person:gilles clavreul

  • « Il est plus qu’irresponsable de laisser #Rokhaya_Diallo être insultée chaque jour »
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/09/03/il-est-plus-qu-irresponsable-de-laisser-rokhaya-diallo-etre-insultee-chaque-

    Un tour sur Twitter suffit pour voir la constance avec laquelle le philosophe Raphaël Enthoven, l’essayiste Laurent Bouvet et le préfet Gilles Clavreul (ces deux derniers étant membres du Printemps républicain) attaquent Rokhaya Diallo. De manière quasi quotidienne, avec une obsession qui frise la pathologie, ces hommes blancs, intellectuels médiatiques, la livrent en pâture à leurs « followers ». Ils savent qu’ils peuvent agir de la sorte sans devoir se justifier, surtout dans une période de libération de la parole raciste et d’excitation du phénomène identitaire.

  • Je fais rarement des signalements parce que rien de particulièrement intéressant à signaler, du coup je signale ici une forme de vide (mais qui sent mauvais).

    Dans Libé une interview de Frédéric Potier, nouveau « délégué » de la Dilcrah (insister sur le « h » aspiré pour qu’on l’entende), successeur de l’inénarrable Gilles Clavreul mais beaucoup plus discret, de toute façon ce machin sert à rien sinon à faire du vent, de la diversion et au mieux le contraire de ce qu’il est censé faire.

    Bref, génération Macron : hop, hop, regarde à droite, hop, regarde à gauche, pof, regarde en bas, hop, hop, en haut, hop, t’as vu ? t’as vu ? non t’as pas vu ? attend, je recommence (et pendant ce temps là...)

    Donc ne perdez pas de temps, je vous le résume en substance et en deux citations de M. Potier :

    comment permet-on à ces policiers de gérer les contraintes qu’on leur pose en termes d’efficacité, tout en préservant les principes républicains ?

    et

    Cette notion de racisme d’État est diffamatoire. Elle est une insulte.

    Si vous y tenez vraiment, le reste est là :

    http://www.liberation.fr/france/2018/02/05/frederic-potier-la-notion-de-racisme-d-etat-est-une-insulte_1627635

    (Et tant qu’à faire, les tags qui vont bien (ou pas) #frédéric_potier #dilcrah #racisme #racisées #non_mixité #déni)

  • Comprendre la mécanique raciste. Entretien avec Pierre Tevanian – CONTRETEMPS
    http://www.contretemps.eu/mecanique-raciste-entretien-tevanian

    Pourquoi la « mécanique raciste » ? 

    Le mot mécanique dit d’abord le caractère artificiel du racisme, en opposition avec une idée reçue que je prends le temps de récuser dans le livre : l’idée qu’au fond le racisme procéderait d’une peur de l’autre ou de l’inconnu, inhérente à la nature humaine. Je montre que cette idée est absolument fausse, d’une part, et fautive d’autre part sur le plan éthique dans la mesure où elle débouche sur une complaisance avec la violence raciste : si celle-ci procède d’un penchant naturel, on peut la contrôler, mais on ne peut pas l’éradiquer, et il ne faut pas être pressé dans ses demandes d’égalité de traitement. A l’opposé de cette approche « naturaliste » je souligné la dimension culturelle du racisme, sa dimension historique, sociale, politique…

     

    Ce n’est donc pas la différence, ou l’inconnu, qui produisent en tant que tel de la peur et du rejet ?

    Non, puisque ce n’est pas n’importe quel inconnu. C’est toujours une catégorie bien précise d’inconnus, par exemple l’arabe plus que le Scandinave, ou le musulman plus que le bouddhiste. Si la différence et l’inconnu inspiraient naturellement et univoquement la peur et le rejet, ces catégorisations et ces hiérarchies n’existeraient pas. Et si les phobies étaient vraiment naturelles, elles iraient « sans dire » : il n’y aurait pas besoin de les professer dans d’interminables paroles et écrits. Ce sont toujours des productions discursives, des discours d’autorité (le discours savant ou pseudo-savant, le discours journalistique qui prétend lui aussi dire le vrai, le discours professoral, la parole parentale, mais aussi le Droit, les lois et circulaires) qui désignent un groupe comme inférieur (et donc à maintenir sous tutelle) ou menaçant (et donc à mâter par une guerre préventive). Encore une fois, si les catégorisations, les hiérarchies et les rapports d’hostilité étaient naturels, ils ne se cristalliseraient pas dans une telle prolifération de discours.

    #racisme #domination

    • un extrait de l’avant-propos :

      Quant à l’éthique raciste, que j’aborde dans le chapitre sur la « question blanche », Saïd Bouamama en évoque aussi les déclinaisons les plus récentes dans sa postface. Je me contenterai d’ajouter que le déni du privilège blanc, tel que je l’évoque dans ce chapitre, n’a cessé au cours des dernières années, et des derniers mois, de se manifester sous des formes de plus en plus caricaturales, en réaction à sa remise en cause par des non-Blancs. À un déni pur et simple, prenant la forme du silence et de la posture {color-blind} (« aveugle aux couleurs »), succède de plus en plus une dénégation active et agressive, sous forme d’interminables réfutations, indignations et imprécations – contre un supposé « racisme inversé », « antifrançais » ou « antiblanc ». Tout cela était déjà développé dans la première version de mon chapitre, publiée initialement il y a une dizaine d’années, mais a pris ces dernières années une place de plus en plus importante dans le débat public – jusqu’à mobiliser au cours de l’été 2016 l’attention de la ministre Najat Vallaud-Belkacem et celle de Gilles Clavreul, délégué interministériel à la lutte contre les discriminations (sous la forme d’une ahurissante campagne contre un « camp d’été décolonial non mixte » et un cycle de « Paroles non-blanches » organisé dans une université).

      https://www.contretemps.eu/extrait-mecanique-raciste-tevanian

    • Vous allez même jusqu’à dire que le racisme n’est pas la peur de l’inconnu mais du « bien connu »…

      Oui, au sens où un inconnu qui n’est qu’inconnu pourra provoquer tout une gamme d’affects extrêmement diversifiée, allant de la méfiance à l’émerveillement (la fameuse admiration dont parle Descartes dans son Traité des passions) en passant par l’amusement. La peur unilatérale, extrême, phobique, suppose au contraire la certitude d’avoir affaire à un être absolument mauvais et menaçant, ce qui suppose un savoir ou un pseudo-savoir. Dans le cas du racisme il s’agit bien sûr d’un pseudo-savoir, ce que dit le mot préjugé, mais on n’est pas dans une simple ignorance. L’énoncé raciste fondamental est d’ailleurs « Je les connais ». Je les connais donc je sais qu’ils sont mauvais, dangereux, donc qu’il faut les mater. Ou bien je les connais donc je sais qu’ils sont objectivement inférieurs et incapables d’autonomie, donc qu’il est légitime et même nécessaire de les dominer.

