person:frantz fanon

  • #Afrique
    Figures de la révolution africaine. De Kenyatta à Sankara. #Saïd_BOUAMAMA

    #Jomo_Kenyatta, #Aimé_Césaire, #Ruben_Um_Nyobè, #Frantz_Fanon, #Patrice_Lumumba, #Kwame_Nkrumah, #Malcolm_X, #Mehdi_Ben_Barka, #Amílcar_Cabral, #Thomas_Sankara... Longtemps regardés avec dédain par ceux qui, depuis les années 1980, décrétèrent la mort du tiers-mondisme et le triomphe du néolibéralisme, ces noms reviennent à l’ordre du jour. Avec l’atmosphère de révolte que l’on sent monter aux quatre coins du monde, ces figures majeures de la libération africaine suscitent un intérêt croissant auprès des nouvelles générations.
    Refusant d’en faire de simples icônes, Saïd Bouamama redonne corps et chair à ces penseurs de premier plan qui furent aussi des hommes d’action. Leurs vies rappellent en effet que la bataille pour la libération, la justice et l’égalité n’est pas qu’une affaire de concepts et de théories : c’est aussi une guerre, où l’on se fourvoie parfois et dans laquelle certains se sacrifient. S’il ne cache pas son admiration pour ces figures rebelles, dont la plupart moururent effectivement au combat, Saïd Bouamama n’en fait pas des martyrs absolus : la pensée en action est toujours située, incertaine, inachevée.
    C’est pourquoi ce livre s’attache, avec beaucoup de pédagogie, à inscrire ces parcours dans leurs contextes sociaux, géographiques et historiques. On comprend mieux dès lors comment ces hommes, qui ne vécurent pas tous sur le continent africain, mais furent tous confrontés à l’acharnement des puissances impériales, cherchèrent les armes pour sortir l’Afrique de la nuit coloniale et faire émerger une nouvelle universalité.
    À l’heure où l’on se demande comment avoir prise sur le monde, ce portrait politique collectif rappelle qu’il a toujours été possible, hier comme aujourd’hui, de changer le cours des choses.
    http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index.php?ean13=9782355220371

  • De l’alliance judéo-noire

    "Il existe, sur le rapport entre racisme et antisémitisme, un vaste débat : les uns ont vu dans les génocides coloniaux le paradigme de l’Holocauste, les autres ont souligné la différence entre le pillage d’un continent et l’extermination conçue comme une fin en soi, comme un « massacre ontologique ». Pour Fanon, qui défend une vision sartrienne du juif et du Noir comme images négatives fabriquées par l’antisémite et le raciste, reste néanmoins un clivage lié à la couleur. L’antisémite et le raciste peuvent pareillement biologiser le juif et le Noir, en les renvoyant à des essences, mais le juif peut essayer de pénétrer le monde des gentils par l’assimilation alors que le Noir ne peut pas échapper à sa couleur. C’est pourquoi, selon Fanon, « le nègre représente le danger biologique ; le juif, le danger intellectuel » (Fanon). Et c’est pourquoi la « color-line » a joué un rôle si important dans les relations judéo-noires. Nicole Lapierre a analysé le phénomène de la « mimesis noire », rendue célèbre dans la culture de masse par The Jazz Singer, le premier film parlant réalisé en 1927 par Alan Crosland, produit par les frères Warner et interprété par Al Jolson (AsaJoelsen, d’origine judéo-lituanienne). Ce film s’inscrit dans la tradition du Minstrel, un spectacle extrêmement populaire au tournant du XXe siècle mettant en scène des Blancs qui, déguisés en Noirs, se produisaient dans un répertoire de musique et de danse nègres. Très prisé par les acteurs juifs depuis la fin du XIXe siècle, ce genre comique a été interprété tantôt comme l’expression d’une adhésion aux stéréotypes racistes de l’époque, tantôt comme le révélateur d’une solidarité judéo-noire fondée sur l’identification d’une minorité opprimée à une autre. Le blackface, suggère Nicole Lapierre, a favorisé l’américanisation des migrants juifs qui, « en noircissant, se faisaient plus blancs » (Lapierre). Lorsqu’ils étaient encore victimes de discriminations, les Minstrels les aidaient à se situer du bon côté de la « color-line », parmi les Blancs. Ce procédé mimétique consistant à se mettre dans la peau de l’ Autre est à l’origine des transferts culturels judéo-noirs du XXe siècle (qui poursuivront ensuite d’autres buts et d’autres stratégies).

    C’est par un effort emphatique poussant ses acteurs à franchir la « ligne de couleur » que la Negro-Jewish Alliance a pu voir Je jour. Par le déplacement qu’elle implique, cette empathie rend possible une remise en cause de soi-même tout à fait fructueuse. C’est un détour par lequel des juifs et des Noirs ont élargi leurs horizons, en inscrivant leur réflexion et leur combat dans une perspective plus large, en découvrant des affinités et en nouant des alliances. En 1949, la visite des ruines du ghetto de Varsovie avait aidé l’historien afro-américain W.E.B. Du Bois à comprendre que le racisme ne se réduisait pas à la « color-line » , donc à « sortir d’un certain provincialisme vers une conception plus large des manières dont la lutte contre la ségrégation raciale, contre la discrimination religieuse et l’oppression des pauvres devait évoluer » (Du Bois).

