person:george orwell

  • Sur les pas de George Orwell, par Gwenaëlle Lenoir (Le Monde diplomatique, janvier 2019)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2019/01/LENOIR/59397

    À Wigan, dans l’Angleterre de l’austérité
    Sur les pas de George Orwell

    Présenté comme une simplification par la fusion d’allocations diverses, le « crédit universel » britannique plonge de nombreux foyers vulnérables dans le désarroi. Sur les quais de Wigan, dans le Lancashire, ce fiasco s’ajoute à la décomposition sociale due à quatre décennies de libéralisme. Comme au temps où George Orwell arpentait ces lieux, nombreux sont aujourd’hui les Anglais emmurés dans la pauvreté.

    En rapport avec ceci : https://seenthis.net/messages/782082

    Ken Loach : sur les pas de George Orwell ?

  • La connivence de plateau ( J’étais une Grande Gueule ) : EN ATTENDANT H5N1
    http://enattendanth5n1.20minutes-blogs.fr/archive/2019/04/21/la-connivence-de-plateau-j-etais-une-grande-gueule-9

    En dix ans, radios et télévisions ont élargi le champ de ce spectacle aussi insolite qu’insensé : remplir le vide avec du néant. Les chaînes d’info en continu déversent en permanence les commentaires avisés de spécialistes autoproclamés de tout et n’importe quoi. Les rares invités bénéficiant d’une compétence reconnue dans tel ou tel domaine se retrouvent mis à mal par des mollusques de plateau accrochés à leur siège, déroulant avec une louable agilité verbale le spectre de leur connerie. Sur le déremboursement de l’homéopathie, par exemple, on aura droit aux platitudes insanes d’un avocat médiatique, ou aux gloussements d’une ex-Ministre qui expliquera soigner son teckel à coups de granules. Sur la procréation médicalement assistée, le communautarisme, les prénoms à consonance pas bien catholique « parce qu’à prononcer vos noms sont difficiles », le ban et l’arrière-ban de la droite réactionnaire feront le buzz, enchaîneront platitudes et propos de café du commerce, sous le regard sentencieux ou amusé d’un animateur qui compte les points. Il n’est pas question de réfléchir, d’éclairer, mais de marteler avec le plus de conviction possible des propos de télévangéliste aviné.

    Et il ne me surprend pas, dans ce marasme, de voir ces têtes de gondole interchangeables s’épauler les uns les autres. Que serait Eric Zemmour, ce matamore masculiniste au sex-appeal digne d’un accident de poussette sur un passage à niveau, sans Ruquier et Naulleau ? Sans Ruquier qui, une fois les dommages faits et le révisionniste installé dans les média, se fendit d’une molle contrition et aimerait aujourd’hui « qu’on ne l’emmerde plus avec ça » ? Sans Naulleau, brillant critique littéraire autrefois, abonné à un duo avec Zemmour qui légitime celui-ci et drape la connivence de plateau du manteau d’une supposée contradiction : cinq minutes pour les raflés, cinq minutes pour Pétain en bouclier protecteur des Juifs.

  • Noam Chomsky at 90 : On Orwell, Taxi Drivers, and Rejecting Indoctrination | The Nation
    https://www.thenation.com/article/noam-chomsky-90th-birthday

    Chomsky recalled a preface that George Orwell wrote for Animal Farm, which was not included in the original editions of the book.

    “It was discovered about 30 years later in his unpublished papers. Today, if you get a new edition of Animal Farm, you might find it there,” he recalled. “The introduction is kind of interesting—he basically says what you all know: that the book is a critical, satiric analysis of the totalitarian enemy. But then he addresses himself to the people of free England; he says: You shouldn’t feel too self-righteous. He said in England, a free country—I’m virtually quoting—unpopular ideas can be suppressed without the use of force. And he goes on to give some examples, and, really, just a couple of common-sense explanations, which are to the point. One reason, he says, is: The press is owned by wealthy men who have every reason not to want certain ideas to be expressed. And the other, he says, essentially, is: It’s a ‘good’ education.”

    Chomsky explained: “If you have a ‘good’ education, you’ve gone to the best schools, you have internalized the understanding that there’s certain things it just wouldn’t do to say—and I think we can add to that, it wouldn’t do to think. And that’s a powerful mechanism. So, there are things you just don’t think, and you don’t say. That’s the result of effective education, effective indoctrination.

    If people—many people—don’t succumb to it, what happens to them? Well, I’ll tell you a story: I was in Sweden a couple years ago, and I noticed that taxi drivers were being very friendly, much more than I expected. And finally I asked one of them, ‘Why’s everyone being so nice?’ He pulled out a T-shirt he said every taxi driver has, and the T-shirt had a picture of me and a quote in Swedish of something I’d said once when I was asked, ‘What happens to people of independent mind?’ And I said, ‘They become taxi drivers.’”

    Danke, sehr geehrter Herr Chomsky.

     » Noam Chomsky, 90 ans : A propos d’Orwell, des chauffeurs de taxi, et du rejet de l’endoctrinement. Par John Nichols
    https://www.les-crises.fr/noam-chomsky-90-ans-a-propos-dorwell-des-chauffeurs-de-taxi-et-du-rejet-d

    Il dit qu’en Angleterre, un pays libre – je cite presque littéralement – les idées impopulaires peuvent être réprimées sans avoir recours à la force. Et il poursuit en donnant quelques exemples, et, en fait, seulement deux explications rationnelles, qui vont droit au but. La première raison, dit-il, c’est que : la presse appartient à des hommes riches qui ont toutes les raisons de ne pas vouloir que certaines idées soient exprimées. Et l’autre, dit-il, est essentiellement : une “bonne” éducation. »

    Chomsky explique : « Si vous avez une “bonne” éducation, vous avez fréquenté les meilleures écoles, vous avez intériorisé le concept qu’il y a certaines choses qu’il ne serait pas bien de dire – et je pense que nous pouvons ajouter, qu’il ne faudrait pas penser. Et c’est un mécanisme puissant. Donc, il y a des choses qu’on ne pense même pas et qu’on ne dit pas. C’est le résultat d’une éducation efficace, d’un endoctrinement efficace.

    Si les gens – beaucoup de gens – ne s’y laissent pas engluer, que leur arrive-t-il ? Et bien, je vais vous raconter une histoire : j’étais en Suède il y a quelques années, et j’ai remarqué que les chauffeurs de taxi étaient très sympathiques, bien plus que ce à quoi je m’attendais. Et finalement, j’ai demandé à l’un d’eux : “Pourquoi tout le monde est-il si gentil ?” Il a sorti un t-shirt que, d’après lui, tous les chauffeurs de taxi possèdent, et sur le t-shirt était imprimée une photo de moi avec une citation, en suédois, de quelque chose que j’avais dit une fois quand on m’avait demandé : “Qu’arrive-t-il aux gens qui ont un esprit indépendant ?” Et j’avais répondu : “Ils deviennent chauffeurs de taxi.”

    #Taxi #Kultur #Politik

  • Universal Loss of #privacy & the Bullish Case for #bitcoin Adoption
    https://hackernoon.com/universal-loss-of-privacy-the-bullish-case-for-bitcoin-5d42a2864756?sour

    It is incredible how some visionaries who lived among us were able to predict things decades in advance — the famed British author George Orwell was one such visionary. In his literary classic “1984” (which was written in 1949, by the way!), he painted the picture of a total surveillance society under “Big Brother” where humans live and function like sheeple and every person’s every action or word would have consequences.Lo and behold, enter real life in 2019, and we are looking more and more likely to descend into an #orwellian future.The internet, without doubt the greatest human invention of the modern era, changed human life as we knew it. The internet made information mobile, which led to unlimited possibilities. It granted new ideas, sights, sounds, concepts, skills, and opportunities to (...)