      Je ne veux pas infirmer ce que dit Pierre Tevanian au sujet d’une prétendue peur de l’inconnu. Pourtant l’argument qu’il utilise par rapport à la diversité des émotions qu’on peu avoir face à l’inconnu et qui ne serait pas présente dans le racisme. Il me semble qu’il y a du racisme « bienveillant » qu’on appel parfois « exotisme » ou « paternalisme » et qu’on peut etre raciste sans etre dirrectement haineux ou malveillant, par exemple en valorisant de prétendues compétances qu’auraient les personnes racisées. Peut etre que Pierre Tevanian pense que le racisme est une forme toujours haineuse et peut etre aussi que je comprend pas un truc.

      edit - Tevanian répond plus loin à ma remarque :

      il y a racisme quand les amalgames malveillants s’articulent à un contexte de domination qu’ils viennent légitimer.

      edit 2- en fait il y a pas de désaccord plus bas Tevanian explique :

      Je répète effectivement, tout au long du livre, que le racisme n’est pas la haine de l’autre race. Tout est faux dans cette formule ! D’abord, on l’a vu, parce qu’il n’y a pas de races a priori, mais une racialisation produite par le racisme lui-même. Ensuite parce que ce processus de racialisation peut très bien se faire sans jamais employer le mot race : il suffira de lui substituer un euphémisme comme ethnie, culture, peuple, religion, sans rien changer à la logique de différenciation-essentialisation-péjoration. Enfin parce que ce n’est pas la haine qui est au fondement du racisme. C’est une des limites de l’antiracisme d’Etat que je critique. Il ne définit et ne combat comme raciste que la phobie et l’affect de haine, et leur versant pratique qui est la stigmatisation, l’injure et la persécution : je ne pense qu’à toi, je te fixe du regard, je te montre du doigt, je ne parle que de toi, je te traque partout et je m’active de toutes les manières possibles pour te diminuer ou te détruire. Mais le racisme c’est aussi, et peut-être beaucoup plus, le contraire : j’oublie ton existence, je ne te vois pas, je ne te regarde même pas, je ne te parle pas et je ne parle pas de toi, je ne fais rien pour toi, je te laisse mourir, ou souffrir, étouffer, mourir à petit feu. Bref : la modalité phobique et haineuse du racisme construit une esthétique qui effectivement s’apparente au genre de l’épouvante, mais elle n’est qu’une modalité parmi d’autres possibles, comme l’invisibilisation ou la relégation, ou encore le paternalisme.

  • L’islamopsychose française a assez duré - Libération
    http://www.liberation.fr/debats/2017/01/27/l-islamopsychose-francaise-a-assez-dure_1544227?xtor=rss-450

    Dans une tribune, le politologue et essayiste Thomas Guénolé dénonce le principe d’hostilité envers le fait religieux musulman dans l’espace public et appelle à retrouver l’idéal d’universalisme et de fraternité français.

    Manuel Valls a choisi le communautarisme musulman pour enjeu central de sa confrontation avec Benoît Hamon. Parmi tous les thèmes possibles du second tour d’une primaire présidentielle, il a jugé que c’était celui-là, et aucun autre, qui méritait qu’il lui consacre le plus d’efforts de campagne. Cette stratégie est symptomatique d’un problème profond, grave, dans le rapport que notre société entretient avec l’islam français.

    • un article qui vient a point, merci, oui il y a une tendance à diaboliser l’islam dans la suite du choc des civilisation cher à Lewis, Hutington, Bush père et fils, les néocons pro-israeliens. La France ayant relayé cette croisade avec l’aide de Sarkozy d’abord puis les suivants dont Valls et le héraut. Le club israelophile se veut « républicain » avec Laurent Bouvet et son renouveau du socialisme laique et anti-communautariste qui communie pourtant avec la Licra, Gilles Clavreul et autres Sifaoui Fourest .Donc haro sur Hamon, Valls veut pouvoir être président demain ?? Empêcher de parler d’islamophobie mais user et mesuser de l’antisémitisme adonff..

  • Contre l’antiracisme policier de Gilles Clavreul : « L’heure de nous-mêmes a sonné ! »
    https://nantes.indymedia.org/articles/35918

    Le 27 septembre 2016, le site de la Fondation Jean-Jaurès faisait paraître dans sa rubrique « Penser pour agir » un texte intitulé « Un racisme à l’envers ? », signé du préfet Gilles Clavreul, l’homme à la tête de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme (DILCRA) [3]. Cet article démontre une fois de plus que les personnes qui cherchent à se rendre légitimes dans des fonctions pour lesquelles elles ont été nommées sans réelles connaissances du dossier ni compétences particulières analysent les faits sociaux avec une grille de lecture qui ne fait sens que pour elles-mêmes et pour ceux qu’elles cherchent à séduire. Elles agissent plus par intérêt de classe et de race que par volonté de répondre aux problèmes politiques, moraux, économiques et sociaux auxquels la société fait (...)

