person:francis collins

  • It Was Supposed to Be an Unbiased Study of Drinking. They Wanted to Call It ‘Cheers.’ - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2018/06/18/health/nih-alcohol-study.html

    The director of the nation’s top health research agency pulled the plug on a study of alcohol’s health effects without hesitation on Friday, saying a Harvard scientist and some of his agency’s own staff had crossed “so many lines” in pursuit of alcohol industry funding that “people were frankly shocked.”

    A 165-page internal investigation prepared for Dr. Francis Collins, director of the National Institutes of Health, concluded that Kenneth J. Mukamal, the lead investigator of the trial, was in close, frequent contact with beer and liquor executives while designing the study.

    Buried in that document are disturbing examples of the coziness between the scientists and their industry patrons. Dr. Mukamal was eager to allay their concerns, respond to their questions and suggestions, and secure the industry’s buy-in.

    Dr. Mukamal has repeatedly denied communicating with the alcohol industry while planning the trial, telling The Times last year that he had, “literally no contact with the alcohol industry.”

    The study was intended to test the hypothesis that one drink a day is better for one’s heart than none, among other benefits of moderate drinking. But its design was such that it would not pick up harms, such as an increase in cancers or heart failure associated with alcohol, the investigation found.
    Scientists who designed the trial were aware it was not large enough to detect a rise in breast cancer, and acknowledged to grant reviewers in 2016 that the study was focused on benefits and “not powered to identify negative health effects.”

    “Clearly, there was a sense that this trial was being set up in a way that would maximize the chances of showing a positive effect of alcohol,” Dr. Collins said last week as he accepted his advisers’ recommendation to terminate the trial.

    “Understandably, the alcoholic beverage industry would like to see that.”

    If the study failed to find health benefits in moderate drinking but provided no evidence of harm, the results still would be a boon for the beverage makers. The findings would counter a 2014 World Health Organization edict that no level of alcohol consumption is safe because it raises the risk of cancer.

    #Santé_publique #Alcool #Conflit_intérêt

  • Des chercheurs américains veulent réécrire le génome humain

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2016/06/03/des-chercheurs-americains-veulent-reecrire-le-genome-humain_4933983_1650684.

    Il y a quelques années, le généticien américain George Church avait proposé de ressusciter Néandertal, en recréant son génome – il restait à trouver des mères porteuses volontaires pour l’expérience. Toujours iconoclaste, le chercheur à la barbe prophétique souhaite désormais se lancer dans la synthèse d’un génome humain entier. Ce projet, baptisé le Human Genome Project-Write, présenté dans Science jeudi 2 juin, serait le pendant du projet de séquençage du génome humain (Human genome project, HGP) qui avait abouti au début des années 2000 : il ne s’agirait plus cette fois de lire la séquence des 3,3 milliards de paires de bases – l’immense enchaînement des « lettres » A, T, C et G qui constituent l’alphabet du patrimoine génétique de chacun d’entre nous – mais de la réécrire, de la synthétiser, pour la faire s’exprimer dans des cellules. Il n’est cependant pas question dans l’article d’en dériver un individu.

    Cette perspective n’enthousiasme guère Francis Collins, qui avait conduit le consortium public du HGP et dirige aujourd’hui les National Institutes of Health (NIH) américains, rapporte la presse américaine : « Les NIH n’ont pas considéré que le moment était approprié pour financer un tel effort orienté vers la production à grande échelle tel qu’il est présenté dans l’article de Science, a-t-il déclaré. La synthèse de fragments ADN d’une taille limitée pour des expériences de laboratoires ne soulève que peu de questions éthiques. Mais la synthèse de génomes entiers et d’organismes entiers va bien plus loin que nos capacités scientifiques actuelles, et soulève immédiatement de nombreux signaux d’alarme éthiques et philosophiques. »

    Les auteurs de l’article soulignent l’importance de discuter des implications éthiques de ce projet, qui avait été conçu en secret lors de deux réunions, dont la dernière, tenue début mai, avait été rendue publique après des fuites. Ce secret avait suscité un malaise chez certains chercheurs, qui considèrent que des discussions éthiques ouvertes auraient dû précéder l’initiative HGP-Write – George Church s’était défendu en arguant que cette furtivité n’était due qu’au souci de ne pas éventer le contenu de l’article en préparation avant sa publication.

  • Le génie génétique face au risque eugéniste

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2015/11/30/le-genie-genetique-face-au-risque-eugeniste_4820662_1650684.html

    En février 1975, un groupe de 150 scientifiques se réunissait à huis clos au centre de conférences d’Asilomar, près de Monterey (Californie), pour réfléchir aux techniques d’assemblage d’ADN d’espèces différentes qui venaient d’être découvertes aux Etats-Unis. De cette rencontre, il était sorti non pas un moratoire sur le génie génétique, mais un cadre rigoureux pour la sécurité des expériences et l’interdiction d’utiliser des organismes dangereux pour l’espèce humaine. C’était la première tentative d’autorégulation de la communauté scientifique. «  La convention constitutionnelle de la biotechnologie », décrit le New ­Yorker dans son édition du 16 novembre. ­Redoutant que des bactéries génétiquement modifiées ne se dispersent dans l’environnement, les chercheurs s’autocensuraient.

