person:hugh hefner

  • #Gail_Dines : Voici ce en quoi Hugh Hefner représente la victoire du néolibéralisme.
    https://tradfem.wordpress.com/2017/10/07/voici-ce-en-quoi-hugh-hefner-represente-la-victoire-du-neoliberal

    À en croire la frénésie médiatique insensée qui a accompagné le décès de l’ex-PDG du magazine Playboy, on penserait que c’est un grand homme qui est mort, plutôt qu’un vil proxénète qui est devenu riche et célèbre en exploitant sexuellement des femmes. Quand je me suis éveillée jeudi matin, le jour suivant son décès, j’avais des courriels de journalistes du monde entier demandant à m’interviewer. Compte tenu de la façon dont Hefner avait normalisé la pornographie, je m’attendais au genre de questions sexistes qui vous donnent envie de saisir le plus proche livre d’#Andrea_Dworkin pour vérifier que vous n’êtes pas en train de perdre la raison. Et en effet, j’ai été bombardée de questions comme : #Hefner n’était-il pas un ami des féministes ? N’a-t-il pas lancé la révolution sexuelle au profit des femmes ? N’était-il pas un champion de la liberté d’expression ? Vous voyez le portrait…

    Après environ la cinquième de ces entrevues, j’ai remarqué un modèle qui émergeait : les journalistes énuméraient des femmes connues qui avaient rendu hommage à Hefner (comme Jenny McCarthy, Cindy Crawford, Nancy Sinatra et Kim Kardashian), puis ils me demandaient si ce n’était pas un exemple de l’échec du mouvement féministe à monter un plaidoyer vigoureux contre la pornographie.

    La réponse est, bien sûr, un retentissant « non ».

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.feministcurrent.com/2017/10/04/hugh-hefner-representa-neoliberalisms-win


    #pornographie #révolution_sexuelle

  • Meghan Murphy : « Hugh Hefner n’a pas normalisé le #sexe, il a normalisé la #misogynie. | « TRADFEM
    https://tradfem.wordpress.com/2017/10/02/meghan-murphy-hugh-hefner-na-pas-normalise-le-sexe-il-a-normalise

    En regardant la série American Playboy, en écoutant les histoires racontées par Hef sur lui-même, je me suis rendue compte que Hefner était en grande partie responsable du mensonge selon lequel la #chosification sexuelle équivaut au sexe. Il ne s’intéressait aucunement à une normalisation de la sexualité réelle, mais voulait plutôt normaliser le regard masculin et la perception masculine des femmes comme de jolis objets à regarder. Playboy n’a jamais été à propos du « sexe », mais bien à propos de fantasmes masculins.

    Le numéro inaugural de la revue Playboy, en 1953, contenait des photos de Marilyn Monroe nue, photos dont Hefner avait acheté les droits, mais n’avait pas pris la peine de demander à Monroe l’autorisation de les utiliser. Peu importe. Pour Hef le révolutionnaire, le « sexe » était une chose qui arrivait aux femmes, pour divertir les hommes. De fait, le « sexe » résultant des photos nues publiées par Playboy était unilatéral. Après avoir utilisé Monroe pour vendre des dizaines de milliers d’exemplaires de la revue, Hef a décidé qu’il voulait mettre en vedette des du genre « jolie voisine » ; il s’est donc mis à détourner les femmes de leurs emplois de bureau pour faire d’elles la « Playmate du mois ». Encore une fois, il s’est lui-même félicité de cette approche révolutionnaire de la chosification, qualifiant ces femmes d’éminemment accessibles (et certainement moins coûteuses que des modèles professionnelles). Elles n’avaient pas l’aspect intimidant des modèles et des célébrités auxquelles les hommes étaient habitués à fantasmer – c’étaient des femmes que tout homme pouvait s’approprier.

    Cette notion, lancée par Hefner, que de chosifier des femmes « ordinaires » constituait un progrès – comme si diversifier les types de femmes face auxquelles les hommes pouvaient se branler était le plus généreux cadeau que nous puissions offrir à la population féminine – a été entièrement adoptée par les progressistes d’aujourd’hui.

