person:gaby

  • Cisjordanie : échauffourées près d’un village de bédouins promis à la démolition
    L’Express - Par AFP , mis à jour le 15/09/2018 à 08:44

    https://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/cisjordanie-echauffourees-pres-d-un-village-de-bedouins-promis-a-la-demolit

    Un bulldozer israélien a tenté de barrer la route menant au village de Khan al-Ahmar en y déversant des pierres et de la terre, ce qui a provoqué des heurts.

    Trois manifestants ont été arrêtés, a précisé un porte-parole de la police.

    Parmi eux figure un professeur français de droit, Frank Romano, ont indiqué des manifestants, mais la police n’a pas confirmé.

    Après des années de bataille judiciaire, la Cour suprême israélienne a donné la semaine dernière son feu vert à la démolition de Khan al-Ahmar, village de tôle et de toile où vivent environ 200 bédouins à l’est de Jérusalem, près de colonies israéliennes.

    #Khan_al-Ahmar

    • French activist goes on hunger strike to protest Israeli plans to demolish Khan al-Ahmar
      http://english.wafa.ps/page.aspx?id=8RTRSsa99132688974a8RTRSs

      Israeli police detaining French-American activist Frank Romano for standing in the way of bulldozers attempting to block roads to Khan al-Ahmar. (WAFA Images / Suleiman Abu Srour)

      JERUSALEM, September 15, 2018 (WAFA) – A French-American activist started a hunger strike on Friday after he was detained by Israeli police when activists in Khan al-Ahmar village, east of Jerusalem, blocked Israeli bulldozers trying to close roads to the village, according to Abdullah Abu Rahmeh, from the Save Khan al-Ahmar campaign.

      He told WAFA that Frank Romano, professor of law at University of Paris and author of “Love and Terror in the Middle East”, was detained along with four other Palestinians when they confronted Israeli police and bulldozers attempting to block roads to the village, slated for demolition by Israel in order to replace it with a settlement.

      Romano, who lives in France but is also an American citizen, was first taken to a police station in the nearby illegal settlement of Ma’ale Adumim before he was transferred to the Russian Compound police station in West Jerusalem where his detention was extended for four days.
      Abu Rahmeh said Romano started a hunger strike until Israel annuls the demolition decision against Khan al Ahmar.

      #FranckRomano

    • In Exceptional Move, Israeli Army Arrests French-American Law Professor in West Bank

      Frank Romano was arrested along with two Palestinians while protesting the upcoming demolition of the Bedouin village Khan al-Ahmar, police say ■ IDF allowed to keep him under arrest for up to 96 hours without bringing him to court
      Yotam Berger
      Sep 15, 2018 5:25 PM
      https://www.haaretz.com/israel-news/.premium-in-rare-move-idf-arrests-french-american-law-prof-in-west-bank-1.6

      Israeli border police arrest French-American law professor and other protesters and activists blocking Israeli army bulldozer operating at the West Bank Bedouin community of Khan al-Ahmar, September 1Nasser Nasser/AP

      A 66-year-old French-American citizen and two other activists were arrested Friday in the West Bank Bedouin village of Khan al-Ahmar.

      According to border police, the three, law professor Frank Romano and two Palestinians, tried to block the road and disrupt soldiers situated near the village, which is slated for demolition.

      Exceptionally, the arrest of Romano - a foreign national - was extended by 96 hours under military code rather than civil law. Military code applies to Palestinians and significantly reduces the rights granted to suspects. In comparison, in the Israeli legal system there is a duty to bring a suspect before a judge within 24 hours.

      Attorney Gaby Lasky, who represents Romano, told Haaretz that this it is very rare for military code to be used for foreign citizens, saying that she had encountered only one such other case in the past. Lasky plans to appeal to the Jerusalem Magistrate’s Court to bring the man to a remand hearing.

  • Ciné Débat : Pendant ce temps là de l’autre côté de l’Europe
    https://grenoble.indymedia.org/2018-05-17-Cine-Debat-Pendant-ce-temps-la-de

    Projection du film Pendant ce temps là de l’autre côté de l’Europe, Documentaire amateur de Gaby Vienot (Kolibri), durée:40 minutes. Kolibri lâche le micro pour donner la parole à des réfugié-e-s et des activistes rencontré-e-s en Grèce au printemps 2016 . à Tullins au cinéma Paradiso, le vendredi 1er juin. Accessible aux personnes à mobilité réduite. 19h30 - accueil Un moment convivial en avant séance, boissons et grignotage (prix libre) 20h00 - projection du film (entrée libre) Après séance échange/ (...)

