person:henri laborit

  • " L’amour « extrait de » Eloge de la fuite " par Henri Laborit
    https://enuncombatdouteux.blogspot.com/2018/11/lamour-extrait-de-eloge-de-la-fuite-par.html

    Avec ce mot on explique tout, on pardonne tout, on valide tout, parce que l’on ne cherche jamais à savoir ce qu’il contient. C’est le mot de passe qui permet d’ouvrir les cœurs, les sexes, les sacristies et les communautés humaines. Il couvre d’un voile prétendument désintéressé, voire transcendant, la recherche de la dominance et le prétendu instinct de propriété. 


    C’est un mot qui ment à longueur de journée et ce mensonge est accepté, la larme à l’œil, sans discussion, par tous les hommes. Il fournit une tunique honorable à l’assassin, à la mère de famille, au prêtre, aux militaires, aux bourreaux, aux inquisiteurs, aux hommes politiques.

    Déçus ? Bien sûr vous l’êtes. Entendre parler de l’Amour comme je viens de le faire a quelque chose de révoltant. Mais cela vous rassure en raison même de la différence. Car vous, vous savez que l’esprit transcende la matière. Vous savez que c’est l’amour particulier, comme l’amour universel, qui transportent l’homme au-dessus de lui-même. L’amour qui lui fait accepter parfois le sacrifice de sa vie. « Parrroles, Parroles, Parroles », chuchote Dalida avec cet accent si profondément humain qu’il touche au plus profond du cœur les foules du monde libre.

    Vous savez, vous, que ce ne sont pas que des mots, que ce qui a fait la gloire des générations qui nous ont précédés, sont des valeurs éternelles, grâce auxquelles nous avons abouti à la civilisation industrielle, aux tortures, aux guerres d’extermination, à la déstructuration de la biosphère, à la robotisation de l’homme et aux grands ensembles.

    Ce ne sont pas les jeunes générations évidemment qui peuvent être rendues responsables d’une telle réussite.

    Au lieu de cela, vous découvrez un homme qui, suivant les critères qui sont les vôtres, vous dit que nous sommes tous pourris, tous vendus, qu’il n’existe à son avis ni amour, ni altruisme, ni liberté, ni responsabilité, ni mérite qui puissent répondre à des critères fixés d’avance, à une échelle de valeurs humainement conçue, que tout cela est une chienlit pour permettre l’établissement des dominances. Que les choses se contentent d’être, sans valeur autre que celle que lui attribue un ensemble social particulier.

  • " Une idée de l’Homme « extrait de » Eloge de la fuite " par Henri Laborit
    https://enuncombatdouteux.blogspot.com/2018/11/une-idee-de-lhomme-extrait-de-eloge-de.html

    Il n’y a que dans les pays où le pouvoir hiérarchique n’est plus lié à la propriété des choses, mais au conformisme idéologique, que les mots reprennent de l’importance et que la culture, qui ne se vend pas, ne peut plus se permettre d’être déviante.

    En pays capitalistes au contraire, le système, cimenté par la puissance adhésive de la marchandise, accepte, pourvu qu’elle se vende, toute idée, même révolutionnaire. Sa vente ne peut que favoriser la cohésion du système et montrer le libéralisme idéologique de la société qui l’autorise.

    L’homme primitif avait la culture du silex taillé qui le reliait obscurément, mais complètement, à l’ensemble du cosmos. L’ouvrier d’aujourd’hui n’a même pas la culture du roulement à billes que son geste automatique façonne par l’intermédiaire d’une machine. Et pour retrouver l’ensemble du cosmos, pour se situer dans la nature, il doit s’approcher des fenêtres étroites que, dans sa prison sociale, l’idéologie dominante, ici ou là, veut bien entrouvrir pour lui faire prendre le frais. Cet air est lui-même empoisonné par les gaz d’échappement de la société industrielle. C’est lui pourtant que l’on appelle la Culture.

  • J – 105 : Ciné-club au Kosmos , cycle Cinéma-parano , ce soir Ces garçons qui venaient du Brésil ( The Boys from Brazil ) de Franklin J. Schaffner, avec comme intervenant, non pas une personne pour nous parler du film en cinéphile, mais un spécialiste du génome humain, généticien, Jean-François Deleuze, qui vient nous parler au contraire de l’angle scientifique de ce très étrange récit de science-fiction nazie.

