person:henri poulain

  • De la démocratie dans un régime de critique démocratique - Lignes de crêtes
    https://www.lignes-de-cretes.org/de-la-democratie-dans-un-regime-de-critique-democratique

    Le communisme, comme le mouvement ouvrier ont développé depuis des siècles des critiques radicales de la démocratie représentative capitaliste et de ses incarnations concrètes, mais en posant clairement un modèle de contre-société et un autre futur possible fondé sur des valeurs clairement affirmées, dans les textes et dans les faits. La caractéristique de ces critiques et même des plus radicales est qu’elles revendiquent quand même l’idéal de l’égalité et reprochent aux démocraties réelles de le trahir.

    Dans le camp opposé, les idéologues et les militants réactionnaires et fascistes critiquent aussi la démocratie et les régimes qui s’en réclament, au nom d’un modèle de société antagoniste, fondé sur l’inégalité des êtres humains entre eux et l’apologie de l’autorité d’une élite comme seul modèle de gouvernement possible.

    Les mouvements dont nous allons parler sont marqués par une confusion et un flou total concernant les valeurs prônées et le modèle de société pour lequel ils luttent vraiment. Résolus à afficher un “Ni droite, ni gauche, en dehors, au delà” ceux qui en France, revendiquent pour beaucoup les idées d’un Etienne Chouard peuvent passer des milliers de pages à critiquer les méthodes de désignation des dirigeants actuels, à défendre des formes diverses et variées de démocratie prétendument directe, tout en faisant de la démocratie représentative le mal absolu, car le plus hypocrite qui soit. Mais sur ce qu’il adviendra après la fameuse constituante ou après le Tirage au Sort reste toujours extrêmement vague, dans leurs écrits. D’où une popularité énorme, le rejet rebelle de l’existant allié au flou sur ce qu’on veut construire étant le meilleur moyen de s’attirer la sympathie.

    Le documentaire “DémocracieS” réalisé par l’équipe de Datagueule (Henri Poulain désormais à le Média, Julien Goetz et Sylvain Lapoix), permet, lorsqu’on l’analyse, de voir beaucoup plus clair dans les motivations et les projets bien concrets de ces mouvances…

  • Aude Lancelin : « La déliquescence morale et intellectuelle du journalisme est très préoccupante »
    https://comptoir.org/2018/04/06/aude-lancelin-la-deliquescence-morale-et-intellectuelle-du-journalisme-est

    Agrégée de philosophie, Aude Lancelin est journaliste spécialisée dans le domaine des idées et de la culture depuis presque vingt ans. Elle a été directrice adjointe de la rédaction de « Marianne », puis de « L’Obs ». En 2016, elle est brutalement licenciée de ce dernier magazine. Une mésaventure qu’elle raconte dans « Le Monde libre » (Les Liens qui libèrent), pamphlet contre la dérive capitaliste d’un média social-démocrate, qui obtient le prix Renaudot de l’essai 2016. Début 2018, elle publie, à nouveau aux Liens qui libèrent, « La Pensée en otage ». Elle y analyse la crise de la presse en déconstruisant sept grandes idées reçues. Depuis le 15 janvier, elle travaille pour Le Média, web TV indépendante fondée par Sophia Chikirou, Gérard Miller et Henri Poulain, tous trois proches de La France insoumise*. Nous l’avons rencontrée afin de discuter de la presse et du Média, sous le feu de la critique depuis son lancement

    Le Comptoir : Dans La pensée en otage , vous fustigez l’idée que le web est « l’Eldorado de la diversité et de la liberté intellectuelle retrouvée ». Vous écrivez : « Comme si la création de petits sites reposant le plus souvent sur un semi-bénévolat, mêmes s’ils ont le mérite de valoriser utilement les travaux intellectuels méconnus ou pourchassés des grandes ondes, pouvait être une alternative suffisante ». Le Média peut-il suffire ? Comment avec une audience encore modeste peut-il incarner ce contre-pouvoir politique que vous appelez de vos vœux ?

