person:gaël brustier

  • Merci Macron !
    https://comptoir.org/2018/02/02/merci-macron

    Depuis son élection à la présidence de la République en mai 2017, Emmanuel Macron mène quotidiennement une séance d’hypnose collective sur une partie des Français. Après avoir carbonisé à peu près tous les camps politiques du pays, son mouvement La République en marche (LREM) s’affirme jour après jour non pas comme “et de gauche et de droite” mais bel et bien comme une force viscéralement de droite, engagée dans la restauration de tous les fondamentaux de ce camp politique. En ce début 2018, on pourrait croire que l’entreprise est appelée à durer et pourtant…

    Et pourtant, la situation est très claire. Comme l’explique le politologue Gaël Brustier, on peut voir LREM comme l’ultime canot de sauvetage de la bourgeoisie libérale française dépendante du capitalisme, qui entend préserver son train de vie au nez et à la barbe d’une grande majorité de la population. Ce bataillon est composé d’opportunistes – dont les meilleurs représentants sont sans doute Christophe Castaner et Aurore Bergé –, ceux qui ne sont rien sans leur chef. Ils tentent d’exister en vociférant des contre-vérités sur les réseaux sociaux, créant de toutes pièces une autorité dont ils sont dépourvus, s’agrippant désespérément aux lambeaux d’une république en faillite. D’ailleurs, cette bourgeoisie ne prend même plus la peine de cacher ses intentions : elle les crie avec une grossièreté innommable, à l’instar de cette pauvre cheffe d’entreprise qui se plaignait, en décembre 2017, de ne gagner “que” 5 000 euros par mois pour son siège de député. Représentants de l’extrême centre, les membres de cette classe déploient leur cynisme à longueur d’antenne pour expliquer qu’ils sont fiers de nous maintenir la tête sous l’eau pour s’engraisser. Et quand ils doivent essuyer un désaccord, ils se montrent procéduriers, menaçant leurs opposants d’attaques en justice, comme de petits roquets habitués à mordre au moindre caprice, sous les yeux bienveillants de leur maître. Les partisans de Macron ont définitivement fait sécession du peuple, et ils lui déclarent la guerre.

    #droite_française #gendre_idéal

    • Différentes réflexions se mêlent dans cet article, certaines justifiées, d’autres moins cohérentes me semble-t-il. Il me paraît déjà peu utile de s’attarder sur les conditions de la prise de pouvoir de Macron –à la « pensée » particulièrement étroite et limitée (la « qualité » de nos présidents allant de Charybde en Scylla)– dont le rôle personnel peut se définir très simplement : être le serveur vocal et agissant au service des actionnaires, au cynisme débridé. S’agissant du « souverainisme » qui pourrait nuire aux actions de la FI, c’est une interprétation qui est loin de sauter aux yeux. Ses principaux « dirigeants », Mélenchon pour le premier, n’ont jamais soutenu qu’il fallait sortir de l’UE et de l’euro. Certains ont même clairement affirmé le contraire. Et il s’agit bien, en effet, d’une question essentielle mais, contrairement à l’opinion défendue dans l’article, c’est justement ce manque de clarté « souverainiste » qui pose problème. Comment pourrait-on envisager une action puissante, une mobilisation en vue d’une transformation profonde de la société, l’application de quelque programme progressiste que ce soit,… sans reconquête des souverainetés populaire et nationale ? Sans la maîtrise totale de ces souverainetés…c’est accepter que décision et pouvoir soient ailleurs, échappant à tout contrôle populaire. Et comment pourrait-on retrouver ce souverainetés sans sortir de l’UE et de l’euro (et de l’OTAN…) ?
      Faire l’union ? Certes, mais entre qui et qui, quoi et quoi ? Avec des Verts européistes et souvent peu anticapitalistes, un PC dirigé par des sociaux démocrates de couloir récitant leur bréviaire de « l’Europe sociale », la FI pas trop socialiste et encore un peu européiste, des syndicats divisés plutôt prêt à refuser les puissantes actions de masse unitaires,…C’est le résultat de décennies d’absence de lutte idéologique, de vide politique et intellectuel absolu que nous payons aujourd’hui. C’est bien en ce domaine que doit porter notre réflexion, sachant qu’il y a tout un chemin à reparcourir. J’ai constaté que plusieurs courants, plus ou moins marxisants ou libertaires commencent à renaître…L’aspiration à une vie libre et meilleure ne meurt jamais…
      Le DRH élyséen des proxénètes de la finance, convaincu d’avoir maté la France et les Français, se permet de déballer la marchandise et de montrer son horizon : c’est désormais la « souveraineté européenne » qui seule doit régner. (Quels pauvres cons ces Jean Moulin et ces Manouchian !…). Nous sommes rendus au point, dans l’ombre portée de la Résistance, où nous devons faire un choix décisif : ou accepter de se soumettre à l’immondialisation capitaliste, gérée en nos colonies par l’UE, ou concevoir la nécessité, mettant nos divergences de côté, de constituer un CNR nouveau pour préparer un programme garantissant avec encore plus de rigueur le contenu politique et social de notre république. Ne serait-il pas temps d’entrer en réelle Résistance ?…
      Méc-créant.
      (Blog : Immondialisation : peuples en solde !)

