person:hervé kempf

  • À Saint-Nazaire, l’Assemblée des assemblées veut sortir du capitalisme | Hervé Kempf
    https://reporterre.net/A-Saint-Nazaire-l-Assemblee-des-assemblees-veut-sortir-du-capitalisme

    L’Assemblée des assemblées des Gilets jaunes s’est réunie à Saint-Nazaire du 5 au 7 avril 2019. Réunissant près de 800 délégués venus de toute la France, elle a marqué la détermination du mouvement, sa radicalité, et sa volonté d’organiser les Gilets jaunes démocratiquement et sans leader. Source : Reporterre

  • « Crépuscule », de Juan Branco, met l’oligarchie à nu | Hervé Kempf
    https://reporterre.net/Crepuscule-de-Juan-Branco-met-l-oligarchie-a-nu

    Un décorticage des mécanismes par lequel le système oligarchique a placé Emmanuel Macron au pouvoir : c’est ce qu’opère le livre de Juan Branco, en flagellant les médias serviles qui servent l’oligarchie. Ils répondent par le silence. Mais le public a adopté un livre utile et qui mérite d’être lu.

    Voici un livre politique qui est en tête des ventes ou à peu près, dès sa sortie il y a deux semaines, et dont pourtant personne — enfin, aucun « grand média » — ne parle. Il y a là un mystère. Ce livre est-il inintéressant ? Non. Manque-t-il d’originalité ? Point. Mal écrit ? La plume n’est pas des plus légères, mais on a lu largement pire. Serait-il abracadabrant, inepte, mensonger, idiot, benêt, déraisonnable, fade ? Que nenni, on vous dit.

    Il n’y a qu’une explication au lourd silence des Joffrin, Fressoz, Apathie, Barbier, Jeudy, Calvi, politologues de tout poil et éditorialistes de toute domesticité : le livre les dérange. Il dérange leur monde, leurs liens, leurs asservissements, leurs idées, leur subordination. Car Crépuscule n’y va pas de mainmorte. Dans l’entreprise, non pas de démolition, mais d’élucidation qu’il mène à propos du système macronien, il décrit avec précision les plus ou moins subtiles façons dont quelques oligarques — au premier rang desquels Xavier Niel, copropriétaire du Monde et de L’Obs, Bernard Arnault, propriétaire d’Aujourd’hui-Le Parisien et des Échos, Patrick Drahi, propriétaire (jusqu’à il y a peu) de Libération, de L’Express et de BFM-RMC —, dont quelques oligarques, donc, ont organisé la résistible ascension de leur brillante marionnette, Emmanuel Macron, en usant et abusant de leurs valets médiatiques. Signer une recension de Crépuscule dans un de ces désolants médias serait donc soit s’exposer à une douloureuse censure interne ou à quelque vicieuse réprimande, soit se livrer à des contorsions tartuffiennes dont ce qui reste d’honneur à l’un ou l’une de ces plumitifs leur interdit le ridicule de s’y livrer...

    • Fascinante campagne de délégitimation en cours dans les rédactions parisiennes, où les chefs justifient la non-couverture de Crépuscule, en tête des ventes, en inventant pêle-mêle séjours en HP, fortune cachée et autres délires que l’Express avait oublié de recenser.

      La première tentative d’éviction de l’espace social bourgeois, « l’enquête » de l’Express qui, suivant de quelques jours mon signalement par le pouvoir auprès de la justice, avait plongé dans les tréfonds de mon adolescence pour tenter de m’éliminer, n’avait rien donné.

      Alors sont venues les salissures pures et dures. Après l’accusation en homophobie, puis celle encore plus risible de néofascisme, on a basculé sur la question de l’intégrité personnelle, ironisant sur le RSA, harcelant pour alimenter l’excitation,multipliant les rumeurs infondées

      Ce qui est formidable, c’est que ça confirme mot pour mot le propos de l’enquête, qui dénonce un marché de l’information vérolé au sein du petit Paris, où tout est bon pour défendre ses intérêts. Les petits vassaux à la manoeuvre ont une source dont ils prétendront être déliés.

      Cela aurait pu suffire dans l’ancien monde, effrayant les grands éditeurs parisiens, de Laffont à Fayard (dont on appréciera la dernière compromission avec Emelien, et ce plan comm’ délirant organisé avec Lagardère... pour rien). Mais cela n’a, cette fois, pas suffit.

      Car les gens sont lassés. Lassés d’être instrumentalisés et manipulés. Lassés de voir que dès que quelqu’un a le courage de dénoncer les manœuvres de ceux censés les diriger, celui-ci se trouve immédiatement stigmatisé. Cette leçon, c’est Assange qui le premier me l’a partagée.

      A l’Elysée, d’où proviennent en fait ces rumeurs, l’heure est à la machination. La stratégie d’étouffement ne prenant pas, les faux comptes créés pour me harceler restant sans effet (coucou @winniah), le conseiller presse de Macron, commence à s’énerver.


      Leur obsession, s’assurer que l’ouvrage ne pénètre pas l’espace social bourgeois, quitte pour cela à tout détruire, commence à vaciller. La technique qui, depuis des décennies fonctionnait, l’omerta médiatique accompagnée de campagnes de dénigrement, se prend un mur violent.

      Eux qui sont arrivés au pouvoir en jouant de ces jeux de corruption passive, échange d’informations et de services qui vous permettent pas à pas de vous élever au prix de la vérité, se voient pris à contre-pied et savent plus comment avancer.

      Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le livre est un carton. L’ouvrage, enfin publié, arrive à point nommé pour faire jonction entre ceux qui ne supportaient plus d’être instrumentalisés et ceux qui sont enfin prêts à leur donner les clefs.

      Ce qui ne leur était jamais arrivé, c’est-à-dire qu’un petit soldat du système gardant des entrées partout et continuant donc de recevoir les intox qu’autrefois ils s’amusaient à faire circuler, les rend fou. Eux qui complotent en permanence cherchent à me descendre.

      Les premiers concernés crient au complot, et continuent de comploter. Quelques erreurs seront peut-être signalées. Mais les mois d’enquête qui ont nourri ce livre, mes navigations allant de leurs amantes à leurs cousins en passant par leurs amis et employés, s’imposeront.

      Et cette vérité, publiée malgré leurs immenses résistances, ne pourra plus être étouffée. Pour la première fois, quelqu’un qui avait accès à leur espace intime, si violemment protégé jusqu’alors, vient de rompre les digues qui jusqu’alors les protégeaient.

      Le livre, dès lors restera, et la violence avec laquelle ils le recevront les humiliera. Chaque pas qu’ils feront, contre eux se retournera.

      A leurs entrailles, celles d’où ce texte est né. A ces entrailles, que ce texte achèvera.
      https://www.actualitte.com/article/livres/comment-les-fortunes-de-france-auront-invente-emmanuel-macron/94137
      https://twitter.com/anatolium/status/1114190000873201664

    • J’aime beaucoup les « checks news » de Libé. La première idée qui me vient quand je lis celle de ce matin, c’est qu’on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Autrement dit : on ne peut pas écrire un livre qui dénonce la censure et en même temps s’étonner ou communiquer sur cette censure une fois le livre sorti. Sauf que cette affaire mérite développement. J’en suis partie prenante, dans la mesure où j’ai aidé Juan à publier son livre. Dans la mesure où j’en ai écrit la préface. Dans la mesure où je touche un pourcentage sur les ventes. 2% jusque 40000. 3% au-delà. On pourra donc objecter que ce que j’écris est orienté et sujet à caution. Sauf que non. Mais vous n’êtes pas obligé de me croire. Sauf que je ne suis pas Juan. Là, vous êtes obligé de me croire. Et que je suis même en désaccord sur certains aspect de son (formidable) manuscrit. Ceux qui ont lu ma préface me comprennent. Ceci étant, je note que Juan, contrairement à ce qu’induit le texte, n’a pas directement invoqué une censure. Il parle « d’ostracisation » et évoque des interventions de la direction de plusieurs journaux quand des journalistes (de base) ont proposé un sujet le concernant. Plusieurs titres sont cités, de Mediapart au Quotidien, de l’Obs à Paris Match, de RTL à RMC… Juan ne mégote pas. Je ne vais pas les reprendre un à un. Mais pour avoir été le témoin et l’intermédiaire dans deux de ces histoires, je ne peux, contrairement aux cris d’orfraie poussés par mes congénères, qu’accréditer les propos de Juan. Effectivement, pour deux de ces titres, des journalistes -enthousiastes et préoccupés par le fait que le livre est en tête des ventes depuis trois semaines sans une ligne dans leurs journaux- ont proposé des portraits critiques sur le livre et sa saga et se sont faits jeter par leur rédaction en chef. C’est un peu parole contre parole. Et comme ces journalistes sont aussi des salariés, difficile d’aller plus loin… Peut-on pour autant parler de censure ? Non. D’autocensure ? Ben même pas. De connerie, d’erreur monumentale, d’absence totale de professionnalisme ? Euh, oui. Assurément. Dans les arguments qui, en coulisse, sont opposés pour ne pas évoquer le livre, j’ai entendu tout et son contraire. Style ampoulé, jargon de normalien, militantisme politique, aveuglement, mélenchonisme, absence d’infos, amalgames insupportables, erreurs à chaque page, etc… Pourquoi pas ? Mais dans ce cas, messieurs les non censeurs, qu’attendez-vous pour les écrire ces foutus papiers ? Qu’attendez-vous pour inviter Juan et le démonter, lui dire où il se plante ? Qu’attendez-vous pour en débattre ? Un dernier argument est opposé : « On ne va pas en plus lui faire de la publicité ». Ultime idiotie qui -elle- se pose là. Il suffit de regarder le classement data de Libé ce matin pour noter que « Crépuscule », en tête des ventes toutes catégories, n’a pas besoin de publicité. Ce serait même de la contre publicité que ces journalistes disent du bien (ou du mal) du livre. On peut surtout relever -et si j’étais à leur place, j’en serais inquiet- que le livre vit parce qu’ils n’en parlent pas. Surtout ne rien demander Juan, ne s’offusquer de rien. Individuellement, on peut entendre – d’Edwy Plenel à Bruno Jeudy, d’Yves Calvi à Olivier Truchot- ce que chacun dit. Ce qui fait sens pourtant, c’est l’effet de masse et cette très cruelle réalité. Cruelle pour eux, pas pour nous. « Crépuscule » dénonce le lien endémique, financier, de subordination entre ces stars du journalisme ou de la parlote avec leurs patrons ou sponsors. Il pose un problème de liberté publique, de détournement démocratique. Maintenant, relisez ce check news et entendez leur cacophonique défense : « On n’a pas le temps, on n’a pas que ça à foutre, maintenant qu’il a dit des méchancetés sur nous on ne va pas l’inviter, on est encore libre d’écrire ce qu’on veut, c’est pas parce que Xavier Niel nous file de la thune qu’on ne va pas le mettre en cause, etc… ». Je ne sais pas vous, mais moi je me dis que plus ils parlent, plus ils s’enfoncent. Laisse pisser Juan…

      Denis Robert

      https://www.liberation.fr/checknews/2019/04/13/juan-branco-a-t-il-ete-censure-par-plusieurs-grands-medias-francais_17210

      https://twitter.com/anatolium/status/1117022023270785026

    • Pour moi c’est très simple le Duc Geofrey de Lannerie faisant partie intégrante du système corrompu se fait le complice du macronisme car il va de soi que lui est un véritable « progressiste » qui se bat contre les « éléments de langage d’une perception fascisante »…
      Sans aucun doute il déborde d’intelligence et a choisi son camp.
      https://blogs.mediapart.fr/juan-branco/blog/140419/sur-le-fascisme-de-crepuscule-reponse-pascale-fautrier
      https://twitter.com/gdelagasnerie/status/1117028284984954886
      JB empêche tout le monde de dormir... https://www.facebook.com/deniroro57/posts/10155953902006960
      https://twitter.com/Denis_Robert_/status/1117566310043590656

    • Autant le dire d’entrée de jeu : j’ai de la sympathie pour Juan Branco, non pas parce qu’il a été mon étudiant à Sciences Po mais parce qu’il vise juste, pour Assange comme pour l’oligarchie française. Je dis bien « viser » parce que c’est cela qui semble insupportable à ceux qui voudraient qu’on se contente de parler de « structure » ( effets structurels), de « système », tous discours fort nobles et savants mais qui ne permettent jamais de nommer l’ennemi. Déjà parvenir à nommer la finance ( et non l’Europe, la mondialisation, l’individualisme ou je ne sais quoi sans parler des immigrés ou des illuminati), c’est déjà un bel effort que j’avais conseillé en 2003 dans mon bouquin « déboussolés de tous les pays » et en suivant Attac. Regardez tous les discours qui se débrouillent pour ne jamais mentionner la finance, et vous savez d’emblée que ce sont des discours qui organisent l’impuissance. Faiblesse de l’analyse et impasse du programme d’action.

