person:george w. bush

  • Barack Obama : « Je ne suis pas contre toutes les guerres... »
    http://www.monde-diplomatique.fr/mav/101/A/54335

    Le 2 octobre 2002, quelques mois avant l’invasion de l’Irak par les armées anglo-américaines, M. Barack Obama, alors élu local dans l’Etat de l’Illinois (il deviendra membre du Congrès en janvier 2005), explique son opposition à cette guerre-là lors d’un rassemblement pacifiste. Son discours intervient alors que la popularité du président George W. Bush est au zénith et que nombre d’élus démocrates, dont Mme Hillary Clinton, appuient la décision de la Maison Blanche. [#st]

    http://zinc.mondediplo.net/messages/13260 via Le Monde diplomatique

    • Unmaking War, Remaking Men: How Empathy Can Reshape Our Politics, Our Soldiers and Ourselves par #Kathleen_Barry (2010)

      One day at a beach Kathleen Barry witnessed an accidental death. Seeing how empathy drew together the bystanders – strangers until that moment – in shared human consciousness, she asked: ’Why do we value human lives in everyday moments but accept the killing in war as inevitable?’

      In Unmaking War, Remaking Men , Kathleen Barry explores soldiers’ experiences through a politics of empathy. By revealing how men’s lives are made expendable for combat, she shows how military training drives them to kill without thinking and without remorse, only to suffer both trauma and loss of their own souls. She turns to her politics of empathy to shed new light on the experiences of those who are invaded and occupied and shows how resistance rises among them.

      And what of the state leaders and the generals who make war? In 2001, a fateful year for the world, George W. Bush became President of the US; Ariel Sharon became Prime Minister of Israel; and Osama bin Laden became the de facto world terrorist leader. Analyzing their leadership and failure of empathy, Unmaking War, Remaking Men reveals a common psychopathology of those driven to ongoing war, first making enemies, then labeling them as terrorists or infidels.

      Kathleen Barry asks: ‘What would it take to unmake war?’ She scrutinizes the demilitarized state of Costa Rica and compares its claims of peace with its high rate of violence against women. She then turns to the urgent problem of how might men remake themselves by unmaking masculinity. She offers models for a new masculinity drawing on the experiences of men who have resisted war and have in turn transformed their lives into a new kind of humanity; into a place where the value of being human counts.

      http://www.kathleenbarry.net/books.htm

    • Le président François Hollande veut définir un « état de guerre » adapté à la situation. Que pensez-vous de cette discussion ? Croyez-vous plus généralement qu’une modification de la Constitution soit une réponse adaptée aux attentats du 13 novembre ?

      Jürgen Habermas .- Il me semble sensé d’adapter à la situation actuelle les deux dispositions de la Constitution française relatives à l’état d’urgence. Si cette question est désormais à l’ordre du jour, c’est parce que le président a proclamé l’état d’urgence à la suite des événements choquants de la nuit du 13 au 14 novembre, et entend le prolonger trois mois durant. Je peux difficilement juger de la nécessité de cette politique et de ses raisons. Je ne suis en rien un expert des questions de sécurité.

      Mais, envisagée à distance, cette décision ressemble à un acte symbolique permettant au gouvernement de réagir – vraisemblablement de la manière qui convient – au climat régnant dans le pays. En Allemagne, la rhétorique guerrière du président français, guidée semble-t-il par des considérations de politique intérieure, suscite plutôt des réserves.

      Le président Hollande a aussi décidé d’accroître son niveau d’intervention en Syrie, notamment en bombardant Rakka, la « capitale » de l’Etat islamique, et en se rapprochant de la Russie. Que pensez-vous de l’interventionnisme en général ?

      Il ne s’agit pas d’une décision politique inédite mais seulement de l’intensification de l’engagement de l’aviation française, qui est en action depuis déjà un certain temps. Certes, les experts se montrent d’accord pour dire qu’un phénomène aussi déconcertant que l’Etat islamique – ce mélange de « califat » n’ayant pas encore trouvé son territoire définitif et de commandos de tueurs essaimant à l’échelle du globe – ne peut être vaincu uniquement par les armes aériennes.

      Mais l’intervention au sol de troupes américaines et européennes n’est pas seulement irréaliste, elle serait avant tout d’une grande imprudence. Il ne sert à rien d’agir en court-circuitant les pouvoirs locaux. Obama a appris des interventions de ses prédécesseurs et de leurs échecs, et a insisté sur un point important lors du dernier sommet du G20 qui s’est déroulé il y a peu en Turquie. Il a souligné que des troupes étrangères ne peuvent garantir très longtemps, après leur retrait, le résultat de leurs succès militaires.

      Du reste, on ne peut prendre à la gorge l’Etat islamique en recourant aux seuls moyens militaires. Les experts se montrent également d’accord sur ce point. Nous pouvons considérer ces barbares comme des ennemis, et nous devons lutter contre eux, inconditionnellement ; mais, si nous voulons vaincre cette barbarie sur le long terme, nous ne devons pas nous leurrer quant à ses raisons, qui sont complexes.

      Ce n’est sans doute pas le moment pour une nation française profondément blessée, pour une Europe bouleversée et une civilisation occidentale ébranlée, de se souvenir de l’origine de ce potentiel de conflit explosif et momentanément non maîtrisé du Proche-Orient – de l’Afghanistan et de l’Iran jusqu’à l’Arabie saoudite, l’Egypte et le Soudan.

      Que l’on se remémore seulement ce qui s’est passé dans cette région depuis la crise de Suez de 1956. Une politique des Etats-Unis, de l’Europe et de la Russie déterminée presque exclusivement par des intérêts géopolitiques et économiques s’est, dans cette fragile région du monde, heurtée à un héritage de l’époque coloniale à la fois artificiel et fait de déchirements ; et cette politique a tiré profit des conflits locaux sans stabiliser quoi que ce soit.

      Comme chacun sait, les conflits opposant les sunnites et les chiites, dont le fondamentalisme de l’Etat islamique tire aujourd’hui en premier lieu ses énergies, se sont à l’évidence déchaînés à la suite de l’intervention américaine en Irak décidée par George W. Bush, qui a bafoué les règles du droit international.

      Le coup d’arrêt au processus de modernisation de ces sociétés s’explique également par certains aspects spécifiques de la très fière culture arabe. Mais l’absence de perspective et d’espoir en l’avenir qui afflige les jeunes générations de ces pays, avides de mener une vie meilleure, avides aussi de reconnaissance, est en partie le fait de la politique occidentale.
      Ces jeunes générations, lorsque échouent toutes les tentatives politiques, se radicalisent afin de regagner leur amour-propre. Tel est le mécanisme de cette pathologie sociale. Une dynamique psychologique semblablement désespérée, qui trouve là encore son origine dans ce défaut de
      reconnaissance, semble aussi faire de petits criminels isolés, issus des populations immigrées européennes, les héros pervers de commandos de tueurs téléguidés. Les premières enquêtes journalistiques consacrées au milieu et aux itinéraires respectifs des terroristes du 13 novembre le laissent en tout cas supposer. A côté de la chaîne de causalité qui conduit en Syrie, il en existe une autre, qui attire l’attention sur les destins ratés de l’intégration dans les foyers sociaux de nos grandes villes.

      Lors des attentats du 11 septembre 2001, des intellectuels, dont le philosophe Jacques Derrida et vous-même, s’étaient inquiétés du recul des libertés démocratiques que risquaient de provoquer la pression de la lutte contre le terrorisme et le recours à des notions comme la « guerre des civilisations » ou « les Etats voyous ». Le diagnostic a été largement vérifié par l’usage de la torture, les contrôles de la NSA, les détentions arbitraires de Guantanamo, etc. Une lutte contre le terrorisme qui maintiendrait l’espace public démocratique intact est-elle, selon vous, possible ou pensable ? Et à quelles conditions ?

      Un regard rétrospectif sur le 11-Septembre ne peut que nous conduire à constater, comme nombre de nos amis américains, que la « guerre à la terreur » de Bush, Cheney et Rumsfeld a abîmé la constitution politique et mentale de la société américaine. Le Patriot Act adopté à l’époque par le Congrès, encore en vigueur aujourd’hui, porte atteinte aux droits fondamentaux des citoyens, et touche à la substance même de la Constitution américaine.

      Et il est permis d’en dire de même de l’extension fatale de la notion de combattant ennemi, qui a légitimé Guantanamo et d’autres crimes, et qui n’a été écartée que par l’administration Obama. Cette réaction irréfléchie aux attentats du 11-Septembre, qui avaient été jusqu’alors inconcevables, explique en bonne part la propagation d’une mentalité incarnée aujourd’hui par une personnalité aussi innommable que Donald Trump, candidat aux primaires républicaines. Ce n’est en rien une réponse à votre question. Mais ne pouvons-nous pas, comme les Norvégiens en 2011, après l’effroyable attentat commis sur l’île d’Utoya, résister au premier réflexe du repli sur soi face à l’inconnu incompréhensible et de l’agression contre l’« ennemi intérieur » ?

      J’ai bon espoir que la nation française donne au monde un exemple à suivre, comme elle l’a fait après l’attentat ayant visé Charlie Hebdo. Il n’est pas besoin pour cela de riposter à un péril fictif tel que l’« asservissement » à une culture étrangère qui, soi-disant, menacerait. Le danger est bien plus tangible. La société civile doit se garder de sacrifier sur l’autel de la sécurité toutes ces vertus démocratiques d’une société ouverte que sont la liberté de l’individu, la tolérance vis-à-vis de la diversité des formes de vie et la bonne disposition à adopter la perspective d’autrui. En face d’un Front national qui se renforce, cela est plus facile à dire qu’à faire.

      Mais il existe de bonnes raisons de réagir ainsi, qui ont peu à voir avec des incantations. La plus importante est évidente : le préjugé, la méfiance et le rejet de l’islam, la peur de l’islam, et la lutte préventive contre lui, doivent beaucoup à une pure et simple projection.

      En effet, le fondamentalisme djihadiste a certes recours dans ses manières de s’exprimer à tout un code religieux ; mais il n’est en rien une religion. Il pourrait recourir, à la place du langage religieux qu’il utilise, à n’importe quel autre langage religieux, et même à n’importe quelle idéologie promettant une justice rédemptrice.

      Les grands monothéismes ont des origines qui remontent très loin dans le temps. Le djihadisme, en revanche, est une forme absolument moderne de réaction à des conditions de vie caractérisées par le déracinement. Attirer l’attention, dans un but préventif, sur une intégration sociale en panne ou sur une modernisation sociale défaillante, ce n’est naturellement pas exempter les auteurs de ces méfaits de leur responsabilité personnelle.

      L’attitude de l’Allemagne face à l’afflux des réfugiés a surpris
      positivement, malgré les reculs récents. Pensez-vous que la vague terroriste puisse modifier cet état d’esprit - puisque certains islamistes ont cherché à s’infiltrer dans le flot des réfugiés ?

      J’espère que non. Nous sommes tous dans le même bateau. Le terrorisme comme la crise des réfugiés constituent des défis dramatiques, peut-être ultimes, et exigent une coopération étroitement solidaire à laquelle les nations européennes ne se sont jusqu’à présent pas encore résolues, y compris dans le cadre de l’union monétaire.

      (Traduit de l’allemand par Frédéric Joly).

