religion. Voici le texte qui revendique cette occupation, rédigé par le Collectif La Chapelle Debout ! Vendredi 29 avril, se tiendra une audience en référé au Tribunal administratif, suite à la requête d’expulsion de la région Ile de France. Plus de 500 personnes se trouvent toujours sur le campement de rue de Stalingrad.

    • Nous ouvrons des bâtiments vides comme les exilé.e.s passent les frontières.

      Nous ouvrons parce que la liberté de circulation et d’installation ne devrait pas être le monopole des Occidentaux et des Emiratis.

      Nous ouvrons en pensant à Khalil, un copain exilé dont le corps entier a été scotché et la tête enfermée dans un casque en mousse avant d’être expulsé il y a dix jours.

      Nous ouvrons parce que, comme disait Brecht, Quand un homme assiste sans broncher à une injustice les étoiles déraillent. Or, nous souhaitons briller dans le noir comme une compagnie de lucioles qui éclairerait un nouveau chemin à inventer.

      Nous ouvrons là un lycée, ici une ancienne usine ou un hôpital désaffecté, comme nous rêvons à la fermeture des centres de rétention, créés sous le premier septennat de François Mitterrand, à l’époque par souci « humanitaire », le même adjectif que le pouvoir de François Hollande emploie pour justifier le démantèlement brutal du bidonville de Calais.

    • Publié aujourd’hui sur Squat !net : https://fr.squat.net/2016/05/04/paris-expulsion-du-squat-du-lycee-jean-jaures

      > > Paris : expulsion du squat du lycée Jean-Jaurès
      Mercredi 4 mai 2016, dans la matinée, le squat du lycée désaffecté Jean-Jaurès, à Paris (avenue Simon Bolivar, dans le XIXe), a été expulsé.

      Vers 6h20, 200 à 300 personnes venues soutenir les squatters se sont opposées à l’intervention policière. Des heurts ont éclaté : les flics sont rentrés dans le tas à coups
      de lacrymo et de matraque, les gens criaient « Tout le monde déteste la police » et « Solidarité avec les réfugié-e-s » (quelques projectiles ont également été lancés sur
      les flics, mais le rapport de force était trop inégal).

      Le squat était occupé depuis le 21 avril https://fr.squat.net/2016/04/29/paris-communique-du-collectif-la-chapelle-debout par des migrant-e-s qui auparavant avaient vécu
      dehors pendant des semaines ou des mois près de la place de Stalingrad.

      Le tribunal administratif de Paris avait ordonné le 29 avril l’évacuation « sans délai » des squatters.

      D’après le préfet de police de Paris, Michel Cadot, cité par Le Monde : « Au total deux cent soixante-dix-sept occupants (dont vingt femmes et six enfants) ont été
      recensés. Il s’agit essentiellement de personnes originaires du Soudan, une partie d’Erythrée et de Syriens en plus petit nombre. »

      http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2016/05/04/debut-de-l-evacuation-des-migrants-installes-au-lycee-jean-jaures-a-paris_49

      Si une minorité a semble-t-il été amenée dans un centre d’hébergement, la plupart risquent le centre de rétention administrative et l’expulsion…

      Contre les Etats et leurs frontières, solidarité avec les sans-papiers en lutte !

  • Le mythe de la « bonne volonté » et de l’« impuissance » de la diplomatie française en Syrie…

    Il est certes heureux qu’on s’autorise (enfin) à critiquer médiatiquement le bilan de Laurent Fabius au Ministère des affaires étrangères ; mais il me semble que ces critiques restent très largement dans l’idée que Fabius aurait adopté une posture réellement morale, sans avoir les moyens d’imposer ses positions de principe, essentiellement en Syrie. C’est, à mon avis, passer à côté du sujet syrien… Cette critique colle d’ailleurs toujours parfaitement avec cette idée que ce serait parce que les pays « Amis de la Syrie » ne seraient pas intervenus massivement depuis des années que la situation serait aussi catastrophique.

    Ça me rappelle d’ailleurs les critiques de l’invasion américaine de l’Irak fondées sur l’idée que les États-Unis auraient échoué – malgré leur bonne volonté – à installer la démocratie durable et le nation building que les néoconservateurs avaient « sincèrement » promis.

    Voici donc des éléments largement connus (en se contentant d’éléments sortis dans des médias « reconnus ») permettant de douter du manque d’intervention de la France en Syrie et, surtout, de l’« impuissance » française à faire valoir sa position sincèrement « droit-de-l’hommiste »… (amis de Seenthis, si vous en avez d’autres, je compléterai la liste)

    – fin février 2012 (avant Fabius), des mercenaires français à Homs (selon Malbrunnot)
    http://seenthis.net/messages/315495

    En fait, si les journalistes ne veulent pas sortir, c’est parce qu’ils ne sont pas seuls. Dans Homs, sous les bombes, un petit groupe de mercenaires français est présent, aux côtés des rebelles, le groupe Abou Baqir. L’information nous a été confirmée par la DCRI , et les renseignements syriens. […] Journalistes et mercenaires quitteront Homs séparément via Al-Qoussayr et le Liban où les services de renseignement les recueilleront. Leur sortie a été négociée par la DGSE et les services libanais, selon Bernard Squarcini, avec l’aide de l’Armée syrienne libre précisera Etienne Mougeotte.

    – Fabius dirige le ministère des affaires étrangères depuis mai 2012.

    – des valises de billets livrées par l’ambassadeur Eric Chevallier (septembre 2012) – les valises de billets dans un pays en guerre, c’est pour acheter de la farine…
    http://seenthis.net/messages/141999

    Chevallier se rend de temps en temps à la frontière syrienne pour apporter des fonds à des opposants jugés sûrs. Via des informateurs en contact avec Paris, des représentants des régions libérées de l’emprise de Bachar El-Assad font connaître leurs besoins de médicaments ou d’argent pour réparer les canalisations, renouveler les stocks de farine, gérer les ordures qui s’entassent mais, du moins l’assurent-ils, pas pour acheter des armes.

    Tous se retrouvent discrètement dans un appartement ou dans une petite chambre d’hôtel. Comme dans un film d’espionnage, le diplomate leur remet plusieurs centaines de milliers de dollars sortis d’une valise. Des photos sont prises, les Syriens promettent d’en envoyer d’autres montrant l’avancée des projets menés grâce à la France. Des informateurs rapporteront la réalité des actions engagées. Avant de quitter l’ambassadeur, les Syriens signent même un reçu. Scène surréaliste à quelques kilomètres d’un pays à feu et à sang.

    – état major en Turquie, livraisons d’armes, formation militaire (août 2012, Richard Labévière)
    http://seenthis.net/messages/81260

    Avec le « service action » de la DGSE, la France mène en revanche des opérations de formation et de soutien à l’Armée syrienne libre et à d’autres groupes armés. Sur le plan des transmissions et de l’artillerie : mortiers, missiles antichars et canons de 105 mm. Plusieurs dizaines de conseillers militaires participent déjà à un état-major commun turc, américain et français à Charnagh (Turquie), qui bénéficie d’une aide britannique à la frontière syrienne.

    – livraisons d’armes violant l’embargo européen (commence fin 2012)
    http://seenthis.net/messages/368061

    La France a fourni des armes à des groupes rebelles syriens dès 2012 alors que l’Union européenne avait imposé un embargo sur de telles livraisons. Et c’est le président Hollande qui le dit lui-même dans un livre à paraître le 13 mai aux Editions de l’Archipel, intitulé Dans les coulisses de la diplomatie française, de Sarkozy à Hollande, écrit par le journaliste Xavier Panon.

    « Nous avons commencé quand nous avons eu la certitude qu’elles iraient dans des mains sûres », explique le chef de l’Etat à l’auteur du livre, en mai 2014. Les livraisons ont débuté dès la fin de l’année 2012, alors que l’embargo européen, établi à l’été 2011, est toujours en vigueur. Il ne sera levé qu’à la fin du mois de mai 2013.

    Ce cavalier seul contraint l’Elysée à la prudence. Officiellement, la France se contente d’envoyer de l’équipement non-létal : gilets pare-balles, outils de communication cryptée, masques contre les armes chimiques, lunettes nocturnes. Mais c’est un tout autre matériel qu’elle dépêche sur place : canons de 20 mm, mitrailleuses, lance-roquettes, missiles anti-chars. Seuls les missiles anti-aériens restent tabous. François Hollande n’en enverra pas car ils s’avéreraient trop dangereux si des djihadistes venaient à s’en emparer.

    – promotion active d’Al Nusra (décembre 2012) : « sur le terrain, ils font du bon boulot »
    http://seenthis.net/messages/284012

    En revanche, la décision des Etats-Unis de placer Jabhat Al-Nosra, un groupe djihadiste combattant aux côtés des rebelles, sur leur liste des organisations terroristes, a été vivement critiquée par des soutiens de l’opposition. M. Fabius a ainsi estimé, mercredi, que « tous les Arabes étaient vent debout » contre la position américaine, « parce que, sur le terrain, ils font un bon boulot ». « C’était très net, et le président de la Coalition était aussi sur cette ligne », a ajouté le ministre.

    + entrefilet dans le Canard Enchaîné, Fabius essaie de les faire retirer de la liste des organisations terroristes à l’ONU (mais je ne retrouve pas)

    – mystérieuse affaire de contrebande en Israël (septembre 2013)
    http://seenthis.net/messages/173542

    De fait, en fouillant la voiture les douaniers israéliens découvrent, outre 500 kilos de tabac, quelque 152 kilos d’or, des chèques pour un montant total de deux millions de dollars, et 800 téléphones portables.

    […]

    Tout juste explique-t-on qu’il s’agit, sans doute, d’une affaire crapuleuse et non d’un quelconque financement du terrorisme.

    on n’entendra évidemment pas plus parler de l’affaire similaire en février 2016 (on ne sait quelle ambassade est concernée cette fois-ci)
    http://seenthis.net/messages/458246

    Sinon, des éléments pour lesquels je ne retrouve pas de liens :
    – France seule invitée au sommet GCC, sans doute sensibles aux positions de Fabius sur les Droits humains…
    – liens Fabius/Qatar
    – Haytham Manna devenu persona non grata à Paris (ainsi que les autres membres de l’opposition « de l’intérieur ») ; il me semble que Manna raconte que lui et ses amis, soudainement, ne pouvaient plus obtenir de visas pour venir en France.

    • – Hollande premier chef d’Etat occidental invité au Conseil de Coopération du Golfe : RFI / 5 mai 2015 :
      http://www.rfi.fr/moyen-orient/20150505-riyad-hollande-invite-sommet-conseil-cooperation-golfeccg-iran-

      Après une escale au Qatar, François Hollande est arrivé lundi soir à Riyad, en Arabie saoudite, pour y rencontrer le roi Salman et participer aujourd’hui à un sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG) qui regroupe l’Arabie saoudite, le Qatar, les Emirats arabes unis, le Koweit, Bahrein et Oman. C’est la première fois qu’un chef d’Etat occidental est ainsi accueilli à la table des monarques du CCG.

      – Fabius fait tout son possible pour retirer al-Nusra de la liste des organisations terroristes ; article des journalistes Beau et Bourget qui se basent sur une lettre de l’ambassadeur marocain à l’ONU, envoyée à Rabat, relatant les faits :
      http://seenthis.net/messages/429835

      – Fabius, en février 2012, conseiller en relations internationales du candidat Hollande, déjà pressenti au quai d’Orsay en cas de victoire, réalise une tournée en Israël et au Qatar :
      http://24heuresactu.com/2012/02/03/la-curieuse-tournee-de-laurent-fabius-au-qatar-et-en-israel

      C’est en toute discrétion, et bien loin des journalistes, que Laurent Fabius s’est envolé en début de semaine pour une curieuse tournée au Qatar et en Israël. Une tournée « d’amitié » selon l’ancien Premier ministre qui est en réalité destinée à faire du lobbying pour le candidat socialiste François Hollande… et peut-être chercher de puissants soutiens dans la région.
      Que peut aller faire Laurent Fabius dans l’émirat gazifère du Qatar et en Israël ? Une simple visite « d’amitié », comme il l’assure ? Ou doit-on chercher des raisons autrement plus politiques derrière cette tournée improvisée (et incroyablement peu médiatisée) de l’ancien Premier ministre de François Mitterrand ?

  • #Frantz_Fanon et l’islamophobie contemporaine
    http://contre-attaques.org/magazine/article/frantz-fanon

    Si l’œuvre de Frantz Fanon est incontournable pour penser l’islamophobie contemporaine, dans le contexte français en particulier, c’est parce qu’il a mieux que d’autres compris les évolutions historiques de son temps, qui se reflètent aujourd’hui dans le nôtre. S’il n’utilise jamais le terme « islamophobie », réapparu dans l’actualité dans les années 2000 après un siècle d’éclipse, Frantz Fanon – qui fut médecin, psychiatre, essayiste, militant anticolonialiste – en avait parfaitement compris les logiques de (...)

    #Magazine

    / #carousel, #Racisme, Frantz Fanon

    « http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/lb_terrorisme.pdf »
    « https://theoremes.revues.org/445 »
    « http://www.shariati.com/english/begin/begin5.html »

    • Il faut je pense distinguer Taubira la personne et Taubira la ministre. Taubira ministre a beaucoup parlé et peu agit, mais après tout il y a beaucoup de gens qui sont dans la même situation en dehors de ministère et se refugient dans un idéal de pureté.

    • Distinguer la personne de la ministre ??? Hum ! Hum ! Arrêtons de trouver des excuses que ce soit un homme ou une femme « politique », le seul mot qui me dérange là-dedans c’est « politique ». Et puis, c’est bon, cessons de nous fabriquer des icônes. De plus, Mme Taubira n’ira pas pointer au chômedu après son passage au gouvernement ... Là où j’ai carrément honte pour certains mes concitoyens, c’est de la façon dont elle a été maltraitée. Bravo la république de M Valls ! La France, berceau des droits de l’Homme ? Mon cul, ouais !

    • Arrêtons de trouver des excuses... tu te prend pour Valls ? Expliquer qu’une personne peut avoir des convictions mais que son milieu social / la manière dont elle intègre la politique ne lui permet pas de les mettre en œuvres, c’est juste appliquer à la politique politicienne le même genre de discernement qu’on fait (à juste titre) pour d’autres personnes.

      Et je ne vois pas en quoi la question de savoir si elle va pointer au chomdu change quelque chose à l’affaire.

      Et je ne crois pas avoir vu une seule personne en faire une icône dans cette conversation. Par contre constater que son départ, malgrès tout les reproches possibles et imaginables, symbolise quelque chose de ce gouvernement, on peut le faire. Tu peux ne pas être d’accord, mais n’accuse pas d’iconolatrie.

    • Arrêtons de trouver des excuses... tu te prend pour Valls ?

      pffff ....

      Et je ne vois pas en quoi la question de savoir si elle va pointer au chomdu change quelque chose à l’affaire.

      Si, justement ...

      Et qu’on arrête de jouer les pleureuses avec la gauche, la gauche, la gauche !!! La gauche, elle est morte en 1982 avec François Mitterrand. Et ce fut lui qui joua le rôle de fossoyeur.

    • je vois. tu affirme mais ne répond pas au fond. On clos ici, cela vaudra mieux. Que la gauche soit morte, je ne le pense pas. Qu’elle soit en sale état et pas représenté par 90 % des politciens qui s’en réclame, très certainement.

    • Et toi, tu invectives. Qui es-tu pour t’adresser à moi de la sorte ?
      Mon jugement n’était pas dirigé spécialement contre toi mais contre une opinion générale qui veut encore croire que nos représentants politiques « sont » le peuple. Mais ils n’en n’ont rien à carrer du peuple. C’est pour ça que je ne comprends pas pourquoi on s’attarde en atermoiements sur la démission de Christiane Taubira. Elle aurait dû partir bien avant lorsque son petit chef de premier ministre l’a désavouée sur la déchéance de nationalité.

    • je ne vois pas où je t’invective. Je m’étonne simplement que tu utilise l’argument Vallsien « expliquer c’est excuser » ce qui me semble quand même assez fort. Je t’ai dit pourquoi pour moi on devait différencier la femme ministre de la femme tout court (et c’est vrai pour beaucoup de personnalité). Et tu n’as pas répondu sur cela.

      Quant à savoir pouquoi des gens s’attardent sur Taubira, je pense qu’effectivement tu as raison sur le fait qu’on peut en faire un icône. Mais je ne pense pas que ce soit le cas des personnes ici.

    • @unagi très certainement. comme un peu près n’importe quel attachement fort en politique, que ce soit à une personne, un parti ou une idée. Son action au gvt est un peu près nulle. Mais cela n’empêche pas de distinguer Taubira ministre de Taubira personne.

    • Nuit & Jour en résumé, chaque jour dans votre courrier.
      http://us3.campaign-archive2.com/?u=4d7c36121326eeb3e6dc506b0&id=ee2464671c&e=a84c83f2ad

      Nous ne sommes donc pas mécontents d’apprendre ce matin la démission de Christiane Taubira. C’est officiel : il ne reste donc plus personne de gauche dans ce gouvernement. Impressionnant déni de démocratie pour des millions d’électeurs de François Hollande, non ?

      Christiane Taubira, bien plus qu’une démission…
      http://seenthis.net/messages/454732

      Si le verbe est efficace, l’action l’est moins. Et son goût pour l’improvisation baroque laisse songeur. Un exemple parmi d’autres : en octobre dernier, à la faveur – si l’on ose dire – d’un fait-divers, elle avait annoncé une réforme visant à escorter certains détenus dangereux en congé par des policiers ou des gendarmes. Comme si les agents de la sécurité intérieure étaient sous-employés après les attentats de janvier 2015 ! Évidemment, plus personne ne parle aujourd’hui de cette « réforme ». En outre, son caractère autoritaire et cassant a usé quatre directeurs de cabinet, soit plus d’un par an. Cela traduit son incapacité à mener une équipe, ce qui est bien gênant pour une responsable politique.

      Cela dit, sa démission dépasse de plusieurs coudées son cas personnel. Les médias ne cessent de rabâcher que François Hollande a ainsi perdu sa « caution de gauche ». Cette caution, cela fait longtemps que le président français l’a égarée, depuis qu’il a accepté la politique « austéritaire » de Berlin, quelques heures seulement après son investiture à l’Élysée. Toutefois, il est vrai que le départ de Christiane Taubira permet au président de disposer d’un gouvernement entièrement à sa main.

      Présenté par les médias comme « l’homme de la police », le nouveau ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas appliquera d’autant plus volontiers la politique antiterroriste de l’exécutif, qu’il en a promu la plupart des textes lorsqu’il présidait, il y a quelques heures encore, la Commission des lois de l’Assemblée nationale. C’est notamment lui qui a conçu en grande partie la législation sur le renseignement dont il fut le rapporteur. Or, dans le contexte de la lutte contre le terrorisme, ces textes offrent aux services de renseignements des pouvoirs d’intrusion dans la vie privée qui leur étaient jusqu’alors interdits et qui paraissent dangereusement invasifs. De plus, Urvoas est un proche du premier ministre Valls dont il soutient la politique musclée.

