person:fred vargas

  • Environnement - Fred Vargas accuse : « les #lobbies décident de tout et les gouvernements obéissent »
    https://www.franceinter.fr/environnement/environnement-fred-vargas-accuse-les-lobbies-decident-de-tout-et-les-gou

    « Ce #système obsolète et mortifère nous a menés dans cet abîme qui menace l’humanité d’extinction d’ici 80 ans. Ce n’est quand même pas rien comme sujet ! On voit bien que ce sont les lobbies qui décident de tout et les gouvernements obéissent ».

  • Hello Seenthis, rien sur Battisti ? Je dois avouer que les événements récents m’ont échappé, bicoz comme tu sais deuil du rezo, mais j’aimerais bien avoir tes idées là-dessus.

    Y a-t-il eu un retournement de situation, ou bien considère-t-on ces aveux comme la marque (suggéré en dernier paragraphe d’un article du Monde) de la violence carcérale qui a finit par briser un homme usé qui n’a plus rien à espérer qu’un allègement de ses conditions de détention ? Et si les aveux sont tenus pour valables, que penser des prises de positions politiques de ces derniers années (encore il y a quelques semaines) ?

    Si le pronostic est celui d’un aveuglement de la gauche sur base politique, y a-t-il de sérieuses remises en question (une rapide recherche semble limiter les « dénonciations » des soutiens à l’anecdotique BHL, ce que je trouve assez minable pour le coup), dans des milieux qui sont autrement prompts à sauter sur leur chaise pour traquer le confusionnisme, le complotisme, l’antisionisme-qui-glisse-vers-l’antisémitisme et plus généralement un anti-impérialisme dénoncé comme un campisme zombie. Si ce n’est pas le cas, j’aimerais savoir quelle est la posture morale dans ces cas et la justification qui expliquerait l’absence de « on ne doit rien laisser passer » dans l’autre.

    • IL N’Y A [toujours] PAS D’“AFFAIRE BATTISTI” ! | Claude Guillon
      https://lignesdeforce.wordpress.com/2019/03/31/il-ny-a-toujours-pas-daffaire-battisti

      J’imagine, sans avoir tenté une recherche particulière dans ce sens, que ses « soutiens » d’alors ne se précipitent pas pour tirer le bilan d’une telle expérience. Si ces personnes se sentent à postériori trahies, elles n’auront guère envie d’en faire état. C’est compréhensible, mais c’est dommageable. Parce que Battisti n’était pas le seul Italien réfugié en France et parce que l’« innocentisme » qui a animé beaucoup de ses soutiens constituait déjà une erreur politique et stratégique avant qu’il soit ainsi démenti de manière tragi-comique.