      Jürgen Habermas est né en 1929. Son nom est associé à l’école de Francfort. Il développe dans son œuvre une philosophie de l’espace public démocratique

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    • En fait de communicant :
      http://www.lcp.fr/actualites/politique/177066--terreau-du-jihadisme-la-societe-francaise-a-une-part-de-responsabilite-m

      Le ministre de l’Economie Emmanuel Macron a affirmé samedi que la société française devait assumer une « part de responsabilité » dans le « terreau » sur lequel le jihadisme a pu prospérer, en évoquant une disparition de l’idéal républicain de mobilité sociale.

  • Combattre le terrorisme avec les armes du droit

    Quand François Hollande parle de « guerre », il tient le même discours que George W. Bush après le 11-Septembre. Si l’on veut éteindre leu feu terroriste, il est temps d’apporter une réponse conforme au droit international, estime Marcelo Kohen, professeur de droit international à l’Institut de hautes études internationales et du développement (Genève).

    Extraits

    Il y a presque une quinzaine d’années, six jours après les attentats du 11 septembre, j’ai publié un article d’opinion dans ces mêmes colonnes sous le titre « L’arme de la civilisation, c’est le droit ». Entre-temps, il y a eu les guerres d’Afghanistan, d’Irak, de la Libye, du Mali et d’autres régions d’Afrique. Le conflit israélo-palestinien s’enlise dans sa spirale quotidienne de violence sans que la communauté internationale ne fasse quoi que ce soit pour le régler une fois pour toutes. Depuis lors, non seulement le terrorisme n’a pas été vaincu, mais il s’est développé de façon exponentielle. A Al-Qaïda s’ajoute maintenant les Daech et autres Boko Aram. Le terrorisme contrôle désormais une partie du territoire de deux Etats au Moyen-Orient et des Européens sont embrigadés par centaines, voire par milliers.

    Mon article dans « Le Temps » du 17 septembre 2001 était un plaidoyer pour combattre le terrorisme avec les armes du droit, tant sur le plan interne qu’international. Malheureusement, le droit a été sans cesse laissé de côté. Recours à la force et renversement des régimes sans autorisation du Conseil de sécurité ou détournant cette autorisation ; maintien du camp de détention de Guantánamo, lequel jette l’opprobre sur l’état de droit et les droits humains sans pour autant renforcer d’un pouce la sécurité des Etats-Unis.

    Echanges d’hypocrisies entre Russes, qui ont enlevé un morceau de territoire à l’Ukraine, en Crimée, et Occidentaux, qui avaient auparavant enlevé un morceau de territoire à la Serbie, au Kosovo. Les uns et les autres se rappelant l’existence de certains principes fondamentaux de droit international, tel celui du respect de l’intégrité territoriale, uniquement quand cela les arrange....
    ... Peuples européens se laissant tromper par les chants des sirènes xénophobes qui poussent à combattre le tchador ou la construction de nouveaux -et impossibles- minarets, au lieu de se concentrer sur l’essentiel, accentuant le clivage même que les terroristes appellent de tous leurs vœux.
    L’unilatéralisme militaire ne mène nulle part

    Presqu’une quinzaine d’années après le 11-Septembre, les réflexes ataviques se manifestent à l’identique. François Hollande a tenu, presque mot par mot, le même discours que George W. Bush. Son maître mot a été « la guerre ». Certes, la situation aujourd’hui n’est pas la même qu’en 2001. Il faut se battre aujourd’hui contre un ennemi ayant désormais une assise territoriale. Or, bombarder massivement la vile syrienne faisant office de fief de Daech en raison de l’attentat terroriste n’est pas précisément la démonstration d’une politique raisonnée. Assimiler la lutte contre le terrorisme à la « guerre » est un chemin semé d’embuches. Cette qualification ne rend pas en soi la lutte plus efficace. Le terroriste est un criminel, pas un combattant. L’unilatéralisme militaire ne mène nulle part.

    Les conditions sont réunies depuis un bon moment pour que les grandes puissances utilisent une fois pour toutes les moyens de la sécurité collective décrits par la Charte des Nations unies. Pour ce qui est de la situation en Syrie et en Irak, il semble qu’il ait fallu le 13 novembre pour que certains dirigeants s’aperçoivent qu’il fallait travailler d’entente avec la Russie. ...

    ... Le mot d’ordre devrait, d’abord, être celui d’en finir avec le contrôle territorial de Daech ; ensuite pourra-t-on parler de la nécessaire démocratisation de la Syrie. Cela exige une action concertée au sein du Conseil de sécurité, dans le cadre du Chapitre VII de la Charte, qui vise non seulement l’indispensable volet militaire, mais aussi les volets économique et politique. Car il n’est un secret pour personne que certains Etats de la région favorisent, ou à tout le moins laissent agir, Daech.

    Une situation due aux errements des grandes puissances

    Que personne ne se trompe. La situation actuelle n’est pas le résultat des « imperfections » du droit international ou du prétendu angélisme de ceux et celles qui prônent son respect. L’afflux des réfugiés qui fuient ceux-là même qui commettent les attentats est le résultat des errements des grandes puissances en Irak, en Libye et en Syrie depuis des années. Les moyens de la sécurité collective sont là à la disposition des Etats depuis belle lurette. L’arsenal des instruments internationaux de lutte contre le terrorisme aussi. Que certains gouvernements décident d’agir seuls ou dans une coalition organisée autour du commandement exclusif et incontesté d’une seule puissance est un choix politique dont les conséquences se font durement sentir aujourd’hui.
    ...

    Lorsqu’on laisse de côté le droit pour combattre le terrorisme, c’est parce que le terrorisme a imposé sa vision des choses.

    Certes, tout système juridique est perfectible. Il n’est toutefois pas besoin d’adapter le droit humanitaire aux conditions de la lutte anti-terroriste pour mener celle-ci efficacement. Le terroriste qui se trouve en Europe est un criminel de droit commun qui doit être arrêté, jugé et condamné. Les terroristes qui font partie des forces combattantes en Syrie et en Iraq et qui commettent les pires exactions imaginables contre les populations civiles et les forces armées qui les combattent commettent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité qui méritent d’être traités comme tels. Les outils sont là. Il ne manque que la volonté politique pour les utiliser.

    http://www.letemps.ch/opinions/2015/11/18/combattre-terrorisme-armes-droit

    Repris ici :
    http://lesactualitesdudroit.20minutes-blogs.fr/archive/2015/11/21/combattre-le-terrorisme-avec-les-armes-du-droit

    #France #attentats #politique-étrangère #Hollande #États-Unis #Bush #occident-qui-tue #refus-du-droit #refus-du-droit-international

  • Attentats : entre le marteau et l’enclume - Basta !
    http://www.bastamag.net/Attentats-entre-le-marteau-et-l-enclume

    Comme partout où sévissent les fanatiques de l’État islamique, ce ne sont pas les symboles d’une domination ou d’une oppression – militaire, économique ou politique – qui sont frappés. En Turquie, c’est une manifestation du parti de gauche kurde HDP (102 morts le 10 octobre à Ankara) ou une délégation de jeunes socialistes se rendant par solidarité en Syrie (31 morts le 20 juillet à Suruç). A Beyrouth ou Bagdad, ce sont des marchés très fréquentés (76 morts à Bagdad le 13 août) et des rues commerçantes (37 morts à Beyrouth le 10 novembre) qui ont été ciblés. Les 128 morts de Paris allongent cette macabre liste des pseudos « croisés » et « mécréants » que les communicants de l’État islamique se vantent d’avoir tués.

    L’objectif ? Faire basculer ce que le groupe terroriste considère comme des dominos. L’État islamique a prospéré sur le chaos irakien généré par la guerre contre le terrorisme de George W. Bush, lancée en 2003. Une guerre dont l’échec est patent, douze ans après son déclenchement : « Jamais autant d’attentats n’ont été commis — souvent dans les pays musulmans eux-mêmes ; récemment encore, l’attaque contre l’avion russe au-dessus du Sinaï ou les attentats à Beyrouth dans une banlieue populaire. Jamais non plus autant de personnes, majoritairement des jeunes, ne se sont engagés dans des groupes extrémistes, qu’il s’agisse d’Al-Qaida ou de l’OEI, convaincus qu’ils sont de participer à une résistance contre l’agression internationale visant le monde musulman », rappelle le site Orient XXI. Il serait grand temps de débattre des bilans des interventions françaises en Libye, au Mali et en Irak.

  • « Nous répondrons au même niveau que cette attaque avec une très grande détermination, avec la volonté de #détruire et nous gagnerons cette guerre.
    Nous devons #anéantir les ennemis de la République, expulser tous ces imams radicalisés, comme nous le faisons, déchoir de la nationalité ceux qui bafouent ce qu’est l’âme française et nous le faisons également... Il n’y aura pas un moment de répit pour tous ceux qui s’attaquent aux #valeurs_de_la_République. » Manuel Valls on TV, 14/11.

    #déchéance_de_nationalité (comme en 1940) #expulsions

    • Depuis la loi Guigou de 1998, la déchéance de nationalité ne peut s’appliquer qu’à des binationaux, afin d’éviter de faire des « apatrides » et de respecter ainsi l’article 15 de la Déclaration universelle des droits de l’homme qui précise que « tout individu a droit à une nationalité » et « nul ne peut être arbitrairement privé de sa nationalité ». L’article 25-1 du Code civil précise ainsi que seules les personnes françaises depuis moins de dix ans peuvent être privées de la nationalité. Le délai est étendu à quinze ans pour un « crime ou délit constituant une atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ».

    • Ne nous volez pas nos morts, éditorial de Nuit et jour
      http://www.nuitetjour.xyz/#12112015original-1-1

      Manuel Valls n’a qu’un numéro dans son répertoire : martial, menton en avant, la voix tonnante, le Karcher qui démange, la guerre, la guerre, la guerre. Force virile et autorité. Dé-ter-mi-na-tion. Et beaucoup aiment ça, et en ont besoin, en ces temps où nos tripes crient vengeance, sus à l’ennemi, ils vont le payer, et toutes haines en nous bien méritée par la secte des assassins, car certes, nous ne les pleurerons pas, quand il leur arrivera le malheur qu’au fond d’eux-mêmes ils cherchent.

      N’importe qui ayant subi la douleur de la perte d’un proche dans des conditions aussi injustes et ignobles comprend très bien ce processus psychologique par lequel nous passons tous (oui, tous, sans exception) en ce moment. Souvenons-nous aussi tout de même qu’il a fait du jour au lendemain de George W. Bush, ce semi-crétin, un héros dans son pays pour avoir déclaré la guerre totale aux ennemis de l’Amérique, - bravo, un leader (Manuel Valls adore d’ailleurs le son du mot leader) qui a des couilles ! a dit le peuple reconnaissant, c’est ce qu’il nous faut ! on va les écrabouiller ! -, et causé un désastre au Moyen-orient dont nous sommes des millions depuis dix ans, du monde entier, à subir les conséquences, tandis que les Américains se tiraient sur la pointe des pieds, laissant au passage leurs Humvees et chars d’assaut dans les mains de l’état islamique, qui n’a eu qu’à les ramasser après la calamiteuse prestation de la nouvelle armée irakienne. Et, en conséquence, méfions-nous de nos premières réactions à chaud.