      Dans le cas de Juan Branco, Crépuscule ( que j’ai lu dans sa version en ligne) permet de cibler des personnes, c’est-à-dire d’arrêter de jongler avec des abstractions comme l’oligarchie ou la caste, ou le 1% etc., et de donner les noms des personnes en chair et en os qui organisent cette politique de prédation massive des richesses et de confiscation du pouvoir. Mais ça , ça ne fait pas très poli, pas très convenable, parce qu’après tout, ces gens-là, dans l’entre-soi parisien, on va les côtoyer sur un plateau télé, dans une brasserie célèbre et on ne peut pas leur cracher à la gueule quand même... La bonne éducation des plus critiques finit par paralyser tout le monde et surtout par empêcher de nommer, de cibler. Or, il faut nommer, « name et shame » est la seule stratégie, celle qui reste aux plus faibles avant la violence directe. Et on voudrait leur enlever ça ? et on voudrait rapporter cela à des paroles d’avant guerre fascisantes ? Mais la guerre est commencée, elle est même gagnée comme disait Warren Buffett en parlant de la lutte des classes , gagnée par les ploutocrates. Mais non, en fait, elle continue. Et le levier de la réputation est essentiel, car toute l’économie financière repose sur des jeux de réputation amplifiés par le numérique qui mesure tout cela jusqu’à l’obsession. M. Feher l’a montré, on cherche tous des investisseurs, on vit tous à crédit, Macron le premier, devenu le larbin de ceux qui ont investi dans sa candidature. Et si on lui « fout la honte », internationalement (avec les Champs démolis), auprès de ses copains, si on met à jour ces connivences, comme le fait Juan Branco, oui, sa réputation en prend un coup.

      C’est aussi ce qu’Assange a toujours fait. Mais là, même rengaine, la personne n’est pas très convenable, regardez sa « déchéance » : voilà comment le libéralisme autoritaire organise le discrédit, casse la réputation et rend impossible toute solidarité traitée comme complicité, de quel crime d’ailleurs si ce n’est d’avoir saboté la réputation des menteurs et des tricheurs qui gouvernent ? Donc, oui il faut faire avec des personnes, en chair et en os, bien vifs comme dirait Damasio, qui donc ont des aspérités, des débordements, et ne sont pas toujours « dans la ligne » (je croyais les partis disqualifiés pour ça précisément), mais qui au moins osent nommer et humilier, car c’est bien le but , oui, humilier la caste qui nous gouverne, lui casser sa réputation, elle qui passe son temps à le faire avec les gilets jaunes que l’on traite de tous les noms.

      La bataille de la réputation est clé dans notre société de crédit généralisé en réseaux, il ne faudrait pas la perdre en sabotant la réputation de ceux qui sont au front contre une oligarchie qui a des noms et des visages désormais ( au cas où on l’aurait oublié !) grâce à Juan.

      Dominique G Boullier

    • Il s’agit d’un excellent commentaire 15/04/2019 14:35 Par Dominique G Boullier en réponse à Pascale Fautrier :
      https://blogs.mediapart.fr/pascale-fautrier/blog/140419/crepuscule-de-j-branco-un-pamphlet-fascisant-reponse-geoffroy-de-lagasnerie/commentaires
      https://blogs.mediapart.fr/pascale-fautrier/blog/140419/crepuscule-de-j-branco-un-pamphlet-fascisant-reponse-geoffroy-de-lag
      https://seenthis.net/messages/774715 @sombre

      Dominique Boullier, sociologue français né à Rennes en 1954, rédacteur en chef de la revue Cosmopolitiques, professeur des universités est spécialiste des usages du numérique et des technologies cognitives.
      Il a mis en place durant l’année 2015 à la Fondation Maison des Sciences de l’Homme un séminaire sur les « sciences humaines et sociales troisième génération » qui rassemble des chercheurs soucieux de comprendre ce que le Big Data fait aux sciences sociales. L’invention de la société puis de l’opinion doivent être complétées par l’invention d’une théorie des répliques (ou vibrations en anglais) capables de traiter les traces innombrables désormais collectées sur les plates-formes du web. La comparaison avec l’époque de Durkheim et le triomphe des statistiques pour penser « la Société » (première génération) et avec l’époque de Gallup et le lancement des sondages pour produire « l’Opinion publique » (seconde génération) permet de fixer les tâches nécessaires pour produire une nouvelle convention pour la réinvention d’autres sciences sociales, qui complètent les précédentes.

  • Dépolitiser les gilets jaunes | André Gunther
    https://blogs.mediapart.fr/andre-gunthert/blog/220219/depolitiser-les-gilets-jaunes

    Depuis le début du mouvement, les Gilets jaunes sont identifiés par leur sociologie. Du gouvernement aux médias en passant par les intellectuels, le refus de prendre en compte la dimension politique de la révolte est la caractéristique majeure de sa description. Cette représentation ne va aucunement de soi à propos du premier mouvement transversal qui a largement mobilisé à travers le pays...

    La souffrance des plus faibles est-elle un état naturel contre lequel on ne peut rien ? Est-on certain qu’elle restera contingentée aux portions inférieures des classes moyennes, sans risque de contamination au-delà ? En réalité, la croissance exponentielle des inégalités indique que le monde de brutes que nous promet l’ordre néolibéral n’aura jamais de limite, et que ceux qui se croient protégés aujourd’hui seront les proies de demain. Si l’analyse politique des événements est bien la marque de leur intelligence, rien ne nous empêche de comprendre dès à présent de quel côté est notre intérêt.

  • Près de Commercy, l’assemblée des Gilets jaunes refonde la démocratie
    28 janvier 2019 / Pascal Hennequin et Hervé Kempf (Reporterre)
    https://reporterre.net/Pres-de-Commercy-l-assemblee-des-Gilets-jaunes-refonde-la-democratie

    À Sorcy-Saint-Martin, le 27 janvier, près de 75 délégations des Gilets jaunes de toute la France ont adopté un Appel. Mettant en avant la revendication du partage des richesses, l’assemblée ambitionne de donner un cadre au mouvement, tout en respectant scrupuleusement son exigence démocratique. (...)

  • #Journalisme : En finir avec la neutralité
    Article de Pierre Billaud et Léo Marron paru le 19 octobre 2018 sur La Fabrique de l’info, "webmagazine d’enquête et de réflexion sur le journalisme"

    À rebours d’une information « neutre » et « objective », certains journalistes font de leur engagement le moteur de leur travail. Une situation qui crée le débat au sein de la profession. Parfois décriés par leur pairs, eux assument une prise de parti.

    Combien de journalistes en France peuvent ajouter à leur CV une fiche S, une interdiction de manifestation ou un procès sans en avoir été prévenu à l’avance ? Assurément bien peu. Ils s’appellent Gaspard Glanz, Nnoman Cadoret, Alexis Kraland ou Gaspard d’Allens. Ils sont journalistes, travaillent en freelance, ont leur propre média ou collaborent régulièrement avec des références de la presse alternative.

    lire la suite : http://lafabriquedelinfo.fr/en-finir-avec-neutralite
    ou l’écouter : https://archive.org/details/Journalisme-Neutralite


    Photo : journalistes #mainstream pris à parti lors de la manifestation de réoccupation de la Zone à Défendre de Notre-Dame-des-Landes, le 17 novembre 2012. En même temps que des instructions précises sur les limites à respecter (anonymat, lieux privés...) un brassard jaune leur avait été fourni afin de pourvoir visibiliser leur présence. Certain-e-s dépasseront les consentements qui avaient été donnés et rencontreront des problèmes pour « shooter » à tout va.
    Archives photos ValK : https://frama.link/valk

    • C’est amusant parce que c’est justement exactement ce que dit #Benjamin_Ferron dans l’interview qui lui est accordée à la fin :

      Cela a toujours plus ou moins existé. Dans les années 1970, on assiste à l’émergence du journalisme alternatif issu à la fois de l’univers du militantisme et du journalisme professionnel. Cette forme de production a plusieurs caractéristiques qui en fait un espace particulièrement flou. Il existe une presse underground, parallèle, alternative, qu’on retrouve récemment, notamment en marge des contestations contre la loi Travail. Mais ce phénomène est plus ancien. À ce titre, la première plateforme qui revendique cette double appartenance au champ journalistique et au champ militant est Indymedia.

      C’est une concentration de médias indépendants qui se crée à l’occasion des manifestations contre l’OMC à Seattle, en 1999. Ces journalistes militants mettent en place une organisation visant à produire de l’information sur le mouvement social en cour du point de vue des militants. Ils anticipent le traitement défavorable de leurs revendications par les médias dominants. Ils organisent alors leur propre production d’information. Donc ce qu’on a pu constater récemment, avec le mouvement Nuit debout, les manifestations contre la loi Travail s’observait déjà il y a 20 ans.

      Autre exemple : la Coordination Permanente des Médias Libres, créée en 1999 et qui regroupe aujourd’hui 74 médias. Ce groupe a évolué vers un pôle plus proche du champ journalistique et de ses enjeux. Lorsque cette coordination s’est reformée, (une deuxième fois en 2014, à l’occasion des rencontres des médias libres et du journalisme de résistance), les producteurs d’information étaient tous issus d’une nouvelle génération de personnes qui ont fait des formations de haut niveau, pour partie dans le journalisme et qui viennent de médias traditionnels. Ils investissent cet univers des médias libres comme espace de revendication militante. La trajectoire d’Hervé Kempf est à ce titre emblématique.

      Alors oui, il n’y a pas tous les médias dont tu parles dans la Coord des #Médias_Libres. Peut-être parce que certains ne se retrouvent pas dans l’aspect professionnel / salarié de cette coord. Pour rappel, elle est ici http://medias-libres.org/les-medias-libres
      Selon moi il manque plutôt toute la constellation née entre #indymedia et cette coordination : des médias libres qui tendent peut-être plus vers de l’#automedia : https://mediaslibres.org avec en particulier le réseau #Mutu qui s’est beaucoup développé. Un autre réseau qui se développe pas mal ces temps-ci est #demosphere, agendas militants locaux animés par des bénévoles (dont je fais partie ;) ) On pourrait aussi citer le réseau #Ritimo...

      Quand au collectif #photo #vidéo engagé « Bon Pied Bon Œil », #BPBO, j’en ai fait partie quelques années et je viens de déterrer une archive puisque le blog n’existe plus : https://web.archive.org/web/20161020193015/http://bonpiedbonoeil.net/index.php?p=gallery pour que tu puisses constater, si le cœur t’en dit, que si si, y’avait bien du #Riot_Porn à sa création, puisque ce collectif est né d’une (excitante) rencontre en pleine répression et de l’envie d’en témoigner. C’est au fur et à mesure de l’implication des un-e-s et des autres dans les mouvement sociaux, et aussi un peu à force de questionnements relous des unes sur la notion de #sécurité vs #spectacle, que cette dimension s’est estompée. On peut suivre encore certains des photographes et vidéastes sur facebook https://www.facebook.com/bonpiedbonoeil.net , twitter https://twitter.com/BonPiedBonOeil/lists/bpbo-team/members , et un peu par là : https://www.flickr.com/groups/2218195@N21

      Flickr
      . Une part de moi reste attachée à ce collectif, je n’exclue pas de refaire des choses avec elleux puisque son fonctionnement est basé sur l’anarchisme (pour faire court) : chacun-e fait ce qui lui semble bon de faire. Je l’ai quitté justement exactement pour les raisons qui me font un peu râler à la fin de l’enregistrement : la sensation d’être une secrétaire de l’ombre. C’est un rôle qui, clairement, invisibilise la place des femmes dans les luttes. Partout où je suis passée, de la zad au mexique en tout cas, j’ai vu le même schéma : on se met un peu à l’écart, « au service de », on ne fait pas d’auto-promo, ce qui justement généralement nous arrange particulièrement quand on est anticapitaliste... et paf, tour de passe passe mascu, quand il est question d’interroger des « personnes avisées », y’a que des mecs !
      Pardon, je m’égare, mais j’avoue, des fois... on en a gros !!!