      Christiane Taubira démissionne... enfin
      http://www.politis.fr/articles/2016/01/christiane-taubira-demissionne-enfin-83

    • @maieul

      Non, je ne me prends pas pour Valls. A ma décharge, je ne savais même plus que Valls avait tenu ce genre de propos avant que tu me le renvoies en pleine face.

      je ne vois pas où je t’invective. Je m’étonne simplement que tu utilise l’argument Vallsien « expliquer c’est excuser » ce qui me semble quand même assez fort.

      Bon, ça y est ? Tu es fier de ta répartie ? Question d’élever le débat, tu te poses là aussi toi ...

      Je t’ai dit pourquoi pour moi on devait différencier la femme ministre de la femme tout court (et c’est vrai pour beaucoup de personnalité). Et tu n’as pas répondu sur cela.

      La « femme tout court » que tu mentionnes, tu dois certainement mieux la connaître que quiconque ici. Moi je n’ai pas cet honneur (et ça ne me manque pas). Je ne vois que la fonction qu’elle a occupée depuis le début du quinquennat. Je te rappelle aussi ce que je disais dans mon premier commentaire

      Là où j’ai carrément honte pour certains mes concitoyens, c’est de la façon dont elle a été maltraitée.

      J’avais publié un article ailleurs qu’ici sur l’incident d’Angers (la guenon, mange ta banane) et tout ce qui s’en suivit d’humiliation et de calomnie à son encontre. Bravo la justice de cette brave république qui a laissé passer tout ça sans broncher ou tellement peu. C’est là qu’elle aurait dû claquer la porte et retourner défendre la cause des indépendantistes des DOM-TOM. 
      Voilà.

    • Bon, alors je m’excuse pour la référence à Valls, qui ne visait pas à t’attaquer toi mais à pointer la nature de l’argumentaire. Mais je ne comprend toujours pas l’argument « explique c’est excuser ». Que cela soit dit par Valls, par un tier ou par quiconque.

      Et non je ne connais pas particulièrement Taubira. Par contre je constate que ses actes ne suivent pas ses discours. Mais qu’elle était à contre-courant de son gouvernement dans ses discours. Et ca je pense que cela relève effectivement de ses convictions politiques. Mais qu’en tant que ministre elle s’est largement assise dessus. Et j’explique cela par le fait qu’elle participe à un système, celui de la politique politicienne. En tant que ministre je pense que son bilan est un peu prêt nul. En tant que personne elle a au moins le mérite d’avoir porté un discours à contre courant du milieu dans lequel elle évolue, même si elle n’a pas plus appliquer ce discours. Est-ce lui chercher des excuses ? Non. Simplement expliquer la dissonnance entre le dit et le fait par autre chose que l’opportunisme (même s’il peut en avoir).

    • Elle tenait essentiellement un ministère de la parole destiné à signifier l’appartenance à la gauche de ce gouvernement, de relayer sur la durée les « notre ennemi c’est la finance » ou les « priorité à la jeunesse » et autre « le changement c’est maintenant » de la campagne électorale de Hollande.
      Elle a eu en charge de défendre « avec lyrisme » le « mariage pour tous », formule où le "pour tous" était chargé de dire une égalité, de donner un brevet d’égalité à un gouvernement qui la refuse par ailleurs de façon résolue et obstinée. Elle ne pouvait pas tenir sur la durée une parole « orwellienne » (cf le tweet ci dessus) où tout repère doit être détruit. Elle pouvait pas présenter le projet de constitutionnalisation de l’état d’urgence.

      On sait par ailleurs que toutes les « peines de substitution » à l’incarcération ne font qu’étendre l’archipel du pénal hors les murs. Il en est de même pour la « contrainte pénale » qu’elle a instaurée, celle-ci n’a en rien fait reculer le taux d’incarcération mais elle a permis, comme les TIG avant elle, de faire condamner des justiciables que l’on avait pas les moyens d’enfermer.

      Aujourd’hui (Urvoas), comme le rappelle
      http://seenthis.net/messages/454755
      nous en sommes au stade rêvé tout haut par l’UMP (Bertrand) depuis un bout de temps : Une fusion, certes informelle, du ministère de l’intérieur et de celui de la justice.
      http://seenthis.net/messages/417598#message418069

      Le PS a depuis les années 80 pour spécialité de générer des ministres de l’intérieur putatifs, disponibles à occuper toutes sortes de postes, en symbiose avec les chargés de com’ et les sortants d’HEC qui font ce parti.

    • “La situation de la justice est aujourd’hui pire qu’à l’arrivée de Christiane Taubira”
      http://www.telerama.fr/monde/la-situation-de-la-justice-est-aujourd-hui-pire-qu-a-l-arrivee-de-christian

      Laurence Blisson, secrétaire générale du Syndicat de la magistrature, commente la démission du Garde des Sceaux Christiane Taubira

      Vous en êtes là ?
      https://florealanar.wordpress.com/2016/01/27/vous-en-etes-la

      Chers électeurs de gauche, faut-il que vous soyez dans un profond désarroi pour vous trouver une Louise Michel au petit pied en la personne de Mme Taubira.

  • LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE ANTHROPIQUE, UN MENSONGE QUI ARRANGE
    Antoine, janvier 2016

    La COP21 qui s’est tenue à Paris en décembre 2015, pour accoucher d’une broutille, a remis la question du climat sur le devant de la scène politico-médiatique et m’a donné envie de faire le point sur ce sujet controversé. Le dernier « résumé pour les décideurs » de 2014 publié par le GIEC, agence de l’ONU, a servi de base de travail lors de cette grande foire internationale.
    L’ONU (Organisation des Nations unies) est une organisation internationale censée apporter la paix dans le monde. Elle comprend de nombreuses agences qui sont malheureusement au service des multinationales et des élites politiques, et pas au service des peuples.
    L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) par exemple, suite à un accord de 1959, n’a pas le droit de s’exprimer, ni d’agir en faveur des populations contaminées par la radioactivité sans l’aval de l’AIEA (Agence Internationale de l’Énergie Atomique)
    L’AIEA est un autre exemple de structure de l’ONU peu indépendante, à la fois gendarme (très gentil) et complice de la prolifération nucléaire dans le monde. Fukushima en est une illustration magistrale : depuis le 11 mars 2011, début de ce terrible accident nucléaire, l’AIEA s’emploie à minimiser la gravité de la catastrophe pour ne pas nuire au développement de l’énergie nucléaire dans le monde.
    Je pense aussi à la FAO (Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) qui prend comme alibi la faim dans le monde (qu’elle a peu combattu) pour promouvoir le développement des OGM.
    Mais revenons au GIEC, l’agence de l’ONU la plus médiatisée ces dernières années. Il y a en effet un enjeu financier colossal autour des choix énergétiques, et bien sûr un lobbying effroyable.

    LA CRÉATION DU GIEC

    Le GIEC fut créé en 1988 à la demande du G7 (G20 aujourd’hui) sous la pression de Ronald Reagan et Margaret Thatcher. 
    Dans les années 1970 Thatcher, premier ministre, était en difficulté à cause des mineurs britanniques qui menaient de fortes grèves générant coupures d’électricité. Elle n’avait pas confiance dans les compagnies pétrolières ; sa préférence était l’énergie nucléaire.
    En 1979, à Genève, se tient la première Conférence mondiale sur le climat. Alors que la crainte dans ces années là était celle d’un refroidissement planétaire, est déclaré que le dioxyde de carbone(CO2) émis par les activités humaines pourrait réchauffer la planète et avoir de graves conséquences.
Très opportuniste, Margaret Thatcher s’empare de cette pensée nouvelle pour faire la promotion de l’énergie nucléaire. La France déjà très engagée dans le nucléaire, sous la présidence de François Mitterrand, avec Jacques Delors président de la Commission européenne et représentant la France lors des grands sommets internationaux, appuie cette ligne politique.
    Et le GIEC (Groupe Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) va naître en novembre 1988 et tout faire pour prouver la véracité de ce réchauffement climatique anthropique. Le lobby nucléaire y est dès le départ très présent.
Il est amusant de constater que le GIEC s’est renommé « Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat » dans les traductions suivantes. L’appellation anglophone IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change) ne contient pas ce mot. Le GIEC est un « Groupe Intergouvernemental » c’est à dire avant tout une structure soumise aux forces politiques.

    UN MENSONGE QUI ARRANGE

    Depuis sa création le GIEC publie tous les six ans environ un épais rapport de plusieurs milliers de pages, ainsi qu’un « résumé pour les décideurs » de 20 à 40 pages servant de base aux négociations climatiques internationales. Le cinquième et dernier rapport date de 2014. Au fil des ans, ces résumés sont devenus de plus en plus illisibles.
    Les trois premiers rapports du GIEC restaient prudents. En 1995, le GIEC concluait en disant qu’aucune des études n’avait apporté la preuve que le changement climatique puisse être attribué aux gaz à effet de serre. En 2001, le GIEC soulignait qu’en matière de modélisation du climat, ils étaient face à un « système chaotique couplé et non linéaire » et que les prédictions à long terme s’avéraient impossibles.
    Mais dès le 4 ème rapport (AR4), fin 2007, sans aucune donnée nouvelle, le GIEC affirme que la réalité et l’ampleur du réchauffement climatique sont « sans équivoque ». L’effet de serre du CO2 serait la cause d’un réchauffement pouvant atteindre 6,4° en 2100 si rien n’était fait ; cela provoquerait aridité, désertification, catastrophes climatiques et montée des océans. Des prédictions avec un écart allant de 0,2° à 6,4° ! Une marge d’incertitude invalidant leurs conclusions.
    AR4 affirmait entre autres que les glaciers de l’Himalaya pourraient disparaître en 2035 voire avant. Le GIEC dût démentir en 2010 suite aux protestations des scientifiques. Des études ont confirmé qu’il n’y avait aucun recul inquiétant des glaciers en Himalaya et plusieurs scientifiques et ex-experts du GIEC démissionnèrent pour exprimer leurs désaccords quant aux méthodes de travail et ses conclusions.
    En tant que vice-président dans l’administration Clinton, Al Gore aida à promouvoir le protocole de Kyoto en 1997, traité international visant à réduire les émissions de CO2.
    En 2006, dans son film « une vérité qui dérange », Al Gore se met en scène pour expliquer la future catastrophe planétaire liée aux activités humaines. Ce film quasi hollywoodien très médiatisé, avec ses images d’apocalypse et sa courbe impressionnante « en crosse de hockey » pour illustrer le réchauffement depuis la période industrielle, eut un retentissement international.
    Mais cette courbe était fausse ! (et ce n’était pas la seule erreur). Elle avait été sciemment falsifiée. Ce mensonge scandaleux à des fins idéologiques aurait dû entraîner la dissolution du GIEC. Mais non, le GIEC admit son « erreur », la courbe disparut du rapport suivant et le film reçut 5 prix, 2 nominations et le prix Nobel de la paix fut attribué en 2007 au GIEC et à Al Gore !!
    Puis il y eut en 2009, peu avant le sommet de Copenhague, la « Climategate », autre affaire très grave. Des hackers avaient diffusé plus de 5000 e-mails de hauts membres du GIEC. Dans ces échanges apparaissaient clairement les manipulations des données scientifiques pour les faire coller à leur théorie réchauffiste, ainsi que des rapports de scientifiques censurés « comme non conforme » à la version officielle du GIEC. On y vit aussi leurs méthodes d’intimidation contre ces scientifiques « dissidents ».
    Le président du GIEC, Rajendra Pachauri, faisant l’objet d’une plainte pour harcèlement sexuel, dût démissionner le 24 Février 2015. Ce n’était pas le seul scandale le concernant ; il était également visé par des accusations de conflits d’intérêts et d’enrichissement personnel.
    Dans le 5ème et dernier rapport (2014), sans nouvelles données scientifiques, le GIEC devient plus affirmatif encore : le réchauffement du système climatique est dû aux activités humaines (probabilité de plus de 95 %) et il faut mettre fin à l’utilisation des énergies fossiles, principales responsables.

    QU’EN EST-IL DE CE SOI-DISANT RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE ANTHROPIQUE ?

    Tout d’abord, il est bon de rappeler que le climat de la Terre n’a jamais été constant et a sans cesse changé. De plus la climatologie est une science récente qui ne s’est développée qu’après la seconde guerre mondiale.
    L’atmosphère de la Terre se compose d’une multitude de gaz dont une petite partie sont des gaz à effet de serre. Le principal gaz à effet de serre est la vapeur d’eau (H20). Heureusement qu’elle est là sinon il y aurait sur Terre 30°C de moins, soit une température moyenne de -18°C.
    Le C02 est un gaz à effet de serre assez mineur ; c’est le seul qui augmente de façon significative. Depuis 20 ans, son augmentation semble se limiter d’elle-même dans une période pourtant fortement émettrice.
    Pourquoi le CO2 a t-il augmenté ? la raison principale semble avoir peu de lien avec les activités humaines, mais venir surtout des cycles solaires ; le soleil ayant connu une période d’activité intense depuis 1950, cause non prise en compte par le GIEC.
    La hausse des températures, du niveau des océans et le recul des glaciers seraient liés à la lente récupération de la Terre depuis 1715, fin du dernier « petit âge glaciaire ». Cette alternance entre petits âges glaciaires et périodes plus chaudes a pu être observée dans l’histoire de la Terre grâce à l’analyse des carottes glaciaires sur une période de 600 000 ans.
    Le CO2 suit les changements de températures. Il est une conséquence et non une cause. Quand il fait froid, les océans absorbent plus de CO2, et quand il fait chaud, c’est l’inverse, ils en rejettent davantage. Le taux de CO2 d’origine anthropique dans l’atmosphère serait d’environ 5 %.
    Les océans représentent la majeure partie de la surface du globe et constituent un immense réservoir de CO2 contenant 60 fois sa quantité dans l’atmosphère. 
Depuis 2003, 3000 balises Argo sont installées sur tous les océans du globe et leurs données sont transmises par satellite. Ces capteurs ne constatent aucune évolution significative de la température des océans depuis leur mise en place. 
Depuis le début du XXIème siècle, les instituts spécialisés parlent de « pause », le GIEC emploie le mot « hiatus ». Le taux de réchauffement durant la période 1970-1998 était d’environ 0,17°C par décennie, alors que durant 1998-2012, ce taux est passé à environ 0,04°C par décennie (chiffres du MET Office, un des 3 plus importants centres de météorologie mondiale, utilisés par le GIEC).
    Des records de température sont toujours observés, ce qui n’est pas en contradiction avec l’ambiance de fond qui, elle, est quasi stationnaire.
Il y a aussi le phénomène El Nino qui est à l’origine de phénomènes météo exceptionnels perturbant le climat planétaire. Il est particulièrement puissant en 2015-début 2016. Son influence reste faible en Europe.

    DES PRÉDICTIONS PEU SCIENTIFIQUES

    Les mesures récentes, en particulier celles provenant des satellites et des balises Argo, sont trop éloignées des projections du GIEC pour valider leur théorie. De plus leurs modélisations ne concordent pas avec les cycles du passé. Comment pourraient-ils faire des prédictions justes pour l’avenir !?
    Un rapport très complet datant de 2009, signé par 37 spécialistes internationaux concluait par : les causes anthropiques du changement climatique restent marginales devant les causes naturelles.
    Le soleil sortirait d’un cycle d’environ 60 ans d’activité intense et la tendance pourrait s’inverser et amener alors un refroidissement jusqu’en 2030.
    De nombreux facteurs ont une influence sur le climat : les cycles solaires, le rayonnement cosmique (c’est à dire les particules chargées d’énergie qui pénètrent dans l’atmosphère terrestre), la formation des nuages, la dynamique des océans, le volcanisme et d’autres encore.
Les phénomènes météorologiques sont de nature chaotique et d’une prédiction aléatoire. La prévision climatique est complexe. Personne n’est en mesure de savoir vers quoi évoluera le climat d’ici la fin du XXIème siècle.
    Malgré ce catastrophisme autour du réchauffement climatique, la banquise antarctique s’étend depuis 30 ans, les glaces arctiques ré-augmentent depuis 2013, les glaciers himalayens restent stables et les ours polaires ont l’air de bien se porter. Mais de tout ça, les médias ne parlent pas.
Et puis, si même il devait y avoir un réchauffement climatique, il faudrait une étude scientifique sérieuse pour savoir si cela représenterait vraiment une catastrophe.
    L’être humain et l’animal ne peuvent vivre sans oxygène comme les plantes ne peuvent se passer de CO2. Le CO2 est couramment utilisé dans les serres pour accroître le rendement des cultures. Aujourd’hui, le pourcentage de CO2 dans l’atmosphère est de 0,04%. Un humain peut vivre dans une atmosphère contenant jusqu’à 5% de CO2. A ne pas confondre avec le monoxyde de carbone (CO), gaz toxique qui résulte de la combustion incomplète du bois, charbon, pétrole, gaz, etc...

    QUE PENSER DE TOUT ÇA ?

    Tout d’abord, les différentes affaires, erreurs et mensonges montrent qu’il n’y a aucune rigueur scientifique dans les travaux du GIEC, une structure pourtant censée synthétiser les travaux de qualité de nombreux scientifiques.
Nous subissons une effroyable propagande idéologique. Il est d’ailleurs politiquement très incorrect de contester leurs thèses et tout est fait pour discréditer les contradicteurs en les raillant ou en censurant leur travail. D’où les départs de scientifiques du GIEC ( ou leur prises de position contredisant la doxa réchauffiste, comme Judith Curry, une des climatologues les plus emblématiques )
    Et surtout, il apparaît clairement qu’il y a de graves problèmes bien plus urgents à se préoccuper que cet éventuel réchauffement climatique futur.
    Le matraquage permanent des médias autour de ce « global warming » anthropique sert à tout justifier : une inondation inédite, une tornade comme jamais auparavant, des sécheresses dévastatrices de plus en sévères, des ouragans plus puissants que jamais, et même des truffes en baisse et des chenilles processionnaires en plus ! Diantre, vivrions nous les débuts de l’apocalypse ! Tout est pain béni pour servir ce dogme. 
    Face au GIEC, certains « climato-sceptiques » ont des intérêts politiques et financiers aussi peu louables. L’enjeu climatique oppose l’industrie pétrolière et l’industrie nucléaire. S’y ajoute le récent enjeu des énergies renouvelables, et les affrontements entre multinationales sont impitoyables. Cette fixation sur le CO2 est aussi un moyen de tenir à distance l’émergence économique des nouvelles puissances.
    Le GIEC tente de donner à l’industrie nucléaire une dernière chance. Concernant la France, il est peu probable qu’elle soit économiquement en mesure d’investir les sommes énormes qu’elle a dépensé depuis les années 1970 pour renouveler son parc nucléaire vieillissant. D’autant plus qu’il n’y a rien de nouveau depuis longtemps sur le plan technologique. Les EPR sont très coûteux, d’une technologie ancienne, dangereuse et pas au point.
    Quant au projet expérimental ITER à Cadarache sur la fusion nucléaire, il ne verra probablement jamais le jour. C’est un projet pharaonique des années 80, complètement obsolète, au coût faramineux encore inconnu, qu’ils n’arriveront pas même à construire. Une majorité de scientifiques n’y croit pas. (Je reviendrai prochainement sur ITER)
    Le nucléaire produit aujourd’hui à peine plus de 10% de l’électricité mondiale et ne représente que 1,8% de la consommation mondiale d’énergie. Malgré l’alibi d’être une « énergie décarbonée » pouvant lutter contre le réchauffement climatique, un nouvel essor de l’énergie nucléaire semble peu probable. La France se trouve donc dans une impasse avec des centrales dangereuses et vieillissantes qui fournissent 77 % de son énergie électrique.
    Mais une nouvelle économie repeinte en vert se porte bien et mise sur de juteux profits futurs grâce aux thèses du GIEC. Les cabinets et consultants sur « l’empreinte carbone » prospèrent. La vente des voitures électriques espère décoller.
    De nombreuses institutions environnementalistes (WWF, Réseau Action Climat, Greenpeace, Réseau Sortir du nucléaire,…) se sont bien sûr ralliées au discours dominant et à cette croisade, rejoignant ainsi pronucléaires et autres lobbies malpropres, et détournant les militants écologistes des vrais combats à mener. WWF et Greenpeace ont été associés au GIEC dès sa création.
    Le matraquage autour de ce réchauffement idéologique a réussi à formater la pensée de nombreux militants qui sont devenus les relais zélés de cette propagande. Les personnes contestant ce dogme ont vite droit à des insultes et se voient même traiter de révisionnistes !

