person:gay pride

  • Rire de soi a un prix. Voilà pourquoi Hannah Gadsby arrête l’humour

    https://www.nouvelobs.com/rue89/notre-epoque/20180710.OBS9478/rire-de-soi-a-un-prix-voila-pourquoi-
    hannah-gadsby-arrete-l-humour.html

    « Ce n’est pas de l’humilité, c’est de l’humiliation »

    Elle a grandi en Tasmanie, cette « petite île qui flotte au cul de l’Australie », célèbre pour son « patrimoine génétique restreint ». Une île qu’elle a fini par quitter en découvrant qu’elle était « un tout petit peu lesbienne », une île aussi où l’homosexualité n’a été dépénalisée qu’en 1997.

    Dans « Nanette », Gadsby fait des blagues et des pirouettes sur son coming out et la réaction de sa mère ("Je n’ai pas besoin de savoir ça ! Toi, ça te ferait quoi si je te disais que j’avais commis un meurtre ? – Tu voudrais que ce soit juste une phase."), sur le drapeau LGBT ("qui fait mal aux yeux"), sur la Gay Pride australienne ("ces gens sont un peu agités"), sur ce type qui a « failli » la tabasser parce qu’il l’a prise pour un homme qui draguait sa copine à un arrêt de bus ("Oh désolé, je ne tape pas les femmes").

  • Chères toutes et tous

    Comme on peut l’apprendre, de temps en temps, en lisant #mon_oiseau_bleu, je travaille en ce moment à un texte intitulé Frôlé par un V1, dont l’une des recherches les plus saillantes est de s’intéresser aux figures de l’invisible. Dit comme cela ça peut paraître un peu mystérieux. Je vous donne un exemple : les standardistes de téléphone qui invariablement se présentent comme Arnaud ou Nathalie (et qui en fait s’appellent Mehdi ou Djemila - ce qui est tellement plus joli ceci dit par ailleurs) et auxquelles on compose des visages fictifs dont on ne saura jamais s’ils ont la moindre part de ressemblance (surtout si on prend pour argent comptant qu’elles s’appellent Nathalie ou Arnaud). Le texte procède beaucoup par petites fiches quand ce n’est pas par petites touches, voici une des fiches.

    Mort de Raymond Samuel Tomlinson (1941 - 2016). Je me souviens que c’est en apprenant sa mort, le 5 avril 2016, que j’ai découvert tout ce que je devais à Raymond Samuel Tomlinson, et ce n’est pas rien quand on y pense, rien moins, en effet, que le courrier électronique, qui est rien moins que ma deuxième drogue de prédilection, après la morphine. Et il faudrait sans doute ici dresser la liste de tant d’illustres dont j’ai paradoxalement appris l’existence le jour de leur mort, des figures de l’invisibilité, des fantômes par excellence.

    Je crois qu’assez nombreuses sont effectivement les personnes dont j’ai découvert l’existence en lisant leur chronique nécrologique. En revanche si je voulais dresser une liste de ces personnes, et bien, je ne me souviens pas d’un seul nom !

    Du coup je me demandais si dans notre belle et riante communuaté d’omniscientes et d’omniscients, il n’y aurait pas quelques-uns de ces fantômes que les unes et les autres pourraient me prêter pour me dépanner dans cet effort de fiction qu’est donc Frôlé par un V1

    D’avance #merci

    • Comme par exemple, ce patron de bar tabac dont une amie m’a annoncé la mort alors que je le connaissais pas. Je l’ai imaginé tout grisouille : la cinquantaine, de taille moyenne, le visage un peu carré, une chevelure courte, légèrement bedonnant, habillé d’une chemise et d’un pantalon gris bleuté. La voix un peu rocailleuse. Sans doute le côté tabac qui ressort :) Je ne connais pas son nom.

    • @james Oui, ça marche à fond. On n’est pas obligé que ce soir la jour-même.

      @odilon Disons que c’est mieux si la personne est effectivement connue d’un panel plus large de personnes, limite célébrité, mais je garde le buraliste en question, qui si cela se trouve était au contraire fort bel homme et gentil comme tout, et avec la chemise parfaitement rentrée dans le pantalon.

    • Je pourrais alors dire « Paul VI ! », mais ce serait un peu hors sujet. Juste que c’est le jour où il est mort que j’ai découvert qu’il y avait un Pape. À l’époque, ça m’a franchement intrigué mais honnêtement, ça ne me hante pas ...

    • @james Je n’en reviens pas. Il se trouve que je fais partie des rares personnes qui l’ont vu vivant une dernière fois alors qu’il tentait d’obtenir du connard de gardien du 22 rue Monsieur le Prince le code pour se réfugier dans la cour intérieure et que nous n’avons pas eu le temps de lui gueuler que c’était le 9573 depuis le fond de la cour, parce qu’il a pris ses jambes à son cou mais pas assez vite puisque les voltigeurs l’ont rattrapé juste après la rue Racine devant le numéro 20 où il y a désormais une plaque à son nom.

    • J’ai vécu un moment, hier, qui se rapproche un peu de ta recherche de fantômes. L’enterrement d’un proche : J-F 1964-2018, dernier oncle maternel de ma fille. J’ai approché ce fantôme que les 12 dernières années de sa vie. (il cumulait une douzaine d’année derrière les barreaux entre entrée et sortie).
      Beaucoup plus que sa mort, c’est son enterrement qui m’a appris la difficulté de se faire enterrer comme indigent. Et fantôme de la bouche de la grand-mère de ses 2 fils, Mehdi & Milhan, qui disait qu’elle avait eue accident, hier, en venant à Rennes (elle a pliée sa voiture, c’est tout) que J-F avait dévié sa trajectoire pour que ses fils ne voient pas son cadavre.
      #bleu_comme_un_cadavre
      Aujourd’hui 4 personnes sur les 9 qui ont assisté et arrosé sa sépulture ont le bruit d’un V1 dans le cerveau.
      J-F lui est une nouvelle fois entre 4 murs et cette fois-ci pour perpète. R.I.P

    • @odilon et @james oui, un chapitre en soi celui des anonymes qui deviennent connus par leur décès qui résulte donc des violences policières. Du coup là je me demande si je ne devrais pas ouvrir une catégorie spécifique.

      Cookie Muller, je ne connaissais pas. Merci @vanderling

      Une fois deplus, et c’est le cas presque à chaque fois que je suscite l’intelligence collective de seenthis, ça débloque pas mal de choses.

    • Ça m’a toujours amusé de me retrouver à habiter des rues portant le nom de total·es inconnu·es : Simone Bigot à Clichy, Louis Vestrepain à Toulouse et maintenant Emile Duployé.

      dans le genre parfaitement inconnu, même mort, sauf quand on doit donner l’adresse !
      et pourtant !

      Duployé wrote a series of books on this subject, whose first edition was named Stenography-Duployé, writing easier, faster and more readable than any other, which applies to all languages (published in Lyon in 1860).

    • Je disais hier que parfois j’ai envie de tuer des gens, les deux filles étaient gênées, j’ai cru que j’allais prendre un couteau. Où est la peur ? le jeu ? J’ai dit qu’au contraire, j’aurais du faire du cinéma, au cinéma on peut mourir pour pas cher, on y tue beaucoup plus que dans la vraie vie, et surtout on ressuscite à chaque fois. Le cinéma est fait par des psychopathes détournés de leur dessein premier, des sortes de gentils dont il faudrait quand même se méfier. Et j’y repense aujourd’hui quand le gars fonce à moitié sur nous avec sa voiture, qu’il crève en enfer me dis-je. Mais bon, il parait que si je questionne pourquoi sa copine était gênée c’est que moi-même je devais connaitre la réponse, qu’elle non plus, jamais de chez grand jamais elle n’a pensé à tuer quelqu’un. Mais penser n’est pas tuer, quand même ? et écrire alors ? Bande d’hypocrites.

    • Mikhaïl Timofeïevitch Kalachnikov
      J’ai appris son existence le jour de la fermeture de l’usine qui fabriquait le fameux AK-47.
      Donc pas vraiment le jour de sa mort, quoi que...
      En réalité, dans son cas la (les) mort ça ne (se) compte pas.
      Et le plus sidérant pour moi fut d’apprendre qu’à la fin de sa vie il aurait mis au point ... un piège à taupes !

      « Au total, Mikhaïl Kalachnikov a créé à peu près cent-cinquante armes diverses. »
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Mikha%C3%AFl_Kalachnikov

    • Merci à toutes et tous. Même si je vais seulement picorer dans vos suggestions, il n’en est pas moins que vous avez ouvert une brêche pour ce qui est des personnes, notamment militantes, anonymes qui ont accédé regrettablement à la notoriété par leur mort, voilà typiquement des fantômes qui ont leur place dans mon récit décousu des Frôlés par un V1 .

      On n’est décidément jamais déçu quand on suscite l’intelligence collective de seenthis .

      Et surtout que ce mot de remerciement ne dissuade personne de continuer de forer dans cette tempête de cerveaux , je suis encore très éloigné d’une forme fermée de mon texte.

      Encore une fois, #merci

    • Peut-être d’autres brêches

      Les militant·es des droits des peuples autochtones, des terres, de l’environnement ayant un certain renom dans leur pays et qui ont été assassiné·es :
      Berta Cáceres militante écolo assez connue au Honduras
      Rodrigo Tot, leader indigène au Guatemala qui avait reçu le Goldman Environmental Prize
      Isidro Baldenegro López, mexicain, Goldman Prize 2005
      Si tu as besoin d’une liste tu peux faire une recherche #assassinat ou #meurtre, j’en ai référencé quelques uns

      Les femmes assassinées par leur compagnon ou leur ex :
      Zenash Gezmu, marathonienne éthiopienne réfugiée en France

      et aussi
      les victimes d’homophobie
      Hande Kader, l’héroïne de la Gay Pride retrouvée brûlée à Istanbul

    • Alain Kan est un chanteur français né à Paris le 14 septembre 1944 et disparu le 14 avril 1990. Sa carrière, qui s’étend du début des années 1960 au milieu des années 1980, est assez atypique, du fait de son passage d’un style à l’autre : d’abord chanteur de variétés, il passe au glam rock puis au punk, gagnant en originalité artistique tout en se marginalisant. De manière inhabituelle pour l’époque, il affirmait ouvertement son homosexualité, à laquelle il faisait référence dans certaines de ses chansons, mais aussi sa toxicomanie qui a contribué à nuire à sa carrière. Vu une dernière fois dans le métro parisien, il disparaît sans laisser de traces.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Kan#Disparition
      https://www.discogs.com/fr/artist/493333-Alain-Kan
      #Alain_Kan

    • Bon je vous livre, je vous dois bien ça, l’extrait en question écrit, grâce à ce que je qualifie dans cet extrait-même comme l’intelligence collective de Seenthis.