  • Pourquoi le NPA refuse-t-il de répondre ? Michel Collon - 30 Août 2018 - Investigaction

    https://www.investigaction.net/fr/pourquoi-le-npa-refuse-t-il-de-repondre

    Texte de la lettre adressée en mars par Michel Collon à la direction du NPA et restée sans réponse. Sur son site, le NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste français) publie un ramassis de calomnies signé Ornella Guyet contre Michel Collon, fondateur et directeur du site Investig’Action. Or, cette pseudo-journaliste s’est aussi acharnée contre Jeremy Corbyn, François Ruffin, Pierre Carles, Frédéric Lordon, Alain Gresh, Noam Chomsky… Toute ressemblance avec les campagnes de diabolisation menée par le lobby sioniste… n’est pas fortuite. Le NPA répondra-t-il enfin ?

    Au comité national dirigeant le NPA,

    Bonjour,

    Vous diffusez sur votre site un article fort long[1] qui me calomnie sur base de rumeurs, ragots et déformations. Vous m’accusez d’ « imposture journalistique », de « mercantilisme » et de complicité avec des dictatures. Vous me prêtez des amitiés avec des gens que je ne fréquente pas ou que je dénonce.

    L’auteur de ce torchon, véritable degré zéro du journalisme, s’appelle Ornella Guyet. J’y ai relevé 70 erreurs factuelles, fautes journalistiques grossières ou calomnies pures et simples. Si vous en doutez, je suis prêt à en discuter avec vous. Je me limiterai ici à vous poser cinq questions :

    Comptez-vous publier aussi les articles dans lesquels Ornella Guyet a agressé et calomnié d’autres progressistes : Jeremy Corbyn, François Ruffin, Pierre Carles, Frédéric Lordon, Hervé Kempf, Alain Gresh et Noam Chomsky ?

    Savez-vous que Guyet a répandu ses calomnies sous divers pseudonymes, destinés à faire croire qu’il s’agissait d’un mouvement d’opinion et non d’une seule personne ? Savez-vous qui finance toute cette activité ?

    Savez-vous que la source primaire de Guyet est le site Conspiracy Watch, tenu par Rudy Reichstadt, proche de Bernard Henri-Lévy ? Ce site se nourrit en permanence du théoricien islamophobe Pierre-André Taguieff et recopie les pires délires des néocons islamophobes US : Daniel Pipes, Norman Podhoretz et le site d’extrême droite MEMRI. Comment expliquez-vous que les critiques d’Ornella Guyet épargnent les Etats-Unis, Israël et leurs alliés des pétromonarchies réactionnaires ?

    Savez-vous que le travail « journalistique » de cette personne a été sévèrement critiqué par Le Monde Diplomatique, Acrimed et d’autres groupes ? Savez-vous qu’elle a toujours refusé tout débat public ? Parce que manifestement elle se sait incapable de répondre aux critiques sur ses méthodes tendancieuses, et a d’ailleurs fini par arrêter l’activité de son site.

    Sur votre site, vous affirmez « avoir reçu cette contribution » de Guyet et « la publier bien volontiers ». Mais d’après elle[2] c’est vous qui lui auriez commandé ce torchon. Qui dit vrai ?

    Beaucoup de gens me demandent comment il est possible qu’une organisation de gauche reprenne de telles calomnies. Et je vous le demande à mon tour. Votre publication me cause du tort ainsi qu’à toute l’équipe de jeunes journalistes d’Investig’Action qui travaille dur contre la pensée dominante et la désinformation. Héberger ce ramassis de mensonges alors qu’Investig’Action est déjà la cible des néocons, du lobby pro-Israël et de certains journalistes chiens de garde, qui répandent les mêmes attaques que Guyet, cela vous place dans un curieux voisinage, non ?

    Je vous demande donc de retirer cet article et d’en informer vos lecteurs. Je me tiens à votre disposition si vous souhaitez des éclaircissements quant aux accusations que cette personne porte contre moi. Si vous refusez, je vous demande d’en débattre publiquement avec moi.

    Je n’ai aucun problème avec le fait qu’on critique mes analyses en échangeant des arguments politiques. J’estime même que la gauche française devrait davantage discuter sereinement ses divergences. On reste trop entre soi. Mais remplacer ce débat par des insultes et calomnies, en recopiant les attaques de nos ennemis de classe, me semble le contraire du véritable débat politique et un signe de faiblesse.

    Bien à vous
    Michel Collon
    Investig’Action – Bruxelles

    Notes :

    [1] http://tantquillefaudra.org/debats/article/michel-collon-un-militant-de-la-347

    [2] « Le NPA, dont la Commission nationale anti-fasciste (Cnaf) m’a commandé il y a plusieurs mois… un dossier sur Michel Collon, qui a été l’article le plus abouti que j’ai publié à ce jour à son sujet. » http://www.confusionnisme.info/index.php/2015/10/05/le-martyre-de-saint-michel

    #ornella_guyet #NPA #Michel_Collon #Jeremy_Corbyn #François_Ruffin #Pierre_Carles #Frédéric_Lordon #Alain_Gresh #Noam_Chomsky #calomnies #information #débat #conspiracy_watch #rudy_reichstadt #bernard_henri-lévy #BHL #pierre-andré_taguieff #daniel_pipes #norman_Podhoretz #MEMRI

  • Les mensonges sanglants de M. Macron
    16 avril 2018 / Hervé Kempf (Reporterre)
    https://reporterre.net/Les-mensonges-sanglants-de-M-Macron

    M. Macron a exprimé dimanche 15 avril une position sans concession sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes. S’appuyant sur un apparent bon sens et sur de fausses évidences, son discours est viscéralement mensonger. Et dangereux.

    Dimanche soir 15 avril, le président de la République, Emmanuel Macron, a répondu longuement aux questions de Jean-Jacques Bourdin, de BFM, et d’Edwy Plenel, de Mediapart. Quelques minutes de ce long échange ont été consacrées à Notre-Dame-des-Landes. Vous pouvez en lire le décryptage complet ici. Ses propos, loin de contribuer à un apaisement nécessaire, annoncent une volonté de recourir encore davantage à la force. Mais les arguments de M. Macron sont très mal fondés, pour ne pas dire mensongers. Décryptage.

  • Adieu Le Monde, vive Reporterre -Hervé Kempf en 2013 au sujet du Monde (signalé par Agnès Verdurand sur FB)

    Total respect à Hervé Kempf pour le courage, il y 5 ans. Voilà une histoire qui résonne d’une manière toute particulière en moi ! Et qui résonne aussi d’autant plus qu’on vient de vivre d’une manière torride l’affaire de la crapulerie jdd avec @val_k -> https://seenthis.net/messages/653239

    https://reporterre.net/Adieu-Le-Monde-vive-Reporterre

    Que je quitte volontairement un titre prestigieux étonnera peut-être. Mais certes moins que la raison qui m’y pousse : la censure mise en œuvre par sa direction, qui m’a empêché de poursuivre dans ce journal enquêtes et reportages sur le dossier de Notre Dame des Landes.

    Au terme de l’histoire que je vais ici retracer, il ne me restait qu’une issue, si je voulais conserver la liberté sans laquelle le journalisme n’a pas de sens : abandonner le confort d’un salaire assuré et de moyens de travail avant que soit étouffée la dernière marge d’expression qui me restait, la chronique Ecologie.

    Abandonner le journal fondé par Hubert Beuve-Méry et vendu en 2010 est une libération.

    #journalisme #le_monde

  • Macron, le président du vieux monde par Hervé Kempf
    https://www.les-crises.fr/macron-le-president-du-vieux-monde-par-herve-kempf

    Sous les habits neufs de M. Macron, le néo-libéralisme continue sans changer. Marginalisant l’écologie, et oubliant l’inégalité sociale.

    Emmanuel Macron est un personnage remarquable : on ne gravit pas aussi rapidement les échelons de la pyramide du pouvoir si l’on n’est pas doté de qualités exceptionnelles. Et même si la chance a largement joué son rôle – la faillite de François Fillon, la déliquescence plus rapide que prévue du Parti socialiste -, la capacité à s’engouffrer dans les opportunités est un talent que tous n’ont pas. Il ne fait pas de doute que cette énergie ascensionnelle va continuer à se déployer dans les premiers mois de la nouvelle présidence.

    Il reste que M. Macron n’a pas gravi la montagne à la force de son seul poignet. Massivement soutenu par tous les médias des dominants (faut-il encore rappeler que la “presse” est aujourd’hui l’instrument des Arnault, Bolloré, Bouygues, Dassault, Drahi, Lagardère, Niel, Pigasse, Pinault… ?), il n’a pas gagné à la loyale. Plutôt qu’un duel Macron-Le Pen, on aurait pu assister à un duel Macron-Mélenchon bien plus stimulant si la presse oligarchique n’avait pas pilonné dans la dernière ligne droite le candidat de la France insoumise. Mais l’oligarchie avait bien sûr choisi son camp. Ce serait Fillon ou Macron. Fillon tombant à l’eau, ce fut Macron.

    Homme remarquable, appliquant les méthodes entrepreneuriales en vogue – En marche a appliqué tous les outils marketing et a fonctionné en mode “start-up”, comme l’a raconté Mediapart -, M. Macron n’en est pas moins porteur des idées du vieux monde. Le vieux monde ? Celui où l’on croit que la croissance reste le moteur de l’équilibre social, que la question écologique est secondaire, et qu’une société peut vivre sans désordre avec de fortes inégalités.

    • Il va falloir s’y habituer. Emmanuel Macron est depuis hier le huitième président de la Ve République française et son discours lénifiant, entre best-seller de développement personnel et langue de bois 2.0, est devenu la doctrine officielle de la patrie des Lumières. Triste époque.

      Pour son intronisation, dimanche, le patron de la République en marche (REM) n’a pas déçu, assénant que les Français, à travers lui, avaient choisi « l’esprit de conquête », sans préciser quels nouveaux territoires il ambitionnait d’assujettir.

      En revanche, depuis quelques jours, on connaît mieux ces « helpers », ces « CEO » et autres « startuppers » qui ont permis à l’ancien « managing director » de Rothschild et ministre de François Hollande de devenir supposément l’homme du « renouveau » (en tout cas de la langue française). Epluchant les documents dérobés par des pirates informatiques, Libération décrit dans son édition de vendredi la communauté agissante et fortunée qui a fabriqué de toutes pièces le phénomène Emmanuel Macron : cadres et patrons d’entreprises, financières et technologiques, sortis de l’ENA ou de HEC.

      Une France d’en haut mais aussi d’ailleurs, puisque les dons ont afflué de l’étranger, où les exilés fiscaux et les « expats » n’ont pas lésiné pour donner une forte impulsion à leur champion, comme l’a décrit Mediapart. Ces réseaux – habilement actionnés jusqu’à concurrence de 20 000 euros par tête de pipe pour ne pas outrepasser les limites légales – dessinent clairement la pyramide sociale incarnée par le nouveau chef de l’Etat : moins de 2% des donateurs ont contribué à près de la moitié du budget de campagne de M. Macron. Une aubaine financière à laquelle il faut encore ajouter l’emprunt personnel de 8 millions d’euros généreusement consenti malgré l’absence de patrimoine à mettre en gage.

      Bref : une fusée politique propulsée du haut vers le bas et dont la conception hiérarchique du monde s’exprime assez naturellement dans son offensive actuelle sur l’Assemblée nationale. Ainsi, dans l’entreprise En Marche, les candidats à la députation sont « embauchés » directement par la cellule de recrutement d’Emmanuel Macron, sur CV, lettre de motivation puis entretien... Etrange démocratie, où l’exécutif compose librement sa future armée législative ! Seules exceptions à ces députés-employés : les transfuges des partis en place, notamment socialistes, cooptés en fonction de leur capacité à arracher des bouts d’appareil, à l’instar des affidés du parrain lyonnais Gérard Collomb.

      Le fait du Prince et la tambouille locale, voilà qui va très nettement révolutionner la façon de faire de la politique en France !