    DE VRAIES CATASTROPHES SONT DEVANT NOS YEUX

    Le danger de la science comme de la religion est de faire d’une théorie une grille de lecture unique et imposée. Les croyances ne devraient pas avoir leur place dans une étude scientifique.
    Cette propagande sur une catastrophe climatique à venir permet de laisser dans l’ombre les catastrophes mondiales bien réelles, catastrophes à la fois humaines et environnementales : les guerres et la faim dans le monde, la pollution de l’air, des sols, des mers et des rivières (par des composants chimiques plus problématiques que le CO2), l’appauvrissement de la biodiversité, les déchets nucléaires...
    Impossible de passer sous silence la terrible catastrophe nucléaire en cours à Fukushima. Matsuhei Murata, ancien ambassadeur du Japon en Suisse, parlait, il y a quelques jours, d’un accident encore jamais vécu par l’humanité et toujours pas maîtrisé. Les cœurs fondus des réacteurs restent inaccessibles à cause de leur niveau de radiation, détruisant même les robots envoyés. De grandes quantités de radionucléides mortels sont rejetés sans cesse dans la mer et dans l’atmosphère, et ont atteint l’ouest des États-Unis. Aucune perspective de solution à ce jour. M.Murata souhaite que le Japon se retire de l’accueil des jeux Olympiques de 2020 pour consacrer tous les efforts à la crise de Fukushima.

    FERA-T-IL BEAU DEMAIN ?

    La COP21, à Paris en décembre 2015, a coûté plus de 180 millions d’€ et s’est terminée par un accord international, qualifié d’historique, ratifié par 195 États : stabiliser le réchauffement climatique dû aux activités humaines bien en dessous de 2°C d’ici à 2100 (sans aucun engagement chiffré des États).
Quel gaspillage d’argent public et quel égarement !
    L’Homme ne commande quasiment rien du climat de la Terre. Ce sont là des forces naturelles bien plus puissantes qui sont à l’œuvre. Qu’en sera t-il du climat et de la température de la fin du siècle ? Fera t-il plus chaud ou plus froid ? Nous l’ignorons !
    Le GIEC devrait être dissous. Rester aussi influent sur la scène internationale après une telle accumulation de mensonges, d’erreurs et de manipulations, montre la puissance des lobbies et forces politiques qui sont derrière cette structure.
    Si l’ONU et ses agences se démenaient autant pour le bienfait de l’humanité qu’elles le font pour le monde des affaires, nous pourrions être confiants dans l’avenir.
    Les multinationales ont pris le pouvoir et mènent le monde. Les dirigeants ne sont que des marionnettes pour les servir et nous endormir. Ils se plient aux impératifs du monde économique et délaissent les vrais problèmes de notre siècle.
    Il est urgent de remettre en cause nos sociétés occidentales, qui tirent le monde vers le pire, et de revoir radicalement leur fonctionnement (production, consommation, distribution)
    Parler du temps permet souvent de ne pas aborder les choses essentielles !
    --
    INFORMATION

    Ce billet ne reflète en aucune manière une éventuelle position de la coordination anti-nucléaire du Sud-Est, mais son contenu est très largement partagé par ses participants, même s’il n’est pas unanime. La CANSE n’a d’autre "doctrine" que le contenu de sa charte, à savoir l’arrêt immédiat du nucléaire. Il est bien sûr du devoir de tous de manifester critiques, interrogations ou doutes quant au contenu des billets.
http://coordination-antinucleaire-sudest.net/2012/index.php?post/2016/01/07/un-mensonge-qui-arrange

    PRINCIPALES SOURCES

    GIEC (rapports graphiques,résumé) https://www.ipcc.ch/report/ar5/syr/index_fr.shtml
    Rapport complet : http://www.climatechange2013.org/images/report/WG1AR5_ALL_FINAL.pdf ( 374 Mo-1552 pages)
concernant le hiatus, voir TS.3 page 61/62/63 : http://www.climatechange2013.org/images/report/WG1AR5_TS_FINAL.pdf
    Les 3 pages extraites de ce rapport : Hiatus dans le rapport du GIEC
    "L’innocence du carbone, l’effet de serre remis en question" de François Gervais (2013)
    "Climat et capitalisme vert" de Philippe Pelletier (2015)
    "Le réchauffement de la planète : une escroquerie" (documentaire chaîne planet 2013) : https://www.youtube.com/watch?v=zBLTDscToOo


    http://www.wikistrike.com/article-climategate-hackers-sceptiques-rapports-du-giec-comment-ca-march
    L’effet de serre remis en question (2015) Conférence-débat avec François Gervais : https://www.youtube.com/watch?v=6XDdfCLY3TI

    Les indicateurs du climat :
    Antarctique : http://www.nasa.gov/content/goddard/antarctic-sea-ice-reaches-new-record-maximum
    Arctique : https://sites.google.com/site/arctischepinguin/home/piomas
    Himalaya : http://www.nasa.gov/content/goddard/antarctic-sea-ice-reaches-new-record-maximum
    --

    DU DOGME DES PROPHÈTES

    Occuper le temps à parler des prédictions hypothétiques du temps qu’il va faire occulte l’intoxication générale de la nature et de notre mental qui ont lieu ici et maintenant.
    Ce que les prédicateurs du réchauffement climatique omettent en dit plus long sur leurs intentions que ce qu’ils affirment. Derrières les supposées conséquences catastrophiques du dioxyde de carbone se dissimule la réelle toxicité du monoxyde de carbone. C’est l’omission qui crée l’illusion.
    L’urgence climatique, comme État d’urgence permanent, est une croyance dogmatique, un enfumage médiatique qui empoisonne notre survie et masque l’urgence écologique et sociale de nos conditions d’existence.

    Lukas Stella

    --
    CATASTROPHISME ET SOUMISSION DURABLE

    "En achevant de saper toutes les bases matérielles sur lesquelles elle reposait, la société industrielle crée des conditions d’insécurité, de précarité de tout, telles que seul un surcroît d’organisation, c’est-à-dire d’asservissement à la machine sociale, peut encore faire passer cet agrégat de terrifiantes incertitudes pour un monde viable."
    "Le catastrophisme exprime bien sûr avant tout les peurs et les tristes espoirs de tous ceux qui attendent leur salut d’une sécurisation par le renforcement des contraintes."

    René Riesel, Jaime Semprun, Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable, 2008

  • « Quelques journaux rendent hommage à Michel Tournier… »

    … Oui, quelques rares journaux, ceux qui bouclent le plus tard puisqu’on a appris la mort de l’écrivain hier soir vers 21h30… Le Parisien a pu caser un petit encart, le Figaro lui a eu le temps de publier un beau portrait de l’auteur, ainsi qu’un entretien qu’il avait accordé en juin dernier à Etienne de MONTETY… entretien dans lequel Michel TOURNER raconte qu’il tient encore un journal… je le cite « Je tiens un journal que je relis souvent, où je note des souvenirs, des observation, des appels de mes amis. Tenez (il lit sur un bloc note une anecdote sur Barack OBAMA, puis ceci) « Plus on est vieux, plus la #mort est douce, rapide et facile… » On n’en est pas là, Michel TOURNIER lui répond Etienne de MONTETY. TOURNIER, 90 ans, lui rétorque : « A la fin de sa vie, on peut évaluer sa #vie à partir de six critères : le physique, la famille, l’époque, les amitiés, l’amour, la profession. Mon bilan est plutôt bon, avec même ce sommet que représente le prix Goncourt. Le point faible, c’est l’époque où j’ai vécu… »

    http://www.franceculture.fr/emission-la-revue-de-presse-de-nicolas-martin-guerres-2016-01-19

  • LA CHANSON EN 1987 - L’atelier du désir novateur


    1987, en France la droite est aux affaires, et les affaires fleurissent puis sont enterrées :  affaire Luchaire , affaire Chaumet-Chalandon , affaire Gordji etc... Côté économique, la droite continue la libéralisation de l’économie initiée par le précédent gouvernement "socialiste". Tout va bien pour l’oligarchie, l’ENA se transforme en "business school" , les hauts-fonctionnaires chargés des privatisations prendront la tête des entreprises maintenant privées avec un avantage salarial éhonté.

    La chanson d’auteur souffre mais résiste. Une courte biographie de Jean-Marc Le Bihan, Joe Glazer, Ludwig von 88 & Isabelle Aubret sera évoquée.

    L’arrivée de M.  Alain Lancelot à la direction de Sciences-Po, en 1987, a accentué la transformation d’une école largement consacrée à la préparation au service public en business school . Puisque l’avenir n’était plus celui de l’excellence administrative et de la formation de la haute fonction publique, Sciences-Po devait adopter de nouveaux critères : ceux de l’entreprise et de l’internationalisation.



    Dans le cabinet de M. Edouard Balladur, ministre de l’économie et des finances de 1986 à 1988, MM.  Michel Pébereau, Philippe Jaffré et Jean-Marie Messier , inspecteurs des finances, se virent ainsi chargés des privatisations et conçurent le verrouillage de l’actionnariat par les noyaux durs. En prenant la tête des entreprises qu’ils venaient de privatiser (respectivement la Banque nationale de Paris, Elf, et Vivendi, ex-Générale des eaux), ces hauts fonctionnaires ont tiré parti du recul de l’Etat en l’organisant à leur avantage privé.



    Jean-Marc le Bihan , né en 1953 d’un père breton et d’une mère lyonnaise est allé à l’école jusque 14/15 ans avant d’aller à l’usine et de faire de multiples métiers, notamment dans un labo photo.



    Ecrivant déjà depuis longtemps (il publie son premier recueil de poésie dès 1973), sa rencontre avec Dominique Pardo vers 1973 sera déterminante et ils s’orienteront vers le spectacle et la chanson de rue. Ils créeront ainsi le Café-Théâtre de la rue de la Ré à Lyon, chantant dans les rues à l’époque de la création des rues piétonnes. Bien sûr la marée-de-chaussée se fait un malin plaisir d’embarquer régulièrement tous ces trublions musiciens. Les rues piétonnes doivent être propres braves gens !!!



    Leur groupe, acoustique, avec contrebasse, accordéon (Dédé PERRAS), percussions (Didier BIFFI), guitare (Dominique PARDO), sera accusé de faire du bruit. Ils chanteront à Lyon à la Mutualité, à la salle Rameau, en Belgique au Forest National devant des publics de 3000 personnes.

Des enregistrements phonographiques ponctueront sa carrière. Jean-Marc sera même "chanté" par plusieurs chanteurs et poètes. En 87 paraît son 5ème album "Ecoute le coeur des gens"

Dans cette 1ère partie seront diffusés :
    Michel Bühler  : Ainsi parlait un vieil indien : Il aimait les rires, 1987
    Les Cénobites tranquilles  : Complainte : Les Cénobites tranquilles (k7), 1987
    Jacques Serizier  : Françoise et Mamès : Les amours de passage (k7), 1987
    Jean-Marc Le Bihan  : Des vieux qui s’aiment encore : Ecoute le coeur des gens, 1987

    

A l’aube des années 1980 et pendant près d’un quart de siècle, ceux qui « frayèrent la voie » à la mondialisation financière firent l’objet d’un véritable culte. Promettant un « nouvel âge » du capitalisme, ils forgèrent des instruments capables de « libérer » les échanges et les flux de capitaux. Ainsi, du Chili aux Etats-Unis, en passant par la France et le Royaume-Uni, la dérégulation, les privatisations et l’extension de la spéculation ont créé un monde centré sur les intérêts des actionnaires.



    Marché de la dette, produits dérivés, victoire des jeunes loups de la finance sur l’establishment du « vieil argent » d’un côté ; mise au pas du salariat, triomphe politique et idéologique des promoteurs du libre-échange de l’autre : telles sont les réponses néolibérales à la déstabilisation du monde de Bretton Woods par le flottement des monnaies et les chocs énergétiques.

    

Leurs partisans ne leur trouvent que des avantages : les profits des entreprises augmentent, l’inflation baisse, la Bourse flambe, l’abondance de liquidités favorise l’innovation technologique. Mais les adversaires de ce nouvel ordre objectent que la finance de marché a enclenché un véritable moteur à explosion. Explosion sociale, avec le chômage de masse. Explosion économique, avec le découplage progressif de la production et de la spéculation.

    

L’un après l’autre, tous les éléments du système craquent  : la Bourse débridée, avec le krach de 1987 ; la banque déréglementée, avec la faillite des caisses d’épargne américaines etc... Cela continue encore plus de trente ans plus tard. Jusqu’à quand ?

    

 Joe Glazer , né à New York en 1918, décédé en 2006, connu comme le troubadour des travailleurs, a toujours été étroitement lié avec les syndicats ouvriers. Chanteur de folk, il enregistra plus de 30 albums.

    

 » The Mill Was Made of Marble," "Too Old To Work" and "Automation" comptent parmi ses chansons les plus populaires. En 1970 il fonde "Collector Records" d’abord pour publier ses propres enregistrements puis ensuite ceux d’autres artistes. "Collector Records" fait partie maintenant des "Ralph Rinzler Folklife Archives and Collections".



    En 1987 Joe Glazer publie son album  « Old Folks ain’t the same » consacré aux luttes des seniors.



    Dans cette 2ème partie seront diffusés :
    

 Maria Dimitriadi   : To treno : Greatest hits, 1987

    Daniel Viglietti  : El diablo en el paraíso : A dos voces, 1987

    Joe Glazer  : Senior citizens’ battle hymn : Old folks ain’t all the same, 1987

    Cutumay Camones  : Por eso luchamos : Rote Lieder 17, 1987



    1987, année où la droite est aux affaire, est en effet très riche en "affaires » : affaire Luchaire, affaire Chaumet-Chalandon, affaire Gordji.. dans cette dernière, Wahid Gordji,officiellement simple traducteur à l’ambassade d’Iran à Paris, mais officieusement numéro deux de cette ambassade, est chargé de monter des réseaux islamistes en France tout en négociant la normalisation des relations entre les deux pays. Il ne dispose pas de l’immunité diplomatique.Dans le cadre de son enquête sur la série d’attentats de 1985-1986, le juge d’instruction Gilles Boulouque le met en cause et demande son arrestation.



    Chirac fait assièger l’ambassade d’Iran où Gordji s’est réfugié, Téhéran riposte par le blocus de l’ambassade de France. L’affaire se terminera en pantalonnade où Gordji fera un passage éclair devant un juge avant de prendre un avion pour Téhéran et où Pasqua (celui qui se vantait de terroriser les terroristes) fera même libérer une douzaine de moudjahiddins.



    Ludwig von 88 est un groupe de punk rock et rock français très actif sur la scène rock alternatif des années 1980 et 1990. Leur musique est marquée par la dérision. Après des débuts aux alentours de 1983, leur premier véritable disque sort en 1986 : Houlala. Il s’agit là de leurs premiers cris face à une société qu’ils jugent en déroute.



    Ils sont alors connus pour leurs concerts qui peuvent durer plusieurs heures, leur sens de l’humour et leurs costumes bricolés à partir de maillots de cyclistes, bonnets ridicules, équipements de plongée ou encore ponchos mexicains. En 87 sort leur 2ème album Houlala II,la mission

    

Dans cette 3ème partie seront diffusés :


    Francis Bebey   : Si les Gaulois avaient su !... : idem, 1987

    Claude Semal  : Ma nouvelle carte d’identité : Nu, 1987

    Professeur Choron  : Cot cot cot codet : Les pages rouges du bottin, 1987

    Ludwig Von 88  : Abri atomique : Houlala II "la mission", 1987

    Mama Béa Tekielski  : Les anarchistes : Francofolies - La fête à Ferré, 1987

    Isabelle Aubret , née en 1938 à Lille, mène courageusement une carrière d’interprète pourtant soumise à de nombreux aléas. Accidents, boycott des médias.Cinqième d’une famille ouvrière de 11 enfants, elle commence à travailler comme bobineuse dans une filature à 14 ans. Dotée d’une jolie voix, l’adolescente s’incrit dans quelques concours locaux. Repérée par le directeur d’une radio lilloise, la jeune fille a ainsi l’occasion de monter sur scène. De fil en aiguille, elle devient chanteuse dans des orchestres, est remarquée par Bruno Coquatrix, rencontre Jacques Canetti.



    Elle devient amie avec Jean Ferrat et Jacques Brel - , ce dernier lui fera don à vie des droits de la chanson "La Fanette" après le très grave accident de voiture dont elle est victime.



    Pendant les années 70 on ne la voit jamais à la télé, ses amitiés de gauche font d’elle une artiste boycottée par les médias et en particulier par les producteurs des émissions de variétés les plus populaires du moment.La France de François Mitterrand lui semble plus favorable. Ses disques sont diffusés et on l’aperçoit sur quelques plateaux de télévision. En 1987, son album "Vague à l’homme" rencontre un vif succès, elle y interprète des titres écrits par de jeunes auteurs tels Romain Didier, Allain Leprest ou Danielle Messia. 