    #Agenda

    • Gael Faye ce qui lui plaît
      Maria Malagardis, Libération, le 13 février 2013
      http://next.liberation.fr/musique/2013/02/13/gael-faye-ce-qui-lui-plait_881630

      Il n’est pas donné à tout le monde d’avoir connu dès l’enfance, le paradis puis l’enfer, d’avoir griffonné ses premiers textes « sous les obus et les balles traçantes », à la veille d’un exil brutal. Et, bien des années plus tard, d’avoir soudain renoncé aux mirages de la City de Londres pour assumer une passion pour le rap, née à l’adolescence. Une façon de choisir enfin son destin. Gael Faye a 30 ans et déjà une vie bien remplie. Celle-ci forme la trame de son premier album solo, qui évite les clichés sur le métissage pour décliner les différentes facettes d’une existence de caméléon, sur des rythmes swinguants, mélangeant la rumba congolaise et un zeste de jazz-soul, au rap le plus affirmé. Une réussite d’autant plus notable que Gael Faye reste avant tout un auteur,« virevolteur de mots plein d’amertume », comme il se décrit lui-même dans le titre A-France, écrit il y a déjà dix ans et qui fut « la première vraie chanson » de cet album, rappelle ce jeune homme à l’allure presque sage et au visage encore enfantin.

      Faye parle de clivage entre deux cultures et deux mémoires. Cela peut sembler banal, c’est tout le contraire. Peut-être parce qu’exilé à 13 ans, un âge où l’on commence quand même à penser, il a une conscience claire de ses origines et prend un vrai plaisir à faire découvrir « son » Burundi natal, petit pays de l’Afrique des Grands Lacs qu’il a fallu abandonner du jour au lendemain. C’est à ce moment-là, en avril 1995, qu’il commence à écrire, dans une atmosphère de guerre civile. Des textes d’ado, alors que la mort des premiers Blancs vient de sonner l’heure du départ pour tous les Occidentaux. Le jeune Gael, lui, est métis. Avec un papa « croissant-beurre » et une maman « pili-pili » (nom du piment local), dont il raconte les amours contrariées dans la chanson qui donne son titre à l’album. En guise de « croissant beurre », le père est un personnage atypique : enraciné en Afrique, gérant aussi bien une réserve naturelle qu’une troupe de théâtre locale, et surnommé « Crocodile Dundee » depuis qu’il a tenté d’attraper Gaspard, le gigantesque caïman mangeur d’hommes du lac Tanganyika, sur les rives duquel se trouve Bujumbura, la capitale du Burundi. En l’occurrence, c’est la mère, qui rêve de Paris et finit par abandonner mari et enfants, longtemps avant les troubles qui conduiront à l’exil.

      Larmes.
      Bien des années plus tard, c’est donc dans l’urgence d’une évacuation que Gael Faye retrouve sa mère et découvre Saint-Quentin-en-Yvelines. Adieu l’Afrique, voici « l’A-France », « l’asile et l’exil ». Pour la première fois de sa vie, le garçon se découvre Noir, et trompe son angoisse en noircissant des pages d’écolier. On lui conseille de s’inscrire à l’atelier d’écriture de la MJC locale, « un atelier de rap, cette année-là. C’est comme ça que j’ai découvert cette musique », raconte-t-il. Très vite, il réalise aussi que, vu d’ici, l’Afrique est un gros trou noir perdu dans une lointaine galaxie, et c’est pour tromper cette ignorance complaisante qu’il prend plaisir à évoquer dans ses chansons les quartiers de « Buja » (Bujumbura), à remplir ses textes de noms de lieux et d’amis disparus.

