person:francisco varela

  • PRÉSAGES D’IMPOSTEURS

    « Le passé et le futur sont des manières d’être au présent. »
    Humberto Maturana et Francisco Varela, L’arbre de la connaissance.

    Dans le contexte de la crise, le changement apparaît momentanément en panne à tous ceux qui recherchent la solution finale en se projetant dans un avenir abstrait qui n’est qu’une projection de cette crise en représentation. Le futur est alors déterminé par une prédiction issue de cette représentation. Mais une prédiction ne peut se vérifier d’elle-même que si, et seulement si on lui porte une croyance aveugle.

    Personne ne peut prédire l’avenir, encore moins en ces temps d’incertitude et de confusion.
    L’hypothèse d’une catastrophe imminente permet de faire disparaître artificiellement le désastre mortifère qui est déjà là. Ainsi, le spectre de la catastrophe est utilisé comme conditionnement d’une soumission renforcée.

    La condition humaine n’est pas un destin marqué par une histoire déjà écrite, mais l’émergence de mouvements, d’accidents et d’erreurs qui se font et se défont dans le cours de situations imprévues...
    Si l’on se permet de ne plus considérer le futur comme une projection que le présent consomme en le précipitant dans un passé toujours plus présent, on peut alors se l’approprier comme un devenir désirable vécu au présent, plein de nouvelles possibilités qui ne cherchent qu’à se réaliser, un avenir sans entraves qui se construit ici et maintenant.

    Lukas Stella,
    extraits de "L’invention de la crise, escroquerie sur un futur en perdition".
    http://inventin.lautre.net/linvecris.html

  • ENTRETIEN : « Francisco Varela : » Le cerveau n’est pas un ordinateur «  » - La Recherche, l’actualité des sciences
    http://www.larecherche.fr/content/recherche/article?id=18406

    Francisco Varela : « Le cerveau n’est pas un ordinateur »

    Francisco Varela, né en 1946, est neurobiologiste. Après avoir longtemps travaillé aux Etats-Unis, il est entré en 1988 au CNRS comme directeur de recherches. Il est actuellement* chercheur au Laboratoire des neurosciences cognitives et imagerie cérébrale, à Paris. Il a notamment publié L’Inscription corporelle de l’esprit (Seuil, 1993) et L’Arbre de la connaissance (avec Umberto Matarana, Addison-Wesley, 1994).

    *Francisco Varela est mort en 2001.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Francisco_Varela

    Un chercheur / auteur que j’aime beaucoup.

    #sciences_cognitives #psychologie #neurobiologie #robotique #intelligence_artificielle

  • Francisco Varela - Processus d’acquisition des connaissances
    http://anarsonore.free.fr/spip.php?article261


    http://anarsonore.free.fr/IMG/mp3/Francisco_Varela.mp3

    L’esprit n’est pas quelque chose qui se trouve à l’intérieur de mon cerveau. La conscience et l’esprit appartiennent au domaine du couplage social. C’est le lieu même de leur dynamique. Et comme parties de la dynamique sociale humaine, l’esprit et la conscience opèrent comme des sélecteurs du chemin suivi par notre dérive structurale ontogénétique. De plus, comme nous existons dans le langage, les domaines de discours que nous générons deviennent une partie de notre domaine d’existence et constituent une partie de l’environnement dans lequel nous conservons notre identité et notre adaptation.

    Extrait de L’Arbre de la Connaissance, Racines biologiques de la compréhension humaine de Francisco Varela et Humberto Maturana, 1994

    #embodied_mind

  • ۩ Philosophy In The Flesh, de George Lakoff et Mark Johnson - errata
    http://errata.eklablog.com/philosophy-in-the-flesh-de-george-lakoff-et-mark-johnson-a17043993

    Lakoff et Johnson appartiennent au courant de l’« #embodied_mind » ou réalisme incarné dont le principal initiateur fut #Francisco_Varela (1946-2001), neurobiologiste d’origine chilienne, auteur notamment de Autonomie et connaissance, essai sur le vivant , et, avec Evan Thompson et Eleanor Rosch, L’inscription corporelle de l’esprit . Les concepts vareliens de « clôture du vivant », d’« autopoïèse » et d’ « énaction » ont eu une certaine influence en France – Castoriadis fut parmi les premiers à en saluer la pertinence – et ont contribué à la critique radicale des premiers cognitivistes.

    Entretien avec George Lakoff par John Brockman (mars 1999) http://data0.eklablog.com/errata/mod_article17043993_2.pdf

    • C’est intéressant. Mais faut-il absolument et uniquement un modèle, soit « instructionniste », soit soit « sélectionniste ». Je ne sais pas lequel des deux est le plus apte à "expliquer les mécanismes cérébraux, mais l’être humain n’est-il qu’un mécanisme, de plus explicable. Certes il est mécanisme neuronal, mais si on en reste là on passe à côté du sacré de l’être. Par exemple l’amour expliqué n’est plus l’amour. Je trouve que le risque est de dériver vers l’homme-machine....

