person:herbert marcuse

  • Lisez Ellul ! Lisez Charbonneau !
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=904

    Voici une introduction de Jean Bernard-Maugiron aux deux fondateurs de la critique radicale des technologies, Jacques Ellul et Bernard Charbonneau. Ce texte est également lisible sur le site de la Grande mue, consacré à Bernard Charbonneau (ici) et en version papier (voir conditions ci-dessous). C’était dans les années Trente, bien avant Jaime Semprun et René Riesel, avant André Gorz , Ivan Illich, Herbert Marcuse, avant même Günther Anders et Hannah Arendt, Bernanos et Orwell, Simone Weil et Saint Exupéry ; c’était en même temps ou à peu près que Giono et Lewis Mumford ; c’était deux jeunes gens de province qui, depuis leur bourgeoise ville de Bordeaux, s’étaient mis en tête de comprendre leur monde. C’est-à-dire l’Etat et la technique dont la fusion constituait à leurs yeux le fait majeur de (...)

    « http://lagrandemue.wordpress.com » #Documents
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/bcje_toile.pdf

  • L’OCCIDENT TERRORISTE
    Ou comment l’injonction à l’« unité » occulte la réalité

    Tout se précipite : désastres climatiques, conflits identitaires, errance de la jeunesse, crises économiques, financières, sociales et politiques. Un monde se meurt et le terrorisme récent n’est que l’aboutissement d’une logique de domination séculaire de l’Occident sur le reste du monde. Car si l’Occident tressaille aujourd’hui, son heure de gloire d’antan n’était déjà que le fruit de morts, souffrances et destructions impérialistes, puisant dans « son » espace non occidental les matières premières et la main-d’œuvre bon marché essentielles à notre mode de vie. Il faudrait, dans ce malheur, tirer profit de la détresse pour se regarder dans le miroir, faire cette introspection indispensable sans laquelle rien ne changera. La réponse des gouvernements est, évidemment, tout autre. Ceux qui sont en cause dans l’état déplorable de notre monde continuent à nous monter les uns contre les autres, sous couvert d’unité ; causes futures de problèmes encore plus graves, ils offrent encore et toujours leurs réponses, qui ne sont que de faux-remèdes qui aggraveront sans en douter la situation : guerres préventives, alerte permanente et État policier, pendant que l’injonction à l’unité apaise les luttes et laisse passer traités commerciaux iniques, privatisations, prolongations criminelles d’anciens réacteurs nucléaires, achat d’armes et d’avions de guerre, ingérence étrangère...Ne serait-ce pas le moment, pour l’Occident, d’enfin faire sa psychanalyse ?

    http://www.kairospresse.be/article/loccident-terroriste
    http://www.kairospresse.be/sites/default/files/styles/article_large/public/field/image/k8_p20_abdel_chronique_colligon.jpg?itok=jOT8vILq

    « La pensée unidimensionnelle est systématiquement favorisée par les faiseurs de politique et par leurs fournisseurs d’information de masse. Leur univers discursif est plein d’hypothèses qui trouvent en elles-mêmes leur justification et qui, répétées de façon incessante et exclusive, deviennent des formules hypnotiques, des diktats. Par exemple sont « libres » les institutions fonctionnant dans les pays du Monde Libre ; les autres modes transcendants de liberté sont, par définition, de l’anarchisme, du communisme ou de la propagande ».

    Herbert Marcuse, « L’homme unidimensionnel », Éditions de Minuit, Paris, 1968, p.42.
    #occident_terroriste

  • Parution de « Libérons-nous du travail », le manifeste du Comité érotique révolutionnaire (éditions Divergences)
    http://www.palim-psao.fr/2016/12/parution-de-liberons-nous-du-travail-le-manifeste-du-comite-erotique-revo

    Lors du printemps dernier, le mouvement social contre la loi El Khomri a soulevé nombre de débats sur la notion du travail, ainsi que de sa critique la plus radicale. Mais qu’est que le travail dans notre société ? Quel est son rôle et surtout comment permet-il au capitalisme de se maintenir ? Le comité érotique révolutionnaire propose une ébauche de réponse, rédigé dans un style accessible et précis, nous vous conseillons vivement de vous le procurer !