      Gael Faye a tourné sur place, au Burundi, les clips de deux titres : Ça bouge à Buja, évocation endiablée d’une capitale réputée pour sa vie nocturne, et le sublime Petit Pays, qui arrachera des larmes à ceux qui connaissent l’Afrique des Grands Lacs. En réalité, le texte évoque un pays voisin, victime d’un autre drame : le Rwanda, dévasté par un génocide en 1994. C’est aussi l’autre patrie de Gael Faye, car sa mère était, au Burundi, une exilée rwandaise qui avait fui les premiers pogroms contre la minorité tutsie dans les années 60. Beaucoup de chansons sont d’ailleurs hantées par cette tragédie, dont il n’a découvert la genèse que longtemps après : « A l’époque, en 1994, on disait juste "les événements" devant les enfants », souligne-t-il. Le génocide hante aussi indirectement le magnifique Président,auquel participe le légendaire musicien angolais Bonga, dont la voix enrobe de rumba lusophone cette dénonciation des dérives du pouvoir sur le continent noir.

      Rencontres.
      Les thèmes d’inspiration remontent à l’adolescence. Ils ont eu le temps de mûrir avant que Gael Faye ne se décide à franchir le pas, larguer une vie de gestionnaire de hedge funds à Londres et cesser de ne considérer le rap que comme une passion intime. Bientôt, il crée avec Edgar Sekloka, un copain d’origine camerounaise, le groupe Milk Coffee & Sugar, qui produit un premier album, déjà prometteur. L’histoire de Gael Faye est faite de rencontres. Celle de ses potes, qui l’ont aidé à chaque étape à construire ce groupe, puis cet album solo. Celle de sa compagne, à laquelle il rend hommage (Ma Femme), mère de sa fille (Isimbi, autre titre empreint de tendresse). Elle est métisse, franco-rwandaise, et ses parents à elle traquent les présumés auteurs du génocide rwandais cachés en France. Au jeu de l’oie de la vie, on retombe toujours sur la case départ, semble suggérer ce jeune homme inspiré qu’on a envie de suivre, même quand il chante Je pars.

    • Gaël Faye, le paradis perdu à hauteur d’enfant
      Maria Malagardis, Libération, le 23 septembre 2016
      http://next.liberation.fr/livres/2016/09/23/gael-faye-le-paradis-perdu-a-hauteur-d-enfant_1507806

      Il s’étonne encore, parfois, de ce qui lui arrive. Du succès foudroyant de ce premier livre, publié cet automne, qui lui vaut emballement médiatique et cascade de consécrations. A peine Petit Pays vient-il d’être couronné du prix Fnac, vite suivi du prix Cultura, que Gaël Faye, auteur de 34 ans, apprenait qu’il figure sur la première liste du prix Goncourt comme du prix Médicis. Trois jours après notre rendez-vous, il se retrouvera également sur celle du Femina. Belle prouesse pour ce jeune homme au visage d’enfant, qui vit si loin des salons parisiens, au Rwanda. Sur la carte du monde, ce n’est qu’un petit cercle à peine plus grand que la Bretagne, dans le flanc du continent africain. Un pays au destin intense, en partie évoqué dans le roman sans en être le sujet principal, où il a fini par s’installer il y a un an, après tant d’années en banlieue parisienne. D’abord parce que sa femme y avait trouvé un nouveau job. A l’époque, il venait de rendre son manuscrit. Et c’est de loin, depuis ce pays « où l’idée d’écrire un livre vous fait passer pour un excentrique », qu’il a découvert le succès si rapide de Petit pays. Le livre n’était pas encore paru en France qu’il avait déjà été vendu à une vingtaine de maisons d’édition étrangères qui se sont parfois livrées une féroce concurrence. Comme en Allemagne, où dix éditeurs étaient en lice pour obtenir les droits du livre, en partie autobiographique. Depuis la parution en France, Gaël Faye enchaîne les interviews et les signatures, avec un agenda de rockstar auquel ce jeune homme discret n’était pas forcément préparé. Ce samedi soir, le voilà même invité chez Ruquier. Et on a du mal à l’imaginer jonglant avec la dérision et les provocs qui font la renommée de l’émission, lui qui a voulu raconter une histoire a priori empreinte de gravité : celle, exprimée à travers le regard d’un enfant, du basculement tragique, du paradis vers l’enfer, de son « petit pays » natal, le Burundi. Derrière lequel se profile très vite, le destin terrible d’un autre « petit pays » : le Rwanda voisin, dont la page la plus sombre, celle du génocide de 1994, fait également partie de la trame de ce premier roman.
      De la musique à la littérature

      En principe, pas vraiment de quoi se marrer sur le canapé du salon face au petit écran. En arrivant au café où l’on s’est donné rendez-vous ce jour-là au centre de Paris, il montre ébahi un exemplaire d’un magazine people qui lui consacre une page entière, suite au choix d’Isabelle Adjani qui a beaucoup aimé le livre. Elle aussi. Qu’est-ce qui fait que « la sauce prend » ? Qu’au milieu de la rentrée littéraire, un Petit pays se distingue soudain dans l’avalanche de parutions et suscite un enthousiasme unanime ?

