person:frantz fanon

    • XENOPHOBE AFRIQUE DU SUD…

      Sous la pression de migrations importantes, des milliers de personnes, la grande nation arc-en-ciel sud-africaine est en train de devenir xénophobe. « Les attaques répétées contre les Africains étrangers conduites par des bandes armées de gourdins, de machettes et de fusils, montrent que les héritiers de Nelson Mandela n’ont pas expliqué à leur peuple le rôle décisif d’une Afrique unie contre le racisme dont ils sont sortis », explique le Financialafrik du 22 février. En dix jours d’attaques et d’incendies des échoppes nigérianes et d’autres pays africains, aucun membre de l’ANC (African National Congress), le parti au pouvoir, n’est intervenu. Trop occupées à une guerre de succession, les élites embourgeoisées ne se sont même pas excusées auprès des pays concernés, si bien que le Nigéria s’en est ému et a appelé l’Union Africaine (UA) à admonester Prétoria. Mais comme en Europe, et maintenant aux Etats-Unis, l’Afrique du Sud traîne les pieds dès qu’il s’agit d’intégration et de libre circulation.

      https://blogs.letemps.ch/christine-von-garnier/2017/02/26/xenophobe-afrique-du-sud

    • The migrant and the enemy within

      Africa is not exempt from the global phenomenon of hostility to the migrant. As early as 1961, Frantz Fanon warned that, although anti-colonial nationalism constituted new nations in resistance, and marshalled extraordinary courage and commitment in struggle, without “a rapid step … from national consciousness to political and social consciousness”, new forms of chauvinism could emerge. “From nationalism we have passed to ultra-nationalism, to chauvinism … These foreigners are called on to leave; their shops are burned, their street stalls are wrecked.”

      Across Africa, colonial arrangements that tied rights to territory, within or between national borders, continue to be exploited by elites to sustain oppressive forms of rule. Mahmood Mamdani’s compelling body of work has illuminated the failure of most post-colonial states to break with the colonial attempt to divide people into ethnicities tied to territories.

      In South Africa, migrants who arrive from countries like Somalia or Pakistan, and without great wealth or professional accreditation, face systemic discrimination from an extremely corrupt and abusive state. Politicians shamelessly refer to people, irrespective of their legal status with regard to citizenship, as “foreign nationals”, and the conflation between “illegal immigrants” and “criminals” is relentless. Johannesburg mayor #Herman_Mashaba ’s xenophobia is repulsive to the point of being Trumpian in its crudity.

      https://mg.co.za/article/2018-09-07-00-the-migrant-and-the-enemy-within

  • « Nous ne sommes rien sur cette terre si nous ne sommes d’abord les esclaves d’une cause, de la cause des peuples, la cause de la justice…
    http://loveliveminimal.tumblr.com/post/156271918275/nous-ne-sommes-rien-sur-cette-terre-si-nous-ne

    <i>« Nous ne sommes rien sur cette terre si nous ne sommes d’abord les esclaves d’une cause, de la cause des peuples, la cause de la justice et de la liberté. Et je veux que vous sachiez que même au moment où les médecins avaient désespéré je pensais encore, oh dans le brouillard, je pensais au peuple algérien, aux peuples du Tiers Monde et si j’ai tenu, c’est à cause d’eux »</i><p>Lettre de Frantz Fanon à Roger Taïeb

    http://ift.tt/2jirbad

  • Omniprésence des intérêts étrangers en #RDC, par Sabine Cessou
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/12/CESSOU/56890 #st

    « L’Afrique a la forme d’un revolver dont la gâchette se trouve au Congo. » Un demi-siècle après l’indépendance de l’ancien Congo belge, en 1960, le mot de Frantz Fanon sonne toujours aussi juste. Géant économique de l’Afrique centrale, la République démocratique du Congo (RDC) détient les premières réserves mondiales de coltan et les quatrièmes de cuivre. Cela fait d’elle une zone stratégique pour les industries du monde entier. Australiennes, canadiennes, chinoises, sud-africaines ou américaines, les sociétés minières se sont vu qualifier par l’écrivain In Koli Jean Bofane de « touristes à but lucratif ». Depuis 2003, plusieurs rapports du groupe d’experts des Nations unies sur les causes économiques du conflit dans l’est de la RDC ont mis en lumière le lien entre les milices armées et l’exploitation, pour le compte de sociétés étrangères, de minerais stratégiques indispensables à la fabrication de certains appareils électroniques comme les téléphones portables.

    http://zinc.mondediplo.net/messages/45789 via Le Monde diplomatique

  • « Faire ce documentaire sur Frantz Fanon est presque un devoir pour moi », Hassane Mezine, réalisateur
    Le courrier de l’Atlas | Par Nadir Dendoune | lundi 5 décembre 2016

    http://lecourrierdelatlas.com/france-faire-ce-documentaire-sur-frantz-fanon-est-presque-un-dev

    C’est un super projet qu’Hassane Mezine tente de réaliser. Un documentaire sur Frantz Fanon, psychiatre et essayiste français, l’un des fondateurs du courant de pensée tiers-mondiste et auteur de deux livres incontournables : « Les damnés de la terre » et « Peau noire, masques blancs ». Frantz Fanon fut également très impliqué dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie.

    Hassan Mezine a 44 ans. Il est photographe professionnel. En 2004, il participe au tournage du film « Algérie Tours/Détours » de Leila Morouche et Oriane Brun. Il y fait la rencontre du grand René Vautier, cinéaste français anticolonial. Cette expérience est un tournant professionnel pour lui.