    • La lettre ci-dessus rappelle des éléments essentiels. En guise d’ajouts : la ligne dite « innocentiste » n’est apparue qu’en 2004, après la décision d’extradition prononcée par la cour d’appel puis par la cour de cassation, et alors que Cesare Battisti était déjà en fuite, juste avant le dernier recours et dernier niveau de juridiction, le Conseil d’Etat.
      Fred Vergas a autrefois elle-même raconté que c’est ses soutiens français qui l’ont conjuré d’adopter cette ligne, se heurtant à sa forte résistance (les portes claquaient, dit-elle). Contrairement à ce que racontent les gazettes, sa ligne antérieure était d’assumer la responsabilité collective des actions du groupe auquel il appartenait, les Prolétaires Armées pour le Communisme. Son récit des événements dans son roman autobiographique, « Dernières cartouches », qui date de 1998, et que je vous recommande vivement (c’est un excellent livre), est assez proche de ce qu’il raconte dans la transcription des interrogatoires récents.
      Par ailleurs, l’émotion et la mobilisation contre l’extradition en 2004 était surtout liées au fait qu’elle reniait la parole de l’Etat français, qui avait accueilli les anciens militants italiens en échange d’un arrêt total de leurs activités illégales. Après avoir été tolérés, ils avaient reçu des cartes de séjour en règle, et Cesare Battisti avait même reçu en février 2004 un courrier du ministère des Affaires sociales l’informant de son imminente naturalisation, après deux ans d’enquête des renseignements généraux qui concluait à une réinsertion exemplaire. C’est la duplicité du gouvernement Raffarin et du ministre de la justice Dominique Perben, qui avait passé un accord en 2002 avec son homologue italien d’extrême-droite, le politicien raciste de la Ligue du Nord, R.Castelli, qui ont provoqué l’abandon de la parole donnée, le kidnapping de Paolo Persichetti en 2002 et l’affaire Battisti en 2004. La procédure a donc surtout porté à l’époque sur l’aberration de la position française, reniant l’asile offert 25 ans après les faits, alors que Battisti avait deux filles françaises, de 20 et 9 ans, etc, et que les demandes d’extradition italiennes avaient déjà été déboutées par les tribunaux français en 1991. Tout ça n’est pas moins scandaleux aujourd’hui qu’alors.
      Ceci dit, et pour nuancer les jugements négatifs sur les affirmations « innocentistes » qu’a pu propager Fred Vargas par exemple (et qu’elle continue de défendre aujourd’hui), ces thèses ont joué un rôle considérable dans la procédure brésilienne. Le ministre de la justice de Lula qui a concédé l’asile l’a fait sur la foi de la démolition par Fred Vargas du procès par contumace qui s’était déroulé en Italie et qui montrait de très nombreuses irrégularités (témoignages de repentis, gagnant de fortes réductions de peine, voire leur libération, comme preuves pratiquement uniques, documents falsifiés par la magistrature milanaise, etc). Le fait qu’on puisse en Italie être condamné à la perpétuité par contumace, sans pouvoir bénéficier d’un nouveau procès au moment de l’arrestation, et que Battisti ait donc été condamné à perpétuité à l’époque en son absence, sans jamais avoir été interrogé sur les faits ni confronté à ses accusateurs, a été déterminant dans l’imbroglio juridique brésilien, qui s’est transformé en bras de fer, de 2006 à 2010, entre le Parti des Travailleurs au pouvoir et le président et le rapporteur très droitiers du Tribunal Suprême Fédéral. Après quatre ans d’incarcération dans des conditions plus ou moins dantesques (mais où il a écrit un autre beau livre, « Face au mur »), Battisti a obtenu l’asile sur décision du président Lula. On peut dire que la ligne « innocentiste » lui a valu 11 ans de liberté au Brésil, ce qui n’est pas rien.
      La récente « confession », motivée sans doute par le régime de l’isolement qu’il subit dans sa prison sarde, a surtout pour défaut de donner raison sur toute la ligne aux allégations des magistrats milanais dont le dossier d’instruction était très fragile. Même si, d’un autre point de vue, cette confirmation totale la rend suspecte.

  • Le tragique destin des « Recluses » de Bordeaux
    https://www.bordeaux-gazette.com/le-tragique-destin-des-recluses-de-bordeaux.html

    Sur l’actuelle place Gambetta, lorsque vos pas vous mènent à l’angle de la rue Judaïque et de la rue du Palais-Gallien, vous êtes tout près de la « Chapelle de la Recluse Saint Ladre » (Saint Lazare) construite au IXème siècle et détruite en 1452 par le Comte anglais John Talbot qui démolit une grande partie du quartier lors de son siège de Bordeaux, avant d’y entrer avec ses troupes.

    La « Mode » des Recluses

    Au Moyen-âge le phénomène des recluses était très répandu. Chaque grande ville en possédait. Installées à Paris sur la rive gauche de la Seine et dans le cimetière des Innocents, elles sont aussi à l’époque une bonne dizaine à Lyon. A Bordeaux, il y’en aura trois en même temps au XIIIème siècle, à Saint Ladre, dans la paroisse de Saint Eloi dont la demeure bordait la rue Saint-James et aussi dans la paroisse Puy-Paulin.
    Exilées aux portes des cités, « sentinelles » spirituelles, la plupart du temps issues des classes populaires, pauvres et affectées soit d’une maladie, soit d’un deuil, en somme des personnes n’ayant plus grand-chose à perdre. Comment donc espérer pour ces femmes ou hommes déjà pauvres, devenir saints et faire vœu d’humilité si ce n’est en se privant de tout et en sacrifiant leur vie même.