  • La guerre de position qui vient | Gaël Brustier
    https://www.lemediatv.fr/node/465

    Le système partisan de la Vème République a sombré corps et bien, vers quel nouveau paysage politique avançons-nous ? C’est la question que pose ici le politologue Gaël Brustier, auteur d’« A demain Gramsci ».

    La crise de 2008 a ébranlé les démocraties européennes. Les régimes politiques des pays de l’Union européenne sont touchés. Le régime politique de l’UE lui-même est atteint. C’est la légitimité ce ces régimes qui a été ébranlé. Un régime, ce n’est pas qu’un système institutionnel. Les rouages de la Vème République comme ceux de la Seconde République italienne, comme ceux également du régime de 78 en Espagne fonctionnent encore. En revanche, davantage de citoyens se tiennent éloignés des scrutins électoraux, nombre d’entre eux manifestent une défiance croissante envers le système partisan en place. Ainsi en Italie, dans le sillage de Beppe Grillo, toute une Italie répudie système partisan et système médiatique, tantôt lié aux partis tantôt à la seule puissance privée de Silvio Berlusconi. L’Europe entière a chancelé ou continue d’éprouver les conséquences de secousses tour à tour financière, économique, idéologique, politique et institutionnelles...

    ...Gramsci parlait de « guerre de position » pour décrire les batailles que devraient engager les révolutionnaires dans les sociétés occidentales. Ce combat lent, pour chaque casemate, chaque tranchée, n’est pas moins utile qu’auparavant. Au contraire. Il prend davantage de sens mais implique qu’on parte avec de fermes analyses et convictions en bandoulière...

    #leMédia #débats #projet_collectif #espace_d'expression #nouvel_horizon

    • ""Pour revenir à l’article de Wikipédia, l’ajout a été fait par quelqu’un qui est familier de Wikipédia, puisque, j’ai fait le test, il n’est pas possible d’obtenir ce code depuis l’éditeur visuel :

      Cette affirmation fallacieuse a été retirée le 14 décembre, le même jour, donc, à 16:15, soit cinq heures après avoir été fielleusement ajoutée. Cinq heures d’erreur, à l’échelle d’une encyclopédie, ce n’est pas grand chose, mais voilà, ce sont cinq heures pendant lesquelles le public, intrigué par l’affaire du Conseil National du Numérique, est venu sur la page se faire une idée. Ce jour-là, l’article Rokhaya Diallo a été affiché 9500 fois, ce qui est loin d’être négligeable et en a fait la 29e page la plus consultée du site — affluence sans commune mesure avec le jour précédent (où la page ne figure pas parmi les cent plus fréquentées) ni avec le jour suivant (où elle a eu trois fois moins de lecteurs). On peut imaginer que cet ajout, réalisé à un moment optimal, a influencé le portrait qu’un nombre considérable de gens se font de Rokhaya Diallo, d’autant que « l’information » a été immédiatement répercutée par de nombreux sites et des particuliers, abusés de bonne foi.""