    #Répression #contrôle #social #antifascisme #Répression,contrôle,social,antifascisme

  • #Revue_de_Presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce samedi 8 octobre 2016
    https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse/12456-revue-de-presse-du-jour-comprenant-l-actualite-nationale-et-interna

    https://www.crashdebug.fr/images/stories/addons/images/Images+globales/2015/decembre/revue_de_presse_02_12_2015.png

    Bonjour, actualités en peau de chagrin, c’est normal nous sommes samedi !, ce qui veux dire mode repos pour nous aussi... ; )))

    Bonne journée,

    Amicalement,

    f.

    Actualités françaises :

    08.10.2016

    Dans les maisons de retraite, manque de moyens et conditions de travail dégradées rendent la situation « explosive » (Basta !)

    Prix du gaz : augmentation de 1,6% au 1er novembre (Atlantico.fr)

    Sarkozy promet un référendum sur le regroupement familial et les fichés S (Les Echos.fr)

    Le nombre d’amendes liées aux radars devrait exploser en 2017 (L’Express.fr)

    07.10.2016

    Saint-Brévin. Coups de feu sur le futur centre d’accueil de migrants (Ouest-france.fr) via Contributeur anonyme

    Forte baisse des actes racistes et antisémites en France, selon Gilles Clavreul (France 24.com)

    La justice ordonne à (...)

    #En_vedette

  • #Revue_de_Presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce vendredi 7 octobre 2016
    https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse/12451-revue-de-presse-du-jour-comprenant-l-actualite-nationale-et-interna

    https://www.crashdebug.fr/images/stories/addons/images/Images+globales/2015/decembre/revue_de_presse_02_12_2015.png

    Bonjour, Vendredi enfin, on est à la bourre alors on ne perd pas de temps et voici la Revue de presse du jour.

    Bonne journée,

    Amicalement,

    f.

    Actualités françaises :

    07.10.2016

    Coups de feu contre un futur centre d’accueil de migrants en Isère (Le Monde.fr)

    Forte baisse des actes racistes et antisémites en France, selon Gilles Clavreul (France 24.com)

    La justice ordonne à l’Etat d’intensifier la dératisation de la prison de Fresnes (Le Figaro.fr)

    Paris 16e : dans le centre d’hébergement pour sans-abri (Le Point.fr)

    Nucléaire : Tous exposés à de plus fortes radiations ! (Les Brindherbes Engagés)

    06.10.2016

    Niches fiscales : la facture va frôler les 90 milliards d’euros l’an prochain (Les Echos.fr)

    Les conditions de travail ont des effets de long terme sur la santé (Le Figaro.fr) (...)

    #En_vedette

  • Fanon mutilé

    Nul n’est propriétaire de la parole d’un auteur. Qui s’arroge le droit de décréter du sens vrai d’un texte ou d’un propos se condamne au mensonge et à la brutalité. Pour autant, peut-on faire dire n’importe quoi à un écrit ? Lui donner n’importe quel sens ? Cette question fut l’une de celles qui hantèrent le philosophe Jacques Derrida. Il parle en ces termes de l’usage que, parfois, d’autres ont fait de son propre travail : « Je ne me fais aucune illusion sur la possibilité pour moi de contrôler ou de m’approprier ce que je dis ou ce que je suis, mais je voudrais bien – c’est le sens de tout combat, de toute pulsion dans ce domaine –, je souhaite au moins que ce que je dis et ce que je fais ne soit pas immédiatement et clairement utilisé à des fins auxquelles je crois devoir m’opposer. Je ne veux pas me réapproprier mon produit, mais, pour cette raison même, je ne veux pas que d’autres le fassent à des fins que je crois devoir combattre [4]. » Gilles Clavreul mobilise la parole de Fanon au service de tout ce qu’il a passé sa vie à combattre : l’arrogance européenne, la pensée d’État, l’impérialisme, la sophistique et, surtout, le maintien du privilège blanc. Il y a là une trahison éhontée à laquelle il importe de donner son vrai nom.

    Voilà le passage tel que le cite Clavreul : « Je suis un homme, et c’est tout le passé du monde que j’ai à reprendre. En aucune façon je ne dois tirer du passé des peuples de couleur ma vocation originelle. Ce n’est pas le monde noir qui me dicte ma conduite. Ma peau noire n’est pas dépositaire de valeurs spécifiques. […] Je n’ai pas le droit, moi homme de couleur, de souhaiter la cristallisation chez le Blanc d’une culpabilité envers le passé de ma race. Je n’ai pas le droit, moi homme de couleur, de me préoccuper des moyens qui me permettraient de piétiner la fierté de l’ancien maître. Je n’ai pas le droit ni le devoir d’exiger réparation pour mes ancêtres domestiqués. Il n’y a pas de mission nègre ; il n’y a pas de fardeau blanc [5]. » Cette citation et l’usage qui en est fait appellent quatre remarques.