    « Fanon hier, Fanon aujourd’hui : Regards croisés » est son premier documentaire. Il vient de lancer une campagne de financement. Hassane Mezine explique au Courrier de l’Atlas le pourquoi d’un tel film.

  • Fanon mutilé

    Nul n’est propriétaire de la parole d’un auteur. Qui s’arroge le droit de décréter du sens vrai d’un texte ou d’un propos se condamne au mensonge et à la brutalité. Pour autant, peut-on faire dire n’importe quoi à un écrit ? Lui donner n’importe quel sens ? Cette question fut l’une de celles qui hantèrent le philosophe Jacques Derrida. Il parle en ces termes de l’usage que, parfois, d’autres ont fait de son propre travail : « Je ne me fais aucune illusion sur la possibilité pour moi de contrôler ou de m’approprier ce que je dis ou ce que je suis, mais je voudrais bien – c’est le sens de tout combat, de toute pulsion dans ce domaine –, je souhaite au moins que ce que je dis et ce que je fais ne soit pas immédiatement et clairement utilisé à des fins auxquelles je crois devoir m’opposer. Je ne veux pas me réapproprier mon produit, mais, pour cette raison même, je ne veux pas que d’autres le fassent à des fins que je crois devoir combattre [4]. » Gilles Clavreul mobilise la parole de Fanon au service de tout ce qu’il a passé sa vie à combattre : l’arrogance européenne, la pensée d’État, l’impérialisme, la sophistique et, surtout, le maintien du privilège blanc. Il y a là une trahison éhontée à laquelle il importe de donner son vrai nom.

    Voilà le passage tel que le cite Clavreul : « Je suis un homme, et c’est tout le passé du monde que j’ai à reprendre. En aucune façon je ne dois tirer du passé des peuples de couleur ma vocation originelle. Ce n’est pas le monde noir qui me dicte ma conduite. Ma peau noire n’est pas dépositaire de valeurs spécifiques. […] Je n’ai pas le droit, moi homme de couleur, de souhaiter la cristallisation chez le Blanc d’une culpabilité envers le passé de ma race. Je n’ai pas le droit, moi homme de couleur, de me préoccuper des moyens qui me permettraient de piétiner la fierté de l’ancien maître. Je n’ai pas le droit ni le devoir d’exiger réparation pour mes ancêtres domestiqués. Il n’y a pas de mission nègre ; il n’y a pas de fardeau blanc [5]. » Cette citation et l’usage qui en est fait appellent quatre remarques.

    Première remarque : ce texte de Fanon, extrait de la conclusion de son premier livre, Peau noire, masques blancs, a été caviardé bien plus largement que la citation de Clavreul ne le laisse à penser. En réalité, la première partie de cette citation est un véritable patchwork de passages mis bout à bout, au mépris de la cohérence de l’original. Entre la première et la deuxième phrase, plusieurs lignes ont été amputées, dont ce passage : « Chaque fois qu’un homme a fait triompher la dignité de l’esprit, chaque fois qu’un homme a dit non à une tentative d’asservissement de son semblable, je me suis senti solidaire de son acte [6]. » Que le préfet Clavreul ait dissimulé cette mutilation du texte suggère qu’il entendait évacuer de la pensée de Fanon, et surtout de son propre discours, toute critique de l’asservissement et de la domination. C’est là que réside l’absurdité fondamentale de son pseudo-antiracisme : il prétend combattre le racisme sans combattre en même temps l’asservissement et la domination. Pourquoi ? Pour pouvoir qualifier de racistes des populations non blanches qui ne disposent pas des moyens matériels de dominer et d’asservir leur prochain. Ainsi, on ne s’étonnera pas de constater que Clavreul a retiré un fort long passage où Fanon fait l’apologie du Vietminh et de la lutte d’indépendance indochinoise, qu’il conclut ainsi : « Si, à un moment, la question s’est posée pour moi d’être effectivement solidaire d’un passé déterminé, c’est dans la mesure où je me suis engagé envers moi-même et envers mon prochain à combattre de toute mon existence, de toute ma force pour que plus jamais il n’y ait, sur terre, de peuples asservis [7].. ». Une fois de plus, la critique fanonienne de l’asservissement, son apologie du combat et de l’engagement radical sont passées sous silence : Clavreul ne conserve que les quelques passages épars où Fanon tâche de se prémunir contre la haine du Blanc. Il évacue délibérément les longs développements critiques et anticoloniaux, bricolant un Fanon timoré et pro-occidental qui n’a jamais existé. Le premier élément à retenir est donc le suivant : cette citation est un montage et le préfet Clavreul a fait œuvre de faussaire pour escamoter la critique fanonienne de l’asservissement.
    Deuxième remarque : Fanon, dans la conclusion de Peau noire, masques blancs, sonde son état d’esprit – ou plus justement de l’état de son esprit. Celui d’un homme qui a connu les affres du racisme, des injustices innombrables, mais n’abandonne pas le projet de tendre vers la sagesse ; un homme qui cherche à se prémunir des « passions tristes ». Évidemment, la haine du Blanc en est une. De quel droit Clavreul oppose-t-il aux organisatrices et aux participants du camp d’été décolonial le « je » de Fanon ? En l’insérant dans son article, Clavreul transforme cette confession éthique, rédigée à la première personne, en une injonction policière, en l’interpellation autoritaire d’un « Tu dois ! ». Fanon tient pour nécessaire de se débarrasser de tout ressentiment lié à un passé révolu, mais pour mieux concentrer l’énergie de sa révolte sur les injustices du présent. Un tel programme intellectuel et politique rejoint largement celui de l’antiracisme politique actuel. Au contraire, le travail de Clavreul, comme l’a montré notre première remarque, consiste à cacher aux non-Blancs les injustices dont ils sont victimes et même à nier l’existence de l’asservissement dont ils sont l’objet. Le préfet ignore absolument la remise en cause fanonienne de la suprématie blanche ; il refuse de la voir. La façon qu’a Clavreul de s’approprier la parole de Fanon illustre, par contraste, l’une des raisons pour lesquelles la non-mixité défendue par les organisatrices du camp d’été décolonial est importante. Entre les mains d’un suppôt de l’État et/ou d’un individu acquis à la défense du privilège blanc, la parole d’un penseur noir a tôt fait d’être réappropriée, maquillée et retournée contre ses propres sœurs et frères de luttes. C’est pourquoi il est parfois plus sûr de choisir son auditoire. Second point à retenir, donc : Clavreul mésinterprète la parole de Fanon en l’utilisant contre des activistes qui sont les héritières et les héritiers de ses combats.