    • Il y a au moins une idée dans son texte avec laquelle je souscris (sur certains sujets je fais pareil) :

      On m’a rapporté souvent que des enseignants du secondaire interdisent à leurs élèves de recourir à Wikipédia, disant qu’il faut impérativement chercher d’autres sources, parce que Wikipédia n’est pas fiable, ou bien n’est pas d’une qualité suffisante pour répondre aux critères d’un devoir scolaire [...] la consigne anti-Wikipédia est un peu hypocrite car rares sont ceux d’entre nous qui n’utilisent pas l’Encyclopédie libre comme porte d’entrée pour explorer un sujet, ou en tout cas, qui ne s’en satisfont pas pour obtenir tel ou tel renseignement factuel.

  • Macron est un joueur de flute – Entretien avec Gaël Brustier
    http://lvsl.fr/macron-joueur-flute-brustier

    LVSL : Comment définiriez-vous l’ « objet politique » Macron ? Certains auteurs parlent d’un populisme néolibéral, vous employez l’expression de « populisme élitaire ». Sa victoire n’est-elle pas la manifestation d’une révolution passive, sur le mode du « tout changer pour que rien ne change » ?
    Emmanuel Macron, c’est l’homme qui part de 6% d’électeurs sociaux-libéraux et qui agglomère autour de lui un électorat composé des groupes sociaux les plus favorisés, et une France « optimiste » notamment ceux de l’ouest qui ressentent la situation comme meilleure qu’il y a trente ans. Il vise à adapter le pays au capitalisme californien et à une Ve République régénérée. Cela suppose de liquider le système partisan précédent pour imposer une armée de clones. Íñigo Errejón parle de populisme antipopuliste. C’est un populisme qui nie les clivages, les frontières entre les Français, qui utilise l’idéologie du rassemblement national. C’est une tentative de transformisme, un populisme des élites dans le sens où son projet va bénéficier aux groupes sociaux les plus favorisés qui essaient de reprendre le contrôle du pays. Lui, c’est le joueur de flûte qui raconte une histoire à laquelle sont supposés adhérer les Français.

    http://lvsl.fr/macron-est-un-caudillo-neoliberal-entretien-avec-inigo-errejon

    • « Je vais être très clair »… Probablement ignorant des logiques élémentaires du symptôme, Emmanuel Macron semble ne pas voir combien cette manière répétitive de commencer chacune de ses réponses trahit le désir profond de recouvrement qui anime toute sa campagne. « Entre le flou et le rien, continuez de baigner », voilà ce qu’il faut entendre en fait à chacune de ses promesses de clarté. À sa décharge, on admettra que déférer à l’obligation de parler quand on a surtout l’intention de ne rien dire est l’un de ces fléaux de la « démocratie » contre lequel on n’a pas encore trouvé d’antidote satisfaisant. On objectera que la plupart des candidats finissent par s’accommoder de ce long et mauvais moment à passer, et que le mensonge de campagne est un genre bien établi qui ne devrait plus rien avoir pour surprendre quiconque. Le problème pour Emmanuel Macron prend cependant des proportions inédites car il ne s’agit plus simplement de faire passer en douce une ou deux énormités, fussent-elles du calibre de « la finance, mon ennemie » : c’est sa campagne dans son intégralité, et jusqu’à sa personne même comme candidat, qui constituent une entreprise essentiellement frauduleuse...

    • http://lvsl.fr/emmanuel-macron-anatomie-dune-strategie-politique
      Emmanuel Macron et le populisme

      Le 19 mars dernier, l’ancien ministre de l’Economie déclarait au JDD : « Appelez-moi populiste si vous voulez. Mais ne m’appelez pas démagogue, car je ne flatte pas le peuple ». Le concept de « populisme », trop souvent vidé de son contenu analytique et désormais transformé en catégorie-repoussoir du débat politique, est régulièrement appliqué à Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron. Pour le candidat d’En Marche, la question est loin d’être évidente.