    La « ligne de couleur » renvoie donc à une question historique plus large qui est au cœur du combat de Frantz Fanon, tout en restant absente ou cachée dans ses réflexions sur l’antisémitisme : la question coloniale. Les juifs ont été, pendant des siècles, le paradigme de l’altérité au sein du monde occidental, au cœur de l’Europe et de sa culture, en devenant un marqueur négatif dans le processus de construction des identités nationales ; les colonisés ont été le paradigme d’une altérité située en dehors de la « civilisation, une altérité dont l’Europe avait besoin afin de légitimer sa domination et de dessiner son autoportrait de culture et de race supérieures. Ces deux paradigmes ont été complémentaires mais ils étaient dissociables. Les juifs émancipés pouvaient s’assimiler et franchir la « ligne de couleur ». Ainsi, Cesare Lombroso pouvait apporter sa contribution aux doctrines du racisme fin-de-siècle, dans un ouvrage intitulé L’Homme blanc et l’Homme de couleur (Lombroso, 1892), et Theodor Herzl, quelques années plus tard, mettre en avant les bienfaits du sionisme en Palestine : « Pour l’Europe, nous constituerions là-bas un avant-poste contre l’Asie, nous serions l’avant-garde de la civilisation contre la barbarie » (Herzl).

    L’adhésion des juifs au racisme rencontrait l’obstacle puissant de l’antisémitisme qui, en dépit de leur culture et de leurs choix, les renvoyait dans le camp des dominés ou les faisait apparaître comme des intrus dans le camp dominant. Cela avait créé les conditions d’une rencontre entre les juifs et les colonisés, dans une sorte d’osmose d’antifascisme et d’anticolonialisme. Pendant la guerre d’Algérie, en faisant écho à La Question d’Henri Alleg, Jean Améry voyait dans la torture plutôt que dans les chambres à gaz l’essence du nazisme, et le photographe Adolfo Kaminsky expliquait pourquoi il s’était mis à fabriquer des faux papiers pour les militants du FLN : la chasse aux Algériens et les contrôles au faciès dans les rues de Paris étaient intolérables pour un homme qui, seulement quelques années plus tôt, avait connu les mêmes pratiques mises en œuvre par la Gestapo contre les juifs."

    Enzo Traverso

    http://bougnoulosophe.blogspot.be/2014/01/de-lalliance-judeo-noire.html

  • ▶ Lumières Noires - Bob Swaim (2006 - documentaire) - YouTube

    http://www.youtube.com/watch?v=k-hmL1PM62s&feature=share

    Via Irène Bonnaud

    Lumières Noires - Bob Swaim

    Il y a cinquante ans, surmontant obstacles et préjugés, une poignée de créateurs noirs revendiquant avec fierté l’appellation de nègres » parvenait à rassembler à Paris, à la Sorbonne, de nombreux artistes et écrivains venus du monde entier pour un premier Congrès des intellectuels noirs. À la tribune, Alioune Diop, Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire, Richard Wright, Frantz Fanon.Le documentaire raconte comment et pourquoi un tel événement a pu voir le jour, comment et pourquoi les autorités ont cherché à perturber ce colloque, en dénigrer les conclusions, en étouffer la portée.

    #documentaire #négritude #film

  • Frantz Fanon : la vie oubliée du damné de la terre
    Kévin Victoire
    http://ragemag.fr/frantz-fanon-portrait-dun-intellectuel-au-combat-53919

    Peau noire, Masques Blancs : « Une fois pour toutes, nous posons ce principe : une société est raciste ou ne l’est pas. Tant qu’on n’aura pas saisi cette évidence, on laissera de côté un grand nombre de problèmes. Dire, par exemple, que le nord de la France est plus raciste que le sud, que le racisme est l’œuvre des subalternes, donc n’engage nullement l’élite, que la France est le pays le moins raciste du monde, est le fait d’hommes incapables de réfléchir correctement ».

  • Hitler n’est pas mort

    « Quand je tourne le bouton de ma radio, que j’entends qu’en Amérique des nègres sont lynchés, je dis qu’on nous a menti : Hitler n’est pas mort ; quand je tourne le bouton de ma radio, que j’apprends que des Juifs sont insultés, méprisés, pogromisés, je dis qu’on nous a menti : Hitler n’est pas mort , que je tourne enfin le bouton de ma radio et que j’apprenne qu’en Afrique le travail forcé est institué, légalisé, je dis, que, véritablement, on nous a menti : #Hitler n’est pas mort. »

    [Frantz #Fanon, "Peau noire, masques blancs"]

    #Frantz-Fanon

  • Le racisme est toujours justifié et construit par la culture (la supériorité esthétique des pratiques culturelles), le biologique, l’appartenance à un groupe social ( la stigmatisation des pauvres issus de l’immigration)
    "Racisme et Culture" par Frantz Fanon
    http://www.dailymotion.com/video/xoib3i_frantz-fanon-racisme-et-culture_news


    extrait de la préface de « Oeuvres » de Frantz Fanon paru aux éditions de la Découverte
    http://www.mouvements.info/L-universalite-de-Frantz-Fanon.html