    Troisième remarque : dans son billet, Clavreul s’émeut que, dans l’antiracisme politique, « le manichéisme avec lequel sont présentées les turpitudes des uns et la dignité des autres laisse flotter un parfum de supériorité morale du racisé sur le blanc ». Si le flair de l’auteur de ce discours goûte la fragrance de la conclusion de Peau noire, masques blancs (a fortiori si elle a été mutilée et mésinterprétée), il se trouvera sans doute incommodé par les effluves puissants de celle des Damnés de la terre : « Voici des siècles que l’Europe a stoppé la progression des autres hommes et les a asservis à ses desseins et à sa gloire ; des siècles qu’au nom d’une prétendue “aventure spirituelle” elle étouffe la quasi-totalité de l’humanité. Regardez-la aujourd’hui basculer entre la désintégration atomique et la désintégration spirituelle. Et pourtant, chez elle, sur le plan des réalisations on peut dire qu’elle a tout réussi. L’Europe a pris la direction du monde avec ardeur, cynisme et violence. Et voyez combien l’ombre de ses mouvements s’étend et se multiplie. Chaque mouvement de l’Europe a fait craquer les limites de l’espace et celle de la pensée. L’Europe s’est refusée à toute humilité, à toute modestie, mais aussi à toute sollicitude, à toute tendresse. Elle ne s’est montrée parcimonieuse qu’avec l’homme, mesquine, carnassière homicide qu’avec l’homme [8]. » Il ne s’agit pas d’insister sur la « supériorité » morale des racisés (c’est-à-dire de la vaste majorité du genre humain), mais bien de faire admettre une bonne fois pour toutes l’historique abjection morale de cette petite portion de l’espace-temps qu’est l’Europe moderne. Celle-là même qui, comme l’a dit Walter Benjamin, « a transformé le monde nouvellement conquis en une salle de torture [9]. » ; ce continent qui a fait, comme l’écrivait W.E.B. DuBois, de la répétition des massacres l’« âme vraie de la culture blanche [10] » ; cette Europe « moralement, spirituellement indéfendable » dont parlait Césaire [11]. Sa cruauté transcendantale est telle que les efforts de l’État islamique, ou d’autres organisations criminelles, pour se hisser à son niveau d’indifférente sauvagerie se condamnent au grotesque : à une parodie macabre qui, déjà, lasse le Vieux Continent davantage qu’elle ne l’émeut. D’où le troisième point : Fanon, comme tout intellectuel décolonial, tenait la fondamentale mesquinerie européenne pour moralement indéfendable.

    Quatrième remarque : la propagande n’est pas la seule attribution du préfet Clavreul en sa qualité de DILCRA. Lui échoit également la tâche de fureter sur les réseaux sociaux en quête de propos contrevenant à l’idéologie d’État. Et il n’est pas rare qu’il menace publiquement de trainer leurs auteurs devant les tribunaux. Parfois, il passe à l’acte. C’est ainsi que, pour un tweet favorable à la résistance armée palestinienne, la militante du Parti des indigènes de la République Aya Ramadan a récemment été attaquée [12]. C’est le délit d’apologie du terrorisme, cette laïcisation du délit de blasphème, qui rend possible un tel procès politique. Fanon – faut-il le rappeler ? – était un militant anticolonialiste intransigeant qui avait à cœur de distinguer la résistance armée légitime du « terrorisme » inconsistant. La Palestine d’aujourd’hui, comme hier l’Algérie, est victime d’une colonisation de peuplement inhumaine, légitimée par une idéologie véritablement raciste, le sionisme, que la DILCRA se garde bien de remettre en cause. Lisons ces quelques lignes de L’An V de la révolution algérienne que Fanon consacre à la figure du moudjahid : « Le “terroriste”, dès qu’il accepte une mission, laisse entrer la mort dans son âme. C’est avec la mort qu’il a désormais rendez-vous. Le fidaï, lui, a rendez-vous avec la vie de la Révolution, et sa propre vie. Le fidaï n’est pas un sacrifié. Certes, il ne recule pas devant la possibilité́ de perdre sa vie pour l’indépendance de la patrie, mais à aucun moment il ne choisit la mort. Si la décision est prise de tuer tel commissaire de police tortionnaire ou tel chef de file colonialiste, c’est que ces hommes constituent un obstacle à la progression de la Révolution [13]. » Le quatrième et dernier élément à retenir est donc le suivant : si Frantz Fanon était encore en vie, le préfet Clavreul serait probablement plus occupé à lui intenter des procès pour apologie du terrorisme qu’à le citer favorablement.