    La vie des « Recluses »

    Les « recluseries » étaient des petites loges situées à l’entrée des bourgs ou des villes, hors de l’enceinte et souvent sur des ponts. La personne qui consentait à y vivre, s’y enfermait, demeurait seule et n’en sortait qu’à l’état de cadavre. La Recluse (ou le Reclus) était là pour prier Dieu, afin d’épargner à la cité tous les maux (guerres, famines, épidémies), de quoi à l’époque rassurer les habitants, grâce à cette protection surnaturelle.
    La séquestration dans un cube de maçonnerie humide et étroit, souvent envahi par le froid, l’impossibilité de s’y mouvoir, sont le lot de la recluse, elle n’a de nourriture que ce qu’on voudra bien lui porter et se trouve réduite à converser à travers une grille avec ceux qui veulent bien lui faire l’aumône de la parole. Très souvent, elle ne résiste pas très longtemps à de telles conditions de vie. L’aspiration au sacrifice, l’utilité de la souffrance pour obtenir les récompenses célestes ont cependant à l’époque fait germer les « recluseries ».
    Extrait du plan de Bordeaux en 1450
    Le choix des « Recluses »

    Les recluseries recevaient indistinctement hommes ou femmes, les plus méritants l’emportant ! Le plus souvent il s’agissait de femmes, très souvent des veuves qui semblaient résister bien davantage que les hommes. Une lente torture solitaire exigeant certainement une foi profonde et austère pour aller jusqu’à l’abandon de soi en vue d’une mort sainte et désirée, ainsi peut peut-être s’expliquer une abnégation religieuse bien étrange de nos jours, mais tout à fait admise au XIIIème siècle.
    Très peu de choses de cette époque restent encore visibles à Bordeaux, si ce n’est une niche dans un coin de mur à pan coupé, à l’angle de la rue Judaïque et de la rue du Palais-Gallien (qui s’est d’ailleurs appelée auparavant rue de la Croix de l’Epine) et une impasse (Saint-Lazare) qui donne dans cette même rue, un peu plus loin sur la gauche.

    Source : Contes et Légendes du Vieux Bordeaux Michel Colle.

    #historicisation #recluses #femmes

    • Le résumé parle plutot de l’araignée recluse Loxosceles reclusa , une espèce à la morsure mortelle. Vu le contexte de l’orphelinat j’imagine qu’il y a peut etre une recluserie dans l’intrigue. J’ai jamais lu Fred Vargas, merci pour le conseil @vuca

    • Tant qu’on parle de recluses, j’ai réalisé il y a peu que c’est ainsi qu’est morte Erzsébet Báthory , la comtesse sanglante des Carpates.

      La fiche wikipédia est assez vague sur ce point,

      Élisabeth, jamais poursuivie au tribunal, reste assignée à résidence dans une seule pièce de son château et ce jusqu’à sa mort.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lisabeth_B%C3%A1thory#Derni%C3%A8res_ann%C3%A9es_et_mort

      Mais d’autres sources parlent bien de réclusion forcée

      La condition nobiliaire d’Élisabeth lui permit d’échapper à son procès, mais pas aux foudres de la justice. Le tribunal la condamna à la réclusion perpétuelle dans une pièce de son château où ne pénétraient ni l’air ni les rayons du soleil. Elle ne communiquait avec le monde extérieur qu’à travers une petite fente, par laquelle on la ravitaillait en pain et en eau.

      Voyant que ses forces déclinaient, Élisabeth rédigea son testament en juillet 1614, en présence de ses geôliers. Elle mourut le 21 août de la même année. Il fut question de l’inhumer dans l’église de Cˇachtice, mais les habitants du village s’opposèrent à ce qu’elle fût enterrée en terre sainte. Situé dans le nord-est de la Hongrie, le village d’Ecséd, berceau de sa famille, accepta finalement de recevoir la défunte dans son cimetière. Le patrimoine de la comtesse fut intégralement reversé à la Couronne.

      https://www.nationalgeographic.fr/histoire/elisabeth-bathory-la-comtesse-sanglante

      Pour Báthory, on commence à prendre au serieux la théorie de Lászlo Nagy qui soutiens qu’Erzsébet aurait été la victime d’un complot politique fomenté par Matthias Ier de Habsbourg. Vu qu’il a récupéré l’integralité de son patrimoine et qu’il mouille dans l’assassinat de Ferenc Nádasdy, époux d’Erzsébet, il y a de fortes présomption contre l’empereur.