      Extrait donc de Frôlé par un V1, roman en cours

      Mort de Raymond Samuel Tomlinson (1941 – 2016). Je me souviens que c’est en apprenant sa mort, le 5 avril 2016, que j’ai découvert tout ce que je devais à Raymond Samuel Tomlinson, et ce n’est pas rien quand on y pense, rien moins, en effet, que le courrier électronique, qui est rien moins que ma deuxième drogue de prédilection, après la morphine. Et il faudrait sans doute ici dresser la liste de tant d’illustres dont j’ai paradoxalement appris l’existence le jour de leur mort, des figures de l’invisibilité en somme. L’écrivant, je me suis rendu compte que ce paradoxe relevait presque d’une expression du langage courant, Untel ou Unetelle, c’est la première fois que j’en entends parler, dit-on lors de certains décès, de certaines disparitions. Et il faudrait sans doute ici dresser la liste de tant d’illustres dont j’ai pareillement et paradoxalement appris l’existence le jour de leur mort, des fantômes par excellence. Mais alors, je me suis rendu compte que je n’avais pas d’exemples en tête de tels fantômes, de personnes apparaissant dans mon existence littéralement en mourant, et pourtant je jurerais que de telles personnes sont légions. Je tentais par exemple de parcourir les rayonnages désordres de ma bibliothèque tentant de me rappeler quels seraient les auteurs et les auteures que j’aurais lues, ma curiosité intriguée, pour ainsi dire, par l’annonce de leur décès, mais je me rendais bien compte que je regardais au plus mauvais endroit qui soit, ma bibliothèque qui recèle de morts bien vivants dans mon esprit, et celles et ceux que j’aurais adoptés tout juste post mortem et dont j’aurais lu les livres, parfois avidement, auraient rejoints le corpus quasi familial de mes auteurs et auteures avec lesquelles j’entretiens des relations quasi amicales quand ce n’est pas familiales. Je demandais un peu autour de moi, amis et famille, y compris à celles et ceux de mes proches dont justement je me souvenais qu’ils aient un jour proféré cette étrange parole de la naissance d’une personne à sa mort ― je me souvenais assez distinctement par exemple avoir appris la mort de je ne sais plus qui à B. qui me disait ne pas connaître tel auteur ou telle artiste, mais, pareillement, ces proches, B. compris, étaient comme moi, incapables de donner le moindre exemple, la liste de ces fantômes allait donc être très courte : l’ensemble vide, Ø, un ensemble fantôme en soi. Cela m’a vraiment taraudé quelques jours, je ne supportais plus l’idée que ce livre ne compte pas de ces authentiques fantômes, lesquels étaient en train, tels les fantômes qu’ils sont, de me poursuivre dans mes nuits jusqu’à m’en gâter le sommeil ― il m’en faut peu, on l’a vu, une scène d’égorgement nocturne, un octopode imaginaire...―, jusqu’à ce que j’en vienne à utiliser une de mes bottes secrètes, l’intelligence collective de Seenthis. Je m’explique. Seenthis est un réseau social libre, dont on doit, pour beaucoup, la conception, la réalisation, les nombreuses améliorations et l’entretien à un certain @arno ― toutes les personnes dont il va être ici question vont être appelées par leur nom de profil dans ce réseau social, dans lequel je suis moi-même @philippe_de_jonckheere. Il me faudrait sans doute plusieurs douzaines de pages pour décrire à la fois le fonctionnement de cet édifice mais surtout la très intense vie intelligente et cultivée qui y a cours, sans parler de ses très riches débats. Je donne un exemple malgré tout. L’année dernière ma fille Sarah, en préparant ses épreuves de baccalauréat, rencontrait de véritables difficultés avec ses exercices de cartographies, une épreuve, la cartographie, pour laquelle elle se faisait un souci insigne et je n’étais d’aucune aide pour elle, je m’en rendais bien compte, d’une part la géographie n’a jamais été ma matière forte ― ai-je une matière forte ? ― et par ailleurs je suis un très piètre pédagogue. Pour rire, je faisais remarquer à Sarah que c’était d’autant plus idiot que sur Seenthis je suivais, avec grand intérêt, les travaux de quelques cartographes fameux, @reka, @fil, @simplicissimus, @odilon, @visionscarto et leurs discussions passionnantes qui concernaient beaucoup la visualisation de données ― sujet auquel je trouvais une pertinence remarquable, une vieille marotte à moi : les images sont en train de devenir le langage etc… je vous épargne. « Ah Seenthis…, ton Facebook bio », avait répondu pleine de dédain juvénile Sarah, 18 ans. Vexé, évidemment, je décidais de mettre mon Facebook bio à l’épreuve et m’ouvrais, sur mon compte, @philippe_de_jonckheere, à la fois de l’incrédulité de Sarah ― ce qui fit bien rire et même adopter l’expression Facebook bio ― et, à la fois aussi, de la problématique ― la difficile mémorisation d’une carte qu’il faut ensuite restituer depuis un fond de carte, exercice nettement plus difficile qu’il n’y paraît ―, et quelle ne fut pas la richesse des réponses ― il fut même offert à Sarah une possible leçon particulière par visioconférence avec le célèbre @reka ―, et si j’exagérais un peu, ce que je ne fais pas naturellement, je pourrais pousser jusqu’à dire que grâce à Seenthis, mon Facebook bio, Sarah a finalement obtenu un très belle mention à son baccalauréat ― elle a obtenu la note de 15 sur 20 à son épreuve d’histoire-géographie. Il n’empêche, toutes plaisanteries et exagérations mises à part, il règne sur ce réseau de demi-savants une atmosphère d’intelligence collective et de mise en commun remarquable. Je décidais donc de m’ouvrir de ma difficulté du moment dans l’écriture de mon texte en cours, Frôlé par un V1. Je n’ai pas été déçu du résultat, puisque @odilon, @james, @vanderling, @touti, @alexcorp, @vazy ont participé à une conversation longue de quarante-deux messages, laquelle a été suivie, de près, par @marielle, @line_d, @7h36 et @reka et de laquelle est ressortie une figure particulièrement proéminente de fantômes , auxquels je n’avais pas du tout pensé : les victimes anonymes de violences policières, anonymes un jour, fondus et fondues dans la masse en somme, et parce que tués et tuées par les violences policières, ces personnes accédaient à une forme de notoriété étrange, il n’est que de ce citer certains de leurs noms pour vous faire toucher du doigt cette extraction surnaturelle de la masse indifférenciée de la foule, Malik Oussekine (1964 – 1986) ― le premier exemple donné par @james, qui, comme on va le voir, a résonné très étrangement à mes oreilles ―, Rémi Fraisse (1993 – 2014), Adama Traoré (1992 – 2016) et tant d’autres ― lors du printemps 2016, qui a été un véritable déluge de violence policières, s’est tenue une manifestation à Rennes qui a été elle-même violemment réprimée, et pour cause : les manifestants avaient peint au pochoir sur le pavé les noms des très nombreuses victimes de violence policières en France ― depuis 1945, si mes souvenirs sont bons. Mais le nom de Malik Oussekine cela avait une résonnance toute singulière, dont j’ai tenté en plusieurs endroits de mes différents textes ― dans le Jour des Innocents ( http://desordre.net/bloc/ursula/2014/cinquantaine ) notamment, mais aussi dans la longue lettre que j’ai écrite à Adrien Genoudet à propos de son livre l’Étreinte passage qui est devenu un élément saillant de notre spectacle éponyme ― de dire, justement, le frôlement qui a été le nôtre, Malik Oussekine et moi, et qui est, en soi, la figure du fantôme et du frôlement mêlés, fantôme et frôlement qui sont les deux thèmes de ce texte à propos de ce qui est à peine visible, quand ce n’est pas entièrement invisible. Malik Oussekine était un étudiant contestataire, à juste titre, des lois Devaquet-Monory en décembre 1986 ― et comme j’ai été rattrapé par une tristesse boudeuse, précisément en réglant les droits d’inscription élevés pour l’entrée à l’université de Sarah en septembre dernier, et dont je me souvenais que de tels droits, une telle somme, étaient l’une des mesures prévues par ces lois scélérates, et combattues pour cela, et dont je mesurais qu’elles avaient sans doute toutes été plus ou moins adoptées et mises en application, au fil des trente dernières années, en douceur, si j’ose dire, par les différents gouvernements de droite qui se sont succédés, sans discontinuer depuis décembre 1986, hiver au cours duquel, les manifestants avaient fini par obtenir, fort justement et dans la douleur, l’annulation des fameuses lois Devaquet-Monory (1923 – 2009). À ce titre dans la nuit du 6 au 7 décembre 1986 Malik Oussekine a été poursuivi dans la descente de la rue Monsieur de Prince à Paris par une escouade de voltigeurs ― sur une motocyclette, deux gendarmes, l’un pilote l’engin pendant que le second assis derrière, fait usage de sa matraque, notamment en frappant les personnes qui fuient leur charge dans les jambes, mais pas que dans les jambes, sont-ils maladroits ! Malik Oussekine a tenté de trouver refuge dans la très belle cour intérieure du 22 de la rue Monsieur le Prince mais dont l’accès était barré par un digicode ― le 9573 ―, lesquels n’étaient pas aussi fréquents alors, et que le gardien de cette adresse ― un type immonde de bêtise crasse et dont je dois confesser que j’ai souvent rayé, suis-je maladroit ! la carrosserie de cette voiture qu’il entourait de mille soins attentifs, notamment dans la cour intérieure le dimanche matin (Daphna ironisait souvent que sa femme ne devait pas connaître tant de douceur ― Daphna), et on a beau être étudiant aux Arts Déco, il est admirable à quel point on peut manquer d’imagination, et de compétence graphique, finalement, pour ce qui est des représentations obscènes gravées à la clef sur l’acier, des bites donc ― le gros gardien donc, n’a pas voulu lui donner le code, ce qui a condamné Malik Oussekine à prendre la fuite toujours plus bas dans la rue Monsieur le Prince, il a tout juste eu le temps de traverser la rue Racine avant d’être repris par un duo de voltigeurs et donc battu à mort ― je me souviens qu’Élie, le frère de Daphna, et moi, cruels et jeunes, avons tenté de faire valoir, les jours suivants, auprès de cet abruti de gardien qu’il portait la mort de Malik Oussekine sur la conscience, mais j’ai pu constater à quel point de tels concepts pénétraient imparfaitement l’intelligence si rare chez lui, qui nous a répondu, sans surprise, que tel n’était pas son problème à lui, à l’époque le point Godwin n’existait pas, mais je vous laisse imaginer le genre de reducio ad Hitlerum dont Élie et moi, nous sommes rendus coupables, brodant, sans grande imagination, sur des thèmes arendtiens pas spécialement bien maîtrisés par nous, je ne sais pas pour Élie, mais pour ma part il allait encore se passer de nombreuses années avant que je ne lise Hannah Arendt (1906 – 1975), qu’est-ce qu’on peut être péremptoire quand on est jeune ! Ce dont je me souviens surtout c’est que nous avons hurlé, Daphna et moi, depuis le fond de la cour, que le code c’était le 9573 ― pas une fois que je ne passe dans ce quartier sans que je ne tente, vainement depuis, de composer ce code à quatre chiffres au 22 de la rue Monsieur le Prince, rituel morbide, mais dont je ne peux m’empêcher ―, mais que Malik Oussekine dont j’ai le vague souvenir du visage lointain, souvenir qui ne correspond pas du tout à l’unique photographie connue de lui, comme si dans mon souvenir, vieux de plus de trente ans, son visage avait déjà été partiellement happé par la mort, tandis qu’il ne lui restait plus qu’une minute ou deux à vivre, Malik Oussekine ne nous a pas entendus, nos voix sans doute couvertes par le bruit de la rue et justement celui de la motocyclette qui approchait ― et peut-être aussi, je suis en train de m’en souvenir et de m’en rendre compte en l’écrivant, que Daphna et moi, dans notre précipitation, avons dit la même chose, 9573, de deux manières différents et finalement concurrentes, Daphna à l’américaine, neuf-cinq-sept-trois et moi à la française, quatre-vingt-quinze soixante-treize, concourant, presque autant que le gardien abject, finalement, au drame. Ici je dois aussi expliquer, j’imagine, que Daphna et moi résidions, alors, chez le père de Daphna, qui lui-même résidait ailleurs, dans ce qui avait été l’ancien atelier du photographe touche-à-tout pas forcément génial, André Vigneau (1892 – 1968), atelier dont le père de Daphna avait hérité du bail et dans lequel, aux mains justement de cet André Vigneau, Robert Doisneau (1912 – 1994) avait fait ses classes en photographie, ce dont il gardait un souvenir immuable, qu’il avait été content de partager avec moi, nous l’avons vu, lors d’un vernissage au Palais de Tokyo, du temps où ce dernier était le Centre National de la Photographie, avant d’être désamianté et laissé dans cet état assez lamentable qui est celui d’aujourd’hui et qui sert de façon assez décorative, il faut bien le dire, de décor de pseudo friche industrielle et qui permet sans doute à des artistes en manque de sensations révolutionnaires, tels Thomas Hirschhorn, de nous faire croire à leurs vagues intentions anarchistes, parfaitement cadrées par ailleurs, ce n’est pas l’absence de crépi sur les cimaises qui permet d’annuler l’institution. Mais je m’égare. Il y a, malgré tout, dans mon esprit, souvent désordonné, j’en conviens, des liens de sens quasi directs entre Malik Oussekine et Thomas Hirschhorn, les-quels passent étonnamment par le photographe Robert Doisneau. Et il y aura désormais ce genre de liens distendus et capillotractés dans mon esprit entre Raymond Samuel Tomlinson et Malik Oussekine. À la réflexion ce n’est pas le plus inadéquat des hommages si l’on consi-dère que Raymond Samuel Tomlinson a contribué, grandement ― le courrier électronique est la plus belle des fonctionnalités d’Internet ― à la construction et à l’essor d’Internet, qui est le lieu même de la sérendipité, le passage du coq-à-l’âne, grâce, notamment, aux invraisemblables catapultes que sont les liens hypertextes, l’autre merveilleuse fonctionnalité d’Internet. #merci #Raymond_Samuel_Tomlinson_, comme on dit sur _Seenthis. Sur Internet.

    • Je ne connaissais pas le mot sérendipité @philippe_de_jonckheere je regarde dans le dico, rien. un deuxième rien non plus, doivent être trop vieux.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9rendipit%C3%A9

      La sérendipité est le fait de réaliser une découverte scientifique ou une invention technique de façon inattendue à la suite d’un concours de circonstances fortuit et très souvent dans le cadre d’une recherche concernant un autre sujet.

      sans parler de découverte scientifique, ça m’arrive souvent sur le net et sur @seenthis où je dérape souvent, Je sais d’où je pars sans savoir où je vais et bon dieu, j’adore ça. La merveilleuse glissade.

    • Jusque-là, j’associai @davduf à l’histoire de Malik Oussekine, bien que je ne retrouve pas de traces écrites. Je suppose qu’il a fait un travail de mémoire à ce propos, mais je ne me souviens plus :/

      Maintenant vous serez 2 pour me rattacher à lui. Et par lui, à qui j’etais en 1986...