    #surveillance-state #offshore-banking

  • Power shift creates new tensions and Tigrayan fears in Ethiopia.

    Disagreements over land and resources between the 80 different ethnic groups in Ethiopia have often led to violence and mass displacement, but a fast and unprecedented shift of power led by reformist Prime Minister #Abiy_Ahmed is causing new strains, experts say.

    “Ethnic tensions are the biggest problem for Ethiopia right now,” Tewodrose Tirfe, chair of the Amhara Association of America, a US-based advocacy group that played a significant role in lobbying the US government to censor the former regime. “You’ve got millions of people displaced – it’s a humanitarian crisis, and it could get out of control.”

    During the first half of 2018, Ethiopia’s rate of 1.4 million new internally displaced people exceeded Syria’s. By the end of last year, the IDP population had mushroomed to nearly 2.4 million.

    Tigrayans comprise just six percent of Ethiopia’s population of 100 million people but are perceived as a powerful minority because of their ethnic affinity with the Tigray People’s Liberation Front. The TPLF wielded almost unlimited power for more than two decades until reforms within the ruling Ethiopian People’s Revolutionary Democratic Front last year.

    Since coming to power in April 2018, Prime Minister Abiy – from the Oromo ethnic group, Ethiopia’s largest – has brought major changes to the politics of the country, including an unprecedented redistribution of power within the EPRDF and away from the TPLF.
    The politics of ethnic tensions

    Despite the conflicting interests and disagreements between ethnic groups, the Ethiopian government has managed to keep the peace on a national scale. But that juggling act has shown signs of strain in recent years.

    https://www.irinnews.org/analysis/2019/02/14/Ethiopia-ethnic-displacement-power-shift-raises-tensions
    #Ethiopie #terres #tensions #conflit #violence #IDPs #déplacés_internes #migrations #minorités

    In 2017, an escalation in ethnic clashes in the Oromia and the Somali regions led to a spike in IDPs. This continued into 2018, when clashes between the Oromo and Gedeo ethnic groups displaced approximately 970,000 people in the West Guji and Gedeo zones of neighbouring Oromia and the Southern Nations, Nationalities and Peoples Region.

    “The pace and scale of the change happening in Ethiopia is quite unbelievable,” said Ahmed Soliman, a research fellow with the Africa Programme at the London-based think tank Chatham House.

    “The impact of inter-communal tensions and ethnic violence presents a serious challenge for the new leadership – in Tigray and elsewhere. Abiy’s aggressive reform agenda has won praise, but shaking up Ethiopia’s government risks exacerbating several long-simmering ethnic rivalries.”

    Although clashes are sometimes fuelled by other disagreements, such as land or resources, people affected often claim that politicians across the spectrum use ethnic tensions as a means of divide and rule, or to consolidate their position as a perceived bulwark against further trouble.

    “Sadly [around Ethiopia] ethnic bias and violence is affecting many people at the local level,” said a foreign humanitarian worker with an international organisation helping Ethiopian IDPs, who wished to remain anonymous due to the sensitivity of the issue. This includes fuelling the displacement crisis and worsening the humanitarian situation.

    “The main humanitarian concern is that new displacements are occurring by the day, that due to the wide geographic scope, coordination and response in all locations is practically impossible,” the aid worker said.

    “I would like to see more transparency as to what actions the government is taking to hold regional and zonal governments responsible for addressing conflict, for supporting reconciliation, and supporting humanitarian response.”
    Tigray fears

    Although Tigrayans constitute a relatively small part of overall IDP numbers so far, some Tigrayans fear the power shift in Addis Ababa away from the TPLF leaves them more vulnerable and exposed.

    Already simmering anti-Tigrayan sentiments have led to violence, people told IRIN, from barricading roads and forcibly stopping traffic to looting and attacks on Tigrayan homes and businesses in the Amhara and Oromia regions.

    In the Tigray region’s capital of Mekelle, more than 750 kilometers north of the political changes taking place in Addis Ababa, many Tigrayans feel increasingly isolated from fellow Ethiopians.

    “The rest of the country hates us,” Weyanay Gebremedhn, 25, told IRIN. Despite the reforms, Tigrayans say what hasn’t changed is the narrative that they are responsible by association for the ills of the TPLF.

    Although he now struggles to find work, 35-year-old Huey Berhe, who does mostly odd jobs to pay the bills, said he felt safer living among his own community in Mekelle.

    Huey said he had been a student at Jimma University in western Ethiopia, until growing ethnic tensions sparked fights on campus and led to Tigrayans being targeted. “I left my studies at Jimma after the trouble there,” he said. “It was bad – it’s not something I like to discuss.”
    ‘A better evil’

    “There is a lot of [lies] and propaganda, and the TPLF has been made the scapegoat for all vice,” said Gebre Weleslase, a Tigrayan law professor at Mekelle University. He criticised Abiy for not condemning ethnic attacks, which he said had contributed to tens of thousands of Tigrayans leaving Amhara for Tigray in recent years.

    But Amhara Association of America’s Tewodrose said the feeling of “hate” that Ethiopians have toward the TPLF “doesn’t extend to Tigrayans”.

    “There is resentment toward them when other Ethiopians hear of rallies in Tigray supporting the TPLF, because that seems like they aren’t supporting reform efforts,” he said. “But that doesn’t lead to them being targeted, otherwise there would have been more displacements.”

    Tigrayans, however, aren’t as reassured. Despite the vast majority enduring years of poverty and struggle under the TPLF, which should give them as many reasons as most Ethiopians to feel betrayed, even those Tigrayans who dislike the TPLF now say that turning to its patronage may be their only means of seeking protection.

    “The TPLF political machinery extended everywhere in the country – into the judiciary, the universities… it became like something out of George Orwell’s ‘1984’,” Huey said. “But the fact is now the TPLF may represent a better evil as we are being made to feel so unsafe – they seem our only ally as we are threatened by the rest of the country.”

    Others note that Abiy has a delicate balance to strike, especially for the sake of Tigrayans.

    “The prime minister needs to be careful not to allow his targeting of anti-reform elements within the TPLF, to become an attack on the people of Tigray,” said Soliman.

    “The region has a history of resolute peoples and will have to be included with all other regions, in order for Abiy to accomplish his goals of reconciliation, socio-political integration and regional development, as well as long-term peace with Eritrea.”

    Although the government has a big role to play, some Ethiopians told IRIN it is essential for the general population to also face up to the inherent prejudices and problems that lie at the core of their society.

    “It’s about the people being willing and taking individual responsibility – the government can’t do everything,” Weyanay said. “People need to read more and challenge their assumptions and get new perspectives.”


    https://www.irinnews.org/analysis/2019/02/14/Ethiopia-ethnic-displacement-power-shift-raises-tensions

    #Tigréans

  • La folle #interdiction administrative individuelle de manifester

    Loin de défendre le droit de manifester ainsi que ses promoteurs le prétendent dans une #novlangue familière à tous les lecteurs de George Orwell, la #loi « anti-manifestants » l’abîme et participe, au nom de la défense de l’#ordre_public, à un abaissement qui désormais semble irrémédiable des défenses immunitaires des libertés individuelles et collectives.

    https://aoc.media/opinion/2019/02/14/folle-interdiction-administrative-individuelle-de-manifester
    #droit_de_manifester #manifestations #France #loi_anti-manifestants #liberté

  • https://www.theguardian.com/technology/2019/feb/14/elon-musk-backed-ai-writes-convincing-news-fiction

    Feed it the opening line of George Orwell’s Nineteen Eighty-Four – “It was a bright cold day in April, and the clocks were striking thirteen” – and the system recognises the vaguely futuristic tone and the novelistic style, and continues with:

    “I was in my car on my way to a new job in Seattle. I put the gas in, put the key in, and then I let it run. I just imagined what the day would be like. A hundred years from now. In 2045, I was a teacher in some school in a poor part of rural China. I started with Chinese history and history of science.”