    • CIMETIERE DES INNOCENTS - tome 1 - Grand Angle - BD
      https://www.angle.fr/bd-cimetiere-des-innocents-tome-1-9782818943823.html

      CIMETIERE DES INNOCENTS
      Tome 1 : Oriane et l’ordre des morts
      Scénario : Philippe CHARLOT
      Dessin : Xavier FOURQUEMIN
      Couleur : HAMO
      Paru le 10 Janvier 2018

      Emmurée vivante, elle détient le pouvoir de la lumière face aux obscurantistes

      Dans un pays ravagé par les guerres de religions, un alchimiste est persuadé d’avoir créé la pierre philosophale. Enivré par le succès, il se laisse aller à des paroles antireligieuses. Sommé de s’expliquer sur sa découverte, il échoue, malgré l’aide de sa fille Oriane. Lui est condamné à mort pour blasphème, sa fille sera emmurée vivante au cimetière des Innocents, le plus grand cimetière de Paris. Elle sera maintenue en vie par la maigre pitance que lui fourniront les passants qui vénèrent les recluses comme des saintes. Mais la pierre de son père, si elle ne peut pas changer le plomb en or, semble dotée d’étranges pouvoirs et être prête à accomplir tous les miracles.

    • CIMETIERE DES INNOCENTS - tome 2 - Grand Angle - BD
      https://www.angle.fr/bd-cimetiere-des-innocents-tome-2-9782818949924.html

      CIMETIERE DES INNOCENTS
      Tome 2 : Le bras de Saint Anthelme
      Scénario : Philippe CHARLOT
      Dessin : Xavier FOURQUEMIN
      Couleur : HAMO
      Paru le 04 Juillet 2018

      Emmurée vivante, elle détient le pouvoir de la lumière face aux obscurantistes.

      Dans le Cimetière des Innocents, Oriane, l’emmurée vivante que l’on prend pour une sainte, découvre le pouvoir extraordinaire de la pierre qui lui a léguée son père. Lorsqu’elle et elle seule la met en contact avec les restes d’un disparu, elle parvient à le faire revenir d’entre les morts. Une aubaine pour le curé qui ourdit un plan machiavélique : convaincre Oriane et proposer à la Saint-Ligue catholique une procession au cours de laquelle se produirait l’apparition miraculeuse de Saint-Louis. De quoi acquérir une notoriété dans toute la chrétienté !

    • CIMETIERE DES INNOCENTS - tome 3 - Grand Angle - BD
      https://www.angle.fr/bd-cimetiere-des-innocents-tome-3-9782818966884.html

      CIMETIERE DES INNOCENTS
      Tome 3 : Le grand mystère de l’au-delà
      Scénario : Philippe CHARLOT
      Dessin : Xavier FOURQUEMIN
      Couleur : HAMO
      Parution le 27 Mars 2019

      Qui mieux qu’un père peut connaître les recoins mystérieux du cœur de sa fille ?

      Oriane délaisse le pouvoir de la pierre dont elle redoute les retombées incontrôlables. Du fond de sa cellule, elle se retrouve face aux plus ignobles soupçons de sorcellerie. Car parmi le petit peuple du cimetière des Innocents, les miraculés guéris par la Sainte Recluse semblent l’objet d’une malédiction. Ils disparaissent tour à tour dans les circonstances les plus horribles. Le seul espoir d’Oriane réside en la personne de Jonas, devenu un bien piètre agent infiltré dans la lutte interne contre les papistes.

    • Le cimetière des Saints-Innocents et ses emmurées vivantes – Savoirs d’Histoire
      https://savoirsdhistoire.wordpress.com/2018/01/19/le-cimetiere-des-saints-innocents-et-ses-emmurees-vivant


      la vignette n’est pas présente sur la page web, mais cette illustration provient du tome I de la BD ci-dessus

      […] Cependant, outre les mendigots tendant leur sébile, les vendeurs à la sauvette et, bien sûr, les dévotes gens qui venaient enterrer leurs morts ou écouter les prêches des prédicateurs lors des grandes fêtes, le cimetière des Innocents abritait aussi de curieuses résidentes permanentes : les recluses.

      Parmi les édifices du cimetière des Saints-Innocents, il existait en effet une sorte de petite loge exiguë accolée à la chapelle et portant le nom de reclusoir. Et figurez-vous que c’est confinées dans cet étroit réduit que se sont succédé, durant des siècles, des femmes enfermées vivantes à perpétuité. Dans le roman de Victor Hugo Notre-Dame de Paris, dans le chapitre «  Le trou aux rats  » (livre 6e, chap. 2) Hugo nous parle d’une recluse médiévale, «  squelette vivant  » pourrissant dans son reclusoir, qui «  dormait dans la cendre, sans même avoir une pierre pour oreiller, vêtue d’un sac noir, et ne vivant que de ce que la piété des passants déposait de pain et d’eau sur le rebord de sa lucarne  ». On retrouve bien là l’imaginaire macabre cher à Hugo et plus généralement aux auteurs romantiques. Mais qu’en était-il, réellement ? Grâce aux patientes recherches de l’historienne Paulette L’Hermite-Leclercq nous allons pouvoir approcher du sombre reclusoir, flambeau à la main, et faire la lumière sur cette étrange histoire d’emmurées vivantes.