    Il n’y est question, faut-il préciser, que de la lutte et du futur qu’il faut ouvrir coûte que coûte. Cette #lutte a pour but de produire la vie, de renverser les #hiérarchies instituées par ceux qui se sont accoutumés à vaincre sans avoir raison, la « violence absolue » jouant, dans ce travail, une fonction désintoxicatrice et instituante. Cette lutte a une triple dimension. Elle vise d’abord à détruire ce qui détruit, ampute, démembre, aveugle et provoque peur et colère – le devenir-chose. Ensuite, elle a pour fonction d’accueillir la plainte et le cri de #l’homme_mutilé, de ceux et celles qui, destitués, ont été #condamnés à l’#abjection ; de #soigner et, éventuellement, de #guérir ceux et celles que le pouvoir a blessés, violés et torturés, ou simplement rendus fous. Elle a enfin pour but de faire jaillir un #sujet #humain inédit, capable d’habiter le monde et de le partager afin que les possibilités de #communication et de #réciprocité sans lesquelles ne sauraient exister ni la #dialectique de la reconnaissance ni le #langage humain soient restaurées.
    Ce gigantesque labeur, Fanon l’appelait la « sortie de la grande nuit », la « #libération », la « #renaissance », la « restitution », la « #substitution », le « #surgissement », l’« émergence », le « #désordre absolu », ou encore « marcher tout le temps, la nuit et le jour », « mettre sur pied un homme neuf », « trouver autre chose », forger un sujet humain nouveau sorti tout entier du « mortier du #sang et de la #colère », #libre du #fardeau de la #race et débarrassé des attributs de la #chose. Un sujet quasi-indéfinissable, toujours en reste parce que jamais fini, comme un écart qui résiste à la #loi, voire à toute limite.
    Quant au reste, et bien mieux que d’autres écrits de l’époque, les textes de Fanon dévoilent l’étendue des souffrances psychiques causées par le racisme et la présence vive de la folie dans le système colonial [3] . En effet, en situation coloniale, le travail du racisme vise, en premier lieu, à abolir toute séparation entre le moi intérieur et le regard extérieur. Il s’agit d’anesthésier les sens et de transformer le corps du colonisé en chose dont la raideur rappelle celle du cadavre. À l’anesthésie des sens s’ajoute la réduction de la vie elle-même à l’extrême dénuement du besoin. Les rapports de l’homme avec la #matière, avec le #monde, avec l’#histoire deviennent de simples « rapports avec la nourriture », affirmait Fanon. Pour un #colonisé, ajoutait-il, « vivre, ce n’est point incarner des valeurs, s’insérer dans le développement cohérent et fécond d’un monde ». #Vivre, c’est tout simplement « ne pas #mourir », c’est « maintenir la vie ». Et de conclure : « C’est que la seule perspective est cet estomac de plus en plus rétréci, de moins en moins exigeant certes, mais qu’il faut tout de même contenter. »
    Cette #annexion de l’homme par la force quasi-physiologique du besoin et la matière de l’estomac constitue le « temps d’avant la vie », la « grande nuit » de laquelle il faut sortir. On reconnaît le temps d’avant la vie au fait que, sous son emprise, il n’est pas question pour le colonisé de donner un sens à son existence et à son monde, « mais plutôt d’en donner un à sa mort ». Et c’est à éclairer les attendus de ce différend et à le trancher en faveur des « réserves de vie » que s’attela Fanon.

    Un bel hommage de #Jacques_Coursil (Clameurs) à #Frantz_Fanon tiré du livre "Peau Noire, Masques Blancs(collection Points)
    http://www.youtube.com/watch?v=8yaGS2uJvis

    Je suis nègre.

    Mais je n’ai pas le droit de me laisser ancrer.
    Non !
    je n’ai pas le droit de venir et de crier ma haine.
    – pas le droit,
    de souhaiter la cristallisation
    d’une culpabilité
    envers le passé de
    ma race -
    Dois-je me confiner
    à la répartition raciale de la culpabilité,
    Non, je n’ai pas le droit d’être un Noir.
    – je n’ai pas le droit d’être ceci ou cela…
    Le Nègre n’est pas, pas plus que le Blanc.
    Je demande qu’on me considère à partir de mon Désir.
    Je me reconnais un seul droit :
    celui d’exiger de l’autre
    un comportement
    humain.

    Le malheur et l’inhumanité du Blanc
    sont d’avoir tué l’humain
    quelque part.
    Le malheur du nègre
    est d’avoir été esclave.
    Mais je ne suis pas esclave
    de l’esclavage
    qui déshumanisa mes pères.

    Je suis homme
    et c’est tout le passé du monde
    que j’ai à reprendre.
    – la guerre du Péloponnèse
    est aussi mienne
    que la découverte de la boussole.
    Je ne suis pas seulement responsable
    de Saint-Domingue -
    La densité de l’Histoire
    ne détermine aucun de mes actes.
    Je suis mon propre fondement.

    Exister absolument.
    Je n’ai ni le droit ni le devoir
    d’exiger réparation
    pour mes ancêtres domestiqués.
    Pas le droit de me cantonner
    dans un monde de réparations rétroactives.
    Je ne suis pas prisonnier de l’Histoire
    Il y a ma vie prise
    au lasso de l’existence.
    Il y a ma liberté.Il n’y a pas de mission Nègre ;
    Pas de fardeau Blanc
    pas de monde blanc
    pas d’éthique blanche,
    pas d’intelligence blanche.
    Il y a de part et d’autre du monde
    des humains qui cherchent.