    Aude Lancelin : Cette remarque s’adresse, dans La pensée en otage , à tous les naïfs, notamment à gauche, qui pensent que leur liberté d’expression n’est pas menacée du moment qu’on les autorise encore à poster toute sortes d’idioties antigouvernementales sans conséquence sur Facebook, ou qu’ils voient des sites d’obédience anticapitaliste se lancer, même si les contributeurs de ceux-ci sont payés au lance-pierre, voire ne sont tout simplement pas rémunérés. Je me suis donc attardée dans ce livre à montrer qu’il ne fallait pas se rassurer à bon compte dans ce domaine, et que l’univers du Net aussi, que d’aucuns voient comme un refuge pour leurs libertés, était de plus en plus dangereusement cadenassé, patrouillé par les puissances commerciales et étatiques, les mêmes que celles qui tiennent les médias mainstream au demeurant.

    L’existence de médias de niche à gauche, aussi précieux et louable que soit le travail de résistance de ceux-ci, ne règlera pas le problème global de la colonisation de l’espace public par les intérêts privés. Et la tendance s’aggrave, la neutralité des Gafa n’étant plus qu’une aimable farce, ainsi que de nombreuses affaires récentes le montrent, à commencer par les ambiguïtés de la prétendue chasse aux fake news déclenchée suite à l’élection de Trump, qui a terrorisé les “élites” occidentales. Par ailleurs, les deux quotidiens historiques de ce qu’on appelait hier encore la gauche française, Le Monde et Libération , sont passés en quelques années sous l’ombrelle des géants des télécoms, soit l’une des formes de capitalisme les plus violentes qui existent, et les plus dangereusement interdépendantes de l’État aussi. Il est inouï que cela n’ait longtemps suscité aucune inquiétude dans le milieu des journalistes – c’est du reste encore largement le cas. La prise de conscience est lente et très difficile...

  • Le Média, c’est fini ! posté par lemediapresse | Avr 1, 2018 |
    https://lemediapresse.fr/medias-fr/le-media-cest-fini

    Les équipes sont au regret de vous annoncer que l’aventure du Média prend fin.

    Sous le feu d’attaques incessantes, le Média n’a pas su trouver les ressources pour faire face à cette crise. Une dernière réunion s’est tenue dans ses locaux de Montreuil, lors de laquelle les équipes, dos au frigo, ont acté l’impossibilité de sauver le projet.

    Depuis plusieurs semaines, on le sait, le Média faisait face à des difficultés importantes. Le récent passage à l’antenne de François Asselineau a du reste provoqué le retrait des fonds fournis au Média par la France Insoumise. Des finances déjà bien entamées par les vacances luxueuses de Gérard Miller aux sports d’hiver, qui avaient provoqué un trou conséquent dans la comptabilité. Le réalisateur Henri Poulain a de son côté choisi de reprendre les caméras prêtées pour le lancement par sa société personnelle. A cela s’est ajouté un détournement d’argent important par un membre de l’équipe digitale, Mathias Enthoven, afin d’imprimer 500.000 autocollants « L’Avenir en commun ».

    A quoi bon continuer ce projet, alors que Jean-Luc Mélenchon lui-même n’assiste plus aux conférences de rédaction ?

    La directrice de publication, Sophia Chikirou, a annoncé son intention de quitter la France pour poursuivre sa carrière dans la communication politique au Venezuela. « Un pays où l’on peut vraiment faire de l’information », a-t-elle précisé non sans exprimer sa profonde tristesse. Une rupture conventionnelle collective est ouverte pour les salariés du Média grâce aux ordonnances Macron, même si elle ne concerne en réalité que 5 personnes, les autres ayant tous un statut d’autoentrepreneur.