    Évidemment sur le sujet, mon niveau de méfiance est à son plus haut réglage possible, il n’empêche, c’est assez glaçant quand on y pense ces histoires d’intelligence artificielle qui écrivent leurs propres fictions. J’avais noté un de mes rêves sur un sujet voisin, miracle de la recherche argumentaire en informatique, je viens de le retrouver en un très bref instant :

    Nouveau fichier. Nouveau projet. Titre du projet : Films. Diverses informations de fi-chier, taille de l’image, format de compression, format de compression du son, extension de fichier, emplacement de l’espace-disque nécessaire au calcul d’export du montage final, emplacement de sauvegarde, quelques métadonnées et, in fine, synopsis du film : une personne écrit un film en utilisant les fonctionnalités, désormais universellement accessibles, de construction d’un film, de son récit et de ses images et du son au travers d’un logiciel qui permet, depuis quelques temps, de créer, plan par plan, le film en question ― le logiciel a connu de nombreuses versions antérieures, peu connues du grand public, et qui, au contraire, servaient beaucoup dans l’industrie cinématographique, notamment les films d’animation, mais aussi les films dans lesquels les images de synthèse ont la part belle, et puis cet éditeur du monde libre a produit une première version préhensible par les utilisateurs et utilisatrices lambda, immédiatement copiée et dupliquée par des sociétés propriétaires qui l’exploitent et la verrouillent dorénavant pour les sociétés de production et, pour le grand public, dans une version légère à la qualité de production d’images légèrement moindre, qui ne permet pas, surtout pas, la projection sur des écrans de cinéma, des écrans de grande taille. La nature du projet de film qui commence sous nos yeux est évidemment récursive, la narratrice par la voix et du regard se décrit elle-même dans son atelier en train de créer son film, au travers duquel elle tente d’anticiper un monde où de telles possibilités cinématographiques seront bientôt automatisées et il suffira, à peu de choses près, de donner quelques indications générales d’ambiance et de scénario au programme, logiciel, qui, après une première passe à mouliner, proposera une ma-quette un peu dégrossie qu’il sera ensuite loisible d’affiner, ou pas ― rapidement les éditeurs de ce type de logiciels vont se rendre compte que l’essentiel de la communauté des users se contente du premier jet et des réglages par défaut, et seuls quelques cinéphiles, généralement nés à la fin du XXème siècle, s’évertuent à explorer, malgré tout, tels des professionnels finale-ment, les possibilités d’affiner à la fois le montage, l’éclairage, les scènes, les plans, le jeu des acteurs et des actrices ― avant qu’une nouvelle génération de programmes ne permette, tout simplement, de charger un script ― même une ébauche, mal dégauchie et au niveau de langage hésitant ― et de laisser assez de temps au programme pour le mettre en scène, le filmer et le monter et de laisser tellement peu aux éventuelles corrections et ajouts plus humains. Naturellement tout un chacun devenant cinéaste, cela débouche sur une société de fictions qui seront de plus en plus fréquemment générées en Intelligence Artificielle et les derniers êtres humains ― on ne remplace désormais qu’occasionnellement les humanoïdes ― ne serviront plus qu’à regarder de telles fictions, et à répondre à des questionnaires de satisfaction ― sur une échelle de un à dix, avez-vous trouvé les personnages de notre film attachants ? vous ont-ils paru crédibles ? avez-vous aimé la résolution de l’intrigue ? que pensez-vous des décors et de la qualité des images ? ― de telle sorte que, sans cesse, le scénario d’une telle fin de l’humanité ― incroyable à quel point sont nombreuses les fictions et les récits qui mettent en jeu une manière de fin de l’humanité, et la disparition progressive des fictions, qui, au contraire, anticipent la fin du monde ―, au profit de son extension, l’Intelligence Artificielle, soit « humainement » ― dit-on, « entre guillemets », dans le milieu de la programmation ― perfectionné. Dans ce film le ou la scénariste tentera quelques subversions de fonctionnement dans ces programmes cinématographiques comme le chargement de toutes sortes de textes qui ne sont pas stricto sensu des scripts, certes des romans fameux, Madame Bovary ― et en la matière le plus rudimentaire des programmes ne pourrait pas faire pire que Chabrol ―, mais aussi les Saisons de Maurice Pons, mais parfois, aussi, des essais philosophiques ― le Gai-savoir de Nietzsche et la Mort de Vladimir Jankélévitch ― et de la poésie ― Le Spleen de Paris mais aussi des films-éclairs, tant ils sont courts, d’après des haïkus ―, créneau de création qui sera très à la mode, surtout les films-éclairs, un temps, dans le monde de l’art contemporain, désormais seulement virtuel ― démarche artistique qui sera cependant rapidement jugée non autorisée et non con-forme, d’autant que la simplicité, en apparences seulement, des haïkus avait tendance à faire bugger le programme. Tout notre film montre la construction du récit depuis l’atelier de cette narratrice dont on finit par se demander, à la fin, s’il ne s’agit pas, évidemment, d’un rêve. [C’est quand même hyper pratique quand mon inconscient fait tout le boulot et qu’il n’y a plus qu’à prendre en notes ses constructions !][En revanche, au train où vont les choses dans le monde de l’édition, il n’est pas impossible que ce qui paraît comme un scénario de science-fiction crédible ― en tant que science-fiction ( en 2017 ― fin 2017), et qui sera publié je ne sais quand donc, dans les années 20 ? ne devienne en fait une sorte de Steampunk des années 10, comme on dit désormais dans les années 30 et qu’on commençait déjà à dire à la fin des an-nées 20.][Les folles années 20.]

  • « Le Talon de fer » de Jack London : socialiste, pessimiste et visionnaire

    "Révolution contre pessimisme

    Le Talon de fer est-il un roman révolutionnaire ? Sans nul doute. Il est empreint de colère et raconte une lutte sociale sans merci, mais ne s’en contente pas. Le romancier s’emploie également – avec brio – à décrypter les mécanismes historiques et politiques qui mènent à la confrontation entre le peuple et ce qu’il appelle « l’oligarchie ». Au même titre que la grande dystopie de George Orwell, cette analyse de la révolution dont nous connaissons les effets aujourd’hui place Le Talon de fer au rang des œuvres à redécouvrir.

    Toutefois, une autre lecture de l’ouvrage est possible. On y retrouve le légendaire pessimisme de Jack London, jamais totalement absent de ses récits, puisque le livre se termine par l’écrasement des forces d’opposition par les sbires du talon de fer. La révolution y est, d’une certaine manière, remisée au rang de révolte, là où le romantisme de l’action politique se conjugue avec le désespoir du statu quo. Comme en écho à une célèbre tirade qu’Edmond Rostand a, en son temps, immortalisée par l’intercession de son personnage culte Cyrano de Bergerac : « Que dites-vous ?… C’est inutile ?… Je le sais ! Mais on ne se bat pas dans l’espoir du succès ! Non ! non, c’est bien plus beau lorsque c’est inutile ! » "

    #roman #dystopie #JackLondon #révolution #révolte #peuple

    https://comptoir.org/2016/11/21/le-talon-de-fer-de-jack-london-socialiste-pessimiste-et-visionnaire

  • À propos de la publication du second volume de la bande dessinée Istrati ! de Golo, dans Le Canard enchaîné du mercredi 21 novembre 2018.

    LE RETOUR DU VAGABOND MAGNIFIQUE
    Le dessinateur Golo publie le second volume d’“Istrati !” (Actes Sud). Il y raconte la vie follement libre et libertaire de ce vagabond devenu écrivain.