    Ô mon corps,
    fais de moi toujours
    un homme qui interroge !

    #Colonialisme #Décolonisation #Anticolonialisme #Racisme #Hiérarchisation #Ségrégation #Culture #Anthropologie #Politique #Déculturation #Musique #Jazz #Livres #Vidéo

  • Antifascisme et luttes de l’immigration et des banlieues : parallèles et paradoxes
    http://www.alsacelibertaire.net/spip/spip.php?article125

    « En vérité, y a-t-il donc une différence entre un racisme et un autre ? Ne retrouve-t-on pas la même chute, la même faillite de l’homme ? » Frantz Fanon, Peau noire, masques blancs. Le fascisme tue. Le racisme est tout aussi meurtrier. Et pourtant… « [Clément] a été tué comme pourraient l’être les non-blanc-he-s, les immigré-e-s, indigènes, musulman-e-s, qui sont l’objet du racisme le plus décomplexé. Sa mort émeut l’opinion comme rarement la mort des victimes non-blanc-he-s des crimes policiers, des (...) (...)

    #Analyses #Antifa #Antirep #Clément_Méric #islamophobie #Antiracisme
    http://sudsciencespo.wordpress.com/2013/06/10/pour-clement-la-rage-au-coeur-ne-jamais-oublier-ne-jamais-p
    http://npa29.unblog.fr/2013/06/08/clement-julien-salingue
    http://www.etatdexception.net/?p=4753
    http://www.lepartidegauche.fr/actualites/communique/le-fascisme-tue-ensemble-combattons-le-23703

  • Rendez-vous avec Frantz Fanon, par Salima Ghezali (Le Monde diplomatique, #2012/07)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2012/07/GHEZALI/47932

    Peu de livres auront autant marqué une génération d’intellectuels que « Les Damnés de la terre », avec la célèbre préface de Jean-Paul #Sartre glorifiant la violence de l’opprimé, en 1961. La pensée de Frantz #Fanon, dont l’expérience de psychiatre engagé fut décisive, mérite cependant d’être revisitée à la lumière des indépendances et de la terrible guerre civile qui a ravagé l’Algérie dans les années 1990.

    #Idées #Racisme #Histoire #Colonialisme #Intellectuels #Mouvement_de_libération #Guerre_d’Algérie #France #Algérie #Martinique

    Un homme hors de lui
    http://www.monde-diplomatique.fr/2012/07/DELTOMBE/47933

    La vie de #Frantz_Fanon, né en Martinique en juillet 1925, aura été brève : il n’a que 36 ans lorsqu’il meurt d’une leucémie à Washington, en décembre 1961.

  • Intervention du Groupe des Associations de #Bagnolet au conseil municipal du lundi 15 avril 2013
    http://www.etatdexception.net/?p=4606

    "Nous, le Groupe des Associations de Bagnolet (#GAB), souhaitons intervenir aujourd’hui pour interpeller le Conseil municipal sur une question qui est pour nous des plus importantes dans le débat local, débat dans lequel nous comptons bien nous inscrire avec force. En intervenant ce soir, c’est aussi une manière pour nous de pointer du doigt le fait que les #Quartiers_populaires sont quasi-absents des débats du Conseil municipal, laissant ainsi le champ libre à des organisations qui ne nous (...)

    #A_La_Une #International_/_Post_Colonialisme #Islamophobie #Autonomie #Elections #Frantz_Fanon

  • PIERRE CHAULET

    Lignes quotidiennes, par Akram Belkaïd : Hommage à Pierre Chaulet
    http://akram-belkaid.blogspot.fr/2012/10/hommage-pierre-chaulet.html

    Contrairement à nombre de membres de sa communauté, Pierre Chaulet a rapidement pris conscience de la sordide condition des indigènes, ces « Français de souche musulmane », parqués pour leur grande majorité au seuil des lois et des bienfaits de la République française. Dès novembre 1954, Pierre Chaulet, qui termine alors ses études de médecine, s’est donc engagé aux côtés du FLN, estimant que la seule solution à la guerre qui débute alors est l’indépendance de l’Algérie. Côtoyant des hommes illustres comme Frantz Fanon, Salah Louanchi (lequel a été son beau-frère), Abdelhamid Mehri, Réda Malek ou Abbane Ramdane, Pierre Chaulet n’a pas louvoyé ou tergiversé quant à la nécessité de faire don de soi à la Révolution algérienne et cela quelque soit les excès et les errements de cette dernière. L’Algérie et les Algériens devaient être indépendants, c’était là le crédo de cet humaniste très vite repéré et persécuté par l’administration coloniale. Huit années plus tard, après avoir rejoint, en compagnie de son épouse Claudine Guillot, le FLN à Tunis et participé à la rédaction de plusieurs numéros d’El-Moudjahid, il rentre à Alger et devient citoyen algérien. Dans les années qui suivent, il se consacra à l’édification du système de santé algérien, luttant sans relâche contre ce fléau qu’était la tuberculose mais aussi en alertant contre les choix erratiques en matière de politique de santé publique.