    Perspectives vertigineuses

    Quarante ans plus tard, alors que ces craintes ont fait place au spectre du «  bébé sur mesure  », un sommet international se tient à Washington du 1er au 3 décembre sur la modification du génome humain, à l’initiative des Académies nationales de sciences et de médecine des Etats-Unis. La communauté scientifique prend acte de l’emballement de la technologie sur l’«  édition  » du génome et des perspectives vertigineuses qu’ouvre la diffusion des expériences hors des labos traditionnels. Contrairement au huis clos d’Asilomar, elle entend cette fois associer le public à ses interrogations. Un nombre limité de journalistes seront admis à la conférence, mais les interventions seront retransmises en ligne.

    (...)

    Pour les critiques, c’est la « civilisation » ​elle-même qui est en jeu si rien n’est fait pour interdire à l’échelle de la planète les expériences sur les cellules germinales aboutissant à des modifications transmissibles aux enfants et aux futures générations, c’est-à-dire à la création d’humains génétiquement modifiés. Ceux-là, comme les membres du Center for Genetics and Society, de Berkeley, craignent le glissement de la thérapeutique à l’« augmentation » des capacités humaines dont rêvent les transhumanistes.

    Crispr-CAS9, le nouveau « jouet » de biosynthèse

    « Nous voulons être sûrs que la technologie soit utilisée pour traiter les maladies et non pour créer des surhommes », explique Marcy Darnovsky, la directrice de l’organisation, qui est également l’une des représentantes de la société civile à la conférence de Washington. « L’évolution travaille à optimiser le génome humain depuis quelque 3,85 milliards d’années, met en garde Francis Collins, le directeur du National Institutes of Health, l’institution de référence de la médecine américaine, sur le site d’informations spécialisées Stat. Croyons-nous vraiment qu’un petit groupe de bricoleurs du génome pourrait faire mieux sans entraîner toutes sortes de conséquences imprévisibles ? »

    Le sommet intervient à un moment de grande agitation dans le milieu de la biosynthèse. Excitation devant les promesses offertes depuis 2012 par le nouveau « jouet » : ​Crispr-CAS9, l’outil qui révolutionne l’ingénierie génétique en permettant d’effectuer en quelques jours des modifications qui prenaient une thèse de doctorat entière. Un nom abscons (Clustered Regularly Interspaced Short Palindromic Repeats) pour une technologie qui revient à insérer ou éliminer un gène comme un simple copier-coller. Fébrilité à l’idée de ne pas en être alors que les chercheurs font miroiter la possibilité d’éradiquer le paludisme, d’éliminer la stérilité masculine, de greffer des organes de cochons modifiés sur les humains (un chercheur a aussi agité la possibilité de modifier le génome de l’éléphant pour ressusciter le mammouth). Et vertige devant les possibilités de dérapages.

    « Dans la communauté, il y a une crainte ​de perte de contrôle », explique Eleonore Pauwels, du projet sur la biologie de synthèse du Woodrow Wilson Center, un institut de politiques publiques financé par le gouvernement américain. Les scientifiques occidentaux s’inquiètent des intentions des ​Chinois (craintes renforcées depuis que l’université Sun Yat-sen a annoncé des expériences sur des embryons humains, certes non viables, en avril 2015). « La Chine fait énormément de séquençage de plantes, d’animaux, d’êtres humains. Elle est vue comme un acteur qui pourrait ne pas jouer le jeu », ajoute l’analyste. Selon les débats préparatoires à la conférence, un millier de laboratoires chinois travaillent déjà avec la technique Crispr. Grande différence avec Asilomar, Pékin est d’ailleurs associé à la conférence, par l’intermédiaire de l’Académie chinoise des sciences.

    Kit pour modification génomique

    Autre source d’inquiétude : la dispersion potentielle de la technique. Crispr-CAS9 (CAS9 est la protéine associée) est réputé être accessible à tout étudiant en biologie. « Que le monde soit prêt ou pas, les organismes synthétiques − virus augmentés de la grippe ou embryons génétiquement modifiés − existent déjà. Même s’ils sont détruits, les instructions pour les créer se trouveront inévitablement sur Internet », s’inquiète le magazine Nature. Sur la plateforme de financement participatif Indiegogo, on trouve un projet de kit pour modification génomique. « Et si vous aviez accès à des outils de biologie de synthèse comme Crispr ? », invite le site, une initiative de Josiah Zayner, un docteur en biologie moléculaire qui collabore à la NASA et entend « démocratiser la science pour que tout le monde y ait accès ».