    http://frantzfanonfoundation-fondationfrantzfanon.com/article2358.html?var_mode=calcul#nb1

    #fanon
    #racisme
    #Dilcra

  • Il y a 60 ans : le premier Congrès des écrivains et artistes noirs à La Sorbonne

    http://culturebox.francetvinfo.fr/tendances/il-y-a-60-ans-le-premier-congres-des-ecrivains-et-artistes-n

    Il y a 60 ans exactement, un amphithéâtre de La Sorbonne réunissait le Premier #Congrès_des_écrivains_et_artistes_noirs, entre le 19 et 21 septembre 1956. La décennie des décolonisations donnait visage à une fraternisation d’intellectuels venus d’Amérique, d’Europe et d’Afrique.
    C’est une photographie historique, empreinte de nostalgie et de fraternisation, de reconnaissance et de fierté, une « Sorbonne noire » composée d’intellectuels venus des Etats-Unis, d’Afrique, des Antilles. Une rencontre entre des écrivains et des penseurs dont les pays d’origine sont des colonies.

    #colonialisme

    • Léopold Sédar-Senghor, Alioune Diop, Aimé Césaire, Louis Armstrong, Joséphine Baker, Richard Wright, Frantz Fanon, René Depestre, Édouard Glissant, James Baldwin, mais aussi Jean-Paul Sartre, André Gide, Claude Lévi-Strauss ou Albert Camus...

      Lumières Noires, Bob Swaim, 2006, 52 minutes :
      http://www.youtube.com/watch?v=iMGPM4UMhp0


      http://fr.wikipedia.org/wiki/Lumi%C3%A8res_noires

      « Le 19 septembre 1956, alors que la France se débat avec l’une de ses dernières colonies, alors que les Etats-Unis sont en froid avec le bloc communiste ; alors que les Droits de l’Homme ne concernent pas les noirs, un congrès d’un genre nouveau va bouleverser la face du Monde. Pendant 3 jours, Léopold Sédar-Senghor, Alioune Diop, Aimé Césaire, Louis Armstrong, Joséphine Baker et bien d’autres, vont animer le premier Colloque des intellectuels et artistes noirs à l’amphithéâtre Descartes de la Sorbonne. Leur but, obtenir la reconnaissance de leurs valeurs, de leurs négritudes. Forts des soutiens de Sartre, Gide ou Camus, ils vont allumer la mèche de l’émancipation, pour qu’on laisse enfin entrer l’Homme de couleur sur la grande chaîne de l’Histoire. N’en déplaise au monde occidental.

      Dans ce documentaire qui a été diffusé en octobre 2006 sur France 2 dans le cadre de l’émission Infrarouge, le réalisateur américain Bob Swaim revient sur les circonstances de la tenue de ce colloque et explique pourquoi les grandes puissances de l’époque - la France, les Etats-Unis et l’URSS — ont tout fait pour le perturber, en dénigrer les conclusions et en étouffer la portée. Des images d’archives et le récit de certains participants illustrent le propos. »

  • Frantz Fanon et les géographies marxistes de la violence – Période
    http://revueperiode.net/frantz-fanon-et-les-geographies-marxistes-de-la-violence/#identifier_44_3876

    Dans les Damnés de la terre, une polémique célèbre est lancée par Frantz Fanon contre Engels et sa théorie de la violence. Les commentateurs ont tiré de cet échange une opposition irréductible entre un subjectivisme fanonien et un objectivisme marxiste. Contre cette lecture schématique, Matthieu Renault propose ici de retracer les itinéraires non occidentaux des théories de la violence. Il éclaire ainsi les métamorphoses du marxisme au regard de la guerre révolutionnaire, tout en mettant en évidence la centralité de Freud dans l’économie fanonienne de la violence. « L’enjeu, bien au-delà de la présente tentative, est celui de la formation d’une pensée globale de la violence émancipatrice, seule à même de répondre aux défis posés par la globalisation effective des formes de violence institutionnelle. »

    #Frantz_Fanon #violence_en_politique #colonialisme #émancipation

  • #Frantz_Fanon et les géographies marxistes de la violence
    http://revueperiode.net/frantz-fanon-et-les-geographies-marxistes-de-la-violence

    Dans les Damnés de la terre, une polémique célèbre est lancée par Frantz Fanon contre Engels et sa théorie de la violence. Les commentateurs ont tiré de cet échange une opposition irréductible entre un subjectivisme fanonien et un objectivisme marxiste. Contre cette lecture schématique, Matthieu Renault propose ici de retracer les itinéraires non occidentaux des théories de la violence. Il éclaire ainsi les métamorphoses du marxisme au regard de la guerre révolutionnaire, tout en mettant en évidence la centralité de Freud dans l’économie fanonienne de la violence. "L’enjeu, bien au-delà de la présente tentative, est celui de la formation d’une pensée globale de la violence émancipatrice, seule à même de répondre aux défis posés par la globalisation effective des formes de violence (...)