      Le néolibéralisme, qui constitue la clé de voûte du projet d’Emmanuel Macron, se caractérise habituellement par la recherche du dépassement des « vieux » clivages au profit d’un traitement technique, supposément « désidéologisé », des grandes questions économiques et sociales. Le candidat d’En Marche n’échappe pas à la règle, lorsqu’il relativise la pertinence de l’affrontement gauche/droite et privilégie le registre de l’expertise et de la compétence. A cet égard, il semble excessif de voir dans le macronisme le « stade suprême du populisme », comme le suggère Guillaume Bigot dans un article du Figaro. Le populisme est en effet une méthode de construction des identités politiques qui repose sur la réintroduction du conflit, par la « dichotomisation de l’espace social en deux camps antagonistes », selon Ernesto Laclau, l’un de ses principaux théoriciens. Là où le populisme cherche à réinjecter du politique, envisagé comme conflictuel par nature, l’ « esprit » du néolibéralisme tend à l’inverse à dépolitiser.

      Néanmoins, la stratégie discursive d’Emmanuel Macron que nous nous sommes attachés à présenter – nouvelle dichotomie de l’espace politique entre progressistes et conservateurs, rhétorique anti-élites et positionnement en dehors des cadres institutionnels, valorisation du renouveau – relève effectivement en partie de la construction populiste. Là où la droite républicaine présente l’austérité et les réformes structurelles comme un horizon indépassable, sur un registre fataliste en résonance avec le fameux « There is no alternative » de Margaret Thatcher, Emmanuel Macron tente de susciter un élan positif d’adhésion collective à son projet.

      Les analyses gramsciennes, développées notamment par le politiste Gaël Brustier, ou par Antoine Cargoët dans LVSL, prennent ici tout leur sens. Dans le sillage du penseur italien Antonio Gramsci, on peut considérer qu’un acteur politique détient l’hégémonie lorsqu’il réussit à donner une portée universelle à son projet, en installant la conviction que les intérêts qu’il défend sont ceux de l’ensemble de la communauté politique. Or, le néolibéralisme, en panne de récit de légitimation et incapable d’intégrer les secteurs subalternes, souffre aujourd’hui d’une profonde crise organique : son hégémonie est menacée de toute part. L’émergence du « phénomène » Macron peut dès lors être perçue comme une tentative de reprise en main des élites, à travers la formulation d’un « nouveau récit d’adhésion au libéralisme », d’après les termes de Gaël Brustier : désencombré du conservatisme des droites et des complexes des socialistes, débarrassé des appareils partisans disqualifiés, incarné par un nouveau visage plus dynamique et plus moderne, le néolibéralisme « en marche » est susceptible d’obtenir une plus large adhésion. C’est la « révolution passive ».

      Emmanuel Macron reprend donc à son compte certaines caractéristiques clés d’une stratégie populiste, saisissant la nécessité d’adapter son discours à l’état de délabrement du champ politique français, et rapprochant le libéralisme du sens commun par son association au progressisme et au renouvellement démocratique. Seulement, le « populisme » du leader d’En Marche entre en tension avec l’essence d’un projet qui réaffirme clairement le primat des décisions techniques sur la souveraineté populaire.

    • http://www.humanite.fr/nicolas-framont-se-pencher-sur-la-position-sociale-des-anti-systeme-est-ess

      Justement Macron, auteur de Révolution, avance l’idée qu’En marche ! est le fer de lance d’une vague citoyenne. Sauf que vous démontrez, dans votre ouvrage les Candidats du système , qu’il s’est lancé sur la base du système oligarchique...

      Nicolas Framont Le candidat n’a pas joué le jeu des partis politiques parce qu’il était suffisamment riche et bien entouré pour pouvoir s’en passer. Il a cette capacité de court-circuiter tout un tas de logiques qui auraient aidé à l’enfermer dans le costume de « l’héritier de Hollande ». Seulement, En marche ! est l’inverse d’une démarche citoyenne. C’est encore moins citoyen qu’un parti politique, avec une organisation encore plus verticale, à l’américaine, où les citoyens n’ont aucun rôle à jouer et où les militants sont de simples supporters. Alors que les partis politiques avaient cette capacité d’ascenseur social, En marche ! est seulement l’écurie d’un homme. Ses initiales sont révélatrices de cela (« EM » pour Emmanuel Macron et En marche ! – NDLR ). Les proches d’Emmanuel Macron, membres influents de grands ministères de la finance, ont réalisé que le bipartisme ne fonctionnait plus, que les taux d’abstention explosaient et qu’il pouvait être leur nouvelle tentative. Il a été mis en piste depuis longtemps par Attali, la banque Rothschild, puis des capitalistes influents. Le côté « renouveau », qui n’est que de la communication, s’appuie sur des moyens considérables. Et cela paie visiblement auprès des journalistes.

