person:hasna aït boulahcen

  • Farhad Khosrokhavar : « On entre dans une forme de féminisme du djihadisme »
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/09/10/farhad-khosrokhavar-on-entre-dans-une-forme-de-feminisme-du-djihadisme_49955

    Ce genre d’action ne peut pas se produire au Moyen-Orient, seulement en Occident. Il y a un féminisme du djihadisme qui est en train de se mettre en place. Ce degré d’autonomie, où elles veulent agir sans les hommes, ne se trouve qu’ici. Dans le monde musulman, elles sont toujours sous l’hégémonie des hommes.

    On entre dans une forme de féminisme du djihadisme. Les femmes montrent qu’elles peuvent aller jusqu’au bout, que la violence n’est plus le monopole de l’homme. Elles disent : « Comme femme je peux réaliser un attentat, donc je suis l’égale de l’homme dans ce combat. » C’est quelque chose qui est dans l’air depuis un moment déjà. Elles ne sont plus aussi passives qu’on le disait.

    La violence des femmes n’est pas une nouveauté et n’est pas forcement liée au féminisme. Ca me fait pensé aux articles récurent qui découvre chaque année "le nouveau phénomène des bandes de filles"
    A ce sujet voire ou revoir la conférence de Institut Emilie du Chatelet sur la violence des femmes par Coline Cardi et Geneviève Pruvost : Penser la violence des femmes (12 janvier 2013)
    http://www.dailymotion.com/video/xzb2hu_conference-de-coline-cardi-et-genevieve-pruvost-penser-la-violen

    Et on n’oublie pas de rappeler que les femmes sont tout de même téléguidées par des hommes ;

    Il y a une réelle vocation du djihadisme chez les femmes. Dans cette dernière affaire, ce sont visiblement elles qui ont monté ce coup, même s’il peut y avoir des hommes derrière. Elles veulent montrer qu’elles n’ont pas besoin d’hommes pour leurs actions.

    et on oublie pas de dire n’importe quoi ;

    Ce genre d’action ne peut pas se produire au Moyen-Orient, seulement en Occident.

    http://www.lexpress.fr/actualite/monde/kamikazes-au-feminin_488651.html
    http://rue89.nouvelobs.com/2010/03/29/russie-palestine-tchetchenie-quand-les-kamikazes-sont-des-femmes-14
    http://geopolis.francetvinfo.fr/terrorisme-au-feminin-une-realite-qui-ne-touche-pas-que-le-dji

    #terrorisme #femmes #violences_des_femmes #féminisme

    • Ces femmes sont peut être féministes si elles le revendiquent (Il y a bien aux USA des féministes-anti-IVG alors pourquoi pas des féministes « djihadistes »), mais là j’ai pas l’impression qu’elle parlent elles même, mais que ce monsieur Khosrokhavar leur colle l’idée qu’il se fait de leurs motivations et du féminisme.

    • Ce sont surtout des filles de classe moyenne qui se radicalisent. Alors que les hommes viennent principalement de banlieues, ce n’est pas le cas chez les femmes où il y a peu de vocation dans ces territoires. A part des cas comme Hayat Boumeddiene [la compagne d’Amédy Coulibaly, auteur des attentats de Montrouge et de l’Hyper Cacher], ou Hasna Aït Boulahcen, la cousine d’Abdelhamid Abaaoud [coordinateur des attentats de Saint-Denis et de Paris]. Mais pour la majorité des jeunes filles de banlieue, il y a encore un système patriarcal qui s’exerce sur elles et opère comme une pression.

      Farhad Khosrokhavar se contredit lui même, ce sont sois disant des filles (pourquoi pas des femmes alors qu’elles sont toutes majeurs ?) de classes moyennes, sauf tous les exemples qu’on a rencontré en France qui sont en faite des « femmes de ». Et bien sur au passage on réduit l’oppression masculine au seuls banlieue et plus loin au seul monde musulmans.

      Dans le monde musulman, elles sont toujours sous l’hégémonie des hommes.

      #racisme #infantilisation_des_femmes #femmes_de #patriarcat

  • Le psychanalyste tunisien Fethi Benslama appelle à l’anonymat des auteurs d’attentats
    http://www.huffpostmaghreb.com/2016/07/22/attentats_n_11130574.html

    « Peut-être qu’il est temps...qu’il y ait entre les médias un pacte pour ne plus publier les noms et les images des auteurs de ces actes-là parce que c’est un ressort très important par rapport à ce qu’ils font pour être connu de toute la planète, alors même que leurs victimes sont anonymes et le resteront ».

    Selon lui, cette « glorification », incite d’autres personnes à en faire autant : « Eux ils vont avoir une gloire aux yeux de leurs commanditaires, de leurs amis(...) ça incite d’autres à y recourir », a-t-il indiqué avant d’ajouter : « Ils laissent leur cartes d’identités, ils veulent très vite être connus ».