    #Uncategorized

  • Frantz Fanon, pour une décolonisation de l’être-Nebuleuses
    http://nebuleuses.info/folie-s-anti-psy/article/frantz-fanon-pour-une-decolonisation-de-l-etre

    @Ad Nauseam - Une émission de Radio Grenouille pour plonger "dans l’œuvre et la vie de Frantz Fanon avec Alice Cherki, psychiatre et auteure d’un ouvrage remarqué (Frantz Fanon, portrait, Le Seuil), dans le cadre d’une rencontre au MuCEM fin février. Alice Cherki retrace la portée historique de l’œuvre de Fanon, (...)

    #Nebuleuses / #Mediarezo

  • Rencontre avec Elie Domota
    http://www.cases-rebelles.org/emission-n66

    En ce mois de Juillet 2016, nous avons le grand plaisir d’accueillir dans notre émission Elie DOMOTA, militant sans compromis contre l’exploitation capitaliste coloniale et pour la libération nationale de la Guadeloupe et de son peuple. C’est au cours du mouvement de grève du LKP de Janvier 2009 que le grand public a découvert ce membre du syndicat UGTG et du collectif LKP, mais bien entendu l’engagement politique d’Elie date de longtemps. Dans cette émission, il nous dit comment il est venu au militantisme. Il nous parle d’Histoire, de négationnisme colonial et de l’action collective (UGTG, LKP, COSE, Fondation Frantz Fanon) en cours en justice contre l’État français au sujet de l’indemnisation des propriétaires d’esclaves après l’abolition. On discute également des récentes luttes sociales, (...)

    http://www.cases-rebelles.org/emission_66.mp3

  • Autour de Franz Fanon | Radio-là
    http://loveliveminimal.tumblr.com/post/147036425375/autour-de-franz-fanon-radio-là

    Alice Cherki, psychiatre et psychanalyste, a bien connu Frantz Fanon à l’hôpital de Blida, en Algérie, où il révolutionna la psychiatrie dès 1950 par la « socio-thérapie » : il s’agissait de faire que l’institution redonne la parole aux patients. Il est urgent de redécouvrir Fanon, pas seulement comme théoricien anti-colonialiste mais bien comme psychiatre, car si aujourd’hui les stigmatisations sont en apparence plus « soft », celui qui en est la victime n’en a pas moins l’impression qu ‘il …

  • Autour de Franz Fanon | Radio-là
    http://www.radio-la.fr/vendredi-03-juin

    Alice Cherki, psychiatre et psychanalyste, a bien connu Frantz Fanon à l’hôpital de Blida, en Algérie, où il révolutionna la psychiatrie dès 1950 par la « socio-thérapie » : il s’agissait de faire que l’institution redonne la parole aux patients. Il est urgent de redécouvrir Fanon, pas seulement comme théoricien anti-colonialiste mais bien comme psychiatre, car si aujourd’hui les stigmatisations sont en apparence plus « soft », celui qui en est la victime n’en a pas moins l’impression qu ‘il est « rien », un « déchet » en quelque sorte. Durée : 31 min. Source : Radio Grenouille

    http://media.radiogrenouille.com/2016_06_03_radio-la_itw_alice_cherki_autour_de_franz_fanon-we

  • Guadeloupe : remettre en ordre ce qui a été dérangé par l’esclavage
    http://lahorde.samizdat.net/2016/06/02/guadeloupe-remettre-en-ordre-ce-qui-a-ete-derange-par-lesclavage

    Alors que ce jeudi, au tribunal de grande instance de Pointe à Pitre, une audience était prévue pour l’examen de deux questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) relatives à la traite transatlantique et la mise en #esclavage, la Fondation Frantz Fanon, le LKP, l’UGTG et COSE ont publié ce communiqué pour demander que « ce qui a été dérangé » par [&hellip

    #Initiatives_antifas

  • L’avenir du monde ne peut ignorer l’histoire de l’esclavage
    http://contre-attaques.org/l-oeil-de/article/l-avenir-du

    Dans un texte initialement paru sur le site de la Fondation Frantz Fanon, Mireille Fanon Mendès-France s’interroge sur les commémorations officielles de l’abolition de l’esclavage et sur le sens à donner à une justice réparatrice. Le mois des dates engageant à se souvenir de ce que fut la mise en #Esclavage [s’achève], avec le 10 mai choisi par l’État comme date de référence. Chaque année, cette période charrie son lot de commémorations, de déclarations, de prises de décisions. Cette année 2016 n’échappe (...)

    #L'œil_de_Contre-Attaques

    / #carousel, #Ailleurs_sur_le_Web, Esclavage

  • Journée d’étude « Les impensés de la violence : approche pluridisciplinaire », 3 juin 2016, Paris Ouest
    http://sophiapol.hypotheses.org/19576

    Si l’objet « #violence » est aujourd’hui omniprésent médiatiquement et idéologiquement, l’approche morale exclusive dont il fait l’objet en dépolitise et en déshistoricise les enjeux. Sans voir qu’aujourd’hui ce sont une violence subjective protéiforme et une violence systémique inédite qui s’affrontent à découvert. Angle mort théorique et doxique du dernier demi-siècle, et pierre d’angle normative, la violence sociopolitique est peut-être la clé de l’agencement historique présent.

    Les points de vue d’un anthropologue, d’un psychanalyste, d’une philosophe féministe, d’une historienne, d’un sociologue et militant antisécuritaire et d’un lecteur singulier de l’œuvre de Frantz Fanon permettront de varier les angles d’attaque, et d’ouvrir la discussion.

    J’espère qu’il y aura des traces écrites de cette journée @prac_6 @shaber33 @pguilli !