      #vautours

  • Il y a plus d’État que d’Islamisme dans l’État Islamique

    http://www.spiegel.de/international/world/islamic-state-files-show-structure-of-islamist-terror-group-a-1029274.html

    Cet article a fait l’objet d’une traduction partielle publiée dans « Le Monde » du 25 avril 2015 et reprise ici :

    https://larmurerie.wordpress.com/2015/04/26/a-lire-haji-bakr-le-cerveau-de-letat-islamique

    On a bien affaire à un phénomène « de notre époque » et non pas à la résurgence d’une barbarie d’un autre temps. Ce phénomène s’inscrit parfaitement dans la décomposition de toutes les catégories qui structure notre forme de vie globalisée (et dont la nostalgie forme le terreau des pires saloperies) : travail, valeur, marchandise, État...

    Si nous devons nous sentir concernés par la menace Daesh, ce n’est pas parce qu’ils nous agressent, ni même parce qu’ils seraient le produit de notre ingérence, mais parce qu’ils préfigurent une trajectoire de décomposition de la société capitaliste dans laquelle rien n’exclut que nous ne bifurquions.

    • Si les documents d’Haji Bakr ne contiennent aucun message sur la tradition des prophètes ou les promesses d’un « Etat islamique » prétendûment voulu par Dieu, la raison en est simple : son auteur était convaincu que l’on ne peut remporter aucune victoire avec des convictions religieuses, aussi fanatiques soient-elles. En revanche, on pouvait très bien mettre à profit la croyance des autres. C’est ainsi qu’Haji Bakr et un petit groupe d’anciens officiers des services secrets irakiens élurent en 2010 comme chef officiel de l’EI Abou Bakr Al-Baghdadi, émir et futur « calife ». Baghdadi, religieux et érudit, devait, selon leurs calculs, donner à ce groupe une apparence de religion.

      et

      En 2003, le pouvoir de Damas était paniqué à l’idée que le président américain de l’époque, George W. Bush, après sa victoire sur Saddam Hussein, puisse envahir la Syrie pour y changer de régime. Dans les années qui suivirent, les services syriens organisèrent le transfert de milliers d’extrémistes de Libye, d’Arabie saoudite et de Tunisie vers Al-Qaida en Irak : 90 % des aspirants kamikazes étrangers arrivèrent dans le pays en passant par la Syrie. Il s’ensuivit une étrange partie à trois entre les généraux syriens, les djihadistes venus du monde entier et les anciens officiers de Saddam Hussein : une joint-venture d’ennemis jurés pour rendre la vie des Américains en Irak infernale.
      Dix ans plus tard, Bachar Al-Assad avait une bonne raison de revitaliser cette alliance : il voulait montrer au monde qu’il était le moindre mal. Les relations du régime syrien avec l’EI étaient empreintes d’un pragmatisme tactique, chaque camp cherchant à utiliser l’autre. Dans les combats opposant l’EI et les rebelles, les avions d’Assad n’ont pendant longtemps bombardé que les positions rebelles, pendant que les émirs de l’EI donnaient l’ordre à leurs combattants de ne pas tirer sur l’armée gouvernementale.

    • Les documents retrouvés chez Haji Bakr permettent pour la première fois de mieux comprendre comment est organisée la direction de l’EI et quel rôle y jouent les anciens cadres du dictateur Saddam Hussein. (...)

      On a l’impression que George Orwell a porté sur les fonts baptismaux ce monstrueux rejeton de surveillance paranoïaque. Mais c’était en fait beaucoup plus simple. Haji Bakr se contentait d’adapter ce qu’il avait toujours connu : le service de renseignements tentaculaire de Saddam Hussein où personne, même un général des services de renseignement, ne pouvait être sûr de ne pas être surveillé à son tour. L’auteur irakien en exil Kanan Makiya a bien décrit cette « république de la peur » : un Etat où n’importe qui pouvait disparaître à tout moment et qui vit son avènement lorsque Saddam prit le pouvoir en 1979, en dévoilant un complot fictif.

      En pensant au mode opératoire de l’attaque du 13, me disait que la voiture piégée, ou l’explosion dans un lieu peuplé avait cédé la place à l’exécution en grand nombre par armes à feu, le tir dans les foules (bien qu’il semble que le projet mal ficelé était aussi de se faire sauter dans les tribunes du stade), ce qui est tout de même assez particulier et qui fut le mode opératoire dominant des première ripostes du régime syrien au soulèvement qui visait à le destituer.

      je crois utile de rappeler ici les entretiens avec Pierre Torres
      http://seenthis.net/messages/311579
      https://lundi.am/Pierre-Torres
      http://seenthis.net/messages/329636
      http://seenthis.net/messages/332937

    • @petit_ecran_de_fumee sans compter que face au soulèvement, Assad a fait de libérer grand nombre de prisonniers islamistes des geôles syriennes...
      C’est sans doute trop analogique pour être sérieux pour les bons connaisseurs de la région mais je persiste à penser que c’est l’invasion du Liban par Israel qui a enfanté le Hamas, c’est-à-dire l’émergence du « meilleur ennemi possible » pour Israel. Et que ce processus historique là est médité par tous les régimes qui peuvent faire usage de ses lignes de force.

    • Non, mais que Assad a joué de leur liberté pour écraser une révolte que son armée (aux nombreux déserteurs) à elle seule ne pouvait assurer, et que Daech fonctionne et agit pour partie en miroir avec le régime syrien (et pas tant selon un mode Stasi, comme le soutiens l’article allemand, pour se faire comprendre de ses lecteurs). Mais vous en savez plus que moi, n’hésitez pas à me dire en quoi ces approximations seraient fausses.

    • http://www.franceinfo.fr/actu/monde/article/maher-esber-ancien-chef-islamiste-627427

      Maher Esber estime que « le régime syrien savait très bien ce qu’il faisait. Dès les premières manifestations il a qualifié les protestataires d’extrémistes, de terroristes affiliés à Al Qaeda. En libérant ces djihadistes il n’a fait qu’accréditer ces accusations et cette stratégie a réussi ». Maher Esber reconnait qu’après avoir libéré des centaines de djihadistes le régime de Bachar Al Assad a su tirer profit de leur montée en puissance.

    • Les jeux de billards à 5 ou 6 bandes, rien de tel pour rendre la compréhension des évènements impossible.

      « Alors vous comprenez, si Al Qaeda et Daesh sont nés, c’est parce que Assad les détenaient dans ses prisons et qu’il les a libéré. Et s’ils possèdent des chars d’assaut américain de dernière génération, c’est parce que Assad les a entrainé à les utiliser pendant qu’ils étaient en prison et que Assad leur a ensuite donné les clefs. Et si Al Qaeda et Daesh vendent du pétrole à la Turquie et à qui en veut, c’est parce que Assad, par machiavélisme anti-américain, les a laissé passer la frontière. Et même que c’est Assad qui prête des camions pour le transporter ».

      Plus j’t’embrouille, mieux c’est. Et s’il te plait, oublie vite le rôle des Saoudiens et des Qataris. Ce ne sont que des second rôles dans l’histoire. Et encore. Comme ils donnent de l’argent à tout l’monde, c’est comme s’ils n’en donnaient à personne.

    • @colporteur : l’article comporte à mon sens effectivement plusieurs « approximations fausses ».

      Quelques remarques sur l’article lui-même:

      1° - Même si les circonstances de sa découverte sont évoquées, la source qui a donné la 1ère série de documents au Spiegel n’est pas mentionnée. Pas même le groupe qui l’aurait fait. Je ne prétends pas contester l’authenticité de ces documents qui, malgré ce bémol, et pour les parties strictement tirées des documents présente peut-être un intérêt, mais celui-ci est nettement contrebalancé par des omissions et des supputations du seul journaliste présentées fallacieusement comme tirées des documents.
      2° - Ainsi le passage que vous citez sur le fait que Assad aurait noué certaines alliances en 2003 qu’il aurait « revitalisé 10 ans plus tard » n’est manifestement pas tiré de la deuxième série de documents, ce qui n’est pas clairement indiqué dans l’article. Le procédé me paraît du coup un peu manipulatoire. Car d’une part le journaliste fait simplement écho aux déclarations de l’époque de l’administration Bush, sans les contextualiser, lorsqu’il évoque l’époque de 2003 – les choses ont probablement été bien plus complexes que cela. D’autre part il n’évoque aucun fait précis qui permettrait de justifier cette idée qu’Assad aurait ensuite directement contribué à créer Daesh "10 ans plus tard" si ce n’est que le journaliste pense être que ça aurait été l’"intérêt" d’Assad. J’insiste donc sur le fait que la thèse implicite de ce passage qui est qu’Assad a directement et délibérément créé ou contribué à créer Daesh ne repose sur rien d’autre que le sentiment du journaliste tout en étant dans l’article à la suite des révélations tirées de la 2e série de documents, sans que la séparation entre ce qui provient des documents et les seules supputations du journaliste ne soit marquée.
      3° - La deuxième série de documents a été donnée au Spiegel, de leur aveu, par le groupe Liwaa al-Tawhid. Or celui-ci est un groupe islamiste (de l’avis de beaucoup émanation des Frères musulmans) qui a initialement rejoint la fameuse armée syrienne libre avant d’adhérer au Front islamique (en 2013). Le but de ce « Front » était d’établir un Etat islamique reposant sur la charia, et rejettait l’établissement d’un Etat démocratique. Les deux principales organisations de ce Front islamique sont Ahrar al-Cham et Jaysh al-islam. Toutes les deux sont d’idéologie salafiste, la première soutenue par le Qatar et la Turquie, la seconde par l’Arabie saoudite. Ajoutons qu’Ahrar al-cham a depuis rejoint au Nord une coalition qu’il domine conjointement avec al-Qaïda en Syrie (Jabhat al-Nusra) au sein de la coalition nommée Jaysh al-Fateh. Quant à Liwaa al-Tawhid elle a largement depuis disparu des radars. Je dois donc en conclure que le journaliste du Spiegel considère qu’un groupe islamiste qui mène une lutte armée contre la dictature syrienne pour le remplacer par un Etat non-démocratique reposant la charia, allié à des groupes salafistes dont les chefs se proposent publiquement de massacrer tous les alaouites (voir les déclarations de Zahran Alloush) et qui sont financés par les pétromonarchies du Golfe constitue ceux que le journaliste du Spiegel appelle indistinctement « les rebelles « et vous - à moins que je n’ai mal compris ? - « la révolte ».
      4° - Ce point est fondamental. L’article occulte le fait que jusqu’à la scission al-Nusra/Etat islamique en Irak, le groupe d’al-Baghdadi a été considéré par les plus hauts représentants de l’Armée Syrienne Libre comme une composante de la rébellion syrienne et ce jusqu’en 2013. Contrairement à ce que dit l’article ce groupe n’était pas présent que sous la forme de cellules dormantes se cachant derrière des bureaux de Da3wah (prédication). Il a combattu auprès de l’ASL durant la période 2012-2013 qui lui en rendait grâce. Alors quoi l’ASL était aussi manipulée par Assad ?