    Yalla, enfin une bonne idée dans ce marmasme... #culture_du_psychopathe

  • Saint-Denis. Le Raid dans le viseur

    seuls « onze coups de feu » peuvent être attribués à Abdelhamid Abaaoud, le coordonnateur des attentats, sa cousine Hasna Aït Boulahcen et Chakib Akrouh, un membre du commando des terrasses. Ce dernier est mort en actionnant sa ceinture d’explosifs, Abdelhamid Abaaoud par l’effet de blast qui s’en est suivi et la jeune femme par asphyxie. Mais aucun des trois n’aurait été touché par l’une des 1 500 balles – et non 5 000 – tirées par les policiers. L’état des boucliers témoigne aussi de la panique ambiante. Si 17 impacts sont relevés à l’avant de ces matériels de protection, plus de quarante le sont à l’intérieur, laissant penser que la plupart des coups de feu essuyés par les policiers venaient de leurs propres collègues situés en arrière… Les impacts sur le porte-bouclier, eux, ne pourront jamais être analysés. Ils ont été limés avant de passer entre les mains des experts.

    http://www.humanite.fr/saint-denis-le-raid-dans-le-viseur-597691

    #raid #police #sécurité #fail #attentats

  • Assaut de Saint-Denis : le rapport du RAID n’éclaircit pas les zones d’ombre
    http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2015/12/23/assaut-de-saint-denis-le-rapport-du-raid-n-eclaircit-pas-les-zones-d-ombre_4

    Les circonstances de l’assaut mené le 18 novembre à Saint-Denis par le RAID contre le coordinateur présumé des attentats de Paris, Abdelhamid Abaaoud, et ses complices se précisent. Si beaucoup de questions demeurent, de nombreux documents auxquels Le Monde a eu accès affinent le scénario d’une opération qui s’est déroulée avec une rare violence et dans une extrême confusion. (...)
    Aucune arme de guerre ne sera retrouvée, contrairement à ce qu’avait pu laisser penser le récit du patron du RAID. Le tir « nourri » évoqué par le RAID se heurte à une constatation imparable : seul un Browning semi-automatique a été retrouvé dans les décombres le 20 novembre, sans chargeur mais avec une munition. Sur le pistolet, la police retrouve une empreinte d’Abdelhamid Abaaoud. C’est à ce jour la seule arme des terroristes découverte.

    L’essentiel des munitions ont en réalité été tirées par les policiers d’élite. Dès le lendemain de l’assaut, la police judiciaire fait un premier décompte des munitions saisies. Ils recensent plus de 1 500 étuis percutés et 4 étuis percutés de grenade, provenant « vraisemblablement, selon les techniciens du laboratoire central de la préfecture de Paris, des tirs effectués par les effectifs de la police du RAID ».

    Compte-rendu très succinct

    Autant de précisions qui ne figurent pas dans le compte-rendu très succinct fait par le patron du RAID aux magistrats antiterroristes et dont Le Monde a pu prendre connaissance. A sa lecture, aucune réponse n’est apportée aux questions soulevées sur la stratégie d’opérer des « tirs de saturation » pour empêcher un éventuel kamikaze d’approcher.

    Aucune mention non plus des raisons pour lesquelles les explosifs disposés par le RAID sur la porte de l’appartement n’ont pas fonctionné. Aucune précision sur les échanges que des hommes du RAID ont eus avec Hasna Aït Boulahcen lorsqu’elle a demandé à deux reprises de pouvoir sortir.

    Rien sur le moment où l’un des terroristes a déclenché sa ceinture d’explosifs. Rien enfin sur le fait qu’un seul pistolet automatique ait pu à lui seul donner le sentiment aux équipes du RAID d’être visées par « un feu nourri ». Ni la direction du RAID ni la direction générale de la police nationale n’ont souhaité répondre à nos questions.

    #tir_nourri_imaginaire #exécutions

    Sur l’assaut et ses conséquences sur des voisins, blessés par des tirs policiers, gardés à vue et menacés d’expulsion, Hasna Aïtboulhacen...
    http://seenthis.net/messages/431802

    Rien de bien neuf donc si ce n’est que - scoop !- le RAID ne s’étale pas dans son rapport sur les incohérences de ses récits et de ses actes. Il faut dire que ni sa presse ni ses commanditaires ne sont demandeurs.

    On raconte que les keufs font rouler leurs véhicules en fin d’année pour épuiser les dotations de carburants afin quelles ne soient pas revues à la baisse. 5000 balles du RAID (et combien des autres flics ?) pour être mieux dotés encore ? Démonstration de puissance mimétique (pour le coup) afin de priver exemplairement du choix du moment et des modalités de leur propre mort des « kamikazes » à venir ? L’état d’urgence aura donné blanc seing à une toute puissance spectaculaire : viva la muerte nous clament eux aussi ces grands muets, toujours occupés à trompetter.

  • signalé par @remi

    Le djihadisme est une révolte générationnelle et nihiliste, par Olivier Roy

    Même si je ne sais pas si les portraits des individus devenus terroristes sont rigoureusement exacts, je trouve l’approche intéressante, ne serait-ce parce que cela met en lumière des similitudes avec les assassinats de masse commis par des adolescents américains.

    http://lesactualitesdudroit.20minutes-blogs.fr/archive/2015/11/26/le-djihadisme-est-une-revolte-generationnelle-e

    En rupture avec leur famille, les djihadistes sont aussi en marge des communautés musulmanes : ils n’ont presque jamais un passé de piété et de pratique religieuse, au contraire. Les articles des journalistes se ressemblent étonnamment : après chaque attentat, on va enquêter dans l’entourage du meurtrier, et partout c’est « l’effet surprise : « On ne comprend pas, c’était un gentil garçon (variante : “Un simple petit délinquant”), il ne pratiquait pas, il buvait, il fumait des joints, il fréquentait les filles… Ah oui, c’est vrai, il y a quelques mois il a bizarrement changé, il s’est laissé pousser la barbe et a commencé à nous saouler avec la religion. » Pour la version féminine, voir la pléthore d’articles concernant Hasna Aït Boulahcen, « Miss Djihad Frivole ».