      Il est vrai que dans la vie de Gaël Faye, il y a déjà eu beaucoup de rebondissements inattendus. Des bons et des moins bons. A commencer bien sûr par la fin d’une enfance enchantée au cœur de l’Afrique, celle qui inspire la fiction. Suivie d’un exil forcé en banlieue parisienne pour ce petit métis, fils d’un père français et d’une mère rwandaise, elle-même exilée au Burundi. Fruit d’une identité indécise (trop blanc en Afrique, trop noir en France), il cherchera longtemps son destin. Il y a six ans, on s’était déjà retrouvés dans ce même café. A l’époque, il poussait le landau de sa fille aînée et s’efforçait de percer sur la scène du rap. Sans regretter son choix : avoir quitté une vie confortable de trader à Londres, pour se consacrer à sa passion, la musique. La vie n’était pas forcément facile, mais Gaël appréhendait alors les difficultés de la vie d’artiste avec la même sérénité qu’il affiche aujourd’hui face à ce succès littéraire inespéré. Sur la scène rap, il finira par connaître une certaine reconnaissance. Notamment grâce à Petit Pays, titre d’une chanson qui suscitera un réel engouement et qui préfigure évidemment déjà certains thèmes de son livre.

      La musique reste sa passion. Ses chansons ont raconté les étapes et les émotions de sa vie, plus concrètement que son premier roman. Il a chanté, avec une sensibilité touchante, ses fantômes, ses interrogations comme son amour pour sa femme, et son émerveillement à la naissance de son premier enfant. Son roman est bien plus pudique sur sa vie privée. Il lui ouvre pourtant le sésame de la célébrité, comme jamais la musique n’a pu le faire. Désormais, lorsqu’il se produit en concert, « les librairies de la ville concernée m’appellent souvent pour me proposer d’animer dans la foulée une signature », s’amuse-t-il.

      En réalité, de la musique à la littérature, le lien est encore plus direct. Dans les vrais contes de fées, le hasard est l’autre nom du destin. Donc, il était une fois une éditrice indépendante dont le fils écoutait du rap à la maison. Un jour, la voilà intriguée par ce jeune chanteur à la peau café au lait qui plaît tant à son fils, et dont les thèmes d’inspiration sortent des poncifs habituels sur la vie de banlieue. Il y a aussi cette façon d’agencer les mots, de donner du sens aux paroles, qui suggérait, peut-être, un vrai talent d’écriture. « Catherine Nabokov m’a écrit une lettre en 2013, puis on s’est vus deux ou trois fois, de façon informelle. Elle m’a poussé à écrire. Mais moi à l’époque, j’étais très pris par les tournées. Je venais de sortir mon premier album en solo, j’avais aussi un groupe, Milk, Coffee & Sugar. Et, surtout, je n’avais pas d’idée très précise sur ce que je pouvais lui proposer : un recueil de nouvelles ? De la poésie ? J’ai longtemps hésité, je tâtonnais », raconte Gaël. Un an plus tard, il profite des vacances d’été pour écrire enfin quelques pages : ce sera le prologue du roman. C’est sur cette seule base, mais après de nombreuses discussions, qu’un contrat est signé avec Grasset fin 2014. « J’avais en principe trois mois pour écrire un roman, et cette deadline m’a donné un bon coup de pied aux fesses », se remémore Gaël, qui ne cache pas avoir beaucoup souffert : « Au début je m’arrêtais sur chaque phrase, je pouvais passer une journée à écrire dix lignes. C’était déprimant, poussif. Jusqu’au jour, où je me suis décidé à dérouler tout en vrac sans me poser de questions et peu à peu les personnages et l’histoire ont pris corps. »