    Libérons-nous du travail ne sera disponible en librairie qu’au mois d’avril 2017. En attendant, nous faisons une première diffusion dans les milieux militants. Il sera présent dans les prochains jours dans un certain nombre de lieux (librairies militantes, espaces occupés...) un peu partout en France. On publiera dans peu de temps une liste des lieux où se le procurer. Il est aussi possible de nous faire des commandes groupées du livre (5 exemplaires ou plus) soit via cette page soit sur le mail : editions.divergences@laposte.net

    #livre #travail #critique_du_travail #critique_de_la_valeur #wertkritik #Comité_érotique_révolutionnaire

    • Et alors on vie comment après ? Il ne faut pas rêver l’homme/femme a besoin d’une activité utile au delà du fait qu’il doit gagner sa vie ! Il/elle peux aimer son métier, sa vie même si il n’a pas vraiment choisi cela au départ, et que proposez vous à la place ?. C’est bien beau ces gens "soit disant « anarchistes » ou autre qui nous propose un « salaire minimum a vie » (RSA est déjà un salaire minimum a vie), tout comme les politiciens d’ailleurs qui voudraient bien voir vivre le peuple vivre avec « trois francs six sous ». Le travail en lui même n’est pas le problème, mais ce sont ceux qui dominent décideurs patrons, banquiers qui peuvent décider de votre vie avec « l’ esclavage dans le travail ». Ils décident de dévaluer le travail en salaire, les diplômes obtenus n’ayant plus la cote Non nous sommes fait pour travailler (ou avoir son jardin, ces bêtes) et être rémunérer en fonction de nos qualités, dureté du travail, je ne comprends pas du tout cette notion de « vie sans travail » si ce n’est que c’est une création contre le salariat déjà mis a mal par ces mêmes décideurs politiques.

    • Le travail est une spécificité du mode de vie capitaliste, aucun rapport avec le fait d’avoir une ou plusieurs activités, et donc sa critique n’a aucun rapport avec l’apologie de la paresse (même si c’est bien aussi dans une certaine mesure).

      Tu devrais prendre un peu de temps pour parcourir Palim Psao, il y a quantité d’articles (plus ou moins complexes ou vulgarisés suivant les cas) qui expliquent cette distinction (mais aussi un certain nombre de conversations ici sur seenthis en suivant les tags critique de la valeur, wertkritik, critique du travail…).

      La critique de quelques « grands méchants », et la mise en valeur du salariat est une critique du point de vue du Travail, qui aménage les choses, qui ne changent rien au mode de vie globale, au productivisme. Au mieux ça fait un capitalisme d’État ou un capitalisme « autogéré ».

      Si tu préfères l’audio à la lecture il y a cette vulgarisation pas mal du tout :
      https://seenthis.net/messages/506283

    • Ok je vais tenter d’y voir clair, car je crains que certains profitent de ce salaire minimum a vie pour renforcer le NAIRU ou créer des bantoustan de « travailleurs » ou esclaves modernes corvéables à merci .....

    • L’abolition de la valeur, écrit Moishe Postone, Temps, travail et domination sociale ne permettrait pas seulement de se délivrer de l’astreinte à la production pour la production, de donner au travail une structure différente et d’instaurer « une relation nouvelle du travail aux autres domaines de la vie » ; elle permettrait aussi d’acquérir « un plus haut degré de maîtrise, par les hommes [et les femmes] de leurs propres vies et une relation à l’environnement naturel plus consciente et maîtrisée »...
      L’écologie politique permet donc de mener une critique radicale de la richesse, des besoins et du travail, et de renouveler ainsi ce qu’il y a lieu d’entendre par « valeur d’usage »...
      On parvient ainsi à une conception anticonsumériste et antiproductiviste, où la technologie et les « forces productives » sont au centre de la critique.