    Inutile ici d’évoquer la taqiya, ou dissimulation, car une fois born again, les jeunes ne se cachent pas et étalent leur nouvelle conviction sur Facebook. Ils exhibent alors leur nouveau moi tout-puissant, leur volonté de revanche sur une frustration rentrée, leur jouissance de la nouvelle toute-puissance que leur donnent leur volonté de tuer et leur fascination pour leur propre mort. La violence à laquelle ils adhèrent est une violence moderne, ils tuent comme les tueurs de masse le font en Amérique ou Breivik en Norvège, froidement et tranquillement. Nihilisme et orgueil sont ici profondément liés.

    Cet individualisme forcené se retrouve dans leur isolement par rapport aux communautés musulmanes. Peu d’entre eux fréquentaient une mosquée. Leurs éventuels imams sont souvent autoproclamés. Leur radicalisation se fait autour d’un imaginaire du héros, de la violence et de la mort, pas de la charia ou de l’utopie. En Syrie, ils ne font que la guerre : aucun ne s’intègre ou ne s’intéresse à la société civile. Et s’ils s’attribuent des esclaves sexuelles ou recrutent de jeunes femmes sur Internet pour en faire des épouses de futurs martyrs, c’est bien qu’ils n’ont aucune intégration sociale dans les sociétés musulmanes qu’ils prétendent défendre. Ils sont plus nihilistes qu’utopistes.

    Aucun ne s’intéresse à la théologie

    Si certains sont passés par le Tabligh (société de prédication fondamentaliste musulmane), aucun n’a fréquenté les Frères musulmans (Union des organisations islamiques de France), aucun n’a milité dans un mouvement politique, à commencer par les mouvements propalestiniens. Aucun n’a eu de pratiques « communautaires » : assurer des repas de fin de ramadan, prêcher dans les mosquées, dans la rue en faisant du porte-à-porte. Aucun n’a fait de sérieuses études religieuses. Aucun ne s’intéresse à la théologie, ni même à la nature du djihad ou à celle de l’Etat islamique.

  • La DGSE avait alerté la DGSI le 12 novembre que Hasna Aït Boulahcen, cousine d’Abdelhamid Abaaoud, voulait commettre des attentats...
    http://www.crashdebug.fr/actualites-france/10970-la-dgse-avait-alerte-la-dgsi-le-12-novembre-que-hasna-ait-boulahcen

    Selon une information de l’émission Le Petit journal de Canal Plus, la Direction générale de la sécurité intérieure avait été alertée le 12 novembre que la cousine d’Abdelhamid Abaaoud voulait commettre des attaques à Paris. (NDLR. Dixit le petit journal ils avait prévu une réunion de la DGSE/DGSI a ce sujet le lund 16 Novembrei, mais le nom de la cousine d’Abdlhamd Abaaoud ayant été mal ortographié ils n’ont pas compris l’urgence de la situation) Vous en déduirez ce que vous voulez....

    Video. Kamikaze de Saint-Denis : ce que l’ont sait d’Hasna Ait Boulah....

    Révélation inquiétante. Selon une information de l’émission Le Petit journal de Canal Plus, la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE) avait alerté la Direction générale de la sécurité (...)

  • Le djihadisme est une révolte générationnelle et nihiliste

    La France en guerre ! Peut-être. Mais contre qui ou contre quoi ? Daech n’envoie pas des Syriens commettre des attentats en France pour dissuader le gouvernement français de le bombarder. Daech puise dans un réservoir de jeunes Français radicalisés qui, quoi qu’il arrive au Moyen-Orient, sont déjà entrés en dissidence et cherchent une cause, un label, un grand récit pour y apposer la signature sanglante de leur révolte personnelle. L’écrasement de Daech ne changera rien à cette révolte.

    Le ralliement de ces jeunes à Daech est opportuniste : hier, ils étaient avec Al-Qaida, avant-hier (1995), ils se faisaient sous-traitants du GIA algérien ou pratiquaient, de la Bosnie à l’Afghanistan en passant par la Tchétchénie, leur petit nomadisme du djihad individuel (comme le « gang de Roubaix »). Et demain, ils se battront sous une autre bannière, à moins que la mort en action, l’âge ou la désillusion ne vident leurs rangs comme ce fut le cas de l’ultragauche des années 1970.

    Il n’y a pas de troisième, quatrième ou énième génération de djihadistes. Depuis 1996, nous sommes confrontés à un phénomène très stable : la radicalisation de deux catégories de jeunes Français, à savoir des « deuxième génération » musulmans et des convertis « de souche ».

    Le problème essentiel pour la France n’est donc pas le califat du désert syrien, qui s’évaporera tôt ou tard comme un vieux mirage devenu cauchemar, le problème, c’est la révolte de ces jeunes. Et la vraie question est de savoir ce que représentent ces jeunes, s’ils sont l’avant-garde d’une guerre à venir ou au contraire les ratés d’un borborygme de l’Histoire.