    Première remarque : ce texte de Fanon, extrait de la conclusion de son premier livre, Peau noire, masques blancs, a été caviardé bien plus largement que la citation de Clavreul ne le laisse à penser. En réalité, la première partie de cette citation est un véritable patchwork de passages mis bout à bout, au mépris de la cohérence de l’original. Entre la première et la deuxième phrase, plusieurs lignes ont été amputées, dont ce passage : « Chaque fois qu’un homme a fait triompher la dignité de l’esprit, chaque fois qu’un homme a dit non à une tentative d’asservissement de son semblable, je me suis senti solidaire de son acte [6]. » Que le préfet Clavreul ait dissimulé cette mutilation du texte suggère qu’il entendait évacuer de la pensée de Fanon, et surtout de son propre discours, toute critique de l’asservissement et de la domination. C’est là que réside l’absurdité fondamentale de son pseudo-antiracisme : il prétend combattre le racisme sans combattre en même temps l’asservissement et la domination. Pourquoi ? Pour pouvoir qualifier de racistes des populations non blanches qui ne disposent pas des moyens matériels de dominer et d’asservir leur prochain. Ainsi, on ne s’étonnera pas de constater que Clavreul a retiré un fort long passage où Fanon fait l’apologie du Vietminh et de la lutte d’indépendance indochinoise, qu’il conclut ainsi : « Si, à un moment, la question s’est posée pour moi d’être effectivement solidaire d’un passé déterminé, c’est dans la mesure où je me suis engagé envers moi-même et envers mon prochain à combattre de toute mon existence, de toute ma force pour que plus jamais il n’y ait, sur terre, de peuples asservis [7].. ». Une fois de plus, la critique fanonienne de l’asservissement, son apologie du combat et de l’engagement radical sont passées sous silence : Clavreul ne conserve que les quelques passages épars où Fanon tâche de se prémunir contre la haine du Blanc. Il évacue délibérément les longs développements critiques et anticoloniaux, bricolant un Fanon timoré et pro-occidental qui n’a jamais existé. Le premier élément à retenir est donc le suivant : cette citation est un montage et le préfet Clavreul a fait œuvre de faussaire pour escamoter la critique fanonienne de l’asservissement.
    Deuxième remarque : Fanon, dans la conclusion de Peau noire, masques blancs, sonde son état d’esprit – ou plus justement de l’état de son esprit. Celui d’un homme qui a connu les affres du racisme, des injustices innombrables, mais n’abandonne pas le projet de tendre vers la sagesse ; un homme qui cherche à se prémunir des « passions tristes ». Évidemment, la haine du Blanc en est une. De quel droit Clavreul oppose-t-il aux organisatrices et aux participants du camp d’été décolonial le « je » de Fanon ? En l’insérant dans son article, Clavreul transforme cette confession éthique, rédigée à la première personne, en une injonction policière, en l’interpellation autoritaire d’un « Tu dois ! ». Fanon tient pour nécessaire de se débarrasser de tout ressentiment lié à un passé révolu, mais pour mieux concentrer l’énergie de sa révolte sur les injustices du présent. Un tel programme intellectuel et politique rejoint largement celui de l’antiracisme politique actuel. Au contraire, le travail de Clavreul, comme l’a montré notre première remarque, consiste à cacher aux non-Blancs les injustices dont ils sont victimes et même à nier l’existence de l’asservissement dont ils sont l’objet. Le préfet ignore absolument la remise en cause fanonienne de la suprématie blanche ; il refuse de la voir. La façon qu’a Clavreul de s’approprier la parole de Fanon illustre, par contraste, l’une des raisons pour lesquelles la non-mixité défendue par les organisatrices du camp d’été décolonial est importante. Entre les mains d’un suppôt de l’État et/ou d’un individu acquis à la défense du privilège blanc, la parole d’un penseur noir a tôt fait d’être réappropriée, maquillée et retournée contre ses propres sœurs et frères de luttes. C’est pourquoi il est parfois plus sûr de choisir son auditoire. Second point à retenir, donc : Clavreul mésinterprète la parole de Fanon en l’utilisant contre des activistes qui sont les héritières et les héritiers de ses combats.

    Troisième remarque : dans son billet, Clavreul s’émeut que, dans l’antiracisme politique, « le manichéisme avec lequel sont présentées les turpitudes des uns et la dignité des autres laisse flotter un parfum de supériorité morale du racisé sur le blanc ». Si le flair de l’auteur de ce discours goûte la fragrance de la conclusion de Peau noire, masques blancs (a fortiori si elle a été mutilée et mésinterprétée), il se trouvera sans doute incommodé par les effluves puissants de celle des Damnés de la terre : « Voici des siècles que l’Europe a stoppé la progression des autres hommes et les a asservis à ses desseins et à sa gloire ; des siècles qu’au nom d’une prétendue “aventure spirituelle” elle étouffe la quasi-totalité de l’humanité. Regardez-la aujourd’hui basculer entre la désintégration atomique et la désintégration spirituelle. Et pourtant, chez elle, sur le plan des réalisations on peut dire qu’elle a tout réussi. L’Europe a pris la direction du monde avec ardeur, cynisme et violence. Et voyez combien l’ombre de ses mouvements s’étend et se multiplie. Chaque mouvement de l’Europe a fait craquer les limites de l’espace et celle de la pensée. L’Europe s’est refusée à toute humilité, à toute modestie, mais aussi à toute sollicitude, à toute tendresse. Elle ne s’est montrée parcimonieuse qu’avec l’homme, mesquine, carnassière homicide qu’avec l’homme [8]. » Il ne s’agit pas d’insister sur la « supériorité » morale des racisés (c’est-à-dire de la vaste majorité du genre humain), mais bien de faire admettre une bonne fois pour toutes l’historique abjection morale de cette petite portion de l’espace-temps qu’est l’Europe moderne. Celle-là même qui, comme l’a dit Walter Benjamin, « a transformé le monde nouvellement conquis en une salle de torture [9]. » ; ce continent qui a fait, comme l’écrivait W.E.B. DuBois, de la répétition des massacres l’« âme vraie de la culture blanche [10] » ; cette Europe « moralement, spirituellement indéfendable » dont parlait Césaire [11]. Sa cruauté transcendantale est telle que les efforts de l’État islamique, ou d’autres organisations criminelles, pour se hisser à son niveau d’indifférente sauvagerie se condamnent au grotesque : à une parodie macabre qui, déjà, lasse le Vieux Continent davantage qu’elle ne l’émeut. D’où le troisième point : Fanon, comme tout intellectuel décolonial, tenait la fondamentale mesquinerie européenne pour moralement indéfendable.