    Un dernier espoir subsiste néanmoins pour les équipes dévouées au Média, des discussions étant ouvertes avec Xavier Niel, fondateur de Free et coactionnaire du groupe Le Monde, qui propose de racheter le titre au nom du « pluralisme démocratique ».

    Le Média

    • 1er Avril 2018.

      Je viens de prendre connaissance du message du Média de ce jour. « Les équipes sont au regret de vous annoncer que l’aventure du Média prend fin. » A vrai dire je ne suis pas étonné de cette fin d’une aventure qui était vouée à l’échec, selon les dires de la plus grande partie des médias en lesquels on peut avoir une confiance sans limite car financés par les meilleurs chefs de cordée jupitériens.

      Le modèle financier qui avait été choisi était pour le moins farfelu. Des actionnaires sans promesse de dividende, les banques, symbole d’honnêteté économique, empêchées de participer au capital, pas d’inscription à la bourse, ce phare de la civilisation moderne, bref tout concourrait à la fin du Média.

      Quant à la ligne éditoriale, elle étonnait chaque jour par son manque de propagande atlantiste, par son parti pris de défense des petites gens sans importance, par sa croyance en un monde meilleur possible, etc., il était temps que cela prenne fin.

      Amen.

  • Un troublant exercice de style !

    Ou comment dissimuler ses partis pris sous le masque trompeur d’une objectivité proclamée.
    A propos d’un article d’Ariane Chemin sur le Média (Le Monde, 3 mars 2018)

    Ariane Chemin est une journaliste que je connais bien. Nous ne sommes pas des amis, mais on discute de temps en temps, il nous est arrivé de déjeuner ensemble et quand l’un appelle l’autre sur son portable, l’autre répond aussitôt. Récemment encore, nous avons parlé de son métier, et comme la plupart de ses confrères qui ont le sentiment de faire honnêtement leur travail, Ariane trouvait fort injuste que les journalistes soient tellement décriés par nos concitoyens. Or il se trouve que le 1er mars dernier, dans le cadre de l’enquête qu’elle menait pour le Monde sur le Média dont je suis l’un des co-fondateurs, elle m’a téléphoné, me demandant de répondre à un certain nombre de ses questions, ce que j’ai fait longuement, sans en écarter aucune. Deux jours plus tard, je lisais son enquête qui me laissait — comment dire ? — perplexe. Ne voulant pas que cette perplexité m’encombre, je vais en rendre compte ici, souhaitant que cela serve éventuellement à expliquer ce qu’il n’est pas toujours illégitime de reprocher aux journalistes : la dissimulation de leurs présupposés et de leurs partis pris sous le masque trompeur d’une objectivité proclamée.

    Beaucoup d’entre nous ont déjà éprouvé ce sentiment étrange quand un article concerne des faits que l’on connaît personnellement. Très souvent, on y trouve un certain nombre d’imprécisions, de confusions, d’erreurs, et on se prend à penser que s’il en est de même pour tous les articles qui traitent de sujets qu’on ne connaît pas ou mal, ce ne serait guère rassurant. C’est assurément exagéré, mais en tout cas, dans l’article d’Ariane Chemin, je dois bien avouer n’avoir rien retrouvé de ce que j’ai vécu au Média et rien non plus de ce que je me suis efforcé de lui raconter pendant plus d’une heure. Pour ne pas infliger au lecteur la liste de tout ce qui cloche à mes yeux dans cet article et ne pas donner l’impression fâcheuse d’être un mauvais coucheur, voire un censeur, je me contenterai de prendre le début, les premières phrases, celles qui donnent le ton, créent l’ambiance et préparent psychologiquement le lecteur à adopter le point de vue spécieux de l’auteur. Car l’article d’Ariane Chemin est un modèle de ce qu’on pourrait appeler, en hommage à Raymond Queneau, un troublant exercice de style.