    Quelques milliers sur plusieurs millions

    Deux lectures aujourd’hui dominent la scène et structurent les débats télévisés ou les pages opinions des journaux : en gros, l’explication culturaliste et l’explication tiers-mondiste. La première met en avant la récurrente et lancinante guerre des civilisations : la révolte de jeunes musulmans montre à quel point l’islam ne peut s’intégrer, du moins tant qu’une réforme théologique n’aura pas radié du Coran l’appel au djihad. La seconde évoque avec constance la souffrance postcoloniale, l’identification des jeunes à la cause palestinienne, leur rejet des interventions occidentales au Moyen-Orient et leur exclusion d’une société française raciste et islamophobe ; bref, la vieille antienne : tant qu’on n’aura pas résolu le conflit israélo-palestinien, nous connaîtrons la révolte.

    Mais les deux explications butent sur le même problème : si les causes de la radicalisation étaient structurelles, alors pourquoi ne touche-t-elle qu’une frange minime et très circonscrite de ceux qui peuvent se dire musulmans en France ? Quelques milliers sur plusieurs millions.

    [...]

    Islamisation de la radicalité

    Presque tous les djihadistes français appartiennent à deux catégories très précises : ils sont soit des « deuxième génération », nés ou venus enfants en France, soit des convertis (dont le nombre augmente avec le temps, mais qui constituaient déjà 25 % des radicaux à la fin des années 1990). Ce qui veut dire que, parmi les radicaux, il n’y a guère de « première génération » (même immigré récent), mais surtout pas de « troisième génération ». Or cette dernière catégorie existe et s’accroît : les immigrés marocains des années 1970 sont grands-pères et on ne trouve pas leurs petits-enfants parmi les terroristes. Et pourquoi des convertis qui n’ont jamais souffert du racisme veulent-ils brusquement venger l’humiliation subie par les musulmans ? Surtout que beaucoup de convertis viennent des campagnes françaises, comme Maxime Hauchard, et ont peu de raisons de s’identifier à une communauté musulmane qui n’a pour eux qu’une existence virtuelle. Bref, ce n’est pas la « révolte de l’islam » ou celle des « musulmans », mais un problème précis concernant deux catégories de jeunes, originaires de l’immigration en majorité, mais aussi Français « de souche ». Il ne s’agit pas de la radicalisation de l’islam, mais de l’islamisation de la radicalité.

    Qu’y a-t-il de commun entre les « deuxième génération » et les convertis ? Il s’agit d’abord d’une révolte générationnelle : les deux rompent avec leurs parents, ou plus exactement avec ce que leurs parents représentent en termes de culture et de religion. Les « deuxième génération » n’adhèrent jamais à l’islam de leurs parents, ils ne représentent jamais une tradition qui se révolterait contre l’occidentalisation. Ils sont occidentalisés, ils parlent mieux le français que leurs parents. Tous ont partagé la culture « jeune » de leur génération, ils ont bu de l’alcool, fumé du shit, dragué les filles en boîte de nuit. Une grande partie d’entre eux a fait un passage en prison. Et puis un beau matin, ils se sont (re)convertis, en choisissant l’islam salafiste, c’est-à-dire un islam qui rejette le concept de culture, un islam de la norme qui leur permet de se reconstruire tout seuls. Car ils ne veulent ni de la culture de leurs parents ni d’une culture « occidentale », devenues symboles de leur haine de soi.

    La clé de la révolte, c’est d’abord l’absence de transmission d’une religion insérée culturellement. C’est un problème qui ne concerne ni les « première génération », porteurs de l’islam culturel du pays d’origine, mais qui n’ont pas su le transmettre, ni les « troisième génération », qui parlent français avec leurs parents et ont grâce à eux une familiarité avec les modes d’expression de l’islam dans la société française : même si cela peut être conflictuel, c’est « dicible ».

    [...]

    Des jeunes en rupture de ban

    Les jeunes convertis par définition adhèrent, quant à eux, à la « pure » religion, le compromis culturel ne les intéresse pas (rien à voir avec les générations antérieures qui se convertissaient au soufisme) ; ils retrouvent ici la deuxième génération dans l’adhésion à un « islam de rupture », rupture générationnelle, rupture culturelle, et enfin rupture politique. Bref, rien ne sert de leur offrir un « islam modéré », c’est la radicalité qui les attire par définition. Le salafisme n’est pas seulement une question de prédication financée par l’Arabie saoudite, c’est bien le produit qui convient à des jeunes en rupture de ban.

    [...]

    En rupture avec leur famille, les djihadistes sont aussi en marge des communautés musulmanes : ils n’ont presque jamais un passé de piété et de pratique religieuse, au contraire. Les articles des journalistes se ressemblent étonnamment : après chaque attentat, on va enquêter dans l’entourage du meurtrier, et partout c’est « l’effet surprise : « On ne comprend pas, c’était un gentil garçon (variante : “Un simple petit délinquant”), il ne pratiquait pas, il buvait, il fumait des joints, il fréquentait les filles… Ah oui, c’est vrai, il y a quelques mois il a bizarrement changé, il s’est laissé pousser la barbe et a commencé à nous saouler avec la religion. » Pour la version féminine, voir la pléthore d’articles concernant Hasna Aït Boulahcen, « Miss Djihad Frivole ».

    [...]

