person:gérard lenclud

  • La #patrimonialisation_alimentaire en France et dans le monde (coordination : Delphine Vitrolles et Alexine Fontaine) » Food Geography
    http://www.food-geography.com/news-item/numero-2-de-la-revue-food-geography-la-patrimonialisation-alimentair

    La revendication de l’inscription dans un territoire d’un produit et de son caractère patrimonial s’accompagne souvent d’un argumentaire fondé sur le caractère traditionnel dudit produit. La #tradition, au sens ethnologique, « s’inscrit dans une représentation culturelle, c’est-à-dire conventionnelle (n’allant nullement de soi), du temps et de l’histoire » (Lenclud, 1987). La tradition n’est pas figée. Elle évoque l’idée de la #transmission et de la reconnaissance des us et coutumes de ses ancêtres (Barjolle et al., 1998 ; Bérard et Marchenay, 1995 ; Lenclud, 1987). Cela dit, la tradition n’est pas mesurable selon des critères de conservation puisqu’elle est sujette à des évolutions et à des innovations tel que le progrès technique ou l’adaptation à la réglementation. Dans l’imaginaire collectif, la mémoire du passé ne reflète pas toujours l’image fidèle de ce passé (Nora, 1984-1992). Pour Gérard Lenclud, « ce n’est pas le passé qui produit le présent mais le présent qui façonne son passé » (1987). Cette idée de malléabilité de la mémoire est développée par deux historiens, qui traitent de l’invention des traditions, de leur construction et de leur institution (Hobsbawm et Ranger, 2006). Associé à la notion de temps, le caractère traditionnel d’un produit se réfère ainsi à des pratiques, à des représentations et à une #construction_sociale. La notion de tradition varie selon la nature des productions selon la force de l’ancrage et de la profondeur historiques, de la reconnaissance et de l’appropriation des liens à l’origine par la société. Inventée, reconstruite, relancée, revendiquée, la tradition renoue avec les concepts d’#identité, de #culture et de qualité spécifique.

    Les produits #agroalimentaires sont un « socle à partir duquel se développent les identités individuelles et collectives, [support d’un] ensemble de représentations, savoirs et pratiques qui s’affirme dans ses différences par rapport à d’autres systèmes alimentaires » (Suremain et Katz, 2008). Aussi, malgré leur mobilité, les hommes font continuellement appel à « la mémoire d’un goût, d’une odeur, d’un savoir-faire, d’un vécu » (Dedeire et Tozanli, 2007). C’est pourquoi l’originalité d’un produit et son ancrage territorial se nourrissent de l’histoire, de la trajectoire et du parcours de vie des individus ainsi que de la culture et de l’identité collective (Duboeuf et Delfosse, 2000). Ainsi, les individus ne sont pas seuls porteurs d’une identité, les objets peuvent également l’être, tout comme les territoires. L’identité permet de « repérer des espaces collectivement nommés, appropriés, signifiés et vécus » (Di Méo, 2004 : 340). L’identité d’un espace est donc le fruit d’une construction sociale. Elle s’articule entre une mémoire (passé), un présent et une projection dans le futur (projet) (Lévy et Lussault, 2003). Un produit identitaire mobilise donc au cours de son élaboration des ressources naturelles, des savoirs et des pratiques et des processus sociaux (Linck, 2005 ; Dorioz et al., 2000). Pour les produits agroalimentaires, la revendication d’une identité se traduit souvent par la référence à la région de production faisant appel à des lieux de mémoire (Nora, 1984-1992), à des lieux vécus (Di Méo et Buléon, 2005 ; Di Méo, 2000 ; Frémont, 1976) ou encore à des lieux exemplaires (Micoud, 1991).

    #alimentation #agriculture signalé par @reka

  • L’anthropologie face au cognitivisme - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/L-anthropologie-face-au.html

    Qu’est-ce que l’anthropologie, et quel type de savoir produit-elle ? Revenant sur ses fondements épistémologiques, Gérard Lenclud questionne le devenir de l’anthropologie au regard d’autres disciplines pour en souligner à la fois les enjeux communs et les différences de méthodes.