person:ibrahim boubacar keïta

  • Entre massacre et lutte antiterroriste, l’armée malienne à l’épreuve du feu | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/140419/entre-massacre-et-lutte-antiterroriste-l-armee-malienne-l-epreuve-du-feu?o

    L’agence française de développement a annulé la publication d’un dossier sur le Mali qui devait paraître dans sa revue Afrique contemporaine. En cause, des articles qui ont déplu, mettant à mal la stratégie de la France ou les autorités du Mali. Mediapart publie l’un d’eux, consacré aux accusations visant l’armée malienne.

    #Paypal #Mali #Censure #AgenceFrançaiseDéveloppement

    • La polémique a éclaté fin mars. Elle a pour origine la démission de Marc-Antoine Pérouse de Montclos, chercheur à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), de ses fonctions de rédacteur en chef d’Afrique contemporaine, une revue trimestrielle éditée par l’Agence française de développement (AFD). En cause : l’AFD a refusé la publication d’un dossier consacré au Mali.

      Pourtant, les articles de ce numéro spécial, « écrits par des chercheurs réputés, qui connaissent le terrain et écrivent depuis longtemps sur le Mali et l’Afrique, avaient été acceptés et approuvés par le comité de rédaction de la revue », indique Bruno Charbonneau, qui a dirigé ce travail (et qui est lui-même professeur d’études internationales au collège militaire royal de Saint-Jean au Québec).

      L’un des textes du dossier, détaille-t-il, analyse les faiblesses de l’approche militaire du contre-terrorisme actuellement privilégiée par les puissances occidentales. Il montre « comment cette approche qui l’emporte sur tout peut être contre-productive et être elle-même génératrice de violences ». Un autre évoque « l’impunité générale et généralisée dont jouissent des représentants de l’État malien dans la mesure où leurs actions illégales, criminelles et autres ne sont pas ou que rarement punis ».
      Il semble que ce sont ces deux articles qui ont posé problème à l’AFD, laquelle édite la revue mais la dirige aussi, puisque le directeur de la rédaction, Thomas Melonio, est un de ses agents. Ce dernier est le directeur exécutif du département innovation, recherche et savoirs de l’AFD, et a été conseiller Afrique du président François Hollande, après avoir été délégué national responsable de l’Afrique au parti socialiste. Il était en poste à l’Élysée lors du lancement de l’opération militaire française Serval au Mali, en 2013.

      Auteur de l’article consacré aux défaillances de l’armée malienne, le journaliste indépendant Rémi Carayol a confié à Mediapart l’intégralité de son texte, que nous publions ici avec son autorisation.

      *

      Sept ans après sa déroute dans le nord du Mali face aux combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), l’armée malienne se reconstruit difficilement. Les résultats des importants moyens mis en œuvre pour lui permettre d’assumer ses missions sont pour l’heure peu probants. Il est vrai qu’elle revient de loin. En 2012, ses défaites successives dans le septentrion avaient révélé d’importantes faiblesses structurelles : manque de moyens matériels, déficit de cohésion au sein des différents corps, mauvaise gestion des ressources humaines, pratiques clientélistes, commandement défaillant, patriotisme à géométrie variable des soldats…

      Très vite après la perte d’une partie du territoire national, les partenaires du Mali ont entrepris d’aider les autorités à reconstruire une armée digne de ce nom. Il s’agissait alors de lui permettre, avec le soutien d’une force onusienne, la Mission internationale de soutien au Mali (Misma), de reconquérir au plus vite les régions tombées sous le joug des groupes armés djihadistes, lesquels avaient profité de l’offensive du MNLA pour prendre le contrôle des principales villes du nord. Cette mission a finalement été accomplie par l’armée française, avec l’appui des armées africaines, après le déclenchement de l’opération Serval en janvier 2013.

      Lancée dans la foulée de l’intervention française, en février 2013, la mission de formation de l’Union européenne au Mali1 avait pour fonction initiale de former quatre Groupements tactiques interarmes (GTIA), soit un total de 2 600 hommes, destinés à se battre dans le nord. Prolongée à trois reprises en 2014, 2016 et 2018, cette mission en a formé bien plus : environ 12 500 soldats maliens ont officiellement suivi des cours et des entraînements dans le centre de Koulikoro, où sont basés les instructeurs européens. Prévue pour durer au minimum jusqu’en mai 2020, cette mission a pour l’heure coûté près de 133 millions d’euros2.

      L’EUTM a pour mandat de fournir des conseils en matière militaire et de contribuer à rétablir les capacités opérationnelles des Forces armées maliennes (Fama). L’instruction des militaires maliens comporte plusieurs volets, dont une formation en matière de droit international humanitaire, de protection des civils et de droits de l’homme. Depuis sa création, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), qui a succédé à la Misma, a elle aussi prodigué des formations en matière de droits humains aux soldats maliens. La France et les États-Unis mènent de leur côté des programmes de formation destinés aux armées de la sous-région, dont celle du Mali.

      Parallèlement à ces initiatives financées par les partenaires du Mali, le gouvernement malien a fait voter une loi d’orientation et de programmation militaire ambitieuse en mars 2015, dont l’objectif était « de se doter à l’horizon 2019 d’une organisation et d’un plan d’équipements, de disposer d’un outil de défense adapté aux besoins de sécurité, et capable en toutes circonstances de défendre l’intégrité du territoire national tout en contribuant à la consolidation de la démocratie ».