  • Gaël Brustier : « Mais qui est Paul Magnette, l’homme qui dit non au CETA ? »
    http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2016/10/24/31002-20161024ARTFIG00246-gael-brustier-mais-qui-est-paul-magnette-l-homme-

    Le sort du traité de libre-échange UE/Canada est suspendu suite à son rejet par le gouvernement de Wallonie. Pour Gaël Brustier, Paul Magnette, chef socialiste de la région francophone, dit beaucoup de l’avancée de la crise en #europe. — Permalink

    #politique #économie

    • #libéralisme #socialistes #PS #Histoire #années_80

      Selon lui, la libéralisation des années 1980 a été favorisée par trois personnalités proches de François Mitterrand : Henri Chavranski, alors président du Comité des mouvements de capitaux et des transactions invisibles, Jacques Delors, alors président de la Commission européenne et Michel Camdessus, alors directeur général du FMI. C’est leur impulsion qui donna sa puissance au néolibéralisme. Tandis que les ailes gauches du PS proclamaient leur attachement à « l’Europe sociale » et à « l’internationalisme », quelques hauts fonctionnaires non dénués de talent codifiaient donc, quant à eux, la mondialisation. Au sens gramscien, les élites socialistes furent les « intellectuels organiques » du néolibéralisme et entraînèrent leur électorat à devenir, malgré lui, un groupe auxiliaire du groupe dirigeant lié à l’économie financière. C’est finalement cela, le « social-libéralisme ».

    • Trois personnalités, ça me parait plus que court, inepte. On recycle ici la théorie des grands hommes, fussent-ils de l’ombre. Les intellectuels organiques en question furent en fait excessivement nombreux, on citait ici il y a peu la #fondation_saint_simon, mais les exemples sont légion ; l’#intellectuel_collectif_organique à cette contre-révolution avait déjà l’allure d’une vaste constellation, incluant divers média ("Libé"ration au premier chef), une pléthore d’"experts" et de politiques, dont bon nombre de renégats issus de diverses formes de contestation (syndicats, CFDT en tête, Mai 68, pensée critique).

    • Il me semble qu’une des erreurs a été d’accepter de nommer « libéral » ou « libéralisme » un mouvement politique qui ne fait que défendre le pouvoir des « propriétaires ». On ferait donc mieux de parler de « propriétarisme », cela ne résoudra pas tout mais cela participera à éclaircir notre penser à et contrer la propagande de ce mouvement politique.

    • Tout à fait d’accord avec @gastlag ce libéralisme est juste une vampirisation des aspirations individualistes et libertaires post-soixante-huitardes par la classe capitaliste qui s’était trouvée culturellement ringardisée dans les années 70’s...

      La ficelle est grosse, mais la manipulation a fonctionné, avec l’aide de la lobotomisation mass-médiatique.. Ce n’est pas l’oeuvre d’intrigants isolés, s’ils n’avaient pas été là, d’autres les auraient remplacés, c’est un phénomène massif..

      Voir les classes populaires s’en prendre à l’Etat et aux étrangers, et devenir les alliés docile du pouvoir économique, ça ne me rappelle qu’une chose : les Chouans, volant au secours de l’aristocratie, durant la Révolution..