    • #Cornelius_Castoriadis a remarquablement anticipé les trouvailles les plus « révolutionnaires » (ou du moins celles qui ont paru telles) du courant de l’#embodied_mind (de tradition merleaupontyenne) initié par le biologiste chilien #Francisco_Varela. Tout ce qui a été découvert d’important en neuroscience et en linguistique à la fin du XX° s et au début du XXI° était présent non seulement en germe, mais souvent explicitement dans les écrits de Cornelius Castoriadis. Lorsque je me réfère au courant de l’embodied mind, je parle en particulier des neurobiologistes Damasio et Edelman, et des linguistes Lakoff et Johnson.
      Un exemple : Cornelius Castoriadis rejoint parfaitement le courant lakovien – qu’il ne connaissait pas et qui est issu de la critique de Chomsky – lorsqu’il remet en cause en 1988 la grammaire générative qui fait encore autorité outre-atlantique. « L’entreprise de Chomsky, écrit-il, doit se heurter à ce dilemme impossible : ou bien les formes grammaticales (syntactiques) sont totalement indifférentes quant au sens – énoncé dont tout traducteur connaît l’absurdité ; ou bien elles contiennent dès le premier langage humain, et on ne sait comment, toutes les significations qui émergeront jamais dans l’histoire – ce qui emporte une métaphysique lourde et naïve de l’histoire. Dire que, dans tout langage, il doit être possible d’exprimer l’idée ‘John a donné une pomme à Mary’ est correct, mais tristement court. » ( Le Monde morcelé )
      On trouve aussi chez Cornelius Castoriadis une étonnante anticipation de la théorie des métaphores, de même que la reconnaissance de la pensée inconsciente et des images-schémas qui sont des postulats de base du courant lakovien. Il écrit par exemple : « Et c’est aussi ce à quoi fait allusion Freud dans le texte de 1913 sur ‘les deux principes du fonctionnement psychique’ : il n’y a pas dans l’inconscient de quoi distinguer la vérité de la simple fiction investie d’affect. Ce qui est porté par un désir est : il n’est ni ‘vrai’ ni ‘faux’. Il revient au même de dire avec Freud, et contrairement à feu Jacques Lacan, que dans l’inconscient il n’y a que des représentations des choses, et des complexions de représentations de choses, mais non pas des représentations de mots ni des complexions de représentations de mots – pas de significations et pas de ‘signifiants’ linguistiques. Ce qu’il y a comme signifiant est autre chose, c’est l’usage d’une représentation pour une autre représentation (à la place de...), le quid pro quo, mais cela ne se fait pas sur un mode langagier ; il n’y a pas la possibilité de représenter la signification ‘cela est faux’. Or cette possibilité de représenter la signification : ‘cela est faux’, et plus même : cette signification bipolaire : vrai/faux (ici prise au sens le plus pauvre, le plus rudimentaire, n’apparaît qu’avec le langage, avec la société, donc avec l’institution de la société et l’usage canonique du langage. »
      Tout langage est métaphorique et plonge ses racines dans l’inconscient non langagier, ce qui est en contradiction avec les courants largement dominants de la philosophie occidentale et la philosophie analytique. Cornelius Castoriadis écrit aussi avec perspicacité : « Il est donc pour ainsi dire impossible de parler sans utiliser des termes métaphoriques – par exemple, processus est une métaphore ; nous croyons nous opposer par ce terme à toute substantialisation grossière ou réification mais le processus, c’est le procès romain, le préteur et les deux adversaires, etc. Toute définition utilisera des termes métaphoriquement, négativement, et pour la même raison, elle tendra à être négative ; et à travers ces négations émerge par esquisses le visé. » ( Sujet et vérité dans le monde social-historique ).
      Même s’il n’établit pas une distinction très précise entre trope et métaphore, sa pensée n’en demeure pas moins très claire lorsqu’il dit : « Qu’est-ce qu’une ‘figure du discours’, un trope, et qu’est-ce que le sens propre ? Ce que l’on a appelé depuis l’Antiquité des tropes ne sont que des tropes particuliers ou des tropes au deuxième degré. Toute expression est essentiellement tropique. Un mot, alors même qu’il est utilisé dans son prétendu ‘sens propre’, ou avec sa ‘signification cardinale’, est encore utilisé dans un sens tropique. Il n’y a pas de ‘sens propre’ ; il y a seulement – mais toujours, et inéliminablement, et fût-ce dans les métaphores ou les allégories les plus subtiles ou les plus échevelées – repérage identitaire, point d’un réseau de repérages identitaires, lui-même pris dans le magma des significations, et référé au magma de ce qui est. » Il parlait de trope, de quid pro quo ou d’abus de langage, s’interrogeant sur la polysémie et affirmant, à l’encontre des principales théories linguistiques en vigueur depuis Saussure, que le langage codique était un leurre. Il posait les jalons d’une théorie des métaphores qui se développait parallèlement à ses travaux outre-atlantique.

  • #Castoriadis et #Varela

    Vidéographie Castoriadis http://www.agorainternational.org/videography.html

    Nous lançons aujourd’hui la rubrique « Vidéographie Castoriadis » pour le site Cornelius Castoriadis/Agora International qui nous a été suggérée par certains de nos abonnés.

    ENTRETIEN : FRANCISCO VARELA - AGORA INTERNATIONAL (CERISY 1990)

    http://vimeo.com/kaloskaisophos/entretien-francisco-varela-agora-international-cerisy-1990

    Cornelius Castoriadis sur AnarSonore :
    http://anarsonore.free.fr/spip.php?mot49

    Notamment : De l’auto-organisation du vivant à la création humaine
    http://anarsonore.free.fr/spip.php?article415

    Deux extraits d’archives de l’émission Parti pris de 1976 sur France Culture rediffusés dans Les vendredis de la philosophie du 12 juin 2009

    De Francisco Varela : Processus d’acquisition des connaissances
    http://anarsonore.free.fr/spip.php?article261
    http://anarsonore.free.fr/IMG/mp3/Francisco_Varela.mp3