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    Viens chez moi j’habite à la Paillade reçoit Pierre Chaulet
    http://www.dailymotion.com/video/xri6dr_viens-chez-moi-j-habite-a-la-paillade-recoit-pierre-chaulet_webc

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    Algérie : décès du médecin Pierre Chaulet, figure de l’anticolonialisme

    ALGER - Le militant anti-colonialiste Pierre Chaulet, l’un des rares pieds noirs à s’être engagés en faveur de l’indépendance de l’Algérie, est décédé vendredi à l’âge de 82 ans des suites d’un cancer.

    Selon un proche de la famille, la dépouille de Chaulet, décédé à Montpellier, dans le sud de la France, sera rapatriée lundi à Alger où il sera enterré le lendemain.

    C’était un homme à principes, un juste qui a toujours défendu et exalté la dignité, a déclaré à l’AFP l’ancien Premier ministre algérien Rédha Malek qui fut l’un de ses compagnons de lutte.

    Né le 27 mars 1930 à Alger, Chaulet a lutté contre le colonialisme français auprès de figures emblématiques de la révolution algérienne.

    Il s’est engagé au Front de libération nationale (FLN) et s’est considéré comme un Algérien à part entière, a ajouté M. Malek. Le Pr Chaulet avait d’ailleurs obtenu la nationalité algérienne en 1963.

    Il a effectué des opérations secrètes avec les combattants du FLN sous les ordres du révolutionnaire indépendantiste Abane Ramdane qu’il sauvé de la mort, raconte M. Malek.

    Si on parle de nationaliste d’une manière générale en Algérie, il faut parler de Pierre, car il a donné à cette idéologie une teinte démocratique, a affirmé pour sa part à l’AFP l’historien Mohamed Harbi qui a connu Chaulet en 1952 et milité avec lui.

    Chaulet a été expulsé en France durant la guerre d’Algérie mais a réussi, avec sa femme Claudine qui avait également épousé la cause algérienne, à rejoindre le FLN en Tunisie où il a continué ses activités de résistant à la fois comme médecin et comme journaliste à El Moudjahid, publication du FLN.

    Il est l’un des membres fondateurs de l’agence de presse algérienne APS, à Tunis en 1961.

    En Tunisie, nous nous sommes retrouvés au journal El Moudjahid avec Frantz Fanon. Parallèlement au travail de réflexion, il apportait une aide médicale, a indiqué M. Malek.

    Belle comète dans le ciel algérien

    Pour la sociologue Fatma Oussedik, Pierre Chaulet, c’est l’Algérie riche et plurielle.

    Il laisse une belle trace pour l’Algérie, c’est comme une belle comète qui est passée dans le ciel, a-t-elle dit à l’AFP.

    http://www.romandie.com/news/n/_Algerie_deces_du_medecin_Pierre_Chaulet_figure_de_l_anticolonialisme22051 ?

  • Il faut absolument lire la contribution de Georges Corm au colloque Frantz Fanon d’Alger (juillet 2012) : Pourquoi la pensée de Fanon reste-t-elle pertinente ?
    http://www.georgescorm.com/personal/download.php?file=frantz%20_fanon.pdf

    Nous assistons ici à une involution de la conscience nationale dans un nationalisme vestimentaire et de l’apparence physique se réclamant non plus d’un peuple et de ses coutumes, mais des prescriptions transethniques de certains prédicateurs religieux musulmans. Ceux-ci s’imaginent naïvement pouvoir reconstituer dans le temps présent la société musulmane idéale, telle qu’elle aurait existé au VIIè siècle à Médine et à la Mecque du temps du prophète. En ce sens, une telle « mésaventure de la conscience nationale » illustre fort bien le pressentiment de Fanon sur les risques d’involution de la conscience nationale dans une rétractation identitaire stérile et anémiante. Ce succédané de conscience nationale empêche pour Fanon toute possibilité de régénérescence de la société colonisée qui demeure alors exposée à toutes les formes de domination néocoloniale, ce qui est bien le cas de la plupart des sociétés musulmanes, embrigadées dans le développement d’un islam dit « salafiste » transnational et soumis à l’influence de l’Arabie saoudite qui, depuis des décennies, forte de sa richesse pétrolière et financière, a répandu dans le monde arabe et musulman la doctrine wahhabite d’islam puritain et exclusiviste.

    En même temps, ces sociétés sont politiquement, militairement et économiquement soumises à l’influence hégémonique des Etats-Unis, de l’Union européenne et de l’OTAN. Cependant que l’altérité ainsi créé artificiellement par la « folklorisation » transnationale de la religion musulmane donne apparemment raison aux thèses du colonisateur qui lui aussi voit dans l’indigène une espèce humaine différente de celle des colonisateurs. Les images diffusées en boucle d’Oussama ben Laden durant deux décennies confirment cette totale « exotisation » de l’autre musulman […].

    A la fin du XXè siècle, Samuel Huntington donnera une nouvelle vigueur intellectuelle aux postures racistes des colonisateurs par son ouvrage sur les « choc des civilisations » qui aura un retentissement exceptionnel, en dépit de sa nullité conceptuelle et argumentaire. Ce qui donnera de la consistance aux thèses de Huntington sera cette altérité créée par l’extension de l’islam salafiste et de ses prescriptions vestimentaires. De la sorte, nous assistons aujourd’hui à la perpétuation du rapport colonisateur/colonisé, destructeur de la conscience nationale, que Fanon avait si bien décrit et dénoncé.