      D’un coût total estimé à plus de 1 230 milliards de francs CFA (près de 1,9 milliard d’euros3) sur une période de cinq ans, ce qui représente un effort colossal pour l’État malien, cette loi visait notamment à recruter près de 10 000 hommes, afin de porter les effectifs des forces de sécurité à 20 000 éléments, et à acquérir du matériel de guerre.

      Alors que « l’horizon 2019 » est bientôt atteint, force est de constater que les objectifs recherchés, tant en matière d’efficacité opérationnelle que de respect des droits humains, sont loin d’avoir été accomplis. Plus que la guerre dans le nord, le conflit multiforme qui secoue le centre du Mali illustre cet échec relatif.

      Si les Fama ont participé à la reconquête du nord, elles ne sont intervenues qu’en second rideau, une fois que les djihadistes avaient été chassés du terrain par les troupes françaises et africaines. Les soldats maliens ont très vite été amenés à reprendre leurs positions dans les villes de Tombouctou et de Gao, mais ils n’ont pas été en mesure de s’installer durablement plus au nord, notamment dans la ville de Kidal. Aujourd’hui encore, l’armée malienne est relativement peu présente dans les zones jadis occupées par les djihadistes. La plupart du temps cantonnée dans ses bases, elle ne sort que rarement des centres urbains. Son rôle est en outre dilué du fait de la multiplication des acteurs armés.

      L’armée française poursuit ses manœuvres dans le cadre de l’opération Barkhane (4 500 hommes), qui a succédé à l’opération Serval en 2014, et dont la base principale se situe à Gao4. Elle se concentre sur les dirigeants des groupes terroristes, qu’elle traque dans l’ensemble de la sous-région avec une totale liberté d’action.

      La Minusma, qui dispose de plus de 12 000 soldats, est également présente sur l’ensemble du territoire septentrional (à Tombouctou, Gao, Tessalit, Aguelhok, Kidal, Goundam, Ber, Gossi, Ansongo et Menaka), ainsi que dans le centre (à Douentza, Sévaré et Diabaly). Si les Casques bleus sortent peu de leurs bases, au grand dam des populations, ils constituent une force non négligeable dans ces villes.

      Enfin, les groupes armés signataires de l’accord de paix issu du processus d’Alger, membres de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui réunit d’anciens rebelles, ou de la Plateforme, dans laquelle se retrouvent des groupes qualifiés (parfois à tort) de loyalistes à l’égard de Bamako, jouent eux aussi un rôle dans la sécurisation du territoire. Le MNLA, le Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) ou encore le Groupe autodéfense touareg imghad et alliés (Gatia) assurent le contrôle de certaines zones rurales d’où sont absentes les Fama, en lien parfois avec les forces française et onusienne.

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      1 European Union Training Mission (EUTM)

      2 Le budget de l’EUTM Mali n’a cessé d’augmenter au fil des ans : 12,3 millions d’euros en 2013, 27,7 millions en 2014-2016, 33,4 millions en 2016-2018 et 59,7 millions pour la période 2018-2020. Cette dernière hausse spectaculaire s’explique par une extension du mandat de l’EUTM, qui, désormais, forme également des éléments de la Force conjointe du G5-Sahel. Source : EUTM Mali.

      3 427,59 milliards FCFA pour les investissements ; 442,57 milliards CFA pour le fonctionnement ; et 360,38 milliards CFA pour le personnel.

      4 Le quartier général de l’opération est basé à N’Djamena (Tchad).

      Le centre du Mali, foyer des violences
      Dans le centre du pays, par contre, les Fama sont en première ligne, et ont même longtemps été un peu seules. Cette zone, qui englobe la région de Mopti et une partie de la région de Ségou, est aujourd’hui considérée comme l’épicentre des violences au Mali, et est désormais perçue à New York, au siège des Nations unies, comme l’enjeu principal du moment. 40 à 50 % des violences recensées dans le pays en 2018 l’ont été dans ces deux régions.

      Selon un décompte de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et de l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH), environ 1 200 personnes y ont été tuées ces deux dernières années, dont au moins 500 entre les mois de janvier et août 20185. Or l’armée malienne n’est pas étrangère à un tel bilan.

      En 2012, le centre du Mali, zone géographique relativement vague, marquait la séparation entre le nord, placé sous le joug des djihadistes, et le sud, administré par l’État. Ses habitants n’ont pas été exposés aux violences au même degré que ceux du nord, mais ils en ont subi les conséquences de manière plus ou moins directe : désertion des représentants de l’État, y compris des militaires dans certaines zones, multiplication des actes de banditisme, détérioration de la situation économique…

      En 2013, dans la foulée des troupes françaises et africaines, les Fama ont réinvesti la zone. Alors que les Français, dont les objectifs se

      IBK et Emmanuel Macron lors de la commération du centenaire de la Première Guerre mondiale à Reims le 6 novembre 2018. © Reuters
      IBK et Emmanuel Macron lors de la commération du centenaire de la Première Guerre mondiale à Reims le 6 novembre 2018. © Reuters
      situaient plus au nord, ne faisaient qu’y passer, et que la Minusma s’y implantait timidement, l’armée malienne, elle, y a repris ses positions. Cette reconquête s’est accompagnée d’exactions contre les populations locales, et plus particulièrement les Peuls, victimes d’amalgames en raison du ralliement de certains d’entre eux aux groupes djihadistes, souvent pour des raisons autres que religieuses6.
      Plusieurs dizaines de personnes ont été exécutées et jetées dans des puits par des soldats maliens à Sévaré7. Des cas de tortures ont également été mentionnés8. De nombreuses personnes ont en outre été portées disparues après avoir été arrêtées par l’armée malienne9.

