person:habib ayeb

  • Habib Ayeb - Quand la puissance coloniale et les grandes familles...
    https://www.facebook.com/habib.ayeb/posts/10153868129430645

    Quand la puissance coloniale et les grandes familles proches du pouvoir Beylical de Tunis avait essayé de s’emparer des terres collectives, au début du XXème siècle, les tribus, notamment celles de #Kasserine, avaient violemment réagi et ont mené une forte résistance qui a mené au recul des pouvoirs. C’est un moment important de la résistance nationale qu’une certaine écriture de l’histoire de ce pays à volontairement occulté. A l’époque Bourguiba n’était qu’un petit gamin...
    Quand le dernier homme politique puissant, Ahmed Ben Salah, pour ne pas le nommer, a essayé de privatiser les terres collectives/tribales, il a provoqué des réactions en chaîne surtout dans le centre et le sud du pays qui ont contribué à sa chute alors qu’on le croyait invincible (il est vrai que les grands propriétaires, qu’il a pourtant épargnés dans la mise en application de sa politique de collectivisation, n’avaient rien fait pour le sauver...)...
    Aujourd’hui, Essid, à la tête du gouvernement probablement le plus faible et politiquement sans projet de l’histoire du pays, décide à son tours de toucher aux terres collectives, il fait preuve d’une ignorance totale de l’histoire politico-socio-économique de ce pays et d’une myopie politique et stratégique ahurissante. Voilà un chef de gouvernement qui face à une explosion sociale ne trouve rien à proposer qu’une provocation gratuite et dangereuse des tribus (oui, les tribus sont encore là, contrairement à ce qu’on a voulu nous faire croire, et je dirai même heureusement) au risque de déclencher des violences inter-tribales dont personne ne pourraient imaginer les conséquences à moyens termes.
    Incompétence, amateurisme, médiocrité et tactiques politiciennes de bas niveau, ce n’est pas la bonne manière pour répondre aux attentes des populations marginalisées.
    Ce gouvernement ne peut envisager qu’une seule bonne solution : démissionner et ce soir plutôt que demain matin.
    Ne me demandez pas d’évoquer le grand patriarche de Carthage, je commence à avoir de la peine pour lui et chez ce n’est jamais un bon signe...

  • Carte « Pauvreté et processus de la révolution en #Tunisie (2008-2011) » par Habib Ayeb. #Kasserine

    http://on.fb.me/1NmRDUa

    Vous vous demandez peut être pourquoi Kasserine ? Une partie de la réponse est dans cette carte. C’était valable en 2010-2011. Elle l’est encore aujourd’hui. Rien ne se produit par hazard. Rien... et surtout pas les soulèvements populaire...

  • Kasserine : quelques liens
    Habib Ayeb - A celles et ceux qui ne savent ce que c’est #Kasserine...
    https://www.facebook.com/habib.ayeb/posts/10153862229840645

    A celles et ceux qui ne savent ce que c’est Kasserine qui attire en ce moment les journalistes, caméras et autres Média suite au « décès » (suicide) du jeune sans emploi ou plus précisément exclu d’une possibilité d’embauche : Kasserine est et a toujours été une place fortes des luttes pour le droit à la terre et aux ressources naturelles ; Kasserine s’est révoltée contre les politiques coloniales dès la fin du XIXème siècle et contre les tentatives d’accaparement des terres au début du XXème siècle ; Kasserine s’est depuis soulevée à plusieurs reprises contre les tentatives successives des décideurs de Tunis (avant et depuis l’indépendance) de déposséder les populations locales de leurs ressources naturelles. Kasserine a aussi étée l’une des premières régions touchées par le soulèvement parti de Sidi Bouzid en décembre 2010 (17 Décembre). Depuis 2011, Kasserine est restée l’une des places fortes de la résistance contre les tentatives répétées du Centre pour mettre fin au processus révolutionnaire lancé en janvier 2008 dans la région voisine de Gafsa. Ce qui se passe aujourd’hui à Kasserine n’est pas un évènement « accidentel ». Ca s’inscrit dans une longue histoire de luttes sociales à Kasserine et dans une large partie de la Tunisie oubliée.

    En complément, une chronologie relativement détaillée des événements de samedi à lundi par Ikhlas Latif sur Businessnews : http://www.businessnews.com.tn/kasserine-sous-haute-tension,519,61837,3
    et sur Nawaat
    http://nawaat.org/portail/2016/01/19/kasserine-apres-le-deuil-lembrasement
    Henda Chennaoui, qui insiste sur la corruption des agents publics comme cause de la révolte (en l’occurrence corruption et manipulation des listes de chomeurs ayants droit à des aides) a aussi publié il y a qqs jours un article approfondi sur la corruption de la délégation spéciale, cad de la municipalité par interim.
    Chennaoui, Henda, ‘Kasserine  : Appels D’offre Douteux et Mauvaise Gestion Municipale’, Nawaat <http://nawaat.org/portail/2016/01/18/kasserine-appels-doffre-douteux-et-mauvaise-gestion-municipale>