    Comme le bottier Georges Ionesco, qui le vit débarquer un jour de 1913, hirsute et mal rasé, dans sa boutique parisienne, quiconque lit Panaït Istrati (1884-1935) ne peut qu’être frappé d’un coup de foudre : tout à coup, voilà un ami, un frère ! Quelqu’un qu’on aurait aimé rencontrer, écouter conter ses mille et une aventures, avec qui on aurait volontiers embarqué pour Le Caire, Naples ou Beyrouth.
    On s’enchante qu’il ait tant écrit, une vingtaine de livres à découvrir, lire et relire. On s’épate qu’après un long oubli les éditeurs s’en entichent de nouveau. On applaudit cette biographie réalisée par Golo (qui avait déjà admirablement réussi celle de B. Traven, autre grande figure d’aventurier libertaire hors norme). Cette entreprise titanesque, plus de 400 planches, Golo la réussit haut la main, s’inspirant au plus près des récits autobiographiques d’Istrati, nous restituant sa voix, sa fougue, son tumulte, l’accompagnant de son dessin terriblement vivant et généreux.
    Il y a, dans les livres d’Istrati, tout ce qu’on n’apprend pas dans les livres, et qui fait rêver : le goût de l’amitié vraie, des bonheurs qui font pleurer, la passion pour les vérités simples et les grandes altitudes de l’esprit, l’inépuisable curiosité pour le vaste monde et le cœur des hommes. Il naît dans le petit port de Braïla, sur le Danube, d’une mère blanchisseuse et d’un père contrebandier (qui meurt alors qu’il a 9 mois). Conditions de vie précaires, avec déménagements à la cloche de bois…
    Très jeune, Istrati dévore les livres. Puis la vie, les amitiés, les amours. A la belle couturière à qui sa mère veut le fiancer et qui lui dit son idéal de gagner beaucoup, il lance : « Non ! Je ne veux pas de “beaux enfants”, ni un “intérieur”, ni faire fortune ! Mon plus bel intérieur, c’est le grand air ! Ma plus grande fortune : mon corps, mes passions, ma pensée. » Il part à l’aventure, ne recule pas devant les nuits à la belle étoile, les punaises et les poux, les boulots de galère, goûte la compagnie des bonnes amies, de l’eau-de-vie et des narguilés, tient bon face à la tuberculose qui le ronge.
    Comment, au sanatorium, il découvre, émerveillé, les livres de Romain Rolland et se met, à près de 40 ans, à apprendre en autodidacte cette langue fascinante, le français, pour en user ensuite merveilleusement, voilà ce que raconte ce second tome. Admiré, fêté, devenu l’un des rares prolétaires hissés au rang d’« écrivain révolutionnaire », Istrati applaudit la révolution bolchevique, est invité à visiter la toute jeune URSS lors de son 10e anniversaire, en 1927, la sillonne, en revient avec un livre terrible, « Vers l’autre flamme », où il en dénonce l’imposture et révèle ses quatre vérités, bien avant Gide.
    Rattrapé par la tuberculose, il meurt, calomnié par ses anciens amis (Barbusse en tête) et traité de fasciste par « L’Humanité », mais heureux : il vient de lire un livre qui l’enthousiasme et dont il écrit la préface pour l’édition française. « J’ai trouvé un frère », dit-il. C’est « La vache enragée », de George Orwell.

    • Tome I, « Le vagabond », 264 p., 26 €. Tome II, « L’écrivain », 220 p., 25 € (Actes Sud). Vient de paraître « Codine » (Libertalia), 146 p., 8 €, bref chef-d’œuvre où Istrati raconte son amitié, dès ses 12 ans, avec un féroce voyou au grand cœur nommé Codine.

    Jean-Luc Porquet

    http://editionslibertalia.com/catalogue/la-petite-litteraire/panait-istrati-codine
    https://librairie-quilombo.org/golo
    #Istrati #Golo #Le_Canard_enchaîné #BD #Libertalia #Quilombo #yeah

  • Les pacifications dans la ville contemporaine

    Dans un court essai critique sur les mots du langage politique publié en 1946, l’écrivain George Orwell prend l’exemple du mot « pacification » comme l’un des euphémismes servant à « défendre l’indéfendable » : « Des villages sans défense subissent des bombardements aériens, leurs habitants sont chassés dans les campagnes, leur bétail est mitraillé, leurs huttes sont détruites par des bombes incendiaires : cela s’appelle la pacification » [1][1] Et l’auteur de poursuivre : « Des millions de paysans... (1983 [1946] : 84). Plus qu’un simple instrument rhétorique des discours et écrits politiques visant à « nommer les choses sans évoquer les images mentales correspondantes », la ou les pacifications peuvent être abordées plus largement aujourd’hui en tant que logiques et stratégies politiques, qui incluent une dimension langagière mais la dépassent, car elles mobilisent aussi des institutions, des organisations sociales, des personnes et des moyens financiers jusqu’à former un dispositif de contrôle et de fabrication d’un ordre social. C’est ce dont nous voudrions ici prendre la mesure.

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    Le terme de « pacification » est employé dès 1898, par le général #Gallieni, gouverneur de Madagascar, dans son rapport sur la #colonisation de l’île intitulé Rapport d’ensemble sur la pacification, l’organisation et la colonisation de Madagascar (cité in Özcan & Rigakos 2014). Il sera repris par la suite par le lieutenant-colonel Lyautey, dans un article sur le rôle de l’armée dans la colonisation du Vietnam par la France [2][2] À ce titre, Mark Neocleous et George Rigakos (2011).... Durant la guerre du Vietnam, la pacification entre dans les discours politiques et militaires états-uniens comme substitut du terme « contre-insurrection », connoté trop négativement (Rigakos 2011). Ce dernier reste employé en France durant les mouvements anticoloniaux en Indochine, au Maroc et pendant la guerre d’Algérie (Rigouste 2012). Les deux termes, « pacification » et « contre-insurrection », sont, à la suite des retraits ou des défaites coloniales de la France et des États-Unis, abandonnés. Puis la « pacification » et les politiques correspondantes réapparaissent dans le cadre des sociétés contemporaines, en particulier dans les contextes urbains et dans le traitement de la marginalité, la région de Rio de Janeiro au Brésil faisant depuis 2008 figure de modèle vivant de cet usage. Cette actualité autant que la continuité dans laquelle elle s’inscrit nous incitent à nous interroger sur la possibilité d’une anthropologie de la pacification.

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    Conçue et expérimentée dans l’histoire militaire et coloniale, la pacification est aujourd’hui réintroduite comme stratégie politique dans les contextes nationaux et urbains, marginaux et d’exception. Dans ce cadre, les pacifications urbaines, dont ce dossier interdisciplinaire traitera plus particulièrement, sont devenues des modalités majeures de construction politique et de traitement des marges urbaines (où la marge désigne des populations et des individus autant que des territoires), selon une opposition artificiellement clivée entre ordre et désordre, centre et périphérie, dedans et dehors. À partir des travaux présentés par les auteurs qui ont bien voulu répondre à notre invitation, nous verrons dans quelle mesure nous pourrons passer de la notion politique (emic) de pacification à une définition conceptuelle (etic) capable de saisir et de comparer, dans une perspective d’ethnographie globale, plusieurs situations de contrôle des territoires et des populations [3][3] Sur la politique comme gouvernement des « populations »....

    4

    Plus largement, cette introduction voudrait poser les bases d’une approche anthropologique des #pacifications, fondée à la fois sur l’expérience des situations observées, l’analyse inductive et réflexive de ces situations, et sur plusieurs décentrements épistémologiques (Agier 2016) permettant de relativiser la place et le rôle de chacun des acteurs apparemment dominants dans la relation créée par les processus de pacification : l’#État, l’#armée ou la #police, tout comme les #marges sociales et spatiales désignées comme cibles des opérations.

    https://www.cairn.info/revue-l-homme-2016-3-page-7.htm

    #pacification #villes #urban_matter #colonialisme #terminologie #mots #vocabulaire

  • Les libéraux et l’épouvantail rouge-brun
    https://lemediapresse.fr/idees/les-liberaux-et-lepouvantail-rouge-brun

    Le rouge-brun est devenu l’épouvantail confortable des libéraux pour défendre leur projet économique et politique. Pourtant, il relève largement du fantasme.