      Ce retour « musclé » n’a pas permis pour autant de restaurer la sécurité, et encore moins la confiance entre les populations et l’armée. Outre les violences attribuées aux soldats maliens, des tueries (impunies jusqu’à présent) ont aussi été commises par des bandits armés10, et les pillages n’ont pas cessé.

      « Une fois que les Fama sont revenues, les vols de bétail se sont multipliés, précise un élu local de la commune de Nampala. Les gens sont allés voir les militaires pour leur demander de sécuriser les déplacements des troupeaux, mais ils n’ont rien obtenu. Certains se sont alors tournés vers les groupes armés ou ont décidé de s’armer eux-mêmes. »11

      C’est dans ce contexte de méfiance à l’égard des représentants de la force publique et de violences diffuses qu’est apparu début 2015 un nouveau mouvement djihadiste : la katiba Macina, affiliée au groupe dirigé par Iyad Ag-Ghaly, Ansar Eddine. Sa première attaque a eu lieu à Nampala, deux ans presque jour pour jour après la bataille de Konna, qui avait vu l’armée française entrer en action.

      Le 5 janvier 2015, plusieurs dizaines d’hommes armés lancent l’assaut sur le camp de l’armée malienne, puis investissent la ville et y font flotter leur drapeau noir pendant quelques heures, avant de se replier vers leur base. Depuis lors, les membres de cette katiba n’ont cessé d’étendre leur zone d’influence. Ils ont multiplié les attaques contre l’armée malienne et la Minusma, tuant des dizaines de soldats maliens et onusiens. La plupart du temps, ils profitent du passage d’un convoi pour lancer l’assaut12. Ils attaquent également des bases militaires ou des barrages de la gendarmerie à l’entrée des villes, et s’en prennent à des soldats isolés ou en permission.

      Après avoir chassé l’armée malienne des zones les plus difficiles d’accès dès les premiers mois de l’année 2015, les « hommes de la brousse » (c’est ainsi que les habitants de la zone ont pris l’habitude de les dénommer) ont mené une stratégie d’exécutions ciblées et d’enlèvements contre des représentants de l’État, des chefs religieux, des notables locaux et des élus soupçonnés de s’opposer à leur projet ou de collaborer avec l’État.

      Aujourd’hui, ils contrôlent une grande partie des zones rurales du centre du pays, où ils rendent justice, règlent les contentieux, imposent des règles de vie aux populations, gèrent l’accès aux ressources… Des centaines d’écoles publiques (dites « françaises ») ont été fermées, et parfois saccagées, ces dernières années13.

      Plusieurs facteurs peuvent expliquer la facilité avec laquelle les djihadistes se sont implantés dans le centre, et ont parfois gagné les cœurs de ses habitants : un État perçu depuis longtemps comme prédateur, notamment en raison de la corruption de certains de ses agents ; une économie vacillante, qui a subi de plein fouet les sécheresses des années 1970 et que la guerre au nord a encore un peu plus affaiblie ; la récurrence des litiges liés à l’utilisation des ressources naturelles, qui aboutissent parfois à des conflits communautaires ; la prolifération des armes…

      Mais si l’État a perdu le contrôle de pans entiers de cette zone, c’est aussi parce que l’armée malienne s’est jusqu’ici révélée incapable de faire face aux incursions djihadistes, et encore moins de gagner la confiance des populations. À Nampala, une semaine après l’attaque du 5 janvier 2015, un élu rapporte que « les [soldats des] Fama sont revenus. Ils ont dit que les Peuls étaient responsables. Ils ont arrêté des suspects, les ont tabassés. Certains ont été amenés à Bamako, et libérés après avoir dû verser de l’argent. Après ça, la population ne collaborait plus avec eux. » Les djihadistes en ont immédiatement profité : « Ils sont venus dans les villages et ont dit : “On ne vous demande rien, sauf de ne pas nous dénoncer.” Ils ont exécuté plusieurs informateurs de l’armée. »14

      Passée cette première phase de repli début 2015, au cours de laquelle elles se sont réfugiées dans les camps situés dans les grands centres urbains, les Fama ont mené des opérations anti-terroristes d’envergure, mais souvent sans lendemain. « Ils venaient, ils passaient quelques heures dans le village, ils arrêtaient des gens, puis ils repartaient, et nous laissaient à la merci des groupes armés », explique un élu local du cercle de Tenenkou15.

      International Crisis Group notait en 2016 que « ce type d’intervention vise à contenir l’expansion des groupes armés plutôt qu’à agir sur les sources de l’insécurité »16. L’opération Seno, lancée à l’automne 2015 dans le cercle de Bankass, a permis d’arrêter un certain nombre de suspects. Mais elle a également abouti à des arrestations violentes de personnes n’ayant rien à voir avec la katiba Macina, à des détentions arbitraires, parfois très longues, à des actes de torture17 et à des vexations, dont certaines, filmées et postées sur les réseaux sociaux, ont alimenté un sentiment victimaire chez nombre de Peuls.

      Début 2018, sous l’impulsion du nouveau gouvernement dirigé par Soumeylou Boubèye Maïga, un « Plan de sécurisation intégré des régions du Centre » a été élaboré. Ce plan, toujours en vigueur, prévoit le renforcement du dispositif sécuritaire dans les régions de Mopti et Ségou, et des mesures en matière de gouvernance et de développement économique et social. Des aides d’urgence ont été annoncées par le premier ministre lors de divers déplacements sur le terrain. Des représentants de l’administration, dont des sous-préfets, ont repris possession de leur poste dans quelques villes secondaires.