      Fabrice Flipo : Moishe Postone, un marxisme antiproductiviste
      Radicalité 20 penseurs vraiment critiques Edition L’échappée

      Fabrice Flipo est maître de conférence en philosophie , contributeur régulier à la Revue du MAUSS et à Contre-Temps , auteur notamment de La décroissance : dix questions pour comprendre et débattre
      @rastapopoulos @aude_v @elihanah @vanderling

    • merci @marielle je vais me pencher un peu plus sur
      #Moishe_Postone ( d’autant plus que j’ai ce bouquin de l’échappée ) voici 2 liens de Contretemps à propos de
      Temps, travail, domination sociale… et destruction écologique. Retour sur Moishe Postone.
      http://www.contretemps.eu/postone-capital-nature
      http://www.contretemps.eu/lactualite-theorie-valeur-marx-propos-moishe-postone-temps-travail-domin
      à propos de Radicalité, 20 penseurs vraiment critiques selon les #éditions_l'échappée

      La liste ressemble un peu à un inventaire à la Prévert : Gunther Anders, Zygmunt Bauman, Cornelius Castoriadis, Bernard Charbonneau, Dany-Robert Dufour, Jacques Ellul, Ivan Illich, Christopher Lasch, Herbert Marcuse, Michela Marzano (députée du Parti démocrate italien !!!), Jean-Claude Michéa, Lewis Mumford, Georges Orwell, François Partant, Pier Paolo Pasolini, Moishe Postone, Richard Sennet, Lucien Sfez, Vandana Shiva, Simone Weil. Si l’on veut absolument trouver un point commun (très schématique) entre la majorité de ces intellectuels, ce serait leur sympathie pour l’écologie et leur critique de la société industrielle et de la technocratie – ce qui n’entraîne pas forcément une critique des fondements réels du capitalisme ni la volonté de s’y attaquer de façon « radicale »... On notera aussi que :

      – la majorité de ces auteurs sont des philosophes (discipline où l’on peut affirmer beaucoup de choses sans avoir à s’appuyer sur l’histoire et la politique concrètes) ;

      – quatre d’entre eux (Ellul, Charbonneau, Illich et Lasch) appartiennent à une mouvance chrétienne généralement modérée sur le plan politique. Ellul fut à la fois un théologien protestant et l’animateur d’une paroisse ; quant à Illich, il était prêtre de l’Eglise catholique, il est vrai proche des « pauvres » et non de sa hiérarchie ! Mais les fonctions ecclésiastiques prédisposent rarement à la « radicalité ». Ellul et Charbonneau appartenaient tous deux au courant personnaliste chrétien dont Emmanuel Mounier, le représentant le plus connu, et plusieurs de ses disciples, fréquentèrent l’Ecole des cadres d’Uriage sous... Pétain. C. Lasch fit profil bas sur les conséquences politiques de ses convictions religieuses mais il est reconnu, surtout depuis sa mort, comme l’un des maîtres à penser des conservateurs anglo-saxons. On ne s’étonnera pas que ce quatuor de croyants soient des adversaires de la Raison et de la critique matérialiste antireligieuse inaugurée par les Lumières ;

      – le seul auteur qui ait une activité politique traditionnelle actuellement (Michela Marzano) représente au Parlement un parti du centre gauche, qui n’a jamais été ni « radical » ni « vraiment critique » vis-à-vis du capitalisme et n’est même pas un parti réformiste combatif ;

      – et enfin que Zygmunt Bauman, fut commissaire politique, major dans le Corps de sécurité intérieure (les renseignements militaires) et membre du Parti polonais stalinien de 1944 à 1968 avant d’être chassé de Pologne à la suite d’une campagne menée par le Parti « communiste » contre les Juifs. Un tel long parcours au sein de l’appareil militaire puis politique d’un Etat totalitaire n’est pas vraiment un témoignage de « radicalité »....