      Comme Gaby, le narrateur du roman, Gaël a vécu la séparation de ses parents peu avant que les passions ne se déchaînent dans son pays natal. Comme celle de Gaby, la mère de Gaël est une Rwandaise, membre de la minorité tutsie, contrainte de fuir son pays natal, lors des premiers pogroms contre les Tutsis à l’aube des années 60. Les ressemblances formelles s’arrêtent globalement là. Le reste est un kaléidoscope où l’imagination et les souvenirs s’entremêlent pour brouiller les pistes. Au fond, la seule « vérité », c’est ce petit pays tant aimé, où la haine va peu à peu gangrener les cœurs, obligeant chacun à prendre position.
      Une impasse de Bujumbura

      Tout s’est déroulé très vite, en quelques mois, il y a une vingtaine d’années. A la façon d’un jeu de dominos fatal. Le premier président démocratiquement élu du Burundi est sauvagement assassiné, le pays s’embrase. Quelques mois plus tard, c’est au tour du dirigeant du Rwanda voisin d’être victime d’un attentat. Les extrémistes proches du défunt y trouvent le prétexte pour déclencher une solution finale contre la minorité tutsie. Le Rwanda sombre dans l’apocalypse. Une déflagration qui se répercute au Burundi voisin, qui plonge encore plus vers l’abîme.

      C’est cette mécanique implacable du « eux contre nous » que raconte le roman, lequel réserve une surprise, lourde de sens, assénée à la dernière phrase. Si surprenante et tellement déchirante. Quand on a soi-même vécu une période aussi bouleversante, peut-on échapper à l’impérieuse nécessité de la raconter ? La vie de Gaël Faye est évidemment à jamais marquée par cette enfance brisée au Burundi, par le deuil et le traumatisme du génocide au Rwanda voisin, qui a emporté tant de proches. Ceux de sa propre famille et de celle de sa femme, dont les parents traquent depuis quinze ans sans relâche les responsables du génocide, qui ont tenté de se faire oublier et de recommencer une nouvelle vie en France.

      A table, lors des retrouvailles familiales, pourtant souvent joyeuses en apparence, il y a toujours des fantômes qui s’invitent de manière subliminale. C’est le destin des familles de rescapés. Et celles de Gaël et de sa femme n’y échappent pas. Même les prénoms qu’on choisit pour les enfants porteront la marque de cette mémoire qui ne vous lâche jamais. Certaines scènes du livre s’inspirent d’ailleurs, au détail près, d’événements qu’ont vécu ses beaux-parents, avant ou pendant le génocide. Mais le jeune auteur a réussi à résister à la tentation d’un livre dénonciateur, comme à toute fascination pour la mort. « Je ne voulais pas faire uniquement un récit des violences qui ont embrasé cette région, explique Gaël. Les moments heureux méritaient eux aussi d’être évoqués. J’ai voulu y mettre la même douceur que celle que j’essaye d’insuffler dans mes chansons, sans minimiser bien sûr l’impact de la tragédie. »

      On retrouve dans ce premier roman bien plus que les thèmes d’inspiration qui habitent le musicien : un tempo, un style qui s’imposent parfois dans des formules lapidaires (« l’Afrique a la forme d’un revolver », « La guerre, sans qu’on lui demande, se charge de nous trouver un ennemi »). Elles alternent toutefois avec des moments, magnifiques, où le temps semble suspendu. Juste avant le drame : « Les vieilles ne disaient rien. Maman fermait les yeux, elle se massait les tempes. La radio des voisins diffusait des chants liturgiques. On entendait nos fourchettes tinter dans les assiettes ». Des instants où la vie semble en apesanteur, avant de basculer brutalement.

      Est-ce propre à l’Afrique ? Quand on écrit son premier livre à Paris, pendant l’hiver 2015, d’autres événements se télescopent fatalement. « J’ai situé l’univers du narrateur dans une impasse de Bujumbura [la capitale du Burundi, ndlr] », rappelle-t-il. « Mais ce n’est pas un souvenir personnel. L’idée s’est imposée le 7 janvier 2015, le jour de l’attaque contre Charlie Hebdo. Ce jour-là, j’avais rendez-vous avec le cofondateur de mon groupe, qui m’a annoncé qu’il voulait mettre un terme à notre collaboration. C’était la fin de notre aventure, de nos projets communs. Et pendant cette discussion très pénible, on voyait aussi défiler les tweets de plus en plus alarmistes sur l’attaque. On était concentrés sur nos préoccupations, alors que tout notre univers était soudain en train d’exploser. C’est à ce moment-là que j’ai eu l’idée de cette impasse où habiteraient mon héros et sa bande de copains. Un monde clos, préservé, au départ, d’une violence qui fait soudain irruption et bouleverse tout. La France à ce moment-là se croyait à l’abri du danger avant d’être projetée dans la terreur. Comme le sera le petit monde dans lequel évolue mon narrateur. »
      Des victimes qui nous ressemblent