    Il n’y a pas grand-chose à retenir de cet épouvantable nanar d’un autre âge, dont l’admirable distribution pouvait laisser espérer bien mieux, Gregory Peck, en vieil homme refusant les insultes de l’âge, dans le rôle de Josef Mengele, Laurence Oliver, un peu décati, qui joue le rôle d’un Simon Wiesenthal fictif, James Mason en ancien officier de la SS et Bruno Ganz, tout jeune, en généticien bienveillant qui intervient trop tard dans le film pour le racheter complètement, et dont l’intervention ressemble un peu à celle décalée de Henri Laborit dans Mon Oncle d’Amérique d’Alain Resnais. Le film enfile les perles de fantasmes à propos du Nazisme, allant jusqu’à donner crédit et corps à la démarche pourtant antiscientifique de Mengele à Auschwitz, imaginant qu’il y aurait posé les jalons de découvertes fracassantes de génétique au point de pouvoir, accrochez-vous bien, dans les années septante, au Paraguay, cloner, en une centaine d’exemplaire, Hitler lui-même, on n’ose imaginer à partir de quel fragment de l’oncle Adolf. Un vrai nanar de cinéphile. Et j’ai eu un petit accès de rire quand au générique est apparue la mention que toute ressemblance avec des personnes ou des faits avérés était fortuite. Sans déconner.

    Et franchement lorsque la lumière est revenue dans la salle j’en étais à me demander quelle mouche avait encore piqué Nicolas d’inviter un généticien de renom pour nous parler d’un tel navet. Et je le trouvais bien brave d’oser poser la question de savoir quel était, dans cet épouvantable navet à la si brillante distribution, sans parler de scènes de tournage dans quatre ou cinq pays différents, donc pas le film à petit budget, non un vrai grand ratage dans les grandes largeurs, quelle était donc, dans ce naufrage, la part de véracité scientifique ?

    J’ai bien cru que je n’étais pas complètement sobre quand notre généticien de renommée mondiale a répondu sérieusement que la partie scientifique du film était quasi irréprochable, parfaitement documentée, et complètement en phase avec les connaissances de l’époque et que certainement le film avait bénéficié d’un conseil scientifique très compétent et que les extraits de films qui étaient projetés par le personnage de chercheur en génétique interprété par Bruno Ganz dans ses explications à Herr Liberman (Laurence Oliver) étaient probablement d’authentiques films de laboratoire qui étaient par ailleurs parfaitement commentés. Notre généticien avançait cependant qu’il s’expliquait mal comment le personnage de Mengele dont il disait tout ignorer (apparemment en terminale il devait avoir de meilleures notes en sciences qu’en histoire) pouvait passer de méthodes qui consistaient par exemple en l’injection de solution de bleu de méthylène dans les yeux d’enfants juifs aux yeux marrons (fait historiquement avéré et qui laisse bien voir quel genre de scientifique sérieux était Mengele) aux expériences de clonage trente ans plus tard avec notamment cette préoccupation de recréer un contexte, un environnement, comparable à celui de la véritable biographie d’Adolf Hitler, choyé par une mère jeune et aimante, sans doute de trop, et ayant eu à souffrir le décès du père plus âge, quand il avait treize ans.

    S’en suivent des explications extrêmement désordonnées mais passionnantes (ça doit être à la fois génial et fatigant d’être l’étudiant de ce généticien à la pensée tellement profuse et qui part dans toutes sortes de directions simultanées, toutes productives mais pas toutes reliées entre elles) à propos de séquençage, de miniaturisation (j’aime beaucoup l’idée de fabrication d’organes humains à l’échelle de rats de laboratoire pour pouvoir tester différents traitements, en revanche je vis en cauchemar l’idée d’un cerveau humain miniature qui serait prisonnier d’un corps de rongeur, apparemment il y a encore quelques comités d’éthique qui trouvent à redire à ce genre de possibilités, mais pour combien de temps encore ?) de médecine prédictive, et même, même de stockage de données dans des échantillons d’ADN dans lesquels les ressources en matière de stockage paraissent presque infinies, apparemment ce seraient des milliers de films que l’on pourrait stocker (je n’ai pas bien compris comment, mais j’aime bien l’idée et je ne suis pas le seul dans la salle puisque Nicolas demande s’il serait techniquement possible de projeter le film qui serait obtenu par le séquençage de son ADN).

    On se quitte dans un froid mordant et pénétrant, je fais remarquer à Nicolas que parfois les rencontres de ciné-club avec un intervenant non cinéphile sont fort riches. Amical clin d’œil à ma déception s’agissant de Close Encounters With Vilmos Zsigmond . Ou encore que la qualité du film ne laisse rien présager de la qualité des débats d’après projection. Par exemple qu’on peut donc atteindre au sublime en terme de débat avec Ces garçons qui venaient du Brésil , vrai navet et avoir un débat désespérant après Otto e Mezzo (absolu chef d’œuvre), mais confiez les débats au désespérant Pacôme Thiellement et vous serez rentré tôt.

    #qui_ca

  • C’est tellement énorme que je me demande si c’est pas un fake. Donc des gens pensent au concept de #Matrix pour les poules. Y a tellement d’anneries à la ligne que j’aurais pu citer tout le site ...