  • Meghan Murphy : Définir le féminisme. Voici pourquoi il nous faut être radicales dans notre mouvement

    https://tradfem.wordpress.com/2016/03/27/meghan-murphy-definir-le-feminisme-voici-pourquoi-il-nous-faut-et

    Alors que, par le passé, notre lutte contre la domination masculine et pour la libération des femmes signifiait quelque chose de radical, et donc d’inquiétant pour les partisan.e.s du statu quo, les dernières décennies ont instauré une approche clairement axée sur le confort personnel. Le féminisme n’a pas échappé à une culture consumériste néolibérale qui offre des ouvrages de développement personnel et des mantras positifs comme solutions aux problèmes sociaux et présente le « choix » individuel comme la quintessence de la liberté. Ce qui était autrefois une lutte de classes, un combat pour les droits collectifs des femmes et pour mettre fin au système d’oppression patriarcal, et assurément une lutte politique, est devenu un hashtag, un selfie, un fond d’écran, un argument de vente, un buzzword. N’importe qui peut lancer aujourd’hui : « Oui ! Je suis féministe ! » et récolter des applaudissements, sans vraiment comprendre ce que cela devrait signifier. [...]

    Il existe d’innombrables façons de forcer des femmes à accepter le statu quo, que ce soit en privé ou en public, mais c’est la première fois qu’on le fait au nom du « féminisme ». [...]

    La généralisation et la popularisation du féminisme – un objectif que bien des femmes ont pu espérer voir réalisé un jour – ont participé à son érosion. Car si le féminisme peut être n’importe quoi et que tout le monde peut se dire féministe, ce concept a-t-il encore vraiment un sens ? Sans une définition réellement radicale et sans objectifs convenus collectivement, il n’est pas surprenant que des hommes comme Hugh Hefner, l’ex-PDG de Playboy, aient pu prétendre avoir « été féministe avant qu’il existe une telle chose que le féminisme ».

    Traduction : Tradfem
    Original : http://i-d.vice.com/en_gb/article/defining-the-f-word-why-we-need-to-be-radical-with-feminism

    #Meghan_Murphy est écrivaine et journaliste indépendante, secrétaire de rédaction du soir pour le site rabble.ca, et fondatrice et directrice du site Feminist Current. Elle travaille actuellement à un livre qui invite à un retour vers un féminisme plus radical, rappelant la deuxième vague et ancré dans la sororité. Vous pouvez la suivre sur Twitter : https://twitter.com/MeghanEMurphy


    #féminisme_radical #tradfem

  • Penny White : Pourquoi j’ai cessé de détester les « TERFs »

    https://tradfem.wordpress.com/2015/12/19/pourquoi-jai-cesse-de-detester-les-terfs

    Personnellement, ça ne me coûte rien de reconnaître la féminité des transfemmes. C’est un moyen facile et économique de me sentir moralement supérieure et politiquement intègre (et je soupçonne que c’est la raison pour laquelle cette attitude est si populaire dans les milieux féministes libéraux). Heureusement pour moi, être trans-inclusive et féministe radicale est parfaitement cohérent au plan historique. Andrea Dworkin, l’une des éminentes mères fondatrices du féminisme radical, a non seulement accepté les personnes transgenres (qu’on appelait « transsexuelles » au début des années 70), mais a plaidé pour leur accès gratuit à des chirurgies et des traitements hormonaux.
    [...]
    J’accueille donc mes sœurs transgenres et je refuse de les rejeter. Mais je ne rejetterai pas pour autant celles de mes sœurs qu’on qualifie de « trans-exclusives ». J’écouterai leur point de vue avec respect. Je militerai avec elles pour démanteler la misogynie systémique et je lutterai pour libérer les femmes de notre statut, apparemment éternel, de sous-hommes. Et si les transfemmes sont avisées, elles en feront de même.

    Traduction française : Tradfem
    Article original : http://www.feministcurrent.com/2015/11/10/why-i-no-longer-hate-terfs

    #Penny_White est une féministe radicale, écrivaine indépendante qui vit à San Francisco. Elle a un diplôme de master en psychologie, avec spécialisation sur le trauma sexuel dans l’enfance ; elle a travaillé pendant une dizaine d’années comme assistante sociale et paire conseillère pour des personnes avec un handicap mental vivant dans la pauvreté. Penny est actuellement bénévole au Projet Gubbio à San Francisco, qui aide des personnes de tous âges et capacités se trouvant sans logement. Suivez la sur Twitter https://twitter.com/kindsoftheart.