      Bref, ce fil de discussion provoque en moi un vertige que j’ai du mal à exprimer. De l’inventeur du courrier électronique qu’on oubliera à nouveau dans un certain temps et cet étudiant qu’on ne pourra pas oublier... je ne sais pas comment dire... et pourtant j’aimerais bien...

    • @james

      je ne sais pas comment dire... et pourtant j’aimerais bien...

      Ben tu vois moi cela faisait des années que j’essayais d’en dire quelque chose, ce que j’ai donc déjà essayé de faire, et puis je n’y parvenais pas et c’est finalement toi, qui dans ce post de seenthis , a déclenché cet extrait dans une forme que je trouve enfin satisfaisante, ce dont je te suis reconnaissant.

      Si tu veux on peut échanger sur le sujet en dehors de seenthis par mail (pdj arotruc desordre.net), ce qui serait peut-être plus facile, je sens bien que tu es ému, je le suis également.

      Et si tu es francilien, samedi soir, à 20H, à Beaubourg, Adrien Genoudet et moi lisons l’Etreinte et la lettre que j’ai écrite à Adrien que je ne connaissais pas alors, et dans laquelle il est très brièvement question de la génération Malik Oussekine, c’est gratuit, je crois que cela vaut le jus.

      Amicalement

      Phil

    • @vanderling En fait c’est une traduction littérale de serenpidity en anglais et qui est désormais plus ou moins courament admis en Français. C’était même le plaisir par excellence sur Internet il y a vingt ans (@arno portait encore des culottes courtes) notamment parce que les moteurs de recherche alors n’étaient pas du tout pertinents dans les résultats qu’ils fournissaient, on avait coutume de dire qu’on obtenait pas souvent ce qu’on cherchait et presque toujours ce que l’on ne cherchait pas ou plus.

    • J’ai lu hier le très beau texte publié sur médiapart à propos de la disparition de Patrice_Barrat que je ne connaissait pas et ça m’a vraiment donné envie d’en savoir plus sur lui. J’ai cherché vainement et engluée dans ce vide, je n’ai pas eu le reflex de poster cette info sur seenthis.

    • Ma séquence « #vu_de_Gelbique » du coup...

      #Semira_Adamu https://fr.wikipedia.org/wiki/Semira_Adamu dont je découvre que l’ignoble meurtre s’est passé il y a presque 20 ans et dont le fantôme me soutient à chaque discussion avec mes contemporains moins ouverts à l’altérité

      #Julie et Mélissa, victimes de la perversion de Marc Dutroux. Deux fillettes dont la disparition avait semé l’émoi, provoqué bien des fantasmes puis fait découvrir que, si l’on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui, on peut aussi le regretter durement quand l’incertitude baignée de distance et de pseudo indifférence laisse la place à l’horrible cruauté de la perversion mortelle

      #René_Michaux qui a droit à une brève notice Wikipédia en flamand mais pas en français ! https://nl.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Michaux. Un gendarme passé tout près d’être le héros qui aurait retrouvé les précédentes vivantes et, n’ayant pu l’être, s’est retrouvé anti-héros au coeur des discussions sur la guerre de polices. Il en est mort pendant 13 ans, avant de décéder.

      #Thierry_Lotin, lieutenant de l’armée belge mort au Rwanda avec les 9 membres de son peloton, en 1994 juste au début de ce qui est devenu le génocide.

      #Aaron_Swartz, militant superbe dont le nom m’était vaguement connu jusqu’à ce que la nouvelle de son suicide attire mon projecteur personnel sur son oeuvre militante...

      #Ian_Murdock, créateur et fondateur de Debian et du projet Debian. Un nom connu mais une personne inconnue. Une fiche Wikipedia tellement courte pour une trace tellement grande dans le monde du libre.

      Merci @odilon d’avoir attiré mon regard sur ce fil riche :-)

  • @raspa
    De la (non) convergence des luttes, avec l’utilisation inappropriée de certains mots. L’analyse est super intéressante, et puis il y a ce petit passage :

    J’admets également qu’il est difficile, dans un premier temps, de reconnaître le caractère offensant de certains propos ou certaines pratiques. C’est d’ailleurs là l’essence-même d’une positionnalité privilégiée : habitué·e·s que nous sommes à nos propres privilèges et n’ayant jamais fait l’expérience de l’autre côté du miroir, nous avons du mal à les identifier.

    (C’est moi qui graisse, tu sais que c’est le nom officiel de mon fameux jeu ?)

    Ceci n’est pas de la végéphobie | Antigone XXI
    https://antigone21.com/2017/10/11/ceci-nest-pas-de-la-vegephobie

    Ce week-end avait lieu la Veggie Pride à Paris. Un événement militant dont l’un des principaux objectifs est de lutter contre le spécisme. Un événement que je soutiendrais pleinement si son autre objectif avancé et, par ailleurs, sa raison d’être originelle n’étaient pas de combattre la “végéphobie”. La végéphobie, ou “l’oppression contre les personnes végétariennes ou véganes”. D’où le nom de “Pride”, qui reprend le nom des grandes marches organisées par le mouvement LGBT (type Gay Pride, Lesbian & Gay Pride ou LGBT Pride) et destinées à offrir de la visibilité aux personnes homosexuelles, bi, trans ou queer. “Pride”, pour “affirmer notre fierté de refuser de faire tuer des animaux pour notre consommation”, peut-on lire dans l’un des manifestes de la Veggie Pride (annexe 1).

    Comme chaque année, l’utilisation des termes “pride” et “végéphobie” n’a pas manqué de susciter la polémique. Comme chaque année en effet, de nombreuses personnes LGBT ont manifesté leur mécontentement devant le parallèle fait entre leurs marches et celles des véganes, entre les oppressions dont elles sont victimes et celles dont les véganes seraient victimes. Comme chaque année encore, partisan·e·s et détracteur·rice·s de l’événement ont débattu sur les réseaux sociaux, les premier·ère·s criant à la végéphobie à chaque tweet dénonçant la victimisation des véganes. Comme chaque année enfin, de nombreuses personnes, LGBT ou non, véganes ou non, sont restées amères face à ce refus affiché de questionner le caractère problématique du parallèle entre la végéphobie et les autres “phobies”.

    • @raspa avec dans les commentaires, celui-là de Lumiciole (j’arrive pas à mettre un lien directement vers son comm’, alors recopitage ici) :

      Excellent article, merci d’avoir pris le temps de remettre les choses bien au clair sur le sujet. Pour ma part, végane, trans et pansexuel.le, ça me débecte tous les ans de voir passer les pubs pour la “Veggie pride” et d’assister à ce qu’il me semble être une montée de l’usage de “végéphobie” (sans parler du “coming out végane”).

      Je ne peux pas me sentir en sécurité dans un groupe ou un mouvement qui refuse de voir le problème et qui continue à maintenir que c’est acceptable de nous voler notre vocabulaire de la sorte. Qu’on n’ait pas vu le problème parce qu’on n’est pas concerné.e c’est une chose, on peut toujours faire des erreurs et les corriger. Mais là c’est pas ce qui se passe avec cet évènement et avec une partie des gens qui parlent de végéphobie. Non seulement c’est déplacé comme vocabulaire, mais ça contribue carrément aux LGBTphobies puisque du coup, nous autres concerné.e.s sommes obligé.e.s de choisir entre rejoindre un groupe qui méprise nos combats ou de s’en voir exclu.e.s.

      Et puis franchement, la comparaison est tellement improbable. Je suis végane de puis trois ans et ouais c’est chiant. Faut toujours prévoir, faut toujours se la fermer, faut faire semblant de trouver rigolo la trois millième blague sur “lol tu veux pas des saucisses, ah bah non mdr mdr”, c’est le bazar pour voyager, pour toutes les invitations, au travail, à l’école, en famille… Mais ça n’a aucun rapport avec mon vécu sur mes autres oppressions. Être végane ne me fait pas craindre d’être harcelé.e à l’école ou d’être attaqué.e quelque part, être végane ne pollue pas mes relations sociales dans 100% des cas, je ne vais pas devoir demander à l’Etat ou à un médecin si j’ai le droit d’être végane ou non, des gens ne manifestent pas dans les rues pour dire que je suis contre-nature parce que je suis végane…

      Faut pouvoir entendre ça quand même et arrêter de confondre le vécu des cibles et celui de celleux qui soutiennent.

    • @georgia On en a déjà pas mal parlé du coup. Mais je trouve intéressant cet élément qu’elle amène, d’un côté la « concurrence victimaire » et de l’autre les questions autour de la notion d’allié. Dans ce qu’elle décrit, on voit clairement une posture d’allié autoproclamé, problématique parce qu’elle prétend partager le sort des victimes.

  • De la marche des fiertés au défilé des entreprises : quand la Gay Pride succombe à la marchandisation - VICE
    https://www.vice.com/fr/article/gyb3zm/fierte-laisse-place-a-la-honte

    À mesure que les années passent, de plus en plus de membres de la communauté LGBTQ révèlent être frustrés par ce que représente désormais la Gay Pride de Londres. En 2015, de grandes compagnies comme Citibank, Barclays et Starbucks ont été poussées au premier plan de la parade, tandis que les syndicats ont été relégués au second. La même année, l’UKIP a été convié à participer, malgré une homophobie profondément enracinée au sein du parti.

    Énervés par la présence d’un parti politique qui a voulu interdire l’entrée sur le territoire britannique aux migrants séropositifs, le militant de gauche Dan Glass et d’autres membres de la communauté LGBTQ se sont révoltés. Vêtus de vestes noires et de boas à plumes multicolores, ils ont organisé un faux cortège funèbre symbolisant la mort de la Gay Pride, et ont transporté un cercueil à travers la parade.

    Parallèlement, depuis 2016, la Gay Pride s’est militarisée en invitant la société de défense BAE Systems, qui sponsorisait l’événement, tandis que la Royal Air Force effectuait une démonstration dans les airs – ce qui, compte tenu des antécédents entre l’armée et les droits des homosexuels, n’allait pas de soi. Afin de s’opposer à cette militarisation, Dan et quelques amis ont formé le collectif No Pride in War.

    Dan m’a expliqué à quel moment, selon lui, la Gay Pride avait tourné au désastre.

  • Mirage gay à Tel-Aviv
    Israël, comme tous les pays encore prisonniers des religions monothéistes, reste très homophobes. Mais #Tel-Aviv est une des capitales mondiales de l’homosexualité. Depuis quelques années, la propagande israélienne mesuré le profit qu’elle pouvait tire de la sympathie des gays occidentaux grâce à ce pinkwashing , camouflage de l’occupation et de la colonisation de la Palestine. Cofondateur de Gai Pied , puis journaliste à Libération et à La Tribune , fin connaisseur d’Israël, Jean Stern était bien placé pour enquêter sur ce ripolinage particulier de la « marque Israël ».
    Il en présente les acteurs et en éclaire les mécanismes : Gay Pride, Chanteurs trans, campagnes de publicité, émissions de télévision, invitations - souvent refusées - de personnalités étrangères, films homosexuels grand public ou pornographies et, bien sûr, déclarations démagogiques du premier ministre Benyamin Netanyahou et consorts. Ce reportage n’oublie pas la #Palestine, où les #gays subissent à la fois l’oppression d’une société traditionaliste et le chantage des autorités d’occupation.
    Dominique Vidal _ Le Monde Diplomatique juin 2017

    #Israël #Jean_Stern #homosexualité #pinkwashing

    Dans cette enquête inédite et à contre-courant, Jean Stern démonte une stratégie marketing et politique orchestrée par l’État israélien – le pinkwashing – qui consiste à camoufler la guerre, l’occupation, le conservatisme religieux et l’homophobie derrière le paravent sea, sex and fun d’une plaisante cité balnéaire, Tel Aviv. De Tsahal, armée affichée « gay-friendly », au cinéma – porno ou branché – empreint d’orientalisme, en passant par la frénésie nataliste chez les gays via la gestation pour autrui, l’auteur raconte l’envers du décor d’un rouleau compresseur. Ce « mirage rose » est décrié par les homosexuels palestiniens et les militants radicaux LGBT israéliens, juifs comme arabes.

    http://www.editionslibertalia.com/catalogue/hors-collection/jean-stern-mirage-gay-a-tel-aviv
    #homophobie
    Cofondateur de GaiPied en 1979, puis journaliste à Libération et à La Tribune, Jean Stern a publié Les Patrons de la presse nationale. Tous mauvais (La Fabrique, 2012).

    Paru dans CQFD n° 154, mai 2017. @cqfd

    LE PINKWASHING À L’HEURE DE TEL AVIV (OU ISRAËL SE RACHÈTE UNE IMAGE PINK)

    Publié aux #éditions_Libertalia, le livre de Jean Stern est une enquête inédite qui décortique la stratégie marketing de l’État israélien draguant la communauté gay occidentale. Rencontre avec l’auteur, cofondateur de Gai Pied, puis journaliste à Libération et actuel rédacteur en chef de La Chronique d’Amnesty International.

    CQFD : « Mirage gay à Tel Aviv » est une enquête sur ce que l’on appelle le pinkwashing. Est-ce que tu peux nous expliquer de quoi il s’agit ?