  • Achille #Mbembe « Un désir fondamental d’#insurrection s’exprime sous des formes nouvelles »
    http://www.humanite.fr/achille-mbembe-un-desir-fondamental-dinsurrection-sexprime-sous-des-formes-

    Nous avons une vision assez partiale de l’histoire de la #démocratie. Or, le paradoxe de cette histoire, c’est que la démocratie a deux corps. D’un côté, un corps diurne, presque solaire, que l’idéologie post-1990, après la chute du bloc de l’Est, a magnifié. De l’autre côté, un corps nocturne, lié à la séparation entre un ici et un ailleurs où l’on peut tout se permettre : piller, exploiter, brutaliser, tuer, infliger la mort de façon extrajudiciaire, sans avoir de comptes à rendre à qui que ce soit. Un ailleurs où l’on peut décharger la #violence qui, si elle était exercée à l’intérieur, déboucherait sur la menace de la guerre civile. On l’a vu lors du moment colonial. On le voit aujourd’hui dans la guerre contre le djihadisme. Dans cette phase néolibérale, les deux corps de la démocratie, le corps diurne et le corps nocturne, sont en train de se réunir, au moment où s’effacent les frontières objectives entre l’ici et l’ailleurs. D’où les glissements autoritaires auxquels nous assistons. Le monde est devenu tout petit. Contrairement au monde de la période coloniale, au monde des conquêtes, des « découvertes », il a montré ses limites. C’est un monde fini, traversé par toutes sortes de flux incontrôlés, mouvements migratoires, mouvements de capitaux liés à la financiarisation extrême de l’économie. Sans compter tous les flux portés par l’avènement de la nouvelle raison digitale. Ces flux sont marqués par l’accélération des vitesses, le bouleversement des régimes du temps. Tout cela favorise l’enchevêtrement inédit de l’intérieur et de l’extérieur. Conséquence, il est désormais impossible de prétendre vivre en sécurité ici quand on fomente le désordre, le chaos ailleurs. Le #chaos, le #désordre nous reviennent en boomerang. Sous la forme d’attentats, mais aussi par le renforcement de la pulsion autoritaire chez nous-mêmes. Ce glissement autoritaire est présenté comme une condition de la sauvegarde de notre #liberté. Or, si nous acceptons plus de #sécurité au nom de la préservation des #libertés, nous acceptons simultanément le glissement autoritaire. Il y a là une tension entre la capitulation et le désir de #révolte, qui est aussi une donnée cruciale des temps que nous vivons. D’un côté l’abdication et de l’autre un #désir fondamental d’insurrection qui s’exprime ici et là sous des formes tout à fait nouvelles.

  • #Mickey_Z. : Merci Andrea Dworkin.

    https://tradfem.wordpress.com/2016/05/11/mickey-z-merci-andrea-dworkin

    En tant que personne qui a fui l’université pour plutôt entreprendre un long périple d’autodidacte radical engagé, je trouve tout à fait éclairant qu’il m’ait fallu aussi diablement longtemps pour enfin rencontrer le travail d’Andrea Dworkin.

    La « gauche » parle souvent de la marginalisation des dissident.e.s, mais j’ai trouvé facilement et naturellement les écrits de Noam Chomsky, Assata Shakur, Howard Zinn, Guy Debord, Frantz Fanon, Arundhati Roy, Edward Said, Angela Davis, Emma Goldman, Ward Churchill, bell hooks, et beaucoup trop d’autres pour tous les citer ici. Par contre, il m’a fallu arriver en 2015 pour lire l’autobiographie de Dworkin, Heartbreak : The Political Memoir of a Feminist Militant – et il se trouve que c’est le livre le plus révolutionnaire que j’aie jamais lu.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://worldnewstrust.com/thank-you-andrea-dworkin-mickey-z

    #proféministe #Andrea_Dworkin

  • Politiques de l’inimitié par Achille MBEMBE

    Achille Mbembe ce matin sur France Culture ; un entretien qui amène à la découverte de son livre.

    http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Politiques_de_l_inimiti__-9782707188182.html

    Cet essai explore cette relation particulière qui s’étend sans cesse et se reconfigure à l’échelle planétaire : la relation d’inimitié. S’appuyant en partie sur l’œuvre psychiatrique et politique de Frantz Fanon, l’auteur montre comment, dans le sillage des conflits de la décolonisation du XXe siècle, la guerre – sous la figure de la conquête et de l’occupation, de la terreur et de la contre-insurrection – est devenue le sacrement de notre époque.
    Cette transformation a, en retour, libéré des mouvements passionnels qui, petit à petit, poussent les démocraties libérales à endosser les habits de l’exception, à entreprendre au loin des actions inconditionnées, et à vouloir exercer la dictature contre elles-mêmes et contre leurs ennemis.
    Dans cet essai brillant et brûlant d’actualité, Achille Mbembe s’interroge, entre autres, sur les conséquences de cette inversion, et sur les termes nouveaux dans lesquels se pose désormais la question des rapports entre la violence et la loi, la norme et l’exception, l’état de guerre, l’état de sécurité et l’état de liberté.
    Dans le contexte de rétrécissement du monde et de son repeuplement à la faveur des nouveaux mouvements migratoires, l’essai n’ouvre pas seulement des pistes neuves pour une critique des nationalismes ataviques. Il pose également, par-delà l’humanisme, les fondements d’une politique de l’humanité.

    http://www.rfi.fr/hebdo/20160408-politiques-inimitie-achille-mbembe-colonisation-decolonisation-fanon-af
    http://www.philomag.com/les-livres/grand-angle/politiques-de-linimitie-14903

    La guerre ou le care ? Face au climat de l’époque hanté par le spectre de l’affrontement de tous contre tous, faut-il entrer dans une nouvelle culture du soin, détachée de la tutelle des États, comme le suggère Achille Mbembe, ou refonder le contrat social loin de tout sentimentalisme, comme le préconise Yves Michaud ?