    En fait, le seul changement par rapport à l’époque où écrivait Fanon est celui de la globalisation économique et de l’émergence d’un pouvoir politique mondialisé concrétisé par les décisions du G8 et plus accessoirement du G20 et sa délégation en matière économique et financière au FMI ; un pouvoir qui est aussi celui des « marchés », des agences de notation, des grandes banques multinationales. […] Ainsi, la conscience nationale disparaît, ce qui permet au néocolonialisme moderne, incarné dans la globalisation économique néolibérale et transnationale, de devenir dominant.

  • Pourquoi la pensée de #Fanon reste-t-elle pertinente ? Par #Georges_Corm lors du Colloque Frantz Fanon – Alger, 2 au 7 juillet 2012

    ...
    La pensée de Fanon et son langage permettent de mieux analyser et de mieux comprendre comment et pourquoi, en dépit des indépendances, on a assisté au développement d’un redoutable néocolonialisme, celui là même contre lequel Fanon a mis en garde les élites des pays décolonisés.
    ...
    Les élites arabes vont-elles enfin se mettre à l’écoute de leurs peuples ou n’auront-elles d’oreilles, encore une fois, que pour la domination « blanche » du monde qui s’est efforcé par tous les moyens de récupérer les révoltes arabes à leur profit ? Ces dernières ont même eu l’insolence la plus grotesque de se déclarer « partenaires » des révolutions, lors du sommet du G8 tenu en France à Deauville en mai 2011 et d’y convoquer les nouveaux dirigeants égyptiens et tunisiens.
    Relire Fanon aujourd’hui c’est se vacciner contre les sirènes du nouveau néocolonialisme qui désormais s’étend à toute la planète, mais dont l’hégémonie sur le monde arabe a le caractère le plus accentué et le plus choquant. Les mouvements altermondialistes qui tentent aujourd’hui de contester la toute puissance du néocolonialisme dominant peuvent trouver en Frantz Fanon un maître à penser pour mieux organiser la lutte contre la coalition d’élites mondialisée qui asservit la planète et hypothèque son avenir.

    http://georgescorm.com/personal/download.php?file=frantz%20_fanon.pdf

  • Frantz Fanon and the Arab Uprisings: An Interview with Nigel Gibson
    http://www.jadaliyya.com/pages/index/6927/frantz-fanon-and-the-arab-uprisings_an-interview-w

    The Martiniquan intellectual was skeptical of revolutions from above, as was the case with several anti-colonialist movements in the Arab World. Interestingly, while the Arabic translation of the The Wretched of the Earth came out shortly after its publication in French, it omitted many passages because they were critical of the national bourgeoisie. Fifty years later, Fanon is almost absent in public discourses in the Middle East and is still marginal in the Maghreb. The uprisings should have been an excellent opportunity for Arab intellectuals and activists to engage with Fanon’s work on the revolution and the subaltern in the new conjuncture. However, despite the significance of his political philosophy for the current revolts, his books are either out of print or conspicuously absent from many bookstores in the Arab world.

  • Hannah Arendt, Frantz Fanon et les mécanismes de la haine de soi

    Le #racisme a son modèle type, comme tout concept. C’est celui qui confronte l’esclave noir au maître blanc, et il n’est donc pas étrange que ce soit là où l’écart physique et culturel maximal se soit manifesté entre les deux protagonistes qu’on cherche l’incarnation la plus cruelle de cette relation : en Afrique du Sud pendant l’apartheid, et dans les Etats esclavagistes des Etats-Unis d’Amérique au XIXe siècle. Des blancs nordiques faces à des noirs bantous.

    A côté de ce racisme idéal-typique, pourrait-on dire, un autre, plus diffus, plus subtil, existe, très répandu dans une autre situation historique, une situation dans laquelle la Méditerranée, l’Amérique latine, le Moyen-Orient vivent encore.

    Deux auteurs parlent, avec finesse et lucidité de ce racisme particulier, de ses mécanismes, de ses conséquences. La première est Hannah Arendt. La philosophe et journaliste américaine d’origine allemande étudia, avec probité, courage et distance, les enchaînements qui menèrent à la catastrophe nazie. Dans son livre Sur l’Antisémitisme, elle indique une forme spécifique de racisme, non pas seulement la haine du Juif de la part des étrangers, mais la haine à l’intérieur de la communauté juive, entre Juifs. Le second auteur est Frantz Fanon, le médecin antillais qui rejoignit les rangs de la révolution algérienne, et soutint, de son action et de ses écrits les peuples africains soulevés contre le colonialisme. On connait son livre fameux, Les Damnés de la terre. Moins connu est le court ouvrage qu’il écrivit bien avant, Peau noire, masque blancs où, parmi les différentes dimensions du racisme, il note la haine de soi, la haine du noir pour le noir, selon des mécanismes voisins, à mon sens, de ceux décrits par Hannah Arendt.

    http://omarsaghi.com/2012/06/18/hannah-arendt-frantz-fanon-et-les-mecanismes-de-la-haine-de-soi-retranscr

  • À quoi ça sert, l’oubli ? - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/A-quoi-ca-sert-l-oubli.html

    L’actualité éditoriale de Frantz Fanon invite à faire le bilan de l’instrumentalisation politique de sa pensée et de sa trajectoire. On dit l’auteur des Damnés de la terre oublié, occulté ; mais ce qui frappe en réalité, c’est plutôt la complexe réception de son œuvre dans son île d’origine, liée au « désenchantement national » qui a suivi les décolonisations africaines et caribéennes.