    Jean Stern : Je vais prendre un exemple simple avec le « greenwashing », qui consiste pour les entreprises à repeindre en vert leurs actions, à mettre par exemple des plantes vertes dans les sièges sociaux. Le pinkwashing apparaît en 2008 avec l’idée d’attirer la communauté gay occidentale à Tel Aviv pour tenter d’« adoucir » l’image d’Israël et de développer un nouveau tourisme. À partir de 2009-2010, une vraie stratégie marketing est pensée, élaborée, construite par la mairie de Tel Aviv, les hôteliers et le ministère du tourisme pour tenter de changer l’image d’Israël. Il faut rappeler qu’Israël était en dehors des grands circuits touristiques mondiaux jusqu’à la fin des années 2000. Et le gouvernement israélien s’est dit : il va falloir mettre en avant nos atouts. Tel Aviv, balnéaire, dotée de nouveaux lieux de sociabilité et dont l’image était en train de changer offrait un vrai potentiel. Ils ont trouvé le slogan : « Tel Aviv, la ville qui ne dort jamais ». Un slogan festif adapté aux hétéros mais qui marche aussi bien pour les gays. Israël a alors ciblé les médias gays, invités des dizaines de journalistes LGBT à Tel Aviv, fait des opérations de promo dans les clubs gays etc. Mais le pinkwashing a aussi et surtout permis un discours idéologique, avec cette idée sous-jacente : il y a des droits pour les gays en Israël, et ils n’en ont pas dans le monde arabe.

    Dans ton livre, on entre dans le détail puisqu’on découvre qu’une boîte de com’ basée aux Pays-Bas a été embauchée pour faire ce travail de marketing…

    Oui, il s’agit d’Outnow, une entreprise habituée à travailler avec des marques comme Orange, IBM mais aussi avec des villes comme Berlin, Vienne ou Copenhague. À partir de 2008, le gouvernement israélien a mis en place la structure « Brand Israël » directement reliée au cabinet de la ministre des Affaires étrangères de l’époque, Tzipi Livni. Cette ancienne agente du Mossad, le service secret israélien, n’ignorait rien de l’image désastreuse de son pays. L’équipe de Livni a utilisé toutes les ressources du marketing pour l’améliorer. Des dizaines de millions de dollars ont été dépensés sur plusieurs années. Entre autres choses, le congrès de l’association mondiale du tourisme LGBT a été accueilli là-bas. Dès 2009-2010, un flux touristique s’est instauré. Aujourd’hui, des dizaines de milliers de touristes gays occidentaux se rendent chaque année à la semaine de la fierté gay, début juin. Un tourisme très rentable puisqu’il contribue à faire tourner les nombreux bars, clubs et hôtels de Tel Aviv. Même si Israël a investi beaucoup d’argent, le retour sur investissement est flatteur puisque cela a non seulement amené des gens à Tel Aviv mais a surtout contribué à changer l’image du pays chez les gays avec cette idée assez simplette mais qui hélas marche : « Un pays aussi sympa avec nous ne peut pas être aussi horrible qu’on le dit avec les Palestiniens. »

    Par ailleurs, on comprend dans ton livre qu’à travers ce plan marketing, Israël utilise le désir des gays occidentaux pour l’homme oriental.

    Israël a récupéré ce que l’on a appelé l’orientalisme sexuel dont on trouve les traces chez des écrivains du XIXe siècle comme Flaubert ou Gérard de Nerval. Dans son livre L’Orientalisme, Edward Saïd explique comment l’image du monde arabo-musulman était très liée au désir sexuel des hommes occidentaux pour « l’homme arabe ». Cet orientalisme sexuel a connu son âge d’or dans les années 1950-60 avec pas mal d’écrivains emblématiques qui s’installaient au Maroc, en Tunisie, mais aussi s’engageaient aux côtés des Palestiniens. Jusque dans les années 1970, nombre de gays occidentaux sont allés ainsi au Maroc, en Égypte ou en Tunisie, rencontrer des hommes arabes. Et de fait, ça marchait assez bien parce qu’on était dans une sorte de « pas vu pas pris » réciproque. Mais le durcissement des pays arabo-musulmans, comme le Maroc et l’Égypte, à l’égard des homosexuels, a rendu de plus en plus compliqué ce tourisme sexuel. Et puis le contexte post-11 septembre 2001 a fait qu’une partie des homosexuels sont devenus hostiles à l’islam, et aux Arabes en général. Cela a été la naissance de l’homonationalisme, et il faut aujourd’hui déplorer qu’une partie des homosexuels occidentaux soutiennent la droite et l’extrême droite dans la croisade mondiale contre l’Islam. Israël leur propose un genre de placebo d’Orient qui leur convient assez bien, et je raconte comment de ludique le séjour à Tel Aviv devient de plus en plus politique.

    Dans ce contexte particulier, comment vivent les homosexuels en Palestine ?

    Dans une société plutôt conservatrice et homophobe, les homosexuels sont harcelés, parfois arrêtés et torturés par la police palestinienne. Une situation qu’exploite Israël grâce à une unité de surveillance électronique (l’unité 8200). Il y a trois ans, 43 réservistes de cette unité ont publié un texte où ils dénoncent le travail qu’on leur demande. C’est-à-dire non pas la prévention du terrorisme mais la détection des homosexuels et des lesbiennes, des hommes adultères, des alcooliques, etc., afin de les soumettre à un chantage. Ceux qui acceptent de s’y soumettre deviennent des collabos et risquent la mort s’ils sont découverts. S’ils refusent, Israël peut les dénoncer à la police palestinienne, et c’est également un péril mortel pour eux. Derrière le sirupeux discours gay-friendly d’Israël que mon livre essaye de décrypter, il y a une réalité bien plus sombre. Mais en Israël, en dehors de Tel Aviv, la société reste majoritairement homophobe. Les jeunes LGBT sont harcelés, violentés. Au-delà de son objectif de faire oublier l’occupation de la Palestine, le pinkwashing est aussi un paravent qui cache la réalité peu reluisante de la société israélienne, homophobe, inégalitaire, de plus en plus raciste.

    Il y a aussi un chapitre sur l’utilisation de mères porteuses en Thaïlande, en Inde et ailleurs par les couples gays israéliens qui laisse sans voix…

    En commençant cette enquête il y a trois ans, j’étais surpris de croiser dans les rues de Tel Aviv des couples de garçons poussant des landaus avec des bébés. Je me suis aperçu qu’il y avait un baby-boom gay en Israël d’une ampleur considérable, unique au monde. On parle de plus de 10 000 naissances dans les couples de lesbiennes et de 5 000 dans les couples homosexuels à Tel Aviv depuis 2010. Pour les lesbiennes, c’est relativement simple puisque Israël est un des pays pionniers de la fécondation in vitro. Pour les gays c’est plus compliqué. Au début, ils ont eu recours à la coparentalité, avec des amies souvent lesbiennes. Et on se partage le temps de garde, une semaine chez l’un, une semaine chez l’autre. Mais petit à petit, ils ont préféré la gestation pour autrui (GPA), baptisée en Israël maternité de substitution. La GPA est devenue un vrai marché avec ses cours : c’est plus cher de louer une mère porteuse juive aux États-Unis qu’une femme non juive au Népal ou en Thaïlande. Pour donner une échelle des prix, cela va de 45 000 à plus de 150 000 dollars. Dans ce nouveau marché de l’enfant, fait d’hyper-capitalisme mêlé de nationalisme – il faut des fils pour peupler Israël – il y a quelque chose qui provoque le malaise. Il y aussi une sérieuse bagarre avec les religieux, dont le poids politique est important en Israël, sur la question de la judaïté de ces enfants. Pour la loi juive, on est juif par la mère. À l’exception de certaines mères porteuses aux États-Unis, la plupart ne sont pas juives. Ces questions éthiques sont en fait très politiques.

    Où est donc l’espoir ? Peut-être du côté du Black Laundry qui a marqué l’histoire de la défense des droits LGBT en Palestine / Israël dans les années 2000 ?

    Il y a eu effectivement au début des années 2000 un mouvement LGBT très novateur, Black Laundry, qu’on peut traduire par lessiveuse noire et qui prônait l’exact inverse du pinkwashing. Il y avait là aussi bien des filles, des garçons ou des trans palestiniens et israéliens. Ce mouvement mixte dans tout les sens du terme a su mener une lutte à la fois contre le pinkwashing alors naissant mais aussi et surtout contre l’occupation, qui est la question centrale en Israël. Ce mouvement a fini par se déliter et beaucoup de ses militants ont d’ailleurs quitté le pays pour Berlin. Mais après plus de dix ans d’atonie, et pendant que les homos réacs jouissent de leur bonne fortune dans leurs luxueux penthouses de Tel Aviv, on assiste depuis quelque temps à une petite renaissance de l’expression de la radicalité LGBT, notamment avec des groupes palestiniens qui tentent de se réapproprier la culture queer arabo-musulmane et de se développer à l’intérieur même des Territoires occupés. C’est difficile, car il leur faut combattre sur tous les fronts, dénoncer ce pinkwashing qui les présente comme des victimes de l’homophobie de leur société, alors qu’Israël contribue largement à leur oppression. Il ne faut pas se leurrer, le combat est très dur, contre la famille, la police, l’armée et un discours qui nie leur identité pour les LGBT palestiniens, contre une société parfois hystériquement homophobe et une extrême droite de plus en plus violente en Israël pour les LGBT israéliens. C’est d’ailleurs en Palestine et en Israël que les mirages du pinkwashing sont souvent le plus violemment critiqués, et cela a quelque chose de réconfortant, surtout vu de France, où il est si difficile de critiquer Israël. Toutes les arnaques ont cependant une fin.

    Propos recueillis par Martin Barzilai


    • @lundimatin

      En Tchétchénie, on persécute les homosexuels. Voici peu de jours, la radio rapportait que le gouvernement turc faisait tirer à balles en caoutchouc sur la Gay Pride place Taksim. Ces horreurs ne se produiraient certes pas en Israël. En effet, le pays est devenu « gay friendly ». C’est ce que nous rapporte Jean Stern dans ce #Mirage_gay qui est une enquête rondement menée sur l’entreprise de pinkwashing lancée par l’État israélien afin de séduire et d’attirer les homosexuels du monde entier. L’énoncé peut paraître caricatural, mais il ne l’est pas du tout. Nous avons bien affaire ici à une hénaurme opération de com’, comme aurait dit le père Ubu et qui, ce qui ne gâte rien, alimente aussi la pompe à phynances… « Lancée en 2009, la conquête publicitaire des gays aura pour cadre une opération plus globale, Brand Israel, “Vendre [lamarque] Israël”. Principe de base : faire oublier l’occupation de la #Palestine, voire son existence. » Le concepteur de l’opération est un diplomate, Ido Aharoni, qui a travaillé aux États-Unis avant de revenir au ministère des Affaires étrangères à #Jérusalem. Il expose ainsi sa stratégie : « Chasser de l’esprit mondial le mur de séparation, Jérusalem et les hommes en noir, l’aspect guerrier et religieux du pays [1] » et « faire du Web un allié » – en investissant pour cela tout l’argent nécessaire.

      https://lundi.am/Mirage-gay-a-Tel-Aviv-Jean-Stern

      Cofondateur de #GaiPied en 1979, puis journaliste à Libération et à La Tribune, Jean Stern a publié Les Patrons de la presse nationale. Tous mauvais (La Fabrique, 2012). En mars 2017 paraissait Mirage gay à #Tel_Aviv aux éditions Libertalia. En plus de cet entretien, vous pouvez lire une recension de l’ouvrage dans notre édition estivale.

      https://lundi.am/Pinkwashing-a-Tel-Aviv

  • #Hande_Kader, l’héroïne de la Gay Pride retrouvée brûlée à #Istanbul

    Les images d’Hande Kader, la jeune femme trans qui s’interposa entre la police turque et la Gay Pride en 2015, avaient été largement diffusées.


    http://tetu.com/2016/08/18/hande-kader-brulee-istanbul
    #assassinat #homophobie #Turquie #genre #LGBT #meurtre

  • En soutien de la Gay Pride d’Istanbul-Kedistan
    http://www.kedistan.net/2016/06/25/en-soutien-de-la-gay-pride-distanbul

    @Ad Nauseam - Suite à la décision de la Préfecture, sur l’interdiction de la Gay Pride d’Istanbul du 26 juin, le comité d’organisation de la Semaine des Fiertés et Istanbul LGBTI, ont publié un communiqué. Et pris une décision originale. Voici la traduction du texte intégral : Comme vous le savez, la Marches des (...)

    #Kedistan / #Mediarezo

  • On parlait d’invisibilisation des victimes récemment pour la tuerie d’Orlando, autre exemple :

    Israël : perpétuité pour un ultra-orthodoxe ayant tué un jeune

    http://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/israel-perpetuite-pour-un-ultra-orthodoxe-ayant-tue-une-adolescente-a-la-ga

    Jérusalem - Un tribunal israélien a condamné à la prison à vie un juif ultra-orthodoxe pour l’assassinat d’une adolescente israélienne lors de la Gay Pride à Jérusalem en 2015, un drame qui avait provoqué une forte émotion en Israël.