    Une politique fondée sur «  la discrimination de l’ami et de l’ennemi   » : c’est cette vision de Carl Schmitt, philosophe antidémocratique s’il en fut, qu’Achille Mbembe voit triompher aujourd’hui au sein même des démocraties libérales. La guerre comme «  sacrement de notre époque  » : le thème est «  rugueux  », reconnaît-il. C’est donc dans la tension que l’historien et philosophe camerounais, reconnu comme l’un des théoriciens les plus créatifs et critiques de la postcolonie (il enseigne dans les universités d’Harvard aux États-Unis et du Witwatersrand en Afrique du Sud), analyse le chaos du monde, la sortie de la démocratie ou son inversion en dictature «  sous les habits de l’exception  », fabriquant une «  société de l’inimitié  ». L’ennemi, donc, est, plus que jamais, la grande obsession qui envahit la planète, et, avec elle, celle d’une séparation d’avec tout ce (ceux) qui n’est pas soi-même. L’angoisse de l’anéantissement, lorsqu’elle saisit les plus puissants, nourrit cette obsession qui, hier comme aujourd’hui, risque de s’accomplir en fantasme d’extermination.

    (...)

  • “Imposer l’ordre moral à coup de marteau”

    – Communiqué de La Discordia

    « Non nous ne voulons rattraper personne. Mais nous voulons marcher tout le temps, la nuit et le jour, en compagnie de l’homme, de tous les hommes. Il s’agit de ne pas étirer la caravane, car alors, chaque rang perçoit à peine celui qui le précède, et les hommes qui ne se reconnaissent plus, se rencontrent de moins en moins, se parlent de moins en moins ».

    Frantz Fanon, Les damnés de la terre.
    http://lignesdeforce.wordpress.com/2016/04/29/imposer-lordre-moral-a-coup-de-marteau-communique-de-la-dis
    #bibliothèque_anarchiste #la_discordia

  • La conférence de Presse sur #ClassActionCCIF en 5 points
    http://contre-attaques.org/l-oeil-de/article/la-conference

    Le vendredi 8 avril 2016, se tenait au CCIF, collectif contre l’islamophobie, une conférence de presse que la plainte « groupée » menée par l’association, avec la fondation Frantz Fanon, contre la ministre Laurence Rossignol, suite à ces propos sur RMC le mercredi 30 mars. Résumé en 5 points par l’association. L’avancement de notre procédure en cours, en cinq points : Aujourd’hui plus de 400 plaignants se sont joints à notre action de groupe. Nous recevons chaque jour de nouvelles plaintes. Vous pouvez (...)

    #L'œil_de_Contre-Attaques

    / #carousel, #L'islamophobie_à_la_Une, #Lutte_contre_l'Islamophobie, (...)

    #Justice

  • Frantz Fanon, pour une décolonisation de l’être
    http://www.radiogrenouille.com/programmes-radio/grille/frantz-fanon-pour-une-decolonisation-de-letre

    Plongée dans l’œuvre et la vie de Frantz Fanon avec Alice Cherki, psychiatre et auteure d’un ouvrage remarqué (Frantz Fanon, portrait, Le Seuil), dans le cadre d’une rencontre au MuCEM fin février. Alice Cherki retrace la portée historique de l’œuvre de Fanon, de son analyse implacable de la colonisation au courant tiers-mondiste. Elle nous dit, aussi, en quoi sa pensée est encore actuelle, dans un monde traversé par les inégalités de toutes sortes. Durée : 32 min. Source : Radio Grenouille

  • FRANTZ FANON, L’INDEPENDANCE DANS LA CHAIR | Montray Kréyol
    http://www.montraykreyol.org/article/frantz-fanon-lindependance-dans-la-chair

    Né aux Antilles, psychiatre et militant aux côtés du FLN algérien, #Frantz_Fanon a décrypté dès les années 1950 les effets de la colonisation. Son œuvre, cinquante ans après sa mort, se révèle d’une troublante actualité.

    La mère patrie a trahi son fils noir. Celui-ci la trahira en retour. Frantz Fanon, né antillais en 1925, est mort algérien le 6 décembre 1961, à l’âge encore tendre de 36 ans. Une courte vie qui lui aura laissé le temps de combattre le nazisme au sein des Forces françaises libres, d’étudier la médecine à Lyon – et de suivre les cours du philosophe Maurice Merleau-Ponty –, puis d’exercer, à partir de 1953, son métier de psychiatre en Algérie. Expulsé en 1956 car engagé aux côtés du FLN, il rejoint la Tunisie et sillonne l’Afrique noire à son tour lancée sur la voie de l’indépendance, en tant qu’ambassadeur du gouvernement provisoire algérien, chantre d’une solidarité panafricaine. « Il a choisi. Il est devenu algérien. Il n’est pas facile de se souvenir d’un homme comme celui-là en France », résumait sobrement Aimé Césaire il y a tout juste cinquante ans.