    La « véritable frontière qui traverse l’Europe est celle qui sépare les progressistes des nationalistes » explique depuis cet été Macron, qui veut se poser en rempart contre la montée de l’illibéralisme (régimes autoritaires qui reprennent des éléments de la démocratie représentative) aujourd’hui symbolisées sur le Vieux Continent par Viktor Orban (Hongrie), Mateusz Morawiecki (Pologne), voire Mattéo Salvini (Italie). Mais dans la tête du président français, il s’agit aussi de désigner comme dangereuse toute critique de gauche ou de droite contre le système libéral actuel...

    Le progrès, mais de quoi ?

    « Quand on me présente quelque chose comme un progrès, je me demande avant tout s’il nous rend plus humains ou moins humains . »

    George Orwell

    Finalement derrière l’adage populaire selon lequel « on n’arrête pas le progrès » se cache l’idée plus perverse selon laquelle on n’arrête pas le capitalisme...

  • How to Counter Donald Trump’s War on the Media | The New Yorker
    https://www.newyorker.com/news/news-desk/how-to-counter-donald-trumps-war-on-the-media

    Trump has attempted to delegitimize the entire fact-based press in the eyes of his supporters. “Stick with us,” he said in a speech last week. “Don’t believe the crap you see from these people, the fake news . . . What you’re seeing and what you’re reading is not what’s happening.” George Orwell gets quoted too liberally these days, but, as the national security expert David Priess pointed out, these statements were Orwellian in the extreme. (“The party told you to reject the evidence of your eyes and ears. It was their final, most essential command.”) And, judging by Trump’s steady approval ratings and the large crowds at his rallies, many people are willing to take him at his word.

    What can be done about all this? The first thing is to recognize it for what it is: a reckless descent into the demagoguery, misinformation, and incitement that are normally associated with authoritarian regimes. In a statement on Thursday, two United Nations experts on freedom of expression warned, of Trump’s comments about the media, “These attacks run counter to the country’s obligations to respect press freedom and international human rights law.” They added, “We are especially concerned that these attacks increase the risk of journalists being targeted with violence.”

    #Médias #Liberté_expression

  • RAVI AMAR ZUPA « WORLD OF GODS »
    https://laspirale.org/peinture-571-ravi-amar-zupa- world-of-gods.html

    RAVI AMAR ZUPA « WORLD OF GODS »Débuts de l’imprimerie, Primitifs flamands et peintres expressionnistes, enluminures mogholes et estampes japonaises, arts précolombiens... Ravi Amar Zupa passe plusieurs millénaires et quelques civilisations à la moulinette de ses collages picturaux.

    Enfant d’artistes et réalisateur de vidéos musicales pour le label Anticon de San Francisco, Zupa revendique les influences conjuguées de Noam Chomsky, Franz Kafka, George Orwell, Pink Floyd, Kurt Vonnegut, Tupac, Goya, Chapelle, Kubrick ou Spike Lee.

    Autant de noms synonymes de rébellion qui répondent aux pulsions iconoclastes de ce natif de Denver dans le Colorado, ville hippie et contre-culturelle par (...)

    #laspirale

  • "Trump est un gros tas de merde"

    l’interview d’#Art_Spiegelman, auteur de Maus
    https://www.franceculture.fr/bd-bande-dessinee/trump-est-un-gros-tas-de-merde-et-macron-un-berger-allemand-linterview

    C’est sur France culture :)
    ça sert à rien, mais ça fait du bien.

    Comment dessiner Trump ou Macron ? Qui seraient aujourd’hui les souris juives de « Maus » ? Peut-on tout caricaturer ? Regardez l’interview vidéo d’Art Spiegelman, l’auteur de Maus, l’unique B.D. qui a reçu prix Pullitzer, où l’holocauste est raconté avec des souris juives et des chats nazis.

  • Je viens en soutien à une amie en proie au désastre amoureux - en qualité d’expert en somme. Au cours de la conversation elle veut étayer son propos en me montrant un mail qui lui a été envoyé par son ancien compagnon et dont d’ailleurs elle vante les mérites (avérés) littéraires, c’est, en fait, un très beau texte, j’en conviens. Mais arrivé au bas de ce long mail je note trois boutons sur lesquels sont inscrites les trois options suivantes.

    C’est beau !
    Magnifique !
    Plein accord !

    D’ailleurs il s’en faut de peu, maladroit, gros doigts, que je ne clique sur l’un de ces trois boutons sur l’écran du téléphone de poche de mon amie.

    – C’est quoi ces trois boutons ?
    – Ah ça c’est Google qui te donne la possibilité de répondre en un seul clic.
    Tête que je dois faire.
    – Sur un tel mail ?
    – Ben oui, en fait c’est même un programme d’intelligence artificielle qui en fonction de ce qu’il a compris du contenu du mail propose ces trois réponses possibles.
    Tête que je suis en train de faire
    – Oh mais je connais même des personnes qui se servent de ces options de réponse pour accepter un rendez-vous, une invitation ou que sais-je ?

    Rétrospectivement, je suis en train de me demander si, d’aventure, un ou une de mes correspondantes ayant une adresse chez Gmail a déjà usé de cette option pour répondre à un de mes mails, par ailleurs réputés longs, sinueux, pas toujours faciles à comprendre ? J’envoie même, parfois, le récit de certains rêves à mes proches quand ils et elles y jouent un rôle, facétieux le plus souvent.

    Et tout d’un coup je suis très partagé entre le plaisir de me dire que, notamment dans le récit de certains de mes rêves, l’intelligence artificielle a du être - comment dire ? - divertie et l’envie d’envoyer un mail à tous mes correspondants et correspondantes sous Gmail dans lequel je leur expliquerais tout ce que je peux penser de l’inhumanité d’un tel monde auquel finalement les unes et les autres sont en train de concourir parfois en se servant de telles options, une sorte de texte de révolte à la manière du personnage de Winston dans 1984 de George Orwell qui couvre des cahiers et des cahiers de lignes dans lesquelles il ressasse qu’il hait Grand Frère.

    Et je serais curieux de savoir quels seraient les boutons proposés par l’Intelligence Artificielle de Gmail en réponse à cette déclaration de guerre à la fois futile et vaniteuse de ma part.

    Il me semble qu’on peut se croire encore éloignés et éloignées du moment où drones et bots prendront le pouvoir, que cela ressemble trop à un cliché de science-fiction, alors que ce pouvoir leur est déjà tendu (et pas juste par quelques ingénieurs et ingénieures exaltées qui ne se rendent pas bien comptes de ce qu’elles font) et que ces machines et ces automatismes n’ont même pas besoin de s’en saisir, nous sommes devenus nous-mêmes des machines qui donnons à lire notre courrier du coeur à de l’intelligence artificielle.

    #pendant_qu’il_est_trop_tard

    • C’est un #moment, au sens où Google pense que son truc est consommable, mais clairement il ne l’est pas, pas encore, pas tout à fait. Les bugs sont souvent, et marrants.

      [Merci] [Merci beaucoup] [Merci !]

    • Suite des lois internet autorisant Google et consorts à ouvrir lire et analyser le courrier électronique. Un peu comme si le facteur vous amenait toutes vos lettres ouvertes avec en prime ses annotations dessus. #jail
      Et certain·es trouvent ça très pratique donc, comme 90% des personnes qui n’ont aucune idée de ce que signifie le mot liberté électronique, hein ? quoi ? une nouvelle appli ?
      N’empêche faut surement avoir massé Google dans le sens du poil dans un précédent mail pour qu’il soit aussi dithyrambique.

