person:heinrich heine

  • L’actualité de Karl Marx
    https://lecourrier.ch/2018/04/29/lactualite-de-karl-marx

    Quelques mois avant sa mort, Karl Marx aurait déclaré : « Tout ce que je sais, c’est que je ne suis pas marxiste. » Friedrich Engels s’en explique dans une lettre à Conrad Schmidt du 2 août 1890 : alors qu’il appelle à « réétudier toute l’histoire », un « domaine est infiniment vaste », il déplore que « les phrases vides sur le matérialisme historique (…) ne servent qu’à faire (…) de connaissances historiques relativement maigres (…) une construction systématique artificielle et à se croire ensuite des esprits tout à fait puissants ».

    Par déférence envers son compagnon décédé, dans une lettre du 27 août à Paul Lafargue, Engels revient sur le surprenant dédain du vieux Marx à l’égard du « marxisme » et rappelle la remarque désabusée de l’écrivain allemand Heinrich Heine : « J’ai semé des dragons et j’ai récolté des puces. » Pourquoi cet héritage difficile ? Parce que de jeunes bourgeois déclassés se sont pressés pour occuper les postes rétribués et gratifiants à la tête des journaux sociaux-­démocrates qui se multipliaient alors en Allemagne, formant ainsi une bureaucratie intellectuelle naissante.

  • Génial, malgré tout, par Jacques Decornoy
    https://www.monde-diplomatique.fr/mav/148/DECORNOY/56037 #st

    Le compositeur polonais Krzysztof Meyer place en exergue de son étude ce mot de Heinrich Heine : « La plume du génie est toujours plus grande que lui-même. » Le ton est donné : un génie, Chostakovitch le fut. L’homme ? Il signa des textes honteux, produisit des morceaux officiels nuls, mais prit aussi des risques considérables pendant une trentaine d’années. L’auteur fait se dérouler d’œuvre en œuvre l’épopée où se mêlent la vie privée, la vie publique et la création d’un homme « si intimement attaché à la Russie que l’on a peine à imaginer que son talent ait pu s’épanouir hors des frontières de sa patrie ». Meyer met en valeur avec talent témoignages et citations dans ces belles pages consacrées au bouleversant Huitième Quatuor, composé en trois jours par Chostakovitch à sa propre mémoire. Le communisme interdisait que sa vie fût un chef-d’œuvre ; il n’a pu étouffer la naissance d’une des plus grandes musiques de tous les temps.

    http://zinc.mondediplo.net/messages/58375 via Le Monde diplomatique

  • Daech brûle 2.000 livres et manuscrits datant de plus de 7.000 ans | Geopolis

    http://geopolis.francetvinfo.fr/daech-brule-2000-livres-et-manuscrits-datant-de-plus-de-7000-a

    Et par pure coincidence je suis passé ce soir devant la bibliothèque où, à Berlin, les nazis ont brûlés les livres. Il y a un mémorial remarquable en lieu et place : une grande bibliothèque construite sous terre, des étagères blanches vides de livres et juste une vitre d’un mètre carré au travers de laquelle perce une intense lumière blanche. Et cette inscription en lettres de métal :

    "Das war ein Vorspiel nur, dort wo man Bücher verbrennt, verbrennt man am Ende auch Menschen."

    Heinrich Heine, Almansor. Eine Tragödie, 1821.

    L’autodafé géant est passé totalement inaperçu. Les combattants de l’organisation Etat islamique auraient envahi la Bibliothèque centrale de Mossoul et le Musée. Bilan : des centaines de manuscrits, des œuvres antiques et des vieux journaux détruits et incendiés.

    http://geopolis.francetvinfo.fr/sites/default/files/styles/asset_image_full/public/assets/images/2015/02/Document-ancien-Mossoul.jpg?itok=wiVMKtho

    C’est une information d’Alarabtv (lien en arabe), qui relate avec force détails ce qui pourrait être le plus grand autodafé de l’Histoire. Cette information Associated Press mise en ligne le 1er février n’a pas été encore confirmée par les autorités. Selon Alarabtv, courant janvier, des combattants de Daech auraient pris possession de la Bibliothèque centrale pour « assainir » les fonds documentaires. Selon les habitants, ils auraient emmené avec eux dans six pickups plus de deux milles livres pour les détruire. Etaient concernés, les livres pour enfants, de poésie, de philosophie, de santé, de sport et de sciences, ainsi que les journaux datant du début du XXe siècle, des cartes ottomanes et des collections privées offertes par les vieilles familles de Mossoul. Seuls les livres traitant de l’islam auraient été épargnés.