      Cependant, nombre de services publics sont toujours inaccessibles aux habitants des zones rurales, et l’État reste un mirage pour une grande partie d’entre eux. Au-delà des quelques promesses opportunément annoncées peu de temps avant l’élection présidentielle (à l’issue de laquelle le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, a été réélu), seul le volet militaire a été réellement mis en œuvre.

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      5 « Dans le centre du Mali, les populations prises au piège du terrorisme et du contre-terrorisme », Rapport d’enquête n° 727 de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme et de l’Association malienne des droits de l’homme, novembre 2018.

      6 Sangare Boukary, « Le centre du Mali : épicentre du djihadisme ? », note d’analyse du GRIP, mai 2016.

      7 Communiqué de Human Rights Watch, 31 janvier 2013 : https://www.hrw.org/fr/news/2013/01/31/mali-larmee-malienne-et-des-groupes-islamistes-ont-execute-des-prisonniers.

      8 Communiqué de Human Rights Watch, 26 mars 2013 : https://www.hrw.org/fr/news/2013/03/26/mali-des-soldats-ont-torture-des-detenus-lere.

      9 Entretiens avec l’auteur, Bamako, mars 2018.

      10 Le 18 mars 2013 à Doungoura (cercle de Tenenkou), au moins 20 personnes, essentiellement des Peuls, ont été tuées et jetées dans un puits par des hommes armés apparentés au MNLA. D’autres exactions ont été rapportées les jours suivants dans la même zone. Sources : entretiens avec l’auteur, Bamako, avril 2016.

      11 Entretien avec l’auteur, Bamako, mai 2018.

      12 Le premier semestre de l’année 2017 a été particulièrement sanglant. Le 19 janvier 2017, la pose d’une mine, suivie d’une fusillade, aurait provoqué la mort d’au moins dix soldats maliens dans la zone de Diabaly. Le 5 mars, l’attaque d’une patrouille des Fama à Boulikessi a fait 11 morts et 5 blessés. Le 2 mai, une embuscade entre Nampala et Dogofri a tué neuf soldats et en a blessé cinq autres.

      13 À la fin de l’année scolaire 2018, deux écoles sur trois de l’académie de Mopti étaient fermées. Source : ONU.

      14 Entretien avec l’auteur, Bamako, mai 2018.

      15 Entretien avec l’auteur, Bamako, mars 2018.

      16 « Mali central, la fabrique d’une insurrection ? », International Crisis Group, Rapport Afrique n° 238, juillet 2016.

      17 « Mali : Les abus s’étendent dans le sud du pays », rapport de Human Rights Watch, février 2016.

      Des massacres laissés impunis
      Dès le mois de janvier 2018, les Fama ont repris le contrôle des camps qu’elles avaient abandonnés trois ans plus tôt, et dans lesquels elles n’étaient revenues qu’occasionnellement. Elles ont en outre mené plusieurs opérations de lutte anti-terroriste, parfois sous commandement du G5-Sahel. Mais ce retour en force n’a pas permis de reprendre le contrôle des territoires perdus, qui restent encore aujourd’hui des zones de non-droit.

      Les éléments de la katiba Macina l’ont bien compris : ils évitent soigneusement les patrouilles et se cachent dans leurs repères, souvent situés dans des forêts, jusqu’à ce que les militaires repartent. Le reste du temps, ce sont eux qui dictent leur loi aux habitants. Cette situation empêche ces derniers de collaborer avec les forces de sécurité.

      Un sous-officier de l’armée malienne qui a mené plusieurs opérations en 2018 dans le centre du pays admet qu’il est compliqué de créer un lien avec les populations : « Quand on entre dans un village, on voit bien que les gens ont peur. Ils ne nous regardent même pas. Comme l’État n’est pas là la plupart du temps, ils doivent faire avec les djihadistes. Si on passe dans la journée, ils savent que le soir même les djihadistes viendront dans le village et attraperont ceux qui nous ont parlé . »18

      Outre cette menace décrite comme omniprésente par les habitants, d’autres raisons sont avancées pour expliquer cette défiance. Des Peuls déplorent notamment l’absence de dialogue avec les militaires maliens. D’autres évoquent la réputation qui les précède. Les opérations de l’armée malienne ont en effet été marquées par de nombreux abus en matière de droits humains ces derniers mois : l’enquête de la FIDH et de l’AMDH a démontré que des unités de l’armée avaient exécuté au moins 67 personnes, des Peuls dans leur grande majorité, au cours de six opérations menées entre février et juillet 2018, la plupart dans le cadre de l’opération « Dambe »19.