    La violence à laquelle ils adhèrent est une violence moderne, ils tuent comme les tueurs de masse le font en Amérique ou Breivik en Norvège, froidement et tranquillement. Nihilisme et orgueil sont ici profondément liés.

    Cet individualisme forcené se retrouve dans leur isolement par rapport aux communautés musulmanes. Peu d’entre eux fréquentaient une mosquée. Leurs éventuels imams sont souvent autoproclamés. Leur radicalisation se fait autour d’un imaginaire du héros, de la violence et de la mort, pas de la charia ou de l’utopie. En Syrie, ils ne font que la guerre : aucun ne s’intègre ou ne s’intéresse à la société civile. Et s’ils s’attribuent des esclaves sexuelles ou recrutent de jeunes femmes sur Internet pour en faire des épouses de futurs martyrs, c’est bien qu’ils n’ont aucune intégration sociale dans les sociétés musulmanes qu’ils prétendent défendre. Ils sont plus nihilistes qu’utopistes.

    Aucun ne s’intéresse à la théologie

    Si certains sont passés par le Tabligh (société de prédication fondamentaliste musulmane), aucun n’a fréquenté les Frères musulmans (Union des organistions islamiques de France), aucun n’a milité dans un mouvement politique, à commencer par les mouvements propalestiniens. Aucun n’a eu de pratiques « communautaires » : assurer des repas de fin de ramadan, prêcher dans les mosquées, dans la rue en faisant du porte-à-porte. Aucun n’a fait de sérieuses études religieuses. Aucun ne s’intéresse à la théologie, ni même à la nature du djihad ou à celle de l’Etat islamique.

    Ils se radicalisent autour d’un petit groupe de « copains » qui se sont rencontrés dans un lieu particulier (quartier, prison, club de sport) ; ils recréent une « famille », une fraternité. Il y a un schéma important que personne n’a étudié : la fraternité est souvent biologique. On trouve très régulièrement une paire de « frangins », qui passent à l’action ensemble (les frères Kouachi et Abdeslam, Abdelhamid Abaaoud qui « kidnappe » son petit frère, les frères Clain qui se sont convertis ensemble, sans parler des frères Tsarnaev, auteurs de l’attentat de Boston en avril 2013). Comme si radicaliser la fratrie (sœurs incluses) était un moyen de souligner la dimension générationnelle et la rupture avec les parents. La cellule s’efforce de créer des liens affectifs entre ses membres : on épouse souvent la sœur de son frère d’armes. [...]

    Les terroristes ne sont donc pas l’expression d’une radicalisation de la population musulmane, mais reflètent une révolte générationnelle qui touche une catégorie précise de jeunes.

    Pourquoi l’islam ? Pour la deuxième génération, c’est évident : ils reprennent à leur compte une identité que leurs parents ont, à leurs yeux, galvaudée : ils sont « plus musulmans que les musulmans » et en particulier que leurs parents. L’énergie qu’ils mettent à reconvertir leurs parents (en vain) est significative, mais montre à quel point ils sont sur une autre planète (tous les parents ont un récit à faire de ces échanges). Quant aux convertis, ils choisissent l’islam parce qu’il n’y a que ça sur le marché de la révolte radicale. Rejoindre Daech, c’est la certitude de terroriser.

    Olivier Roy

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/11/24/le-djihadisme-une-revolte-generationnelle-et-nihiliste_4815992_3232.html

    • Deux petites questions :

      1) « Daech n’envoie pas des Syriens commettre des attentats en France pour dissuader le gouvernement français de le bombarder ». Même si j’apprécie beaucoup le reste de l’article, je ne vois pas en quoi le fait que Daech envoie des Français plutôt que des Syriens rend cette hypothèse ("pour dissuader le gouvernement français de le bombarder") fausse ?

      2) Quelles sont les différences fondamentales (autres que politiques ou religieuses bien sûr, plutôt du côté psychologique ou social entre autres) entre un jeune qui aujourd’hui s’engage dans Daech et un jeune qui dans les années 1970 s’engageait dans la bande à Baader ?

    • Quelles sont les différences fondamentales (autres que politiques ou religieuses bien sûr, plutôt du côté psychologique ou social entre autres) entre un jeune qui aujourd’hui s’engage dans Daech et un jeune qui dans les années 1970 s’engageait dans la bande à Baader ?

      Le niveau de décomposition de la synthèse sociale capitaliste.

      Au-delà et en-deçà des phénomènes « économiques » (chômage de masse, crise environnementale, démantèlement de l’état-providence...) la synthèse sociale capitaliste produit aussi une certaine forme de sujet qui lui est propre et dont les évolutions sont liées à sa décomposition.

      Historiquement, le capitalisme a d’abord forgé le sujet autoritaire, dans lequel des dimensions pré-capitalistes ont été reprises et re-déterminées par les nécessites de la valorisation du capital (c’est le capitalisme de caserne vécu, subi, mais aussi souvent promu aussi bien par l’État, les patrons que par les organisations ouvrières)

      Et puis, au tournant des années 1970, le capitalisme ne peut plus reproduire sa forme de vie sur ses propres base. Le travail productif, pfuitt, disparait à un rythme qui ne peut plus être contré par des tendances compensatrices. Sous les coups de butoir du capitalisme lui-même, sa course à la productivité le mine, contradiction interne qui l’anime et le condamne tout à la fois.

