person:hong sang-soo

  • #Hong_Sang-soo, la caméra (de Claire) et l’écrit (des autres)
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/120318/hong-sang-soo-la-camera-de-claire-et-l-ecrit-des-autres

    Isabelle Huppert et #Kim_Min-hee dans « La Caméra de Claire » La sortie de La Caméra de Claire, nouveau film de Hong Sang-soo, fait suite à la parution d’un ouvrage collectif sur son travail, aux éditions De L’Incidence.

    #Culture-Idées #De_l'Incidence_Editeur #Festival_de_Cannes #Isabelle_Huppert

  • Je travaille sur un tournage
    Le rôle principal est tenu par une actrice
    Entièrement nue pour toutes les scènes

    Elle joue le rôle d’une modèle
    Comme dans la Belle Noiseuse
    Tu vois ?

    J’affronte le sexisme
    Du réalisateur
    La script girl est avec moi

    La belle actrice nue
    M’embrasse
    Nous sommes surpris par le réalisateur

    Nous sommes virés
    Elle remplacée par sa doublure
    Moi par le deuxième assistant

    Le film vire au western
    Façon OK Corral
    Tout le monde meure

    On recycle les cadavres
    En gelée, en boîtes avec photos
    Des personnes en gelé : gros succès !

    Les rêves qu’on fait
    Après avoir vu
    Le dernier Hong Sang-Soo !

    Sarah a appris après que j’étais couché
    Qu’elle n’avait pas cours !
    Levé inutilement à 5H45 ! Humeur !

    Oui, mais
    Si je m’étais levé plus tard
    Je n’aurais pas fait un tel rêve

    Mon psychanalyste
    Ne sait pas encore
    Que je fais des heures sup matinales

    Tout allait bien
    Quand… soudain
    La CAF appelle, tracasseries

    Mon premier réflexe serait
    D’aller trouver refuge au café
    Et d’y croiser des semblables

    Je finis par trouver refuge
    Aux toilettes, où dans la position
    Du Penseur, je réfléchis calmement

    Pour, tel Archimède
    M’écrier, non pas : « j’ai trouvé ! »
    Mais, c’est mardi c’est psy

    Rodin
    Archimède
    Freud

    J’avale mon déjeuner
    Tendu et pressé
    Le temps d’un café au BDP

    J’y croise
    Une anthropologue
    En plein effort !

    Avec Psy
    On négocie façon :
    Au programme ce jour ?

    Je choisis dans le menu des rêves
    Mais il règne une certaine opacité
    C’est que mes rêves, ces derniers temps…

    À la lecture du premier rêve
    Psy : " - C’est très littéraire
    Ego : - On se donne du mal vous savez ?

    Psy : - qu’en pensez-vous ?
    Ego : - Littérairement ou littéralement ?
    Psy (Sourire)

    Ego : - On en prend un autre si vous voulez ?
    Psy : - Ce matin par exemple ?
    Puis après récit inspiré de Hong Sang-Soo, sourire

    Psy : - On va revenir au premier
    Ego : - Oui c’est peut-être plus simple
    Psy : - Déjà que le premier …

    Ego : - vous avez vu Seule sur une plage la nuit ?
    Psy : - non, racontez-moi Seule sur une plage la nuit
    Ego : - une jeune actrice souffre d’une rupture amoureuse

    Psy : - Un peu comme vous ?
    Ego : - oui, d’ailleurs je dois vous préciser
    Que vous-savez-qui était dans la salle

    Psy (mimant, badin et interrogatif, l’instrument
    Dont joue vous-savez-qui)
    Ego : - oui, vous-savez-qui

    Psy : - Et ça a été ?
    Ego : - Ca a été
    On a même ri

    Psy : - c’est bien
    Ego : - oui
    Psy : - Et ?

    Ego : - Elle continue d’attendre
    Que son amant (cinéaste) revienne
    Psy : - Un peu comme vous

    Ego : - Oui c’est ça
    Psy : - Et il revient ?
    Ego : - Non, seulement en rêve

    Psy : - Un peu comme vous ?
    Ego : - Oui, d’ailleurs c’est ça
    Qui nous a fait rire à la sortie

    Psy : - Rire ?
    Ego : - Oui, vous-savez-qui n’avait pas anticipé
    Que c’était un rêve. Psy : - Vous si ?

    Ego : - Oui, forcément
    Psy : - Et elle était vraiment assise
    A côté de vous ?