    Quatrième remarque : la propagande n’est pas la seule attribution du préfet Clavreul en sa qualité de DILCRA. Lui échoit également la tâche de fureter sur les réseaux sociaux en quête de propos contrevenant à l’idéologie d’État. Et il n’est pas rare qu’il menace publiquement de trainer leurs auteurs devant les tribunaux. Parfois, il passe à l’acte. C’est ainsi que, pour un tweet favorable à la résistance armée palestinienne, la militante du Parti des indigènes de la République Aya Ramadan a récemment été attaquée [12]. C’est le délit d’apologie du terrorisme, cette laïcisation du délit de blasphème, qui rend possible un tel procès politique. Fanon – faut-il le rappeler ? – était un militant anticolonialiste intransigeant qui avait à cœur de distinguer la résistance armée légitime du « terrorisme » inconsistant. La Palestine d’aujourd’hui, comme hier l’Algérie, est victime d’une colonisation de peuplement inhumaine, légitimée par une idéologie véritablement raciste, le sionisme, que la DILCRA se garde bien de remettre en cause. Lisons ces quelques lignes de L’An V de la révolution algérienne que Fanon consacre à la figure du moudjahid : « Le “terroriste”, dès qu’il accepte une mission, laisse entrer la mort dans son âme. C’est avec la mort qu’il a désormais rendez-vous. Le fidaï, lui, a rendez-vous avec la vie de la Révolution, et sa propre vie. Le fidaï n’est pas un sacrifié. Certes, il ne recule pas devant la possibilité́ de perdre sa vie pour l’indépendance de la patrie, mais à aucun moment il ne choisit la mort. Si la décision est prise de tuer tel commissaire de police tortionnaire ou tel chef de file colonialiste, c’est que ces hommes constituent un obstacle à la progression de la Révolution [13]. » Le quatrième et dernier élément à retenir est donc le suivant : si Frantz Fanon était encore en vie, le préfet Clavreul serait probablement plus occupé à lui intenter des procès pour apologie du terrorisme qu’à le citer favorablement.

    http://frantzfanonfoundation-fondationfrantzfanon.com/article2358.html?var_mode=calcul#nb1

    #fanon
    #racisme
    #Dilcra

  • « Printemps républicain » ? Le temps de la contre-offensive est venu
    http://contre-attaques.org/l-oeil-de/article/printemps

    Pour ne pas laisser le champ libre à l’autoritarisme et l’intolérance du « Printemps républicain », porté entre autres par Gilles Clavreul et Laurent Bouvet, l’ALCIR (Association de lutte contre l’islamophobie et tous les racismes) lance le « printemps de la liberté, de l’égalité et de la fraternité », le 21 septembre 2016. Nous publions ici leur appel. Le 20 mars 2016 se tenait à la Bellevilloise, dans le 20e arrondissement de Paris, la première réunion du « Printemps républicain ». Selon son texte (...)

    #L'œil_de_Contre-Attaques

    / #carousel, #Regards

    "https://www.change.org/p/agir-contre-l-islamophobie-et-les-racismes"
    "https://www.weezevent.com/agir-contre-l-islamophobie-et-les-racismes"

  • Les effarantes déclarations de Gilles Clavreul en Israël
    8 juil. 2016 Par Guillaume Weill Raynal Blog : Le blog de Guillaume Weill Raynal
    https://blogs.mediapart.fr/guillaume-weill-raynal/blog/080716/les-effarantes-declarations-de-gilles-clavreul-en-israel

    Dans mon précédent billet, je m’étonnais de ce que, dans une réunion internationale - à l’OSCE - Gilles Clavreul qui représentait la France ait voté et fait voter pour que la « critique systématique et démesurée d’Israël » soit considérée comme une forme… d’antisémitisme !
    (...)
    Résumons. Gilles Clavreul représentant officiel du gouvernement français en déplacement en Israël déclare publiquement depuis Jérusalem que la cause palestinienne n’existe pas, qu’il ne s’agit que d’un faux problème inventé depuis la France par des antisémites contre lesquels il convient de lutter grâce aux « outils » fournis par le ministère israélien des affaires étrangères avec lequel la France partage une « analyse commune »

    Gilles Clavreul déplore que la question palestinienne soit utilisée en France pour servir des causes qui parfois s’éloignent beaucoup des intérêts directs des Palestiniens

    On pourrait lui rétorquer que lui-même, en Israël, use de sa fonction de délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme à des fins qui sont fort éloignées de sa mission et de ses attributions officielles en France.

    • Ah si, il a tout de même ajouté : « Après, la manière dont certaines choses sont répercutées, amplifiées, ou quelquefois déformées, c’est une toute autre question. Et c’est vrai que la question palestinienne, en France, est utilisée pour servir des causes, qui parfois s’éloignent beaucoup des intérêts directs des Palestiniens ». Une idée réitérée de manière encore plus explicite – et surréaliste ! - dans son interview accordée au site Times of Israël : « Nous pouvons aussi en apprendre beaucoup sur la question palestinienne, la façon dont elle est mobilisée, instrumentalisée, pour servir l’antisémitisme[…] La mobilisation palestinienne est beaucoup plus radicale en France qu’ici »  

      Résumons. Gilles Clavreul représentant officiel du gouvernement français en déplacement en Israël déclare publiquement depuis Jérusalem que la cause palestinienne n’existe pas, qu’il ne s’agit que d’un faux problème inventé depuis la France par des antisémites contre lesquels il convient de lutter grâce aux « outils » fournis par le ministère israélien des affaires étrangères avec lequel la France partage une « analyse commune »

  • Les délires de Gilles Clavreul @gillesclavreul
    Mais où s’arrêtera-t-il ?

    Pour la France, c’est officiel : critiquer Israël est une forme d’antisémitisme | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/guillaume-weill-raynal/blog/280616/pour-la-france-cest-officiel-critiquer-israel-est-une-forme-d-antise

    « Cette définition de travail à laquelle la France a pleinement souscrit est très intéressante parce qu’elle pose justement cette question là dans des termes qui sont très clairs : il y est dit que si la critique d’Israël - comme n’importe quel autre Etat, et je dirais même comme n’importe quel autre Etat démocratique – est parfaitement légitime et permise, en revanche, lorsque cette critique se fait démesurée, lorsqu’elle repose sur des arguments fallacieux, sur des réalités totalement falsifiées et transfigurées, alors, on n’est plus dans le cadre de la critique normale, et on est dans quelque chose qui, oui, peut relever de l’antisémitisme ».