      Perceval et la recluse, Manuscrit de Tristan en prose, vers 1450, BM de DIJON, Ms. 0527 folio 084.

      Si, dans les premiers temps, les reclus étaient principalement des hommes issus d’ordres religieux, à partir du XIe siècle la réclusion devient un phénomène majoritairement féminin et laïque. Il s’agit bien souvent de femmes en proie à de vifs tourments qui, à un moment de leur vie, ont décidé de poursuivre leur pèlerinage de vie humaine en cette «  vallée de larmes  » dans l’isolement et la solitude, à l’écart du monde. Un choix d’existence pour le moins atypique puisque les recluses, après avoir fait le vœu de clôture perpétuelle par dévotion, étaient emmurées dans leur petite cellule grise pour le restant de leurs jours. À partir de ce moment, elles étaient considérées comme «  mortes au monde  » et vivaient dans l’ascèse et la pénitence en vue du salut. La réclusion était pour elles une forme de pénitence salvatrice.

      le reste de l’article, je vous le laisse découvrir…

      EDIT : … si vous ne l’avez pas déjà lu, il y a 2 ans, pointé par @mad_meg en commentaire de https://seenthis.net/messages/560726

    • Pour Paulette L’Hermitte-Leclercq, divers ouvrages, dont sa thèse, un volumineux, Le Monachisme féminin dans la société de son temps. La Celle-lès-Brignoles, XIe-début XVIe siècles, Éditions Cujas, 1989 et,…

      Elle a en préparation une grosse étude sur Reclus, recluses. La réclusion volontaire dans l’Occident chrétien médiéval.

      dont je ne trouve pas trace,…

      texte extrait de la courte description d’auteur pour son article de 1998, Les femmes dans la vie religieuse au Moyen Âge. Un bref bilan bibliographique
      http://journals.openedition.org/clio/323

  • Bon ça se précise. En tout cas je suis en train de manger une copieuse salade de coquillettes : je suis dans les épreuves. Pour le service de presse spécial seenthis , j’aimerais recommencer l’expérience d’Une Fuite en Egypte dont je pense que nous gardons toutes et tous un bon souvenir ici. Donc si vous voulez faire partie de la double (possiblement triple) chaîne de distribution des exemplaires de service de presse, laissez un commentaire en ce sens sous ce billet. Et ensuite je me charge d’organiser la chaîne.

    Sinon, Raffut .

    En fiction, singulièrement cinématographique, l’intrigue avance avec des bottes de sept lieues. Quand les faits réels, eux, bien souvent se développent à une vitesse qui n’est pas perceptible à l’œil nu.

    En rentrant du travail, un père qui élève seul ses trois enfants apprend qu’Émile, son fils autiste, est à l’hôpital après avoir été frappé à un arrêt de bus. Que lui est-il vraiment arrivé ? A-t-il pu provoquer la violence dont il a été victime ? Et comment réagir face à cette épreuve qui vient chambouler la vie ordinaire d’une famille ?

    Dans ce roman autobiographique, dont le récit se concentre sur une seule semaine, Philippe De Jonckheere relate la façon dont, peu à peu, le déroulement des faits se reconstitue, et suit l’imbroglio des diverses procédures qu’il doit accomplir jusqu’à la confrontation au tribunal lors du procès en comparution immédiate intenté au jeune agresseur d’Émile.

    Il décrit aussi les affres et les questionnements qui l’habitent, les sentiments qui l’étreignent et qui évoluent, passant de la colère à l’empathie, de l’appréhension à l’indulgence, en essayant toujours de mettre de côté ses a priori pour comprendre où se situe la complexe vérité des paroles, des actes, et de leur incidence. À commencer par celle du « raffut », ce geste du rugby, sport que pratique Émile, et qui a son importance dans la dispute entre les jeunes garçons.