      Quelques remarques plus générales:

      1° - Je vous demande le nom d’un des islamistes libérés dans le cadre de l’amnistie de 2011 d’Assad qui aurait ensuite tenu une position importante au sein de Daesh ce qui permettrait d’étayer votre thèse sous-entendue ici : « sans compter que face au soulèvement, Assad a fait de libérer grand nombre de prisonniers islamistes des geôles syriennes... » . En réalité ceux qui soutiennent cette thèse n’ont que 3 noms à donner : Hassan Aboud et Abou Khaled al-Souri d’une part, qui ont en fait tous deux fondé le groupe Ahrar al-Cham considéré par l’Armée syrienne Libre comme des gens très bien et que nos médias continuent à intituler la « rébellion », et Abou Moussab al-Souri d’autre part dont la libération est une rumeur infondée puisqu’il était censé avoir rejoint al-Qaïda et qu’al Dhawaïri en personne a démenti cette rumeur assurant qu’il était toujours emprisonné en Syrie.
      2° - Je vous fais remarquer par ailleurs qu’avec le même genre d’argument et en adoptant la même logique, mais cette fois-ci étayée sur des faits, on pourrait en venir à dire que Daesh est en fait une création des Etats-unis puisque le « calife » de l’Etat islamique a été détenu puis libéré du camp américain d’al-Bucca avant de devenir le chef de l’Etat islamique en Irak puis de l’EIIL (Daesh) et d’EI. J’ajoute que le commandant militaire de l’Etat islamique, Abu Omar al-Shishani, un géorgien d’origine tchétchène qui combattu les forces russes dans les forces spéciales de la Géorgie de Saakachvili, a reçu la formation militaire d’instructeurs américains.
      En passant, que Daesh soit une création des Etats-Unis, est, d’après un sondage, une opinion majoritaire en Syrie.
      3° - L’hypothèse selon laquelle Assad aurait « revitalisé son alliance » avec l’Etat islamique en Irak en 2013 ("10 ans plus tard") par intérêt perd de vue le fait qu’à la même époque Nouri al-Maliki en Irak se rapproche d’Assad, a poussé les soldats américains vers la sortie (en 2011) et se rapproche de la Russie à qui il se met à commander des armes. Il est par ailleurs très proche de l’Iran. Croit-on Assad assez sot pour aider l’Etat islamique en Irak au risque qu’il élimine le seul allié qu’il ait à ses frontières, et ce au moment même ou après des relations tendues il est justement en train de devenir son allié ? Croyez-vous par ailleurs que les services iraniens en savent moins que vous ou bien qu’ils auraient continué à soutenir à Assad alors que ce jeu comportait ce risque – qui a effectivement eu lieu puisqu’al-Maliki est tombé à la suite des conquêtes de Da3ich en Irak, permettant ainsi aux Américains d’imposer un al-Abadi plus souple envers eux et de se réimpliquer en Irak - alors que c’était, selon le Spiegel, la hantise d’Assad en 2003 ?
      4° - Puisque le texte du Spiegel fait remonter toute cette histoire à 2003 il aurait été bon qu’il mentionne l’organisation qui, par changement de noms et agrégation de forces, est devenue l’Etat islamique : le groupe al-Zarqawi. Celui-ci a été porté à la connaissance du monde et élevé au rang de menace mondiale par les Etats-Unis dans leur justification de l’invasion de l’Irak en prétextant que ce groupe, jusque là cantonné aux confins du Kurdistan irakien, était en fait al-Qaïda et lié à Saddam Hussein – vous ne voyez pas comme une analogie ? J’ajoute que ce groupe, du fait de sa stratégie ultrasectariste et ses massacres de chiites, me paraît être un candidat très improbable pour avoir reçu le soutien, même machiavélique et très intéressé, d’Assad.
      5 - Je vous invite vivement à consulter ce document de la DIA de 2012 (services secrets de l’armée américaine), authentifié dans deux émissions de télé (al-Jazeera english et RT) par le chef de la DIA de l’époque, Michael Flynn : http://seenthis.net/messages/372860

      Je me tiens prêt à faire le travail fastidieux de vous donner des sources consultables pour vérifier les faits que j’évoque ici si vous me le demandez.

    • @colporteur : Je ne suis pas là pour dire qu’Assad n’est responsable de rien dans cette guerre : c’est une ordure, rien à redire à cela... mais il a une armée et une population derrière lui qui représentent tous ensemble la Syrie légale : en face, des terroristes dans l’acception la plus stricte, telle que définie par la plupart des états dans le monde. Et ces terroristes, leur financement est connu et documenté, leurs soutiens sont connus et documentés ("ils font du bon boulot", comme on dit en langage diplomatique français).

      En somme mon seul propos était que les false flags de la part de journalistes manipulés, c’est lourd. Surtout quand c’est aussi stupide que « ça ».

      Comme dirait d’autres seenthisiens, quand y-a #un_complot_qu_on_a_le_droit_de, faut se demander pourquoi celui-là et pas les autres.

    • Merci pour ta contribution @souriyam, elle est effectivement beaucoup plus informée que je ne le suis. Sans plus d’ironie que précédemment. Tes remarques étayées sur les fragilités de l’article me paraissent recevables. Sur la libération d’islamistes par le régime d’Assad, je me fondais sur le souvenir de lectures
      http://seenthis.net/messages/357346
      http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/06/10/debut-de-la-liberation-de-prisonniers-en-syrie_4435430_3218.html
      http://www.franceinfo.fr/actu/monde/article/maher-esber-ancien-chef-islamiste-627427
      que parmi ces libérés il y en ait peu qui aient atteint ensuite une renommé comme membres importants de Daech ne me semble pas démontrer grand chose quant à leur implication effective, je peux me tromper.
      Ici même, je le retrouve maintenant, des posts ont contesté qu’il s’agisse dune manipulation d’Assad
      http://seenthis.net/messages/283373

      L’intérêt principal de cet article tient à ses sources (dont je ne sais si elles sont critiquables, ciritiquées) qui permettent de donner à voir comment se manage la construction d’une organisation fasciste, à quel type d’organisation étatique est-il fait recours pour battre une révolution (question déjà présente dans les entretiens avec Pierre Torres).
      Vous ne citez pas Haji Bakr, comment situeriez-vous son rôle ? Le journaliste allemand cite la Stasi, et pas les Moukhabarat... mais pour le coup, en ce qui concerne des méthodes d’organisation clanico-maffieuses, empreintes de toute la violence de sujétion interne et externe possible, on vérifierait, ici, que la rivalité conduit au mimétisme (pas besoin d’adhérer pour cela à une théorie générale de la rivalité mimétique).

      L’approximation grossière dont je me réclame est plus grossière encore que celle de l’article qui prétend lui s’appuyer sur de faits. Elle admet a priori que toutes le forces en présence ont des raisons et des possibilités de recourir à des manipulations, sans admettre pour autant que ces manipulations puissent à elles seules expliquer une situation ; d’admettre qu’un pouvoir a tout intérêt à se choisir le meilleur ennemi possible. Cela je le tiens de quelques exemples qui ne sont pas syriens, celui du PS jouant du FN depuis les années 80 (ce qui n’ôte rien à la dynamique propre de ce parti) ou de la politique israélienne de destruction de la résistance palestinienne qui a conduit l’essentiel de celle-ci à renaître depuis le repli sur le noyau de la foi.

      Pour ce qui est de la Syrie, j’ai l’impression que pendant que la population continue d’être décimée et alors que tout espoir d’émancipation (pour dire vite) semble désormais intenable on peut s’attendre à tout ... Depuis pas grand chose si ce n’est mon expérience d’ado ayant par le passé joué au Risk :) : puisque les américains ne se lanceront pas dans une intervention terrestre, la suite reste imprévisible. Un renversement d’alliances ne parait pas à exclure, la Russie et la France imposant conjointement à Assad et à l’ASL de coopérer pour endiguer ou « exterminer » (comme dit Valls) Daech...

    • @colporteur : pardon pour le ton inutilement véhément. Je m’emporte peut-être un peu vite quand il est question de la Syrie.
      Pour ce qui est de la libération par Assad dans le cadre de l’amnistie de 2011 d’un certain nombre d’islamistes, elle ne fait pas de doutes. Il n’est pas interdit de faire l’hypothèse d’une certaine manipulation du régime à cette occasion mais il faut bien voir tout de même que tous les noms qu’on nous cite n’accréditent pas la thèse d’une création de Da3ich par Assad. De plus beaucoup de ceux qui utilisent cet argument - je ne parle pas de vous - soutiennent par ailleurs que nous aurions dû armer ces groupes, dont Ahrar al-Cham voire al-Nusra. On ne peut pas d’un côté prétendre qu’Assad a libéré des monstres et d’un autre côté se proposer de soutenir les groupes que ces monstres ont fondé ! Ainsi Robert Ford, ambassadeur américain en Syrie de 2010 à 2014 a soutenu cette thèse et chantonne maintenant que l’Occident devrait soutenir Ahrar al-Sham : http://www.mei.edu/content/at/yes-talk-syria%E2%80%99s-ahrar-al-sham
      Quant à David Petraeus, directeur de la CIA de 2011 à 2012, il propose maintenant publiquement de soutenir certains éléments d’al-Nusra (soit al-Qaïda en Syrie) :
      http://edition.cnn.com/2015/09/01/politics/david-petraeus-al-qaeda-isis-nusra

      It was an arresting headline in The Daily Beast on Monday: “Petraeus: Use Al Qaeda Fighters to Beat ISIS.” The report didn’t quote retired Gen. David Petraeus directly, but suggested he had told associates that he supports using “so-called moderate members of al Qaeda’s Nusra Front to fight ISIS in Syria.”
      In an exclusive statement to CNN, Petraeus clearly feels that his view requires much more explanation, back story and nuance.
      “We should under no circumstances try to use or coopt Nusra, an Al Qaeda affiliate in Syria, as an organization against ISIL,” the retired general and former CIA director told CNN, using another name for ISIS. “But some individual fighters, and perhaps some elements, within Nusra today have undoubtedly joined for opportunistic rather than ideological reasons: they saw Nusra as a strong horse, and they haven’t seen a credible alternative, as the moderate opposition has yet to be adequately resourced.”

      Or ces gens là, Petraeus et Ford, pour ne prendre que ces deux là, ont piloté la politique américaine en Syrie. Cela devrait nous donner à penser sur les ambiguïtés - pour le dire gentiment - de la guerre clandestine que l’"Occident" (y compris l’Etat français) a mené contre le régime syrien.
      Vous dîtes :

      L’approximation grossière dont je me réclame est plus grossière encore que celle de l’article qui prétend lui s’appuyer sur de faits. Elle admet a priori que toutes le forces en présence ont des raisons et des possibilités de recourir à des manipulations, sans admettre pour autant que ces manipulations puissent à elles seules expliquer une situation ; d’admettre qu’un pouvoir a tout intérêt à se choisir le meilleur ennemi possible

      Je suis tout à fait d’accord avec vous à la condition d’admettre que cette remarque vaut à la fois pour le régime syrien, la soi-disant rébellion modérée et l’Etat islamique. Mais cela vaut aussi pour l’ensemble des forces régionales et internationales qui soutiennent l’un ou l’autre camp. Et cela fait vraiment beaucoup de monde...