    Et de poursuivre : 

    « C’est très important que cela soit dit. Je représentais la France à cette réunion et j’ai fortement poussé, avec d’autres pays, parce qu’on n’est pas seuls du tout dans ce souhait-là - notamment avec la présidence allemande - pour que cette définition soit adoptée au niveau des membres de l’OSCE. C’est très important parce que ce sera un appui très fort pour le débat interne, justement, sur cette question de la critique démesurée et systématique d’Israël … qui ne porte pas sur les actions du gouvernement israélien… ça, effectivement, on peut critiquer… mais sur son existence même »

  • Qui fait l’apologie du #Terrorisme ?
    http://contre-attaques.org/magazine/article/qui-fait-l

    « Dignité et fierté ! Bravo aux deux Palestiniens qui ont mené l’opération de résistance à Tel-Aviv #Free Palestine. » Le jour de l’attaque menée à Tel-Aviv et qui a fait quatre morts israéliens, une militante du Parti des indigènes de la République (PIR) a publié ce tweet qui a suscité une violente réaction de Gilles Clavreul. Dans un entretien accordé au Figaro le 16 juin 2016, Gilles Clavreul, délégué interministériel à la lutte contre le terrorisme, affirme avoir « transmis à la justice ce tweet qui fait (...)

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    « http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2016/06/16/31001-20160616ARTFIG00099-apologie-du-terrorisme-racisme-anti-francais-faut »
    « http://www.haaretz.com/opinion/1.724290 »
    « https://www.washingtonpost.com/news/worldviews/wp/2016/06/10/tel-aviv-mayor-links-terror-attack-to-israeli-occupation-of-palestin »
    « http://orientxxi.info/magazine/ces-francais-volontaires-dans-l-armee-israelienne,0546 »

  • « Quand nous disons "je", c’est à nous tou-te-s que nous pensons » - Contre-attaque(s)
    http://contre-attaques.org/magazine/article/tribune

    Laurence Rossignol, Manuel Valls, Gilles Clavreul, Laurent Joffrin...ces dernières semaines ont été marquées par les déclarations outrancières de plusieurs responsables politiques et éditorialistes. Qu’elles insultent la mémoire des déportés de l’esclavage, le libre-arbitre des femmes voilées ou les pratiques militantes des antiracistes politiques, ces déclarations n’ont qu’un seul effet : renforcer les stigmates visant une partie de la population. Plusieurs acteurs associatifs ont ouhaité réagir à cette sombre actualité ; nous publions ici leur tribune.

    Nous assistons avec un triste amusement à la déchéance de rationalité d’un État en roue libre. Et avec lui, les hérauts d’une élite désuète qui, face à la remise en cause de ses privilèges, est prête à faire brûler la maison France qu’elle dit tant aimer.
    Comme chaque jour apporte son lot de nouvelles polémiques autour de l’islam et des musulmans, des Noirs et des Arabes, des migrants et des Roms, hier pas plus que demain ne déroge à la règle.

    Douce France, cher pays en pleine souffrance, que nous réserves-tu aujourd’hui ? Quel foulard, quelle barbe, quelle couleur, quelle culture te posera problème ? Quel sujet naitra, sinon de ton ennui, du moins de tes errances ou stratégies racialistes ?

    Sur nos écrans s’affichent les tensions du jour qui, dans nos rues comme dans nos institutions, dans nos écoles comme dans nos entreprises, portent leurs fruits amers, construisant et légitimant le rejet de l’autre, son exclusion. La violence des mots, souvent. La violence des gestes, aussi.

    Et face à cela, un État coupable de lui-même, non plus uniquement de ses renoncements face aux racismes, mais également de ses discours et de ses actions ; une puissance publique qui, plutôt que d’apporter la rationalité de l’analyse, l’humanisme de l’écoute et la fraternité dans l’action, est incapable d’offrir un autre visage que celui du mépris.

    L’antiracisme d’État n’est et ne sera pas la grande force issue de tous les secteurs et de tous les paysages de la société française, permettant à chacun-e de ne plus faire face à l’exclusion de part sa couleur de peau, son origine ou sa religion supposée. Au contraire, il aura été l’obstruction des institutions, empêchant les premiers intéressés d’accéder aux moyens politiques et institutionnels de changer positivement leur condition. Il aura été la domination d’une élite, produisant un discours vertical descendant, à l’attention des populations cibles du racisme que l’on aura voulu « civiliser » et « pacifier », sans jamais dépasser ses réflexes post-coloniaux. Il aura été 30 ans de retard, en donnant à voir l’illusion d’une France fraternelle, signalant sur le plan du marketing ce que nous avons été incapables de faire vivre dans le réel de l’action institutionnelle. Une France pourtant rescapée, sauvée au quotidien par l’expérience humaine de gens qui veulent tout simplement vivre ensemble, bien loin des outrances politiques de ceux qui nous gouvernent. 

Au Président de la République comme au Premier Ministre, au Délégué interministériel prétendument contre le racisme et l’antisémitisme comme aux polémistes qui les soutiennent, aux videurs de l’antiracisme patenté comme aux racistes de tout poil qui se sentent soudainement pousser les ailes d’un républicanisme jacobin, à cette infime minorité qui truste l’espace médiatique névrosé tout en poussant des cris d’orfraie à chaque fois qu’on contredit leurs certitudes, nous disons simplement : 



    Votre antiracisme est un racisme, puisqu’il revient à nous imposer la manière dont nous devrions vivre et les mots que nous devrions choisir pour nous exprimer, juste par notre différence.
    Votre féminisme est un sexisme, puisqu’il aboutit à dicter aux femmes ce qu’elles devraient ou non porter, tout en confisquant la parole des premières intéressées.
    Votre progressisme est une régression, puisqu’il valide le passage de nouvelles lois qui, en son nom, viennent restreindre toujours plus les droits et les libertés de chacun-e.
    Votre liberté d’expression est une censure, puisque asymétrique, elle vous permet d’insulter les autres tout en leur interdisant de vous répondre.

    Fuyez donc les miroirs, vous risqueriez de vous y voir.

    Quand des ministres s’érigent en défenseur des droits tout en convoquant, comme l’a fait Mme Rosignol, la mémoire de l’esclavage pour mieux ostraciser les Noir-e-s et les femmes musulmanes, sans qu’aucun responsable politique de premier plan ne la condamne mais plutôt la défende, on prend la mesure de l’ancrage raciste dans notre société. 