    Second Livestock
    http://www.secondlivestock.com/public/vfr.php

    Eliminating the need for the physical space required for free-range livestock our Virtual Free Range™ gives livestock the experience of Free Range life while in the safe confines of our facility.

    Free Range life, though providing a diverse diet, exercise, and socialization, is inherently stressful of the animals. It can also result in a high loss for the producer due to injuries and predation.

    #agriculture_cyborg #élevage #poules #réalité_virtuelle

    • Ça me fait penser aux écrits du neurobiologiste Henri Laborit sur le futur de la #notion_de_liberté, quelque chose comme :
      – plus nous avançons dans la connaissance des influx nerveux et hormonaux qui nous régissent plus nous nous éloignons de ce qui nous construit philosophiquement.

    • Le cauchemar ou le rêve d’un poulet élevé à la Matrix.

      http://www.gurumed.org/2012/02/16/le-cauchemar-ou-le-rve-dun-poulet-lev-la-matrix

      Le philosophe Paul Thompson de l’Université Purdue a suggéré "La solution des poulets aveugles." Il fait valoir que les poulets aveuglés par “accident” ont été développés dans une souche de poulets de laboratoire à qui cela ne dérange pas d’être entassés, pas plus que les poulets normaux. Par conséquent, soutient-il, nous devrions envisager d’utiliser des poulets aveugles dans la production alimentaire comme une solution au problème de la surpopulation dans l’industrie de la volaille. Il fait valoir qu’il serait plus humain d’avoir des poulets aveugles que ceux voyants.

      Mais Ford va plus loin et propose une “solution de poulet sans tête." Il s’agirait de supprimer le cortex cérébral du poulet pour inhiber ses perceptions sensorielles afin qu’il puisse être produit dans les conditions les plus densément emballées sans la détresse associée. Le tronc cérébral du poulet serait conservé intact de sorte que les fonctions homéostatiques continueraient à fonctionner, ce qui lui permettrait de croitre.

      Ford propose cette solution pour deux raisons : pour répondre à la demande croissante en viande, en particulier les volailles, et pour améliorer le bien-être des poulets en les désensibilisant de la réalité déplaisante de leur existence.

      Les pieds des poulets seraient également supprimés pour gagner de la place. Il pourrait y avoir des dizaines de ces cadres dans le système de l’agriculture verticale, appelé par Ford, Centre pour l’agriculture Inconsciente . La nourriture, l’eau et l’air serait livré via un réseau de tubes et les excréments serait supprimés de la même manière. Cette technique pourrait atteindre une densité d’environ 11,7 poulets par mètre cube au lieu des 3,2 poulets actuellement obtenus.

    • J’en ai discuté avec des pro-zétiticiens dans le café zététique (sur face de bouc, bah ouai) et ils ont repéré que l’information est bien réelle, mais qu’elle est le produit d’un artiste en fait qui en quelque sorte cherche a diversifié, les utilisations de sa production (comme les médicaments qui servent a un truc, et que plus tard, pour étendre le marché, tu vends pour d’autres trucs).

  • Permanence et fonctions des hiérarchies | Jean Zin
    http://jeanzin.fr/2014/04/12/permanence-et-fonctions-des-hierarchies

    Raffa

    Permanence et fonctions des hiérarchies | Jean Zin - http://jeanzin.fr/2014...

    2 minutes ago

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    "Ces idées ne sont pas nouvelles puisqu’elles ont été à l’origine de la formation du GRIT (plutôt « le groupe des dix » à l’époque), portées surtout par Henri Laborit, notamment dans « la nouvelle grille » comme on le verra plus loin. Tout ce mouvement venait de la théorie des systèmes et de l’écologie (des écosystèmes, inspirant notamment le rapport de Rome sur les limites de la croissance. Voir aussi le Macroscope de Joël de Rosnay avec son dernier chapitre sur l’écosocialisme). Ce mouvement devait hélas, comme toute la « cybernétique de deuxième ordre », un peu trop s’engluer ensuite dans une auto-organisation informe qui inspirera une bonne part du néolibéralisme (sous le nom (...)

  • « Grande perdition » : la guerre, donc... - Chroniques du Yéti
    http://yetiblog.org/index.php?post/grande-perdition-la-guerre-donc

    Le neurobiologiste Henri Laborit expérimenta en son temps que les rats seuls pris au piège dépérissaient. Mais que mis en cage avec d’autres congénères d’infortune, ils se battaient et leur pelage retrouvait son éclat. Du moins pour les survivants.

    Pour éviter que les rats se battent entre eux, il faudrait peut-être éviter de les piéger. Ces populations du Nord Mali et plus globalement du Tiers-Monde (je sais, ce n’est plus un terme en odeur de sainteté) ne sont-elles pas piégées et condamnées à s’entre tuer à cause de nos inconséquences de soit-disant civilisés donneurs de leçons. Enfin, je parle pour ceux qui sont aux manettes, hein !