      Pour ce qui est de l’intérêt factuel dans l’article du Spiegel de documents qu’il commente (ayant trait à l’organigramme d’EI, le contrôle des populations et le rôle d’anciens cadres de la dictature de Saddam Hussein), je serai plutôt d’accord. Dommage que le Spiegel n’ait pas rendu public l’ensemble des documents. Des ouvrages évoquent par ailleurs ces mêmes questions, notamment celui d’Haytham al-Manna « Daech, l’Etat de barbarie » : http://www.madaniya.info/2014/09/12/califat-daech-prologue
      et celui, à mon avis plus médiocre et discutable de Loretta Napoleoni : « l’Etat islamique, multinationale de la violence ».

      Cordialement.

      @odilon : malheureusement je suis bien incapable de réaliser un tel travail.

    • Je suis pas choqué @souriyam par vos remarques ni même le ton que vous avez employé, je précisais juste ne pas être ironique (pour l’être il faut se croire sachant). Sinon pour avoir un fréquenté des réfugiés syriens ici, je ne parlerais pas de « modération » à propos de la soif de liberté et des risques encourus qui ont caractérisés le soulèvement là-bas. Modération, c’est une catégorie médiatico journalistique qui ne me va pas. La vie n’est pas modérée. Pour voir connu aussi des Libanais contraints de fuir le Liban pour éviter un embrigadement forcé par les phalangistes en passant par la Syrie, il me semble que la barbarie de ce régime n’ pas à être démontrée. Peu importe, je vais lire le texte que vous conseillez dont le titre s’inspire de celui de Seurat.
      Ce qui reste surprenant, quand même, et qui m’intéresse, c’est comment on mate une révolution

    • @odilon et @rastapopoulos : pas de fausse modestie de ma part quand je dis que j’en suis incapable. Il me manque non seulement les compétences cartographiques mais aussi linguistiques. Baragouiner péniblement quelques mots d’arabe est un niveau très insuffisant pour lire et traiter des sources primaires ou simplement utiliser la presse arabe... Il me semble par ailleurs - mais je ne veux balancer personne ;) - qu’il y a quelques seenthissiens qui seraient beaucoup plus aptes que moi pour un tel travail.

      @colporteur : pour ce qui est de Hajji Bakr, dont je ne sais rien de plus que ce que dit wikipedia, pour une fois les commentaires de Romain Caillet, qui relativise lui aussi l’intérêt de cet article, sont peut-être éclairants :
      https://twitter.com/RomainCaillet/status/590469560303779840

  • What the CIA knew before 9/11: New details – POLITICO
    http://www.politico.eu/article/attacks-will-be-spectacular-cia-war-on-terror-bush-bin-laden

    Bin Laden Determined to Strike in U.S.” The CIA’s famous Presidential Daily Brief, presented to George W. Bush on August 6, 2001, has always been Exhibit A in the case that his administration shrugged off warnings of an Al Qaeda attack. But months earlier, starting in the spring of 2001, the CIA repeatedly and urgently began to warn the White House that an attack was coming.

    By May of 2001, says Cofer Black, then chief of the CIA’s counterterrorism center, “it was very evident that we were going to be struck, we were gonna be struck hard and lots of Americans were going to die.” “There were real plots being manifested,” Cofer’s former boss, George Tenet, told me in his first interview in eight years. “The world felt like it was on the edge of eruption. In this time period of June and July, the threat continues to rise. Terrorists were disappearing [as if in hiding, in preparation for an attack]. Camps were closing. Threat reportings on the rise.” The crisis came to a head on July 10. The critical meeting that took place that day was first reported by Bob Woodward in 2006. Tenet also wrote about it in general terms in his 2007 memoir At the Center of the Storm.

    But neither he nor Black has spoken about it publicly until now—or supplied so much detail about how specific and pressing the warnings really were. Over the past eight months, in more than a hundred hours of interviews, I talked with Tenet and the 11 other living former CIA directors for The Spymasters, a documentary set to air this month on Showtime.
    […]
    That morning of July 10, the head of the agency’s Al Qaeda unit, Richard Blee, burst into Black’s office. “And he says, ‘Chief, this is it. Roof’s fallen in,’” recounts Black. “The information that we had compiled was absolutely compelling. It was multiple-sourced. And it was sort of the last straw.” Black and his deputy rushed to the director’s office to brief Tenet. All agreed an urgent meeting at the White House was needed. Tenet picked up the white phone to Bush’s National Security Adviser Condoleezza Rice. “I said, ‘Condi, I have to come see you,’” Tenet remembers. “It was one of the rare times in my seven years as director where I said, ‘I have to come see you. We’re comin’ right now. We have to get there.’

    Tenet vividly recalls the White House meeting with Rice and her team. (George W. Bush was on a trip to Boston.) “Rich [Blee] started by saying, ‘There will be significant terrorist attacks against the United States in the coming weeks or months. The attacks will be spectacular. They may be multiple. Al Qaeda’s intention is the destruction of the United States.’” [Condi said:] ‘What do you think we need to do?’ Black responded by slamming his fist on the table, and saying, ‘We need to go on a wartime footing now!’

    What happened?” I ask Cofer Black. “Yeah. What did happen?” he replies. “To me it remains incomprehensible still. I mean, how is it that you could warn senior people so many times and nothing actually happened? It’s kind of like The Twilight Zone.” Remarkably, in her memoir, Condi Rice writes of the July 10 warnings: “My recollection of the meeting is not very crisp because we were discussing the threat every day.

  • La France frappe une troisième fois Da3ich en Syrie - oui, oui, 3 fois tout de même ! - et cette frappe rend peu crédibles les arguments de légitime défense invoqués pour justifier ces frappes, manifestant leur illégalité (pas d’accord avec l’Etat syrien et pas de mandat de l’ONU).
    J.D. Merchet, Une nouvelle frappe française en Syrie... mais ce n’est plus de la légitime défense
    http://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/nouvelle-frappe-francaise-en-syrie-n-est-plus-legitime-defense-90180
    Le cadre juridique de l’opération française reste incertain et fluctuant
    « En Syrie nous sommes intervenus hier soir par une frappe sur un point de délivrance pétrolier aux environs de Deir Ezzor » a annoncé le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, ce lundi matin. Il s’agit de la troisième frappe française contre Daech en Syrie, depuis la décision prise le 4 septembre d’étendre l’opération Chammal à ce pays.
    Les Armées précisent que cette « mission aérienne, engagée depuis la Jordanie, était constituée de deux Mirage 2000 de l’armée de l’Air (un 2000 D et un 2000 N). Le raid a duré près de 2 heures. Planifiée sur un objectif préalablement identifié lors des missions de renseignement réalisées par la France, cette opération a été conduite en coordination avec la Coalition », c’est-à-dire les Américains.
    Cette nouvelle frappe pose un problème juridique. De manière un peu contournée, le gouvernement avait d’abord expliqué que les deux premières se faisaient dans le cadre de la « légitime défense collective » afin d’empêcher des attentats sur le sol national. Des centres d’entrainements étaient visés, dans la mesure où ils accueillaient des djihadistes que l’on soupçonnaient de préparer des attentats en France. Contrairement au Royaume-Uni, la France n’a pas communiqué d’éléments précis sur l’identité des personnes ainsi visées. Ces frappes s’apparentent à des éxécutions ciblées, y compris contre des ressortissants français.
    La dernière frappe ne relève pas de cette logique puisqu’elle visait explicitement les infrastuctures pétrolières de Daesh, qui lui assure un partie de son financement. « En frappant les capacités d’exploitation pétrolière contrôlées par Daech en Syrie, ce sont les ressources financières, qui constituent un des centres de gravité de ce groupe terroriste, qui sont visées », indique un communiqué officiel.
    La France pourrait faire valoir le droit de poursuite, en frappant au-delà de la frontière syrienne une organisation qu’elle « tape » du côté irakien. Toutefois la justification juridique reste bien fragile. La France n’a ni l’accord explicite du gouvernement syrien, ni un mandat des Nations unies lui permettant de le faire. Un accord « implicite » de Bachar suffit-il ? Mais cela revient à lui reconnaitre sa légitimité...
    On le voit, Paris change de posture en cours de route, abandonnant les premières explications sur la légitime défense. Paris rompt ainsi avec une longue tradition de défense du droit international. Est-on sûr que tout le monde a bien pris la mesure d’un tel revirement doctrinal, qui place la France de François Hollande plus près de George W. Bush que du discours de 2003 de Dominique de Villepin aux Nations Unies ?

  • Vladimir Poutine en #Syrie ou le George W. Bush russe
    http://www.taurillon.org/vladimir-poutine-en-syrie-ou-le-george-w-bush-russe

    Vladimir Poutine a engagé son aviation dans la lutte contre Daesh, en s’alliant directement au dictateur syrien Bachar al-Assad. En choisissant d’intervenir frontalement, sans se soucier de l’impact de son action et des forces occidentales en présence, Poutine a adopté une stratégie digne de celle de George W. Bush en 2003. Alors que tous les acteurs occidentaux tentaient d’éviter le fiasco d’un scénario irakien, Poutine opère une dangereuse opération, au risque d’un embourbement.

    Actualités

    / Syrie, #Russie

  • Josh Ruebner : Le lobby pro-Israël a-t-il vraiment perdu sa toute-puissance ?
    22 septembre 2015

    Le gouvernement israélien et le Comité américain pour les affaires publiques israéliennes (AIPAC) n’ont pas réussi à mobiliser une opposition au sein du Congrès contre l’accord sur le nucléaire du Président Barack Obama avec l’Iran.

    Mais cet échec a suscité un bavardage généralisé sur le dommage irréparable qui serait causé aux liens USA-Israël et sur la mort de l’AIPAC en tant que lobby quasiment tout-puissant.

    Malgré les millions de dollars distribués dans sa campagne, inondant les ondes et paralysant les flux de médias sociaux, les efforts de l’AIPAC visant à influencer les membres du Congrès n’ont généré que des dividendes minimes.

    ...

    Netanyahu n’est pas un idiot, pas plus que l’AIPAC. Aussi, pourquoi ont-ils dépensé tant de capital politique et d’argent pour une cause perdue ?

    C’est simple : plus Israël et son lobby hurlaient que l’accord sur le nucléaire avec l’Iran mettait en péril la sécurité d’Israël et ils le présentaient comme une menace existentielle, plus le retour sur investissement serait important venant des États-Unis en terme de soutien à leurs exigences en aide militaire.

    Israël sera probablement dédommagé pour l’accord sur le nucléaire avec l’Iran et cela, de deux façons.

    La première, par l’autorisation du Congrès pour un transfert à Israël d’un armement sophistiqué, tel que les bombes anti-bunker. Par exemple, Cory Booker, le sénateur démocrate du New Jersey qui a rompu avec son ancien mentor le rabbin Shmuley Boteach en soutenant l’accord, a déclaré que « les USA devaient ouvrir à Israël l’accès à la Massive Ordnance Penetrator (MOP) (bombe bunker-buster à guidage de précision de l’US Air Force) pour aider à dissuader les Iraniens de tricher ».

    Et Obama semble prêt à faire monter la qualité de l’armement que les USA fournissent à Israël. Dans une lettre à Jerrold Nadler, représentant démocrate de New York, Obama a promis : « notre soutien à Israël est également un élément important pour dissuader l’Iran de ne jamais chercher à obtenir l’arme nucléaire ».

    Ainsi, Israël est susceptible de recevoir des USA les armes dont il aurait besoin pour menacer, voire de mettre vraiment à exécution une attaque contre l’Iran, que les USA n’ont fait que virtuellement éviter avec l’accord sur le nucléaire.