    Sur la situation économique et sociale sinistrée de Kasserine, voir l’analyse de Sana Sbouai : https://inkyfada.com/2015/07/kasserine-region-victime-justice-transitionnelle-tunisie résumée dans cette infographie :

  • Le Mur Sur La Frontière Tunisie-Libye Et Ses Dangers | Demmer
    https://habibayeb.wordpress.com/2015/07/09/le-mur-sur-la-frontiere-tunisie-libye-et-ses-dangers

    alors que Le Monde publie un reportage sur la construction du mur entre Tunisie et Libye (http://www.lemonde.fr/international/article/2015/08/14/entre-la-tunisie-et-la-libye-le-mur-de-la-discorde_4724599_3210.html - paywall), ce billet du géographe Habib Ayeb mérite d’être lu.

    Cela fait des décennies que le Sud Est de la Tunisie survivait grace aux échanges formelles et informelles avec la Libye voisine. Je suis originaire de ce Sud Est qui manque pratiquement de tout ce qui peut faire un embryon d’économie. Je suis originaire de ce Sud Est que seuls la frontière, l’administration et le drapeau semblent lier formellement au reste du pays. Dans cette région des marges et marginalisée, où la pluie est rare (rarement plus de 150mm par an) et où l’agriculture est extrêmement extensive (mais avec un savoir faire hydro-agricole particulièrement ingénieux), il n’existe ni infrastructures, ni industries, ni secteur touristique (à l’exception notable de Djerba), ni universités, ni une structure hospitalière respectable…
    Dans ce Sud-Est, la population regarde davantage Tripoli que Tunis. Ne jugez pas tout de suite…

    Pour approfondir on peut aussi se reporter à la thèse de Hamza Meddeb recommandé par Habib Ayeb, qui dont l’une des parties porte précisement sur ce qu’il appelle el khat, c’est à dire l’économie informelle de la frontière. Pour ce que j’ai pu en lire, cela m’a énormément intéressré. En ligne ici : www.fasopo.org/sites/default/files/jr/th_meddeb.pdf
    #mur #Tunisie #Libye

  • www.tunisiainred.org – Interview de Habib Ayeb : pour plus de justices sociales et environnementales, changeons de modèle économique.
    http://www.tunisiainred.org/tir/?p=5619

    la question du terrorisme est un tabou, [...] nous n’avons pas le droit d’en parler, [...] désormais il y a l’union sacrée autour de tout ce qui se décide au niveau de l’État et [...] tous doivent dire amen. Cependant, cela représenterait un retour en arrière énorme pour cette révolution qui, malgré tous ses défauts et tous ses problèmes, ne mérite pas d’être écrasée par une loi antiterrorisme. Un État digne de ce nom n’a pas besoin de lois spéciales pour se défendre contre le terrorisme, des lois qui limiteraient la liberté. Malheureusement, c’est au contraire le Président Beji Caid Essebsi lui-même qui va à la télévision pour déclarer la guerre au terrorisme et dire que les libertés s’arrêtent là où commence le terrorisme ! Non seulement on revient aux politiques sécuritaires de Ben Ali, mais également aux mêmes politiques économiques. Je vais dire quelque chose qui pourra résonner comme un blasphème : il est vrai que du temps de Ben Ali, il y avait une stabilité absolue et un taux de croissance autour de 5 %. Mais à quel prix ? Moi je ne veux rien savoir de cette Tunisie qui chaque année célèbre la révolution le 14 janvier, mais continue à reproduire le même modèle social et économique. Je crois, bien plus, que dans cette situation, il faut amplifier et renforcer les droits et, parmi ceux-ci, le droit à un environnement sain. Donc, dans la rédaction de la loi antiterroriste, moi je maintiendrais la dénomination, en en bouleversant le contenu dans le sens de ce que je dis dans ce statut. Imaginez la publicité au niveau mondial : « le pays du 14 janvier 2011, la Tunisie, premier pays au monde à édicter une loi contre le terrorisme qui renforce les droits de tous et de toutes ». Les terroristes eux-mêmes en deviendraient fous. Mais la majorité des gens ne voient pas la nécessité et l’importance politique de renforcer les droits sociaux et lorsqu’il m’entendent parler, par exemple, du droit universel à l’eau, ils sont convaincus qu’il s’agit de populisme, ou encore quand je dis qu’aucun enfant ne doit être obligé de marcher pendant une heure, souvent pieds nus, pour aller à l’école, je m’entends parfois répondre que ce n’est pas urgent.

    Remarquable entretien, avec des positions très à gauche bien argumentées

  • Les révolutions en Egypte et en Tunisie ; et si on parlait d’autres choses
    https://www.facebook.com/groups/1470260829906710
    Calendrier du Séminaire :

    1- Mercredi 08 octobre – Habib Ayeb, Vincent Battesti, François Ireton (organisateurs du séminaire) Présentation du séminaire : objectifs ; balisage de quelques approches et notions utilisables concernant les contextes, acteurs et déroulements des « révolutions » égyptienne et tunisienne.