Quand un premier ministre en exercice se sert, une fois de plus, des femmes musulmanes comme bouc émissaire de ses échecs, couvrant le trou béant du chômage et les échecs de l’anti-terrorisme par des déclarations toujours plus abjectes, on a envie de lui rappeler que le premier « asservissement » que les premières intéressées dénoncent est celui de leur exclusion de l’éducation et du travail, auquel Manuel Valls a si ardemment participé.

    Et lorsque le directeur d’un journal dit de Gauche, comme Laurent Joffrin, prend la plume pour donner des leçons sur la manière de bien lutter contre un racisme qu’il n’a lui-même jamais vécu, en s’arrogeant le droit de dicter qui sont les bons et les mauvais, on serait presque tentés de rire si la situation n’était pas si grave, pour finalement lui dire :
    Promis, à la minute où on aura besoin de la permission de qui que ce soit pour savoir comment lutter contre les problèmes qui NOUS affectent, on vous fera signe. D’ici là, vous pouvez prendre un ticket et rejoindre la chorale de ceux qui, dans leur long sanglot, pleurent un antiracisme jusque là garant de leurs privilèges.

    De la même manière, si on a besoin de conseils sémantiques pour savoir comment qualifier la négrophobie, l’islamophobie ou le racisme dont NOUS sommes la cible, nous saurons que nous pouvons compter sur des experts en linguistique sélective qui ont a cœur de préserver la pureté et la conformité d’une langue qui, républicaine ironie, est la notre tout autant que la leur.

    D’ici là, nous continuerons notre travail.

    Nous continuerons à dénoncer le racisme là où il se trouve, comme un système et non un accident, sans hésiter à parler de la responsabilité de l’État dans son institutionnalisation, au travers des discriminations, des pratiques policières abusives ou encore de l’accès aux services publics.

    Nous continuerons à nous organiser en toute indépendance et à choisir nos mots, nos moyens, nos causes, nos stratégies autonomes pour préserver nos droits à tou-te-s.
    Et si votre dernière défense est de nous accuser de communautarisme, quand vous avez été le groupe de reproduction sociologique des élites le plus stable de notre histoire, c’est que vous ne concevez d’égalité que soumise à vous :

    Quand vous dites « nous », c’est à vous seuls que vous songez. 
Quand nous disons « je », c’est à nous tou-te-s que nous pensons. Comme vos discours, votre universalisme est en perpétuelle rotation, autour de votre nombril.

    Nous sommes libres, comme des êtres humains dans toute leur dignité.

    Et si cela vous pose problème, c’est qu’il vous faudra apprendre à vivre avec vous-mêmes, de vos indignations sélectives à votre égalité incantatoire, de votre vision civilisatrice et raciste à votre cécité lorsqu’il s’agit de faire face à vos propres biais et mécanismes d’exclusion. Atteints d’une fracture de l’œil à la vue d’un foulard ou d’une femme noire s’exprimant librement, menacés par une barbe ou un turban troublant votre aseptisé paysage, traumatisés par la mémoire d’un pain au chocolat arraché à votre enfance, vous pourrez trouver une oreille attentive et réconfortante auprès de ceux qui pensent comme vous. Si seuls, vous pourrez vous tenir chaud et évoquer les souvenirs d’antan... vestiges révolus d’un temps où vous pouviez encore nous dominer.

    Mais comme nous ne vous ressemblons pas, nous n’avons pas de revanche à prendre ni de souffrance à projeter sur les autres. C’est pourquoi notre lutte sera toujours et uniquement celle de la justice et de la dignité, pour tou-te-s. Accrochez-vous bien.

    Sihame Assbague, activiste et journaliste par obligation
    Houria Bouteldja, porte-parole du Parti des Indigènes de la République
    Ismahane Chouder, membre du Collectif des Féministes Pour l’Égalité
    Nabil Ennasri, essayiste et président du Collectif des Musulmans de France
    Amadou Ka, président des Indivisibles
    Leyla Larbi, membre du Labo Décolonial
    Marwan Muhammad, directeur exécutif du Collectif Contre l’Islamophobie en France
    Fania Noël, militante afroféministe

  • Tribune collective : « Quand nous disons "je", c’est à nous tou-te-s que nous pensons »
    http://contre-attaques.org/magazine/article/tribune

    Laurence Rossignol, Manuel Valls, Gilles Clavreul, Laurent Joffrin...ces dernières semaines ont été marquées par les déclarations outrancières de plusieurs responsables politiques et éditorialistes. Qu’elles insultent la mémoire des déportés de l’esclavage, le libre-arbitre des femmes voilées ou les pratiques militantes des antiracistes politiques, ces déclarations n’ont qu’un seul effet : renforcer les stigmates visant une partie de la population. Plusieurs acteurs associatifs ont ouhaité réagir à cette (...)

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  • Le printemps républicain en 5 tweets
    http://contre-attaques.org/magazine/article/le-printemps

    Hier, dimanche 20 mars, se tenait le « Printemps Républicain », un rassemblement de personnalités de gauche comme Fadela Amara, #Gilles_Clavreul, Frédérique Calandra ou encore Fleur Pellerin. L’occasion d’un débat sur les réseaux par les internautes qui ont tourné en dérision les propos de ces adeptes d’une laïcité ferme et autoritaire, qui n’hésitent pas à clamer, à la manière d’Elisabeth Badinter, « n’ayez pas peur du mot "islamophobe" ». Retour sur l’essentiel et en décalé en cinq tweets. 1.D’abord, un mot (...)