      A quel monde appartient-on ? A celui de nos origines ou bien à celui que le destin nous impose ? Et sont-ils vraiment si différents ? Bujumbura-Paris, en aller simple : catapulté en France après son évacuation d’urgence, le jeune Gaël sera souvent agacé d’être toujours réduit aux mêmes images exotiques : « Quand je suis arrivé en France, on m’interrogeait sans cesse sur les baobabs et les girafes, alors que moi j’avais grandi dans une culture dominée par Nike et Michael Jordan. » Dans le premier chapitre du roman, le narrateur mélancolique et tourmenté par son passé se retrouve dans un bar où défilent les images des réfugiés qui arrivent en masse aux frontières de l’Europe. Encore un autre drame qui a marqué l’année 2015. « On ne dira rien du pays en eux », constate Gaby en observant ces groupes de réfugiés désespérés. A sa façon, Petit pays tente de réparer cette injustice, celle de l’ignorance ou de l’indifférence face au passé des « autres ». Mais le livre révèle aussi combien les victimes de ces tragédies lointaines, au fond, nous ressemblent.

      Et c’est peut-être dans cette facilité d’identification avec le narrateur et ses amis, que réside la clé de l’engouement pour ce premier roman d’un jeune auteur inconnu. Gaby n’est pas un petit Africain, c’est un enfant du monde emporté par la fureur du destin. Notre hantise commune. Une fois la saison des prix et promotions achevée, Gaël Faye repartira pour Kigali au Rwanda. Retrouver sa femme et ses deux enfants. Il y est heureux, apprécie le retour à la paix dans ce pays qui s’est reconstruit de manière impressionnante. Seule ombre au tableau : depuis le printemps 2015, le Burundi voisin sombre à nouveau dans la violence. L’enfer côtoie toujours le paradis. C’est ce que nous réserve, trop souvent, notre époque tourmentée. Là-bas comme ici.

  • J’apprends la mort de Roger Knobelspiess survenue le même jour que celle de Xavier Beulin. Si celle du défenseur de l’agro business ne m’a pas empêché de reprendre deux fois des pâtes, celle de l’auteur de #Q.H.S me fait partager la révolte d’un homme hors du commun.
    http://lignesdeforce.wordpress.com/2017/02/20/roger-knobelspiess-1947-2017

    Le Marché-aux-Fleurs : un bien joli nom pour ces deux baraquements ou s’entassent quatre familles nombreuses. C’est là, à Elbeuf, que grandit Roger, juste après la guerre. Entre Tonton (le père), Gaby (la mère) et une ribambelle de frères et soeurs, le petit Knob sera à « bonne » école ! Car Tonton, le « ramoneu », boit, chaparde, traficote. Et sème de la graine de racaille...
    Ainsi se fabriquent l’exclusion sociale, la révolte. Tout est voie de garage à celui qui a le malheur de naître dans une famille de « sous-pauvres ». Lorsque Tonton a une crise cardiaque, les fistons prennent la relève pour faire vivre la famille. Et c’est l’engrenage...
    #Roger_Knobelspiess aura vingt-six ans pour écrire, du fond de sa cellule, essais, romans, témoignages.
    Voleur de poules - Un récit d’enfance et de jeunesse, à la fois drôle et bouleversent, ou l’auteur crie sa révolte, son besoin de tendresse et son amour profond de la vie.

    http://sites.google.com/site/knobelspiessroger/home/bibliographie
    http://www.liberation.fr/societe/2017/02/21/roger-knobelspiess-l-ancien-braqueur-devenu-ecrivain-est-mort_1549951
    http://www.leparisien.fr/faits-divers/mort-de-roger-knobelspiess-l-ex-taulard-qui-se-battait-pour-la-condition-

  • On a détecté des ondes gravitationnelles !
    https://lejournal.cnrs.fr/articles/a-detecte-des-ondes-gravitationnelles

    Aujourd’hui, à 16h30, les collaborations Ligo et Virgo ont annoncé avoir détecté des ondes gravitationnelles, un siècle après leur description par Einstein. C’est un double coup de maître : en détectant pour la première fois ces ondes, les chercheurs ont également observé la première collision entre deux trous noirs. Une nouvelle fenêtre s’ouvre sur l’Univers.