      D’une tuerie à l’autre, le scénario est sensiblement le même : une colonne de l’armée malienne installe un camp provisoire pendant quelques jours dans une zone considérée comme étant « infestée » de djihadistes ; elle procède à des arrestations sur la base de dénonciations villageoises ou du simple fait de l’appartenance à la communauté peule ; certaines des personnes arrêtées sont passées à tabac avant d’être libérées ou envoyées à Bamako, d’autres sont exécutées et enterrées dans une fosse commune…

      Salif Traoré, ministre malien de la sécurité et de la protection civile, en août 2018. © Reuters
      Salif Traoré, ministre malien de la sécurité et de la protection civile, en août 2018. © Reuters
      Le 21 février 2018 par exemple, dans les environs de Sokolo, les Forces armées maliennes patrouillent dans plusieurs villages et campements peuls. Elles y arrêtent neuf personnes : sept Peuls et deux Bambaras, qui sont relâchés le soir même. Quelques jours après le départ des militaires, des villageois se rendent dans leur campement pour tenter de retrouver les disparus. Sur les lieux, ils trouvent ce qui pourrait être une fosse de 3 mètres sur 2,5 mètres. « Il y avait des petits trous dans la terre, et des traces de sang, comme quand on égorge un mouton », indique un témoin20.
      Selon toute vraisemblance, les sept Peuls ont été exécutés et enterrés par des soldats maliens, sur les lieux mêmes où la colonne avait installé son camp provisoire, dans une forêt. Une enquête a été ouverte et très vite refermée. Elle n’a abouti à aucune arrestation21.

      Les méthodes employées par les soldats maliens semblent relever de la politique de la terre brûlée. « On a parfois l’impression qu’ils arrêtent n’importe qui, du moment qu’il est peul, et qu’ils ont pour consigne d’en tuer un certain nombre pour effrayer les populations », souligne un observateur onusien déployé dans la région22.

      Un officier de l’armée en poste à Bamako, loin du théâtre des opérations, pense pour sa part qu’au contraire, ces pratiques sont liées à l’absence de consignes de la part de la hiérarchie : « On envoie des jeunes éléments sur un terrain très difficile, sans consigne claire sur ce qu’il faut faire. Ils ne connaissent pas le contexte, ni parfois la langue des habitants, ils ont peur, ils sont nerveux, et donc parfois ils tirent dans le tas. »23

      Il paraît cependant difficile d’expliquer certaines opérations autrement que par une volonté manifeste de terroriser les populations. Le 5 avril, les Fama ont arrêté 14 hommes dans le hameau de Nelbal, situé à une quinzaine de kilomètres de Dioura. Selon des témoins, les militaires ont encerclé le campement peul, ils ont rassemblé tous les habitants, hommes, femmes et enfants, ont bandé les yeux à tous les hommes valides et les ont emmenés avec eux24. Le lendemain, l’armée a publié un communiqué indiquant que 14 hommes, présentés comme de présumés terroristes, étaient morts en tentant de s’évader de la prison de Dioura25.

      Deux mois plus tard, le 13 juin, les soldats maliens ont tué 25 hommes qu’ils avaient arrêtés dans les villages de Nantaka et Kobaka, situés tout près de Mopti, et les ont enterrés dans trois fosses communes à quelques kilomètres des deux villages. Dans un communiqué publié le 19 juin, le ministère de la défense a confirmé « l’existence de fosses communes impliquant certains personnels Fama dans des violations graves ayant occasionné mort d’hommes à Nantaka et Kobaka », et annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire26. Celle-ci n’a pour l’heure abouti à aucune arrestation ni à aucune sanction officielle.

      D’autres massacres commis par les Fama paraissent pouvoir répondre d’un esprit de vengeance. Ce qui s’est passé à Boulikessi le 19 mai 2018 en fournit une illustration. En 2015, face à la menace des djihadistes, l’armée avait quitté le camp qui jouxte cette ville. Le 28 décembre 2017, un détachement de l’armée malienne, sous commandement du G5-Sahel, a réinvesti le camp. Quelques jours après son arrivée, un lieutenant a organisé une réunion avec les habitants, au cours de laquelle il aurait annoncé que si les militaires subissaient une attaque, ils s’en prendraient aux habitants. « Pour un mort de notre côté, on en tuera vingt de votre côté », aurait-il dit à plusieurs reprises, selon des notables locaux27.

      Le 19 mai, jour de foire à Boulikessi, les militaires ont mis leur menace à exécution. Ce jour-là, un soldat qui patrouillait près du marché a été tué par un homme venu à moto et reparti aussitôt. Trente minutes plus tard, les militaires sont revenus en nombre. Ils ont tiré de manière indiscriminée sur les gens qui étaient restés sur les lieux, tuant dix hommes, puis ils sont allés chercher deux autres personnes dans la maison d’un commerçant, qu’ils ont exécutées sous les yeux du chef de village28.

      À l’évidence, les formations en matière de droits humains promulguées par l’EUTM et la Minusma n’ont pas eu l’effet escompté. Quant aux efforts consentis par l’État malien pour renforcer l’armée, ils ne lui ont pas permis pour l’heure d’engranger les victoires. Certes, des caches de la katiba Macina ont été découvertes et des combattants ont été arrêtés ou parfois tués. Un important travail a également été mené au niveau du renseignement.

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      Mais la lutte anti-terroriste ne peut se résumer à ce seul tableau de chasse. Jusqu’à présent, les forces de sécurité se sont montrées incapables de protéger les civils, comme en témoigne ce chiffre de l’ONU : lors des seuls mois d’avril, mai et juin 2018, au moins 287 personnes ont été tuées dans le centre du pays29.
      Les Fama n’ont pas été plus efficaces face aux différentes milices qui se sont constituées ces trois dernières années dans cette zone. Afin de remédier à l’absence de l’État, des mouvements armés dits « d’autodéfense » ont été créés de manière plus ou moins spontanée, sur la base de l’appartenance communautaire : dogon, peul, bambara. Mais ils ne protègent que leur propre communauté, et s’en prennent plus souvent aux civils issus de la communauté « concurrente » qu’aux combattants de la katiba Macina.