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    #Laïcité
    «http://www.causeur.fr/manifeste-pour-un-printemps-republicain-37179.html»
    «http://www.liberation.fr/france/2016/03/21/au-lancement-du-printemps-republicain-n-ayez-pas-peur-du-mot-islamophobe_»
    «http://lmsi.net/8-mars-pour-toutes-lmsi-rokhaya»
    «https://www.periscope.tv/w/ab6qATExMDYxODV8MVJER2xieUJ5Z0V4TJHbgIx8w61vvn3L6-eAoC5QKiTi653T7UYuKpXBvH»

  • « Monsieur Saboundjian vous êtes acquitté »
    http://bondyblog.liberation.fr/201601161847/monsieur-saboundjian-vous-etes-acquitte

    Damien Saboundjian, 35 ans, a été acquitté vendredi 15 janvier, par la cour d’assises de Seine-Saint-Denis, après un délibéré de plus de six heures. Le gardien de la paix était poursuivi pour « Â coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner  », crime passible, pour un policier, de 20 ans de réclusion criminelle. Le parquet avait requis cinq ans de prison avec sursis et une interdiction d’exercer la profession de policier et de porter une arme, pour avoir le 21 avril 2012, tué Amine Bentounsi d’une balle dans le dos. Acquitté, Damien Saboundjian ressort libre de (...) Source : Bondy (...)

  • Gilles Clavreul : « Je récuse absolument l’idée qu’il existerait un racisme d’État » #circulez_y'a_rien_à_voir
    http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2016/01/11/31003-20160111ARTFIG00298-gilles-clavreul-je-recuse-absolument-l-idee-qu-il

    Je ne peux pas me prononcer sur les statistiques produites par le CCIF : à la différence de celles fournies par le CFCM, elles ne font pas l’objet d’un récollement avec les services du ministère de l’intérieur. Par ailleurs il semble qu’elles agrègent des faits punis par la loi comme des agressions et des dégradations, avec des perquisitions dont le CCIF estime qu’elles ont été conduites dans un esprit hostile aux musulmans, ce qui est évidemment faux. Il s’agit donc d’une comptabilité plus politique que scientifique. Je récuse absolument l’idée qu’il existerait un racisme d’État.

  • « Depuis 4 ans en Syrie, tous les jours il y a un Bataclan qui meurt. » #Vidéo d’Omar Slaouti au meeting du 11 décembre
    http://contre-attaques.org/magazine/article/depuis-4-ans

    « Omar président ! », scande une salle comble à la fin du discours d’Omar Slaouti lors du meeting du 11 décembre, celui « pour une politique de paix, de justice et de dignité » contre lequel Valls ne décolère pas et accuse d’avoir fait perdre la région Ile de France aux socialistes, le même que Gilles Clavreul, actuel délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme (DILCRA), dénonce comme une offensive qui vise à" légitimer l’islamisme, à défendre des prédicateurs fondamentalistes et à (...)

    #Magazine

    / #carousel, #video, Vidéo, #Lutte_contre_l'Islamophobie, #Etat_d'urgence

  • Antiracisme: Gilles Clavreul, délégué interministériel à la discorde
    https://www.mediapart.fr/journal/france/171215/antiracisme-gilles-clavreul-delegue-interministeriel-la-discorde

    Le délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme (Dilcra) crée le buzz en s’attaquant à diverses organisations anti-racistes ne partageant pas ses vues. Après des dérapages à répétition, la LDH et le Mrap le lâchent.

    #France #anti-racisme #discriminations

  • Clavreul, commissaire politique
    http://contre-attaques.org/l-oeil-de/article/clavreul

    Dans un article bienvenu, QuartiersXXI s’interroge sur « A quoi sert la DILCRA ? », la Délégation interministérielle de lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Et au rôle de son président Gilles Clavreul, un néoconservateur. Vous trouverez ici l’article complet. En novembre 2014, Guyot et son équipe retournent à leur domaine de spécialité, et une nouvelle équipe se met en place sous l’autorité du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve et du premier ministre Manuel Valls. C’est donc Gilles Clavreul (...)

    #L'œil_de_Contre-Attaques

    / #Ailleurs_sur_le_Web, #carousel

    « http://quartiersxxi.org/a-quoi-sert-la-dilcra »

  • La construction étatique d’une hiérarchisation « des racismes » | Le blog de Saïd Bouamama
    https://bouamamas.wordpress.com/2015/04/25/la-construction-etatique-dune-hierarchisation-des-racismes

    L’annonce par le gouvernement d’un nouveau plan de « lutte contre le racisme » accompagné d’un budget de 100 millions d’euros sur trois ans a fait sourire bien des militantes et militants des luttes de l’immigration et des quartiers populaires. Le même premier ministre et le même gouvernement qui autorise la Rromophobie par sa thèse culturaliste sur « l’inintégrabilité des Rroms », prétend être antiraciste. Le même gouvernement qui dans son instrumentalisation du « Je suis Charlie » a autorisé allègrement l’islamophobie, voudrait nous faire croire qu’il est déterminé à lutter contre le racisme. Pourtant l’heure n’est pas au sourire.

    Derrière ce nouveau plan se cache, selon nous, une offensive idéologique dangereuse visant à imposer par en haut une hiérarchisation « des racismes », à réduire le racisme à une dimension individuelle et apolitique, à imposer une criminalisation de l’antisionisme en l’amalgamant à l’antisémitisme.

    #racisme #hiérarchie #antisémitisme #charlie

    • J’ai cru m’étrangler en lisant les propos de Fourest, je cite :

      La réalité, c’est qu’il existe en France un racisme anti-Arabes résiduel, postcolonial, plutôt présent chez les générations âgées ayant connu la guerre d’Algérie.

      Elle appelle ça résiduel !!! Je ne sais pas ce qu’il lui faut o_O

      Autre perle de la part de Gilles Clavreul, le monsieur antiracisme du gouvernement. D’une part il fustige l’éclatement de la sphère antiraciste en collectifs qu’il juge
      communautaristes mais il ne semble pas trouver contradictoire de dire :

      Tous les racismes sont condamnables, mais le racisme anti-Arabes et anti-Noirs n’a pas les mêmes ressorts que l’antisémitisme dans sa violence. Il faut être capable de dire la particularité de l’antisémitisme

      À ce niveau-là de foutage de gueule, je jette l’éponge… et comprends d’autant mieux la petite phrase :

      le sociologue Abdellali Hajjat, qui s’avoue fatigué de devoir encore justifier le terme en 2015