    #is #isis #irak #mossoul #autodafé

  • Situations de plurilinguisme et politiques du multilinguisme en Europe - Colloque (pour les parisiens

    Programme

    Jeudi 20 novembre, à la Maison Heinrich Heine (Cité universitaire)

    9h00-9h20 : Introduction par Sergueï Sakhno, co-organisateur du colloque, maître de conférences Paris Ouest Nanterre-La Défense : « Plurilinguisme, multilinguisme, deux notions équivalentes ? »
    Multilinguisme et institutions européennes

    9h20-10h05 : Allocution de Rodolfo Maslias, chef de l’unité de Terminologie du Parlement Européen : « La terminologie, une approche communicative et académique »

    10h10-10h30 : Laurence Nye, doctorante, université Paris-Ouest Nanterre-La Défense : « La pratique du plurilinguisme à l’Agence Spatiale Européenne »

    11h00-11h20 : Pascal Bonnard, Chercheur post-doctoral FMSH Fernand Braudel-IFER, Humboldt-Universität (Berlin), Wojciech Sosnowski, Institute of Slavic Studies – Polish Academy of Sciences (ISS – PAS) : « La politique européenne de promotion du plurilinguisme face à l’évolution des langues slaves en Europe centrale et orientale »

    11h20-11h40 : Maciej Jaskot, University of Social Sciences and Humanities, Varsovie, Izabela Wiewiór, Collège d’Europe, Varsovie : « Lexical non-equivalence in chosen European languages in the context of the policy towards multilingualism in Europe »

    Plurilinguisme et pédagogie, pédagogie du plurilinguisme

    13h40-14h00 : Prof. Dr. Yüksel Ekinci, FH Bielefeld, Habib Güneşli, TU Dortmund : « Mehrsprachigkeit im Alltag von Schule und Unterricht in Deutschland »

    14h00-14h20 : Noemi Ramila Diaz, doctorante, université Paris-Ouest Nanterre-La Défense : « L’utilisation de la carte heuristique dans la classe : la création d’un espace tiers, étude socio-linguistique menée dans une classe du Blanc-Mesnil »

    14h35-14h55 : Christian Läpple, Katholische Universität Eichstätt-Ingolstadt, Fachgebiet Romanistik : « Förderung der Mehrsprachigkeit durch Beteiligung von Sprachminderheiten ».
    15h-16h : Géraldine Demme, Stéphanie Dijoux, Kerstin Peglow, Université Paris-Ouest Nanterre-La Défense : « Internationalisation et européanisation des recherches et des études »

    Vendredi 21 novembre (à l’Université Paris Ouest Nanterre-La Défense)

    Langues et rapports de pouvoir dans les zones plurilingues
    9h30-9h50 : Jovan Bliznakovski, Institute for Democracy IDSCS : « Accounts of language policy implementation in the Republic of Macedonia after the Ohrid Framework Agreement : focus on local level policies »

    9h50-10h10 : Prof. Dr. Gëzim Xhaferri, Head of German Department, Faculty of Languages, Cultures and Communications, South East European University ; Ferit Rustemi : « Demography and National Language Politics in the Republic of Macedonia »

    10h20-10h40 : Richat Sabitov, University of South-East Europe - Lumina (Bucarest) : « L’application du bilinguisme en Russie. Cas du Tatarstan. »

    10h40-11h00 : Karlygash Abiyeva, Docteur associé CERI-Sciences Po, « L’aménagement linguistique et le plurilinguisme au Kazakhstan »

    11h30-11h55 : Cristina Spinei, Alexandru Ioan Cuza Universität Iasi (Roumanie) : « Die Bukovina, a central Europe in nuce : The German language in the local press »

    11h55-12h15 : Katarína Fedáková / Ingrid Puchalová, Pavol-Jozef-Šafárik-Universität Košice, (Slovaquie) : « Sprachpolitik und Mehrsprachigkeit im Spiegel der Kaschauer Zeitung »

    Une nécessaire harmonisation des terminologies et des réglementations ?

    14h00-14h20 : Beatriz Collantes Sanchez, maître de conférences, Université Paris Ouest Nanterre-La Défense : « La nécessité d’une harmonisation linguistique pour l’enseignement et l’apprentissage du droit comme science juridique »

    14h20-14h40 : L. Korganashvili (U. Tbilissi) : « La standardisation en tant que moyen d’une harmonisation terminologique dans le plurilinguisme lié à la globalisation » (en russe)

    14h40-15h00 : M. Rochtchine, chercheur à l’institut d’études orientales de l’Académie des Sciences de Russie : « Le plurilinguisme du Daghestan ».