      Non contents d’instiller le poison de la gestion managériale et de la rentabilité aux services publics, les socio-libéraux à la sauce Macron ont donc trouvé moyen de privatiser la vie démocratique. Face à cette tentation autoritaire, rendue possible par la faillite du Parti socialiste, ce qu’il reste de la gauche française devra réagir rapidement, pour ne pas se laisser marginaliser. Surtout, elle devra suivre un chemin diamétralement opposé, tant dans ses objectifs politiques que dans sa future organisation, démocratique et participative. Une fusée propulsée d’en bas, pour « prendre le ciel d’assaut ». Benito Perez

      https://www.lecourrier.ch/149419/prendre_le_ciel_d_assaut

    • Béton, croissance et finances, voilà donc le terreau idéologique sur lequel M. Macron s’est épanoui. Le nouveau président a déjà quatre ans d’expérience gouvernementale à son actif, à l’Elysée où il a conseillé François Hollande dans son orientation néo-libérale, puis au ministère de l’Economie.

      Et la liste des actes ou intentions de M. Macron parle d’elle-même : travail le dimanche, facilitation de l’affichage publicitaire, permis de recherche de gaz de schiste, soutien au projet nucléaire d’Hinkley Point, autorisation de l’extraction de sable à Lannion, accord très favorable aux sociétés autoroutières, encouragement à l’exploitation minière en Guyane, amendement législatif sur les déchets nucléaires à Bure – l’écologie est le cadet des soucis du nouveau président.

      Et les signaux qu’il a lancé ne sont pas très positifs : en matière d’agriculture, il veut « continuer le combat » de son « ami » Xavier Beulin, chantre de l’industrialisation agricole et de la compétitivité. Son programme d’investissement sur la transition écologique s’élève à un modeste 15 milliards d’euros sur cinq ans, moins, rappelait Thomas Porcher lors de notre Alter soirée électorale que le coût du projet nucléaire d’Hinkley Point en Angleterre. Quant à son entourage proche, il vient pour partie du monde du béton de son parrain Henry Hermand : avant de rejoindre En marche comme porte-parole, Benjamin Griveaux était chez Unibail Rodamco, grand promoteur de l’immobilier commercial (qui veut par exemple lancer Val Tolosa). « Le programme Macron fait saliver les promoteurs », signale La Lettre A, en laissant notamment prévoir l’abaissement des possibilités de recours contre les permis de construire.

      Sur les autres domaines que l’environnement, n’attendez pas de progrès. Le mot « inégalité »n’apparait pas dans le programme de M. Macron, pas plus que celui d’évasion fiscale. Une nouvelle loi Travail sera imposée par ordonnances (une variante du 49.3, consistant à forcer la main au Parlement pour légiférer), et pour la « sécurité », on embauchera 10.000 policiers et gendarmes supplémentaires et l’on construira 15.000 places de prison.

      Tout cela n’est guère encourageant. Le néo-libéralisme continue sous de nouveaux habits, l’écologie est marginalisée, le vieux monde perdure.

      Mais il craque. Le niveau étonnamment élevé des votes blancs ou nuls au deuxième tour de l’élection présidentielle montre que de plus en plus de gens ne supportent plus le chantage qui nous est imposé entre le fascisme et le néo-libéralisme. L’assise de M. Macron n’est pas solide. Et autre tournant porteur d’espoir de cette campagne présidentielle, le camp de la gauche a solidement intégré l’écologie dans sa vision du monde et dans sa politique. Il reste à ce que ce camp s’unisse. Sinon les vieilles idées de M. Macron continueront à détruire le monde.

  • Tout est prêt pour que tout empire 12 leçons pour éviter la catastrophe - Hervé Kempf

    Désastre écologique, néo-libéralisme, terrorisme : voici les trois menaces qui obscurcissent le présent. On pourrait les croire distinctes. Elles sont les manifestations enchevêtrées d’une évolution commune amorcée au début des années 1980. Pour comprendre le présent, il faut retracer l’histoire surprenante de ces décennies qui ont changé le monde. Et analyser le désordre actuel à rebours des discours dominants.

    Le changement climatique et l’érosion de la biodiversité déterminent l’avenir. L’intégrisme prospère sur le vide de sens de l’époque. L’oligarchie poursuit sa montée en autoritarisme. Au cœur du danger, des inégalités insupportables nourrissent ressentiment et colère.

    Le monde peut-il échapper à la guerre civile mondiale ? Oui. Les forces et idées nouvelles que décrit ce livre peuvent nous remettre sur le chemin de la paix.


    A propos de ce livre, Hervé Kempf sur la Radio Télévision Suisse Romande : https://www.rts.ch/play/radio/le-journal-du-matin/video/linvite-de-la-redaction-herve-kempf?id=8288341

    Voir la fin de l’émission, la quinzième séquence

  • Parler la langue de la glaise et des étoiles | Hervé Kempf
    http://reporterre.net/Parler-la-langue-de-la-glaise-et-des-etoiles

    Ce texte accompagne le beau travail de Sergio Bello. Plasticien brésilien résidant en France depuis 1978, Sérgio Bello crée une œuvre luttant pour la préservation de la biodiversité de la Terre. Il conçoit sa démarche comme un combat : l’art peut et doit interpeller sur notre communauté de destin de Terriens. Il publie Éco-enluminures - Cris de la Terre. Éco-enluminures - Cris de la Terre est conçu comme un livre « manifeste » qui montre « l’art en résistance ». Il présente 25 enluminures de Sergio (...)

    #À_découvrir #Culture_et_idées #Sergio_Bello

    http://www.sergio-bello.com/index.php/fr/actualites-2
    http://www.sergio-bello.com/index.php/fr

    http://zinc.mondediplo.net/messages/47614 via Reporterre

  • Le pire n est jamais sûr : les bonnes nouvelles d Autriche et des Etats-Unis
    http://endehors.net/news/le-pire-n-est-jamais-sur-les-bonnes-nouvelles-d-autriche-et-des-etats-unis

    Edito de Hervé Kempf - Le pire n est jamais sûr : les bonnes nouvelles d Autriche et des Etats-Unis https://t.co/ndojkaYRb5 pic.twitter.com/QectGPB3vy Reporterre (@Reporterre) 5 décembre 2016 — Actualité

  • Non merci, Mme Royal, je ne veux pas de la Légion d’honneur

    https://reporterre.net/Non-merci-Mme-Royal-je-ne-veux-pas-de-la-Legion-d-honneur

    [Je ne peux] accepter une décoration de la part d’un gouvernement qui n’a rien fait, au contraire, pour limiter le pouvoir des oligarques [qui se sont emparés des médias] et les atteintes à la liberté d’informer.

    Chère Madame Royal,

    D’abord, j’ai cru à un plaisanterie : un appel de votre chef de cabinet adjoint me demandant si j’acceptais d’être décoré de la Légion d’honneur. J’ai retenu mon envie de rire. Et puis le courriel est arrivé, confirmant la proposition.

    Je vous remercie de votre attention, mais ai l’honneur de refuser cette distinction. Elle me parait tout à fait incompatible avec l’exercice du métier de journaliste, dont un principe de base est, pour assurer sa liberté, de se tenir à distance des personnes de pouvoir et d’en refuser les avantages ou distinctions qu’elles voudraient lui prodiguer.

    Permettez-moi, d’ailleurs, de vous rappeler l’état déplorable de la liberté de la presse :

    #journalisme #médias #presse

    • http://www.acrimed.org/Non-merci-Mme-Royal-je-ne-veux-pas-de-la-Legion-d
      Nous reprenons, avec l’aimable autorisation du site Reporterre et d’Hervé Kempf, un article publié par ce dernier le lundi 14 novembre. Il y explique les raisons qui l’ont motivé à refuser la Légion d’honneur que Ségolène Royal, ministre de l’Environnement, souhaitait lui remettre.
      Nous trouvons en effet que les motivations avancées par Hervé Kempf dans sa lettre à Ségolène Royal correspondent largement à la critique des médias que nous entendons pratiquer et soutenir.
      Qui plus est, cette publication est l’occasion de rappeler que d’autres journalistes ou éditorialistes – et ils sont nombreux [1] – n’ont pas eu la même louable attitude, à l’instar de Jacques Julliard lors de la promotion du 14 juillet 2016 (Acrimed).

  • Non merci, Mme Royal, je ne veux pas de la Légion d’honneur
    14 novembre 2016 / par Hervé Kempf (Reporterre)
    https://reporterre.net/Non-merci-Mme-Royal-je-ne-veux-pas-de-la-Legion-d-honneur

    Chère Madame Royal,

    D’abord, j’ai cru à un plaisanterie : un appel de votre chef de cabinet adjoint me demandant si j’acceptais d’être décoré de la Légion d’honneur. J’ai retenu mon envie de rire. Et puis le courriel est arrivé, confirmant la proposition.

    Je vous remercie de votre attention, mais ai l’honneur de refuser cette distinction. Elle me parait tout à fait incompatible avec l’exercice du métier de journaliste, dont un principe de base est, pour assurer sa liberté, de se tenir à distance des personnes de pouvoir et d’en refuser les avantages ou distinctions qu’elles voudraient lui prodiguer.

    Permettez-moi, d’ailleurs, de vous rappeler l’état déplorable de la liberté de la presse :

    Quasiment tous les grands médias, écrits et audiovisuels, appartiennent à des milliardaires ou à des grandes entreprises. Voyez cette carte, dressée par Acrimed et Le Monde diplomatique : (...)

  • J’ai déjà compilé ici les articles sur le thème de la collapsologie, la catastrophe imminente, sa date, ses causes etc. :
    https://seenthis.net/messages/499739
    #effondrement #collapsologie #catastrophe #fin_du_monde #it_has_begun

    En fait c’est plus ou moins une conséquence d’une littérature plus scientifique sur le thème de l’anthropocène, cette nouvelle ère géologique façonnée par l’humain. Si cette théorie, et le lien qu’elle aurait avec la collapsologie, est discutée, un retour sur les premiers articles est nécessaire. En effet, ce terme n’est pas sorti de nulle part et la plupart de ces articles, co-écrits pas de nombreux chercheurs, compilent des quantités impressionnantes de résultats qui pointent toutes dans la même direction : nous allons dans le mur...
    #Anthropocene #Anthropocène

    Paul J. Crutzen and Eugene F. Stoermer "The “Anthropocene”" Global Change Newsletter 41:17-18 (2000)
    http://www.igbp.net/download/18.316f18321323470177580001401/1376383088452/NL41.pdf

    Paul J. Crutzen "Geology of mankind" Nature 415:23 (2002)
    http://www.geo.utexas.edu/courses/387h/PAPERS/Crutzen2002.pdf

    Johan Rockström, Will Steffen, Kevin Noone, Åsa Persson, F. Stuart Chapin, III, Eric F. Lambin, Timothy M. Lenton, Marten Scheffer, Carl Folke, Hans Joachim Schellnhuber, Björn Nykvist, Cynthia A. de Wit, Terry Hughes, Sander van der Leeuw, Henning Rodhe, Sverker Sörlin, Peter K. Snyder, Robert Costanza, Uno Svedin, Malin Falkenmark, Louise Karlberg, Robert W. Corell, Victoria J. Fabry, James Hansen, Brian Walker, Diana Liverman, Katherine Richardson, Paul Crutzen and Jonathan A. Foley "A safe operating space for humanity" Nature 461:472–475 (2009)
    http://pubs.giss.nasa.gov/docs/2009/2009_Rockstrom_ro02010z.pdf

    Will Steffen, Åsa Persson, Lisa Deutsch, Jan Zalasiewicz, Mark Williams, Katherine Richardson, Carole Crumley, Paul Crutzen, Carl Folke, Line Gordon, Mario Molina, Veerabhadran Ramanathan, Johan Rockström, Marten Scheffer, Hans Joachim Schellnhuber, and Uno Svedin "The Anthropocene : from global change to planetary stewardship" AMBIO 40:739–761 (2011).
    http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3357752/pdf/13280_2011_Article_185.pdf

    Jan Zalasiewicz, Mark Williams, Alan Haywood and Michael Ellis The Anthropocene : a new epoch of geological time ? Phil. Trans. R. Soc. A 369:835–841 (2011)
    http://rsta.royalsocietypublishing.org/content/369/1938/835.full.pdf