    Dans cette 4ème partie seront diffusés :
    


    Michel Murty   : Choisir : Chansons pour peindre le temps, 1987

    Gilbert Hennevic  : Mémé cheminote : Cinquantenaire de la nationalisation des chemins de fer français, 1987

    Isabelle Aubret  : Boulevard Aragon : Vague à l’homme, 1987
    Jacques Serizier  : Des bisons : Les amours de passage (k7), 1987

    Tous les liens sur : _ http://www.campuslille.com/index.php/entry/la-chanson-en-1987

    #Isabelle_Aubret #radio #radio_libre #audio #chanson #chanson_Française #1987 

  • Quand la gauche française triomphait des contraintes et bousculait les privilèges, par Serge Halimi (juillet 1997)
    http://www.monde-diplomatique.fr/1997/07/HALIMI/4840

    Assurément, Edouard Herriot buta contre le mur d’argent et le « plébiscite quotidien des porteurs de bons du Trésor » (les « marchés » d’alors) ; Léon Blum put imputer son renversement au fait que « la bourgeoisie détenait le pouvoir ; elle n’a voulu ni l’abandonner ni le partager » ; les gouvernements de la Libération furent obligés de subordonner une partie de leurs ambitions aux exigences du bailleur de fonds, de farine et de charbon américain. Au moins, la gauche léguait chaque fois à ses successeurs de nouveaux instruments de pouvoir et de savoir : la conscience tardive de l’importance de la maîtrise de la monnaie (Herriot), le constat fugace de l’efficacité d’une politique keynésienne de relance (deuxième gouvernement Blum), le contrôle assuré d’un secteur public et nationalisé offrant à un gouvernement démocratique quelques moyens d’agir (Libération).

    Les deux septennats de François Mitterrand ont ceci de particulier qu’ils ont détruit — consciemment et par conviction libérale — certains de ces outils. [#st]

    #France #politique #parti_politique #socialistes

    http://zinc.mondediplo.net/messages/15103 via Le Monde diplomatique

  • Les usagers de l’eau en France, rappel historique, par Paul Linossier
    http://www.eauxglacees.com/Les-usagers-de-l-eau-en-France

    Les mobilisations des usagers de l’eau en France remontent au début des années 90, époque à laquelle les dérives de la gestion déléguée, impulsées par la première loi de décentralisation de Gaston Defferre, ministre de l’Intérieur de François Mitterrand, élu président de la République en mai 1981, atteignirent des sommets. La révolte des abonnés débuta en région Rhône Alpes en 1994. Elle fut provoquée par de substantielles augmentations de la facture d’eau après l’application de la loi sur l’eau de 1992 qui (...)

  • LA CHANSON EN 1986 - Atelier du Désir Novateur

    En France, #1986 voit le retour de la droite au pouvoir, la stratégie de #Mitterand visant à faire monter le Front national pour isoler la droite a été un échec. Le seul succès de Mitterand fut la baisse significative du vote communiste, il avait réussi à "plumer la volaille communiste"...
Côté #chanson, ce programme mettra en valeur les artistes qui ont exprimé l’air de ce temps-là et qui ne furent guère diffusés, avec une courte biographie de Carte de séjour, The Fugs, Michel Boutet & Pascal Auberson

    http://www-radio-campus.univ-lille1.fr/ArchivesN/adn/1986.MP3

    
En #1983, les #socialistes s’étaient attaqués aux bastions ouvriers à coups de vigoureuses « restructurations industrielles » : la combativité des travailleurs paraissait morte et les syndicats désorientés. Arrivé au pouvoir le gouvernement de M. #Jacques_Chirac, sûr de lui, imposait son train de réformes néolibérales (autorisation de licenciement, privatisations, loi sur l’audiovisuel, etc.) et envisageait d’autres mesures (prisons privées, non-remboursement de l’avortement, code de la nationalité, etc.). Cependant un puissant mouvement étudiant qui se lève contre le projet de #loi_Devaquet de reforme des université va casser cette belle dynamique. Dans les rangs des manifestants se mèlent de nombreux jeunes d’origine imigrée. La mort de #Malik_Oussékine par la police de Pasqua rassembla des centaines de milliers de personnes dans une manifestation silencieuse. (inspiré de : http://www.monde-diplomatique.fr/1987/01/RAMONET/39739 )



    #Carte_de_séjour était un groupe de musique français créé à Lyon en 1980, entre autres, par Rachid Taha.De par son histoire, sa musique, et son nom, ce groupe participa grandement à l’exposition et à la prise de conscience en France de la communauté française d’origine algérienne de seconde génération (les #Beurs).La chanson qui marquera un tournant dans la carrière du groupe sera l’emprunt et la réinterprétation de la chanson de Charles Trenet Douce France en 1986. Elle sera un choc aux visages des plus traditionnels. Elle sera le symbole d’une jeunesse métissée et anti-raciste. Elle portera sur le devant des questions sociétales, en pleine montée en France du Front national. Le groupe prône dans ce contexte identitaire difficile l’intégration et les fondements de la tolérance.



    Dans cette 1ère partie seront diffusés :
    

02’33 Carte de séjour : Douce France : Deux et demo, 1986
    
05’55 #Alain_Moisan : A la visite médicale : #Jehan_Jonas... vous connaissez ?, 1986
    
09’53 #La_Souris_Déglinguée : En Indo-Chine : #Eddy_Jones, 1986
12’43
    Marc Ogeret : Les quatre cavaliers : Berger de paroles, 1986




    A partir de 1981, #Ronald_Reagan délègue, par le biais de contrats, de nombreux services sociaux à des organismes sans but lucratif, dont le nombre va augmenter de 40 % pendant sa présidence.Contrairement à l’image que ses promoteurs se plaisent à donner de lui, le secteur associatif n’est donc pas seulement le fruit de l’engagement spontané des citoyens. Il est également le produit d’une stratégie concertée des gouvernements successifs pour se désengager des services sociaux à moindres frais : en plus d’embaucher des salariés peu protégés, les structures communautaires et caritatives reposent sur des millions de #bénévoles, dont le travail gratuit représente une économie annuelle de plusieurs dizaines de milliards de dollars. Aujourd’hui, l’Etat américain est d’ailleurs le premier client (sous la forme de contrats) et le premier mécène (sous la forme de subventions) du quasi million d’organismes sans but lucratif, religieux ou non, qui œuvrent dans le domaine social.
    (tiré de : https://www.monde-diplomatique.fr/2014/12/BREVILLE/51013 )



    The #Fugs, formé en 1963 par les poètes #Ed_Sanders et #Tuli_Kupferberg, est un groupe états-unien de rock satirique orienté politiquement . Il s’est impliqué contre la guerre du Vietnam puis après les années 80 dans les actions contre les guerre états-uniennes. Leurs chansons parlent de sexe, de drogue et de politique et, en conséquence, créent de fortes réactions dans certains milieux, en particulier le FBI....



    Dans cette 2ème partie seront diffusés :
    

18’19 The Fugs : Working for the yankee dollar : No more slavery, 1986

    22’12 #Anne-Marie_Gélinas : 4 $ de l’heure : idem, 1986
    
25’44 #Disappointed_a_few_people : La solitude : Dead in love, 1986

    

Le discours #néolibéral qui prend son essor dans les années 1980 relève d’une #propagande agressive et politiquement très orientée. En usant de tous les procédés (présentation tendancieuse de données statistiques, amalgames, simplismes, mensonges), il s’agit de faire des fonctionnaires de véritables #boucs_émissaires au service des visées néolibérales : réduction des budgets publics, privatisations, précarisation de l’emploi, remise en cause des retraites, etc. Essentielles à la mise en place de la société de marché, les principales fonctions de ce matraquage doivent être décrites, tant du point de vue des mécanismes de conditionnement de l’opinion que dans leurs effets réels sur l’Etat, les politiques publiques ou le mouvement social. Il s’agit, d’abord, de faire fonctionner au plus bas coût possible les services publics et faciliter ainsi, à plus ou moins long terme, leur privatisation. Publié en 1982, l’énorme best-seller de #François_de_Closets Toujours plus  ! avait déjà alimenté ce genre de thématique. A l’époque, révérence ou cécité, nul commentateur n’avait extrait de l’ouvrage cette phrase d’anthologie, mélange de stupidité et de cynisme : « Nous pouvons nous passer de journalistes, de médecins, de professeurs, de fonctionnaires, de cadres et d’ingénieurs, pas de créateurs d’entreprise. Aussi longtemps que la France misera sur l’économie de marché, elle devra tout faire pour favoriser les candidats à la fortune capitaliste. Et tant mieux s’ils ramassent de gros #dividendes. Il faut que l’audace paie . » ( librement inspiré de http://www.monde-diplomatique.fr/2002/03/BITOUN/8805 )



    #Michel_Boutet est né en 1951 quelque part en Poitou, très jeune il aide son père à la ferme et à dix ans, il transforme une ancienne écurie en théâtre. A dix-huit ans, il part en tournée durant les deux mois d’été comme chanteur et mime sur les plages normandes et bretonnes. Dans les années 70 il continue à touner et fait de nombreuses rencontres : #Bernard_Haillant, #Jean-Michel _Piton, #Patrick_Couton et #Paul_Meslet. Parallèlement à ses spectacles, il publie aussi des recueils de poèmes et de chansons, en 86 sort son 4ème album "Aime-toi"



    Dans cette 3ème partie seront diffusés : 


    32’50 #François_Bonneau : Le nanti : Les quinquagénaires, 1986

    37’02 #Michel_Boutet : Terril blues : Aime-toi, 1986
    
41’08 #Jean-René_Le_Nézet : Marie la folle : Ca n’a pas vraiment d’importance, 1986



    En 1982 #François_Mitterrand a pris des mesures très conséquentes visant à contraindre les médias à accorder une place importante à la médiatisation du #Front_National. François Mitterrand et #Jean-Marie_Le_Pen se connaissaient depuis longtemps, au point d’avoir été ensemble témoins de la défense des putschistes d’Alger (notamment, #Raoul_Salan) en 1962. L’avocat de la défense n’était autre que Jean-Louis Tixier-Vignancourt, ancien secrétaire général adjoint à l’Information de l’État français du gouvernement de #Vichy (1940-41) . C’est à sa demande, que Mitterrand est intervenu.

    
En 1965, Jean-Louis Tixier-Vignancourt sera candidat à la Présidence de la République avec Jean-Marie Le Pen comme directeur de campagne. Il appellera à voter pour François Mitterrand au second tour. Par la suite, Mitterrand bénéficiera systématiquement du soutien de l’extrême-droite et des nostalgiques de l’Algérie française.
    
François Mitterrand et le Parti Socialiste ont sciemment lancé, et poursuivi, une stratégie politicienne de soutien à la montée électorale du Front National visant à isoler la « droite » parlementaire.
Un effet qui se manifestera tout au long des deux mandats de François Mitterrand, et même sous Jacques Chirac lors des élections parlementaires de 1997 qui ont ouvert la voie à la formation du gouvernement de « #gauche_plurielle » de #Lionel_Jospin. Mais quel a été le bilan de cette « #gauche_plurielle » ?

    
En avril 2002, après cinq ans de « gauche plurielle » et de politique réactionnaire de « gauche » (#conseils_européens, casse de la fonction publique, record de privatisations...), Lionel Jospin paiera une première facture de la stratégie de promotion du Front National par son élimination au premier tour des élections présidentielles. Ce n’était qu’un début...



    #Pascal_Auberson est un chantauteur suisse, né à Lausanne en 1952 d’une mère pianiste et d’un père chef d’orchestre. Après des étude au Conservatoire de Genève en classe de percussions, puis la batterie avec #Kenny_Clark à Paris, il s’oriente vers la chanson, il commence par remporter le grand prix du festival de Spa avec des orchestrations jazzy et un interprétation possédant un swing, une clarté et une maîtrise rare. En 86, il participe à l’album collectif "Liberté" un 33t pour les droits de l’homme avec #Pauline_Julien, #Michel_Bühler, #Frédérik_Mey etc...



    Dans cette 4ème partie seront diffusés :


    48’26 Pascal Auberson : Il était brun, elle était blonde : Liberté, 1986
52’05 #Bruno_Ruiz : Conciergeries : L’homme vigile, 1986

    53’56 #Allain_Leprest : J’ai peur : Mec, 1986

    56’57 #Danielle_Messia : La chanson de Julia : Les mots, 1986

    Source  : http://www.campuslille.com/index.php/entry/la-chanson-en-1986 . Voir les liens web vers les artistes.


    ADN : Atelier du désir Novateur, dédié à la chanson francophone d’expression sociale et poétique.
    Peux être consacré à un thème, un(e) auteur(e), un(e) ACI ou une(e) interprète.
    Les artistes méconnus ou censurés sont privilégiés.

    http://www.campuslille.com/index.php/blogger/listings/adn1871

    #radio #audio #Chansons #Chanson_Française

  • Le deuil de la démocratie représentative | Grise Bouille
    http://grisebouille.net/le-deuil-de-la-democratie-representative

    Moi, j’ai passé le cap. Je suis à l’étape 5, à l’acceptation. La démocratie représentative est morte, point. Que cela soit une bonne chose ou non, l’avenir le dira, mais le fait demeure : ce système est mort. Tu penses que retourner à l’étape de marchandage, c’est garder de l’espoir et qu’accepter la mort de notre système, c’est le désespoir. Je ne suis pas d’accord. Faire son deuil, c’est bien. C’est même nécessaire pour passer à autre chose et, enfin, avancer.
    La démocratie est morte, vive la démocratie !

    Tu remarqueras que je persiste à ajouter «  représentative  » quand je parle de mort de la démocratie. Parce que je ne crois pas que la démocratie elle-même soit morte : je pense que la démocratie réelle n’a jamais vécu en France. Le système dans lequel nous vivons se rapproche plus d’une «  aristocratie élective  » : nous sélectionnons nos dirigeants dans un panel d’élites autoproclamées qui ne change jamais, là où la démocratie voudrait que les citoyens soient tour à tour dirigeants et dirigés. Le simple fait que l’on parle de «  classe politique  » est le déni même de la notion de représentation qui est censée faire fonctionner notre démocratie représentative : la logique voudrait que ces politiciens soient issus des mêmes classes qu’ils dirigent. Attention, ne crachons pas dans la soupe, notre système est bien mieux qu’une dictature, à n’en pas douter. Mais ça n’est pas une démocratie. Je te renvoie à ce sujet à ce documentaire, J’ai pas voté, que tout le monde devrait voir avant de sauter à la gorge des abstentionnistes.

    Des gens sont morts pour qu’on puisse voter ? Non, ils sont morts parce qu’ils voulaient donner au peuple le droit à s’autodéterminer, parce qu’ils voulaient la démocratie. Est-ce qu’on pense sérieusement, en voyant la grande foire à neuneu que sont les campagnes électorales, que c’est pour cela que des gens sont morts ? Pour que des guignols cravatés paradent pendant des semaines pour que nous allions tous, la mort dans l’âme, désigner celui dont on espère qu’il nous entubera le moins ? Je trouve ce système bien plus insultant pour la mémoire des combattants de la démocratie que l’abstention.

    #abstention #merci #démocratie #autoritarisme

    • Notre système est un vieil ordinateur à moitié déglingué. Tu peux continuer d’imaginer qu’en réinstallant le même logiciel (PS ou LR, choisis ton camp camarade), il finira par fonctionner. D’autres utilisent la bonne vieille méthode de la claque sur la bécane (le vote FN) : on sait bien que ça ne sert à rien et que ça ne va certainement pas améliorer l’état de l’ordi, mais ça soulage.

      Belle image.
      Sauf que sur le fond, pour une transition de la démocratie, il n’est pas interdit de peser en donnant du poids aux « représentants » qui tirent dans la bonne direction (écolos ou fdg qui parlent de 6è république).
      En s’abstenant, on laisse tout le poids à nos opposants, ceux qui tirent vers la régression démocratique (culte du chef, dérive monarchiste, peopolitique..)
      Qu’on s’abstienne à la présidentielle, à la rigueur, c’est la pire des dérives monarchiques et anti-démocratique du pouvoir.
      Mais les élections régionales, ça donne quand même accès à une grande diversité de candidats encore non pervertis par le pouvoir et relativement accessibles.

      Je ne pense pas que l’auteur soit dans la phase 5 du deuil.
      On ne m’enlèvera pas de l’idée que quand on s’abstient, c’est qu’on boude (phase 2). S’y a personne pour nous représenter, alors on se présente..
      En tous cas si on est dans la phase 5, se mettre de côté en attendant que tout s’écroule, c’est un drôle de pari, car pas sûr qu’on voie une amélioration de son vivant..

    • Déjà que pris isolément, cratos et démos sont des termes plus que problématiques...
      le moins serait de chercher à se donner les moyens de discuter, par exemple, de ce que les deux termes recouvrent, et de savoir si cela est si intéressant qu’on nous le vend ad nauseam pour les résultats que l’on sait, avant de se lancer dans une entreprise aussi extravagante que chercher à faire, par un moyen ou un autre, une « démocratie », ou, pire encore, un « gouvernement démocratique ».

      Mais depuis que j’en entends causer, il me semble qu’on fait exactement l’inverse.

      Les effets pervers des élections, proportionnelles ou non, régionales ou nationales, sur celleux qui y participent (en termes d’adoption du calendrier du Pouvoir, de pensée en ses termes, mais pire encore, d’effets psychologiques à long terme liés au fait de ses laisser dire par ce Pouvoir que nous serions « libres », que nous aurions un « choix », et d’obéir ensuite librement mais docilement à sa demande de participation en ses termes et selon ses modalités, sans même parler des discours sur la responsabilité, etc. - ainsi que sur celleux qui, pour s’en tenir à distance, ne les subissent guère moins - me semblent encore leur principale raison d’être. Le scrutin, avec son faux suspens, ses tréteaux de bateleur et ses simulacres d’enjeux en carton pâte, me semble être avant tout le prétexte qui permet d’obtenir l’essentiel : d’extorquer aux votants leur participation, pour les conséquences qu’elle entraîne, par les phénomènes de rationalisation qui l’accompagnent, sur leur conscience et leurs aspirations politiques , conséquences qui en sont attendues.

      En ce sens, je pense que les élections produisent et visent à produire une forme de conscience et de pensée politique compatible avec le monde libéral, avec les rapports marchands, qu’elles fabriquent les citoyens : des personnes qui ne sont bientôt plus guère capable de vouloir grand chose d’autre, politiquement, que de « vivre en démocratie », que de disputer sans fin sur ce que serait la Vraie Démocratie, et qu’elles servent avant tout à cela.

      Et que le moins que l’on puisse faire, c’est de s’en tenir le plus loin possible, même si rien ne garantit que nous parvenions à faire beaucoup plus...