    Ces « laboratoires communautaires » ne sont pas sans susciter l’inquiétude du FBI. L’un de ses agents, Edward You, de l’unité biologie du directorat des armes de destructions massives, est bien connu du milieu. On pouvait le croiser début novembre à la conférence organisée par SynBioBeta, l’organisation financée par l’industrie des biotechnologies, à San Francisco. Il était venu assurer auxchercheurs que « le gouvernement est là pour les aider » à limiter les « risques potentiels » et à opérer « en toute sécurité ».

    A l’inverse, les financiers salivent à la perspective de pommes qui ne noircissent pas ou de pesticides rendus inoffensifs pour l’homme, en attendant de pouvoir le faire plus ouvertement à propos de modifications du génome humain. Ils viennent de remporter une victoire : après dix-neuf ans d’efforts, le saumon génétiquement modifié pour grossir à vitesse accélérée vient d’être approuvé pour la consommation humaine aux Etats-Unis − premier animal dans ce cas. D’après Paul Berg, l’un des instigateurs d’Asilomar, c’est la différence avec les années 1970. A l’époque, relevait-il dans un texte de 2008 publié par Nature, les chercheurs étaient principalement issus d’institutions publiques. Maintenant, beaucoup de scientifiques choisissent le privé, où le principe de précaution n’est pas tout à fait le même. « On n’a pas arrêté le développement de l’électricité parce qu’il y avait un risque d’incendies », insistait le bio-entrepreneur Michael Flanagan. « Notre travail, c’est de préserver le droit à l’innovation », ajoutait Catherine Barton, ingénieure environnementaliste chez DuPont, le géant de l’agrotechnologie.

    Pente glissante

    Au printemps, Jennifer Doudna a plaidé, dans le magazine Science, pour un moratoire temporaire sur les expériences sur le génome de l’embryon, une initiative qui ne fait pas l’unanimité car elle pourrait conduire à limiter les financements. Dans le New Yorker, la biologiste fait part de ses états d’âme. « Quand j’aurai 90 ans, est-ce que je serai satisfaite de ce que nous avons accompli avec cette technologie ? Ou est-ce que je souhaiterai n’avoir jamais découvert comment elle
    fonctionne ? »

    La communauté scientifique est divisée quant à l’évaluation des risques par rapport aux bénéfices. Les uns soulignent qu’aucun des scénarios de cauchemar des années 1980 ne s’est réalisé et que les techniques qui effrayaient l’opinion, comme la fertilisation in vitro, sont aujourd’hui monnaie courante. Marcy Darnovsky réfute cet argument. « La fertilisation in vitro ne modifiait pas l’être humain pour des générations. »

    La bioéthicienne craint « la stratification sociale » qu’entraînerait inévitablement un laisser-faire généralisé sur le génome : seuls les plus fortunés pourraient avoir accès à l’« amélioration » de leur progéniture. Pour le professeur Paul Knoepfler, du département de biochimie de l’université de Californie à Davis, la pente est glissante. « Il y a déjà des exemples de chiens et de cochons aux muscles génétiquement renforcés. Cela pourrait être une tentation irrésistible pour certains parents. Si nous allons sur ce terrain, il sera difficile de conserver la confiance du public. »

    Mais la technologie Crispr est « très séduisante », reconnaissent les chercheurs. Pour Eleonore Pauwels, tel est l’enjeu du sommet de Washington : « Parviendrons-nous à contrôler notre hubris devant la tentation de transformer − et contrôler − une mécanique aussi complexe que le génome humain ? »

  • You might be a politician if ... you tried to defund Ebola research, only to campaign on Ebola fear | George Chidi | theguardian.com
    http://www.theguardian.com/commentisfree/2014/oct/21/politician-ebola-campaign-fear-crisis

    Francis Collins, director of the National Institutes of Health, told (...) that the NIH had been working on Ebola vaccines since 2001. “Frankly, if we had not gone through our 10-year slide in research support, we probably would have had a vaccine in time for this that would’ve gone through clinical trials and would have been ready.

    Spending on Ebola vaccine research fell from $37m in 2010 to $18m in 2014 – forcing the NIH to shelve a quarter of its grants on Ebola research, according to the Washington Post.

    Republicans have been quick to note that the Obama administration’s budget for 2013 and 2014 cut spending for the CDC, but that Congress boosted it above the budget request – calling foul on Democratic campaign ads highlighting reduced expenditures. They have been less eager to note that spending has fallen in both nominal and real dollars for most of the last decade, largely as a function of general budgetary intransigence instigated by Republicans.

    #recherche #santé