    Gaia Vince, An Epoch Debate, Science 334:32-37 (2011)
    http://sandpaw.weblogs.anu.edu.au/files/2012/06/An-Epoch-Debate.pdf

    Erle C. Ellis, Anthropogenic transformation of the terrestrial biosphere, Phil. Trans. R. Soc. A 369:1010-1035 (2011)
    http://ecotope.org/People/ellis/papers/ellis_2011.pdf

    Anthony D. Barnosky, Elizabeth A. Hadly, Jordi Bascompte, Eric L. Berlow, James H. Brown, Mikael Fortelius, Wayne M. Getz, John Harte, Alan Hastings, Pablo A. Marquet, Neo D. Martinez, Arne Mooers, Peter Roopnarine, Geerat Vermeij, John W. Williams, Rosemary Gillespie, Justin Kitzes, Charles Marshall, Nicholas Matzke, David P. Mindell, Eloy Revilla and Adam B. Smith « Approaching a state shift in Earth’s biosphere », Nature 486:52-58 (2012)
    http://ib.berkeley.edu/labs/barnosky/Barnoskyetal_nature_v486_n7401.pdf

    Des articles plus récents :

    Richard Monastersky "Anthropocene : The human age", Nature 519:144-147 (2015)
    http://www.nature.com/polopoly_fs/1.17085!/menu/main/topColumns/topLeftColumn/pdf/519144a.pdf

    Simon L. Lewis and Mark A. Maslin "Defining the Anthropocene", Nature 519:171-180 (2015)
    http://anthropoceneinstitute.com/sites/default/files/Nature_Defining%20Anthropocene.pdf

    Colin N. Waters, Jan Zalasiewicz, Colin Summerhayes, Anthony D. Barnosky, Clément Poirier, Agnieszka Gałuszka, Alejandro Cearreta, Matt Edgeworth, Erle C. Ellis, Michael Ellis, Catherine Jeandel, Reinhold Leinfelder, J. R. McNeill, Daniel deB. Richter, Will Steffen, James Syvitski, Davor Vidas, Michael Wagreich, Mark Williams, An Zhisheng, Jacques Grinevald, Eric Odada, Naomi Oreskes and Alexander P. Wolfe "The Anthropocene is functionally and stratigraphically distinct from the Holocene" Science 351 (2016)
    http://faculty.eas.ualberta.ca/wolfe/eprints/Waters_et_al_2016.pdf

    Clive Hamilton "Define the Anthropocene in terms of the whole Earth" Nature 536:251 (2016)
    http://www.nature.com/polopoly_fs/1.20427!/menu/main/topColumns/topLeftColumn/pdf/536251a.pdf

    Autres articles sur le même sujet abordés sur seenthis :

    L’apocalypse et l’anthropocène
    entretien de Joseph Confavreux et Thibault Henneton avec Jean-Baptiste Fressoz, Vacarme, le 4 novembre 2013
    http://www.vacarme.org/article2301.html

    Introduction à l’histoire environnementale
    Jean-Batiste Fressoz, Frédéric Graber, Fabien Locher et Grégory Quenet, La Découverte, Repères, 2014
    https://seenthis.net/messages/514161

    800 000 ans de hausse du taux de CO2 dans l’air
    Audrey Garric, Le Monde, le 9 mai 2014
    https://seenthis.net/messages/255574

    See How Humans Have Reshaped the Globe With This Interactive Atlas
    Esri and Victoria Jaggard, Smithsonian, le 8 octobre 2014
    https://seenthis.net/messages/487592

    L’Homme a fait entrer la Terre dans une nouvelle époque géologique
    Pierre Le Hir, Le Monde, le 16 janvier 2015
    https://seenthis.net/messages/332016

    Anthropocène ou pas ?
    Rémi Sussan, Internet Actu, le 5 mai 2015
    https://seenthis.net/messages/367335

    Avis de tempête sur le climat ? (2/4) : L’anthropocène : par-delà nature et culture
    Adèle Van Reeth et Philippe Descola, France Culture, le 15 septembre 2015
    https://seenthis.net/messages/408840

    Sixteen years of change in the global terrestrial human footprint and implications for biodiversity conservation
    Oscar Venter, Eric W. Sanderson, Ainhoa Magrach, James R. Allan, Jutta Beher, Kendall R. Jones, Hugh P. Possingham, William F. Laurance, Peter Wood, Balázs M. Fekete, Marc A. Levy and James E. M. Watson, Nature Communications 7 (2015)
    https://seenthis.net/messages/519461

    Where in the World Is the Anthropocene ?
    Hannah Waters, Smithsonian, le 30 août 2016
    https://seenthis.net/messages/520441

    The Anthropocene Is Here : Humanity Has Pushed Earth Into a New Epoch
    Deirdre Fulton, Common Dreams, le 30 août 2016
    https://seenthis.net/messages/520010

    L’Anthropocène et l’esthétique du sublime
    Jean-Baptiste Fressoz, Mouvements, le 16 septembre 2016
    https://seenthis.net/messages/527997

    A suivre...

    #recension

  • L’OPIUM DU PEUPLE
    Quelques citations pour une théorie critique du sport
    Robert Redecker, Hervé Kempf, Marc Perelman, Jean-Marie Brohm.

    --
    LE SPORT CONTRE LES PEUPLES
    Robert Redecker, 2002 (extraits)

    Les mécanismes médiatiques de nos sociétés nous contraignent à penser en permanence au sport en mettant tous les moyens en œuvre pour nous empêcher de le penser. Y penser sans le penser – ce mot d’ordre s’insinue dans tous les recoins de nos vies [...]. Chacun pense aux sports et aux sportifs dans l’oubli de la pensée, exactement comme si nous étions vidangés de toute conscience. Le sport est l’impensé autant que l’incritiqué des temps contemporains.

    --
    LE SPORT ÇA SUFFIT !
    Hervé Kempf, Le Monde 3 juin 2012 (extraits)

    "Le sport est devenu l’opium des classes moyennes, la morphine des classes populaires. Mais si Marx jugeait que la religion était l’opium du peuple, du moins notait-il qu’elle exprimait aussi une « protestation contre la détresse ». Le sport n’exprime aucune protestation, seulement la soumission à l’ordre établi."

    --
    LE SPORT BARBARE
    Marc Perelman, 2008 (extraits)

    Le sport, en quelques décennies, s’est élevé au niveau d’une puissance mondiale incontournable, la nouvelle et vraie religion du XXIe siècle. Sa liturgie singulière mobilise dans le même temps d’immenses masses coagulées dans les stades ou agglutinées devant les écrans de toute taille que les supporters visualisent de façon compulsionnelle. Le sport, désormais un spectacle total, s’affirme comme le seul média structurant dans toute sa profondeur le quotidien de milliards d’individus.
    La critique est devenue impossible. Le sport est devenu une seconde nature, c’est comme le soleil, on ne critique pas le soleil.
    Le sport n’exprime aucune protestation, seulement la sujétion à l’ordre établi.

    Le sport tire toujours sa grande et sa principale force d’une adhésion planétaire, une adhésion de tous ; le sport mobilise d’immenses masses coagulées dans les stades ou solidifiées devant les écrans de télévision (au foyer ou sur les places des grandes villes), des masses qui se déversent ensuite et se vaporisent dans les rues des villes pour fêter la victoire, leur victoire. Par le biais de ses structures locale, nationale, internationale, le sport s’est élevé à la hauteur d’un pouvoir mondial au sens d’une autorité qui tend à couvrir, surplomber et pénétrer toutes les activités d’une société en proie au plus grand désarroi. Le sport s’est constitué comme le fer de lance d’une armée en ordre de bataille vis-à-vis de laquelle, curieusement, ceux qu’il méduse sont écrasés par lui. Rouleau compresseur de la modernité décadente, le sport lamine tout sur son passage et devient le seul projet d’une société sans projet.

    La Nation ce n’est plus un peuple mais une équipe ; ce n’est plus un territoire mais le stade ; ce n’est plus une langue mais les beuglements des supporters. De grandes poussées de nationalisme aiguës ont désormais lieu lors des compétitions sportives. L’engouement pour le sport, les foules compactes d’adhésion, les mobilisations de masse orientées - et sans précédent dans leur ampleur - auxquelles il donne lieu dans les rues des villes ou devant les écrans de télévision indiquent le niveau de régression atteint dans le pays des Lumières. Le déchaînement des supporters, chauffés à blanc, participe de la violence généralisée dont le sport est le garant. S’exhibent partout culte de la force, mépris des faibles, chauvinisme, racisme, xénophobie, antisémitisme, violences dans et hors les stades et brutalités sur tout les terrains. Le sport est la « nouvelle » école de la violence et du racisme puisque, d’abord, le seul but est de battre l’adversaire : l’« autre » ; alors, malheur aux vaincus et malheur lorsque l’autre, par exemple dans le football, n’est pas tout à fait de la même couleur de peau. Et, surtout, le sport ne permet pas de contenir la violence ou de la canaliser, comme le croient certains intellectuels bien naïfs mais, tout au contraire, il la crée, la génère, l’entretient et la diffuse partout : le principal lieu de violence dans la société est aujourd’hui le stade et ses abords, espaces d’incubation sonore et visuelle de la masse, lieux de décharge d’une violence primitive.
    Le sport légitime l’ordre établi, quel qu’il soit.

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    LE FOOTBALL, UNE PESTE ÉMOTIONNELLE
    Jean-Marie Brohm et Marc Perelman, 2006 (extraits)

    La contagion de la peste football qui se répand dans tous les milieux - y compris dans ceux qui avaient été épargnés jusque-là par les slogans débilitants de la "culture foot" et de ses produits dérivés (magazines, anthologies illustrées des champions, gadgets de supporters, etc) - est aujourd’hui un inquiétant indice de la régression culturelle généralisée. Dans le climat du populisme ambiant, avec son idéologie anti-intellectuelle et sa haine de la pensée, il n’est pas anodin que la conquête des âmes par l’opium football soit promue par certains passionnés des passions sportives comme une véritable cause nationale.

    Aux thuriféraires de la "religion atletique" et du "culte de la performance", voici opposée la têtue réalité des faits. Censurées, occultées, refoulées, ces réalités, loin d’être de simples "déviations", "dénaturations" ou "dérives" comme le répètent à l’envi les idéologues sportifs, constituent au contraire la substance même du football-spectacle. Derrière le matraquage footballistique de l’espace public se profilent toujours la guerre en crampons, les haines identitaires et les nationalismes xénophobes. Et derrière les gains, transferts et avantages mirobolants des stars des pelouses, promues "exemples pour la jeunesse", se cachent les salaires de misère, le chômage, l’exclusion, la précarité et l’aliénation culture de larges fractions de la population invitées à applaudir les nouveaux mercenaires des stades comme naguère les foules romaines étaient conviées par les tyrans aux combats de gladiateurs. Le football-spectacle n’est donc pas simplement un "jeu collectif", mais une politique d’encadrement pulsionnel des foules, un moyen de contrôle social qui permet la résorption de l’individu dans la masse anonyme, c’est-à-dire le conformisme des automates.

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    LE STADE BARBARE, LA FUREUR DU SPECTACLE SPORTIF
    Marc Perelman, 1998 (extraits)

    Jamais dans le monde spectacle n’a produit un tel engouement, virant parfois à la furie, jamais sport n’a brassé autant d’argent ni suscité de telles constructions monumentales, Colisées des temps modernes destinés à accueillir le dieu Football. Le stade, « temple de la trêve » offre surtout à l’individu assujetti l’occasion de développer des comportements pathologiques qui peuvent aboutir au déchaînement physique le plus insoutenable. Loin de tout consensus, Marc Perelman analyse ici le spectacle du sport comme moyen de contrôle d’une population soumise et écrasée par un puissant et rigoureux ordre technique et organisationnel.

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    LA COMPÉTITION SPORTIVE COMME PENDANT À LA COMPÉTITION DU MARCHÉ ?
    Jean-Marie Brohm (extraits)

    De même que Marx a dénoncé sans cesse les effets du machinisme capitaliste sur l’ouvrier, il nous faut aussi critiquer les effets sur l’individu de la pratique sportive telle qu’elle tend à s’établir de manière dominante : la compétition. Le sportif est enchainé à son activité, le sport l’aliène, le rive à ses mécanismes.
    ...le travailleur voit ses gestes rationalisés, ils deviennent une concrétisation, une cristallisation de l’espace, c’est-à-dire qu’ils sont canalisés dans l’espace, qu’ils sont codifiés. Cette rationalisation mécanique se retrouve dans le sport, qui est la rationalisation la plus extrême du geste naturel.