    Plurilinguisme et identité

    15h35-15h55 : Marta Lupica Spagnolo, Libera Università di Bolzano und Università degli Studi di Pavia : « Erlebte Sprachräume und Umstrukturierung des Sprachrepertoires zwischen Südtirol und den Balkan »

    15h55-16h15 : Pr. Anastassia Zabrodskaja, Pr. Martin Ehala, Tallinn University ; University of Tartu, (Estonie) : « Family multilingualism in contemporary Estonian society »

    16h15-16h35 : Emilio Sciarrino, Doctorant contractuel avec mission d’enseignement à l’Université Paris III, Ancien élève de l’École Normale Supérieure de Paris : « De l’ « autarcie linguistique » à la « langue internationale » : quelle place pour le plurilinguisme dans l’Italie du XXe siècle ? »

    16h35-16h55 : Tanja Milosavljevic, Université de Sophia Antipolis, Nice, Laboratoire Bases, Corpus et Langage : « Pratiques langagières au sein de la communauté serbe dans le sud-est de la France : contraintes et spécificités »

    #langues #langages #ex-urss #soviétisme #europe_de_l_est

  • 13 décembre 1797 : naissance de Heinrich Heine

    Heinrich Heine (1797-1856), écrivain allemand qui vécut ses vingt-cinq dernières années en France, est presque un inconnu ici. Par contre il est immensément connu en Allemagne pour avoir, notamment, composé quelques-unes des poésies les plus populaires que chaque écolier apprend en classe.
    Ce poète-écrivain-journaliste progressiste, et même révolutionnaire, collabora un moment avec certaines publications de Karl Marx. C’est à lui que l’on doit la comparaison célèbre entre la religion et l’opium du peuple, que Marx reprit par la suite.

    A l’occasion du bicentenaire de sa naissance, sa ville natale, Düsseldorf, a organisé une exposition qui a eu un grand succès, exposition qui se trouve en ce moment, et pour peu de temps, à Paris. Malheureusement elle est divisée en deux endroits, ce qui ne facilite pas les choses : à la Bibliothèque Historique d’une part (c’est par elle qu’il vaut mieux commencer) et au couvent des Cordeliers d’autre part. On y insiste sur le côté « européen » avant l’heure de Heine, qui œuvra en effet pour l’amitié entre les deux nations. C’est au goût du jour mais cela réduit la portée politique de cet auteur qui sent toujours le soufre et suscite toujours des haines tenaces.

    Né dans une famille juive et voué au négoce, il rompit avec cette destinée et avec la religion. A vingt-cinq ans il édita ses premières poésies. En 1830, apprenant la nouvelle de la Révolution à Paris, il y accourut. L’année d’après, il dut quitter à nouveau l’Allemagne pour un exil définitif en France.

    Heine, qui vit naître la société bourgeoise du début du XIXème siècle, en vécut les convulsions en témoin lucide et en critique acerbe et caustique. Il combattit les vieilleries féodales de l’Allemagne de cette époque, l’oppression intellectuelle, la religion. Mais il s’attaqua aussi à l’opposition libérale, à la bourgeoisie, repue et écrasant le peuple en France, et craintive en Allemagne devant les dynasties princières. Sa critique ouvrit un chemin à la génération d’après, celle de Marx et Engels.

    C’est justement à Paris que Heine rencontra ces derniers, jeunes exilés allemands eux aussi. Avec eux il collabora aux Annales franco-allemandes puis au journal destiné aux Allemands en exil, Vorwärts.

    A la fin de ses jours, Heine retourna à la religion ; triste fin. Il avait cependant écrit auparavant : « Posez sur ma tombe un glaive, car j’aurai été un brave soldat dans la guerre de libération de l’humanité ». C’est donc de l’écrivain qui a manié sa plume comme un glaive qu’on se souviendra.

    Trois quarts de siècles après sa mort, l’Allemagne hitlérienne brûla les livres de ce Juif cosmopolite et révolutionnaire. Mais comment effacer l’auteur de tant de poésies qui rendent si bien « le tréfonds de l’âme allemande », l’auteur de la Lorelei ? Le nazisme les déclara donc d’auteur inconnu... Et aujourd’hui Heine suscite toujours des haines tenaces : en 1980 son nom fut proposé pour rebaptiser l’université de Düsseldorf, ce qui paraissait aller de soi ; mais les autorités préférèrent l’écarter du fronton de l’édifice...

    Ceux qui voudraient se faire une idée de ses écrits, de sa plume ironique et féroce, pourront lire son recueil d’articles De la France destiné aux lecteurs allemands (réédité par les éditions du Cerf), et dans la même collection, De l’Allemagne destiné cette fois aux Français, à qui il exposait notamment une histoire du mouvement des idées, et la révolution philosophique qui s’accomplissait alors en Allemagne, ouvrages pleins d’intérêt, même à notre époque.

    Heinrich Heine, De la France (Éditions du Cerf, 240 F) ; De l’Allemagne (Éditions du Cerf). Expositions : Bibliothèque Historique, 22, rue Malher (4ème), 20 F et Couvent des Cordeliers, 15, rue de l’École-de-médecine (6ème), 20 F. Les deux expositions jusqu’au 1er novembre.