      Ces milices ont commis de nombreux massacres en 2018, plus particulièrement à l’approche de la saison des pluies30. Elles ont incendié des villages et ont obligé des milliers de personnes à se déplacer. Certaines d’entre elles ont agi au nez et à la barbe des soldats maliens, et parfois avec le soutien de responsables politiques et militaires.

      Il semble notamment que les Dozos (chasseurs traditionnels), qui jouent un rôle majeur dans les milices bambara et dogon, ont été dans un premier temps utilisés par les Fama comme éclaireurs ou informateurs, avant de participer plus activement aux combats. Or cette stratégie a d’ores et déjà montré ses limites : au fil du temps, ces groupes armés ont gagné en autonomie ; ils menacent désormais de s’en prendre à l’armée si elle se met en travers de leur route31 et mènent des expéditions meurtrières d’une ampleur inédite au Mali32.

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      18 Entretien avec l’auteur, Ségou, mars 2018.

      19 Rapport d’enquête n° 727 de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme et de l’Association malienne des droits de l’homme, novembre 2018.

      20 Entretien avec l’auteur, Bamako, mai 2018.

      21 https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/04/13/au-mali-les-autorites-enquetent-sur-des-soupcons-d-executions-sommaires-par-.

      22 Entretien avec l’auteur, Mopti, mai 2018.

      23 Entretien avec l’auteur, Bamako, mars 2018.

      24 Entretiens avec l’auteur, Bamako et Mopti, mai 2018.

      25 http://www.fama.ml/tentative-devasion-des-suspects-trouvent-la-mort-a-dioura.

      26 https://www.jeuneafrique.com/579883/societe/mali-le-gouvernement-confirme-lexistence-de-fosses-communes-impliquant.

      27 Entretiens avec l’auteur, Bamako, juin 2018.

      28 Entretiens avec l’auteur, Bamako, juin 2018. Voir également le rapport d’enquête de la Minusma : https://minusma.unmissions.org/la-minusma-conclut-son-enqu%C3%AAte-sur-les-incidents-de-boulkes.

      29 Rapport du Secrétaire général des Nations unies, S/2018/866, 25 septembre 2018.

      30 « “Avant, nous étions des frères”. Exactions commises par des groupes d’autodéfense dans le centre du Mali », rapport de Human Rights Watch, décembre 2018.

      31 https://www.voaafrique.com/a/l-arm%C3%A9e-cible-un-groupe-arm%C3%A9-dogon-au-mali/4474766.html.

      32 Le 23 mars 2019, une attaque menée par des Dozos sur le village peul d’Ogossagou, dans le centre du Mali, a fait au moins 160 morts.

  • Dans l’ouest du Mali, l’arrêt du train siffle le départ des jeunes vers l’Europe

    Depuis la fin du transport de voyageurs entre Bamako et Dakar, l’#économie tourne au ralenti dans la région de #Kayes, poussant les habitants à émigrer.
    La gare de Mahina, dans l’ouest du Mali, le 30 octobre. MORGANE LE CAM
    Les trous sont larges et profonds, les voitures zigzaguent, parfois à contresens, pour les éviter et garder leurs quatre pneus. La seule route goudronnée reliant Bamako à Kayes, dans l’ouest du Mali, n’en est plus vraiment une. Des carcasses de cars et de voitures, abandonnées sur le bas-côté, en témoignent. Depuis l’arrêt du train, il y a un an et demi, la route est devenue l’unique moyen d’accès à cette région frontalière du Sénégal.
    Le premier train y est arrivé en 1924, apporté par les colons français. Une large partie de l’économie de cette zone de plus de 2 millions d’habitants tournait autour des rails. Mais à partir de 2005, les trains de voyageurs n’ont plus circulé que par intermittence. Et puis plus rien. En cause : l’absence de rentabilité du transport de voyageurs, à laquelle se sont ajoutés le manque d’investissements et la mauvaise gestion.
    En 2003, l’Etat s’est vu contraint de privatiser la ligne, qu’il a confiée à la société Transrail. Malgré sa promesse de maintenir le volet voyageurs en parallèle du transport de marchandises, le consortium franco-canadien s’en est détourné. Il en sera de même pour Dakar-Bamako Ferroviaire, la structure bi-étatique qui a repris la ligne en 2015. Conséquence : les populations locales s’appauvrissent et ne croient plus aux promesses de l’Etat.
    « Je ferai tout pour quitter cette ville »
    A #Mahina, commune de 23 000 habitants située à deux heures de route de Kayes, la population est à bout de nerfs. La gare y était le principal lieu de vie et de commerce. Aujourd’hui, elle n’est plus que l’ombre d’elle-même. Sur les rails menant côté ouest à Dakar, côté est à Bamako, l’herbe a poussé et les bâtiments se sont transformés en cimetière de charrettes. Ce mardi 30 octobre, quelques cheminots errent, attendant désespérément que le train revienne.
    Mahina et sa gare incarnent ce sentiment d’abandon partagé par de nombreux Maliens pour qui l’Etat a le regard tourné vers le nord du pays, en guerre, au détriment des habitants du sud. « On passe notre journée à regarder les rails, ce n’est plus possible », regrette Boubacar Sissoko, la trentaine, assis dans une des boutiques de la gare. Il n’a pas travaillé depuis dix jours. « Lorsque le train était là, tout allait à merveille, je me débrouillais pour gagner ma vie », se remémore-t-il. Torches, biscuits, jouets… Le long des 1 287 km de la ligne Bamako-Dakar, le jeune Malien vendait tout ce qu’il pouvait et cela marchait. « En un trajet, je pouvais faire jusqu’à 50 000 francs CFA [76 euros] », assure-t-il.