    Si la sphère du travail exploité est le domaine de la répression pure, le domaine des loisirs, de la culture de masse est le règne de l’auto répression « librement consentie ».

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    FOOTBALL, UNE ARÈNE BARBARE
    Marc Perelman, novembre 2009 (extraits)

    La violence est pratiquée par de féroces hordes d’amoureux du football, des masses compactes de brutes déchaînées, souvent ivres, et très efficaces dans le dialogue par projectiles interposés avec les pouvoirs publics mais pour qui le football est une part décisive de leur vie, et le stade une famille, une maison. Les différentes expressions de cette violence - dopage, racisme, xénophobie, homophobie, chauvinisme - ressortissent d’une « violence interne », consubstantielle à la seule « logique compétitive » à laquelle le football est associé par toutes ses fibres. Et cette logique tient en des mots simples : affrontement, combat, heurt, collision entre joueurs d’équipes résolues à en découdre, triche.

    Il faut maintenant penser le football tel qu’il est, et non pas tel qu’on l’imagine ou le fantasme. Ainsi, ce n’est pas la violence qui « gangrène » le football ; ce n’est pas non plus une minorité d’ultras qui contamine, mine de rien, de braves gens calmes et pacifiques ; et ce ne sont pas la mondialisation, la médiatisation ou encore la marchandisation qui le corrompent et souillent. La véritable gangrène qui infecte la vie de nos sociétés a pour nom le football ; et le stade est intrinsèquement le lieu où mijotent les futures explosions de violence parce que les lourdes rancœurs politiques et sociales amassées s’associent intimement au football, sont orientées par lui s’exprimant dans des chaudrons tout équipés à les recevoir, à les capter et à les amplifier jusqu’à les faire déborder dans la ville les transformant en colonnes guerrières.

    La violence des supporteurs n’est pas que l’expression d’une détresse sociale ; elle est au cœur du projet du football qui est l’expression de cette détresse sociale ; les mouvements inquiétants d’exaltation et d’identification, de fureur nationaliste n’empoisonnent pas le football, le vrai poison a pour nom le football, le stade en sert de récipient, la ville en devient son territoire.

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    LE SPECTACLE SPORTIF, UNE ALIÉNATION DE MASSE
    Jean-Marie Brohm, Mediapart 2013 (extraits)

    La saturation de l’espace public par le spectacle sportif atteint aujourd’hui des proportions démesurées. Contenu idéologique dominant, souvent exclusif même, des grands médias, des commentaires politiques, des ragots journalistiques, des conversations quotidiennes (y compris chez les intellectuels dits de gauche), le spectacle sportif apparaît comme une propagande ininterrompue pour la brutalité, l’abrutissement, la vulgarité, la régression intellectuelle et pour finir l’infantilisation des « foules solitaires » pour paraphraser l’ouvrage classique de David Riesman.

    Dans une période de crise économique majeure où le chômage atteint des records en Europe la première mystification que favorise le sport-spectacle capitaliste est celle qui amène les classes populaires frappées par la paupérisation et la précarisation à s’identifier à des mercenaires multimillionnaires. En faisant rêver des millions de personnes sur les voitures de sport des « génies » du dribble et de la « passe décisive », sur leurs salaires mirobolants, leurs tatouages, leurs looks, leurs coiffures branchées, leurs frasques nocturnes tarifées, la misérable storytelling footballistique contribue de manière massive à la lobotomisation qui gagne toute la société du spectacle. L’entreprise de déréalisation, d’évasion, de diversion des « merveilleuses histoires du football » ne peut avoir que des effets de dépolitisation, de détournement idéologique, de paupérisation culturelle au profit de l’ordre établi. La « passion » des sports où se déchaînent les « vibrations » de meutes [4] hystériques (olas, chants guerriers, bras et doigts d’honneur [5], trépignements furieux, hurlements vengeurs, appels au lynch, etc.) entraîne non seulement la régression émotionnelle et la fascination pour des spectacles futiles et dérisoires, sinon sanglants et dégradants, mais aussi la polarisation hostile des « commandos sportifs » (PSG contre OM…). Le sport qui est de nos jours la principale marchandise de l’industrie de l’amusement est donc une véritable économie politique de la crétinisation des masses.« On a gagné » hurlent les cerveaux reptiliens en brandissant banderoles ultras, calicots débiles et canettes de bière. La « culture foot » de la délinquance en somme…

    L’autre mystification, encore plus scandaleuse, est celle qui laisse croire que le sport est un facteur de « citoyenneté », de « rapprochement », de concorde civile. Or, les affrontements sportifs, surtout en football, dopés par les enjeux financiers extravagants et exacerbés par les rivalités nationales ou régionales, débouchent de plus en plus fréquemment sur de graves actes de violences sur les terrains (injures racistes, agressions délibérées, blessures) et sur des débordements criminels dans les gradins et autour des stades. Il suffit de suivre attentivement la chronique des incidents, échauffourées, bagarres, provocations, émeutes liés au football pour comprendre qu’il ne s’agit plus d’un « jeu », mais bel et bien d’une forme de guerre civile.

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    COMPÉTITION, LA VRAIE TOXICOMANIE
    Jean-Marie Brohm, 1998 (extraits)

    La théorie critique du sport est fondée sur trois axes principaux :
    
1) Le sport n’est pas simplement du sport, c’est un moyen de gouvernement, un moyen de pression vis-à-vis de l’opinion publique et une manière d’encadrement idéologique des populations et d’une partie de la jeunesse, et ceci dans tous les pays du monde, dans les pays totalitaires comme dans les pays dits démocratiques. On a pu s’en apercevoir au cours de ces grands évènements politiques qu’ont constitué les jeux olympiques de Moscou, les championnats du monde de football en Argentine et, plus récemment, en France. 

    2) Le sport est devenu un secteur d’accumulation de richesse, d’argent, et donc de capital. Le sport draine des sommes considérables, je dirais même, qu’aujourd’hui, c’est la vitrine la plus spectaculaire de la société marchande mondialisée. Le sport est devenu une marchandise-clé de cette société.

    3) Dernier point, l’aspect proprement idéologique. Le sport constitue un corps politique, un lieu d’investissement idéologique sur les gestes, les mouvements. C’est aussi une valorisation idéologique de l’effort à travers l’ascèse, l’entraînement, le renoncement, le sportif étant présenté comme un modèle idéologique. Par ailleurs, le sport institue un ordre corporel fondé sur la gestion des pulsions sexuelles, des pulsions agressives, dans la mesure où, paraît-il, le sport serait un apaiseur social, un intégrateur social, réduirait la violence, permettrait la fraternité, tout ce discours qui me semble un fatras invraisemblable d’illusions et de mystifications.

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    LE SPORT, L’OPIUM DU PEUPLE
    Jean Marie Brohm, 1996 (extraits)

    Intrinsèquement neutre et politiquement correct, le sport œuvrerait essentiellement pour l’amitié, la réconciliation, l’harmonie sociale, la coexistence pacifique, bref, l’apaisement et la résolution de tous les conflits. Si dans son essence la compétition sportive est postulée pure et innocente, c’est qu’elle est présentée comme un besoin fondamental de l’homme, une tendance instinctive, une sorte de disposition naturelle et primitive. Cette représentation du sport comme sphère autonome et apolitique est un mythe tenace qui permet d’occulter la réalité peu reluisante du spectacle sportif contemporain (notamment le dopage et les violences endémiques), ses nombreuses collaborations (ou collusions) avec des régimes politiques totalitaires et son parti pris idéologique réactionnaire. D’une part, le sport est, dès son apparition, indissociable du système capitaliste, dont il est pétri des valeurs, d’autre part, il est une « dépolitisation des réalités du monde » (Michel Beaulieu), dictant à des milliards d’individus une « vision sportive de l’univers ».

    Dans son apparition et tout au long de son processus d’institutionnalisation, le sport (tout comme l’olympisme) est « consubstanciellement intégré au mode de production capitaliste et à l’appareil d’État bourgeois » (Jean-Marie Brohm). L’institution sportive est organiquement, incorporée au système de production capitaliste dans lequel elle s’épanouit. La diffusion et l’emprise planétaire du sport, l’olympisation du monde vont accompagner l’expansion impérialiste du système capitalisme.

    Aussi, il y a homologie de structure et identité de point de vue entre l’organisation sportive et l’organisation capitaliste. Rien d’étonnant que les principes constituants du sport (compétition, rendement, performance, record) reflètent les catégories dominantes du capitalisme industriel. Le sport est porteur de toutes les « valeurs » capitalistes qu’il contribue à plébisciter en les présentant comme « naturelles », comme allant de soi et nécessaires : lutte de tous contre tous (struggle for life), sélection des « meilleurs » et éviction des « moins bons », transformation du corps en une force essentiellement productive, recherche du rendement maximum, de son exploitation optimale (la performance), etc.

    Aujourd’hui plus que jamais, la pratique du sport de haut niveau devient en elle-même une atteinte aux droits de l’homme : le corps du sportif est chosifié, transformé dès le plus jeune âge en chair à records, en « morceaux de viande » (selon l’expression du gardien de but français Pascal Olmeta), en missile balistique. Il existe bel et bien un esclavagisme sportif, une exploitation négrière des athlètes. Gavés d’exercices physiques dès l’enfance (voir les ravages causés par ce que l’on appelle avec diplomatie l’Entraînement Sportif Intensif Précoce), reclus, encasernés dans des centres où la préparation confine au conditionnement, bien souvent nourris (parfois même à leur insu) de produits dopants hautement nocifs, les sportifs de haut niveau ne sont plus que des instruments aux mains des multinationales, des holdings financiers et des politiques de prestige national.

    Dans ce contexte de guerre et de guérilla sportive, il n’est pas étonnant que certains sportifs se transforment en mercenaires, en parfaits hommes de main (à la solde d’un état ou d’un riche commanditaire) dont l’objectif (dans certains cas parfaitement déclaré) est de détruire l’adversaire, de l’anéantir au besoin en le brisant physiquement. Dans une arène sportive de plus en plus militarisée, massivement quadrillée par des unités spéciales, les brutalités, les violences ouvertes deviennent coutumières.

    Le sport, parce qu’il est le plus puissant facteur de massification, un « agrégateur » et un intercepteur de foule exceptionnel, a toujours rempli des fonctions socio-politiques essentielles pour le maintien de l’ordre et le contrôle social des populations (embrigadement et encadrement de la jeunesse), la gestion des pulsions agressives et sexuelles (canalisées, réorientées et liquidées dans des voies socialement tolérées et dans des lieux circonscrits et policés). Le sport est, en effet, constamment présenté comme un remède, un antidote, une solution immédiate à tous les maux sociaux. Il est présenté, à la fois, comme une « hygiène politique préventive » et comme le moyen privilégié de réinsertion des « déviants sociaux » (Erving Goffman).
    Le spectacle sportif substitue des « satisfactions fantasmatiques » à des satisfactions réelles agissant comme un calmant, une arme de dissuasion (Erich Fromm).

    L’occultation des conflits politiques et sociaux, la dépolitisation et l’adhésion à un idéal commun (défense de la patrie), l’orientation de la pensée vers des zones stériles (crétinisation et lobotomisation des meutes sportives, vociférantes et trépignantes), le spectacle sportif est au sens fort une aliénation des masses, il endort la conscience critique, l’occupe, la détourne en faisant rêver, en apportant un bonheur illusoire (fonction narcotique du sport). Il est un appareil de colonisation de la vie vécue (Jürgen Habermas). Comme la religion, il est un opium du peuple, un dérivatif, qui divertit et fait diversion, permet de scotomiser le réel.