    La seconde, Israël va probablement profiter d’une énorme aubaine venant des États-Unis avec la négociation d’un nouvel accord pour dix années supplémentaires d’aide militaire. Pendant l’Administration de George W. Bush, les USA ont signé un accord pour fournir à Israël 30 milliards de dollars d’aide militaire de 2009 à 2018.

    Depuis qu’il s’est rendu à Jérusalem, en mars 2013, Obama a fait clairement entendre à plusieurs reprises qu’il voulait élargir – et même augmenter – l’aide militaire à Israël.

    Même si les timings de l’accord nucléaire avec l’Iran et de l’expiration imminente de l’accord avec Israël coïncident, Netanyahu est en train d’orchestrer de façon habile ses avancées pour maximiser son influence sur les USA et arracher le maximum de concessions possible.

    Selon le quotidien israélien Ha’aretz, deux fois depuis avril, Obama a personnellement contacté Netanyahu en l’implorant pratiquement d’engager les discussions sur la façon dont les USA pourraient renforcer l’arsenal de l’armée israélienne. Mais le Premier ministre israélien a fermement refusé.

    Indemne

    Maintenant qu’avec l’Iran l’accord est conclu, ces discussions sont en train de s’engager sérieusement – et les articles de presse laissent penser qu’Israël va tenter d’obtenir jusqu’à 45 milliards de dollars d’aide militaire des USA jusqu’à 2028. Autrement dit, Obama pourrait maintenant se retrouver à signer un accord qui augmenterait l’engagement de l’Administration Bush envers Israël de 50 %.

    Même s’il est douteux qu’Israël utilise ces armes pour agresser unilatéralement l’Iran, elles seront assurément utilisées pour consolider et solidifier l’occupation militaire et la colonisation par Israël de la terre palestinienne, rendant les USA encore plus complices des atrocités qui les accompagnent par Israël.

    Ce nouvel accord d’aide militaire, malheureusement, sera l’héritage pérenne de Barack Obama concernant la question israélo-palestinienne alors que sa présidence touche à sa fin.

    La débâcle pour Netanyahu et l’AIPAC à propos de l’Iran montre manifestement qu’Israël et ses alliées ne dictent pas les termes et les contours des objectifs plus larges des USA en politique étrangère. Cependant, leur pouvoir pour préserver le statu quo sur la politique US envers Israël et les Palestiniens est ressorti grandement indemne de cette bataille.

    Netanyahu vient à Washington en novembre pour se réconcilier avec Obama à propos de l’Iran – et recevoir son chèque. Sans un tumulte massif de la société civile avant cela, les contribuables US seront tenus d’assumer pour dix années de plus le financement de l’oppression des Palestiniens par Israël.

    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2015/09/22/josh-ruebner-le-lobby-pro-israel-a-t-il-vraiment-perdu-sa-toute

  • Jeremy Corbyn et les « extrémistes ». Fourest s’en va en guerre. - Contre-attaque(s)
    http://contre-attaques.org/magazine/article/jeremy-corbyn
    http://contre-attaques.org/IMG/siteon0.jpg?1441100009

    Passons sur les termes jamais définis d’« islamistes », d’« intégristes », d’« extrémistes », tarte à la crème de la rhétorique islamophobe, qui permettent sans démenti possible de jeter la suspicion sur n’importe quel musulman. Passons sur les « dessins de Mahomet » que la presse britannique a refusé de publier en 2006, non pour complaire à quelque groupe extrémiste mais tout simplement parce qu’elle les trouvait gratuitement racistes et offensants. Passons enfin sur l’amalgame abject qui associe – sur un ton ironique – ceux qui critiquent les dessins islamophobes et ceux qui soutiennent l’assassinat des dessinateurs (2).

    Arrêtons-nous plutôt sur un « détail », que Caroline Fourest oublie de mentionner : Jeremy Corbyn est le président de la coalition pacifiste Stop the War , constituée après le 11-Septembre pour s’opposer à la « guerre contre la terreur », menée par le président républicain George W. Bush et le Premier ministre travailliste Tony Blair. Une immense opération « antiterroriste » qui, rappelons-le, a causé la mort de centaines de milliers de victimes, en Afghanistan et en Irak, et envoyé au bagne, sans jugement, des centaines de personnes (parmi lesquelles le fondateur de l’association CAGE, qui a passé trois ans à Guantanamo).

  • Borderwall as #Architecture (Ronald Rael and Virginia San Fratello)

    From the curators: Ronald Rael and Virginia San Fratello, practicing architects as well as architecture professors at UC Berkeley and San José State University, respectively, created the Borderwall as Architecture project to reimagine the design, function, and use of the controversial dividing wall between the U.S. and Mexico. The current border wall is not one monolithic fortification but rather a collection of several physical barriers that stretches across parts of Texas, New Mexico, Arizona, and California. Borderwall as Architecture is a multilayered proposal both serious in its intent to suggest new types of infrastructure that could positively affect the complex issues of immigration control and violence at the border, and also deliberately satirical. The speculative designs include a divider made of solar energy panels that would enforce the border while productively capturing the fierce sunlight native to the region; water collection and purification points adjacent to the wall to give respite to those of any nationality in proximity; a binational and bilingual library that would foster reciprocal cultural understanding; and designs such as the cross-border teeter-totter that highlight the absurdity of a barrier that is both imposing and porous. While there has been an international border boundary line between the United States and Mexico since 1848, construction of the barrier began in 2006, with the signing of the Secure Fence Act by then-President George W. Bush. The project rationale cited a desire to mitigate the flow of illegal crossings and to protect U.S. citizens from drug cartel violence. Over 600 miles of fencing and concrete was installed before the project was halted in 2010 due to excessive costs. As Rael and San Fratello’s provocation highlights, the U.S.-Mexico barrier wall remains hotly contested, as do the politics and policies that surround its design.

    http://designandviolence.moma.org/borderwall-as-architecture-ronald-rael-and-virginia-san-frat
    #murs #barrières_frontalières
    cc @daphne @marty @albertocampiphoto

  • Editorial. #Katrina, une tempête politique

    Le 29 août 2005, l’ouragan Katrina frappe La Nouvelle-Orléans. Un déluge d’eau, des morts par centaines, 1 million de sans-abri, des quartiers ravagés. Mais alors que les Etats-Unis connaissent l’une des plus importantes catastrophes naturelles de leur histoire, leur président est aux abonnés absents. George W. Bush se repose dans son ranch texan, des vacances qu’il finit par abréger deux jours plus tard pour rentrer à Washington. A bord d’Air Force One, le président américain survole La Nouvelle-Orléans et prend conscience de l’ampleur des dégâts. Mais il est déjà trop tard : en Louisiane et dans tout le pays, la colère monte face à la légèreté du président et l’impéritie de son administration. L’Amérique de Bush a failli.


    http://www.courrierinternational.com/article/editorial-katrina-une-tempete-politique

    • C’est encore ne présenter que la version politiquement correcte que de parler de la légèreté de Bush.
      “Congressman Mike Pence, a leader of the powerful Republican Study Group which helped draft Bush’s reconstruction agenda, emphasised that Republicans would turn the rubble into a capitalist utopia: “We want to turn the Gulf Coast into a magnet for free enterprise. The last thing we want is a federal city where New Orleans once was” (20).

      Symptomatically, the Army Corps in New Orleans is now led by the official who formerly oversaw contracts in Iraq (21). The Lower Ninth Ward may never exist again, but already the barroom and strip-joint owners in the French Quarter are relishing the fat days ahead, as the Halliburton workers, Blackwater mercenaries, and Bechtel engineers leave their federal paychecks behind on Bourbon Street. As they say in Cajun, — and no doubt now in the White House too — “laissez les bons temps rouler!””
      The predators of New Orleans
      https://mondediplo.com/2005/10/02katrina

  • Noam Chomsky on the Roots of American Racism - The New York Times
    http://opinionator.blogs.nytimes.com/2015/03/18/noam-chomsky-on-the-roots-of-american-racism/?_r=0

    This is the eighth in a series of interviews with philosophers on race that I am conducting for The Stone. This week’s conversation is with Noam Chomsky, a linguist, political philosopher and one of the world’s most prominent public intellectuals. He is the author of many books, including, most recently, “On Western Terrorism: From Hiroshima to Drone Warfare,” with Andre Vltchek.

    – George Yancy

    George Yancy: When I think about the title of your book “On Western Terrorism,” I’m reminded of the fact that many black people in the United States have had a long history of being terrorized by white racism, from random beatings to the lynching of more than 3,000 black people (including women) between 1882 and 1968. This is why in 2003, when I read about the dehumanizing acts committed at Abu Ghraib prison, I wasn’t surprised. I recall that after the photos appeared President George W. Bush said that “This is not the America I know.” But isn’t this the America black people have always known?

  • The Mess that Nuland Made | Consortiumnews

    https://consortiumnews.com/2015/07/13/the-mess-that-nuland-made

    The Mess that Nuland Made

    July 13, 2015

    Exclusive: Assistant Secretary of State Victoria Nuland engineered Ukraine’s “regime change” in early 2014 without weighing the likely chaos and consequences. Now, as neo-Nazis turn their guns on the government, it’s hard to see how anyone can clean up the mess that Nuland made, writes Robert Parry.

    By Robert Parry

    As the Ukrainian army squares off against ultra-right and neo-Nazi militias in the west and violence against ethnic Russians continues in the east, the obvious folly of the Obama administration’s Ukraine policy has come into focus even for many who tried to ignore the facts, or what you might call “the mess that Victoria Nuland made.”

    –—

    Une traduction en français envoyé par Jean-Marie Chauvier

    Le bordel qu’a fait Victoria Nuland
    L’assistante au Secrétariat d’état, Victoria Nuland a manigancé « un changement de régime » en Ukraine au début de 2014 sans évaluer le chaos probable et les conséquences . Maintenant que des néo-nazis tournent leurs fusils contre le gouvernement, il est difficile de voir comment quelqu’un peut nettoyer le bordel que Nuland a créé.
    Par Robert Parry

    Juillet 14, 2015 "Information Clearing House" - "Consortium News" – Alors que l’armée ukrainienne quadrille contre des milices d’extrême-droite et néo-nazies dans l’ouest et que la violence contre les ethniques russes continue à l’est, la folie évidente de la politique de l’Ukraine de l’administration Obama est devenue un point central même pour les nombreuses personnes qui ont essayé d’ignorer les faits ou ce qu’on pourrait appeler « le bordel qu’a fait Victoria Nuland. »

    L’assistante au Secrétariat d’état, pour les affaires européennes « Toria » Nuland a été « le cerveau » derrière le « changement de régime » du 22 février 2014, en Ukraine, complotant de renverser le gouvernement démocratiquement élu du Président Viktor Yanoukovich, tout en convainquant les médias US dominants toujours crédules, que le coup n’était pas vraiment un coup mais une victoire de la « démocratie ».

    Assistant Secretary of State for European Affairs Victoria Nuland, who pushed for the Ukraine coup and helped pick the post-coup leaders.

    L’assistante au Secrétariat d’état, pour les affaires européennes Victoria Nuland qui a poussé au coup en Ukraine et a aidé à choisir les dirigeants post-coup.