      Bref sur ces vingt prétendus penseurs de la « radicalité », un tiers ont vraiment mouillé leur chemise à un moment ou un autre de leur existence (même si certains se sont bien assagis par la suite), voire ont risqué leur vie ou la prison pour leurs idées. Les deux autres tiers sont formés de braves universitaires dont la « radicalité » n’a jamais pris le chemin d’une pratique concrète anticapitaliste... Il ne s’agit pas de le leur reprocher (tout le monde n’a pas le goût à militer aux côtés des exploités) mais je vois mal comment une perspective libertaire « vraiment critique » pourrait s’élaborer seulement dans les facs ou les cénacles intellectuels, en dehors de toute participation à des luttes de masse.

      source : http://www.mondialisme.org/spip.php?article1990

      (Ajout du 22/12/2013 : D’ailleurs, manque de pot pour les libertaires de l’Echappée, #Olivier_Rey, auteur de l’article consacré à #Pasolini dans leur livre, a accordé une interview à la revue Conférence sur « l’usage social des sciences » dont le texte a été reproduit (probablement avec son autorisation) dans Krisis n° 39 de septembre 2013, la revue du fasciste mondain #Alain_de_Benoist. Signalons au passage que Rey est aussi l’auteur dans Etudes, la revue des jésuites, d’un article au titre évocateur : « L’homme originaire ne descend pas du singe »... Il a également donné une petite conférence à Notre-Dame-de-Paris, en compagnie d’un théologien pour gloser sur la « querelle du genre » (« Homme-femme : heureuse différence ou guerre des sexes ? », conférence que l’on peut voir et écouter sur la chaîne catholique KTO :

      http://leblogjeancalvin.hautetfort.com/tag/olivier+rey
      http://www.paris.catholique.fr/Texte-des-Conferences-de-Careme,15767.html

      Décidément les amis de l’Echappée nous réservent bien des surprises !...)
      https://youtu.be/JSmRVNBCAiM

      Cette maison d’édition officiellement libertaire a donc pondu un communiqué pour appeler à la « vigilance », communiqué sidérant par son absence de contenu politique. En effet le problème résiderait simplement, selon l’Echappée, dans une petite erreur de casting (on n’a pas vérifié sur Google, quelqu’un de fiable nous l’a recommandé, et autres excuses d’amateur)mais pas dans le choix stupéfiant de #Jean-Claude_Michéa comme auteur « vraiment critique » et « radical ».

  • Herbert Marcuse en français, Progrès technique et répression sociale, sur Radio Zinzine chez @tranbert
    https://sniadecki.wordpress.com/2016/03/01/rmu-marcuse

    Pour lui, la société contemporaine se soumet aux règles de la libéralisation économique et d’une administration de plus en plus totalitaire et son avenir dépend surtout du développement de l’appareil technologique. Deux tendances contraires sont alors analysées : l’abolition ou la perpétuation du travail. En effet, la défense contre un ennemi extérieur, l’accélération du progrès technique, une productivité toujours plus grande et une augmentation du niveau de vie mènent, par souci de contrôle de l’individu, à la répression sociale par un travail obligatoire. Marcuse poursuit sa démonstration philosophique en discutant la théorie freudienne de la civilisation : aurons-nous la capacité de modifier la structure de la société afin de reconstruire un monde qui se rapproche de la rationalité et de la liberté ?

    J’ignorais que Marcuse parlait français, bien que ce soit avec un fort accent germano-américain et une élocution assez laborieuse, ce qui rend le contenu très philosophique de sa conférence plus aisément compréhensible…

    http://www.zinzine.domainepublic.net/emissions/RMU/2015/RMU20151216-Marcuse.mp3

    #radio #audio #radio_Zinzine #Marcuse #Herbert_Marcuse #critique_techno #théorie_critique #Progrès #philosophie #travail #critique_du_travail

  • Angela Davis : « Si Israël se retrouve isolé, il ne pourra pas continuer son apartheid »
    http://www.revue-ballast.fr/angela-davis-si-israel-se-retrouve-isole-il-ne-pourra-pas-continuer-so