    Ego : - Eh bien quand je vous dis
    Que ma vie est un labyrinthe
    Je vous dis la vérité

    Psy : - Et vous notez de la sorte tous vos rêves ?
    Ego : - N’est-ce pas vous qui m’avez conseillé
    Et même donné des conseils pour bien le faire ?

    Ego : - Mais vous ne m’avez pas conseillé
    D’en faire un livre, ça ça relève
    Davantage de l’initiative personnelle

    Si vous me passez l’expression
    Tête de psy
    Léger sourire quand même

    Dans l’ascenseur de Psy, 8ème
    J’envoie message à J.
    Message du mardi. J. : smiles

    Dans le métropolitain
    Concentrons-nous
    Nom de nom !

    Retour dans l’open space
    A reculons, forcément
    Forcément à reculons

    Il y a une demi-heure
    Je donnais du grain à moudre à psy
    Maintenant du fil à retordre à mes collègues

    La vie d’un ingénieur
    Informaticien
    Est pleine de surprises !

    Idée de fin d’après-midi
    Si je commence à anticiper
    Mon départ à la retraite

    D’une minute
    Tous les jours (semaine)
    Ça va se voir ?

    Ce soir
    Est le premier soir
    Du reste de ma vie, 15H59 !

    Au BDP
    Thé à la menthe
    Et vingt pages relues !

    Retour bercail
    Sarah est là
    J’en suis ému

    Ce que j’ai à lui dire ce soir
    Est tellement difficile
    Je reprendrais bien un peu d’informatique

    Le soir, seul, cinéma
    Je m’endormirai presque d’ennui
    Au cinéma, Vers la lumière

    Comment peut-on foutre en l’air de la sorte
    Une idée brillante de film
    Et en faire un très navrant mélo couchers de soleil

    Rarement effets de caméra portée
    M’auront à ce point rendu
    Malade presque à rendre

    Il y aurait tellement à faire
    D’un sujet comme la cécité
    Au cinéma !

    Je suis grognon en sortant du cinéma
    Je suis grognon en rentrant à la maison
    Soir seul, grognon

    #mon_oiseau_bleu

  • Je me rase
    À l’aide d’un gel translucide
    Au contact curieux

    http://desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/surnatural_orchestra_pauvre_paris.mp3

    Nouveau spectacle d’acrobatie
    Du Surnatural Orchestra
    Hanno plonge de très haut

    Zoé m’annonce ses dernières intentions
    D’orientation professionnelle :
    Assistante de production de films d’animation

    Petit déjeuner avec les filles
    Gentilles moqueries
    Sarah la nabote d’un mètre 75 !

    J’emmène Zoé au collège
    Elle me saoule
    Soulagé presque de la déposer

    Autoradio
    Grâce au gamin-président
    La coalition en Allemagne !

    Je crée une liste de diffusion
    Pour L’Étreinte
    J’aime la petite foule en question

    Un écrivain et philosophe
    Un contrebassiste
    Deux saxophoniste

    Une contrebassiste
    Une psychanalyste
    Une poète professeure d’anglais

    Une professeure d’espagnol
    Une dramaturge-psychologue-auteure
    Une artiste-sorcière

    Une attachée de presse
    Une psychologue
    Un instituteur

    Une pianiste
    Un peintre
    Une professeure de français

    Deux ingénieurs-informaticiens
    Une flutiste
    Trois éditeurs

    Une animatrice de radio
    Une peintre
    Une auteure

    Un tromboniste
    Un bibliothécaire
    Un guitariste

    Un saxophoniste
    Une traductrice
    Un violoniste

    Une essayiste
    Un batteur
    Trois auteurs

    Une poète
    Un percussionniste
    Un poète

    Une designeuse
    Une danseuse
    Une chanteuse

    Une comédienne
    Une psychologue-vidéaste
    Deux libraires

    Un journaliste
    Une professeure de philosophie
    Deux comptables, si !

    Au BDP
    Je croise une fidèle
    Croisée à Beaubourg vendredi

    Au BDP
    Contraints et forcés
    De reprendre un café par la pluie

    De retour en open space
    La pluie a cessé
    Mais pas l’ennui, opaque lui

    Réunion pour une communication
    Du chef de la cheffe
    Optimisation dans la facturation

    Et pour optimiser la facturation
    On peut bien remercier quelques prestataires
    C’est une opération neutre nous explique-t-on

    Et presque personne
    Pour s’en offusquer
    Moi longtemps qu’on ne m’écoute plus

    Je m’installer au BDP
    Pour travailler quelques pages
    De Frôlé par un V1, j’ai une collègue désormais

    Ma collègue de BDP
    Est anthropologue
    Quand on y pense !