  • La Bataille du voile — Frantz Fanon

    http://www.legrandsoir.info/la-bataille-du-voile.html

    Frantz Fanon a abordé sous le titre de la bataille du voile, l’enjeu central constitué par le thème du dévoilement des femmes algériennes durant la domination coloniale française. Le voile des femmes était considéré comme le symbole par excellence de la nature rétrograde de la société algérienne et la colonisation présentée comme une mission de civilisation qui se donnait pour objectif premier de libérer les algériennes du patriarcat arabo-musulman dont elles étaient victimes en les dévoilant.
    Avec le voile, les choses se précipitent et s’ordonnent. La femme algérienne est bien aux yeux de l’observateur « Celle qui se dissimule derrière le voile. » Nous allons voir que ce voile, élément parmi d’autres de l’ensemble vestimentaire traditionnel algérien, va devenir l’enjeu d’une bataille grandiose, à l’occasion de laquelle les forces d’occupation mobiliseront leurs ressources les plus puissantes et les plus diverses, et où le colonisé déploiera une force étonnante d’inertie.

    #colonialisme #racisme

  • « Guerres contre les Noirs et Arabes et érotisme raciste » - Achille Mbembe

    http://mouvements.info/decoloniser-les-structures-psychiques-du-pouvoir

    Le surinvestissement de la virilité comme ressource symbolique et politique est un effet historique des techniques de déshumanisation et partant de dévirilisation systématique, caractéristique de ce que l’on pourrait appeler « la gouvernementalité coloniale ». F. Douglass, W.E.B. Dubois, ou encore Frantz Fanon ont montré comment la castration effective ou symbolique du Noir, et plus généralement de l’esclave ou du colonisé, a transformé la virilité en ressource convoitée dans le processus de construction des sujets politiques postcoloniaux. Quels sont vos liens avec la pensée de Frantz Fanon sur ce sujet ?

    Historiquement, il y a une part de vérité dans ce que vous dites. Le lynchage des hommes noirs dans le Sud des États-Unis au temps de l’esclavage et au lendemain de la Proclamation d’Émancipation s’origine en partie dans le désir de les castrer. Pris d’angoisse au sujet de son propre potentiel sexuel, le « petit blanc » raciste est saisi de terreur à la pensée du « glaive noir » dont il redoute non seulement le volume supposé, mais aussi l’essence pénétrative et assaillante.

    L’écrivain Michel Cournot disait à peu près la même chose en des termes plus luxurieux : « L’épée du Noir est une épée. Quand il a passé ta femme à son fil, elle a senti quelque chose » qui est de l’ordre de la révélation. Mais elle a également laissé derrière elle un gouffre. Et dans ce gouffre, précisait-il, « ta breloque est perdue ». Et de comparer le pénis noir au palmier et à l’arbre à pain qui ne débanderait pas pour un empire.

    Je veux dire que dans le geste obscène qu’est le lynchage, l’on cherche donc à protéger la pureté supposée de la femme blanche en tenant le Noir à hauteur de sa mort. On veut l’amener à contempler l’extinction et l’obscurcissement de ce que, dans la fantasmagorie raciste, l’on tient pour son « soleil sublime », son phallos. La déchirure de sa masculinité doit passer par la transformation de ses organes génitaux en champ de ruines – leur séparation d’avec les puissances de la vie. C’est parce que, comme le dit bien Fanon, dans cette configuration, le nègre n’existe pas. Ou plutôt, le nègre est avant tout un membre.

    Ceci dit, le surinvestissement de la virilité comme ressource symbolique et politique n’est pas seulement un effet historique des techniques de déshumanisation et de dévirilisation qui ont caractérisé le régime de la plantation sous l’esclavage ou la gouvernementalité coloniale. Je crois que ce surinvestissement, voilà la vie propre de toute forme de pouvoir, y compris dans nos démocraties. Voilà la pure activité du pouvoir en général, ce qui lui donne sa vitesse, et partant, sa violence. La virilité représente la ligne septentrionale du pouvoir en général, sa ligne frénétique.

    Il suffit, à ce propos, de bien observer ce qui se passe aujourd’hui. À l’heure où certains veulent nous faire croire que « l’islamo fascisme » est le danger de tous les dangers, les guerres en cours contre des pays arabes ou mahométans ne sont-elles pas vécues comme autant de moments de « décharge » (Entlastung) dont la valeur paradigmatique résulte précisément du fait que cette décharge s’effectue sur le modèle de l’érection de l’organe génital masculin, les technologies de pointe jouant à cet égard le rôle d’objets d’assaut qui rendent possible une certaine manière de coit – le nationalisme racial ?

    Allons plus loin. Dans une large mesure, ces guerres n’ont-elles pas pour objet les bourses – ce par quoi il faut comprendre les rites de vérification des couilles et les logiques d’arraisonnement de la lutte à mort (la guerre justement) par la logique du profit ? Chaque bombardement à haute altitude, chaq
    ue séance de torture dans les prisons secrètes d’Europe et d’ailleurs, chaque décharge guidée au laser n’est-il pas la manifestation d’un orgasme viril, l’Occident se vidangeant en faisant de la destruction des États mahométans le phare même de la jouissance à l’âge de la technologie avancée ?

    Tout ne se ramène sans doute pas à ce que je viens de dire et il y a sans doute dans mes propos un brin de provocation. Mais il serait naïf de s’interroger sur les fonctions des guerres contemporaines et leur économie politique en faisant fi de l’érotique raciste et masculine qui les lubrifie et qui en est une constituante essentielle, ou encore en occultant leur essence théo-pornologique. Dans les guerres sans but ni raison en cours, il y a une manière de projection de l’imagination virile et du désir pervers que l’on ne peut pas sous-estimer.