    Née en 1944 en Alabama, Angela Davis est devenue – sans vraiment le vouloir, confia-t-elle dans ses mémoires – l’une des principales figures du Mouvement des droits civiques américains. Opposante à la guerre du Vietnam, membre du Parti communiste, marxiste, féministe et proche du philosophe Herbert Marcuse, Davis fut inculpée en 1971 – l’État de Californie l’accusant d’avoir pris part à une sanglante prise d’otages – puis acquittée un an plus tard. En tant que citoyenne, auteure et professeure, elle milita depuis contre le système carcéral, le port d’armes, la peine de mort, la discrimination à l’endroit des homosexuels, la guerre d’Irak et l’occupation de la Palestine. Entretien. Source : (...)

  • BALLAST Peut-on critiquer Foucault ?
    http://www.revue-ballast.fr/peut-on-critiquer-foucault

    Je le redis : son apport sur ce point est très important et il a clairement sorti de l’ombre toute une gamme d’oppressions, invisibles jusque-là. Mais sa démarche ne vise pas uniquement à mettre en avant ces problèmes : il cherche à leur donner une centralité politique qui me pose question. En clair : à ses yeux, et aux yeux de beaucoup d’auteurs à cette époque, la classe ouvrière est aujourd’hui « embourgeoisée » et elle serait parfaitement intégrée au système. Les « privilèges » qu’elle aurait obtenus dans l’après-guerre n’en ferait plus un agent de changement social, mais, au contraire, un frein à la Révolution. Cette idée est alors très répandue et se retrouve chez des auteurs aussi variés que Herbert Marcuse ou André Gorz. Gorz ira même jusqu’à parler d’une « minorité privilégiée » concernant cette même classe ouvrière...

    « La classe ouvrière serait « embourgeoisée » et parfaitement intégrée au système. Les « privilèges » qu’elle aurait obtenus n’en ferait plus un agent de changement social, mais, au contraire, un frein à la Révolution. »

    La fin de cette centralité — qui serait synonyme de la fin de la centralité du travail également — trouve alors son issue dans les « luttes contre les marginalisations », auprès des minorités ethniques ou sociales. Le lumpenprolétariat (ou les « nouveaux plébéiens », pour reprendre le terme de Foucault) acquiert une nouvelle popularité et est désormais vu comme un sujet authentiquement révolutionnaire. Pour ces auteurs, le problème n’est donc plus tellement l’exploitation mais le pouvoir et le formes modernes de la domination. Comme l’écrit Foucault, « le XIXe siècle s’est préoccupé surtout des relations entre les grandes structures économiques et l’appareil d’Etat », maintenant ce sont « les problèmes des petits pouvoirs et des systèmes diffus de domination » qui « sont devenus des problèmes fondamentaux6 ».

    Au problème de l’exploitation et des richesses se serait alors substitué celui du « trop de pouvoir », celui du contrôle des conduites et des formes de pouvoir pastoral moderne. À l’aube des années 1980, il semble clair, pour Foucault, qu’il ne s’agit plus tellement de redistribuer les richesses. Il n’hésite pas à écrire qu’« on pourrait dire que nous avons besoin d’une économie qui ne porterait pas sur la production et distribution de richesses, mais d’une économie qui porterait sur les relations de pouvoir7 ». Il s’agit donc moins de luttes contre le pouvoir en « tant qu’il exploite économiquement » mais plutôt des luttes contre le pouvoir au quotidien, incarné notamment par le féminisme, les mouvements d’étudiants, les luttes des détenus ou des sans-papiers. Le problème, qu’on se comprenne bien, n’est évidemment pas d’avoir mis à l’ordre du jour toute une gamme de dominations qui étaient jusque-là plutôt ignorées, le problème vient du fait qu’elles sont de plus en plus théorisées et pensées en dehors des questions relatives à l’exploitation. Loin de dessiner une perspective théorique qui pense les relations de ces deux problèmes, ils sont petit à petit opposés, voire même pensés comme contradictoires !

