person:francis jauréguiberry

  • Les déconnectés volontaires - Journal du CNRS
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/88457809429

    “En définitive, si toutes les enquêtes montrent que les Français manifestent de plus en plus l’envie de se déconnecter, « les déconnexions totales de plusieurs jours sont rares, souligne Francis Jauréguiberry. Les formes de #déconnexion sont la plupart du temps éphémères et partielles ». Il s’agit, par exemple, de mettre son téléphone portable sur silencieux, de laisser son ordinateur portable au bureau, de prendre un café sans son téléphone, ou encore de décider de ne pas relever ses mails le temps d’un week-end. « Ce sont des petites déconnexions non spectaculaires, dont on ne parle pas dans les médias, ajoute-il.Mais elles renvoient à la défense d’un temps à soi, à la préservation de ses propres rythmes dans un monde poussant à l’accélération, à la volonté d’être “tout à ce que l’on fait” dans un entourage portant (...)

    • J’en déduis que ceux qui savent la nécessité de se déconnecter sont ceux qui connaissent le mieux le milieu informatique/internet, les autres vivent avec la crainte d’être hasbeen et de ne pas adhérer 24/24 à l’esclavage du grand réseau.

      En définitive, si toutes les enquêtes montrent que les Français manifestent de plus en plus l’envie de se déconnecter, « les déconnexions totales de plusieurs jours sont rares, souligne Francis Jauréguiberry. Les formes de déconnexion sont la plupart du temps éphémères et partielles ». Il s’agit, par exemple, de mettre son téléphone portable sur silencieux, de laisser son ordinateur portable au bureau, de prendre un café sans son téléphone, ou encore de décider de ne pas relever ses mails le temps d’un week-end.

  • Périphéries - D’images et d’eau fraîche - Ode à Pinterest
    http://www.peripheries.net/article333.html

    L’une des raisons pour lesquelles les mises à jour de Périphéries sont devenues si rares, c’est que j’ai été avalée par les réseaux sociaux. Maintenant, quand j’ai envie de recommander un livre, au lieu de me fatiguer à synthétiser le propos de l’auteur, à le décortiquer et à le commenter, à le mettre en relation avec des lectures passées, je balance deux lignes sur Facebook ou sur Twitter : « Lisez ça, c’est super. » Une grande avancée pour la finesse de la pensée et la richesse du vocabulaire.

    Dans son étude des usagers du téléphone portable, le sociologue Francis Jauréguiberry (1) analyse ce que change dans les relations humaines le fait d’avoir à disposition des moyens de communication instantanée, et de pouvoir atteindre n’importe qui, n’importe quand, par un appel ou un SMS — mais sa réflexion vaut aussi pour un statut Facebook ou un tweet. Avec le portable et les réseaux sociaux, au lieu de laisser décanter en soi ce qu’on veut dire, au lieu de le ruminer longuement dans son coin, de le laisser mûrir, on s’exprime à flux tendus, par bribes. « La pulsion interdit l’élaboration de l’élan », écrit Jauréguiberry. Certains de ses interlocuteurs disent eux-mêmes que le portable représente à leurs yeux, dans leurs relations avec leurs proches, « un danger pour l’émotion pensée non plus comme passage à l’acte, mais comme tension créatrice. Le risque est de voir l’impulsion chasser l’imagination, et le bavardage remplacer l’échange. Le silence et le différé, condition de retour sur le passé et de projection dans l’avenir, sont les complices d’un présent créateur. Mais lorsque ce présent n’est plus qu’une succession d’immédiats éphémères, où se situe la continuité ? ».

    L’un des enquêtés de Jauréguiberry s’inquiète pour les lettres d’amour, en particulier : « Le téléphone a un aspect simplificateur de la pensée que le billet doux ou la lettre n’a pas. Parce que la lettre, on l’écrit, on la réécrit, on la jette, on la recommence... On prend plus de temps à faire passer le message. Avec le portable, c’est : “Je t’aime, tu me manques.” Non seulement c’est brut et peu sophistiqué, mais ça appauvrit, je crois, la relation. » Forcément, à l’époque où une lettre devait voyager pendant des jours, voire des semaines, avant d’atteindre son destinataire, il aurait paru légèrement incongru de se contenter d’un « Je t’aime mon chéri, bisous ». Ou alors, il fallait être Denys Finch Hatton (1887-1931), l’amant de l’écrivaine danoise Karen Blixen, dont Robert Redford a interprété le rôle dans Out of Africa de Sydney Pollack. Alors qu’il était parti en safari, son frère, qui avait besoin d’un renseignement urgent, avait envoyé des hommes à sa recherche. Les types avaient marché des jours avant de le dénicher. Et là, à la question « Connais-tu l’adresse de X ? », ce farceur de Finch Hatton avait fait répondre : « Oui. » Un peu comme s’il croyait qu’il avait les SMS gratuits dans son forfait.

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