  • L’Inde s’apprête à jouer les « Big Brother »
    https://www.lemonde.fr/m-actu/article/2018/06/12/l-inde-s-apprete-a-jouer-les-big-brother_5313379_4497186.html

    En attendant le logiciel de surveillance pour lequel il vient de lancer un appel d’offres, le gouvernement indien de Narendra Modi s’appuie sur l’appli NaMo pré-installée sur les smartphones de l’opérateur Jio. Le gouvernement indien a autant d’imagination que George Orwell. Sauf qu’il ne s’en sert pas pour écrire des fictions, mais pour concevoir un logiciel de surveillance, un vrai. Comme vient de le révéler l’agence Bloomberg, il a publié en avril un appel d’offres, auquel a eu accès Le Monde, pour (...)

    #manipulation #réseaux #écoutes #contrôle #contrôle #données #surveillance #web #BigData #algorithme #smartphone #marketing #profiling #NaMo #Jio (...)

    ##CleverTap

  • « 1984 » à l’indicatif présent Frédérick Lavoie - 2 juin 2018 - Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/lire/529253/entrevue-1984-a-l-indicatif-present

    C’est l’un des romans les plus traduits et retraduits de la littérature anglo-saxonne, avec plus de 65 langues au compteur. Depuis la parution originale de 1984 il y a près de sept décennies, des millions de lecteurs ont frémi en suivant la descente aux enfers de Winston Smith, fonctionnaire au ministère de la Vérité (ou « Miniver » en #novlangue) qui, par une journée froide et claire d’avril, entame l’écriture d’un journal intime dans lequel il confie sa haine de #Big_Brother, le guide suprême et omniscient du Parti.

    En Océania totalitaire, Winston le sait bien, son « crimepensée » lui vaudra tôt ou tard d’être arrêté par la Police de la pensée afin d’être rééduqué ou « vaporisé ».

    Jusqu’à maintenant, les lecteurs francophones n’avaient pu découvrir le monde #dystopique imaginé par George Orwell qu’à travers une seule traduction, parue chez Gallimard en 1950 et sans cesse rééditée. Pour une raison qui demeure inconnue, la traductrice Amélie Audiberti avait choisi de conserver en anglais le Big Brother de la version originale, pourtant devenu Gran Hermano, Großer Bruder, Wielki Brat et Büyük Birader dans d’autres langues.

    La force du propos d’Orwell et son actualité sans cesse renouvelée, du stalinisme aux « faits alternatifs » de Trump et sa bande, ont fait en sorte qu’on s’est peu attardé à la qualité littéraire de la traduction d’Audiberti. Or, en y regardant de plus près, elle apparaît plutôt bancale et truffée d’inexactitudes et d’approximations.


    Alors que l’oeuvre d’Orwell s’apprête à entrer dans le domaine public en France en 2020 (elle l’est déjà au Canada depuis 2001, mais aucun éditeur québécois n’a semble-t-il saisi l’occasion pour la rééditer), #Gallimard a voulu prendre de l’avance sur ses concurrents en offrant une nouvelle traduction.

    Dans son appartement lumineux du XVIIIe arrondissement de Paris, la traductrice Josée Kamoun, à qui a incombé la tâche de revisiter le classique, raconte s’être résignée très tôt à conserver le Big Brother de sa prédecesseure. Le personnage était trop ancré dans l’imaginaire collectif pour soudainement se transformer en Grand Frère. « Je savais que ça ne passerait plus. »

    Big Brother est toutefois demeuré le seul intouchable d’une traduction à l’autre. Dans le 1984 de Kamoun, Winston Smith travaille désormais au « Minivrai » et habite en « Océanie », où son « mentocrime » risque d’être puni par la « Mentopolice », dont la tâche est de s’assurer que les membres du Parti respectent les principes du « Sociang » (et non de l’« #Angsoc »).

    De la novlangue au néoparler
    Quant à la novlangue d’#Audiberti, Josée Kamoun s’est permis de la rebaptiser « néoparler ». Le souci d’exactitude a primé l’usage devenu courant du terme, principalement pour parler de la langue de bois des politiciens et autres décideurs. « Si Orwell avait voulu créer la Newlang , il l’aurait fait. Mais il a créé le Newspeak , qui n’est pas une langue mais une anti-langue. Il savait ce qu’il faisait, » justifie celle qui a plus d’une cinquantaine de #traductions à son actif, dont plusieurs romans de Philip Roth, de John Irving et de Virginia Woolf.

    Autre choix audacieux de Josée Kamoun : celui de narrer l’action au présent, un temps qui, selon elle, reproduit mieux l’effet de la version originale anglaise, pourtant écrite au passé. « Le traducteur est là pour traduire un effet, et non pas simplement des mots, explique l’enseignante de littérature et de traduction à la retraite. En anglais, le prétérit n’est pas un temps pompeux, contrairement au passé simple en français. C’est un temps ordinaire qu’on peut emprunter dans la langue parlée. »

    Dans la traduction de Josée Kamoun, les membres du Parti ne se vouvoient plus mais se tutoient, comme il était de mise entre camarades communistes à l’époque. Et Big Brother interpelle maintenant les citoyens d’Océanie à la deuxième personne du singulier. « Tu as beaucoup plus peur s’il TE regarde que s’il VOUS regarde », souligne la traductrice.

    Le corps dans tous ses états
    Lorsque Josée Kamoun a lu pour la première fois #1984 au début de la vingtaine, la #dystopie d’Orwell l’a « envoyée au tapis », se souvient-elle. « Ce livre va chercher nos angoisses les plus primaires, comme celles d’être kidnappé ou torturé. » En s’appropriant le texte pour mieux le traduire, elle dit avoir décelé une « colonne vertébrale » rarement ou jamais abordée dans les analyses qui ont été faites du roman : le thème du corps.

    « Winston représente cette conscience vulnérable, cette fragilité humaine qui passe par le corps. Il n’a que 39 ans, mais déjà, il est cuit. Il a un ulcère à la cheville, il ne peut plus toucher le bout de ses orteils. Tout est moche, tout pue autour de lui. Et voilà que par son geste de résistance [l’écriture de son journal], il enclenche un nouveau rapport au corps.

    Avec [son amante] Julia, il connaît l’explosion des sens. Tout d’un coup, le corps existe. Non seulement on fait l’amour, mais on mange du vrai chocolat, on boit du vrai café, et ça sent tellement bon qu’il faut fermer la fenêtre pour ne pas attirer l’attention. Après son arrestation, il subit toutes sortes de coups et d’électrochocs. Il n’habite plus du tout son corps. Puis, on le remplume afin de le rééduquer. Mais tout ce qui était désiré et désirable chez lui a disparu, comme l’appétit de vivre. C’est le corps de la trahison. »

    En exposant les joies et les souffrances physiques qui résultent des choix politiques d’un citoyen dans un système totalitaire, George Orwell rappelle qu’au-delà de notre volonté et de nos convictions les plus fortes, « l’homme, c’est d’abord un corps ».

    Traductions comparées
    L’incipit
    1949 : It was a bright cold day in April, and the clocks were striking thirteen.
    1950  : C’était une journée d’avril froide et claire. Les horloges sonnaient treize heures.
    2018  : C’est un jour d’avril froid et lumineux et les pendules sonnent 13 :00.

    Le slogan
    1949  : War is peace. Freedom is slavery. Ignorance is strength.
    1950  : La guerre c’est la paix. La liberté c’est l’esclavage. L’ignorance c’est la force.
    2018  : Guerre est paix. Liberté est servitude. Ignorance est puissance.