    Aujourd’hui, il prépare sa traversée de la Méditerranée. Il l’a déjà tentée l’an dernier. Mais une fois arrivé en Algérie après avoir franchi la frontière les yeux bandés dans un 4x4 pour la somme de 125 000 francs CFA, il a été mis en prison pendant cinq jours. Ce voyage périlleux ne l’a pas découragé pour autant : « Tant que le train ne circulera pas, je ferai tout pour quitter cette ville. Ici, nous survivons. Il faut que l’Etat sache que les populations du bord des rails vivent un enfer. »
    « Le président nous a menti »
    Le gouvernement est pourtant conscient de l’importance du train pour le développement économique de la région. Le 15 juillet, en pleine campagne électorale, le président Ibrahim Boubacar Keïta s’était rendu à Kayes pour annoncer la redynamisation du transport de voyageurs.
    Douze jours plus tard, le ministère des transports annonçait l’acquisition de trois locomotives en Afrique du Sud, pour un montant de 2 milliards de francs CFA (3 millions d’euros). « Attendues au Mali dans les meilleurs délais, ces trois locomotives vont certainement relancer l’activité du train voyageurs Bamako-Kayes et aussi le train marchandises, au grand soulagement des milliers de Kayésiens », précisait le communiqué. Depuis, silence radio. Contacté à plusieurs reprises, le ministère n’a pas donné suite à nos sollicitations.
    « Rien n’est vrai, le président nous a menti, l’Etat nous a bernés et ce n’est pas la première fois ! », tempête Makoro Coulibaly en rangeant son stand sur le marché. Cette commerçante de 40 ans a participé à la révolte qui a secoué Mahina en mars 2017. A l’époque, afin d’obtenir le rétablissement du train de voyageurs, un collectif, Sauvons les rails, avait décidé d’empêcher le train de marchandises de circuler pour faire pression sur les autorités.

    Deux mois plus tard, face aux pertes économiques engendrées par ce blocage, l’Etat s’était engagé à donner aux habitants ce qu’ils réclamaient : le retour du train de voyageurs. Le gouvernement promet alors un investissement de 4,6 milliards de francs CFA pour l’achat de trois locomotives. « La population a retrouvé espoir. Une locomotive est arrivée et a commencé à circuler. Mais au bout d’un mois à peine, le train est tombé en panne. Ils n’avaient fait que réparer de vieilles locomotives et les repeindre », dénonce Adama Bandiougou Sissoko, le maire de Mahina.
    L’élu est en colère : « La situation est catastrophique. Les rails, c’est toute notre vie. Depuis l’arrêt du train, les prix des denrées alimentaires ont augmenté d’une manière extraordinaire, car le transport routier est beaucoup plus cher », souligne-t-il. La route, 20 % plus coûteuse que le rail, a selon lui plongé des milliers de commerçants dans la pauvreté. « Aujourd’hui, nous n’attendons plus rien de l’Etat. Il nous a montré son vrai visage, il nous a abandonnés. L’arrêt du train a suscité beaucoup de départs vers l’Europe », déplore Adama Bandiougou Sissoko.

    Un migrant par famille
    Comme Boubacar, les trois enfants de Makoro Coulibaly préparent leur « aventure », une expression utilisée par les habitants de la région pour qualifier l’émigration vers l’Europe. La zone est réputée compter un migrant par famille. La migration y est une tradition, mais les habitants l’assurent : l’arrêt du train n’a fait qu’augmenter le nombre de départs.
    Makoro Coulibaly, dont les revenus ont été divisés par deux, a vu ses trois enfants partir travailler dans une mine d’or de la région, une façon de gagner beaucoup d’argent, rapidement, et ainsi financer la traversée de la Méditerranée. « Ce n’était pas mon souhait. J’ai peur qu’ils meurent, confie-t-elle, émue mais résignée. C’est comme ça. Les jeunes préfèrent mourir là-bas plutôt que de vivre dans la misère ici. »

    « J’ai vu les images en décembre 2017. Des enfants morts en mer ou alors bastonnés et vendus en Libye », se souvient Goundo Dembélé. Elle aussi est commerçante. Dans sa petite boutique, les trois frigos sont débranchés. Lorsque le train sifflait, ils fonctionnaient et étaient remplis de jus de gingembre, qu’elle vendait à la gare avec ses deux fils. Mais il y a quatre ans, ils sont partis. « Leur père venait de mourir et je n’avais plus de salaire depuis l’arrêt du train. Il n’y avait plus de travail pour eux non plus », raconte-t-elle.
    Coincés depuis en Libye, ils appellent leur mère chaque semaine. « Ils me supplient de trouver une solution pour les faire rentrer. Mais je n’en ai pas. Je n’ai pas d’argent pour les faire revenir et ils n’en ont pas assez pour traverser la mer, soupire Goundo Dembélé, les larmes aux yeux. S’il y avait encore le train, mes enfants ne seraient pas partis. Maintenant, je ne peux plus rien faire pour eux, à part prier. »

    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/11/13/dans-l-ouest-du-mali-l-arret-du-train-siffle-le-depart-des-jeunes-pour-l-eur

    #Mali #facteurs_push #facteurs-push #push-factors #train #transport

  • C.I.A. Drone Mission, Curtailed by Obama, Is Expanded in Africa Under Trump

    The C.I.A. is poised to conduct secret drone strikes against Qaeda and Islamic State insurgents from a newly expanded air base deep in the Sahara, making aggressive use of powers that were scaled back during the Obama administration and restored by President Trump.