    Pour vendre ce dernier « changement de régime » d’inspiration néocon au peuple américain, l’horreur de ceux qui avaient accompli le coup a été systématiquement vaporisé, en particulier le rôle clé de néo-nazis et d’autres ultra-nationalistes du Secteur Droit. Pour la campagne de propagande US organisée, les faiseurs du coup devaient porter des chapeaux blancs, pas des chemises brunes.
    Ainsi, pendant à peu près un an et demi, les médias dominants occidentaux, spécialement le New York Times et The Washington Post, ont tourné leurs informations dans tous les sens pour éviter de dire à leurs lecteurs que le nouveau régime de Kiev était imprégné et dépendant de combattants néo-nazis et d’ultranationalistes ukrainiens qui voulaient des Ukrainiens de sang pur, sans ethniques russes.

    Toute mention de cette réalité sordide était qualifiée de « propagande russe » et toute personne qui disait cette vérité inconfortable était « un laquais de Moscou ». Ce n’est qu’à partir du 7 juillet que le Times a admis l’importance des néo-nazis et autres ultranationalistes faisant la guerre contre des ethniques russes dans l’est. Le Times rapportait aussi que ces forces d’extrême-droite avaient été rejointes par des militants islamiques. Certains de ces jihadistes ont été appelés « frères » de l’Etat islamique super brutal.
    Bien que le Times ait cherché à tourner cette remarquable alliance militaire – des milices néo-nazis et de jihadistes islamistes – comme certaine, la réalité devait être détonante pour des lecteurs qui avaient cru la propagande occidentale sur des forces « pro-démocratie » résistant contre une « agression russe » malveillante.

    Le Times s’est peut-être rendu compte qu’il ne pouvait plus mettre le couvercle sur la vérité gênante en Ukraine. Pendant des semaines, les milices du Secteur Droit et le bataillon Azov néo-nazi ont prévenu le gouvernement civil de Kiev qu’ils pouvaient se retourner contre lui et créer un ordre nouveau qui leur convenait mieux.
    Des affrontements dans l’ouest

    Alors, samedi, de violents affrontements ont éclaté dans la ville ukrainienne Mukachevo, dans l’ouest, prétendument au sujet du contrôle des routes de contrebande de cigarettes. Des paramilitaires de Secteur Droit ont arrosé des agents de police de balles à partir d’une mitrailleuse de ceinturon ( ??? belt-fed), et la police soutenue par des soldats du gouvernement ukrainien – ont répliqué au tir. On a rapporté plusieurs tués et de multiples blessures.

    Les tensions se sont intensifiées lundi, avec le Président Petro Poroshenko ordonnant aux forces de sécurité nationales de désarmer « les cellules armées » des mouvements politiques. Entretemps le Secteur Droit envoyait des renforts dans la région tandis que d’autres miliciens convergeaient vers la capitale Kiev.
    Alors que le Président Poroshenko et le dirigeant Dmitry Yarosh du secteur Droit pourraient réussir à tasser ces dernières hostilités survenues, ils pourraient ne que postposer l’inévitable : un conflit entre les autorités soutenues par les US à Kiev et les combattants néo-nazis et d’autres de droite, qui ont été le fer de lance du coup de l’an dernier et ont été sur les lignes de front dans le combat contre les rebelles ethniques russes dans l’est.

    Les extrémistes de droite ukrainiens considèrent qu’ils ont fourni le plus grand fardeau dans la guerre contre les ethniques russes et éprouvent de la rancune envers les politiciens vivant dans une sécurité et un confort relatifs à Kiev. En mars, Poroshenko avait aussi licencié l’oligarque un peu voyou Igor Kolomoisky comme gouverneur de la province du sud-est de Dnipropetrovsk Oblast. Kolomoisky a été le principal bienfaiteur des milices du Secteur Droit.

    Donc, comme c’est devenu apparent en Europe et même à Washington, la crise ukrainienne est en train d’échapper au contrôle, rendant le récit préféré du Département d’Etat sur le conflit– tout est de la faute du Président russe Vladimir Poutine – de plus en plus difficile à vendre.

    Comment l’Ukraine est-elle supposée de se tirer de ce qui ressemble à une spirale de mort – une guerre possible sur deux fronts dans l’est et l’ouest en même temps qu’une économie qui s’effondre – est difficile à saisir.

    L’Union européenne, confrontée aux des crises budgétaires en Grèce et d’autres membres de l’UE, a peu d’argent ou de patience pour l’Ukraine, son chaos néo-nazi et sociopolitique.

    Les néocons d’Amérique au Washington Post et ailleurs continuent à fulminer sur la nécessité pour l’administration Obama d’investir plus de milliards et des milliards de dollars dans l’Ukraine post-coup parce qu’elle « partage nos valeurs ». Mais cet argument aussi s’effondre alors que les Américains voient battre le cœur d’un racisme nationaliste à l’intérieur du nouvel ordre en Ukraine.
    Un autre « changement de régime » néocon

    Beaucoup de ce qui est arrivé était prévisible, bien sûr, et a effectivement été prédit , mais la néocon Nuland n’a pas ou résister à la tentation de provoquer « un changement de régime » qu’elle pouvait considérer comme le sien.

    Son mari (et archi-néocon) Robert Kagan avait co-fondé le Projet pour un nouveau siècle américain en 1998 au sujet d’une exigence de « changement de régime » en Irak, un projet qui a été accompli en 2003 avec l’invasion du président George W. Bush.

    Comme Nuland en Ukraine, Kagan et ses compagnons néocons pensaient qu’ils pouvaient manigancer une invasion facile de l’Irak, évincer Saddam Hussein et installer un certain client choisi – en Irak. Ahmed Chalabi allait être “le gars”. Mais ils n’ont pas pris en compte les dures réalités de l’Irak, comme les fissures entre Sunnites et Chiites, démasquées par l’invasion conduite par les US et l’occupation.

    En Ukraine, Nuland et ses amis interventionnistes néocons et libéraux ont vu une opportunité de flanquer un coup de poing à Poutine en encourageant des manifestations violentes pour renverser le Président Yanoukovich favorable à la Russie et d’y mettre à la place un nouveau régime hostile à Moscou.
    Carl Gershman, le néocon, président pour les US de la Dotation nationale pour la Démocratie financée par le contribuable, a expliqué le plan dans un éditorial du Post le 26 septembre 2013. Gershman appelait l’Ukraine « le plus grand prix » et un pas important par intérim pour faire basculer Poutine, qui « pourrait se trouver lui-même dans une issue perdante pas seulement à l’étranger proche mais en Russie même. » De son côté, Nuland a distribué des biscuits aux manifestants anti- Yanoukovich à la Place Maidan, a rappelé à des dirigeants d’affaires ukrainiens que les US avaient investi $5 milliards dans leurs « aspirations européennes » a déclaré « Merde pour l’UE » pour son approche moins agressive et a discuté avec l’ambassadeur US Geoffrey Pyatt qui devraient être les nouveaux dirigeants de l’Ukraine. « C’est Yats qu’il faut, » a-t-elle dit se référant à Arseniy Yatsenyuk.

    Nuland a vu sa grande chance le 20 février 2014, quand un mystérieux tireur d’élite - tirant apparemment d’un building contrôlé par le Secteur Droit – a tiré tuant à la fois des policiers et des manifestants, intensifiant la crise. Le 21 février, dans une tentative désespérée pour éviter plus de violences, Yanoukovich a accepté un plan européen garanti dans lequel il acceptait de pouvoirs réduits et qui appelait à des élections anticipées de sorte qu’il pouvait être voté hors de fonction.

    Mais ce n’était pas assez pour les forces anti- Yanoukovich qui – dirigées par le Secteur Droit et les milices néo-nazies – ont envahi les buildings du gouvernement le 22 février, forçant Yanoukovich et beaucoup de ses autorités à fuir pour leur vie. Avec des voyous armés patrouillant dans les corridors du pouvoir, le pas final pour « un changement de régime » était prêt.

    Au lieu d’essayer de sauver l’accord du 21 février, Nuland et des autorités européennes ont arrangé une procédure inconstitutionnelle pour exclure Yanoukovich de la présidence et ont déclaré le nouveau régime « légitime. » Le gars de Nuland – Yatsenyuk - est devenu premier ministre.

    Alors que Nuland et ses cohortes néocons célébraient leur « changement de régime » s’est manifesté une réaction prévisible de Poutine, qui reconnaissait la menace stratégique que ce nouveau régime hostile posait à la base navale historique russe de Sébastopol, en Crimée. Le 23 février, il a commencé en prendre des actions pour protéger ces intérêts russes.

    Haines ethniques

    Ce que le coup a fait aussi a été de raviver des antagonismes longtemps refoulés entre les Ukrainiens ethniques dans l’ouest, y compris des éléments qui avaient soutenu l’invasion de l’Union soviétique par Adolphe Hitler pendant la Seconde guerre mondiale, et les ethniques russes du sud et de l’est qui craignaient les sentiments antirusses émanant de Kiev.

    D’abord en Crimée et ensuite dans la région dite de Donbas, ces ethniques russes, qui avaient été la base politique de Yanoukovich, ont résisté contre ce qu’ils voyaient comme un renversement illégitime de leur président élu. Les deux régions ont organisé des referendums cherchant la séparation de l’Ukraine, une action que la Russie a accepté en Crimée mais à laquelle elle s’est opposée avec le Donbas.

    Néanmoins, quand le régime de Kiev a annoncé une « opération anti-terroriste » contre le Donbas et envoyé des néo-nazis et d’autres milices extrémistes pour être le sommet de l’attaque, Moscou s’est mis à tranquillement prêter secours aux rebelles ethniques russes en difficulté, un geste que Nuland et l’Administration Obama et les médias d’informations dominants ont appelé « agression russe ».

    Parmi l’hystérie occidentale sur les supposées « intentions impériales » de la Russie et en diabolisant Poutine, le président Barack Obama a principalement autorisé une nouvelle Guerre froide contre la Russie, traduite maintenant en une nouvelle organisation stratégique US qui pourrait coûter des trillons de dollars aux contribuables US et risquer une possible confrontation nucléaire.
    Pourtant, malgré les coûts extraordinaires et les dangers, Nuland n’a pas réussi à apprécier les réalités pratiques sur le terrain, tout comme son mari et d’autres néocons en Irak. Alors que Nuland avait obtenu que le client qu’elle avait choisi Yatsenyuk soit installé et qu’il supervisait un »plan économique « néo-libéral » exigé par les US – réduisant considérablement les pensions, l’assistance au chauffage et d’autres programmes sociaux – le chaos que son « changement de régime » avait déchaîné avait transformé l’Ukraine en un trou noir financier.

    Avec peu de perspectives pour une victoire nette contre la résistance ethnique russe à l’est – et avec les milices néo-nazis/islamistes de plus en plus nerveux au sujet de l’impasse – les chances pour restaurer un sens de l’ordre significatif dans ce pays apparaissent comme lointaines. Le chômage monte en flèche et le gouvernement est fondamentalement banqueroute.

    Le dernier meilleur espoir pour une certaine stabilité aurait pu être l’accord Minsk-2 en février 2015, appelant à un système fédéralisé pour donner plus d’autonomie au Donbas, mais le Premier ministre Yatsenyuk de Nuland, a saboté l’accord en mars en insérant un comprimé de poison qui exigeait essentiellement que les rebelles ethniques russes se rendent d’abord.