    Porté par une grande élégance stylistique, irrigué par une douceur et un humour subtils, ce livre profondément humaniste raconte l’histoire d’un cas de conscience, dans ce qu’il a de plus universel

    Euh vous aurez compris que ce n’est pas moi qui écris les quatrièmes de couverture, du coup je n’y coupe pas : #shameless_autopromo

    #raffut

  • Ringards sur le monde, par Marie Darrieussecq - Libération
    http://www.liberation.fr/chroniques/2015/10/09/ringards-sur-le-monde_1400736

    Mon fils est en troisième et il étudie, en français, la nouvelle : c’est au programme de littérature, et forcément, ça m’intéresse. Douze Nouvelles contemporaines ; regards sur le monde, c’est le titre du livre conseillé, que vont lire quantité d’élèves cette année. Un tableau de Martial Raysse fait la couverture, une jolie femme avec un cœur sur la joue. Au dos, la liste des douze auteurs : dix Français, un Italien, un Américain ; je ne les connais pas tous, mais ce qui me saute aux yeux, c’est que ce sont tous des hommes. J’ai un petit espoir sur un ou une Claude ; ah non, c’est un Claude. « Regards sur le monde », au pluriel peut-être, mais tous masculins. L’ambitieux sous-titre du recueil est : « Portrait des hommes et des femmes d’aujourd’hui, de la naissance à la mort » ; les hommes sont donc vus ici par des hommes, et les femmes aussi. Dans le dossier pédagogique, un chapitre est intitulé : « Un portrait critique de l’homme d’aujourd’hui » ; j’y lis que « les personnages féminins ne sont pas davantage épargnés par la critique que les hommes » ; la femme y est traitée en dix lignes et quatre personnages : deux tueuses, une quinquagénaire « vénale et hypocrite » et une jeune coquette « qui semble réduire la femme à un être sans profondeur intellectuelle ». Il est vrai que ce recueil ne laisse aucune chance à « la » femme de s’exprimer avec ses mots et son regard. Peut-être aurait-il fallu « des » femmes ? Mon fils, amusé et déjà féministe - c’est-à-dire raisonnablement sensible à l’injustice -, me montre le dossier pédagogique final. Dans le chapitre « Regards sur le monde en poésie et en chansons » sont proposés cinq autres auteurs… tous des hommes. Dans le chapitre « Visions du monde de demain », ils sont quatre, attention… tous des hommes. Le fou rire nous gagne, nous allons au chapitre « Fenêtres sur » : quatorze noms… suspense… deux femmes ! Bravo, Andrée Chedid et Fred Vargas ! Mais rien d’Alice Munro, qui semblait tout indiquée puisqu’elle pratique exclusivement la nouvelle, prix Nobel en 2013, deux ans avant la composition de ce recueil « pédagogique ».

    Comment éduquons-nous nos enfants ? Christine Pau, professeure d’histoire-géo à Laval, commentait récemment ici les modifications du nouveau programme d’histoire : « Le chapitre "Les femmes au cœur des sociétés qui changent", que j’avais repéré dans la première version, devient "Femmes et hommes dans les sociétés des années 1950" ». Il est louable que le mot « femmes » vienne, pour une fois, en premier ; mais probable que le cours novateur sur les femmes d’action se transforme en panorama des fifties.

    Une jeune amie australienne me montre avec étonnement la carte d’étudiant qu’elle vient d’obtenir à la Sorbonne : « Est-ce que le "e" du féminin est toujours mis entre parenthèses ? » Sous sa photo, les mentions « étudiant(e) » et « né(e) » l’ont choquée. Mais ma propre carte d’étudiant, dans les années 90, était au masculin d’évidence, au masculin universel du « neutre ». J’étais donc « étudiant » et « né » ; à l’époque, ça ne m’avait même pas surpris(e).