    Le sport galvanise, électrise les passions et les coagule dans un même élan patriotique et chauvin. Il est en temps de paix un élément permettant de maintenir et d’exprimer un sentiment national : « Les équipes étrangères deviennent des ennemis à abattre ».
    Le sport est « un véhicule puissant de diffusion de l’idéologie établie » (Jean-Marie Brohm) qui contribue à la reproduction et à la légitimation de l’ordre bourgeois. L’institution sportive est un efficace appareil idéologique d’état (Louis Althusser) qui distille massivement, planétairement une idéologie réactionnaire et fasciste. Elle est même pour Michel Caillat « le paradigme de l’idéologie fasciste » [11] : apologie de la force physique, glorification de la jeunesse, culte de la virilité et vénération (pour ne pas dire idolâtrie) du surhomme ; dépréciation, déclassement et éviction des individus considérés inaptes, faibles ou trop vieux (sur ce point le sport est l’école de la non-solidarité) ; hiérarchisation puis tri (sous couvert de sélection « naturelle ») des individus en fonction de leurs potentialités physiques (il existe bel et bien un eugénisme sportif) ; culte des élites, vénération et exaltation de l’effort musculaire, de la souffrance, de l’exténuation et de la mort (et pas seulement symboliquement) ; anti-intellectualisme primaire, amour du décorum et du cérémonial démesuré (hymnes nationaux, chants guerriers, « Ola », parades paramilitaires, débauche d’emblèmes, de drapeaux et d’oriflammes, etc.) ; exacerbation des passions partisanes, du chauvinisme et du nationalisme, etc.

    Rien d’étonnant que le sport ait toujours été l’enfant chéri des gouvernements dictatoriaux, fascistes et nazis, « au point de devenir un élément constitutif indispensable de ces régimes » (comme le notait le sociologue Jacques Ellul). Rien d’étonnant qu’en 1936 Pierre de Coubertin ait été délicieusement conquis par l’organisation des « jeux de la croix gammée », que Juan Antonio Samaranch (Président du CIO) ait été un membre important du parti franquiste, que cet ancien dignitaire fasciste supervisa tout au long des années 1974 et 1975 la mise au pas de la Catalogne (« la répression atteignit une ampleur jamais vue depuis les années 40, avec arrestations massives, tortures, exécutions »).
    Rien d’étonnant non plus que Joào Havelange (président de la Fédération Internationale de Football, mais également fabriquant d’armes) ait toujours eu un penchant notoire pour les dictateurs et les potentats africains... Et ce ne sont là que les exemples les plus criants.

    En Europe, en Amérique Latine, en Russie, les stades de football sont d’ailleurs devenus le lieu d’expression privilégié de groupuscules fascistes ou néo-fascistes qui ont leurs tribunes réservées. Les bras tendus fleurissent, les invectives racistes et antisémites [13] , les slogans nazis fusent en toute impunité dans les virages occupés par ceux qu’il est convenu d’appeler les « Ultras » [14] , les agressions délibérément racistes se multiplient aux alentours de certains grands stades (tandis que les forces de l’ordre restent bien souvent passives...). « Toutes les grandes équipes ont des groupuscules de supporters nazis aux noms évocateurs : "Oranges mécaniques" pour la Juventus de Turin, "Brigades rouges et noires" pour le Milan AC, "Granata Korps" pour le Torino, "Mauvais garçons" pour le FC Barcelone, tandis que les "Ultras sur" du Réal de Madrid sont ouvertement franquistes ». Citons encore le groupe des Zyklon B (gaz de sinistre mémoire) de Berlin.

    En Allemagne, dès 1982, le Front d’Action national-socialiste « a compris que, avec la fascination qu’une certaine jeunesse avait pour la violence dans les stades, il y avait un vivier militant à exploiter, [ce qu’ils firent en se lançant] dans une propagande intense dans les tribunes des stades, dénonçant pêle-mêle "l’invasion turque", "le danger gauchiste", "le terrorisme de la RAF", etc. » Si un peu partout en Europe l’extrême-droite recrute activement dans les stades de football, c’est que l’idéologie sportive (notamment la haine de l’Autre) se marie bien avec les thèses les plus réactionnaires.

    Il importe donc de lutter contre l’hégémonie du modèle sportif, de dénoncer les arrière-pensées des discours pro-sportif et de l’idéologie olympique, d’appeler au boycott de toutes les grandes manifestations sportives et de promouvoir parallèlement toutes les activités où dominent la convivialité, l’amitié, l’entraide, la solidarité, l’hospitalité. Cette lutte ne saurait être vaine : tout produit historique est transitoire (Marx), il est en constant devenir et en devenir-autre, c’est-à-dire sujet à altération. Le sport n’est, de ce point de vue, ni éternel, ni impérissable, et, tout comme il est apparu et s’est développé dans une société donnée, il peut se décomposer et disparaître dans un autre type de formation sociale.

    • Merci pour ta sélection, Brohm était un des profs que j’ai eu a Montpellier a l’université.
      Le livre « l’idéologie sportive ; chiens de garde, courtisans et idiots utiles du sport » (éd. l’échappée) a l’air pas mal non plus (je l’ai a peine commencé).

    • Tout est là, tout est visible, rien n’a changé sauf le type de caméra utilisé.

      Leni Riefenstahl : Olympia - Fest der Völker (1936)
      https://www.youtube.com/watch?v=yDzX81vACRI

      Leni Riefenstahl : Olympia - Das Fest der Schönheit (1936)
      https://www.youtube.com/watch?v=Yk_5NxWg5nY

      Leni Riefenstahl : Hymne auf die Olympische Idee
      https://www.youtube.com/watch?v=N47csXa0QgI

      Quand j’étais au lycée on pratiquait les sports dans un gymnase qui portait le nom de Carl Diem. C’est le foctionnaire qui a passé la commande des films sur les jeux à Leni Riefenstahl.

      Carl Diem
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Carl_Diem

      Peu de temps après la prise du pouvoir par le nazisme, il est classé politiquement peu fiable du fait de ses attaches familiales et ses sympathies avec des athlètes, universitaires et dirigeants juifs et mis officiellement en congé de l’Université. Hitler semblant se désintéresser des Jeux, Theodor Lewald s’applique à démontrer leur intérêt pour la propagande à Joseph Goebbels qu’il parvient à convaincre. Diem et Lewald sauvent leurs postes au comité d’organisation des Jeux de Berlin, renommés par le Reichssportführer, Hans von Tschammer und Osten. En 1934 Diem fait adopter le protocole olympique du relais de la flamme.

      Il travaille alors sous l’autorité de Theodor Lewald avec des moyens accrus et un salaire décent. Le relais de la flamme est mis en œuvre pour la première fois en 1936 lors des Jeux olympiques de Berlin. Son utilisation par Goebbels pour la propagande du Troisième Reich fait naître par la suite des controverses sur l’opportunité de perpétuer cette pratique et l’implication de Diem fait toujours l’objet de débats. Celui-ci est ensuite nommé chef des relations extérieures du Haut-Commissaire aux Sports (DRL/NSRL) jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale où cette organisation nazie est dissoute. En 1938, Diem réussit à transférer le centre de l’Olympisme de Lausanne à Berlin avec la création d’un Institut international olympique dont il devient directeur.

      Tous ces gens se condidéraient d’habitude comme apolitiques et prétendaient que le sport l’était aussi. On sait que les pires crimes se cachent toujours derrière ce type d’affirmation mensongère.

      https://de.wikipedia.org/wiki/Carl_Diem#Andenken

      In den ersten Jahren nach Diems Tod überwog die Würdigung von Diems Verdiensten um den deutschen Sport. Zahlreiche Sportanlagen sind heute noch nach ihm benannt. Erst gegen Ende des letzten Jahrhunderts wurde im Licht zeitgeschichtlicher Forschung Diems Rolle im Nationalsozialismus zunehmend kritisch betrachtet. „Von öffentlicher Reue [Anm.: Carl Diems zu seiner Rolle im Nationalsozialismus] ist nichts bekannt, von ernsthaften Zweifeln renommierter Historiker an Diems Rolle im Nationalsozialismus ebenso wenig.“

      Nach teilweise leidenschaftlichen und sehr kontrovers geführten Diskussionen wurden zuvor nach Diem benannte Straßen und Schulen, Hallen nun umbenannt.

      In Ludwigsburg scheiterte am 29. Juli 2015 die Vorlage der Stadtverwaltung, die Carl-Diem-Straße umzubenennen an der Ablehnung der CDU-Fraktion, der Fraktion der Freien Wähler und des Stadtrats der REP. Auch ein Stadtrat der FDP lehnte die Vorlage ab.

      #sport #religion #manipulation #nazis #histoire #Berlin #1936

  • Ruffin et Lordon, une Nuit à dormir Debout - 23 avril 2016
    http://confusionnisme.info/2016/04/23/ruffin-et-lordon-une-nuit-a-dormir-debout

    Nuit Debout nous donne l’occasion de publier, en partenariat avec plusieurs autres groupes et sites antifascistes, un dossier qui se veut aussi exhaustif que possible sur la galaxie citoyenniste, ses réseaux et ses errements idéologiques. Vous trouverez ci-dessous son sommaire avec des liens cliquables afin de naviguer à l’intérieur aussi aisément que possible. Fruit d’un travail intense qui nous a occupés depuis un mois, nous tenons à remercier tous les camarades qui nous ont aidé à réunir la documentation nécessaire. Bonne lecture !

    Au sommaire de ce dossier :

    Introduction

    La Genèse : une opération d’auto-promotion initiée par François Ruffin et Frédéric Lordon

    Fakir ou le journal de bord d’un réac
    Frédéric Lordon ou la virtuosité bavarde d’un social-chauvin
    > « Le protectionnisme, ça nous fait gerber »

    Ressorts et fonctionnement de la mobilisation

    Une mobilisation 2.0 ?
    Le mythe de la démocratie directe
    Le rapport aux flics

    Stands, commissions et projections

    Les Citoyens constituants, ambassadeurs d’Etienne Chouard
    L’arnaque du tirage au sort chouardien
    Le Parti du Vote blanc
    Demain
    La commission SDF

    Webmasters, vidéastes, artistes et activistes maison

    Xavier Renou
    Benjamin Ball
    Julien Bayou
    Un imaginaire graphique peu original

    Les médias qui soutiennent Nuit Debout

    Judith Bernard
    Acrimed
    Pierre Carles
    Frustration/Ballast/Le Comptoir/Limite
    > Ballast
    > Frustration
    > Limite
    > Jean-Claude Michéa
    Usul ou le dandysme du crotskisme

    Illusions citoyennistes

    Friot ou le projet illuminé d’une crapule stalinienne
    L’arnaque du revenu de base, une autre idéologie du travail
    Monnaies locales : « Argent trop cher, la vie n’a pas de prix »
    Franck Lepage, le rééducateur citoyenniste populaire
    Petit aparté…
    David Graeber, le messie anti-dette à la diète
    Jean-Luc Mélenchon
    Gérard Filoche
    L’oligarchie et ses dérivés
    > Le couple Pinçon-Charlot
    > Hervé Kempf
    > A l’extrême droite
    > 1% vs 99%

    Les multiculturalistes et les fans de Dieudonné

    Indigènes, Europalestine & co
    Jean-Pierre Garnier, l’ami dieudonniste de François Ruffin
    Une banderole contre les « banksters »
    Les soraliens et autres « dissidents »
    > Fakir, plus dissident que les « dissidents »

    Et ailleurs qu’à Paris ?

    Conclusion : peut-on en tirer quelque chose ?

    • C’est ça @val_k t’as quand même des vrais arguments anarchistes, anti-autoritaires, anti-sexistes, etc. Et mélangé à tout ça t’as 400 fois le mot « confusionniste » accolé à 400 personnes différentes (avec le même mot, le même qualificatif du coup), et fort souvent sans argument cette fois. Bref, il existe d’autres critiques anarchistes moins… confuses. :)

    • Je reproduis un fil FB passionné mais intéressant (puisque certains d’entre vous ont supprimé leur profil FB... :)

      Coco Billard
      21 h ·

      Ornella ou l’ultime délire complotiste. Tout le monde est de mèche : Rahbi avec le NPA, Filoche avec Dieudonné, Lordon avec le PIR et les "racialistes", Les Pinçons Charlot en fascistes antisémites complotant avec Benjamin Ball, Pierre Carles et Soral en embuscade avec le Diplo, Acrimed et "Salingue son aile droitière " conspirant avec Finkelkraut, Ugo Palheta et Julien Brygo ….

      (Dommage qu’il manque les extra-terrestres, Hitler et Elvis sinon la boucle était bouclée)

      Isidore Abraham Ducasse Et Lundi AM le célèbre blogue pro flics Et les jeux de mots des affiches qui sont un complot destiné à affadir les mots d’ordre en les lissant ...wtf

      Elisée Reclus Pas mal d antifa du net se trouvent des ennemis partout. Y a des sites qui classent reporterre comme conspirationnistes. ...