      (je constate depuis des années que l’approche matérialiste la plus élémentaire de l’événement « élection » et de ses conséquences chez celleux qui la font demeure inaudible, recouverte qu’elle est de pléthores d’avalanches de tombereaux de foultitudes de prétendues et plus ou moins savantes perspectives, analyses et critiques auxquelles chacune donne lieu des mois durant)

      @Petit écran de fumée
      Il y a aussi un autre cas de figure : considérer que l’on s’est trouvé jeté malgré soi dans une situation qui a tout de désespérée et désespérante, au sein de laquelle les moyens de chacun sont non seulement limités, mais d’abord gauchis en faveur de la perpétuation de cette situation.
      Une situation dont rien ne garantit jamais qu’elle connaisse une amélioration, « de notre vivant » ou non.
      Pour autant, ne renoncer ni à la conscience de nos limites, ni à juger le moment et ce que nous y sommes - ni à partager et confronter ce jugement, en dépit du succès que rencontrent de plus rassurantes illusions.

    • Je ne pourrais jamais assez remercier François Hollande. Il m’a aidé à terminer mon deuil. En me renvoyant ma voix en pleine figure, en m’appuyant bien profondément la tête dans les restes puants et décomposés de notre système politique. Le quinquennat de François Hollande aura été la plus parfaite, la plus magnifique démonstration que le vote est une arnaque et que le pouvoir du peuple est une immense illusion. Le changement, c’est maintenant ! Rappelle-toi, le PS avait tous les pouvoirs en 2012 : la présidence, l’Assemblée, les villes, les régions… merde, même le Sénat était passé à gauche ! Une première ! Les types avaient les mains libres et carte blanche pour tout. Il fallait écouter Copé, la pleureuse «  profondément choquée  », nous expliquer l’énorme danger que représentaient ces pleins pouvoirs. Lutter contre la finance ? Imposer les revenus du capital comme ceux du travail ? Interdire le cumul des mandats ?

      LOL NOPE.

      Au lieu de ça, nous aurons eu la même merde qu’avant. Parfois en pire. Course à la croissance alors même que nous produisons déjà trop pour la planète. Course au plein emploi alors que le travail est condamné à disparaître (ce qui, je le rappelle, devrait être une bonne nouvelle). Course à la productivité alors que les syndromes d’épuisement professionnel se multiplient et que le mal-être des travailleurs se généralise. Diminution de ce qu’on nous matraque comme étant «  le coût du travail  » mais qu’un employé sensé devrait comprendre comme «  mon niveau de vie  ». Détricotage méthodique des services publics qui devraient au contraire être renforcés.

    • Vous avez dit abstention ?

      Si les récents attentats et la trouille qu’ils ont engendrée peuvent être en partie responsables d’une progression du Front national, cette affirmation commode comme cette condamnation stupide de l’abstentionniste exonèrent un peu trop facilement d’autres « directeurs marketing » du FN, qui auront grandement contribué, avant que Daesh existe, à la progression incessante de ce parti fascisant. Le premier d’entre tous reste et restera François Mitterrand, politicien retors s’il en fut, qui fit tout ce qu’il put pour favoriser l’émergence de cette organisation. Les preuves abondent. Electeurs de gauche aujourd’hui aux abois, cela ne vous gêna guère, il faut bien le dire. Ni sur le plan politique, le FN n’étant pas alors ce qu’il est numériquement devenu aujourd’hui, ni surtout sur le plan éthique, la stratégie d’utilisation aussi dangereuse que dégueulasse de ce parti, dans le seul but de faire chier la droite classique, ne vous ayant guère posé de problèmes moraux. Au contraire, dans un premier temps, ça vous a paru plutôt marrant, hein, de voir cette droite-là empêtrée dans ses problèmes à cause de cet encombrant Front national plus droitier qu’elle !
      Il faudrait bien sûr évoquer aussi cette politique désastreuse menée par ceux-là mêmes que vous avez portés au pouvoir, politique dont vous êtes, par là même, en partie responsables, gens de gauche. Tous ces Cahuzac, ces Macron, ces Valls, après tous ces Tapie et ces Kouchner, toute cette caste richissime de possédants, de décideurs, de gavés, qui ne cesse de s’enrichir et de s’enrichir encore à côté de toute cette misère qui ne cesse de s’accroître et de s’accroître encore, et cela sous la présidence d’un homme que vous avez élu, gens de gauche, et qui disait de la finance qu’elle était son ennemi. Ne venez pas nous dire que vous n’êtes pour rien dans ce désastre lamentable. Comme l’affirmait avec raison George Orwell, « un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime, il est complice ! ».

      lu ici : https://florealanar.wordpress.com/2015/12/09/a-genoux

    • Sur les luttes pour la démocratie :

      Des gens sont morts pour qu’on puisse voter ? Non, ils sont morts parce qu’ils voulaient donner au peuple le droit à s’autodéterminer, parce qu’ils voulaient la démocratie. Est-ce qu’on pense sérieusement, en voyant la grande foire à neuneu que sont les campagnes électorales, que c’est pour cela que des gens sont morts ? Pour que des guignols cravatés paradent pendant des semaines pour que nous allions tous, la mort dans l’âme, désigner celui dont on espère qu’il nous entubera le moins ? Je trouve ce système bien plus insultant pour la mémoire des combattants de la démocratie que l’abstention.

  • Daladiérisme, nous revoilà ! - Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/090515/daladierisme-nous-revoila

    Retour sur une époque en miroir de la nôtre : quand le radical-socialiste Édouard Daladier, entre 1938 et 1940, liquidait les acquis du Front populaire. Il croyait adapter la #gauche aux temps modernes en se conciliant la #droite : il fit le lit de l’#extrême-droite. Ce fut le « daladiérisme », qui n’est pas sans résonner en ce printemps 2015.

    Déjà dans l’histoire de France, alors que montaient les périls, il est arrivé qu’une gauche de gouvernement fourbue, décomposée, fît le lit de l’extrême droite. Durant la guerre d’Algérie, #Guy_Mollet et son proconsul Robert Lacoste cassèrent du fellaga et la démocratie. Au point de frayer la voie, en 1958, à des factieux fascisants jouant la carte d’un général qu’ils espéraient aussi phalangiste qu’eux : de Gaulle. Mauvaise pioche, Charles XI allait se montrer républicain ! [on reconnait la tasse thé tiède de Médiapart]

    Ce qui n’empêcha pas les républicains – c’est-à-dire la gauche – de manifester le 28 mai 1958 à Paris. 500 000 personnes défilèrent contre une sorte de monstre du Loch Ness de la politique française : le césarisme. Aux yeux de ceux qui battaient le pavé, l’homme du 18-Juin récapitulait les deux Napoléon, Pétain, sans oublier un autre général, Boulanger.

    À gauche, le socialiste André Philip. Charles Hernu figure derrière l’ancien ministre de la défense Edouard Daladier...
    En tête de ce cortège vintage : François Mitterrand, facteur de modernité – son œil sait repérer l’objectif du photographe. À sa droite, un spectre chapeauté : Édouard Daladier (1884-1970). Toujours député du Vaucluse à 74 ans, se drapant dans les plis de la morale démocratique, ce revenant incarne pourtant un fiasco tragique : le glissement, entre 1938 et 1940, de la Chambre de Front populaire vers le bâton du maréchal Pétain.

    Ce fut le “daladiérisme”, qui n’est pas sans résonner en ce printemps 2015 : comment une gauche déboussolée croit pouvoir assécher la droite en épousant ses valeurs, au seul profit d’une extrême droite qui attend son heure...

    La période est connue à travers le prisme d’une politique extérieure confrontée au danger hitlérien, auquel tentèrent de parer les accords de Munich en abandonnant la Tchécoslovaquie au Führer (30 septembre 1938). Pourtant, les affaires intérieures françaises de l’époque s’avèrent symptomatiques : Daladier au pouvoir, c’est l’assujettissement du parti radical par son aile droite, au nom d’une nécessaire adaptation aux réalités modernes.

    Des caciques radicaux s´étaient toujours montrés réticents au Front populaire et à son programme. Ils freinaient des quatre fers dans des journaux alors influents : Émile Roche dans La République, ou Albert Milhaud dans L’Ère nouvelle. Ce dernier, cité par l’historien Serge Berstein, écrit ainsi, en janvier 1938 : « Dans le pays, il n’y a plus que deux partis, celui de l’#ordre et celui du désordre. Les bons apôtres diront que le parti de l’ordre, c’est la réaction. Le parti de l’ordre, c’est le parti du salut de la nation, de la République, de la démocratie. La France veut un #chef : elle préférera de beaucoup un chef légal à un chef révolutionnaire de gauche ou de droite. La formule du Front populaire portait en germe une contradiction interne, celle d’un gouvernement inféodé à des délibérations d’irresponsables du point de vue politique : elle est périmée. »

    Le 12 avril 1938, lorsque Édouard Daladier devient président du conseil en succédant au deuxième cabinet Blum, c’est pour liquider le Front populaire au nom de la #rigueur_budgétaire. Pendant quelques mois, à coups de ruses tactiques passant pour hésitations, le chef du gouvernement avance masqué. Il continue de donner des gages à sa gauche pour l’anesthésier.

    Pourtant le masque finit par tomber, avec le discours radiodiffusé du 21 août 1938 : « Il faut remettre la France au #travail. Ce ne sont pas des sacrifices que je demande aux Français, c’est un effort plus vigoureux… » Au prétexte de ne d’abord viser que les industries travaillant pour la défense nationale, il s’agit, de la part de l’ancien ministre de la défense de Léon Blum en 1936, de détruire la loi des 40 heures. La langue de bois de l’époque évoque un « aménagement » : supprimer le samedi chômé (finie “la #semaine_des_deux_dimanches”) et recourir aux #heures_supplémentaires. Ces dernières ne seront pas rémunérées « à un taux prohibitif » : le patronat exulte, qui vient de surcroît d’obtenir des #allègements_fiscaux.

    Albert Milhaud, coryphée de ce tournant réactionnaire effectué par une prétendue gauche en faveur d’une droite avérée, s’époumone dans L’Ère nouvelle, le 23 août 1938 : « Le discours du président Daladier sonne le glas des #vacances_illimitées dont, depuis 1936, une politique téméraire avait doté notre pays. »

    En octobre 1938, à la suite des accords de Munich qui jouent l’apaisement avec l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste au détriment du #pacte_franco-soviétique de 1935, les communistes – hier alliés au sein du Front populaire – deviennent #ennemis_intérieurs. Ne veulent-ils pas mettre le pays sens dessus dessous, tout en soufflant sur les braises de l’antifascisme au seul prétexte d’attirer les foudres hitlériennes sur les démocraties occidentales plutôt que sur la Russie stalinienne ? Édouard Daladier accuse le parti de Maurice Thorez « de saboter l’autorité gouvernementale en toute circonstance ».

    L’affrontement avec la gauche et les syndicats provoque une fronde : Pierre Cot, Pierre Mendès France ou Gaston Monnerville protestent contre les injustices politiques, économiques, fiscales et diplomatiques. Jean Zay, ministre de l’éducation nationale et des Beaux-Arts, prisonnier de la solidarité gouvernementale, n’en pense pas moins. Daladier passe en force, à coups de #décrets-lois, excipant de la menace extérieure pour faire taire, au nom des sentiments patriotiques, toute conscience progressiste.

    La droite, ravie de trouver un tel régisseur, lui donne quitus. Dans Le Figaro du 28 novembre 1938, un d’Ormesson de service, prénommé Wladimir, triomphe : « Tout ce qui a une âme et une volonté française est aujourd’hui derrière M. Daladier. »

    Le cocorico s’accompagne forcément du haro sur les #étrangers. Le 14 avril 1938, Albert Sarraut, ministre de l’intérieur radical-socialiste, réclame aux préfets « une action méthodique, énergique et prompte en vue de débarrasser notre pays des éléments indésirables trop nombreux qui y circulent et y agissent au mépris des lois et des règlements ou qui interviennent de façon inadmissible dans des querelles ou des conflits politiques ou sociaux qui ne regardent que nous » .

    Le 2 mai 1938, un décret signé Daladier se propose de « créer une atmosphère épurée autour de l’étranger de bonne foi » . Le 12 novembre 1938, un autre décret-loi, « relatif à la situation et à la #police_des_étrangers », complète le dispositif. Les expulsions sont facilitées. Et des « camps de concentration » sont créés pour les étrangers « indésirables » que l’on ne peut renvoyer dans leur pays (les républicains espagnols, puis les Allemands ou Autrichiens anti-nazis – souvent juifs –, sans oublier les « nomades »). La langue politico-administrative de l’heure stipule : « Le nombre sans cesse croissant d’étrangers résidant en France impose au gouvernement, investi du pouvoir législatif dans un domaine nettement défini, d’édicter certaines mesures que commande impérieusement le souci de la #sécurité nationale, de l’#économie générale du pays et de la protection de l’ordre public. »

    La guerre va durcir le trait. Le 1er septembre 1939, un décret-loi prévoit « le rassemblement dans des centres spéciaux de tous les étrangers de sexe masculin ressortissant de territoires appartenant à l’ennemi » âgés de 17 à 50 ans (étendu, dès le 5 septembre, de 50 à 65 ans). Le 18 novembre 1939, un décret-loi étend les mesures d’internement aux « individus dangereux pour la défense nationale et pour la sécurité publique » sur décision du préfet. Les communistes en font principalement les frais.

    Édouard Daladier laisse sa place de président du conseil à son ministre des finances Paul Reynaud le 20 mars 1940, qui passe le relais à son vice-président du conseil, le maréchal Pétain, le 16 juin 1940.

    Et le directeur du cabinet civil d’un Pétain devenu chef de l’État, Henry du Moulin de Labarthète, affirme benoîtement dans ses mémoires publiés à Genève en 1946, que le régime de Vichy s’est d’abord contenté de reconduire la législation française et son arsenal de camps, non sans se féliciter de son existence : « C’était ce que l’on appelait, au ministère de l’intérieur, l’héritage du “daladiérisme”. »

    Le ministre de l’intérieur du gouvernement de Vichy était en 1940 Marcel Peyrouton (1887-1983), brillant esprit de gauche avant-guerre, ayant épousé une demoiselle Malvy (issue d’une dynastie radicale exemplaire). Collaborateur indéniable parvenu à se faire acquitter par la Haute-Cour en 1948, il écrivait deux ans plus tard, avec une dose de mauvaise foi impudente qui vaut néanmoins le détour : « On a beaucoup parlé des camps administratifs ou de concentration, dont le gouvernement de Vichy, à l’imitation des nazis, aurait assuré l’ouverture et le peuplement. C’est inexact. C’est M. Daladier qui, en 1939, en fut le père. Il les réservait aux communistes. Le Maréchal en hérita. Mais en exigea l’aménagement. Des médecins les visitèrent, en proposèrent l’assainissement. Leurs plans furent retenus. De très nombreuses améliorations naturelles et morales y transformèrent les conditions de vie. Elles devinrent plus supportables, sans pour autant être agréables. »

    Il n’existe sans doute pas meilleur témoignage de la Schadenfreude (joie malsaine) qui saisit l’ultra droite française face à un héritage politique, délicieusement empoisonné, reçu de la gauche. Qu’est-ce qui peut bien pousser nos socialistes de gouvernement à persévérer dans cette vacillation diabolique ?

    Leçon d’Histoire pour une gauche au pouvoir. C’est ainsi que l’historien Jean-Noël Jeanneney titrait, en 1977, un livre consacré à la faillite du Cartel (1924-1926) : quand le radical-socialiste Édouard Herriot se heurtait au “mur d’argent”. On a beau lui faire la leçon, la gauche française continue de recevoir de bonnes leçons, mais n’en tire aucune leçon. N’est-ce pas ce dont attestent, sous nos yeux, le hollando-molletisme et le vallso-daladiérisme ?

  • Hollande a conduit une politique aventureuse au Proche-Orient

    Le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle et son groupe aéronaval quitteront leur base de Toulon mercredi 18 novembre pour la Méditerranée orientale où ils arriveront à la mi-décembre pour participer aux opérations contre Daech (acronyme de l’État islamique en Irak et au Levant, autoproclamé) et ses groupes affiliés. Annoncé il y a une quinzaine de jours par un communiqué de l’Élysée, cet appareillage est sans rapport avec les attentats de vendredi dernier à Paris. Il répond en revanche à la volonté de renforcer à la fois le potentiel de frappe français dans la région et la visibilité de l’implication militaire de Paris, au moment où l’engagement russe sur le terrain bouleverse les rapports de force et les données diplomatiques.

    Les 12 Rafale, les 9 Super-Étendard et l’avion de surveillance Hawkeye, embarqués à bord du Charles-de-Gaulle, s’ajouteront aux 6 Rafale basés aux Émirats arabes unis et aux 6 Mirage 2000 déployés en Jordanie, pour porter à 33 le nombre d’appareils de combat à la disposition de l’Élysée aux frontières de l’Irak et de la Syrie. C’est modeste, comparé à l’énorme armada (près de 500 appareils) déployée par les États-Unis dans la région. Suffisant, pour donner à Paris une voix dans le débat diplomatique et stratégique. Insuffisant pour disposer de l’autorité que revendiquent les dirigeants français.

    Engagée depuis septembre 2014 au sein de la coalition d’une soixantaine de pays réunie par les États-Unis, la France participe – modestement – aux opérations destinées à endiguer l’expansion de l’État islamique. Selon les statistiques de la coalition, la part de l’aviation française dans les frappes lancées depuis un an est d’environ 5 % ; l’armée de l’air américaine, forte de ses bases dans la région et de ses porte-avions, assumant la majorité (67 %) des bombardements contre les installations et les troupes de l’État islamique.

    Dans un premier temps, ainsi que l’avait précisé François Hollande en annonçant qu’il avait décidé de répondre à la demande d’appui aérien du gouvernement de Bagdad, les frappes françaises ont été concentrées sur des cibles irakiennes. « Nous ne pouvons pas intervenir [en Syrie], affirmait le chef de l’État en février 2015, car nous ne voulons pas courir le risque que notre intervention puisse aider Assad ou Daech. » Les Rafale et les Mirage limitent alors leur horizon au ciel irakien. Selon l’état-major français, plus de 450 objectifs de l’EI en Irak auraient été atteints et détruits en un an.

    Mais le 8 septembre dernier, changement de stratégie. Deux Rafale, basés aux Émirats arabes unis, entreprennent un premier « vol de reconnaissance » au-dessus de la Syrie pour identifier des cibles éventuelles. « L’Élysée et la Défense, expliquait alors à Mediapart une source informée, ont décidé de constituer et de tenir à jour une liste d’objectifs qui pourraient être frappés en représailles après un attentat de Daech contre la France, ou qui peuvent être frappés préventivement, pour empêcher des attentats en préparation ou pour désorganiser l’infrastructure politico-militaire de Daech, conformément au principe de légitime défense mentionné dans la charte des Nations unies.