    • Quant à l’idée de « faire le jeu », je ne pense pas que ce soit un problème. S’il y en a un avec un certain héritage de Mai 68, le rôle de la gauche n’est pas de fermer les yeux car l’extrême droite, Soral ou Zemmour, le disent, mais, au contraire, de faire son propre bilan, de dresser sa propre critique afin de ne pas perdre totalement le combat idéologique ! C’est à cette tâche que nous devons nous atteler pour tenter de reconstruire une gauche à la fois radicale et populaire.

    • http://js.resurgences.pagesperso-orange.fr/marche31.htm

      Au-delà des naïvetés sexuelles, des apparitions de saint Mao, des trotskistes qui se prennent les pieds dans leurs combines et des négociations série b de Grenelle, 68 tient en une quadruple expérience.
      – Premièrement, et c’est bien peu de chose : Paul Valéry a raison, notre civilisation est mortelle et elle le sait.
      – Deuxièmement, on ne se contente pas de le savoir : en Mai, on éprouve cette mort prochaine, et elle brûle. L’intime et l’ultime, l’intérieur et l’extérieur, cette prétendue civilisation tout entière, comme l’avait prévu Léon-Paul Fargue, « grille comme une andouille ». Elle avoue qu’elle ne signifie rien, qu’elle ne tient à rien et ne porte rien.
      – Troisièmement : en même temps que cette évidence, surgit la confuse certitude, aussi angoissante que réjouissante, d’une possible et mystérieuse naissance. Les plus avisés devinent qu’ils ne la verront pas, leurs descendants non plus. Elle est donc à la fois possible et idéale, possible et impossible, presque eschatologique.
      – Quatrièmement : cette expérience apparemment délirante, une foule de gens la font en même temps, chacun lisant dans les yeux des autres qu’elle s’est fichée en eux. Tout est là. Cela suffit à expliquer la multiplicité et la diversité des effets apparents - odieux ou admirables, géniaux ou stupides - sur les individus et la société. Le reste est interprétation. Fait spirituel, sociodrame, expression d’une pathologie collective, peu importe. Tout romantisme soixante-huitard évanoui, la question est : notre civilisation peut-elle, et doit-elle, pivoter sur ses bases ? Ma réponse est oui. Elle le peut et elle le doit. Or, quand on veut pourfendre le fantôme de Mai, c’est cette question-là qu’on pose, même pour y répondre non : voilà qui m’intéresse.
      [...]
      Pour parler de Mai, la gauche n’était-elle pas la mieux placée ? Assurément. Ses mots s’accordaient mieux à 68 que ceux de la droite. C’est cette fille-là qui devait épouser Mai. Que voulez-vous que j’y fasse, elle n’en a pas voulu ! Elle a couru derrière le management ! Elle s’est envoyée en l’air avec l’indice de croissance ! Ça lui apprendra. Même quand elle se veut républicaine, elle barbote dans les surfaces, la gauche. Perpignan, fin des années 90, au temps du Mouvement des citoyens de Jean-Pierre Chevènement. J’avais raconté des choses comme ça aux militants réunis, des gens sans prétention et loyaux comme on en trouve partout. Le frisson qui était en moi était un peu passé sur eux, ça nous avait fait chaud un moment. Mais la tête des caciques ! L’horreur grave ! Des gens tout ce qu’il y a d’important détournaient leur regard comme des collégiens pris en faute. Qu’y puis-je si la gauche, toute la gauche, a flirté petitement avec 68 ? La créativité a sombré dans le marketing. La parole s’est noyée dans la communication. Ça ne conteste plus, ça revendique, c’est-à-dire que ça a déjà cédé. Ça n’affirme plus, ça commente. Ça n’aime plus, ça respecte. Ça ne déteste plus, ça critique. Ça ne pense plus, ça s’informe. Ça ne vit plus, ça s’épanouit. Comme la tête de veau à l’étal du boucher, disait Clavel. De tout cela, la gauche n’a rien vu, rien compris, rien souffert.