  • State Seeks Life Plus 60 Years for Killer of Teen at Jerusalem Gay Pride Parade

    Prosecutor asks Jerusalem judge ’to ensure that the accused never goes free,’ referring to Yishai Schlissel, murderer of 16-year-old Shira Banki a year ago.
    Nir Hasson Jun 16, 2016
    http://www.haaretz.com/israel-news/1.725414

    Yishai Schlissel at Jerusalem court. April 19, 2016.Emil Salman

    Prosecutors have asked for a life sentence and another 60 years for Yishai Schissel, for the murder of Shira Banki at a Gay Pride march in Jeusalem last year, and for the accused to pay compensation to her family and the wounded.

    Attorney Oshrat Shoham, a Jerusalem district prosecutor, said on Thursday during a hearing ahead of sentencing:

    “The accused’s actions were dark. They were aimed at darkening the world of people marching joyously through in the city, and as an attempt to strike fear from a place of hatred, intolerance and zealotry, and take the lives of innocent people. We ask the court to ensure that the accused never goes free and make clear to all the zealots that the justice system will respond forcefully to extreme acts of hatred.”

    Schlissel, 39, was convicted in April of the killing as well as the attempted murder for stabbing and wounding six other people.

    Judges on the three-member panel severely criticized the police as well, saying they had failed to properly absorb the lessons of a previous attack by Schlissel, an ultra-Orthodox man, on a gay pride parade in 2005.

    They described as unfathomable the ease with which Schlissel managed to perpetrate an additional attack only a month after his release from prison for the earlier stabbings in which he wounded three people.

    The judges also criticized the law for failing to require follow-up monitoring of dangerous criminals once they have completed serving their sentences.

    “Shira was an innocent, idealistic young woman full of hopes and dreams. The accused perpetrated a dark and cruel and useless merciless act that snuffed out her life,” the judges wrote.

    Schlissel was indicted in August for Banki’s murder, and as his charge sheet was read out in court he blurted out that “whenever there is a gay pride parade [you should] stop the blasphemy against God. Stop the madness and all the people of Israel should repent.”

    Schlissel underwent psychiatric evaluation before standing trial. He defiantly refused any representation, saying in the past that he doesn’t recognize the court’s authority.

    Sentencing has been scheduled for June 26.

    • Israël : 60 ans de prison contre le meurtrier de Shira Banki lors de la Gay Pride
      Par i24news | Publié : 16/06/2016
      http://www.i24news.tv/fr/actu/israel/116964-160616-israel-60-ans-de-prison-contre-le-meurtrier-de-shira-banki-lor

      Le tribunal de Jérusalem a requis une peine de 60 ans de prison jeudi contre Yishaï Schlissel, le Juif ultra-orthodoxe, accusé de l’assassinat de l’adolescente israélienne, Shira Banki, qu’il avait poignardée lors de la Gay Pride à Jérusalem en juillet 2015, ainsi que de tentatives de meurtres contre d’autres participants.

      « Les actions de l’accusé sont inommables. Elles visaient à assombrir la vie de gens marchant joyeusement à travers la ville, et à semer la peur, par la haine, l’intolérance et le fanatisme, et à prendre la vie de personnes innocentes », a déclaré la procureure Oshrat Shoham.

      « Nous demandons au tribunal de veiller à ce que l’accusé ne soit jamais libéré afin de bien faire comprendre à tous les fanatiques que le système judiciaire répondra avec fermeté aux actes extrêmes de haine », a-t-elle ajouté.

      Par ailleurs, le tribunal a exigé le paiement de l’indemnisation des victimes.

      « C’est ce défilé qui a entraîné les attentats terroristes et l’intifada, il a provoqué la colère de Dieu », a déclaré Shlissel, lors de son procès.

      « Je cherche à agir par amour pour Dieu, et les défilés de la Gay Pride sont contre Dieu et le peuple d’Israël. Les chanteurs et les artistes qui se produisent dans les défilés de la fierté devraient savoir qu’ils participent à la profanation du nom de Dieu. Tout Juif doit savoir s’il est loyal envers le roi des rois, ou s’il s’oppose à Dieu, préférant le diable », a-t-il ajouté.

      Shlissel s’était à plusieurs reprises exprimé contre les homosexuels sur différents forums avant de passer à l’acte.

  • POURQUOI LA GAY PRIDE EST IMPORTANTE. - Alors voilà.
    http://www.alorsvoila.com/pourquoi-la-gay-pride-est-importante

    « Une fois par an, les enfants de nos villes peuvent regarder derrière leurs fenêtres et voir des femmes et des hommes : nombreux, différents, dansant et chantant. Certains portent des couleurs criardes.

    Certains s’habillent en femmes quand ils sont hommes, d’autres s’habillent en hommes quand elles sont femmes. Ou, rien de tout ça : des marcheurs se fondent dans la masse anonyme, hétérosexuels, homosexuels, lesbiennes, bisexuels, transsexuels, ils défilent tout simplement. Tout simplement. Et ils ont l’air heureux. C’est fondamental le bonheur : on espère tous y arriver un jour.

    La gay-pride est importante.

    Pas seulement pour ceux qui sont en bas et qui défilent. Elle est importante pour ceux qui sont en haut : pour nos ados. Elle est là pour leurs adresser des messages différents de « La France a (...)

    #lgbt #mogai

  • A Odessa, les homosexuels renoncent à la Gay Pride sous pression de milices nationalistes
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/08/15/a-odessa-les-homosexuels-renoncent-a-la-gay-pride-sous-pression-des-milices-

    #Odessa, le grand port ukrainien de la mer Noire, ne verra finalement pas descendre la #Gay_Pride dans ses rues, samedi 15 août. Les organisateurs avaient décidé de maintenir cette marche malgré son interdiction, jeudi, par la justice, dénonçant une « violation de [leur] droit constitutionnel de rassemblement ». Ils ont fini par se rendre aux arguments du conseil municipal, qui disait craindre des violences.

    En juin à Kiev, la deuxième Gay Pride de l’histoire de l’#Ukraine avait été attaquée par des #ultranationalistes : une dizaine de personnes avaient été blessées, et 25 arrêtées. Le projet avait été mal accueilli à Odessa, notamment par le mouvement ultranationaliste #Pravy_Sektor, qui avait attaqué le défilé de Kiev. Ce groupe avait été très actif durant la contestation proeuropéenne de Maïdan, notamment au côté de mouvements homosexuels, que les circonstances avaient transformés en alliés. Il participe actuellement aux combats contre la rébellion séparatiste dans l’est du pays.

    #nationalisme #homophobie #fascisme

  • Revue de presse RFI "Israël face aux « jihadistes juifs »" (Libération)

    Le journal Libération revient notamment sur la mort du bébé palestinien après une attaque menée par des extrémistes juifs. Son correspondant à Jérusalem est allé enquêter du côté des écoles talmudiques. Le terrorisme juif, que les chroniqueurs israéliens qualifient de « jihadisme juif » n’est pas une nouveauté en Israël, « il bénéficie d’une certaine impunité » selon Libération. Dans les yeshivot, les écoles talmudiques de Cisjordanie où de nombreux jeunes gens résident en internat, on étudie durant les cours des livres tels que : « Comment brûler une mosquée » ou « La Torah des rois », un traité de théologie expliquant qu’il est permis de tuer des non-juifs. Y compris des bébés. Ces yeshivot sont financées par l’Etat et leurs rabbins sont des fonctionnaires publics censés s’abstenir de toute prise de position politique.

    Selon les estimations du Service de sécurité intérieur israélien (le Shabak), les « jihadistes juifs » susceptibles de perpétrer des attentats seraient environ 500. Une poignée donc, sauf que nombre d’entre eux résident dans des outposts, des colonies créées sans l’accord de l’Etat hébreu mais protégées par lui, ainsi que dans des implantations « officielles » telles que Hébron. « Nous sommes en guerre contre les Arabes, contre les laïcs, contre les gays, les gauchistes et les drogués. Bref, contre tous ceux qui portent atteinte à la nature juive et sacrée d’Israël », confie l’un d’entre eux à Libération. Netanyahu a durci le ton hier en annonçant des mesures punitives après l’attaque au couteau qui a fait un mort et 5 blessés lors de la Gay Pride. Les extrémistes juifs agressent « au nom du prix à payer ». Les palestiniens ont recensé 11 000 attaques en dix ans selon l’ONG israélienne Yesh Din. 85% des plaintes de palestiniens contre des colons sont classées sans suite.

    L’Union européenne principale soutien aux colons ?

    L’humanité accuse en Une l’Union européenne de complicité dans les crimes de guerres israéliens. Selon le quotidien communiste, sous couvert de programmes de recherche, l’UE pourrait bien être « le principal soutien financier des crimes de guerres israéliens et de la colonisation ». Mais aussi des partenariats qui seraient quelques peu gênant. L’Humanité en cite quelques uns. Les projets d’Elbit Systems, basé à Bruxelles, avec Israël Aerospace seraient pour la grande majorité destinés au développement des drones. Certains d’entre eux auraient même été testés affirme Libération lors de l’opération israélienne Bordure protectrice, l’an passé à Gaza qui avait fait plus 2 100 morts côté Palestiniens. Pour Jamal Juma, un activiste palestinien qui est à l’origine de ces révélations, la société Elbit serait non seulement impliquée dans la construction du mur et des infrastructures des colonies mais serait aussi un acteur clef dans le développement du système de satellites multi-missions pour l’armée israélienne. Enfin, toujours selon l’Humanité, plusieurs entreprises européennes participeraient au développement des colonies juives. Selon un membre de l’OLP, la compagnie Orange serait même accusée d’être le principal partenaire de l’occupation. L’opérateur téléphonique français tirerait un profit économique des infrastructures de communication qu’elle installe dans les colonies et contribuerait au maintien des implantations illégales de Cisjordanie.

    http://www.rfi.fr/emission/20150803-une-israel-face-jihadistes-juifs

  • 6月29日のツイート
    http://twilog.org/ChikuwaQ/date-150629

    Top story: @LaCauselit: ’Jean-Jacques ROUSSEAU est né le 28 juin 1712. ’ pic.twitter.com/LlSMXo7W9s, see more tweetedtimes.com/ChikuwaQ?s=tnp

    posted at 08:21:45

    Top story: Istanbul : la Gay Pride violemment réprimée par la police turque - L… www.liberation.fr/monde/2015/06/…, see more tweetedtimes.com/ChikuwaQ?s=tnp posted at 03:32:43

    Top story: ISIS and the Lonely Young American www.nytimes.com/2015/06/28/wor…, see more tweetedtimes.com/ChikuwaQ?s=tnp posted at 00:51:37

  • Gay Pride, révisionnisme et IVème Reich
    http://www.dedefensa.org/article-gay_pride_r_visionnisme_et_iv_me_reich_11_06_2015.html

    • La Gay Pride de Kiev (succès d’estime : 300 personnes) tabassée par Pravy Sektor au nom d’une sorte de pétainisme ultra à l’ukrainienne et d’une culture de déshumanisation. •Les auteurs révisionnistes commencent à fleurir : pour grandir l’Ukraine et salir la Russie, il faut rendre à l’Allemagne la vertu incomprise du Führer. •Tiens, l’Allemagne : pourquoi ne dominerait-elle pas l’Europe des Pères Fondateurs, à-la-prussienne, “pour mille ans” ? • Tombée dans les rets de la crazy-Kiev au rythme des bouffes-ukrainiennes, la postmodernité bascule dans la confusion iconoclaste de toutes ses “valeurs” si

  • Le pinkwashing, dégueulasse et minable : Mariage gay : lune de miel à Tel-Aviv. Pensée émue pour les amis gays de Beyrouth et d’ailleurs qui n’avaient vraiment pas besoin de cette bassesse.
    http://www.lepoint.fr/monde/mariage-gay-lune-de-miel-a-tel-aviv-07-06-2013-1678489_24.php

    Vincent et Bruno, les premiers mariés homosexuels de France, étaient les invités d’honneur de la 20e Gay Pride de Tel-Aviv. Tout un symbole.

    Quand elle a appris le mariage, en France, de Vincent Autin et Bruno Boileau, Illa Marcus, responsable du tourisme à la municipalité de Tel-Aviv, n’a pas hésité. Elle a pris son téléphone pour les inviter à venir passer trois jours de lune de miel dans la métropole la plus gay friendly au monde. Et ils ont dit oui ! « J’ai trouvé, dit-elle, que c’était à la fois romantique et parfaitement approprié à l’évolution de notre ville. Vous savez, aujourd’hui, nous fêtons les 20 ans de la Gay Pride à Tel-Aviv. Nos valeurs sont la tolérance, la modernité, la nouveauté. »

    Avec la participation complaisante de « la France » en personne :

    L’ambassadeur de France a lui aussi répondu présent. Bruno et Vincent sont logés à sa résidence, à Jaffa.