    Maintenant, le chaos ukrainien risque d’évoluer encore plus hors de contrôle avec les néo-nazis et d’autres milices de droite – ayant reçu un tas d’armes pour tuer des ethniques russes dans l’est - se tournant contre la direction politique à Kiev.

    En d’autres mots, les néocons ont frappé de nouveau, rêvant d’un schéma de « changement de régime » qui ignorait les réalités pratiques, comme les fissures ethniques et religieuses. Ensuite, alors que le sang coulait et que les souffrances empiraient, les néocons ont simplement cherché quelqu’un d’autre à blâmer.
    Donc, il semble improbable que Nuland, considérée par certains à Washington comme la nouvelle « star » de la politique étrangère US, soit licenciée pour son incompétence dangereuse, tout comme la plupart des néocons auteurs du désastre irakien, demeurent des experts « respectés » employés dans les principaux groupes d’experts, auxquels on offre des espaces appréciés dans les pages de chroniques, et qui sont consultés aux plus hauts niveaux du gouvernement US.

    (…)

    Le journaliste d’investigation Robert Parry a réfuté beaucoup de récits sur l’Iran-Contra pour The Associated Press et Newsweek dans les années 1980. On peut acheter son dernier livre America’s Stolen Narrative, (Le récit volé de l’Amérique (…)

    #ukraine #nuland #bordel

  • #Torture, American-Style: The Role of Money in Interrogations | Vanity Fair
    http://www.vanityfair.com/news/2015/07/torture-american-style-hoffman-report

    Why, exactly, did the United States end up torturing detainees during George W. Bush’s administration’s war on terror, when there was no scientific proof that coercive interrogations would yield valuable intelligence, and ample proof that it would harm our national security interests, elicit false information and spread unnecessary ill will throughout the Muslim world, possibly for generations to come?

    It’s a head scratcher, to say the least, but a blockbuster report issued last week suggests one answer: greed. Specifically, the greed of psychologists who hoped to receive, and in some cases did receive, financial benefits in exchange for providing the Pentagon with intellectual and moral cover for its torture of detainees.

    #Etats-Unis #psychologues #Cupidité

  • Pour tenter de comprendre l’Ukraine – 67 : l’Ukraine d’aujourd’hui-21 – Iouchtchenko – 6

    Et pendant ce temps-là, à Washington, avant qu’une première délégation américaine se rende à Kiev, le président des USA – George W. Bush Jr – et le président polonais – Aleskander Kwasniewski – se taillent une bavette en se félicitant parmi au sujet de la Révolution Orange :
    Aleskander Kwasniewski :

    « Rien de tout cela ne serait arrivé sans la participation des États-Unis. En effet, sans le rôle joué par les USA, il aurait été impossible de mettre fin à la crise en Ukraine et renforcer la démocratie dans ce pays. Ceci est un succès pour l’Ukraine et le peuple ukrainien, mais aussi notre succès commun. »

    George W. Bush Jr :

    « Je suis impressionné par le leadership du président Kwasniewski à l’égard de l’Ukraine. Il a montré une prépondérence impressionnante dont le peuple ukrainien a pu bénéficier. Tout le monde l’apprécie et je l’apprécie aussi et nous allons continuer à discutailler afin que l’Ukraine aille plus loin. C’est pourquoi John McCain, Hilary Clinton et Joseph Lieberman vont rencontrer Iouchtchenko et Timochenko afin de renforcer les relations américano-ukrainiennes. »

    Et c’est ainsi que le 11 février 2005, John McCain, Hilary Clinton, Joseph Lieberman, le petit prince et sa cour, sont venus à Kiev pour rencontrer Viktor Iouchtchenko – président de l’Ukraine – Ioulia Timochenko – Première ministre – et Volodymyr Lytvyn – le président de la Verkhovna Rada, pour tailler le bout de gras sur le renforcement du soutien US à l’Ukraine et d’aborder aussi, par la même occase, quelques objectifs euro-atlantiques.

    http://lesazas.org/2015/06/21/pour-tenter-de-comprendre-lukraine-67-lukraine-daujourdhui-21-iouchtchenko-

  • Si les Américains disent qu’Assad est allié à ISIS, c’est certainement vrai. Après tout, ce sont les mêmes qui savaient déjà que Saddam Hussein était allié à Al Qaeda… (tu ne vois pas comme un schéma récurrent, là… ?)

    Saddam Hussein and al-Qaeda link allegations
    http://en.wikipedia.org/wiki/Saddam_Hussein_and_al-Qaeda_link_allegations

    Saddam Hussein and al-Qaeda link allegations were made by U.S. Government officials who claimed that a highly secretive relationship existed between former Iraqi President Saddam Hussein and the radical Islamist militant organization Al-Qaeda from 1992 to 2003, specifically through a series of meetings reportedly involving the Iraqi Intelligence Service (IIS).[1] In the lead up to the Iraq War, U.S. President George W. Bush alleged that Iraqi President Saddam Hussein and militant group al-Qaeda might conspire to launch terrorist attacks on the United States,[2] basing the administration’s rationale for war, in part, on this allegation and others. The consensus of intelligence experts has been that these contacts never led to an operational relationship, and that consensus is backed up by reports from the independent 9/11 Commission and by declassified Defense Department reports[3] as well as by the Senate Select Committee on Intelligence, whose 2006 report of Phase II of its investigation into prewar intelligence reports concluded that there was no evidence of ties between Saddam Hussein and al-Qaeda.[4] Critics of the Bush Administration have said Bush was intentionally building a case for war with Iraq without regard to factual evidence. On April 29, 2007, former Director of Central Intelligence George Tenet said on 60 Minutes, “We could never verify that there was any Iraqi authority, direction and control, complicity with al-Qaeda for 9/11 or any operational act against America, period.”[5]

  • Exclusive: The #CIA Is Shuttering a Secretive Climate Research Program | Mother Jones
    http://www.motherjones.com/environment/2015/05/cia-closing-its-main-climate-research-program

    The program was originally launched in 1992 during the George H.W. Bush administration and was later shut down during President George W. Bush’s term. It was re-launched under the Obama administration in 2010, with the aim of providing security clearances to roughly 60 climate scientists. Those scientists were given access to classified information that could be useful for researching global warming and tracking environmental changes that could have national security implications. Data gathered by the military and intelligence agencies is often of much higher quality than what civilian scientists normally work with.

    In some cases, that data could then be declassified and published, although Francesco Femia, co-director of the Center for Climate and Security, said it is usually impossible to know whether any particular study includes data from Medea. “You wouldn’t see [Medea] referenced anywhere” in a peer-reviewed paper, he said. But he pointed to the CIA’s annual Worldwide Threat Assessment, which includes multiple references to climate change, as a probable Medea product, where the CIA likely partnered with civilian scientists to analyze classified data.

    With the closure of the program, it remains unclear how much of this sort of data will remain off-limits to climate scientists. The CIA did not respond to questions about what is currently being done with the data that would have been available under the program.

    #climat

  • George W. Bush’s CIA Briefer : Bush and Cheney Falsely Presented WMD Intelligence to Public
    On « Hardball, » Michael Morell concedes the Bush administration misled the nation into the Iraq War.
    --By David Corn | Tue May 19, 2015
    http://www.motherjones.com/politics/2015/05/michael-morell-bush-cheney-iraq-war

    Dans l’émission TV « Hardball » le rapporteur de la CIA de l’époque reconnaît que #Bush et #Cheney ont consciencieusement et sciemment déformé les renseignements de la #CIA sur le nucléaire de l’#Irak et les liens éventuels de ce pays avec AQ, « dans le but de lui déclarer la guerre ».

    #assassins #criminels #impunité

  • Le discours de Bush par l’artiste Lenka Clayton
    ▶ Lenka Clayton - « QQQQQ » : excerpt (A — Because) - YouTube

    Excerpt from Lenka Clayton´s “Qaeda, quality, question, quickly, quickly, quiet”, from 2004. By alphabetically rearranging George W. Bush´s speach on Terror, Lenka Clayton provides us with one of the most haunting and intelligent “language exposures” of our times.

    https://www.youtube.com/watch?v=9xXn9q-6r4M

  • Report Says American Psychological Association Collaborated on Torture Justification
    http://www.nytimes.com/2015/05/01/us/report-says-american-psychological-association-collaborated-on-torture-just

    The American Psychological Association secretly collaborated with the administration of President George W. Bush to bolster a legal and ethical justification for the torture of prisoners swept up in the post-Sept. 11 war on terror, according to a new report by a group of dissident health professionals and human rights activists.

    The report is the first to examine the association’s role in the interrogation program. It contends, using newly disclosed emails, that the group’s actions to keep psychologists involved in the interrogation program coincided closely with efforts by senior Bush administration officials to salvage the program after the public disclosure in 2004 of graphic photos of prisoner abuse by American military personnel at Abu Ghraib prison in Iraq.

    Continue reading the main story
    RELATED COVERAGE

    video Anatomy of an InterrogationAPRIL 19, 2015
    “The A.P.A. secretly coordinated with officials from the C.I.A., White House and the Department of Defense to create an A.P.A. ethics policy on national security interrogations which comported with then-classified legal guidance authorizing the C.I.A. torture program,” the report’s authors conclude.

  • The New Enemy Within - The Atlantic
    @PETER BEINART MAY 2015 ISSUE
    http://www.theatlantic.com/magazine/archive/2015/05/the-new-enemy-within/389573

    If George W. Bush were seeking the Republican presidential nomination today, he’d face at least one big problem: his defense of Muslims and Islam. In a 2000 debate with Al Gore, Bush condemned the fact that “Arab Americans are racially profiled” using “what is called secret evidence.” After 9/11, he called Islam “a faith based upon love, not hate,” and made a highly publicized visit to a mosque. One Muslim Republican even called Bush America’s “first Muslim president.”

    A decade and a half later, the climate on the American right has radically changed. In January, the Republican presidential hopeful Bobby Jindal argued that “it is completely reasonable for [Western] nations to discriminate” against some Muslims in their immigration policies, on the grounds that radical Islamists “want to destroy their culture.” In February, another GOP contender, Mike Huckabee, declared, “Everything [President Obama] does is against what Christians stand for, and he’s against the Jews in Israel. The one group of people that can know they have his undying, unfailing support would be the Muslim community.” In March, after New York City announced that public schools would close for two Muslim holidays, Todd Starnes, a Fox News contributor, lamented, “The Islamic faith is being given accommodation and the Christian faith and other religious faiths are being marginalized.”

    This is strange. Why are conservatives more hostile to Muslims and Islam today than they were in the terrifying aftermath of 9/11? And why have American Muslims, who in 2000 mostly voted Republican, apparently replaced gays and feminists as the right’s chief culture-war foe?

    For half a century, cultural conservatives have vowed to protect America against threats from domestic insurgencies: black militancy, feminism, the gay-rights movement. But those insurgencies involved large and restive groups. Muslims, by contrast, make up only 1 percent of the U.S. population. And they are not restive. Yes, a tiny share sympathizes with Salafi groups like the Islamic State, or ISIS. But unlike the civil-rights, abortion-rights, and gay-rights activists of eras past, American Muslims are not seeking to transform American culture and law. They are not marching in the streets. For the most part, they constitute a small, well-educated, culturally conservative minority that wants little more from the government than to be left alone.