    Rentré à la maison
    Petite inquiétude à propos de Zoé
    Dire que je dois la gronder pour sa distraction !

    Quand j’engueule mes enfants
    Pour leur inattention je suis aussi crédible
    Qu’un parent qui interdit de fumer en fumant non ?

    Pâtes au saumon
    Et au paprika
    Gouda ancien et poire

    Échange de mails
    Avec Sophie
    Elle me fait rire

    Je pars au Keaton
    Voir Seule sur une plage la nuit
    De Hong Sang-Soo

    Je me fais presque une joie
    D’affronter un tel récit
    D’un naufrage après une rupture

    Et naturellement
    Vous ne devinerez jamais qui
    Était également dans la salle

    Beauté magique
    Du cinéma
    De Hong Sang-Soo

    Nous sommes gâtés
    Un plan-séquence dans un café
    Et deux de beuveries !

    Beauté de l’interprétation
    De Kim Min-hee
    Sa douleur rentrée presque invisible

    Et puis
    Beauté du plan
    Elle est allongée face à la mer

    Elle s’endort
    On la réveille
    C’est l’assistant du réalisateur

    L’homme, le réalisateur
    Dont elle attend le retour
    Impossible mais qu’elle attend

    Et grâce à cet assistant
    Elle va pouvoir enfin
    Revoir le réalisateur

    Elle va pouvoir enfin
    Dire à toutes et tous
    Qu’ils se sont aimés

    Elle va pouvoir enfin
    Entendre sa parole à lui
    Qu’il ne tait plus, oui, il l’a aimée

    Elle va pouvoir enfin
    Lui dire et lui faire sentir
    A quel point elle a souffert

    Elle va pouvoir enfin
    Entendre comment
    Lui a aussi souffert

    On marche un peu
    Avec vous-savez-qui
    Tu savais qu’elle rêvait ?

    Quelle question !
    Mais comment tu savais
    Quelle question !

    Tout d’un coup elle vivait
    Tout ce qu’elle avait attendu
    Et qui ne pouvait pas se produire

    Et donc je pense
    Que tu sais désormais un peu
    Ce que j’ai traversé quand tu es partie !

    On s’embrasse
    On se dit à bientôt
    Vous savez qui repart triste, moi non

    #mon_oiseau_bleu

  • http://culturebox.francetvinfo.fr/sites/default/files/styles/asset_in_body_full_width/public/filefield_paths/ok-kiefer-cathedrale_1.jpg?itok=QYGVz43Y

    Fraîcheur dans le bois
    Un bon livre
    Mais je pense encore à elle

    Cuisse de pintade confite
    Carottes au paprika
    Tarte aux abricots

    Je regarde une dizaine de planches
    De Jean-Pierre Marquet
    Avant d’aller au cinéma

    Je confie
    L’entretien du jardin
    À Émile

    Combien de films peut-on faire
    Avec des scènes de beuveries
    En longs plans-séquences ?

    Le Jour d’après
    Encore un chef d’œuvre
    De Hong Sang-soo

    Je pourrais regarder
    Des gens s’enivrer au soju
    Pendant des heures

    Dans trois minutes de restaurant
    Une douzaine de sujets
    De philosophie

    Est-ce qu’on peut
    Décrire
    Tout le réel ? dit-elle

    Quand je reviens du cinéma
    Je trouve le jardin
    Métamorphosé ! Émile !

    Anseln Kiefer, quelle chaleur !
    Jean-Pierre Marquet, quel talent !
    Hong Sang-soo, quel bonheur !

    Dans tes poches lundi matin
    Tu retrouves un ticket de cinéma,
    Un reçu du musée et un billet de concert

    #mon_oiseau_bleu (je tente un nouveau truc)

  • « Le Jour d’après » : (dis)continuités de #Hong_Sang-soo
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/070617/le-jour-dapres-discontinuites-de-hong-sang-soo

    Le Coréen est un des cinéastes les plus prolixes aujourd’hui. Cette prolixité est intimement liée à la manière dont il conçoit ses films : chacun est plusieurs et ils parlent entre eux. Un peu comme chez Eric Rohmer, à qui Hong Sang-soo est bien souvent comparé.