      Du coup, le noyau profond du sujet capitaliste émerge, raboté par l’éviction des dernières scories pré-capitalistes. C’est le règne explicite, au grand jour, du sujet narcissique, du sujet évidé, sans contenu propre (et par là bien conforme aux besoins du capitalisme qui a besoin de personnalités fluides, mais par là-même fragile, prête à s’effondrer à tout moment)

    • Peut-être aussi des parallèles à faire avec la politisation des skinheads dans les années 80... Lumpenproletariat flirtant avec la délinquance et embrigadé comme milice... Et plus loin on peut penser à une partie du vivier de recrutement des Sturmabteilungen.

    • Effectivement, il répond en partie... alors que cette interview date d’il y a un an !!! Merci ! (bon, sauf qu’à l’époque, Olivier Roy différencie Al Qaida de Daech, par le fait que Daech n’intervient pas en occident, tout en reconnaissant que ça peut encore dégénérer, ce en quoi il n’avait pas tort, et en donnant des pistes pour l’éviter, mais il n’a pas été écouté...)

      http://www.franceinter.fr/emission-le-79-olivier-roy-les-jeunes-djihadistes-sont-fascines-par-la-v

    • Effectivement, on ne peut pas mettre la R.A.F. et Daesh dans le même sac d’une « radicalité en soi », se fourvoyant ad nauseam dans une violence nihiliste et non interrogée. C’est la limite de l’analyse de Roy, de faire de la radicalité une catégorie stable à promener d’une époque à l’autre en la rhabillant avec les frusques du moment. Le sujet « radical » est ajusté à chacune des phases et, loin d’être un sujet inchangé dans le fond, qui ferait juste le choix opportuniste de telle ou telle « cause », il exprime l’état courant de la synthèse sociale. A ce titre, le terroriste du 13 novembre est plus proche d’un Andreas Lubitz que d’une Ulrike Meinhof

    • je plussoies sur l’intervention de @ktche
      et ajoute, oui, il y a islamisation, mais il n’y a aucune radicalité dans cette affaire, le soit disant retour aux soit disant racines de l’islam n’est pas une #radicalité, sauf pour les journalistes et autres pense mou, selon eux, ce qui est violent serait radical, voilà ce qui tient pour eux lieu de définition, comme si un #attentat_massacre se devait d’être radical, comme si une bastonnade de babas par la FNSEA était radicale, et les coups de matraques de gazeuses, de flash ball de la police sont-ils radicaux ? ah ben non, c’est les forces de l’odre. Au prie c’est un mauvais emploi de la force.
      ces tueurs ne prennent rien à la racine, ils retournent à la racine pour se chosifier et chosifier, le soit retour aux origines est pas radical, il est conservateur.

    • Des meurtres de masse, Alain Badiou
      http://la-bas.org/la-bas-magazine/textes-a-l-appui/alain-badiou-penser-les-meurtres-de-masse-du-13-novembre-version-texte#III-L

      Ces jeunes se voient donc à la marge à la fois du salariat, de la consommation et de l’avenir. Ce qu’alors leur propose la #fascisation (qu’on appelle stupidement, dans la propagande, une « radicalisation », alors que c’est une pure et simple régression) est un mélange d’héroïsme sacrificiel et criminel et de satisfaction « occidentale ». D’un côté, le jeune va devenir quelqu’un comme un mafieux fier de l’être, capable d’un héroïsme sacrificiel et criminel : tuer des occidentaux, vaincre les tueurs des autres bandes, pratiquer une cruauté spectaculaire, conquérir des territoires, etc Cela d’un côté, et de l’autre, des touches de « belle vie », des satisfactions diverses. Daech paye assez bien l’ensemble de ses hommes de main, beaucoup mieux que ce qu’ils pourraient gagner « normalement » dans les zones où ils vivent. Il y a un peu d’argent, il y a des femmes, il y a des voitures, etc. C’est donc un mélange de propositions héroïques mortifères et, en même temps, de corruption occidentale par les produits. (...) Disons que c’est la fascisation qui islamise, et non l’Islam qui fascine.

    • Réponse à Olivier Roy : les non-dits de « l’islamisation de la radicalité », François Burgat
      http://rue89.nouvelobs.com/2015/12/01/reponse-a-olivier-roy-les-non-dits-lislamisation-radicalite-262320

      Dans les rangs de Daech, après avoir annoncé par deux fois leur disparition, Roy ne pouvait donc logiquement plus accepter de voir des islamistes, ni même des acteurs politiques. Il botta donc en touche en déclarant n’y voir que des « fous » à qui il ne donna... « pas un an ».

      Aujourd’hui, j’ai pour ma part beaucoup de difficulté à ranger les frères Kouachi, fort construits dans l’expression de leurs motivations, dans la catégorie de simples paumés dépolitisés – et de reconnaître chez Coulibally (auteur de l’attaque contre l’Hyper Cacher) quelqu’un qui, entre autres, « ne s’intéresse[nt] pas aux luttes concrètes du monde musulman (Palestine) ».

      Disculper nos politiques étrangères

      Si une telle hypothèse permet à Roy de demeurer cohérent avec la ligne de ses fragiles prédictions passées, elle n’apporte en fait qu’une nouvelle pierre (celle de la pathologie sociale, voire mentale) à une construction qui reproduit le même biais que l’approche culturaliste qu’elle prétend dépasser : elle déconnecte d’une façon dangereusement volontariste les théâtres politiques européen et proche-oriental.