  • Bradley Manning is off limits at SF Gay Pride parade, but corporate sleaze is embraced | Glenn Greenwald | Comment is free | guardian.co.uk
    http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2013/apr/27/bradley-manning-sf-gay-pride

    News reports yesterday indicated that Bradley Manning, widely known to be gay, had been selected to be one of the Grand Marshals of the annual San Francisco gay pride parade, named by the LGBT Pride Celebration Committee. When the predictable backlash instantly ensued, the president of the Board of SF Pride, Lisa L Williams, quickly capitulated, issuing a cowardly, imperious statement that has to be read to be believed.

    Williams proclaimed that “Manning will not be a grand marshal in this year’s San Francisco Pride celebration” and termed his selection “a mistake”. She blamed it all on a “staff person” who prematurely made the announcement based on a preliminary vote, and she assures us all that the culprit “has been disciplined”: disciplined .

  • Affaire #cahuzac : ça va devenir compliqué pour le #GUD et Marine #Le_Pen de faire de la récup’
    http://reflets.info/affaire-cahuzac-ca-va-devenir-complique-pour-le-gud-et-marine-le-pen-de-fa

    C’est amusant ces hasards de l’actualité. Nous vous parlions ce matin du GUD, un « syndicat étudiant » à l’humour percutant et décalé qui appelle à casser de l’homo pendant les Gay Prides et qui compte parmi ses membres historiques et fondateurs un ancien ministre de Nicolas Sarkozy, Gérard Longuet (qui débarquait alors d’Occident où il cassait du [...]

    #France #Politique #featured #Front_National #Péninque

  • Le #GUD appelle à des ratonnades d’homosexuels pendant les Gay Prides
    http://reflets.info/le-gud-appelle-a-des-ratonnades-dhomosexuels-pendant-les-gay-prides

    Parmi les groupuscules que nous suivons toujours du coin de l’oeil, il y en a un qui est un peu particulier. Particulier car il a été créé par notre ancien ministre de la défense, Gérard Longuet. Il s’agit du GUD, le Groupe Union Défense. A l’heure ou tout le monde reproche à Jérôme Cahuzac, et [...]

    #France #Revue_de_Web #Facebook #Fachosphère #Gay_Pride #GUD_Nancy #Twitter

  • The global struggle for queer freedom

    By Peter Tatchell

    London - 8 November 2012 - Global magazine
    http://bit.ly/YOXdZV


    Homophobic persecution and discrimination is rife in large parts of the world, and the rights of lesbian, gay, bisexual and transgender people are still not recognised or protected by international law. Nonetheless, progress towards equality is being made thanks to the defiance and bravery of activists.


    Over the last two decades, the impoverished South Asian nation of Nepal has made an extraordinary transition from monarchical tyranny to a secular democratic republic. This progress has included significant advances for lesbian, gay, bisexual and transgender (LGBT) people. Thanks to the campaigns of the LGBT or­ganisation, the Blue Diamond Society (BDS), there is cross-party consensus on LGBT equality in parliament, and the Supreme Court of Nepal ruled in 2007 that the government must repeal all laws that discriminate on the grounds of sexual orientation and gender identity.

    As a consequence, citizenship and ID documents now include the option of ‘third gender’ to address the demands of people who do not identify themselves as either male or female; Nepal has opened South Asia’s first LGBT community centre; MPs are considering the legalisation of same-sex marriage; and the openly gay leader of the BDS, Sunil Pant, was elected to the Constituent Assembly in 2008 and now hosts one of Nepal’s most popular TV talk shows. Progress indeed.

    However, in large parts of the world, homophobic and transphobic oppression remains rife. It is estimated that the global LGBT population is somewhere between 250 million and 500 million people (5-10 percent of the world population aged over 16). Most of these people – hundreds of millions of them – are forced to hide their sexuality, fearing ostracism, harassment, discrimination, imprisonment, torture and even murder.

    Some of this violence is perpetrated by vigilantes, including right-wing death squads in certain regions of countries like Mexico and Brazil. They justify the killing of queers as ‘social cleansing’. Other homophobic persecution is officially encouraged and enforced by governments, police, courts, media and religious leaders. MPs in Latvia, Ukraine, Lithuania, some Moldovan cities and several Russian regions have proposed or passed laws banning so-called homosexual propaganda and promotion.

    In Russia, religious leaders have united to denounce the LGBT community. The Orthodox Church has called homosexuality a “sin which destroys human beings and condemns them to a spiritual death”. The Supreme Mufti of Russia’s Muslims, Talgat Tajuddin, says gay campaigners “should be bashed…Sexual minorities have no rights, because they have crossed the line. Alternative sexuality is a crime against God.” Russia’s Chief Rabbi, Berel Lazar, has condemned Gay Pride parades as “a blow for morality”, adding that there is no right to “sexual perversions”. Successive Moscow mayors have repeatedly banned Gay Pride marches. This violates Russia’s constitution and law, which guarantee freedom of expression and the right to peaceful protest. LGBT people who have attempted to march have been beaten and arrested.

    Meanwhile, the total criminalisation of homosexuality continues in nearly 80 countries – including most of Africa, Asia, the Caribbean and the Middle East – with penalties ranging from a one-year jail sentence to life imprisonment. Half of these countries are former British colonies and current members of the Commonwealth – an association of nations that is supposedly committed to uphold democracy and human rights. The anti-gay laws in these Commonwealth nations were originally legislated by the British government in the 19th century during the period of colonial rule. They were never repealed when these nations won their independence from Britain.

    As well as homophobic laws, British imperialism imposed homophobic prejudice by means of the fire-and-brimstone Christian fundamentalist missionaries who sought to ‘civilise’ the so-called ‘heathen’ peoples of the colonies. They instilled in these countries an intolerance of homosexuality that continues to this day. As a result, in part at least, homophobia is rampant in much of Africa.

    In the last year, more than 20 men have been arrested in Cameroon on suspicion of homosexuality, often without any clear evi­dence that they had same-sex relations. Roger Jean-Claude Mbédé has spent a year in prison for sending an SMS text message to an­other man: “I’m very much in love w/u.” He is facing another two years behind bars in a filthy, insanitary prison where he suffers daily abuse from guards and inmates. In Nigeria, in 2005, six teenage lesbians, one only 12 years old, were ordered to be punished with an agonising 90 lashes for consensual same-sex relations. More recently, a Nigerian gay pastor from the House of Rainbow church and another Christian gay activist were forced to flee the country after receiving death threats. They were given no police protection. Government ministers in Namibia, echoing the hatred of President Robert Mugabe of Zimbabwe, have denounced lesbians and gays as “un-African”, as traitors and as spreaders of HIV/AIDS.

    However, homophobic oppression is most extreme in the Islamist states that impose the death penalty for same-sex relations, including Saudi Arabia, Iran, Mauritania, Sudan and Yemen. In some regions of other countries – such as Nigeria, Pakistan and Somalia – shariah law is enforced and LGBT people can be stoned to death. The Iranian persecution of LGBTs continues unabated. Twenty-two-year-old Amir was entrapped via a gay dating website. The person he arranged to meet turned out to be a member of the morality police. Amir was jailed, tortured and sentenced to 100 lashes, which caused him to lose consciousness and left his whole back covered in huge bloody welts. He is just one of many Iranian LGBTs who have been subjected to lashings, torture and imprisonment – and who are at risk of execution. In early 2006, Iran’s Gulf neighbour, the United Arab Emirates, imposed a six-year jail sentence on 11 gay men arrested at a private party. They were not imprisoned for sexual acts, but merely for being gay and attending a gay social gathering.

    Iraq is an example of extreme persecution – LGBT Iraqis suffer even more today than they did under the dictator Saddam Hussein. A BBC investigation in 2012 revealed that the police have colluded with the targeted murder of up to 1,000 LGBT people by Islamist militias and death squads who seek the total extermination of ‘sexual deviants’. Gang rape, torture and detention without trial are also commonplace. The Iraqi government is denying or ignoring this homophobic terror campaign. Francesco Motta, the representative of the UN High Commissioner for Human Rights in Iraq, says the Iraqi government is in violation of international law and its failure to take action against the killings makes the state an accomplice to the crime.

    Amid this gloom, in 2008 something truly remarkable and historic happened: 66 countries signed a UN statement calling for the universal decriminalisation of homosexuality and condemning homophobic discrimination and violence. Although the statement fell short of majority support and is not binding on UN member states, this was the first time the UN General Assembly had addressed the issue of LGBT human rights. Previous attempts had been blocked by an unholy alliance of the Vatican and Islamist states.

    In March 2011, a new version of the statement was signed by 85 countries. Three months later, the UN Human Rights Council passed a resolution condemning anti-LGBT discrimination and hate crimes, urging a UN report on the issue. The report, authored by the UN High Commissioner for Human Rights, Navi Pillay, was published in December 2011, and noted with concern: “Homophobic and transphobic violence has been recorded in all regions. Such violence may be physical (including murder, beatings, kidnappings, rape and sexual assault) or psychological (including threats, coercion and arbitrary deprivations of liberty).”

    Despite these breakthroughs, even today no international hu­man rights convention specifically acknowledges love and sexual rights as human rights. None explicitly guarantees equality and non-discrimination to LGBT people. The right to love a person of one’s choice is absent from global humanitarian statutes. Relationships between partners of the same sex are not officially recognised in any international law. There is nothing in the many UN conventions that specifically upholds LGBT equality and prohibits homophobic discrimination. Some UN members and bodies have merely chosen to interpret the general commitments to equal rights and non-discrimination in the existing conventions as applying to LGBT people.

    Likewise with regard to the European Convention on Human Rights (ECHR). It is only in the last decade or so that the ECHR’s equality and privacy clauses have been interpreted to outlaw discrimination on the grounds of sexual orientation and gender identity. In the late 1990s, British LGBT citizens filed appeals at the European Court of Human Rights against the UK’s then discriminatory, homophobic laws. They cited the ECHR’s right to privacy and anti-discrimination clauses to successfully challenge anti-gay UK legislation dating back centuries. These victories in Strasbourg forced the British government to repeal the unequal age of consent for gay men, discriminatory sexual offences laws and the ban on lesbians and gays serving in the armed forces. ECHR judgements also successfully pressured other countries, such as Romania and Cyprus, to decriminalise homosexuality. The convention has thus played an important role in challenging and overturning homophobic legislation.

    Of the 193 member states of the UN, only a handful have repealed nearly all major legal inequalities against LGBT people: the Netherlands, South Africa, Belgium, Spain, France, Brazil, Germany, Iceland, Denmark, Sweden, Norway, Finland, Portugal, Canada, New Zealand and, more recently, the UK.

    Britain’s record was not always so positive. Until 1999, when legislative reform began, the UK had the largest number of homophobic laws of any country on earth – some of them dating back centuries. Thanks to an astute 20-year twin-track campaign of direct action protest and parliamentary lobbying, today the UK is one of the world’s most progressive countries on LGBT rights.

    Some supposedly liberal democracies have been slow to grant LGBT equality. The USA maintains a federal ban on same-sex marriage and not all states have full anti-discrimination protection. The Australian parliament recently voted down a bill to allow same-sex couples to marry, even though such legislation has overwhelming public support. Most of the emergent post-communist Central and Eastern European democracies maintain varying degrees of legal discrimination – and harbour public attitudes that are extremely homophobic.

    Despite this discrimination, LGBT people have made huge strides forward in many parts of the world. A mere four decades ago, ‘queers’ were almost universally seen as mad, bad and sad. Same-sex relations were deemed a sin, a crime and a sickness. It was only in the early 1990s that the World Health Organization declassified homosexuality as an illness, and that Amnesty International agreed to campaign for LGBT human rights and to adopt jailed LGBTs as prisoners of conscience.

    Nowadays, the global tide is shifting in favour of LGBT emancipation. In 1999, in New Zealand, Georgina Beyer became the world’s first openly transgender MP. Uruguay, once a military dictatorship, has lifted its prohibition on gay servicemen and women. History has been made in Lebanon – the first Arab Middle East nation to allow the open, legal establishment of an LGBT welfare and human rights group, Helem.

    While fundamentalist religion is still a major threat to LGBT equality, campaigners also have allies in many faiths. The anti-apartheid hero Archbishop Desmond Tutu has compared homophobia to racism, and described the battle for LGBT freedom as the moral equivalent of the fight against apartheid. Eight countries now outlaw sexual orientation discrimination in their constitutions: South Africa (1996), Ecuador (1998), Switzerland (2000), Sweden (2003), Portugal (2004), the British Virgin Islands (2007), Kosovo (2008) and Bolivia (2009).

    In almost every country on earth, there are LGBT freedom movements – some open, others clandestine. For the first time ever, countries like the Philippines, Estonia, Columbia, Russia, Sri Lanka and China are hosting LGBT conferences and Gay Pride celebrations. Via the internet and pop culture, LGBT people in small towns in Ghana, Peru, Uzbekistan, Kuwait, Vietnam, St Lucia, Palestine, Fiji and Kenya are connecting with the worldwide LGBT community. The struggle for LGBT liberation has gone global. We’ve begun to roll back the homophobia of centuries. Bravo!