    « L’une des difficultés majeures est que les installations de Daech sont dispersées sur un vaste territoire et souvent au sein de la population civile, ce qui implique une préparation et une exécution minutieuse des frappes. En plus d’être moralement difficiles à défendre, des dégâts collatéraux seraient exploités par l’appareil de propagande de l’État islamique et seraient totalement contre-productifs. »

    Moins de trois semaines plus tard, 6 appareils français dont 5 Rafale frappent un camp d’entraînement de Daech près de Deir Ez-Zor, à l’est de la Syrie. Avant les frappes de représailles déclenchées dans la nuit du 15 au 16 novembre sur Raqqa, moins d’une demi-douzaine d’autres raids avaient été lancés, notamment contre des installations pétrolières exploitées par Daech. Comment s’explique cette volte-face de François Hollande ? Officiellement, pour Paris, les enjeux ont changé sur le terrain : Daech est devenu l’ennemi principal, devant Assad. « C’est Daech qui fait fuir, par les massacres qu’il commet, des milliers de familles », avance François Hollande lors de sa conférence de presse du 7 septembre. « Notre ennemi, c’est Daech, Bachar al-Assad, c’est l’ennemi de son peuple », précise même le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian lors d’une interview à France Inter, le 16 septembre.

    Il est clair que l’État islamique, par sa pratique quotidienne de la terreur dans les zones qu’il contrôle, et par la mise en scène constante, sur les réseaux sociaux, de sa propre violence, incite à la fois les Syriens à fuir en masse et propage, à l’extérieur, l’image d’une barbarie de nature à nourrir un exode. De là à négliger la sauvagerie du régime d’Assad, le largage de barils d’explosifs sur les zones civiles, le recours permanent à la terreur et à la torture, il y a un pas. Que François Hollande et Laurent Fabius, pourtant ardents partisans du « dégagement » de Bachar, ont franchi.

    La pression du ministère de la défense

    Pourquoi, avant même le carnage organisé par Daech à Paris, François Hollande et son ministre des affaires étrangères ont-ils tout à coup changé d’avis ? Parce que depuis un an au moins, l’état-major et le ministère de la défense, qui disposaient de renseignements précis, demandaient, parfois contre l’avis du Quai d’Orsay, l’autorisation de mener des frappes sur la Syrie. Là se trouvent, expliquaient-ils, la tête, le gros de l’infrastructure et les camps d’entraînement de l’EI qui nous menace. Mais aussi parce que trois événements, de nature différente, mais tous liés à la perception que le public, en France, peut avoir de la crise du Proche-Orient, se sont succédé en moins de deux semaines. Et ont convaincu le président français – et ses conseillers en communication – de changer de ligne sur la Syrie.

    Le premier a été l’attentat avorté, grâce à l’intervention de passagers courageux, à bord du train Thalys, le 21 août 2015, dans le nord de la France. Le terroriste, Ayoub el-Khazzani, un citoyen marocain, qui était armé d’une kalachnikov, d’un pistolet automatique et de neuf chargeurs, n’était à première vue pas lié au conflit syrien mais membre de la mouvance islamiste radicale et incarnait la menace du djihadisme international sur la vie quotidienne, la liberté de mouvement, la sécurité des Européens et en particulier des Français. Il a ravivé, dans le public, la conviction que le terrorisme était, aussi, à nos portes.

    Le deuxième événement a été la découverte, le 2 septembre, sur une plage de Bodrum en Turquie, du cadavre du petit Aylan, mort noyé, comme son frère et sa mère, après le naufrage de l’embarcation qui devait leur permettre de rejoindre l’île grecque de Kos. Alors que l’Europe entière était confrontée à l’exode des Syriens fuyant la terreur et à un constat cruel sur les limites de sa compassion et de son hospitalité, la photo du petit cadavre, diffusée en quelques heures dans le monde entier par les réseaux sociaux, est aussi apparue comme une interrogation sur la responsabilité et l’indifférence des Européens face à la tragédie qui broie leurs voisins du Sud.

    Le troisième événement a été la destruction, le 31 août 2015, du temple de Bêl à Palmyre, rasé au bulldozer par les combattants de l’État islamique, suivi quelques jours plus tard par le dynamitage des tours funéraires sur le même site. Revendiqué avec une jubilation tapageuse par les djihadistes, ce crime contre l’héritage culturel mondial inestimable que représentait Palmyre illustrait jusqu’à la caricature l’intolérance fanatique des dirigeants de Daech et leur volonté aveugle de détruire tout ce qui a précédé l’islam tel qu’ils le conçoivent et d’interdire toute autre célébration que celle de leur Dieu.

    Aux yeux des communicants de l’Élysée et du Quai d’Orsay, il y avait là une convergence de facteurs qui ne pouvait être négligée et qui incitait à décider un changement d’attitude face à la Syrie. L’émotion, l’inquiétude et l’indignation permettaient de le « vendre » à l’opinion publique française, faute de le rendre lisible à nos alliés et cohérent aux yeux des observateurs avertis. Est-ce ainsi, en faisant converger l’actualité et la communication, qu’on définit et met en œuvre une politique étrangère ? Beaucoup en doutent parmi les diplomates, en fonction ou mués en experts et consultants par la retraite.

    Invité début octobre à tirer les conclusions d’un colloque intitulé « La France a-t-elle encore une politique au Moyen-Orient ? », l’ancien ministre des affaires étrangères Hubert Védrine a pris la parole en prévenant : « J’espère ne désespérer personne », avant d’admettre qu’il « y a bien une politique étrangère française de facto », mais qu’elle se résume au Proche-Orient à des « morceaux de politique française juxtaposés ». « La France n’a pas de véritable vision », déplorent des personnalités aussi différentes que Bertrand Badie, professeur de relations internationales à Sciences Po, Yves Aubin de La Messuzière, ancien diplomate, excellent connaisseur du monde arabe, ou Marc Trévidic, ancien juge d’instruction au pôle antiterroriste de Paris.

    Pourquoi ? D’abord, peut-être parce que la définition de la politique française, en particulier dans cette partie du monde est partagée, voire parfois disputée, entre l’Élysée et le Quai d’Orsay, avec dans le dossier syro-irakien, une forte présence de la Défense. Ensuite parce que les équations personnelles des principaux responsables, l’influence de leurs principaux conseillers, le poids et l’héritage des différentes administrations n’aident pas à construire une cohérence. Ensuite parce que, comme le relève un diplomate « notre politique actuelle au Proche-Orient est plutôt de réaction que d’action. Elle manque cruellement de réflexion sur la longue durée ».

    Si au Maghreb, la politique de la France, selon Hubert Védrine, consiste à « s’entendre le moins mal possible simultanément avec l’Algérie et le Maroc », au Machrek, elle est peu cohérente, déséquilibrée, au point de faire redouter à certains diplomates de ne plus correspondre aux intérêts fondamentaux, à long terme, de notre pays.

    L’exemple des relations entre la France et l’Arabie saoudite illustre parfaitement ce travers. Sur quoi sont-elles fondées ? Sur l’examen pragmatique des forces et faiblesses de ce pays ? Sur son respect des valeurs auxquelles la France est, en principe, attachée ? Sur son influence positive et stabilisatrice dans la région ? Sur l’évaluation à long terme de nos intérêts respectifs ? On peut en douter.

    En choisissant de faire de cette monarchie absolue wahhabite, qui a déjà exécuté 146 condamnés depuis le début de l’année, notre partenaire privilégié au Moyen-Orient, François Hollande et Laurent Fabius, efficacement aidés par le précieux Jean-Yves Le Drian, ont donné la priorité à leur chère « diplomatie économique », sacrifié quelques principes et dilapidé quelques cartes diplomatiques de valeur.

    L’alliance privilégiée avec le camp sunnite

    Le régime saoudien nous a acheté des hélicoptères de combat, des navires de patrouille, des systèmes de surveillance. Des centrales nucléaires EPR et une vingtaine d’autres projets sont en discussion. L’Arabie saoudite nous a aussi commandé 3 milliards de dollars d’armement destinés à l’armée libanaise et a réglé la facture des deux navires Mistral, vendus à l’Égypte. Les princes saoudiens ont-ils été guidés dans ces choix par leur seule confiance dans la technologie française ? Non.

    Les faveurs faites depuis quelques années à Paris sont surtout pour Riyad une manière de manifester sa mauvaise humeur à Washington et de rétribuer la France pour son zèle. Les princes reprochent à Obama d’avoir renié son engagement en refusant de frapper Damas à l’automne 2013, lorsque le régime syrien a utilisé des gaz chimiques contre son propre peuple, alors que les avions français étaient prêts à décoller pour participer à des représailles internationales. Ils lui reprochent aussi le rôle majeur joué par Washington dans la négociation de l’accord sur le nucléaire iranien, qui a rouvert à Téhéran les portes du concert des nations. Là encore, ils opposent l’attitude de Washington, jugée exagérément complaisante à l’égard des mollahs, à celle de Paris, longtemps réticent à la normalisation des relations avec l’Iran.

    En demeurant silencieux sur le caractère médiéval du régime saoudien, sur le statut quasi esclavagiste de la femme, sur les violations innombrables des droits de l’homme, en oubliant que la doctrine religieuse du royaume, le wahhabisme, a servi de terreau à tous les djihadistes ou que de nombreux princes ou personnalités ont été – ou demeurent ? – de généreux mécènes pour les mouvements islamistes radicaux, à commencer par celui d’Oussama Ben Laden, Paris ne manque pas seulement à ses devoirs moraux – la diplomatie a pris l’habitude de s’en affranchir – mais apparaît, aux yeux de toute la région, comme l’allié privilégié des régimes sunnites. D’autant que ces bonnes dispositions à l’égard du royaume saoudien s’étendent aussi aux monarchies du Golfe, wahhabites également, à commencer par le richissime Qatar, qui a commandé 24 Rafale.

    Témoignage suprême des bonnes dispositions des émirs à son égard, François Hollande a été invité en mai dernier, hommage exceptionnel, à participer à une réunion du Conseil de coopération du Golfe, qui réunit autour de l’Arabie saoudite, le Qatar, le Koweït, Bahreïn, les Émirats arabes unis et Oman. Difficile après cela, pour les diplomates français, de critiquer l’écrasement des revendications démocratiques à Bahreïn ou de reprocher à l’aviation saoudienne, engagée aux côtés du régime dans la guerre civile du Yémen, de bombarder sans scrupule, en plus des populations civiles, les trésors du patrimoine architectural. Difficile aussi de dénoncer le rôle de certaines familles ou institutions wahhabites du Golfe dans le financement des groupes djihadistes…

    Discutable sur le plan diplomatique, ce choix de l’alliance privilégiée avec le camp sunnite est aussi contestable sur le plan stratégique, notamment au regard du rôle que Paris entend jouer dans la lutte contre Daech et la résolution de la crise syrienne. Surtout au moment où l’Iran, de retour sur la scène diplomatique internationale après la conclusion de l’accord sur le nucléaire et sur le point de disposer de nouveau des revenus de ses hydrocarbures, entend retrouver son rang et disputer à Riyad le rôle de première puissance de la région.

    « En s’enfermant dans le rôle de “bad cop”, pendant les négociations sur le nucléaire iranien, la France s’est trompée, estime François Nicoulaud, ancien ambassadeur en Iran. Son choix était d’autant moins judicieux qu’elle a assez peu pesé dans la négociation, écrasée par le rouleau compresseur américain. »

    En Irak, il est clair aujourd’hui qu’aucune solution ne peut être trouvée, pour la stabilisation du régime comme pour la lutte contre Daech, sans la contribution de l’Iran, majeure à ce jour, et de la Russie. Paris semble en avoir pris son parti en poursuivant sa modeste contribution à la coalition militaire internationale. En Syrie, où Moscou et Téhéran participent à la défense du régime de Bachar al-Assad contre son opposition et dans une moindre mesure contre l’État islamique, Paris, après avoir cru à la chute de Bachar puis soutenu, sans grand succès, les composantes non djihadistes de l’opposition qui combattaient le régime, est en train d’évoluer, sous la pression des faits, c’est-à-dire du rapport de force sur le terrain.

    Alors qu’il proclamait, depuis le début de la crise, comme son ministre des affaires étrangères, que « Bachar ne fait pas partie de la solution » à la crise syrienne, François Hollande admettait, début septembre, que le départ du dictateur syrien sera « à un moment ou à un autre posé dans la transition ». L’entrée en scène, sur le plan militaire, de la Russie aux côtés du régime syrien, l’admission à la mi-septembre par le secrétaire d’État américain John Kerry que « le départ [d’Assad] ne doit pas forcément avoir lieu le premier jour du premier mois de la transition », ont dilué, de fait, le poids de la position française dans les discussions sur la recherche d’une sortie de crise. Au point qu’à l’assemblée générale de l’ONU, fin septembre, Ban Ki-moon n’a même pas mentionné la France parmi les pays (États-Unis, Russie, Arabie saoudite, Iran, Turquie) qui pouvaient jouer un rôle dans la résolution du conflit syrien.

    L’offensive terroriste internationale de Daech – attentats meurtriers en Turquie, explosion en vol revendiquée de l’avion russe qui survolait le Sinaï, carnage de la semaine dernière à Paris – semble avoir provoqué un consensus au moins provisoire contre l’EI. Au cours de la conférence internationale qui réunissait samedi dernier à Vienne les représentants de 17 pays – dont la Russie, les États-Unis, la France, l’Iran, la Turquie, les pays arabes –, des divergences persistaient sur le destin de Bachar al-Assad et sur la liste des groupes syriens qui doivent être acceptés comme mouvements d’opposition ou sont rejetés comme terroristes.

    Mais selon Laurent Fabius, l’accord était presque total sur la nécessité de « coordonner la lutte internationale contre le terrorisme » et une feuille de route définissant un calendrier de transition politique en Syrie a été adoptée. « Au cours des discussions, a constaté un diplomate étranger, il était clair que la France, l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie partageaient des positions communes, ou très voisines, sur les groupes rebelles syriens qui doivent participer à la transition. »

    Le tropisme pro-israélien mal maîtrisé de Hollande

    La priorité donnée à la « diplomatie économique », c’est-à-dire aux contrats spectaculaires, est si décisive qu’elle assourdit les jugements, voire les mises en garde des diplomates sur le terrain. La vente des navires Mistral à l’Égypte, payée par l’Arabie saoudite, a ainsi été décidée en tenant compte du poids majeur de Riyad dans l’économie égyptienne – qui permet au Caire d’affirmer à l’étranger sa légitimité – mais en négligeant les faiblesses de l’alliance égypto-saoudienne, pourtant relevées dans une note à diffusion restreinte de l’ambassadeur de France, André Parant, du 9 juillet dernier.

    « Il est […] clair, notait le diplomate, que la volonté affichée des nouvelles autorités saoudiennes de donner en politique étrangère la priorité au rassemblement du camp sunnite pour faire face à l’Iran nourrit certaines inquiétudes au Caire. […] La solidité de cette alliance […] n’exclut pas une forme de rivalité traditionnelle entre ces deux poids lourds du monde arabe ni des divergences parfois significatives sur le fond. »

    Cette politique aventureuse, dictée par les gros contrats, les coups de cœur et les coups de sang plutôt que par les visions stratégiques à long terme, caractérise de larges pans de l’action diplomatique française au Proche-Orient. Ils ne suffisent pas à expliquer les choix de l’Élysée et du Quai d’Orsay dans un autre dossier régional majeur, celui du conflit israélo-palestinien.

    Sans doute la France reste-t-elle fidèle à sa position traditionnelle en faveur de la création d’un État palestinien viable et indépendant, aux côtés de l’État d’Israël. Sans doute, Laurent Fabius a-t-il multiplié récemment, sans grand succès il est vrai, les initiatives, notamment au sein du Conseil de sécurité, pour faire adopter des résolutions condamnant l’occupation et la colonisation israéliennes. Mais l’Élysée, depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande, n’a cessé d’être en retrait sur ce dossier, voire d’adopter des positions pro-israéliennes qui constituent un véritable virage par rapport à la politique française traditionnelle.

    « J’ai découvert ce penchant de Hollande, confie un diplomate, pendant son premier voyage officiel en Israël, en novembre 2013, lorsqu’il est apparu que dans la version originelle de son discours devant la Knesset, il avait oublié de mentionner l’attachement de la France à la création d’un État palestinien. L’oubli a été réparé, mais c’était un signe. »

    Signe confirmé par les témoignages d’amitié prodigués, au-delà du protocole, par le président de la République à son hôte, lors du dîner officiel offert par Benjamin Netanyahou. Après avoir entendu le récital d’une chanteuse israélienne, François Hollande, se tournant, visiblement ému, vers le premier ministre israélien, a déclaré : « Je voudrais avoir la voix de cette chanteuse pour dire tout l’amour que je porte à Israël et à ses dirigeants. »

    Cet amour va parfois jusqu’à rendre le président de la République amnésique. Répondant, le 14 juillet dernier, aux questions des journalistes sur l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien, François Hollande a avancé cette explication – selon le texte disponible sur le site de l’Élysée : « Qu’est-ce qu’était ma préoccupation ? Éviter la prolifération nucléaire. Cela veut dire quoi, la prolifération nucléaire ? Cela voulait dire que l’Iran puisse accéder à l’arme nucléaire. Si l’Iran accédait à l’arme nucléaire, l’Arabie saoudite, Israël, d’autres pays voudraient également accéder à l’arme nucléaire. Ce serait un risque pour la planète tout entière. » Comment pouvait-il avoir oublié qu’Israël dispose depuis près de 50 ans – en partie grâce à la France – de l’arme nucléaire, au point de détenir aujourd’hui au moins 80 ogives, qui peuvent équiper des bombes, des missiles air-sol, des missiles balistiques sol-sol ou des missiles mer-sol, embarqués à bord de ses sous-marins ?

    Le tropisme pro-israélien si mal maîtrisé de François Hollande va parfois jusqu’à provoquer des accrochages avec le Quai d’Orsay. Ce fut le cas en juillet 2014, lors du déclenchement de l’opération militaire israélienne contre la bande de Gaza, lorsque le président de la République a affirmé qu’il appartenait à Israël de « prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces », et que « la France était solidaire [d’Israël] face aux tirs de roquettes ». Il fallut 48 heures de bombardements israéliens et de nombreuses victimes palestiniennes pour que François Hollande accepte, sous la pression de Laurent Fabius et de plusieurs dirigeants du PS, d’appeler le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pour lui dire « son inquiétude sur la situation à Gaza » et déplorer que « les opérations militaires en cours aient déjà fait de nombreuses victimes palestiniennes ».

    Israël-Palestine : « La France pourrait faire beaucoup, elle ne fait pas

    Comment s’explique cette attitude constante de François Hollande ? Le poids, dans son entourage, des admirateurs des « néo-conservateurs » américains, comme son conseiller diplomatique Jacques Audibert, très écouté dans la gestion des négociations sur le nucléaire iranien où il avait dirigé la délégation française pendant 5 ans, n’est pas décisif sur ce point.