      La thèse qui disculpe nos politiques étrangères a donc tout pour séduire tant elle est agréable à entendre.

    • du même texte de Burgat :

      cette thèse de « l’islamisation de la radicalité » ne s’en prend pas principalement à la lecture culturaliste. Elle condamne surtout, avec dédain, en la qualifiant de « vieille antienne » « tiers-mondiste », une approche dont – sans en reprendre la désignation péjorative – nous sommes nombreux à considérer que, bien au contraire, elle constitue l’alpha et l’oméga de toute approche scientifique du phénomène djihadiste.

      Le discrédit du « tiers-mondisme » consiste ici ni plus ni moins qu’à refuser de corréler – si peu que ce soit – les conduites radicales émergentes en France ou ailleurs avec... selon les termes mêmes de Roy, « la souffrance post-coloniale, l’identification des jeunes à la cause palestinienne, leur rejet des interventions occidentales au Moyen-Orient et leur exclusion d’une France raciste et islamophobe ».

    • S’il faut mettre en lumière les corrélations, comme le propose Burgat, il faut aussi être en mesure d’expliquer les différences d’une façon qui soit ni contingente, ni déterministe.

      Si Burgat esquisse parfois un lien avec l’économie (L’islamisme à l’heure d’Al-Qaida , p.29), il n’y voit qu’un effet « adjuvant » (op. cit. p.83). Mais l’économie n’est pas une sphère juxtaposée à celles de la politique ou de la culture, c’est une forme sociale totale. La « troisième temporalité de l’islamisme » proposée par Burgat peut alors être aussi bien interprétée comme une réaction à la modernisation (une tentative de freiner ou de retourner en arrière) qu’une sorte d’accompagnement de la décomposition de la synthèse sociale capitaliste (sans perspective d’émancipation), avec des variations résultant des stades différenciés dans lesquels cette synthèse sociale s’est trouvée au moment où cette décomposition devient manifeste.

      http://seenthis.net/messages/328965

  • Quelques jours avant les attentats, Hasna Ait Boulahcen cherchait du travail - L’Obs
    http://tempsreel.nouvelobs.com/attentats-terroristes-a-paris/20151120.OBS9942/quelques-jours-avant-les-attentats-hasna-ait-boulahcen-cherchai

    Inscrite à #Pôle_Emploi, la jeune femme avait été contactée par une association de réinsertion. Elle insistait pour obtenir le poste proposé.

    Elle lui avait semblé désespérée, elle voulait absolument ce #travail. La directrice d’une association de réinsertion, à Aulnay-Sous-Bois, a eu deux discussions téléphoniques avec #Hasna_Ait_Boulahcen fin octobre. C’était quelques jours avant les #attentats de Paris, et l’assaut final rue de la République à Saint-Denis, pendant lequel la jeune femme a été tuée.

    Fatou, qui ne souhaite pas donner son vrai nom, « pour ne pas nuire au travail de terrain de son association », cherchait alors un candidat à former pour un #job dans la #restauration, à partir du 3 novembre. « L’agence Pôle Emploi d’Aulnay-Sous-Bois m’avait le 29 octobre transmis plusieurs CV dont les profils correspondaient ». Parmi ces documents, celui « bien rempli » d’Hasna Ait Boulahcen, 26 ans, qui était assidue à ses rendez-vous Pôle Emploi.

    La jeune femme « présentait de nombreuses expériences dans la restauration rapide, elle avait déjà travaillé dans la région parisienne, chez KFC et à la Brioche Dorée notamment ». Quand Fatou l’a jointe le lundi 2 novembre en fin de journée, elle lui a expliqué qu’elle voulait « la faire venir pour un #entretien_d’embauche, Hasna Aït Boulahcen m’a répondu : ’Je suis à un anniversaire à Clichy. Est-ce que vous pouvez me rappeler plus tard ?’ ».

    Elle insistait pour travailler

    Du coup, Fatou a examiné les autres CV, « je suis passée à autre chose ». Mais quelques jours plus tard, Hasna a insisté :

    Au téléphone, elle semblait déterminée, elle voulait cet #emploi. Elle m’a demandé très poliment pourquoi je n’avais pas donné suite, en répétant que c’était important pour elle, elle avait vraiment besoin décrocher cette #formation pour travailler". 

    La jeune femme proche du djihadiste belge Abdelhamid Abaaoud, commanditaire présumé des attentats de Paris, a même ajouté : "En plus, c’est juste à côté de chez ma mère", laquelle vit rue Edgar Degas, à Aulnay-Sous-Bois. En réalité, l’association privilégie les jeunes en rupture professionnelle : "Pour nous, elle n’était pas prioritaire parmi les #candidats en demande de réinsertion".

    Après ce deuxième contact, Fatou a jeté le CV, et oublié Hasna. Jusqu’au mercredi 18 novembre, où elle a vu partout à la télé s’afficher le nom d’Hasna Ait Boulahcen collé à celui des terroristes, auteurs des attentats du 13 novembre. Fatou en pleure : 

    Elle n’avait apparemment pas du tout le profil de quelqu’un qui veut mourir. Je me sens coupable, je n’arrête pas de me dire que si je l’avais recrutée, son destin aurait peut-être été différent." 