    • Pour illustrer ce que dit @petit_ecran_de_fumee ici :

      La ficelle est grosse, mais la manipulation a fonctionné, avec l’aide de la lobotomisation mass-médiatique.. Ce n’est pas l’oeuvre d’intrigants isolés, s’ils n’avaient pas été là, d’autres les auraient remplacés, c’est un phénomène massif..

      j’ai trouvé ce passage résumant le documentaire de #Noam_Chomsky (Manufacturing Consent) ici :
      http://4emesinge.com/la-fabrication-du-consentement-noam-chomsky-et-les-medias-1992

      Les médias constituent un système qui sert à communiquer des messages et des symboles à la population. Ils ont vocation à distraire, amuser, informer, et à inculquer aux individus les croyances et codes comportementaux qui les intégreront aux structures sociales au sens large. Dans un monde où les richesses sont fortement concentrées et où les intérêts de classe entrent en conflit, accomplir cette intégration nécessite une propagande systématique. Une modélisation de la propagande se focalise sur la prodigieuse inégalité dans la capacité de contrôle des moyens de production ; et ce qu’elle implique tant du point de vue de l’accès à un système de médias privés que de leurs choix et fonctionnements. Le modèle permet de reconstituer par quels processus le pouvoir et l’argent sélectionnent les informations.

      On peut aussi trouver le livre réédité chez Agone dans une version revue et actualisée :
      http://agone.org/contrefeux/lafabricationduconsentement/index.html

      Et sur Acrimed, une présentation de l’œuvre suivie d’un extrait :
      http://www.acrimed.org/Lire-La-fabrication-du-consentement-de-Noam-Chomsky-et-Edward-Herman-un-ext

      Les propos de Chomsky et Herman nous permettront de rebondir sur ce que dit @colporteur.

      @gastlag qui parle de « propriétarisme », ne pas oublier que les principes du libéralisme politique sont : liberté, responsabilité, propriété. Et là on se dit qu’appliqué à l’économie, le libéralisme fait fi des deux premières valeurs. Et c’est là que surgit la « main invisible » d’Adam Smith dont les émules soutiennent (encore) mordicus que « des actions guidées uniquement par l’intérêt personnel de chacun peuvent contribuer à la richesse et au bien-être de tous ».

      Maggie’s not dead ...

  • ENTRETIEN : « Décerner un label souverainiste au FN relève de la bévue stratégique » avec Gaël Brustier - Nonfiction.fr le portail des livres et des idées
    http://www.nonfiction.fr/article-7852-entretien___decerner_un_label_souverainiste_au_fn_releve_de_

    Gramsci posait la question du pouvoir, de sa légitimité. Toute réflexion politique cohérente et conséquente devrait avoir cette question en son cœur. Avec des nuances, les nouvelles gauches radicales s’intéressent à cette question du pouvoir. On a assisté avec l’élection de Tsipras à la confrontation des gauches – social-démocrate et radicale – Au centre de cet affrontement, l’enjeu était bien la question du pouvoir et de sa légitimation. On arrive progressivement et enfin au cœur du débat à avoir et du combat à mener. Fritz Scharpf avait réfléchit à la façon dont se légitimait l’UE et dont on « gouvernait l’Europe », notamment en s’intéressant à la forme de légitimation par les outputs. Avec la crise, l’UE est face à sa vérité : pas de légitimation démocratique ascendante, faiblesse de ses outputs, si l’on intègre des outils gramsciens, faiblesse de sa société civile et développement de son appareil coercitif. Ce n’est pas d’un débat souverainiste/fédéraliste, pro ou anti européens dont nous avons besoin. La ligne de clivage dont la gauche a besoin se situe entre ceux qui considèrent que la démocratie doit être au cœur d’un projet alternatif qui, sans promettre le Grand Soir, ne renoncerait pas à mettre la politique au service des citoyens et ceux qui se dopent à la TINA et considèrent que celle-ci doit bénéficier du renforcement de l’appareil coercitif de l’UE et des Etats qui la composent.