    #Culture-Idées #Cannes #Cho_Yunhee #Cinéma_coréen #Kim_Minhee #Kim_Saebyuk #Kwon_Haehyo #Le_Jour_d'Après

  • J – 77 : Et si c’était cela le moment que j’attendais depuis plus de cinquante deux ans, oui, bien sûr c’est exagéré, mais tout de même. Le moment où mon éditeur et j’aime bien dire mon éditeur, je le dis une dernière fois, me tend un petit paquet de vingt exemplaires de mon livre, un petit paquet de vingt parmi une petite palette de petits paquets de vingt — vinte comme je dis avec cette très légère trace d’accent du Nord. Et ce n’est pas facile devant les regards de tous dans le bureau de ne pas donner libre cours à l’incroyable émotion que me procure une telle vision, la vision de ce livre, de celui-là justement, sa belle couverture de Remi Pépin d’après une de mes photograpies, son choix judicieux de couleur et de densité qui tient admirablement compte de la petite couche de vernis sur la couverture qui densifie l’ensemble, et dedans je sais le travail de tous, Sarah, Hélène, Mathieu et Mathilde et désormais le travail de Tiffanie et Jérôme.

    Tiffanie m’installe à un petit bureau, on s’organise — on s’entend tout de suite très bien —, je dédicace, je mets sous pli, colle les étiquettes des adresses et elle referme les plis avec le prière d’insérer. Avant cela elle me coche les noms des personnes pour lesquelles il faut absolument personnaliser l’envoi, eux suivent le travail des éditions Inculte. Il y a le petit tas des libraires aussi parmi lesquels je reconnais quelques noms familiers et là je m’empresse d’y aller en matière de personnalisation dédicace à la page 189 pour Alain de la Page 189 .

    En fait je n’arrive pas du tout à y croire. C’en est même presque vertigineux. Je fais un peu le pitre pour faire sourire Tiffanie mais je suis salement ému.

    Et après cela, chouette déjeuner, nous sommes rejoints par ma marraine, Hélène Gaudy, à qui je dois tant.

    Cela valait la peine d’attendre. Même longtemps.

    En partant je dépose sur le coin de bureau de Mathieu le premier imprimé de Raffut . Et je tremble comme une communiante à l’idée que sans doute cela ne va pas lui plaire.

    Le sentiment d’imposture ce n’est décidément pas une blague, ni quelque chose que l’on peut prendre à la légère, nest-ce pas @mona ?

    Le soir je vais voir Yourself and yours de Hong Sang-soo au Mélies . Combien de films Hong Sang-soo peut réaliser et quels ! avec une trame aussi peu changeante et les mêmes plans fixes de personnes qui boivent comme des trous en ne sachant plus très bien ce qu’ils disent ? Et il y a toujours ce moment imprévisible dans le film qui me fait éclater de rire, dans Yourself and yours : « Buvons aux hommes péthétiques ! » Dans Yourself and yours , le sentiment par ailleurs que Hong Sang-soo retrouve ces raccourcis saisissants dans le scénario qui font douter de soi, tels qu’ils sont admirables dans In my country au point que les trois récits inventés paraissent à la fois plausibles et mêmes simultanément possibles, ce qui est matériellement possible, mais rendu possible par notre capacité à porter en nous bien des récits, pas tous avérés, comme de perdre son téléphone de poche en Corée et le retrouver grâce au concours de son amant coréen et d’un maître nageur sauveteur que l’on prendrait bien pour amant et que justement on finit par prendre pour amant dans un des trois récits et c’est dans la tente de ce dernier, dans laquelle on n’a pourtant pas couché que l’on retrouve ce téléphone de poche, tente dans laquelle on finit par coucher et en étant plus du tout porusuivi par l’idée que votre mari pourrait deviner tout ce qui se trame en Corée depuis l’Australie. Dans Yourself and yours , cela n’aide pas les personnages en proie à de comparables sentiments confus de boire comme des trous, mais cela rend possible qu’une bonne part du désordre de ces sentiments soit transmise, intacte presque, en pleine confusion, aux spectateurs.

    Quelle journée mais quelle journée. En remontant la rue du Faubourg Saint-Antone, le sentiment de marcher quelques centimètres au dessus du sol. En sortant du Mélies le sentiment d’être un peu ivre tout de même, et, parfaitement à jeun par ailleurs, se demander si c’est bien raisonnable de conduire dans de telles conditions.

    #qui_ca