Habib Ayeb - Quand la puissance coloniale et les grandes familles...
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Quand la puissance coloniale et les grandes familles proches du pouvoir Beylical de Tunis avait essayé de s’emparer des terres collectives, au début du XXème siècle, les tribus, notamment celles de #Kasserine, avaient violemment réagi et ont mené une forte résistance qui a mené au recul des pouvoirs. C’est un moment important de la résistance nationale qu’une certaine écriture de l’histoire de ce pays à volontairement occulté. A l’époque Bourguiba n’était qu’un petit gamin...
Quand le dernier homme politique puissant, Ahmed Ben Salah, pour ne pas le nommer, a essayé de privatiser les terres collectives/tribales, il a provoqué des réactions en chaîne surtout dans le centre et le sud du pays qui ont contribué à sa chute alors qu’on le croyait invincible (il est vrai que les grands propriétaires, qu’il a pourtant épargnés dans la mise en application de sa politique de collectivisation, n’avaient rien fait pour le sauver...)...
Aujourd’hui, Essid, à la tête du gouvernement probablement le plus faible et politiquement sans projet de l’histoire du pays, décide à son tours de toucher aux terres collectives, il fait preuve d’une ignorance totale de l’histoire politico-socio-économique de ce pays et d’une myopie politique et stratégique ahurissante. Voilà un chef de gouvernement qui face à une explosion sociale ne trouve rien à proposer qu’une provocation gratuite et dangereuse des tribus (oui, les tribus sont encore là, contrairement à ce qu’on a voulu nous faire croire, et je dirai même heureusement) au risque de déclencher des violences inter-tribales dont personne ne pourraient imaginer les conséquences à moyens termes.
Incompétence, amateurisme, médiocrité et tactiques politiciennes de bas niveau, ce n’est pas la bonne manière pour répondre aux attentes des populations marginalisées.
Ce gouvernement ne peut envisager qu’une seule bonne solution : démissionner et ce soir plutôt que demain matin.
Ne me demandez pas d’évoquer le grand patriarche de Carthage, je commence à avoir de la peine pour lui et chez ce n’est jamais un bon signe...