    « Pour moi, estime un ancien diplomate, François Hollande est dans une posture de néo-molletisme. Il tient Israël pour un allié naturel et inconditionnel de la France. C’est une des sources de ses conflits avec Fabius, qui relève d’un autre héritage parmi les socialistes. Le résultat, hélas, c’est que la France est très loin de jouer le rôle qui pourrait être le sien dans ce dossier. Lorsque Fabius, manquant de soutien à Paris et d’appuis diplomatiques chez nos partenaires, renonce à présenter à l’ONU sa résolution condamnant la colonisation de la Cisjordanie, parce qu’elle serait confrontée à un veto américain, il manque l’occasion de faire un éclat qui n’aurait pas nui à l’image internationale de la France. »

    Le fantôme de Guy Mollet rôdant au-dessus des contrats de vente d’armes conclus avec des despotes, tandis que le président de la République bombe le torse en jouant au chef de guerre : on pourrait rêver d’une allégorie plus exaltante de la politique extérieure de la France au Moyen-Orient. Il faudra s’en contenter. C’est un ancien collaborateur de François Mitterrand et ministre des affaires étrangères de Lionel Jospin, Hubert Védrine, qui le constate : « L’écart entre l’idée que la France se fait de son rôle, de ses responsabilités et sa capacité d’action réelle est à la fois ridicule et attristant. »

    René Backmann

    http://www.mediapart.fr/journal/international/171115/pourquoi-hollande-conduit-une-politique-aventureuse-au-proche-orient?page_

  • Hollande a conduit une politique aventureuse au Proche-Orient | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/international/171115/hollande-conduit-une-politique-aventureuse-au-proche-orient?onglet=full
    article de René Backmann
    « L’écart entre l’idée que la France se fait de son rôle, de ses responsabilités et sa capacité d’action réelle est à la fois ridicule et attristant. »

    Le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle et son groupe aéronaval quitteront leur base de Toulon mercredi 18 novembre pour la Méditerranée orientale où ils arriveront à la mi-décembre pour participer aux opérations contre #Daech (acronyme de l’État islamique en Irak et au Levant, autoproclamé) et ses groupes affiliés. Annoncé il y a une quinzaine de jours par un communiqué de l’Élysée, cet appareillage est sans rapport avec les #attentats de vendredi dernier à Paris. Il répond en revanche à la volonté de renforcer à la fois le potentiel de frappe français dans la région et la visibilité de l’implication militaire de Paris, au moment où l’engagement russe sur le terrain bouleverse les rapports de force et les données diplomatiques.
    Les 12 Rafale, les 9 Super-Étendard et l’avion de surveillance Hawkeye, embarqués à bord du Charles-de-Gaulle, s’ajouteront aux 6 Rafale basés aux Émirats arabes unis et aux 6 Mirage 2000 déployés en Jordanie, pour porter à 33 le nombre d’appareils de combat à la disposition de l’Élysée aux frontières de l’Irak et de la Syrie. C’est modeste, comparé à l’énorme armada (près de 500 appareils) déployée par les États-Unis dans la région. Suffisant, pour donner à Paris une voix dans le débat diplomatique et stratégique. Insuffisant pour disposer de l’autorité que revendiquent les dirigeants français.

    Engagée depuis septembre 2014 au sein de la coalition d’une soixantaine de pays réunie par les États-Unis, la France participe – modestement – aux opérations destinées à endiguer l’expansion de l’#État_islamique. Selon les statistiques de la coalition, la part de l’aviation française dans les frappes lancées depuis un an est d’environ 5 % ; l’armée de l’air américaine, forte de ses bases dans la région et de ses porte-avions, assumant la majorité (67 %) des bombardements contre les installations et les troupes de l’État islamique.

    Dans un premier temps, ainsi que l’avait précisé François Hollande en annonçant qu’il avait décidé de répondre à la demande d’appui aérien du gouvernement de Bagdad, les frappes françaises ont été concentrées sur des cibles irakiennes. « Nous ne pouvons pas intervenir [en Syrie], affirmait le chef de l’État en février 2015, car nous ne voulons pas courir le risque que notre intervention puisse aider Assad ou Daech. » Les Rafale et les Mirage limitent alors leur horizon au ciel irakien. Selon l’état-major français, plus de 450 objectifs de l’EI en Irak auraient été atteints et détruits en un an.

    Mais le 8 septembre dernier, changement de stratégie. Deux Rafale, basés aux Émirats arabes unis, entreprennent un premier « vol de reconnaissance » au-dessus de la Syrie pour identifier des cibles éventuelles. « L’Élysée et la Défense, expliquait alors à Mediapart une source informée, ont décidé de constituer et de tenir à jour une liste d’objectifs qui pourraient être frappés en représailles après un attentat de Daech contre la France, ou qui peuvent être frappés préventivement, pour empêcher des attentats en préparation ou pour désorganiser l’infrastructure politico-militaire de Daech, conformément au principe de légitime défense mentionné dans la charte des Nations unies.

    « L’une des difficultés majeures est que les installations de Daech sont dispersées sur un vaste territoire et souvent au sein de la population civile, ce qui implique une préparation et une exécution minutieuse des frappes. En plus d’être moralement difficiles à défendre, des dégâts collatéraux seraient exploités par l’appareil de propagande de l’État islamique et seraient totalement contre-productifs. »

    Moins de trois semaines plus tard, 6 appareils français dont 5 Rafale frappent un camp d’entraînement de Daech près de Deir Ez-Zor, à l’est de la Syrie. Avant les frappes de représailles déclenchées dans la nuit du 15 au 16 novembre sur Raqqa, moins d’une demi-douzaine d’autres raids avaient été lancés, notamment contre des installations pétrolières exploitées par Daech. Comment s’explique cette volte-face de François Hollande ? Officiellement, pour Paris, les enjeux ont changé sur le terrain : Daech est devenu l’ennemi principal, devant Assad. « C’est Daech qui fait fuir, par les massacres qu’il commet, des milliers de familles », avance François Hollande lors de sa conférence de presse du 7 septembre. « Notre ennemi, c’est Daech, Bachar al-Assad, c’est l’ennemi de son peuple », précise même le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian lors d’une interview à France Inter, le 16 septembre.

    Il est clair que l’État islamique, par sa pratique quotidienne de la terreur dans les zones qu’il contrôle, et par la mise en scène constante, sur les réseaux sociaux, de sa propre violence, incite à la fois les Syriens à fuir en masse et propage, à l’extérieur, l’image d’une barbarie de nature à nourrir un exode. De là à négliger la sauvagerie du régime d’Assad, le largage de barils d’explosifs sur les zones civiles, le recours permanent à la terreur et à la torture, il y a un pas. Que François Hollande et Laurent Fabius, pourtant ardents partisans du « dégagement » de Bachar, ont franchi.

    La pression du ministère de la défense

    Pourquoi, avant même le carnage organisé par Daech à Paris, François Hollande et son ministre des affaires étrangères ont-ils tout à coup changé d’avis ? Parce que depuis un an au moins, l’état-major et le ministère de la défense, qui disposaient de renseignements précis, demandaient, parfois contre l’avis du Quai d’Orsay, l’autorisation de mener des frappes sur la Syrie. Là se trouvent, expliquaient-ils, la tête, le gros de l’infrastructure et les camps d’entraînement de l’EI qui nous menace. Mais aussi parce que trois événements, de nature différente, mais tous liés à la perception que le public, en France, peut avoir de la crise du Proche-Orient, se sont succédé en moins de deux semaines. Et ont convaincu le président français – et ses conseillers en communication – de changer de ligne sur la Syrie.

    Le premier a été l’attentat avorté, grâce à l’intervention de passagers courageux, à bord du train Thalys, le 21 août 2015, dans le nord de la France. Le terroriste, Ayoub el-Khazzani, un citoyen marocain, qui était armé d’une kalachnikov, d’un pistolet automatique et de neuf chargeurs, n’était à première vue pas lié au conflit syrien mais membre de la mouvance islamiste radicale et incarnait la menace du #djihadisme international sur la vie quotidienne, la liberté de mouvement, la sécurité des Européens et en particulier des Français. Il a ravivé, dans le public, la conviction que le terrorisme était, aussi, à nos portes.

    Le deuxième événement a été la découverte, le 2 septembre, sur une plage de Bodrum en Turquie, du cadavre du petit Aylan, mort noyé, comme son frère et sa mère, après le naufrage de l’embarcation qui devait leur permettre de rejoindre l’île grecque de Kos. Alors que l’Europe entière était confrontée à l’exode des Syriens fuyant la terreur et à un constat cruel sur les limites de sa compassion et de son hospitalité, la photo du petit cadavre, diffusée en quelques heures dans le monde entier par les #réseaux_sociaux, est aussi apparue comme une interrogation sur la responsabilité et l’indifférence des Européens face à la tragédie qui broie leurs voisins du Sud.

    Le troisième événement a été la destruction, le 31 août 2015, du temple de Bêl à Palmyre, rasé au bulldozer par les combattants de l’État islamique, suivi quelques jours plus tard par le dynamitage des tours funéraires sur le même site. Revendiqué avec une jubilation tapageuse par les djihadistes, ce crime contre l’héritage culturel mondial inestimable que représentait Palmyre illustrait jusqu’à la caricature l’intolérance fanatique des dirigeants de Daech et leur volonté aveugle de détruire tout ce qui a précédé l’islam tel qu’ils le conçoivent et d’interdire toute autre célébration que celle de leur Dieu.

    Aux yeux des communicants de l’Élysée et du Quai d’Orsay, il y avait là une convergence de facteurs qui ne pouvait être négligée et qui incitait à décider un changement d’attitude face à la Syrie. L’émotion, l’inquiétude et l’indignation permettaient de le « vendre » à l’opinion publique française, faute de le rendre lisible à nos alliés et cohérent aux yeux des observateurs avertis. Est-ce ainsi, en faisant converger l’actualité et la communication, qu’on définit et met en œuvre une politique étrangère ? Beaucoup en doutent parmi les diplomates, en fonction ou mués en experts et consultants par la retraite.

    Invité début octobre à tirer les conclusions d’un colloque intitulé « La France a-t-elle encore une politique au Moyen-Orient ? », l’ancien ministre des affaires étrangères Hubert Védrine a pris la parole en prévenant : « J’espère ne désespérer personne », avant d’admettre qu’il « y a bien une politique étrangère française de facto », mais qu’elle se résume au Proche-Orient à des « morceaux de politique française juxtaposés ». « La France n’a pas de véritable vision », déplorent des personnalités aussi différentes que Bertrand Badie, professeur de relations internationales à Sciences Po, Yves Aubin de La Messuzière, ancien diplomate, excellent connaisseur du monde arabe, ou Marc Trévidic, ancien juge d’instruction au pôle antiterroriste de Paris.

    Pourquoi ? D’abord, peut-être parce que la définition de la politique française, en particulier dans cette partie du monde est partagée, voire parfois disputée, entre l’Élysée et le Quai d’Orsay, avec dans le dossier syro-irakien, une forte présence de la Défense. Ensuite parce que les équations personnelles des principaux responsables, l’influence de leurs principaux conseillers, le poids et l’héritage des différentes administrations n’aident pas à construire une cohérence. Ensuite parce que, comme le relève un diplomate « notre politique actuelle au Proche-Orient est plutôt de réaction que d’action. Elle manque cruellement de réflexion sur la longue durée ».

    Si au Maghreb, la politique de la France, selon Hubert Védrine, consiste à « s’entendre le moins mal possible simultanément avec l’Algérie et le Maroc », au Machrek, elle est peu cohérente, déséquilibrée, au point de faire redouter à certains diplomates de ne plus correspondre aux intérêts fondamentaux, à long terme, de notre pays.

    L’exemple des relations entre la France et l’Arabie saoudite illustre parfaitement ce travers. Sur quoi sont-elles fondées ? Sur l’examen pragmatique des forces et faiblesses de ce pays ? Sur son respect des valeurs auxquelles la France est, en principe, attachée ? Sur son influence positive et stabilisatrice dans la région ? Sur l’évaluation à long terme de nos intérêts respectifs ? On peut en douter.

    En choisissant de faire de cette monarchie absolue wahhabite, qui a déjà exécuté 146 condamnés depuis le début de l’année, notre partenaire privilégié au Moyen-Orient, François Hollande et Laurent Fabius, efficacement aidés par le précieux Jean-Yves Le Drian, ont donné la priorité à leur chère « diplomatie économique », sacrifié quelques principes et dilapidé quelques cartes diplomatiques de valeur.

    L’alliance privilégiée avec le camp sunnite

    Le régime saoudien nous a acheté des hélicoptères de combat, des navires de patrouille, des systèmes de surveillance. Des centrales nucléaires EPR et une vingtaine d’autres projets sont en discussion. L’Arabie saoudite nous a aussi commandé 3 milliards de dollars d’armement destinés à l’armée libanaise et a réglé la facture des deux navires Mistral, vendus à l’Égypte. Les princes saoudiens ont-ils été guidés dans ces choix par leur seule confiance dans la technologie française ? Non.

    Les faveurs faites depuis quelques années à Paris sont surtout pour Riyad une manière de manifester sa mauvaise humeur à Washington et de rétribuer la France pour son zèle. Les princes reprochent à Obama d’avoir renié son engagement en refusant de frapper Damas à l’automne 2013, lorsque le régime syrien a utilisé des gaz chimiques contre son propre peuple, alors que les avions français étaient prêts à décoller pour participer à des représailles internationales. Ils lui reprochent aussi le rôle majeur joué par Washington dans la négociation de l’accord sur le nucléaire iranien, qui a rouvert à Téhéran les portes du concert des nations. Là encore, ils opposent l’attitude de Washington, jugée exagérément complaisante à l’égard des mollahs, à celle de Paris, longtemps réticent à la normalisation des relations avec l’Iran.

    En demeurant silencieux sur le caractère médiéval du régime saoudien, sur le statut quasi esclavagiste de la femme, sur les violations innombrables des droits de l’homme, en oubliant que la doctrine religieuse du royaume, le wahhabisme, a servi de terreau à tous les djihadistes ou que de nombreux princes ou personnalités ont été – ou demeurent ? – de généreux mécènes pour les mouvements islamistes radicaux, à commencer par celui d’Oussama Ben Laden, Paris ne manque pas seulement à ses devoirs moraux – la diplomatie a pris l’habitude de s’en affranchir – mais apparaît, aux yeux de toute la région, comme l’allié privilégié des régimes sunnites. D’autant que ces bonnes dispositions à l’égard du royaume saoudien s’étendent aussi aux monarchies du Golfe, wahhabites également, à commencer par le richissime Qatar, qui a commandé 24 Rafale.

    Témoignage suprême des bonnes dispositions des émirs à son égard, François Hollande a été invité en mai dernier, hommage exceptionnel, à participer à une réunion du Conseil de coopération du Golfe, qui réunit autour de l’Arabie saoudite, le Qatar, le Koweït, Bahreïn, les Émirats arabes unis et Oman. Difficile après cela, pour les diplomates français, de critiquer l’écrasement des revendications démocratiques à Bahreïn ou de reprocher à l’aviation saoudienne, engagée aux côtés du régime dans la guerre civile du Yémen, de bombarder sans scrupule, en plus des populations civiles, les trésors du patrimoine architectural. Difficile aussi de dénoncer le rôle de certaines familles ou institutions wahhabites du Golfe dans le financement des groupes djihadistes…

    Discutable sur le plan diplomatique, ce choix de l’alliance privilégiée avec le camp sunnite est aussi contestable sur le plan stratégique, notamment au regard du rôle que Paris entend jouer dans la lutte contre Daech et la résolution de la crise syrienne. Surtout au moment où l’Iran, de retour sur la scène diplomatique internationale après la conclusion de l’accord sur le nucléaire et sur le point de disposer de nouveau des revenus de ses hydrocarbures, entend retrouver son rang et disputer à Riyad le rôle de première puissance de la région.

    « En s’enfermant dans le rôle de “bad cop”, pendant les négociations sur le nucléaire iranien, la France s’est trompée, estime François Nicoulaud, ancien ambassadeur en Iran. Son choix était d’autant moins judicieux qu’elle a assez peu pesé dans la négociation, écrasée par le rouleau compresseur américain. »

    En Irak, il est clair aujourd’hui qu’aucune solution ne peut être trouvée, pour la stabilisation du régime comme pour la lutte contre Daech, sans la contribution de l’Iran, majeure à ce jour, et de la Russie. Paris semble en avoir pris son parti en poursuivant sa modeste contribution à la coalition militaire internationale. En Syrie, où Moscou et Téhéran participent à la défense du régime de Bachar al-Assad contre son opposition et dans une moindre mesure contre l’État islamique, Paris, après avoir cru à la chute de Bachar puis soutenu, sans grand succès, les composantes non djihadistes de l’opposition qui combattaient le régime, est en train d’évoluer, sous la pression des faits, c’est-à-dire du rapport de force sur le terrain.

    Alors qu’il proclamait, depuis le début de la crise, comme son ministre des affaires étrangères, que « Bachar ne fait pas partie de la solution » à la crise syrienne, François Hollande admettait, début septembre, que le départ du dictateur syrien sera « à un moment ou à un autre posé dans la transition ». L’entrée en scène, sur le plan militaire, de la Russie aux côtés du régime syrien, l’admission à la mi-septembre par le secrétaire d’État américain John Kerry que « le départ [d’Assad] ne doit pas forcément avoir lieu le premier jour du premier mois de la transition », ont dilué, de fait, le poids de la position française dans les discussions sur la recherche d’une sortie de crise. Au point qu’à l’assemblée générale de l’ONU, fin septembre, Ban Ki-moon n’a même pas mentionné la France parmi les pays (États-Unis, Russie, Arabie saoudite, Iran, Turquie) qui pouvaient jouer un rôle dans la résolution du conflit syrien.

    L’offensive terroriste internationale de Daech – attentats meurtriers en Turquie, explosion en vol revendiquée de l’avion russe qui survolait le Sinaï, carnage de la semaine dernière à Paris – semble avoir provoqué un consensus au moins provisoire contre l’EI. Au cours de la conférence internationale qui réunissait samedi dernier à Vienne les représentants de 17 pays – dont la Russie, les États-Unis, la France, l’Iran, la Turquie, les pays arabes –, des divergences persistaient sur le destin de Bachar al-Assad et sur la liste des groupes syriens qui doivent être acceptés comme mouvements d’opposition ou sont rejetés comme terroristes.

    Mais selon Laurent Fabius, l’accord était presque total sur la nécessité de « coordonner la lutte internationale contre le terrorisme » et une feuille de route définissant un calendrier de transition politique en Syrie a été adoptée. « Au cours des discussions, a constaté un diplomate étranger, il était clair que la France, l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie partageaient des positions communes, ou très voisines, sur les groupes rebelles syriens qui doivent participer à la transition. »

    Le tropisme pro-israélien mal maîtrisé de Hollande

    La priorité donnée à la « diplomatie économique », c’est-à-dire aux contrats spectaculaires, est si décisive qu’elle assourdit les jugements, voire les mises en garde des diplomates sur le terrain. La vente des navires Mistral à l’Égypte, payée par l’Arabie saoudite, a ainsi été décidée en tenant compte du poids majeur de Riyad dans l’économie égyptienne – qui permet au Caire d’affirmer à l’étranger sa légitimité – mais en négligeant les faiblesses de l’alliance égypto-saoudienne, pourtant relevées dans une note à diffusion restreinte de l’ambassadeur de France, André Parant, du 9 juillet dernier.