  • Dictionnaire des dominations de sexe, de race, de classe

    http://www.bboykonsian.com/photo/produit-688.jpg?v=1337296947

    " Nous considérons l’émancipation non seulement comme l’augmentation de la puissance d’agir du dominé, mais comme la destruction par les dominés du pouvoir d’appropriation des dominants. Sans cette destruction, l’émancipation est inévitablement contrainte, limitée, apparente, sous tutelle, etc., c’est-à-dire qu’elle masque une transmutation des formes de la domination, qui ne fait pas disparaître celle-ci. C’est dire l’illusion que constitue la croyance en une « émancipation individuelle », c’est-à-dire la croyance en une émancipation qui n’abolit pas les conditions sociales et matérielles de la domination.

    Penser l’émancipation comme étant le développement de la puissance d’agir des dominés par la destruction du pouvoir d’appropriation des dominants, suppose de considérer que les dominés ont une puissance d’agir au sein même de la relation de domination. Tant que le rapport de forces ne permet pas à cette puissance d’agir de détruire le pouvoir d’appropriation, nous sommes en présence d’une résistance des dominés qui peut prendre des formes multiples. Quand le rapport de forces permet d’envisager la destruction du pouvoir d’appropriation des dominants, nous sommes en présence d’un processus d’émancipation. Les dominés sont ainsi toujours porteurs d’une puissance d’agir prenant la forme d’une résistance ou d’un processus émancipatoire en fonction du rapport des forces. C’est ce que souligne Frantz Fanon à propos du colonisé : « [Il] est dominé, mais non domestiqué. Il est infériorisé mais non convaincu de son infériorité. Il attend patiemment que le colon relâche sa vigilance pour lui sauter dessus. Dans ses muscles, le colonisé est toujours en attente. »

    C’est dire qu’il convient d’aborder la question de l’intériorisation de la domination avec beaucoup de prudence. Il ne s’agit pas d’affirmer que le processus d’intériorisation n’existe pas, mais simplement que celui-ci n’est jamais total, permanent et unilatéral. La tendance à sous-estimer la lucidité des dominés sur les rapports de dominations qu’ils subissent et sur leurs enjeux fait partie intégrante, selon nous, d’un regard dominant sur les dominés. Il n’y a pas d’adhésion du dominé à sa domination mais des moments historiques et des rapports de forces dans lesquels le refus de la domination ne peut pas prendre une forme ouverte et explicite. Les résistances et les remises en cause d’une domination prennent les formes qu’elles peuvent prendre compte tenu d’un contexte historiquement situé et caractérisé par un état du rapport des forces.

    C’est dire également qu’il ne peut y avoir d’émancipations contraintes, d’émancipations offertes, d’émancipations octroyées. L’émancipation en tant que conquête d’une nouvelle puissance d’agir par soi-même et pour soi-même suppose la mise en mouvement des dominés, leur prise de parole et de pouvoir, leur sortie de l’invisibilité. Le processus d’émancipation ne peut donc être qu’un processus d’auto-émancipation. Toutes les postures paternalistes, maternalistes ou fraternalistes sont ainsi contradictoires avec l’idée même d’émancipation."

    http://bougnoulosophe.blogspot.com/2012/06/dictionnaire-des-dominations-de-sexe-de.html

    #Domination
    #émancipation

  • Hitler n’est pas mort
    « Quand je tourne le bouton de ma radio, que j’entends quand Amérique des nègres sont lynchés, je dis qu’on nous a menti : Hitler n’est pas mort ; quand je tourne le bouton de ma radio, que j’apprends que des Juifs sont insultés, méprisés, pogromisés, je dis qu’on nous a menti : Hitler n’est pas mort , que je tourne enfin le bouton de ma radio et que j’apprenne quand Afrique le travail forcé est institué, légalisé, je dis, que, véritablement, on nous a menti : Hitler n’est pas mort. » (Frantz Fanon)

  • Frantz Fanon IS | par Mohamed Belhorma (Minorités)
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1257-frantz-fanon-is.html

    Malgré l’indigence des commémorations françaises du cinquantenaire de la mort de Frantz Fanon, il tient une place dans la mémoire collective des fils et filles d’immigrés qui illustre l’importance de sa pensée pour notre présent. Lorsque l’on relit ses théories sur le racisme culturel et sur la violence, on se rend compte que Frantz Fanon cogne encore. Source : Minorités

  • Fanon, l’intempestif | le Bougnoulosophe (Minorités)
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1255-fanon-l-intempestif.html

    On a fêté en 2011 le cinquantième anniversaire de la mort de Frantz Fanon. Ses trente-six années de vie furent une traversée, intense et fulgurante, du siècle. Pour le dire avec Césaire : « Vie courte mais extraordinaire, illuminant une des plus atroces tragédies du 20e siècle et illustrant de manière exemplaire la condition humaine elle-même, la condition de l’homme moderne. » [1] Source : Minorités