    Ici-même, dans Libération, je n’ai jamais pu obtenir le moindre « e », parenthèse ou pas, à « auteur » écrit sous ma pomme (ne parlons d’« autrice », qui serait pourtant la forme correcte en français). Toute la vie d’une femme en France est à l’avenant ; ma carte d’« assuré social » est à mon nom d’épouse ; je paie mes impôts à mon nom à moi depuis peu de temps et après avoir beaucoup insisté (c’est-à-dire à mon nom de jeune fille, qui est de facto le nom de mon père). Il se trouve que j’en paie plutôt plus que mon mari ; ça aussi, ça amuse mes enfants. Et mon mari aussi, ça l’amuse, que la plupart de nos biens soient à mon nom mais que, pour toutes les administrations, le « chef de famille », ce soit lui. Il parvient à me faire rire quand tous mes formulaires de réservation en ligne se bloquent si je refuse de renseigner la case « madame » ou « mademoiselle », alors que lui, on ne lui demande rien de son état conjugal, de sa virginité de damoiseau ou de sa disponibilité sexuelle quand il doit remplir un bordereau quelconque. La case « civilité » est obligatoire, madame ou mademoiselle : cochez ! Oui, nous nous mettons en colère et nous rions aussi, plutôt que de nous taper la tête contre les murs. Parce que nous sommes féministes, lui plus encore que moi, et que la lourdeur du monde en est moins accablante. Féministe, la vie est plus gaie. D’ailleurs, on ne dit plus « chef de famille ». On dit « personne de référence ». Un changement purement cosmétique. Allez voir les définitions de l’Insee : dans les couples homosexuels, la personne de référence est la personne la plus âgée ; et dans les couples hétérosexuels, c’est l’homme. Un regard sur le monde aussi simple que ça.

    #féminisme #manuels_scolaires #historicisation #femmes #litterature

  • Nous y sommes ! par Fred Vargas que j’aime bien
    http://www.reporterre.net/spip.php?article127

    Nous y voilà, nous y sommes. Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-fourneaux de l’incurie de l’humanité, nous y sommes.

    Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l’homme sait le faire avec brio, qui ne perçoit la réalité que lorsqu’elle lui fait mal. Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d’insouciance.

    Nous avons chanté, dansé.

    Quand je dis « nous », entendons un quart de l’humanité tandis que le reste était à la peine.

    Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos pesticides à l’eau, nos fumées dans l’air, nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout du monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu’on s’est bien amusé.

    On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l’atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu.

    Franchement on s’est marré. Franchement on a bien profité.
    Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu’il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre. Certes.

    Mais nous y sommes.
    A la Troisième Révolution.
    Qui a ceci de très différent des deux premières (la Révolution néolithique et la Révolution industrielle, pour mémoire) qu’on ne l’a pas choisie. « On est obligés de la faire, la Troisième Révolution ? » demanderont quelques esprits réticents et chagrins.

    Oui.

    On n’a pas le choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas demandé notre avis.
    C’est la mère Nature qui l’a décidé, après nous avoir aimablement laissés jouer avec elle depuis des décennies.
    La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets.
    De pétrole, de gaz, d’uranium, d’air, d’eau.

    Son ultimatum est clair et sans pitié :
    Sauvez-moi, ou crevez avec moi (à l’exception des fourmis et des araignées qui nous survivront, car très résistantes, et d’ailleurs peu portées sur la danse).
    Sauvez-moi, ou crevez avec moi.

    Evidemment, dit comme ça, on comprend qu’on n’a pas le choix, on s’exécute illico et, même, si on a le temps, on s’excuse, affolés et honteux.

    D’aucuns, un brin rêveurs, tentent d’obtenir un délai, de s’amuser encore avec la croissance. Peine perdue.Il y a du boulot, plus que l’humanité n’en eut jamais.

    Nettoyer le ciel, laver l’eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l’avidité, trouver des fraises à côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon là où il est, - attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon tranquille - récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le phosphore, on n’en a plus, on a tout pris dans les mines, on s’est quand même bien marrés).

    S’efforcer. Réfléchir, même.
    Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire.
    Avec le voisin, avec l’Europe, avec le monde.
    Colossal programme que celui de la Troisième Révolution.
    Pas d’échappatoire, allons-y.

    Encore qu’il faut noter que récupérer du crottin, et tous ceux qui l’ont fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante.
    Qui n’empêche en rien de danser le soir venu, ce n’est pas incompatible.
    A condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie - une autre des grandes spécialités de l’homme, sa plus aboutie peut-être.
    A ce prix, nous réussirons la Troisième révolution.
    A ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore.

  • « Vargas, on pourrait dire que c’est une imposture » - L’EXPRESS
    http://www.lexpress.fr/culture/livre/vargas-on-pourrait-dire-que-c-est-une-imposture_998339.html?xtor=EPR-620

    Comme toujours chez Fred Vargas, le passé et le présent se répondent et l’on croise également un pigeon blessé, un adolescent taiseux, des flics qui n’ont pas le même point de vue sur une enquête et le commissaire Adamsberg, rêveur et nonchalant.