  • Israeli courts give free hand to Shin Bet
    http://www.al-monitor.com/pulse/originals/2015/04/kidnapped-asraf-israeli-military-courts-torture.html

    Journalist Nahum Barnea, of the Israeli daily Yedioth Ahronoth, reported in his April 10 column that during the searches in Hebron, the IDF detained a Palestinian who subsequently confessed to the kidnapping in his interrogation by the Shin Bet. The faked disappearance and forced confession again give rise to doubts about the use of so-called necessity interrogations by the Shin Bet, where the security agency is authorized to employ “special measures” in the interrogation of detainees.

    It is unclear whether the Palestinian who claimed responsibility for the “kidnapping” of Asraf had indeed been subjected to “necessity interrogation.” However, lawyers specializing in civil rights cases, who represent Palestinians accused of security offenses in military courts, have told Al-Monitor that following the abduction and murder of the three Israeli youths last June, the Shin Bet was granted a sweeping license to conduct interrogations using various pressure methods, which often lead to false confessions obtained under duress.

    “It is quite clear that there have been many such confessions,” attorney Gaby Lasky told Al-Monitor. Lasky, who represents the Meretz Party on the Tel Aviv City Council, is a human rights lawyer who has represented Palestinians in military courts for many years now. According to Lasky, “Ever since the ‘torture ruling’ given by the Supreme Court [June 1999], where the Supreme Court limited the use of physical means [in security-related interrogations], the court has allowed some torture in cases when the interrogation was defined as ‘a necessity interrogation.’ The number of ‘necessity interrogations’ has significantly increased since the abduction of the three boys, and there are lots of people who have been interrogated under such conditions and [consequently] admitted to all sorts of things.”

  • En salles : Le Démantèlement
    http://www.mrifce.gouv.qc.ca/portail/_scripts/actualites/viewnew.asp?NewID=13432&strIdSite=par&lang=fr

    Réalisé par Sébastien Pilote, Le Démantèlement est sorti sur les écrans français le 4 décembre.

    Tourné au Saguenay-Lac-Saint-Jean, le film met en vedette Gabriel Arcand dans le rôle-titre ( Congorama - Le Déclin de l’empire américain), Gilles Renaud, Lucie Laurier et Sophie Desmarais.

    Le Démantèlement raconte le déracinement d’un homme, Gaby, éleveur de moutons dans une ferme qu’il a héritée de son père. Il y vit seul depuis que ses filles sont parties s’installer à Montréal. Dans cette région reculée, la crise économique contraint de plus en plus les paysans à céder leurs propriétés. Gaby, lui, résiste. Sa ferme est sa seule raison de vivre. Jusqu’au jour où sa fille, acculée par des problèmes financiers, lui demande de l’aide. Gaby, chez qui le sentiment de paternité est particulièrement développé, va tout faire pour l’aider.

    http://www.youtube.com/watch?v=IRLPPbMiXRU

  • Près de 5000 vols de retour annulés en dix mois

    L’Office fédéral des migrations (ODM) a dû annuler près d’un tiers de ses vols de retour prévus entre janvier et octobre 2012.

    Durant dix mois, 4945 vols de départ ont été annulés sur un total de 16’400, a indiqué dimanche Gaby Szöllösy, porte-parole de l’ODM, confirmant une information de la « NZZ am Sonntag ». Ce chiffre englobe les requérants d’asile qui disparaissent alors que leur départ est organisé ainsi que les personnes à rapatrier sur un vol de ligne sans escorte qui refusent de partir.
    Il compte aussi les réservations modifiées ou les vols supprimés par les compagnies aériennes. Ces annulations concernent surtout les départs dans le contexte de Dublin, indique la porte-parole.