    2- Mercredi 22 octobre – Jocelyne Dakhlia, Historienne, Directrice d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) : « Crédits et discrédits des sciences sociales en révolution ».

    3- Mercredi 12 novembre – Raouf Saidi, Sociologue ruraliste, membre associé au LADYSS : « Autour des petites paysanneries de Sidi Bouzid ».

    4- Mercredi 26 novembre – Vincent Battesti, Anthropologue, Chargé de Recherches au CNRS/Muséum national d’histoire naturelle : « Les oasis : comment deux régions marginales (le Jérid en Tunisie et Siwa en Égypte) ont vécu socialement et économiquement la période révolutionnaire ? ».

    5- Mercredi 10 décembre – Marie Duboc, Sociologue, MCF à l’Université de Tübingen, Allemagne : « Un mouvement marginal ? Grèves ouvrières et contestation sociale en Égypte - 2005-2011 ».

    6- Mercredi 11 février – Richard Jacquemont, Professeur de littérature arabe moderne à l’Université d’Aix-Marseille : « La révolution en Égypte : une révolution culturelle ? ».

    7- Mercredi 25 février – Gilbert Achcar, Professeur d’études du développement et de relations internationales à l’Ecole des études orientales et africaines (SOAS) de l’Université de Londres : « Retour sur le soulèvement arabe : bilan d’une analyse ».

    8- Mercredi 11 mars – Mathilde Fautras, Géographe, Doctorante à l’Université Paris-Ouest-La Défense : « Espaces ruraux et révolution(s) dans la région de Sidi Bouzid ».

    9- Mercredi 25 mars – Hamza Meddeb, Politologue, Post-Doctorant à l’Institut Universitaire Européen de Florence : « La Tunisie des frontières : entre recomposition de la contrebande et enjeux sécuritaires ».

    10- Mercredi 8 avril – Mélanie Henry, Historienne, Doctorante à l’Université d’Aix-Marseille/IREMAM : « Mécanismes d’oubli et de mémoire d’insurrections : enquêter sur les soulèvements populaires de 1946 et 1977 à Alexandrie ».

    11- Mercredi 22 avril – Héla Youssfi, Sociologue des organisations, MCF en études du développement à l’Université Paris-Dauphine : « L’UGTT : acteur clé de la transition politique tunisienne : ombres et lumières ».

    12- Mercredi 6 mai – Agnès Deboulet, Sociologue urbaine, Professeur à l’Université Paris 8 à Saint-Denis : « Épreuves urbaines et participation communautaire après la révolution dans les quartiers populaires du Caire ».

    13- Mercredi 20 mai – Yasmine Moataz, Anthropologue, Doctorante à l’Université de Cambridge, UK : « A Union of Our Own : Small Farmers, Political Agency and the State in Revolutionary Times, Egypt ».

  • New strategy to keep Nile Water and boost agriculture : Min. of Agriculture (Egypt) | Cairo Post

    http://thecairopost.com/news/115525/business/new-strategy-to-keep-nile-water-and-boost-agriculture-min-of-agricultu

    “Egypt will not give away a single drop of water of its share of Nile Water, which totals at 55 billion cubic meters,” Al-Mal Business Daily reported Minister of Agriculture Adel Al Beltagy as saying.

    The government will work in the upcoming period to increase Egypt’s share of Nile water and that the government will not yield to external pressure to adjust shares, Beltagy said when asked about the government’s view of the Nile Renaissance Dam problem.

    A lire sur @OrientXXI Tensions autour du Nil, par Habib Ayeb http://orientxxi.info/magazine/tensions-autour-du-nil,0297

  • Deux siècles de conflits autour du Nil, par Habib Ayeb
    http://www.monde-diplomatique.fr/2013/07/AYEB/49297

    Le Caire s’est toujours efforcé d’exercer un contrôle, direct ou indirect sur les sources du #Nil. C’est pour cette raison que le vice-roi d’Egypte, Mohammed Ali, envoya son armée occuper le Soudan dès le début du XIXe siècle.

    #Eau #Histoire #Géopolitique #Droit_international #Soudan #Afrique #Éthiopie #Proche-Orient

    Article inédit, là encore, en complément du reportage d’Habib Ayeb dans le Diplo de juillet (#2013/07) :

    Qui captera les eaux du Nil ?
    http://www.monde-diplomatique.fr/2013/07/AYEB/49325

    La situation géopolitique du bassin du Nil a brusquement changé avec l’annonce officielle par l’Ethiopie de la mise en chantier du barrage de la Renaissance, sur le Nil Bleu. Cette décision a réveillé en Egypte la peur viscérale de manquer d’eau, avivant les tensions régionales autour du contrôle du fleuve.

    Barrages le long du Nil par @odilon
    http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/nil