    Ariane Chemin commence par quelques mots aussi précis qu’un constat d’huissier : « Montreuil, métro Robespierre, lundi 19 février, 9 heures du matin. » Jusque là, rien à dire. Encore que souligner dans un article la station de métro la plus proche de l’endroit dont on parle doit avoir une utilité. Pour ma part, si j’écrivais un article sur BFM, je ne commencerai pas par ces mots : « Paris, métro Porte de Versailles, lundi 19 février, 9 heures du matin. » Evidemment, l’avantage avec la station Robespierre, c’est qu’on peut imaginer par exemple la guillotine et ça tombe bien. Car de quoi s’agit-il tout de suite après ? De décrire justement une scène inquiétante, une scène de procès comme les robespierristes, assoiffés de vengeance et de sang, sont supposés en avoir eu le goût à leur époque.

    Deuxième phrase : « La journaliste Aude Rossigneux a été convoquée la veille par un mail lapidaire. » Dès la deuxième phrase, pas d’hésitation, on comprend bien pourquoi le Média s’est installé à un jet de pierre de la station Robespierre : les mails qu’il envoie ne sont pas concis — ce qui est quand même le cas de bien des messages, textos et autres, que nous nous échangeons —, non, ils sont lapidaires, ce qui est déjà menaçant. Limite angoissant. On imagine le mail lapidaire en question : « Aude, descends à la station Robespierre, emprunte la rue Lénine, puis l’avenue Fidel Castro, et arrive jusqu’à nous. »

    La troisième phrase vaut son pesant de cacahuètes : « Dans la cuisine du Média, au sous-sol des nouveaux locaux de la télé proche des « insoumis », le dos au réfrigérateur, elle cherche à comprendre l’objet de cette réunion un brin solennelle. » Ça, je ne l’aurais pas inventé : « le dos au réfrigérateur ». Aude s’est assise où elle a voulu, on est dans une cuisine, il y a un frigo, et la voilà… le dos au mur, pardon, « le dos au réfrigérateur ». Si elle voulait s’enfuir par là, impossible — elle est prisonnière ! Et comme un lapin pris dans les phares d’une voiture, « elle cherche à comprendre l’objet de cette réunion. » Bon, la rédaction du Média était en ébullition depuis des semaines, Aude était au centre de très vives tensions — il est difficile de croire qu’elle tombait ce jour-là des nues, mais peu importe. Pour paraphraser Hitchcock, « demander à un journaliste qui veut raconter une histoire à sa façon de tenir compte de la vraisemblance est aussi ridicule que de demander à un peintre figuratif de représenter la réalité avec exactitude. » Poursuivons donc notre lecture.

    « De l’autre côté de la table en bois clair, trois hommes lui font face : le psychanalyste Gérard Miller, le réalisateur Henri Poulain, accompagné de son directeur de production et associé, Hervé Jacquet. » On n’est qu’à la quatrième phrase de l’article et j’espère que chacun apprécie le talent de l’auteur : l’angoisse est à son paroxysme, Ariane tient la scène. Aude est seule, alors que le nommé Henri est venu « accompagné » dont ne sait quelle âme damnée. Aude est seule, « le dos au réfrigérateur », alors que « trois hommes lui font face ». Aude est seule et, pétrifiée, « elle cherche à comprendre » ce qui se passe. Le grand Alfred, que je viens d’évoquer, appelait ça l’anticipation. Au cinéma, expliquait-il, un coup de fusil ne fait pas peur. Ce qui fiche la trouille au spectateur, c’est le fait de l’attendre. Et en moins de temps qu’il ne faut pour le lire, Ariane Chemin, en toute objectivité bien sûr, a fait le job : on sait de quel côté de la « table en bois clair » est le côté obscur de la force, on tremble, on s’attend au pire — il viendra.