    La mentopolice
    1949  : How often, or on what system, the Thought Police plugged in on any individual wire was guesswork.
    1950  : Combien de fois, et suivant quel plan, la Police de la Pensée se branchait-elle sur une ligne individuelle quelconque, personne ne pouvait le savoir.
    2018  : À quelle fréquence et selon quel système la Mentopolice se branche sur un individu donné relève de la spéculation.

    Le néoparler
    1949  : “You haven’t a real appreciation of Newspeak, Winston”, he said almost sadly. “Even when you write it you’re still thinking in Oldspeak.”
    1950  : — Vous n’appréciez pas réellement le novlangue, Winston, dit-il presque tristement. Même quand vous écrivez, vous pensez en ancilangue.
    2018  : — Tu n’apprécies pas le néoparler à sa juste valeur, commente-t-il avec un air de tristesse. Même quand tu écris, tu continues à penser en obsoparler.

    Journaliste, Frédérick Lavoie est aussi l’auteur d’Avant l’après : voyages à Cuba avec George Orwell (La Peuplade), qui scrute les transformations cubaines par le prisme de 1984.

    #ministère_de_la_vérité #propagande #george-orwell #capitalisme

  • « 1984 » ne fait plus peur aux jeunes Marie-Michèle Sioui - 17 décembre 2016 - Le Devoir
    Un monde #postorwellien
    https://www.ledevoir.com/societe/education/487335/orwell-en-2016-des-jeunes-qui-boudent-georges-orwell

    Notre époque semble parfois donner vie aux prévisions cauchemardesques du roman d’anticipation #1984 de #George_Orwell. Dans ce bilan de fin d’année, voyons comment la guerre devient la paix, la liberté un esclavage, et l’ignorance une force politique majeure. Autant de menaces (#Big_Brother vous regarde !) auxquelles plusieurs jeunes ne semblent plus croire.

    Pour la première fois en 20 ans, cette année, l’enseignant au secondaire Jocelyn Lapointe a retiré l’ouvrage 1984 de sa liste de #lectures obligatoires.

    Parce que l’an dernier, le prof d’anglais de cinquième secondaire a fait face à une petite insurrection.

    Quiconque serait passé dans sa classe au fil du temps, quiconque y aurait observé les affiches des élèves sur le thème de l’allégorie de la caverne aurait pu croire que

    Jocelyn Lapointe compose très bien avec un peu de rébellion.

    Dans ses cours, il enseigne d’ailleurs à ses élèves que l’école a deux fonctions. « Et la deuxième fonction, ils ne la trouvent pas drôle », raconte l’enseignant de 57 ans autour d’un café partagé avec Le Devoir. « Je leur dis : l’école est là pour t’instruire, mais elle est surtout là pour fabriquer l’#obéissance. Pour que tu sois un bon travailleur, que tu n’arrives pas en retard, que tu respectes l’autorité. »

    Aux jeunes ébahis en classe, il fournit des exemples. « Pourquoi, quand la cloche sonne sur l’heure du midi, vous salivez ? Pourquoi, quand la cloche sonne, vous vous levez ? »

    Jocelyn Lapointe, avec ses 25 années d’expérience d’enseignement, admet pourtant avoir aujourd’hui « un peu baissé les bras ». À l’école privée Mont-Saint-Sacrement, à Saint-Gabriel-de-Valcartier, il avait l’habitude d’enseigner l’anglais et la philosophie, une option qu’il a créée dans une autre école de Québec, en 1994.

    Tous les ans, sans interruption, il obtenait assez d’inscriptions pour former un groupe (ou deux), qui discuterait avec lui de Sénèque ou de Platon et du livre VII de La République. Pas cette année. Huit élèves seulement ont choisi l’option philosophie, et elle a donc été annulée.

    Confortables dans l’ombre

    Dans ses cours d’anglais, ses élèves ont protesté l’an dernier. Protesté pour maintenir l’ordre établi.

    Ils lui ont fait comprendre qu’ils se satisfont pleinement de ce qu’ils ont, de ce qu’ils sont, de ce qu’ils savent. Ils lui ont dit que les « ombres » de la caverne de Platon leur suffisent. Qu’ils ont trouvé un certain confort dans le fond de l’antre. L’an dernier, ils ont été 50, sur un total de 175 élèves, à refuser de lire 1984, de George Orwell. L’acte de contestation était sans précédent.

    En 1995, quand il a commencé à enseigner l’ouvrage, Jocelyn Lapointe évoquait les banques, les dépanneurs, ces « deux ou trois endroits » dans lesquels la #surveillance était continue. En 20 ans, une douzaine de caméras de sécurité se sont installées à l’intérieur de son école. Les cellulaires, puis les iPad ont fait leur entrée dans les classes. Les exemples d’une société orwellienne ont semblé s’accumuler.

    Mais dans son cours, l’an dernier, ses élèves en ont eu assez, relate Jocelyn Lapointe. « Ils ont dit : “On est tannés de se faire dire qu’on est surveillés tout le temps. On n’en a rien à foutre. Et si on est heureux comme ça, nous autres ?” »

    Devant la question, l’enseignant s’est senti désarmé. « Tu as beau expliquer la double ignorance, expliquer qu’à partir du moment où tu penses que tu sais tout, parce que tu as accès à tout avec Internet, tu ne cherches plus », avance-t-il, les élèves sont « convaincus » que leurs #désirs, ils les ont choisis.

    L’argumentaire, donc, n’a rien donné. Dans la tête du prof, un constat a émergé : « le dispositif, le processus, le programme fonctionnent ».

    L’école n’est pas un lieu pour apprendre « ça » , lui ont dit ses élèves, en évoquant 1984. « On va à l’école pour avoir une bonne job », ont-ils déclaré.

    Dans sa classe, les pourcentages ont commencé à mener une lutte contre la réflexion. « Ils savent que ça leur prend 80 % pour être admis à tel endroit. Et ils sont attentifs à ça : le chiffre, le chiffre », s’inquiète l’enseignant.

    Mais il n’abandonne pas pour autant. Il a présenté une courte entrée de blogue au sujet de 1984 à ses élèves il y a quelques semaines, et ils ont manifesté l’envie d’explorer l’oeuvre. Au pire, s’il doit faire sans Orwell, Jocelyn Lapointe enseignera Salinger (Catcher in the Rye) ou Bradbury (Fahrenheit 451). Et puis, il attendra la rébellion.

    George Orwell, « 1984 »
    Ils ne se révolteront que lorsqu’ils seront devenus conscients et ils ne pourront devenir conscients qu’après s’être révoltés

    • Surtout, lire :
      « 1984 » à l’indicatif présent Frédérick Lavoie - 2 juin 2018 - Le Devoir
      https://seenthis.net/messages/699696

      La ré écriture de Georges Orwell a été faite pat galimard.

      Traductions comparées
      . . . . .
      Le slogan
      1949  : War is peace. Freedom is slavery. Ignorance is strength.
      1950  : La guerre c’est la paix. La liberté c’est l’esclavage. L’ignorance c’est la force.
      2018  : Guerre est paix. Liberté est servitude. Ignorance est puissance.

      La mentopolice
      1949  : How often, or on what system, the Thought Police plugged in on any individual wire was guesswork.
      1950  : Combien de fois, et suivant quel plan, la Police de la Pensée se branchait-elle sur une ligne individuelle quelconque, personne ne pouvait le savoir.
      2018  : À quelle fréquence et selon quel système la Mentopolice se branche sur un individu donné relève de la spéculation.

      Le néoparler
      1949  : “You haven’t a real appreciation of Newspeak, Winston”, he said almost sadly. “Even when you write it you’re still thinking in Oldspeak.”
      1950  : — Vous n’appréciez pas réellement le novlangue, Winston, dit-il presque tristement. Même quand vous écrivez, vous pensez en ancilangue.
      2018  : — Tu n’apprécies pas le néoparler à sa juste valeur, commente-t-il avec un air de tristesse. Même quand tu écris, tu continues à penser en obsoparler.