    « Il est […] clair, notait le diplomate, que la volonté affichée des nouvelles autorités saoudiennes de donner en politique étrangère la priorité au rassemblement du camp sunnite pour faire face à l’Iran nourrit certaines inquiétudes au Caire. […] La solidité de cette alliance […] n’exclut pas une forme de rivalité traditionnelle entre ces deux poids lourds du monde arabe ni des divergences parfois significatives sur le fond. »

    Cette politique aventureuse, dictée par les gros contrats, les coups de cœur et les coups de sang plutôt que par les visions stratégiques à long terme, caractérise de larges pans de l’action diplomatique française au Proche-Orient. Ils ne suffisent pas à expliquer les choix de l’Élysée et du Quai d’Orsay dans un autre dossier régional majeur, celui du conflit israélo-palestinien.

    Sans doute la France reste-t-elle fidèle à sa position traditionnelle en faveur de la création d’un État palestinien viable et indépendant, aux côtés de l’État d’Israël. Sans doute, Laurent Fabius a-t-il multiplié récemment, sans grand succès il est vrai, les initiatives, notamment au sein du Conseil de sécurité, pour faire adopter des résolutions condamnant l’occupation et la colonisation israéliennes. Mais l’Élysée, depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande, n’a cessé d’être en retrait sur ce dossier, voire d’adopter des positions pro-israéliennes qui constituent un véritable virage par rapport à la politique française traditionnelle.

    « J’ai découvert ce penchant de Hollande, confie un diplomate, pendant son premier voyage officiel en Israël, en novembre 2013, lorsqu’il est apparu que dans la version originelle de son discours devant la Knesset, il avait oublié de mentionner l’attachement de la France à la création d’un État palestinien. L’oubli a été réparé, mais c’était un signe. »

    Signe confirmé par les témoignages d’amitié prodigués, au-delà du protocole, par le président de la République à son hôte, lors du dîner officiel offert par Benjamin Netanyahou. Après avoir entendu le récital d’une chanteuse israélienne, François Hollande, se tournant, visiblement ému, vers le premier ministre israélien, a déclaré : « Je voudrais avoir la voix de cette chanteuse pour dire tout l’amour que je porte à Israël et à ses dirigeants. »

    Cet amour va parfois jusqu’à rendre le président de la République amnésique. Répondant, le 14 juillet dernier, aux questions des journalistes sur l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien, François Hollande a avancé cette explication – selon le texte disponible sur le site de l’Élysée : « Qu’est-ce qu’était ma préoccupation ? Éviter la prolifération nucléaire. Cela veut dire quoi, la prolifération nucléaire ? Cela voulait dire que l’Iran puisse accéder à l’arme nucléaire. Si l’Iran accédait à l’arme nucléaire, l’Arabie saoudite, Israël, d’autres pays voudraient également accéder à l’arme nucléaire. Ce serait un risque pour la planète tout entière. » Comment pouvait-il avoir oublié qu’Israël dispose depuis près de 50 ans – en partie grâce à la France – de l’arme nucléaire, au point de détenir aujourd’hui au moins 80 ogives, qui peuvent équiper des bombes, des missiles air-sol, des missiles balistiques sol-sol ou des missiles mer-sol, embarqués à bord de ses sous-marins ?

    Le tropisme pro-israélien si mal maîtrisé de François Hollande va parfois jusqu’à provoquer des accrochages avec le Quai d’Orsay. Ce fut le cas en juillet 2014, lors du déclenchement de l’opération militaire israélienne contre la bande de Gaza, lorsque le président de la République a affirmé qu’il appartenait à Israël de « prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces », et que « la France était solidaire [d’Israël] face aux tirs de roquettes ». Il fallut 48 heures de bombardements israéliens et de nombreuses victimes palestiniennes pour que François Hollande accepte, sous la pression de Laurent Fabius et de plusieurs dirigeants du PS, d’appeler le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pour lui dire « son inquiétude sur la situation à Gaza » et déplorer que « les opérations militaires en cours aient déjà fait de nombreuses victimes palestiniennes ».
    Comment s’explique cette attitude constante de François Hollande ? Le poids, dans son entourage, des admirateurs des « néo-conservateurs » américains, comme son conseiller diplomatique Jacques Audibert, très écouté dans la gestion des négociations sur le nucléaire iranien où il avait dirigé la délégation française pendant 5 ans, n’est pas décisif sur ce point.

    « Pour moi, estime un ancien diplomate, François Hollande est dans une posture de néo-molletisme. Il tient Israël pour un allié naturel et inconditionnel de la France. C’est une des sources de ses conflits avec Fabius, qui relève d’un autre héritage parmi les socialistes. Le résultat, hélas, c’est que la France est très loin de jouer le rôle qui pourrait être le sien dans ce dossier. Lorsque Fabius, manquant de soutien à Paris et d’appuis diplomatiques chez nos partenaires, renonce à présenter à l’ONU sa résolution condamnant la colonisation de la Cisjordanie, parce qu’elle serait confrontée à un veto américain, il manque l’occasion de faire un éclat qui n’aurait pas nui à l’image internationale de la France. »

    Le fantôme de Guy Mollet rôdant au-dessus des contrats de vente d’armes conclus avec des despotes, tandis que le président de la République bombe le torse en jouant au chef de #guerre : on pourrait rêver d’une allégorie plus exaltante de la politique extérieure de la France au Moyen-Orient. Il faudra s’en contenter. C’est un ancien collaborateur de François Mitterrand et ministre des affaires étrangères de Lionel Jospin, Hubert Védrine, qui le constate : « L’écart entre l’idée que la France se fait de son rôle, de ses responsabilités et sa capacité d’action réelle est à la fois ridicule et attristant. »

  • L’#Italie autrement...

    Entre délabrement et mouvement : Il faudrait que tout change…

    Cette semaine, « Histoire Vivante » apporte un éclairage à la situation politique de l’Italie d’aujourd’hui, une situation décryptée et expliquée par de jeunes acteurs de ce pays. Madeleine Rossi journaliste suisse free-lance en Italie nous emmène à la rencontre de quatre personnalités engagées qui se battent au quotidien pour que les choses changement dans leur pays.

    Dimanche 4 septembre 2015, vous pouvez découvrir sur RTS Deux : « Berlusconi et la mafia », un documentaire d’Olivier Toscer (France/2015) :

    « La brillante carrière politique, économique et médiatique de Silvio Berlusconi a toujours comporté sa part d’ombre. Depuis ses premiers succès dans l’immobilier jusqu’à l’avènement de ses TV commerciales, des soupçons de collusion avec la mafia ont attiré l’attention de nombreux juges. »

    Voici les détails des 5 émissions proposées par la RTS dans le cadre de son programme #histoire_vivante :
    Entretien avec #Paolo_Borrometi

    Entretien avec #Paolo_Borrometi à Rome, un journaliste sicilien dʹune trentaine dʹannées, collaborateur de lʹagence de presse Agenzia giornalistica Italia (Agi) et directeur du journal en ligne quʹil a fondé, #La_Spia (http://www.laspia.it). Licencié en jurisprudence, amoureux de son île, il vit et travaille entre Rome et la Sicile. Menacé et pris pour cible par #Cosa_Nostra, il vit sous #escorte_policière depuis août 2014. Une situation quʹil nʹaime guère évoquer, si ce nʹest avec pudeur et reconnaissance pour ses agents dʹescorte. Pourtant, il faut rappeler les menaces incessantes, dont la dernière en date, il y a quelques jours : deux cocktails Molotov soigneusement disposés de part et dʹautre de lʹarrivée de gaz de son domicile.

    http://www.rts.ch/docs/histoire-vivante/7042810-l-italie-autrement-1-5.html
    #mafia

    Entretien avec Giusi Badalementi

    Rencontre à Palerme avec #Giusi_Badalementi, 32 ans, tombée dans le bain de la politique dès le lycée, cette jeune femme déterminée et pugnace se bat pour la reconnaissance du Statut sicilien : thème méconnu en dehors de lʹItalie, mais essentiel à la reconnaissance dʹune forte identité sicilienne et dʹun statut dʹ#autonomie pourtant accordé à lʹîle au lendemain de la Deuxième guerre mondiale. Elle défend sa vision dʹune #politique « différente », loin des petits et grands arrangements entre privilégiés, « fils de » et autres compromissions avec la mafia. Vision dʹune #Sicile qui doit retrouver son statut dʹEtat dans lʹEtat italien, et dont la richesse et la force pourraient bien aider lʹItalie à se relever. À condition que le reste du pays cesse de mépriser ce sud soi-disant attardé...

    http://www.rts.ch/docs/histoire-vivante/7042688-l-italie-autrement-2-5.html

    Entretien avec Daniele Marannano

    #Daniele_Marannano est le président du comité Addiopizzo ("adieu racket" : http://www.addiopizzo.org), fondé en 2004 par une bande dʹamis palermitains indignés par le phénomène de lʹimpôt mafieux. Enfant à lʹépoque où les juges Falcone et Borsellino ont été assassinés par la mafia sicilienne (1992), il appartient à cette génération qui a grandi avec cette « saison des massacres » et qui a eu le temps de mûrir une réflexion profonde sur les moyens dʹagir et de se rebeller contre un système criminel qui asservit toute une population. La devise de lʹassociation est dʹailleurs « une peuple entier qui paie le pizzo est un peuple sans dignité ». Aujourdʹhui, #Addiopizzo aide, suit et encourage des centaines de commerçants et entrepreneurs à sortir de cette spirale…

    http://www.rts.ch/docs/histoire-vivante/7042648-l-italie-autrement-3-5.html

    Entretien avec #Fabrizio_Lelli

    Rencontre à Trani avec Fabrizio Lelli, la petite cinquantaine, professeur dʹhébreu et de littérature hébraïque à lʹuniversité de Lecce. Erudit, presque à lʹancienne, il nous livre une réflexion humaniste et non sans humour sur lʹItalie dʹaujourdʹhui, la nécessaire recherche dʹidentité dans un pays secoué par de nombreuses crises et la perte de points de repères. Avec lui, nous convoquons lʹHistoire, de Frédéric II à lʹEmpire ottoman, en passant par la littérature israélienne contemporaine et les racines hébraïques des Pouilles. Lʹensemble forme un troublant miroir de la société italienne actuelle, confrontée à lʹarrivée massive de migrants, à un modèle de société « malade » et à ses racines - les vraies - trop souvent délaissées, comme ses valeurs religieuses et identitaires.

    http://www.rts.ch/docs/histoire-vivante/7042811-l-italie-autrement-4-5.html

    Entretien avec #Olivier_Toscer

    Aujourdʹhui rencontre avec Olivier Toscer, réalisateur du documentaire « #Berlusconi et la #mafia » que vous pouvez découvrir dimanche 4 septembre 2015 sur RTS Deux.

    « Berlusconi et la mafia » :

    En novembre 2013, après une condamnation définitive pour #fraude_fiscale, #Silvio_Berlusconi était déchu de son mandat de sénateur. Sa première condamnation définitive en trente-cinq ans de carrière…Des soupçons, des enquêtes, mais pendant des années, l’homme est passé au travers de tout. Etrangement. D’un revers de main, ou par un bon mot, il a réfuté chaque accusation. Et quand il n’achetait pas les juges, il modifiait les lois. En toute #impunité. Et si l’homme le plus puissant d’Italie n’avait été que l’homme de la mafia ?

    Novembre 1985. Les Français découvrent un homme d’affaires affable et charmeur, Silvio Berlusconi. En Italie, il est le roi de la #télévision_privée. A Paris, le président socialiste François Mitterrand vient de lui confier les rênes d’une nouvelle chaîne de #télévision, La Cinq. Si les pratiques financières douteuses de Berlusconi sont déjà connues du milieu audiovisuel, #Mitterrand lui, ne soupçonne pas qu’il appuie un milliardaire financé par la mafia italienne…

    Du roi de la télé-poubelle à l’aventurier qui s’est maintenu au centre de la vie politique italienne au cours de ces vingt dernières années, le destin de Silvio Berlusconi mêle tous les ingrédients d’un thriller politique à peine croyable. Ses relations incestueuses avec la mafia, son génie de la #corruption, sa guerre incessante avec l’Etat de droit et son mépris du qu’en dira-t-on, restent inégalés encore aujourd’hui, sur le Vieux Continent…

    Ce film se propose de raconter comment l’ombre de la mafia plane au-dessus de tout le parcours de ce Cavaliere qui avait cru pouvoir devenir Imperator (orgies romaines incluses).

    Au cœur de la comédie du pouvoir et dans les arrière-cuisines de l’argent sale, ce film expliquera comment le milliardaire qui se prenait pour le Jésus-Christ de la politique est peut être allé trop loin dans son ambition de faire main basse sur la troisième puissance européenne. Dans son désir fou, d’affermer tout un pays à ses propres intérêts, à son bon plaisir…

    http://www.rts.ch/docs/histoire-vivante/7042802-l-italie-autrement-5-5.html

    cc @albertocampiphoto @wizo

    • #film :
      "Berlusconi et la mafia, scandales à l’italienne"

      En février 1986, les Français découvrent un homme d’affaires au sourire charmeur et à l’aplomb inébranlable, Silvio Berlusconi. En Italie, il est déjà le roi de la télévision privée. A Paris, le président socialiste François Mitterrand vient de lui confier les rênes d’une nouvelle chaîne de télévision qu’il espère à sa main : La Cinq. Mais à l’époque déjà, la réussite du milliardaire italien est controversée et on le soupçonne déjà d’être lié à la mafia sicilienne. Au coeur de la comédie du pouvoir et dans les arrière-cuisines de l’argent sale, ce documentaire raconte comment la protection et l’argent noir de Cosa Nostra planent sur tout le parcours de Silvio Berlusconi depuis ses débuts dans l’immobilier à Milan jusqu’à sa réussite en politique en passant par son succès dans la télévision.

      https://www.youtube.com/watch?v=eSrZ1u-9t3Y

    • #libéralisme #socialistes #PS #Histoire #années_80

      Selon lui, la libéralisation des années 1980 a été favorisée par trois personnalités proches de François Mitterrand : Henri Chavranski, alors président du Comité des mouvements de capitaux et des transactions invisibles, Jacques Delors, alors président de la Commission européenne et Michel Camdessus, alors directeur général du FMI. C’est leur impulsion qui donna sa puissance au néolibéralisme. Tandis que les ailes gauches du PS proclamaient leur attachement à « l’Europe sociale » et à « l’internationalisme », quelques hauts fonctionnaires non dénués de talent codifiaient donc, quant à eux, la mondialisation. Au sens gramscien, les élites socialistes furent les « intellectuels organiques » du néolibéralisme et entraînèrent leur électorat à devenir, malgré lui, un groupe auxiliaire du groupe dirigeant lié à l’économie financière. C’est finalement cela, le « social-libéralisme ».

    • Trois personnalités, ça me parait plus que court, inepte. On recycle ici la théorie des grands hommes, fussent-ils de l’ombre. Les intellectuels organiques en question furent en fait excessivement nombreux, on citait ici il y a peu la #fondation_saint_simon, mais les exemples sont légion ; l’#intellectuel_collectif_organique à cette contre-révolution avait déjà l’allure d’une vaste constellation, incluant divers média ("Libé"ration au premier chef), une pléthore d’"experts" et de politiques, dont bon nombre de renégats issus de diverses formes de contestation (syndicats, CFDT en tête, Mai 68, pensée critique).

    • Il me semble qu’une des erreurs a été d’accepter de nommer « libéral » ou « libéralisme » un mouvement politique qui ne fait que défendre le pouvoir des « propriétaires ». On ferait donc mieux de parler de « propriétarisme », cela ne résoudra pas tout mais cela participera à éclaircir notre penser à et contrer la propagande de ce mouvement politique.

    • Tout à fait d’accord avec @gastlag ce libéralisme est juste une vampirisation des aspirations individualistes et libertaires post-soixante-huitardes par la classe capitaliste qui s’était trouvée culturellement ringardisée dans les années 70’s...

      La ficelle est grosse, mais la manipulation a fonctionné, avec l’aide de la lobotomisation mass-médiatique.. Ce n’est pas l’oeuvre d’intrigants isolés, s’ils n’avaient pas été là, d’autres les auraient remplacés, c’est un phénomène massif..

      Voir les classes populaires s’en prendre à l’Etat et aux étrangers, et devenir les alliés docile du pouvoir économique, ça ne me rappelle qu’une chose : les Chouans, volant au secours de l’aristocratie, durant la Révolution..

    • Pour illustrer ce que dit @petit_ecran_de_fumee ici :

      La ficelle est grosse, mais la manipulation a fonctionné, avec l’aide de la lobotomisation mass-médiatique.. Ce n’est pas l’oeuvre d’intrigants isolés, s’ils n’avaient pas été là, d’autres les auraient remplacés, c’est un phénomène massif..

      j’ai trouvé ce passage résumant le documentaire de #Noam_Chomsky (Manufacturing Consent) ici :
      http://4emesinge.com/la-fabrication-du-consentement-noam-chomsky-et-les-medias-1992

      Les médias constituent un système qui sert à communiquer des messages et des symboles à la population. Ils ont vocation à distraire, amuser, informer, et à inculquer aux individus les croyances et codes comportementaux qui les intégreront aux structures sociales au sens large. Dans un monde où les richesses sont fortement concentrées et où les intérêts de classe entrent en conflit, accomplir cette intégration nécessite une propagande systématique. Une modélisation de la propagande se focalise sur la prodigieuse inégalité dans la capacité de contrôle des moyens de production ; et ce qu’elle implique tant du point de vue de l’accès à un système de médias privés que de leurs choix et fonctionnements. Le modèle permet de reconstituer par quels processus le pouvoir et l’argent sélectionnent les informations.

      On peut aussi trouver le livre réédité chez Agone dans une version revue et actualisée :
      http://agone.org/contrefeux/lafabricationduconsentement/index.html

      Et sur Acrimed, une présentation de l’œuvre suivie d’un extrait :
      http://www.acrimed.org/Lire-La-fabrication-du-consentement-de-Noam-Chomsky-et-Edward-Herman-un-ext

      Les propos de Chomsky et Herman nous permettront de rebondir sur ce que dit @colporteur.

      @gastlag qui parle de « propriétarisme », ne pas oublier que les principes du libéralisme politique sont : liberté, responsabilité, propriété. Et là on se dit qu’appliqué à l’économie, le libéralisme fait fi des deux premières valeurs. Et c’est là que surgit la « main invisible » d’Adam Smith dont les émules soutiennent (encore) mordicus que « des actions guidées uniquement par l’intérêt personnel de chacun peuvent contribuer à la richesse et au bien-être de tous ».

      Maggie’s not dead ...