    Cinquième et sixième phrases : « A quelques tasses de café, enfin, la réalisatrice Anaïs Feuillette, compagne de M. Miller, et tout au bout, Sophia Chikirou. « Comment dire tout ça ? » commence la directrice générale de la chaîne, avant de passer la parole au psychanalyste. » Là, plus de doute, on vit la scène comme si on y était et on entrevoit l’incroyable dispositif mis en place, digne des procès en sorcellerie : face à l’innocence persécutée, Savonarole et ses deux assesseurs, et loin sur le côté (à gauche ou à droite, on ne nous le précise pas) deux femmes, dissimulées derrière des « tasses de café », deux femmes dont l’une, « tout au bout » (curieuse indication : derrière elle, il y a quoi ? la porte de l’enfer ?), dont l’une, « tout au bout » ouvre le bal en prononçant une sentence elliptique, quasiment codée : « Comment dire tout ça ? », avant de replonger dans l’ombre et de céder la parole à l’un des trois hommes.

    Arrive la septième et dernière phrase de cette introduction si peu orientée : « L’ancien « mao » parle « d’embarras », de « mauvaise ambiance », de « quelque chose qui s’est mal emmanché », avant de lâcher : « Aude, on a en tête de te parler de la possibilité que tu quittes la rédaction ». Ah, c’était donc ça : on cherchait du côté de Florence (Savonarole), on était prêt à regarder vers Moscou (Vychinski), il fallait penser à Pékin (Mao). Un des trois hommes était un « ancien mao », reconverti donc dans les médias — tout un programme ! Bon, même dans la description peu flatteuse qui est faite de lui, le procureur rouge semble plutôt embêté et laisse même entendre qu’il s’agit pour Aude de quitter la rédaction, pas le Média, mais foin des nuances — Ariane Chemin peut être satisfaite, elle a produit son effet : en sept phrases, pas une de plus, son exercice de style atteint son but. Elle a décrit un « procès » (c’est le signifiant qu’elle n’hésitera pas à utiliser quelques lignes plus tard) et tout le reste de son article peut être à l’avenant. Partiel et partial, ne laissant entendre qu’un seul son de cloche et faisant le procès du Média tout en lui reprochant d’avoir fait celui d’Aude.

    Allez, je tire ici le rideau. Mais j’ajouterai encore une chose : cette scène mensongère et blessante par laquelle la journaliste-romancière a ouvert son papier, j’y étais — on l’aura deviné, pas elle. Comme Fabrice à Waterloo je n’y ai peut-être pas tout vu, mais je peux en tout cas affirmer que la description d’Ariane Chemin est absolument fausse. Comme elle n’a jamais parlé ni avec Anaïs, Henri, Hervé et Sophia (ont-ils eu tort de se méfier d’elle ?), et que je sais ne lui avoir rien dit qui puisse corroborer ses propos, ou elle a inventé ce qu’elle a décrit, ou elle a repris à son compte, sans recul, sans contre-champ, la description que lui en a faite la sixième personne présente, Aude Rossigneux. C’était tout à fait son droit, bien évidemment, et je ne saurais le lui reprocher. Mais alors, une question : est-ce qu’il n’aurait pas été préférable qu’elle prévienne ses lecteurs de son incroyable parti-pris ? Oh, pas grand chose, juste quelques mots, en petits caractères : « Attention, je vous ai décrit une scène à laquelle je n’ai jamais assisté, mais en faisant comme si j’y étais, et ce pour les besoins de ma démonstration. Je tiens à préciser que cinq sur six des participants présents l’ont vécue tout à fait autrement, mais je m’en fous, car je suis convaincue que j’ai raison et qu’eux ont tort. D’ailleurs, tout mon article est du même acabit. J’enquête, mais au final je juge autrui à mon aune, je n’entends que ce que je veux écouter et je n’écoute que ce qui me convient. Subjectif mon article ? Je l’assume. Honnête ? Je vous laisse juge. »

    Gérard Miller

    https://www.lemediatv.fr/articles/un-troublant-exercice-de-style

    #Ariane_Chemin #Le_Monde #L'Immonde #1er_média_du_système