    • #brain_police

      https://en.wikipedia.org/wiki/Who_Are_the_Brain_Police%3F

      “Who Are the Brain Police?” is a Frank Zappa song, performed by The Mothers of Invention, released on the Mothers’ debut album, Freak Out!. It was released by Verve Records as a single in 1966. Zappa stated that the song was one of religious theme.[1]

      Zappa wrote about the song on the Freak Out! liner notes: “At five o’clock in the morning someone kept singing this in my mind and made me write it down. I will admit to being frightened when I finally played it out loud and sang the words.”[2]

      In a 1988 interview, Zappa added:

      A lot of people police their own brains. They’re like citizen soldiers, so to speak. I’ve seen people who will willingly arrest, try and punish their own brains. Now that’s really sad. That’s vigilante brain policism. It’s not even official, it’s like self-imposed. ... It’s hard to pin it down to one central agency when you realize that so many people are willing to do it to themselves. I mean, the people who want to become amateur brain police, their numbers grow every day – people who say to themselves, ’I couldn’t possibly consider that’, and then spank themselves for even getting that far. So, you don’t even need to blame it on a central brain police agency. You’ve got plenty of people who willingly subject themselves to this self-mutilation.[3]

      https://www.youtube.com/watch?v=DuABc9ZNtrA

    • Je veux remercier mon prof de français au lycée, Mr Brunshweig qui en 3em nous a mis sur la voie de la critique et du rêve avec l’étude du Meilleur des Mondes d’Huxley, de 1984, ou de Johnatan Livingston Le Goëland. Plus tard, j’ai eu aussi la chance d’avoir des cours de philo avec un prof qui nous emmenait voir Brecht au théatre pour en discuter longuement ensuite.
      A l’époque, je ne me rendais pas compte combien ces enseignements furent de formidables appels d’air.

    • Tu as certainement fréquenté une école moins « ancienne » que moi @touti. Les lectures que tu mentionnes, je les ai découvertes grâce à mes ami·es du lycée ou de la fac et non les profs. Tes études dateraient-elles des années 80 ou 90 ? Hélas, depuis le ministère d’un certain Claude Allègre (celui qui voulait dégraisser le mammouth) à l’éducation nationale en 2000, tout est allé de mal en pis.

    • Je ne sais pas #sombre, c’était, au propre et au figuré la fin des années 70 :)
      Il n’y avait alors pas de portable, au collège certain·es lisaient libé, je portais une longue veste en cuir rapé trouvée aux puces, un pantalon rouge gribouillé des signes politiques que j’apprenais, après L’Argent de poche Georges Desmouceaux était devenu ado, on fumait dans la cour en discutant de tout et surtout de rien. On sautait la grille quand on voulait sécher les cours sans que personne n’y trouve trop à redire. / et j’ai eu mon bac très jeune /
      #le_bon_temps

  • ZAD de Notre-Dame-des-Landes : quel avenir pour la bibliothèque Le Taslu ?
    https://www.actualitte.com/article/monde-edition/zad-de-notre-dame-des-landes-quel-avenir-pour-la-bibliotheque-le-taslu/88366

    Il était prévu que Lola Miesseroff, auteure du Voyage en outre-gauche (éditions Libertalia) soit organisée, mais du fait des expulsions, cette rencontre a été annulée. De même, ce 14 avril, Kristin Ross auteur de Mai 68 et ses vies ultérieures, devait venir à la bibliothèque. Ce n’était pas la première fois qu’un auteur se rendait dans la ZAD : Éric Vuillard, le prix Goncourt 2017, s’était rendu le 1er février pour un débat ouvert à chacun – quelques jours après que le projet d’aéroport fut définitivement abandonné.

    La ZAD raconte l’histoire de cette création, avec émotion :

    Construire une bibliothèque, c’est d’abord rassembler un grand nombre d’ouvrages en un même lieu et les rendre consultables. Notre première tâche a donc consisté à aménager un écrin à même de les accueillir. La Transfu est une cabane qui fut jadis bâtie derrière la Rolandière par le comité Île-de-France. Elle est intégralement conçue en palettes, on raconte qu’il en aurait fallu plus de mille pour achever sa réalisation.
    Clin d’œil de l’histoire, il s’agit à notre connaissance de la seule cabane de la ZAD dont la construction est intégralement narrée dans un livre intitulé L’Atelier cabane. Actuellement, une des pièces sert de local médical, et diverses réunions s’y déroulent. Cet hiver, après quelques travaux de rénovation, il est prévu que la bibliothèque investisse le haut de l’étable de la Rolandière au-dessus du point d’information, dans un bâtiment en dur.

    La bibliothèque du Taslu avait collecté originellement quelque 1500 livres et après les dons, elle en compte plus de 4000, raconte Mobilis : « Quelques titres phares, des classiques de la SF comme Fahrenheit 451 de Ray Bradbury et surtout 1984 de George Orwell, ont été donnés en de multiples exemplaires. On compte aussi des livres emblématiques de la lutte, comme Dégage ! on aménage de Jean de Legge, offert par un paysan militant, résistant historique.

    Certains éditeurs sont plébiscités, comme Verdier et Corti, ainsi que la collection Anthropocène des éditions du Seuil, les éditions Indigènes, L’Échappée, la revue Multitude… En plus des essais politiques, des histoires de luttes, le Taslu propose des romans, des pièces de théâtre et des traités pratiques. Le rayon poésie est aussi bien garni, avec René Char en bonne place. »

    Créée d’une volonté commune, la bibliothèque avait vu le jour le 11 septembre 2016 : les livres ne manquaient pas dans la ZAD, mais les regrouper, proposer trois permanences chaque semaine, dans l’après-midi, lui auront conféré une tout autre dimension.

    #Bibliothèque #ZAD

  • BALLAST | Rojava : brisons le silence !

    https://www.revue-ballast.fr/rojava-brisons-le-silence

    Actuellement sous le feu d’une opération militaire conduite par l’État turc — avec l’aval de la Russie, la complicité de l’OTAN et la bienveillance des États européens —, la population du Rojava résiste et sollicite le soutien international. Nous publions donc cette tribune, écrite par notre rédaction et signée par une soixantaine d’acteurs et de collectifs du monde syndical, associatif, politique, intellectuel et culturel, mobilisés en faveur de l’émancipation des peuples et des individus.

    « Il y avait la foi dans la révolution et dans l’avenir », écrivit George Orwell dans son Hommage à la Catalogne. Aux quatre coins du monde, les partisans de la justice sociale n’en finissent pas d’honorer l’Espagne progressiste, défaite à la fin des années 1930 par les fascismes européens : cette mémoire est nôtre, mais notre époque nous requiert et nous pousse à la jeter, ressourcée et vivante, dans la bataille qui se joue sous nos yeux au Rojava, en Syrie.

    #syrie #kurdes #kurdistan #rojava #turquie

  • Swastika Night, le roman d’anticipation oublié qui imaginait un futur dominé par les nazis en 1937
    https://loveliveminimal.tumblr.com/post/170668869710/swastika-night-le-roman-danticipation-oublié-qui

    <b>Douze ans avant la publication de l’incontournable 1984 de George Orwell, la romancière britannique Katharine Burdekin imaginait un monde contrôlé par les nazis où Hitler est vénéré comme un dieu et où l’amour n’existe plus</b>.<p>UNE ÉCRIVAINE MILITANTE<p>Née en 1896 à <b>Spondon</b>, dans le comté du <b>Derbyshire</b>, <b>Katharine Burdekin</b> est considérée comme une romancière de littérature futuriste et fantastique. Au cours des années 1930, elle publie 6 romans, dont le très sous-estimé « <i>Swastika Night</i> ».<p>Dans ses (...)