    Elle en était donc, comme tant d’autres, à briguer une formation dans un domaine dont elle avait fait l’#expérience, ces services à la personnes de la restauration. Sa trajectoire (maltraitance, famille d’accueil) a été documentée par les média au moyen de divers témoignages. Par exemple
    http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2015/11/21/hasna-ait-boulahcen-entre-vodka-et-niqab_4814800_4809495.html
    La panne de « l’#intégration » est patente. La fascination/haine pour l’intégration et la réussite (celle des terrasses, de l’#individualisme cool) est ce qui parait le plus décisif dans l’adhésion à cette communauté imaginaire. La même buveuse de vodka (...) avait, nous dit-on, envisagé d’intégrer l’armée française. #mektoub

    • Assaut de Saint-Denis : la famille d’Hasna Aït Boulahcen porte plainte contre X, Le Monde, Police.
      http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2016/01/20/la-famille-d-hasna-ait-boulahcen-porte-plainte-contre-x_4850465_4809495.html

      La famille d’Hasna Aït Boulahcen, cousine du djihadiste Abdelhamid Abaaoud, morte lors de l’assaut du RAID à Saint-Denis le 18 novembre 2015, entend prouver son statut de « victime de terrorisme ». L’avocat de la famille, Me Fabien Ndoumou, a porté plainte contre X le 13 janvier avec constitution de partie civile auprès du juge anti-terroriste Christophe Tessier.
      Selon M. Ndoumou, interrogé par FranceTV info, « Hasna Aït Boulahcen est morte à la suite d’un attentat terroriste, comme les autres victimes du Bataclan. Elle n’est ni une terroriste ni une complice. Elle a donc le statut de victime. Elle n’a jamais joué un rôle actif dans cette affaire. Elle n’a jamais eu de contact avec la Syrie. »
      Aide matérielle
      L’enquête sur les attentats du 13 novembre, qui ont fait 130 morts dans la région parisienne, a montré l’implication d’Hasna Aït Boulahcen. Les policiers ont pu établir avec certitude que la jeune femme, qui affichait sur sa page Facebook son soutien à l’Etat islamique, savait que son cousin, Abdelhamid Abaaoud, était l’auteur des attentats du 13, et qu’il en préparait d’autres visant un centre commercial de la Défense et dans un commissariat.
      Lire aussi : Hasna Aït Boulahcen, entre vodka et niqab
      A plusieurs reprises, Hasna Aït Boulahcen a également fourni une aide matérielle au djihadiste de l’Etat islamique. Elle a notamment reçu une somme d’argent pour lui acheter des vêtements dans sa cavale. C’est également elle qui lui a trouvé un logement à Saint-Denis, par l’intermédiaire du logeur Jawad Bendaoud, et qui est allée le chercher en voiture à Aubervilliers pour le ramener dans sa nouvelle planque, rue du Corbillon. C’est là que tous deux ont été tués dans l’assaut donné par le RAID le 18 novembre.
      Morte asphyxiée dans l’appartement de Saint-Denis
      A la suite de l’assaut de Saint-Denis, il a été établi qu’Hasna Aït Boulahcen n’avait pas été abattue par la police, mais qu’elle est morte asphyxiée, sans doute à cause de l’explosion de la ceinture du kamikaze Chakib Akrouh, un Belgo-Marocain de 25 ans, qui se trouvait avec les deux cousins dans l’appartement.
      Selon l’avocat de la famille d’Hasna Aït Boulahcen, la jeune femme était sous l’influence d’Abdelhamid Abaaoud et n’aurait jamais voulu mourir en martyre. « Il lui a dit : “Si tu ne viens pas je vais tuer les membres de ta famille et les enfants de tes amis” », explique l’avocat. Selon des sons amateurs consultés par Le Monde, Hasna Aït Boulahcen a effectivement demandé à deux reprises à pouvoir sortir du bâtiment.
      Difficile, au regard des éléments de l’enquête qui accablent la jeune femme, de dire si la plainte, qui est aussi une manière pour la famille d’avoir accès au dossier, sera recevable. Le parquet quant à lui n’a pas encore eu la confirmation que la plainte a été déposée.

    • Abdelhamid Abaaoud lui affirme aussi qu’il n’est pas entré seul sur le territoire français : « on est rentré sans documents officiels », et avec lui « il y a des Syriens, des Irakiens, des Français, des Allemands, des Anglais ». « Il me dit qu’ils sont rentrés à 90, et qu’ils sont un peu partout en Île-de-France ».

      là tu peux sortir ton aman, aman (à manne, à manne) rébétike #brrr #aïe_aïe_aïe

    • Ouais, enfin le baratin du type pour impressionner des gens qu’il oblige plus ou moins à le servir, c’est pas du très crédible. 90 cela devient pas discret, surtout avec leur manie de la com en clair et leur manque de logistique hexagonnale.
      Et puis si c’était vrai, ils auraient probablement déjà tapé à nouveau (état d’urgence ou pas).
      De plus, la nana qui a prévenu les keufs ayant pas déposé sous X (son nom est dans la procédure, donc semi publique), et n’étant pas une balance impliqué et repentie (ce qui aurait pu lui permetre d’avoir droit à une nouvelle identité), faut quelle elle aussi intérêt à grossir le trait pour obtenir une protection qui lui fait actuellement totalement défaut.
      Suite à sa sortie publique, ils disent qu’il lui ont filé de la caillasse, pour le reste...