    L’accord de Dublin prévoit que les dossiers de requérants soient traités en principe par le pays où la première demande d’asile a été déposée. Si le requérant se rend dans un autre Etat signataire de cet accord, sa demande n’y est pas traitée et il est renvoyé vers le pays où il s’est annoncé pour la première fois.

    Un groupe de travail regroupant la Confédération et les cantons va évaluer les raisons de ces annulations et proposer des améliorations, souligne l’ODM. En outre, des mesures immédiates ont déjà été prises pour augmenter le taux de départs. Ainsi, les personnes en détention sont rapatriées en priorité et des vols ont été rajoutés dans le contexte de Dublin.

    Le Conseil fédéral a annoncé en juin son intention de participer financièrement à la création et l’aménagement d’établissements cantonaux de détention administrative d’étrangers. Il manque actuellement 250 places dans toute la Suisse en raison de la hausse du nombre des demandes d’asile, a indiqué dimanche la porte-parole de l’ODM.

    http://www.lenouvelliste.ch/fr/suisse/pres-de-5000-vols-de-retour-annules-en-dix-mois-479-1080048

    #vols_spéciaux #migration #retour #asile #Dublin
    @reka

  • Minister of Culture “Dismantles” Beirut’s Roman Hippodrome
    http://english.al-akhbar.com/content/minister-culture-dismantles-beiruts-roman-hippodrome

    And so, under the pretext that the state can not acquire the property in Solidere, the idea of “dismantling and re-installing” ancient ruins is being promoted. Layoun said the ground floors that include the ruins will be open to the general public and “golden towers” – as downtown Beirut’s pricey real estate is referred to – will be built over them.

  • « La révolution du Cèdre n’existe pas ! » affirme le ministre de la Culture, qui veut l’éliminer des manuels d’histoire
    http://www.lorientlejour.com/category/À+La+Une/article/742588/<<+La_revolution_du_Cedre_n'existe_pas_!+>>_affirme_le_ministre_de_la

    « La révolution du Cèdre » a-t-elle eu lieu ? « Non », a répondu, péremptoire, le ministre de la Culture, Gaby Layoun, qui s’expliquait sur le retard dans la parution d’un « manuel d’histoire unifié » pour les classes secondaires.

    « La révolution du Cèdre n’existe pas, a affirmé M. Layoun. Elle s’est faite sur ordre de l’étranger et ce sont les Américains qui l’ont inventée. »

    Selon le ministre, « le haririsme politique a prospéré à l’ombre de l’hégémonie politique syrienne au Liban ». Le courant proche de Rafic Hariri a « volé ce slogan et s’est inventé des héroïsmes imaginaires ; la plupart de ses membres étaient en fait soumis au régime syrien, et par leurs pratiques, ils ont corrompu les officiers syriens ».

    Et de conclure : « La révolution du Cèdre n’est pas citée et ne sera pas citée dans les manuels d’histoire. Elle a été couronnée par la campagne visant au départ du président de la République, une expérience qui a été un échec, et je ne la reconnais certainement pas. »

  • Chômeurs en fin de droits : le nouveau président de l’Unedic propose un partage avec l’Etat - Localtis.info
    http://www.localtis.info/cs/ContentServer?c=artVeille&cid=1250259412218&pagename=Localtis/artVeille/artVeille

    A peine élu, le 29 janvier, Gaby Bonnand, le nouveau président (CFDT) de l’Unedic, a tenu à faire un premier pas sur la question des chômeurs en fins de droits. Près d’un million de bénéficiaires de l’assurance chômage devraient en effet voir leurs droits à l’assurance expirer en 2010, contre 850.000 l’an dernier (voir notre article ci-contre du 25 janvier 2010). Depuis qu’une note de travail des services de l’Unedic a révélé le problème à la fin de l’année dernière (voir notre article ci-contre du 16 décembre 2009), les partenaires sociaux - à travers l’Unedic - et l’Etat se renvoient la balle sur l’éventuelle prise en charge de cette brusque hausse du nombre de personnes en fin de droits. Ce débat sur l’assurance chômage n’est pas sans conséquence pour les collectivités. Faute de solution, un nombre plus important de personnes en fin de droits devrait en effet basculer vers le revenu de solidarité active (RSA).

    #chômage #argent #revenus #RSA #for:twitter