  • « Homo faber », par Andrea Bardin
    http://www.monde-diplomatique.fr/2014/12/BARDIN/51044

    La redécouverte de la philosophie de Gilbert Simondon (1924-1989) a souvent été dictée par les intérêts hétérogènes d’illustres lecteurs. Herbert Marcuse, Gilles Deleuze, Jean Baudrillard, Etienne Balibar, Bernard Stiegler ont non seulement adopté certains de ses mots d’ordre, mais ouvert à leur tour des horizons de recherche dans le champ même de sa pensée… On pourrait affirmer que les phases de sa relecture ne font que reproduire la stratification de sa réflexion, déjà évidente en 1958 dans ses œuvres majeures : sa thèse de doctorat principale, sous la direction de Georges Canguilhem, L’Individuation à la lumière des notions de forme et d’information, et la thèse complémentaire, Du mode d’existence des objets techniques.

  • Génération 68, un mythe - Les blogs du Diplo
    http://blog.mondediplo.net/2013-11-13-Generation-68-un-mythe

    S’il existe une génération 68, c’est dans l’esprit de ceux qui ne l’aiment pas : ses aînés qui ruminent encore l’émeute, les grèves, l’argent perdu et la mise en cause sauvage des vertus familiales et civiques ; ses cadets qui attribuent les errements actuels à une dérive originelle, presque un demi-siècle après, portée aujourd’hui par des soixante-huitards au pouvoir. S’il fallait traduire en termes politiques, on dirait que la haine vient de tous côtés, des conservateurs, catholiques, traditionalistes, entrepreneurs dynamiques, mais de la gauche aussi, convertie au management ou accrochée aux positions de la vieille gauche. Au moins ces hostilités convergentes permettent-elles de révéler un fait négligé : la génération 68 n’a jamais pris le pouvoir.

    On avait cru qu’une telle génération, éveillée à la politique en mai 68 et souvent un peu avant, avait vocation à prendre les rênes un jour. Et pourtant, son absence est spécialement aveuglante si on considère son poids démographique, son cœur en étant les enfants du baby-boom, la classe d’âge la plus nombreuse que la France a jamais connue. Or combien sont arrivés au pouvoir ? Dans un pays où la Résistance a été le principal creuset de la classe politique pendant 50 ans, où la guerre d’Algérie a constitué l’école politique d’une génération née avant la guerre, on cherche vainement des dirigeants politiques issus de la génération 68 : pas un président de la République, pas un premier ministre, peut-être quelques ministres discrets et oubliés. Si l’on veut bien considérer la génération dans sa définition politique, les exceptions ne concernent guère que des ministres dont la jeunesse, de bonne naissance et dans les grandes écoles, fut fort éloignée de la contestation de ce temps. Cette absence fut sans doute d’abord l’effet de la domination de la droite au pouvoir. Mais quand la gauche le conquit, ses dirigeants répétèrent la même méfiance à l’égard de la critique, de l’ironie et de la provocation, une méfiance de professionnels de la politique.

    #génération-68
    #pouvoir
    #soixante-huitards
    #société

  • New Statesman - Who are Breivik’s fellow travellers?
    http://www.newstatesman.com/uk-politics/2012/04/who-are-breivik’s-fellow-travellers

    Although many don’t realise it today, the theory is anti-Semitic in origin and its early proponents emphasised that these philosophers were all Jewish. Breivik’s lengthy “manifesto” devotes an entire section to profiling Theodor Adorno, Herbert Marcuse and other Frankfurt school thinkers.

    A threat to ethnic purity; betrayal by corrupt elites; the presence of a foreign invader – these are familiar themes for the far right. But the ideology of the “counter-jihad” movement marks a shift from neo-Nazism, whose followers believe above all in the international Jewish conspiracy – and that immigration is a Jewish-led plot to dilute European racial stock.

    The difference here is that Breivik’s themes have widespread mainstream credibility. Islamophobia is rampant across western Europe, while Britain’s press leads the field with its drip-feed of anti-Muslim coverage.