      Coco Billard Ornella il y a 10 ans elle faisait rire tout le monde sur les forums dans le genre grande complotiste paranoiaque… mais là elle est prise au sérieux et c’est inquietant… Il faut dire qu’elle mélange des élements vrais (incrust de Ball, flirt soralien ...Voir plus

      François Atreyu Acrimed c’est soralien parce que ça tape sur BHL. Au risque de faire du Ornella, la démonstration fait beaucoup penser aux démonstrations soraliennes

      Isidore Abraham Ducasse Dixit Ornella ex membre d’Acrimed d’ailleurs. Ex diplo aussi

      François Atreyu Même démonstration que là (au risque là aussi d’être "confusionniste" en partageant cette vidéo https://m.youtube.com/watch?v=-A8RGnC2fWo
      Le Petit Soral Illustré avec Parano Magazine
      youtube.com

      Romain Zambon C’est vrai on nage en plein délire ! Toute la gauche radicale y passe . Si ça c’est pas de la théorie du complot ... Par ailleurs la figure tutélaire de ce site aurait bien besoin de quelques séances chez le psy.

      Euryale Youreal merde la je crois que ça va trop loin . C’est con ils se décrédibilisent là sur ce coup et ça tient plus de la confusion mentale. On dirait le verbiage de l’extrême droite .

      Coco Billard "Certains camarades (…) gâchent le très utile travail d’enquête qu’ils accomplissent par ailleurs par une hargne à dénoncer comme confusionniste ou fasciste tout ce qui, à gauche, n’épouse pas tout à fait leurs conceptions quant à l’Etat ou à la nation, quitte à user d’amalgames, de soupçon par chaîne, d’accusations en contamination par capillarité, pour étayer leurs jugements a priori. C’est le cas par exemple d’Ornella Guyet et de son site confusionnisme.info. Parmi les têtes de turcs de ce site, le politicien Jean-Luc Mélenchon (ainsi que d’autres dirigeant-e-s du PG), l’économiste Frédéric Lordon, les journaux Fakir ou Reporterre…
      Par exemple, dans la rubrique « les figures de la confusion », on peut trouver en date du 17 septembre 2015 une « brève » ironisant sur une phrase dans laquelle l’ex-candidat du FdG à la présidentielle accuse le gouvernement allemand (de droite) de vouloir « punir les Etats européens qui ne se plient pas à ses exigences », ceci « après avoir transformé la Grèce en protectorat ». Sur un ton faussement naïf digne du style du Canard enchaîné, mais l’humour en moins, Ornella Guyet se demande si Mélenchon inclut dans sa liste les Etats « qui mènent des politiques directement inspirés [sic] de l’extrême-droite comme celui de Viktor Orban en Hongrie ». Ainsi, un internaute désireux de se documenter sur le confusionnisme apprendra, grâce à Ornella Guyet, que Mélenchon, « figure de la confusion » pourrait bien, alors qu’il est classé à gauche dans le paysage politique, être un défenseur de l’extrême-droite à la sauce Viktor Orban. Or, si quelque chose apporte de la confusion dans cet exemple, c’est bien la présentation malveillante et diffamatoire d’Ornella Guyet. Il y a là un sérieux problème de méthode. En effet, quoi qu’on pense des prises de position de Mélenchon, ce qu’il dit ne défend en rien le régime d’Orban. (…) Bref, Ornella Guyet opère une confusion entre son point de vue hostile à Mélenchon (hostilité légitime mais dont on ne saura pas explicitement sur quelle opposition politique elle repose, Ornella Guyet se gardant bien d’exposer sa propre analyse de la situation européenne) et le travail d’enquête qu’elle mène à juste titre sur les milieux confusionnistes (nous n’avons par exemple rien à redire sur le dossier bien documenté qu’elle a constitué sur l’Agence Info Libre)."http://observatoiredesreseaux.info/.../la-confusion......

      Lucie Lowet Ce qui m’agace le plus, c’est qu’en fin de compte, on en arrive au même résultat qu’avec les complotistes : si tout le monde est pourri, alors à quoi bon faire quoique ce soit ? C’est quand même hyper démobilisant comme dossier. La quête de pureté à ce point me fait flipper.

      Lucie Lowet Ouais bah chuis allée au bout. Si certains contenus semblent intéressants, des contresens ou erreurs manifestes m’empêchent d’y accorder du crédit. Je vais pas m’embarquer sur une recension (mince) des perles, mais j’avoue qu’ils m’ont complètement per...Voir plus

      Fouad Harjane J’hallucine ! Faut arrêter la drogue ou postuler comme scénariste chez Canal +. Faites gaffe, Xavier Mathieu, acteur de la série Baron Noir, prépare un complot avec Bolloré, diffuseur de la série et probablement producteur, patron de la chaîne cryptée. L’ex syndicaliste aurait été vu en compagnie de Bolloré dans le hall des locaux de C+....
      h
      Frédéric Charbonnier
      Frédéric Charbonnier Déjà pour qualifier la revue Ballast d’anarcho-nationaliste faut déjà avoir un pied dans l’erreur. Mettre des adjectifs accolés aux noms de journeaux comme si l:on était soi-même une référence en te balançant 40 pages de liens plutôt que de developper ...Voir plus

      Coco Billard C’est pas les enragés mais juste Ornelle Guyet : toujours elle et ses mêmes obsessions, ça fait des années qu’elle répète le meme article, qu’elle tourne en boucle en s’obsédant sur les memes personnes… rien de nouveau malheureusement

      Frédéric Charbonnier oui pardon j’ai ecrit les enragés sans le vouloir...

    • Ornella Guyet est donc une opportuniste inféodée au système néocolonialiste et ultra-libéral. Ornella Guyet se prétend « de gauche » mais son travail prouve le contraire. Elle vise à discréditer tant les écologistes que les partis de gauche.

      La calomnie fonctionne, même quand elle se base sur du faux.

    • Ce qui est hallucinant, mais peut-être pas très étonnant, c’est la hargne avec laquelle les professionnels du militantisme (d’extrême gauche/anar) crachent sur nuit debout sans jamais y avoir mis les pieds, à la manière d’un syndicaliste bureaucrate dépassé par sa base. J’ai été frappé, la première fois que j’ai assisté à une des ces nuits debout dans ma ville, de ne pas voir un seul militant habituel « organisé » (que ce soit du NPA, AL ou autres syndicalistes bien en vue). Donc forcément, on a ces gens qui se réunissent et qui ont une culture politique relativement faible et après on les accuse de ne pas défendre les idées qui circulent au sein des partis trotskistes ou autres orgas anars, on les accuse de subir des tentatives de noyautage par des groupuscules confusionnistes voire d’extrême droite etc. Tout cela est effectivement plus que #dommage, car les gens qui devraient participer à ce mouvement préfèrent le mépriser plutôt que le faire grandir... Concernant Ornella Guyet (que j’ai quelques fois croisé dans mes années de militantisme étudiant et déjà je la trouvais obsédé par certaines questions sans être bien pertinente) et l’article d’anticons, je les trouve finalement tous les deux assez ridicules dans leur façon de se focaliser sur des trucs finalement peu importants (Chouard n’attire pas des millions de gens aux dernières nouvelles).

    • On parle d’absence de convergence, alors qu’elle est là, sous nos yeux. Les militants passent, les non-militants les rencontrent et réciproquement. Le « meltingpot » est là, et on feint tous de croire que rien ne se passe.
      Les contacts se créent, la politisation des esprits est en quelque sorte de retour. Ou en tout les cas, je crois que s’il ne reste que cela, le retour d’une conscience politique, quelque qu’elle soit, ce serait déjà énorme.

    • Mais les orgas n’ont pas à arrêter tout pour se mettre derrière la bannière Nuit debout.

      Non évidemment, ce n’était pas le sens de mon message, et puis les choses ont l’air différentes d’une ville à l’autre (dans un sens tant mieux), ce que je veux dire c’est qu’il se passe quelque chose et que des gens qui devraient en être heureux (même en y mettant tous les bémols qu’on veut) préfèrent propager des articles comme celui d’Ornella Guyet et se focaliser sur certains aspects au lieu de voir la potentielle dynamique à l’œuvre (je dis bien potentielle, je ne suis pas naïf, peut-être que cela ne donnera rien ou accouchera juste d’un parti politique de plus). Ceci étant, on avait déjà eu le même genre de réactions avec les indignés, alors ça ne devrait peut-être pas me surprendre...

  • La Nuit debout entre organisation et spontanéisme
    13 avril 2016 / par Hervé Kempf (Reporterre)
    http://www.reporterre.net/La-Nuit-debout-entre-organisation-et-spontaneisme

    Nuit debout continue à grandir et à s’imposer dans l’espace public. Il s’interroge sur les chemins qui s’ouvrent. Et la relation entre démocratie directe et nécessité de s’organiser est vitale : c’est ce qu’a exploré un débat public, mardi 12 avril, entre David Graeber et Frédéric Lordon.

  • Le goût amer de la violence
    http://www.reporterre.net/Le-gout-amer-de-la-violence

    Le livre de Michel Serres, Le contrat naturel, s’ouvre par la description d’un des tableaux les plus saisissants de Goya : il décrit deux hommes qui se battent violemment à coups de gourdin. Le regard est attiré par la scène, dont Goya montre la saisissante âpreté, le sang qui coule sur le visage de l’un des personnages, les bâtons durs qui vont atteindre les crânes. Mais Serres nous dit : « Regardez ailleurs... ». Voyez où sont les hommes, où ils s’enfoncent, ce qui leur arrive, ce qu’ils oublient : dans (...)

    "On ne sortira pas de cette guerre folle si l’inégalité reste le moteur de nos sociétés. Vous pourrez multiplier lois d’urgence, policiers, militaires, contrôles, peines incompressibles, et tutti quanti, la seule façon de retrouver la paix est d’assurer la dignité des humains. La dignité des humains, aujourd’hui, passe par le retour de l’égalité, pour qu’on se préoccupe enfin, non de se donner le plus fort coup de gourdin, mais de regarder le sol dans lequel on s’enfonce".

    Hervé Kempf

  • Moments d’audiences par Marie Barbier, journaliste à l’Humanité
    Quand Bolloré traîne Bastamag en justice - vendredi 12 février 2016
    http://chroniquesdepalais.blogspot.fr/2016/02/quand-bollore-traine-bastamag-en-justice.html

    Raté. Vincent Bolloré voulait sans doute faire taire Bastamag et ses journalistes en les traînant devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour diffamation. En cause, un article publié par le site d’information le 10 octobre 2012, intitulé « Bolloré, Crédit agricole, Louis Dreyfus : ces groupes français, champions de l’accaparement des terres ».

    Au contraire, le tribunal et les prévenus ont saisi cette occasion pour entrer dans le fond du sujet : l’accaparement des terres agricoles en Asie et en Afrique par des grands groupes qui privent les populations locales de ressources.

    Vincent Bolloré désigné comme accapareur de terres et censeur d’internet au Palais de justice de Paris - 13 février 2016 / Barnabé Binctin et Hervé Kempf (Reporterre)
    http://www.reporterre.net/Vincent-Bollore-designe-comme-accapareur-de-terres-et-censeur-d-internet

    Peut-on mener une enquête critique sur les activités du groupe Bolloré en Afrique et en Asie ? La reprise d’articles d’enquêtes sur Internet, comme dans les revues de presse, est-elle possible sans menace juridique ? Telles ont été les deux questions posées jeudi 11 février au sein de la XVIIe chambre correctionnelle du Palais de Justice de Paris. Deux questions essentielles pour la liberté d’informer.

    [...) En réalité, la plaidoirie du plaignant a surtout ressemblé à une logique d’auto-défense : « On accuse Bolloré d’être le grand museleur de la presse, mais j’opère pourtant un choix homéopathique des poursuites qu’on engage. Ce n’est que la quatrième en six ans, sur les activités agricoles et financières du groupe ! » s’est justifié Me Baratelli, avant de rappeler les condamnations obtenues comme autant de trophées : France Inter ( http://www.reporterre.net/Bollore-en-Afrique-silence-la-justice-veille ) en 2010, Libération en 2014

    Et aussi ici
    http://seenthis.net/messages/459968

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