    More info: www.PeterTatchellFoundation.org

    About the author:

    Peter Tatchell has campaigned for human rights and LGBT freedom since 1967. In 1999, he made a citizen’s arrest of the Zimbabwean president, Robert Mugabe, for human rights abuses.

  • This Weekend In Gay History FRIDAY, NOVEMBER 2 « MasterAdrian’s Weblog
    http://masteradrian.com/2012/11/02/this-weekend-in-gay-history-friday-november-2

    This Weekend In Gay History
    FRIDAY, NOVEMBER 2, 2012

    1868 - WASSILY SAPELLNIKOFF, Russian pianist, born (d: 1941); Sapelnikov, who became one of the foremost Russian pianists of his day, knew a good thing when he saw it. His teacher was the renowned composer Peter Ilyich Tchaikovsky, twenty-eight years his senior, who was known to enjoy performing duets with his students. Natural talent notwithstanding, young Sapelnikov made his way to the composer’s bed and to instant patronage.

    1906 – on this date LUCHINO VISCONTI, the Italian director and Duke of Modrone was born (d. 1976). The Italian theater and cinema director and writer was best known for films such as The Leopard (1963). It was not until his 1969 film, The Damned, that Visconti received a nomination for an Academy Award, for “Best Screenplay”. He did not win. The film, one of Visconti’s best-known works, is about a German industrialist family that slowly begins to disintegrate during World War II. The decadence and lavish beauty were archetypes of Visconti’s aesthetic. Visconti’s final film wasThe Innocent (1976), which has the recurring theme of infidelity and betrayal.

    Visconti made no secret of his sexuality. His last partner was the Austrian actor Helmut Berger, who played Martin in The Damned. Berger also appeared in Visconti’s Ludwig in 1972 andConversation Piece in 1974 along with Burt Lancaster. Other lovers included Franco Zeffirelli.

    1916 – on this date JOHN LYON BURNSIDE, inventor and Gay American activist was born (d: 2008). John, or as he was known in Faerie circles “n’John” for his longterm relationship with Harry Hay – as in “Harry n’John”, was the inventor of the Teleidoscope and the Symmetricon, and was the partner of Mattachine and Radical Faerie founder, Harry Hay for 39 years.

    Burnside was sent to an orphanage while still a child because he was caught in sexual play with another little boy. He served briefly in the Navy, and settled in Los Angeles in the 1940s. He married, but had no children. Burnside met Harry in 1962 at ONE Incorporated. They fell in love and became life partners. They formed a group in the early 1960s called the Circle of Loving Companions that promoted Gay rights and Gay love. In 1966 they were major planners of one of the first Gay parades, a protest against exclusion of Gays in the military, held in Los Angeles. In 1967, they appeared as a couple on the Joe Pyne television show. In the late 1970s, they were instrumental in founding the Radical Faeries.

    John died of brain cancer in San Francisco, where he had been tended to by members of the Circle of Loving Companions that had taken care of Harry in his final days.


    1942 – on this date CASEY DONOVAN, the American Gay porno star, was born John Calvin Culver (d: 1987). In 1971, Cal played a supporting role in a low budget sexploitation thriller film, Ginger. This in turn led to an offer to appear in Casey, a Gay porn film in which Cal played the title role, a Gay man who is visited by his fairy godmother Wanda (Cal playing a dual role in drag), and is granted a series of wishes which make him sexually irresistible to other men. Cal later took the character’s name, Casey, and that of the popular singer (Donovan) to create the pseudonym under which he would appear in all his other erotic roles.

    Cal first appeared as Casey Donovan in Boys in the Sand, directed by Wakefield Poole, in 1972. The film was an instant success, with even big name mainstream celebrities going to the premiere. Today the film is considered one of the great classics of male erotic cinema, although stricter obscenity guidelines in some states forced a change of the title to Men in the Sand. He was also the star of Score (1972), The Back Row, with George Payne, LA Tool & Die, with Bob Blount and Richard Locke, The Other Side of Aspen, with Al Parker and Dick Fisk, Boys in the Sand II, and Inevitable Love, with Jon King and Jamie Wingo. He also featured in a number of heterosexual porn films, notably The Opening of Misty Beethoven (1975).

    Outside his adult film career, Casey Donovan had a successful off-Broadway run in the play Tubstrip, written and directed by director Jerry Douglas. He had an intimate relationship with actor/writer Tom Tryon. He also tried, unsuccessfully, to run a bed and breakfast, Casa Donovan, in Key West. By 1985, Casey had contracted HIV. He worked with many HIV/AIDS charities and counseled his fans to practice safe sex and get tested for HIV. He performed in a safe sex film for the Gay Men’s Health Crisis, although he himself lived in denial that he had the syndrome, even as his health got worse. Donovan died from an AIDS-related pulmonary infection in Inverness, Florida, aged 43.


    1948 - today’s the birthday of fantastic Gay rights advocate and activist MANDY CARTER.

    Worked with War Resister’s League, beginning c. 1969; North Carolina Lesbian and Gay Pride marches, served on planning committees, 1986-91; March on Washington for Lesbians and Gays, national steering committee, 1987, 1993; Rhythm Fest (musical festival for southern women), coproducer; North Carolina Senate Vote ’90 and North Carolina Mobilization ’96 (initiatives to defeat N.C. senator Jesse Helms), director; Our Own Place (a lesbian center), founding member; UMOJA (black gay and lesbian organization), founding member; Stonewall 25, executive committee; Black Gay and Lesbian Leadership Forum, board of governors; Human Rights Campaign Fund, board of directors; member-at-large of the Democratic National Committee, serving on both the DNC Gay and Lesbian Caucus and DNC Black Caucus; member of the boards of the International Federation of Black Prides, the National Stonewall Democratic Federation, the Triangle Foundation, Equal Partners in Faith and Ladyslipper Music.

    Her latest work is in spearheading a commemoration of this year’s birth centennial of Civil Rights hero Bayard Rustin.


    1960 – on this date Penguin Books is found not guilty of obscenity in the Lady Chatterley’s Lovercase

    1961 – K.D. LANG, Canadian musician, born; Lang won the Grammy Award for Best Female Country Vocal Performance for her 1989 album, Absolute Torch and Twang. The single “Full Moon of Love” that stemmed from that album became a modest hit in the United States in the summer of 1989 and a number 1 hit on the RPM Country chart in Canada. Her cover of Cole Porter’s “So In Love” appears on the Red Hot + Blue compilation album and video from 1990, a benefit for AIDS research and relief.

    The album Ingénue in 1992, a set of adult contemporary pop songs that showed comparatively little country influence, contained her most popular song, “Constant Craving”. That song brought her multi-million sales, much critical acclaim, and the Grammy Award for Best Female Pop Vocal Performance. Another top ten single from the record was “Miss Chatelaine”. The salsa-inspired track was ironic; Chatelaine is a Canadian women’s magazine which once chose Lang as its “Woman of the Year”, and the song’s video depicted Lang in an exaggeratedly feminine manner, surrounded by bright pastel colours and a profusion of bubbles reminiscent of a performance on the Lawrence Welk show.

    Lang contributed much of the music towards Gus Van Sant’s soundtrack of the film Even Cowgirls Get the Blues (1993), and also did a cover of “Skylark” for the 1997 film adaptation of Midnight in the Garden of Good and Evil. She also performed “Surrender” for the closing titles of the James Bond film Tomorrow Never Dies, having previously worked with Bond composer David Arnold on his album Shaken and Stirred: The David Arnold James Bond Project.

    In addition to her well-known musical talents, k.d. lang, who came out as a Lesbian in a 1992 article in The Advocate, has actively championed Gay rights causes. She has performed and supported many causes over the years, including HIV/AIDS care and research. In 1996, she was made an Officer of the Order of Canada. She performed Leonard Cohen’s “Hallelujah” live at the opening ceremony of the 2010 Winter Olympics in Vancouver, Canada. Previously, she had performed at the closing ceremony of the 1988 Winter Olympics in Calgary. Lang possesses the vocal range of a mezzo-soprano.

    1975 - on this date PIER PAOLO PASOLINI, Italian film director, died (b. 1922); Pasolini distinguished himself as a philosopher, linguist, novelist, playwright, filmmaker, newspaper and magazine columnist, actor, painter and political figure. He demonstrated a unique and extraordinary cultural versatility, in the process becoming a highly controversial figure. Though openly Gay from the very start of his career (thanks to a sex scandal that sent him packing from his provincial hometown to live and work in Rome), Pasolini rarely dealt with homosexuality in his movies. The subject is featured prominently in Teorema (1968), where Terence Stamp’s mysterious God-like visitor seduces the son of an upper-middle-class family; passingly in Arabian Nights (1974), in an idyll between a king and a commoner that ends in death; and, most darkly of all, in Salò (1975), his infamous rendition of the Marquis de Sade’s compendium of sexual horrors, The 120 Days of Sodom.


    2006 - on this date former megachurch pastor, counselor to American Presidents (George W. Bush) and president of the National Association of Evangelicals TED “I Am Not a Homosexual” HAGGARD stepped down amid sex allegations.

    SATURDAY, NOVEMBER 3, 2012

    1500 - on this date the Italian goldsmith, sculptor, painter, soldier and musician BENVENUTO CELLINI was born (d. 1571). Cellini may be best remembered for his autobiography (translated by the Victorian Uranian scholar John Addington Symonds). Cellini was a superb goldsmith and sculptor, whose artistic creations, like his “Perseus Holding the Head of Medusa” brought him acclaim and the patronage of popes and cardinals. He worked for the Vatican Mint under Popes Leo X, Clement VII and Paul III. During Cellini’s long life, these friendships were of great value, protecting him in many misadventures with the law. Cellini was constantly hounded by authorities on complaints of sexual misconduct and stealing from his clients. Three times he was accused of murder, and in 1557 he received a four year prison sentence for sodomy, which was commuted to be served under house arrest, so the artist would be able to continue his work on a sculpture of the Crucifixion. A great saying of his is worth remembering and noting here: “Men who want to do things in their own way had better make a world in their own way, because in this world things are not done like this.”

    1933 - On this date the English actor JEREMY BRETT was born (d. 1995). Although Brett appeared in many different roles during his 40-year career, he is now best remembered for his performance as Sherlock Holmes in The Adventures of Sherlock Holmes, a series of Granada Television films made between 1984 and 1994. These were adapted by John Hawkesworth and other writers from the original stories by Sir Arthur Conan Doyle. Even though he reportedly feared being typecast, Brett appeared in 41 episodes of the Granada series, alongside David Burke and, latterly, Edward Hardwicke as Dr. Watson. After taking on the demanding role, Brett made few other acting appearances, and he is now widely considered to be the definitive Holmes of his era, just as Basil Rathbone was during the 1940s.

    Brett was briefly considered by Harry Saltzman and Albert R. Broccoli for the role of James Bond in On Her Majesty’s Secret Service after Sean Connery quit the series in 1967, but the role went to Australian George Lazenby instead. Lazenby lasted a whole film. So much for that selection. A second audition for the role of 007 for Live and Let Die was also unsuccessful, and Roger Moore won the coveted part. One can wonder what would’ve happened if…

    Brett was intensely private about his personal life. In 1958 he married his first wife, the actress Anna Massey (daughter of Raymond Massey), but they divorced in 1962 after she claimed he left her for another man. Brett was then married to Joan Sullivan Wilson from 1976 until her death from cancer in 1985. Brett also enjoyed a close relationship with the actor Gary Bond [Bond died exactly one month after Brett’s death].

    Brett died in 1995 at his home in Clapham, London, from heart failure. His heart valves had been scarred by rheumatic fever contracted as a child. Mel Gussow wrote in a New York Times obituary that “Mr. Brett was regarded as the quintessential Holmes: breathtakingly analytical, given to outrageous disguises and the blackest moods and relentless in his enthusiasm for solving the most intricate crimes.” One of Brett’s dearest possessions on the set was his 77-page “Baker Street File” on everything from Holmes’ mannerisms to his eating and drinking habits. Brett once explained that “some actors are becomers — they try to become their characters. When it works, the actor is like a sponge, squeezing himself dry to remove his own personality, then absorbing the character’s like a liquid.”


    1939 - the four time Tony-winning playright TERRANCE McNALLY was born on this date. Born in St. Petersburg, Florida and raised in Corpus Christi, Texas, McNally moved to New York City in 1956 to attend Columbia University. In his early years in New York, he was a protégé and lover of the noted playwright Edward Albee. He would become truly successful with works such as his off-Broadway play Frankie and Johnny in the Clair de Lune.

    His many brilliant plays include Lips Together, Teeth Apart, Kiss of the Spider Woman (based on the novel by Manuel Puig), Love! Valour! Compassion!, Master Class, and the controversial Corpus Christi. In March 2010, the Kennedy Center in Washington, DC presented three of McNally’s plays that focus on his works involving opera. The pieces included a new play, Golden Age, Master Class(starring Tyne Daly), and The Lisbon Traviata starring Malcolm Gets and John Glover.