  • Fanon, année cinquante de la vie américaine | Grégory Pierrot (Minorités)
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1256-fanon-annee-cinquante-de-la-vie-americaine.html

    Frantz Fanon a été l’objet de lectures massives et d’interprétations multiples aux États-Unis. Du mouvement des droits civiques aux études post-coloniales, en passant par la culture de masse hip-hop, voici Frantz Fanon, tel qu’il fut lu aux USA. Nul n’est prophète en son pays : c’est Jésus qui le dit, et il savait bien de quoi il parlait, le bougre. C’est d’autant plus compliqué quand, comme Frantz Fanon, on a vraiment trois pays : la France, pays de citoyenneté et de déception ; la Martinique, pays d’identité ; et l’Algérie pays (...) Source : Minorités

  • Fanon, l’intempestif

    On a fêté en 2011 le cinquantième anniversaire de la mort de Frantz Fanon. Ses trente-six années de vie furent une traversée, intense et fulgurante, du siècle. Pour le dire avec Césaire : « Vie courte mais extraordinaire, illuminant une des plus atroces tragédies du 20e siècle et illustrant de manière exemplaire la condition humaine elle-même, la condition de l’homme moderne. »

    On le sait, les commémorations sentent la naphtaline. Elles incarnent à la fois la mort et la trahison. Elles sont la meilleure manière d’en finir avec une personnalité qui dérange, une pensée qui gêne. Une fois que la réduction à une catégorie dépassée - le tiers-mondisme par exemple - n’agit plus, une fois que la conspiration du silence - « Frantz Fanon, mais qui c’est ? » - a fait son temps et démontré son inefficacité manifeste, il reste l’hommage. C’est de loin la meilleure et la plus intelligente façon de conjurer cette pensée.

    Eh bien, n’en déplaise, l’objet Fanon, œuvre et homme, pensée et chair, par sa singularité, ne supporte ni le silence, ni la réduction ni les hymnes ; il n’est jamais là où on l’attend, il ne rentre pas dans une case définie, ne supporte pas les étiquettes et ne passe pas inaperçu. En un mot, il est intempestif. C’est-à-dire qu’il agit « d’une façon inactuelle, donc contre le temps, et par là même sur le temps, en faveur d’un temps à venir » (Nietzsche [2]). Autrement dit, si Fanon et sa pensée déroutaient hier et déroutent aujourd’hui, ils dérouteront encore demain, qu’on se le dise...

    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1255-fanon-l-intempestif.html

    #Frantz_Fanon

  • " Comparer les œuvres à peu près contemporaines de Michel Foucault et de #Frantz_Fanon est un rappel instructif d’une déplorable situation. Tous deux partagent la problématique incontournable de l’immobilisation, de l’enfermement, au centre du système occidental de savoir et de discipline. Mais, si le projet même de l’œuvre de Fanon consiste à étudier ensemble les sociétés coloniales et métropolitaines en tant qu’entités discordantes mais liées, celui de Foucault s’éloigne de plus en plus de toute prise en compte sérieuse des tonalités sociales pour se concentrer sur l’individu, qu’il voit dissous par les progrès inéluctables d’une « microphysique » du pouvoir à laquelle il serait vain de résister. Fanon représente les intérêts d’une double base, indigène et occidentale, qui passe de l’enfermement à la libération. En ignorant le contexte impérial de ses théories, #Foucault paraît en fait représenter un irrésistible mouvement de colonisation qui, paradoxalement, renforce simultanément le prestige du chercheur solitaire et du système qui l’englobe. Tant Fanon que Foucault ont dans leur héritage Hegel, Marx, Freud, Nietzsche, Canguilhem, mais seul Fanon met ce formidable arsenal au service d’un combat anti-autoritaire." (#Edward_Said, Culture et impérialisme)

  • Frantz Fanon, l’indépendance dans la chair - Livres - Télérama.fr

    Né aux Antilles, psychiatre et militant aux côtés du FLN algérien, Frantz Fanon a décrypté dès les années 1950 les effets de la colonisation. Son œuvre, cinquante ans après sa mort, se révèle d’une troublante actualité.

    La mère patrie a trahi son fils noir. Celui-ci la trahira en retour. Frantz Fanon, né antillais en 1925, est mort algérien le 6 décembre 1961, à l’âge encore tendre de 36 ans. Une courte vie qui lui aura laissé le temps de combattre le nazisme au sein des Forces françaises libres, d’étudier la médecine à Lyon – et de suivre les cours du philosophe Maurice Merleau-Ponty –, puis d’exercer, à partir de 1953, son métier de psychiatre en Algérie. Expulsé en 1956 car engagé aux côtés du FLN, il rejoint la Tunisie et sillonne l’Afrique noire à son tour lancée sur la voie de l’indépendance, en tant qu’ambassadeur du gouvernement provisoire algérien, chantre d’une solidarité panafricaine. « Il a choisi. Il est devenu algérien. Il n’est pas facile de se souvenir d’un homme comme celui-là en France », résumait sobrement Aimé Césaire il y a tout juste cinquante ans.

    http://www.telerama.fr/livre/frantz-fanon-l-independance-dans-la-chair,75641.php