    #antonio-gramsci #gauche #europe #démocratie

  • Comprendre l’Extrême droite : #FN, un national-populisme
    http://lahorde.samizdat.net/2013/10/08/comprendre-lextreme-droite-fn-un-national-populisme

    Voici une tribune publiée dans le journal Le Monde du 7 octobre 2013. Comprendre l’Extrême droite Par Nicolas Lebourg, Joël Gombin, Stéphane François, Alexandre Dézé, Jean-Yves Camus et Gaël Brustier, « FN, un national-populisme« , Le Monde, 7 octobre 2013, p.15. #Marine_Le_Pen a fait savoir qu’elle souhaitait intenter des procès à ceux qui diraient de [&hellip

    #Extrême_droite_institutionnelle #Front_National #Jean-Marie_Le_Pen

  • Face au « Tea Party à la française », François Hollande sur le sentier de la guerre culturelle | Chez Gaël Brustier | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.com/chez-gael-brustier/2013/07/25/pourquoi-le-tea-party-la-francaise-est-la-pour-durer-230848

    La riposte de la gauche ne peut être désormais que celle d’un combat culturel frontal, combinant à la fois l’édification d’une représentation du monde alternative à celle de droite et les outils lui permettant de répliquer.

    On en est très loin

    #droite

    • A l’occasion des manifestations contre le « mariage pour tous », les droites sont reparties à l’offensive culturelle, une génération de cadres politiques a commencé à émerger, une fusion croissante des électorats se confirme et une importante question relative au potentiel basculement de « l’Ouest catholique » se pose.

      je ne connaissais pas du tout l’expression « ouest catholique » mais ça correspond au profil de mes beaux parents, pris de cette fameuse « panique morale » et qui sont allés manifester...
      Reste à savoir si la panique va s’atténuer d’ici les prochaines élections, normalement ce devrait être éphémère, non, une panique ?

      Le vaste mouvement que nous avons connu est né d’une « panique morale ». Concept forgé par Stanley Cohen au Royaume-Uni, la « panique morale » désigne une réaction souvent disproportionnée à une attitude minoritaire jugée dangereuse pour la société.

  • http://www.causeur.fr/les-socialistes-et-le-seisme-de-lisbonne,10160#

    Gaël Brustier, auteur de Voyage au bout de la droite (Mille et Une Nuits), expliquerait l’impuissance des gauches européennes par leur « imaginaire dextriste »1. Incapables de produire une vision du monde qui leur serait propre, les gauches se contenteraient d’utiliser la boîte à outils conceptuelle fournie clés en mains par leurs adversaires. En conséquence, les #droites_néo-conservatrices exercent le pouvoir même lorsqu’elles ne l’occupent pas. De fait, le Portugal de Socrates confirme clairement cette analyse. Interviewé par L’Express en pleine gloire, celui que la presse présentait alors comme l’une des figures de proue de la #gauche « pragmatique » se défendait de toute idéologie : « Je me sens proche de tous ceux qui ressentent le besoin de réformer, et plus proche encore de ceux pour qui la réalité est plus pressante que l’idéologie. Le pragmatisme, dont je me réclame, signifie agir dans la culture du résultat », expliquait Socrates.

    Si elle ne brille pas par son originalité, cette profession de foi incolore et inodore correspond trait pour trait à la doxa modernisatrice dont la seule loi est la réduction des déficits2. Le « #dextrisme » incarné, notamment, par José Socrates, serait en quelque sorte le milieu idéologique commun aux eaux stagnantes du marais politique qui, de Sarkozy à François Hollande, n’a d’autre horizon à proposer que le désendettement, la cure d’amaigrissement et la soumission aux injonctions réformatrices des agences de notation.

    Il est vrai que le discours économique traditionnel de la droite l’a emporté. Pour autant, la notion de « droitisation » n’est pas très opérante dès lors que les clivages politiques n’épousent plus les lignes de fracture idéologiques – ce qui se traduit par des affrontements à front renversé, pour faire simple conservateurs-sécuritaires3 contre socialistes-libertaires. L’analyse « dextriste » présente surtout l’inconvénient majeur d’essentialiser la droite, donc de la réduire la droite à sa seule composante entrant dans l’épure. C’est oublier ou ignorer qu’elle n’a pas toujours été et n’est pas exclusivement libérale, affairiste et moderne. Epouvantail idéal pour les romantiques de l’autre rive, cette vision binaire n’est pas d’une grande aide pour penser le spectacle politique.