    He has been a member of the Council of the Dramatists Guild since 1970 and has served as vice-president since 1981. McNally was partnered to Thomas Kirdahy following a civil union ceremony in Vermont in 2003, and they subsequently married in Washington, D.C. in 2010

    2006 - on this date “Doogie Howser” and “How I Met Your Mother” star NEIL PATRICK HARRIS came out as a “content Gay man.” His career has simply soared!


    SUNDAY, NOVEMBER 4, 2012
    1896 - the influential BBC arts editor J.R. ACKERLEY was born on this date. Openly Gay at a dangerous time for open homosexuality in Great Britain. Born in London, Ackerley was educated at Rossall School, a public and preparatory school in Fleetwood, Lancashire. While at this school he discovered he was attracted to other boys. His striking good looks earned him the nickname “Girlie” but he was not sexually active, or only very intermittently, as a schoolboy.
    Failing his entrance examinations for Cambridge University, Ackerley applied for a commission in the Army, and as World War I was in full swing, he was accepted immediately as a Second Lieutenant and assigned to the 8th Battalion of the East Surrey Regiment, part of the 18th Division, then stationed in East Anglia. In June 1915 he was sent over to France. The following summer he was wounded at the Battle of the Somme on July 1, 1916. He was shot in the arm and an explosion caused shards of a whiskey bottle in his bag to be imbedded in his side. He lay wounded in a shell-hole for six hours but was eventually rescued by British troops and sent home for a period of sick-leave. He soon volunteered to go back to the front. He had been promoted to captain by now and so, in December 1916, when his older brother Peter arrived in France, Ackerley was his superior officer. Reportedly the cheerful and kind-hearted Peter was not resentful and saluted his brother “gladly and conscientiously.” In February, 1917, Peter was wounded in action on a dangerous assignment, heading into No man’s land from a dangerous ditch (where Ackerley said goodbye to him) ominously called the “Boom Ravine.” Though Peter managed to get back to the British lines, Ackerley never saw him again. In May 1917 Ackerley led an attack in the Arras region where he was again wounded, this time in the buttock and thigh. Again he was obliged to wait for help in a shell-hole, but this time the Germans arrived first and he was taken prisoner. Being an officer, his internment camp was located in neutral Switzerland and was rather comfortable. Here he began his play, The Prisoners of War, which deals with the cabin fever of captivity and the frustrated longings he experienced for another English prisoner. He was not repatriated to England until after the war ended.
    On August 7, 1918, two months before the end of hostilities, Peter Ackerly was killed in battle. His brother’s death haunted Ackerley his entire life. Ackerley suffered from survivor’s guilt and thought his father might have preferred his death to his brother’s. One result of Peter’s death was that Roger and Netta got married in 1919, reportedly because Peter had died “a bastard.”
    After the war Ackerley returned to England and attended Cambridge. Scant evidence remains from this time in his life as Ackerley wrote little about it. He moved to London and continued to write and enjoy the cosmopolitan delights of the capital. He met E. M. Forster and other literary bright lights, but was lonely despite a plethora of sexual partners. With his play having trouble finding a producer, and feeling generally adrift and distant from his family, Ackerley turned to Forster for guidance. Forster got him a position as secretary to a Maharaja he knew from writing A Passage to India. Ackerley spent about five months in India, still under British rule, and met a number of Anglo-Indians for whom he developed a strong distaste. The recollections of this time are the basis for his comic memoir Hindoo Holiday. The Maharaja was also a homosexual, and His Majesty’s obsessions and dalliances, along with Ackerley’s observations about Anglo-Indians, account for much of the humor of the work.
    Back in England, Prisoners of War was finally produced to some acclaim. Its run began at The Three Hundred Club on July 5, 1925, then transferred to The Playhouse on August 31. Ackerley capitalized on his success, carousing with London’s theatrical crowd, and through Cambridge friends met the actor John Gielgud, and other rising stars of the stage. In 1928, Ackerley joined the staff of the BBC, then only a year old, in the “Talks” Department, where prominent personalities gave lectures over the radio. Eventually he moved on to edit the BBC’s magazine The Listener, where he worked from 1935 to 1959, discovering and promoting many young writers, including Philip Larkin, W. H. Auden, Stephen Spender, and Christopher Isherwood.
    Ackerley worked hard to plumb the depths of his sexuality in his writings. He was openly Gay, at least after his parents’ deaths, and belonged to a circle of notable literary homosexuals that railed against the homophobia that kept Gay men in the closet or exposed openly Gay men to persecution. While he never found the “Ideal Friend” he wrote of so often, he had a number of long-term relationships. Ackerley was a “twank,” a term used by sailors and guardsmen to describe a man who paid for their sexual services, and he describes in detail the ritual of picking up and entertaining a young guardsman, sailor or laborer. My Father and Myself serves as a guide to the understanding of the sexuality of a Gay man of Ackerley’s generation. W. H. Auden, in his review of My Father and Myself, speculates that Ackerley enjoyed the “brotherly” sexual act of mutual masturbation rather than penetration. (Ackerley described himself as “quite impenetrable.”)
    His sister Nancy found him dead in his bed on the morning of June 4, 1967. Ackerley’s biographer Peter Parker gives the cause of death as coronary thrombosis.
    Toward the end of his life, Ackerley sold 1075 letters that Forster had sent him since 1922, receiving some £6000, “a sum of money which will enable Nancy and me to drink ourselves carelessly into our graves,” as he put it. Ackerley did not live long enough to enjoy the money from these letters, but the sum, plus the royalties from Ackerley’s existing works and several published posthumously, allowed Nancy to live on in relative comfort until her death in 1979. The annual J. R. Ackerley Prize for Autobiography was endowed by funds from Nancy, starting in 1982
    Read him.
    1918 – on this date the English poet and soldier WILFRED OWEN died (b. 1893). One of the leading poets of the First World War, Owen’s shocking, realistic war poetry on the horrors of trenches and gas warfare was heavily influenced by his friend Siegfried Sassoon and sat in stark contrast to both the public perception of war at the time, and to the confidently patriotic verse written earlier by war poets such as Rupert Brooke. Some of his best-known works—most of which were published posthumously—include “Dulce et Decorum Est,” “Insensibility”, “Anthem for Doomed Youth”, “Futility” and “Strange Meeting”. His preface intended for a book of poems to be published in 1919 contains numerous well-known phrases, especially “War, and the pity of War”, and “the Poetry is in the pity”.
    He was killed in action at the Battle of the Sambre a week before the war ended. Ironically, the telegram from the War Office announcing his death was delivered to his mother’s home as her town’s church bells were ringing in celebration of the Armistice when the war ended.
    Robert Graves and Sacheverell Sitwell (who also personally knew him) have stated Owen was homosexual, and homoeroticism is a central element in much of Owen’s poetry. Through Sassoon, Owen was introduced to a sophisticated homosexual literary circle which included Oscar Wilde’s friend Robbie Ross, writer and poet Osbert Sitwell, and Scottish writer C. K. Scott-Moncrieff, the translator of Proust. This contact broadened Owen’s outlook, and increased his confidence in incorporating homoerotic elements into his work. Historians have debated whether Owen had an affair with Scott-Moncrieff in May 1918; Scott-Moncrieff had dedicated various works to a “Mr W.O.”, but Owen never responded. The account of Owen’s sexual development has been somewhat obscured because his brother, Harold Owen, removed what he considered discreditable passages in Owen’s letters and diaries after the death of their mother. Owen also requested that his mother burn a sack of his personal papers in the event of his death, which she did.
    1946 – ROBERT MAPPLETHORPE, American photographer was born on this date (d. 1989); Known for large-scale, highly stylized black & white portraits, photos of flowers and male nudes, the frank, erotic nature of some of the work of his middle period triggered a more general controversy about the public funding of artworks. He attended (but did not graduate from) Pratt Institute in Brooklyn, where he majored in graphic arts.
    Mapplethorpe took his first photographs soon thereafter, using a Polaroid camera. In the mid-1970s, he acquired a large-format press camera and began taking photographs of a wide circle of friends and acquaintances, including artists, composers, socialites, but it wasn’t until he met porn star Benjamin Green that he truly became inspired to push the envelope of sexuality and photographing the human body. Mapplethorpe was once quoted as saying, “Of all the men and women that I had the pleasure of photographing, Ben Green was the apple of my eye, my unicorn if you will. I could shoot him for hours and hours and no matter the position, each print captured the complete essence of human perfection” (New York Times). It was this relationship that inspired him during the 1980s, to refine his photographs with an emphasis on formal beauty. He concentrated on statuesque male and female nudes, delicate flower still lifes, and formal portraits of artists and celebrities.
    Longtime lovers (and sexual adventurer) with curator, Sam Wagstaff, of the Wadsworth Atheneum of Art in Hartford Connecticut, the two cut an erotic and artistic swath through the New York glitterati and art scene in the 1970s and 80s the likes of which have rarely been seen before or since. Wagstaff was Mapplethorpe’s senior by precisely 25 years, having been born on exactly the same day in 1921. Both Mr. Wagstaff and Mr. Mapplethorpe died of AIDS, Mr. Wagstaff in 1987 and Mr. Mapplethorpe in 1989.
    1961 - today’s the birthday of JON ROBIN BAITZ, the American playwright, screenwriter, television producer and actor. Perhaps most recently well known as the creator and executive producer of the ABC drama Brothers & Sisters, which premiered in September 2006 and ran for five seasons, ending in May 2011.
    Baitz was raised in Brazil and South Africa before the family returned to California, where he attended Beverly Hills High School. After graduation, he worked as a bookstore clerk and assistant to two producers, and the experiences became the basis for his first play, a one-acter entitled Mizlansky/Zilinsky. He drew on his own background for his first two-act play, The Film Society, about the staff of a prep school in South Africa. Its 1987 success in L.A. led to an off-Broadway production with Nathan Lane the following year, which earned him a Drama Desk Award nomination for Outstanding New Play. This was followed by The End of the Day starring Roger Rees, and the Substance of Fire with Ron Rifkin and Sarah Jessica Parker.
    In 1991, Baitz wrote and directed the two-character play Three Hotels, based on his parents, for a presentation of PBS’s “American Playhouse”, then reworked the material for the stage, earning another Drama Desk Award nomination for Outstanding New Play for his efforts. In 1993, he co-scripted (with Howard A. Rodman) The Frightening Frammis, which was directed by Tom Cruise and aired as an episode of the Showtime anthology series Fallen Angels. Two years later, Henry Jaglom cast him as a gay playwright who achieves success at an early age – a character inspired by Baitz himself – in the film Last Summer in the Hamptons; the following year he appeared as Michelle Pfeiffer’s business associate in the screen comedy One Fine Day. In 1996, he was one of the three finalists for the Pulitzer Prize for his semi-autobiographical play A Fair Country.
    Subsequent stage works include Mizlansky/Zilinsky or “Schmucks”, a revised version of Mizlansky/Zilinsky directed by Baitz’s then-life partner JOE MANTELLO (1998), a new adaptation of Ibsen’s Hedda Gabler (at L.A.’s Geffen Playhouse with Annette Bening in 1999, then at Long Island’s Bay Street Theater with Kate Burton in 2000, followed by a Broadway production with the same star the following year), Ten Unknowns (2001), starring Donald Sutherland and Juliana Margulies and The Paris Letter (2005) with Ron Rifkin and John Glover. His screenplays include the adaptation of his own Substance of Fire (1996), with Tony Goldwyn and Timothy Hutton joining original cast members Rifkin and Parker, and People I Know (2003), which starred Al Pacino.
    Baitz was the New School for Drama’s’s artist in residence for the 2009-2010 school year. Recent plays include Other Desert Cities, which opened at the Mitzi E. Newhouse Theater in New York on January 13, 2011, starring Stockard Channing, Linda Lavin and Stacy Keach. As of 2011 Baitz is reportedly set to pen the stage adaptation of film producer Robert Evans’ memoirs, The Kid Stays in the Picture and its sequel, The Fat Lady Sang, with award-winning Sir Richard Eyre set to direct.
    2001 - on this date the openly Lesbian comedienne ELLEN DEGENERES hosted the Emmy Awards-TV show. It was the first awards show after the 9/11 terrorist attacks. DeGeneres received several standing ovations for her performance that evening which included the line: “We’re told to go on living our lives as usual, because to do otherwise is to let the terrorists win, and really, what would upset the Taliban more than a Gay woman wearing a suit in front of a room full of Jews?”
    2008 – on this date California’s PROPOSITION 8 passes, representing the first ever elimination of an existing right to marry for LGBT couples in the United States. The vote and the proposition is winding its way through the courts still four years later.

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  • Vacarme / queers read this
    http://www.vacarme.org/article2062.html

    En juin 1990, une brochure non signée intitulée Queers Read this était distribuée dans les rangs de la Gay Pride de New York. Les textes qui suivent en sont extraits. C’était il y a vingt ans, au cœur de l’épidémie de sida. Il y avait là une rage irrécupérable, qui rend d’autant plus fallacieuse la façon dont la défense des homosexuels, désormais présentée comme inhérente au modèle des démocraties occidentales, peut servir aujourd’hui de prétexte à la fermeture des frontières et à la stigmatisation d’étrangers désignés comme des homophobes.