    #terf #féminisme_radical #feminist_current #tradfem

    • A midi, la Cheffe du resto vient nous prendre les assiettes, avec sa veste blanche avec son nom brodé. Je dis « bonjour madame », elle me reprend « bonjour mademoiselle », je lui fais part de mon étonnement, « les féministes ont obtenu qu’on utilise de madame » et là, elle répond « les féministes parfois... » avec moue de réprobation. Je coupe court d’un « votre plat était parfait ». S’en suivent des échanges sur le choix du dessert, et elle repart en insistant sur le mademoiselle (et en insistant aussi sur le fait que tout est fait maison, parce que j’ai eu l’air soupçonneux en insistant que je voulais un dessert maison (oui je suis chiant, je sais)).

      Tout cela pour dire que oui, la façon de traiter de ces sujets est sacrément clivante... et pas toujours avec ceux que l’on imagine...

    • On ne parle pas de la même chose, désolé de m’incruster en quelque sorte, mais pour mon sujet là, la nana qui est contente de me contredire en insistant sur le mademoiselle, j’ai la sensation qu’il s’agit de ce que tu dis : l’identité sociale. L’identité. Le féminisme des « madame » et du « poil aux pattes », c’est le féminisme qui est ressenti, j’ai l’impression, comme une façon de nier l’identité « féminine ». D’où les rejets parfois violents, comme on l’observe sur ce post là, où une femme raconte les commentaires navrants que son texte sur sa volonté de ne plus s’épiler a pu produire et sur ce que cela révèle sur l’état du féminisme... ou de la société... ou de combien le féminisme parfois peut se heurter à l’identité « féminine ». Bref, y-a un truc là dessus à creuser j’ai l’impression.

    • Extrait :

      Une autre pionnière du féminisme radical, Catharine MacKinnon, a dit la phrase suivante à propos des transfemmes : « Quiconque s’identifie comme une femme, veut être une femme et se présente en public comme une femme, en est une en ce qui me concerne. »

      Le lien dans le texte est un entretien, publié le 7 avril 2015, avec #Catharine_MacKinnon, dans lequel elle commente des interventions d’autres féministes ou discute par exemple des lois autour des toilettes :
      https://www.transadvocate.com/sex-gender-and-sexuality-the-transadvocate-interviews-catharine-a-mac

      Mais la phrase est tirée d’un entretien paru le 9 mars 2015 sur le site On Century Avenue, un journal étudiant de NYU Shangai (?) :

      Through the course of this conversation, Dr. MacKinnon provides her stance on the topics of gay prostitution, transgender inequality, and sexist culture.

      (...)

      Certain things that I have had an inkling about have grown over time, for example, concerning transgender people. I always thought I don’t care how someone becomes a woman or a man; it does not matter to me. It is just part of their specificity, their uniqueness, like everyone else’s. Anybody who identifies as a woman, wants to be a woman, is going around being a woman, as far as I’m concerned, is a woman. Many transwomen are more feminist than a lot of born women who don’t much want to be women (for understandable reasons), who don’t really identify with women, some of whom are completely anti-feminist. The fact that they’re biologically female does not improve things.

      To me, women is a political group. I never had much occasion to say that, or work with it, until the last few years when there has been a lot of discussion about whether transwomen are women. I discovered I more or less have always had a view on it, developed through transwomen I know, and have met, including prostituted ones, who are some of the strongest feminists in opposition to prostitution I’ve ever encountered. They are a big improvement on the born women who defend pimps and johns, I can tell you that. Many transwomen just go around being women, who knew, and suddenly, we are supposed to care that they are using the women’s bathroom. There they are in the next stall with the door shut, and we’re supposed to feel threatened. I don’t. I don’t care. By now, I aggressively don’t care.

      Simone de Beauvoir said one is not born, one becomes a woman. Now we’re supposed to care how, as if being a woman suddenly became a turf to be defended. I have become more impassioned and emphatic as I have become more informed, and with the push-back from colleagues who take a very different view. Unfortunately some people have apparently physically defended their transition, also. This kind of change develops your views is a further in response to a sharpening of developments in the world. But the law Andrea Dworkin and I wrote gives “transsexuals” rights explicitly; that was 1983. We were thinking about it; we just didn’t know as much as it is possible to know now.

      http://oncenturyavenue.org/2015/03/harm-is-harm-hello