    Late in his presidency, Barack Obama sought to put the military in charge of drone attacks after a backlash arose over a series of highly visible strikes, some of which killed civilians. The move was intended, in part, to bring greater transparency to attacks that the United States often refused to acknowledge its role in.

    But now the C.I.A. is broadening its drone operations, moving aircraft to northeastern Niger to hunt Islamist militants in southern Libya. The expansion adds to the agency’s limited covert missions in eastern Afghanistan for strikes in Pakistan, and in southern Saudi Arabia for attacks in Yemen.

    Nigerien and American officials said the C.I.A. had been flying drones on surveillance missions for several months from a corner of a small commercial airport in Dirkou. Satellite imagery shows that the airport has grown significantly since February to include a new taxiway, walls and security posts.

    One American official said the drones had not yet been used in lethal missions, but would almost certainly be in the near future, given the growing threat in southern Libya. The official spoke on the condition of anonymity to discuss the secretive operations.

    A C.I.A. spokesman, Timothy Barrett, declined to comment. A Defense Department spokeswoman, Maj. Sheryll Klinkel, said the military had maintained a base at the Dirkou airfield for several months but did not fly drone missions from there.

    The drones take off from Dirkou at night — typically between 10 p.m. and 4 a.m. — buzzing in the clear, starlit desert sky. A New York Times reporter saw the gray aircraft — about the size of Predator drones, which are 27 feet long — flying at least three times over six days in early August. Unlike small passenger planes that land occasionally at the airport, the drones have no blinking lights signaling their presence.

    “All I know is they’re American,” Niger’s interior minister, Mohamed Bazoum, said in an interview. He offered few other details about the drones.

    Dirkou’s mayor, Boubakar Jerome, said the drones had helped improve the town’s security. “It’s always good. If people see things like that, they’ll be scared,” Mr. Jerome said.

    Mr. Obama had curtailed the C.I.A.’s lethal role by limiting its drone flights, notably in Yemen. Some strikes in Pakistan and elsewhere that accidentally killed civilians, stirring outrage among foreign diplomats and military officials, were shielded because of the C.I.A.’s secrecy.

    As part of the shift, the Pentagon was given the unambiguous lead for such operations. The move sought, in part, to end an often awkward charade in which the United States would not concede its responsibility for strikes that were abundantly covered by news organizations and tallied by watchdog groups. However, the C.I.A. program was not fully shut down worldwide, as the agency and its supporters in Congress balked.

    The drone policy was changed last year, after Mike Pompeo, the C.I.A. director at the time, made a forceful case to President Trump that the agency’s broader counterterrorism efforts were being needlessly constrained. The Dirkou base was already up and running by the time Mr. Pompeo stepped down as head of the C.I.A. in April to become Mr. Trump’s secretary of state.

    The Pentagon’s Africa Command has carried out five drone strikes against Qaeda and Islamic State militants in Libya this year, including one two weeks ago. The military launches its MQ-9 Reaper drones from bases in Sicily and in Niamey, Niger’s capital, 800 miles southwest of Dirkou.

    But the C.I.A. base is hundreds of miles closer to southwestern Libya, a notorious haven for Al Qaeda and other extremist groups that also operate in the Sahel region of Niger, Chad, Mali and Algeria. It is also closer to southern Libya than a new $110 million drone base in Agadez, Niger, 350 miles west of Dirkou, where the Pentagon plans to operate armed Reaper drone missions by early next year.

    Another American official said the C.I.A. began setting up the base in January to improve surveillance of the region, partly in response to an ambush last fall in another part of Niger that killed four American troops. The Dirkou airfield was labeled a United States Air Force base as a cover, said the official, who spoke on the condition of anonymity to discuss confidential operational matters.

    The C.I.A. operation in Dirkou is burdened by few, if any, of the political sensitivities that the United States military confronts at its locations, said one former American official involved with the project.

    Even so, security analysts said, it is not clear why the United States needs both military and C.I.A. drone operations in the same general vicinity to combat insurgents in Libya. France also flies Reaper drones from Niamey, but only on unarmed reconnaissance missions.

    “I would be surprised that the C.I.A. would open its own base,” said Bill Roggio, editor of the Foundation for Defense of Democracies’ Long War Journal, which tracks military strikes against militant groups.

    Despite American denials, a Nigerien security official said he had concluded that the C.I.A. launched an armed drone from the Dirkou base to strike a target in Ubari, in southern Libya, on July 25. The Nigerien security official spoke on the condition of anonymity to discuss the classified program.

    A spokesman for the Africa Command, Maj. Karl Wiest, said the military did not carry out the Ubari strike.

    #Ubari is in the same region where the American military in March launched its first-ever drone attack against Qaeda militants in southern Libya. It is at the intersection of the powerful criminal and jihadist currents that have washed across Libya in recent years. Roughly equidistant from Libya’s borders with Niger, Chad and Algeria, the area’s seminomadic residents are heavily involved in the smuggling of weapons, drugs and migrants through the lawless deserts of southern Libya.

    Some of the residents have allied with Islamist militias, including Al Qaeda in the Islamic Maghreb, which operates across Algeria, Mali, Niger and Libya.

    Dirkou, in northeast Niger, is an oasis town of a few thousand people in the open desert, bordered by a small mountain range. For centuries, it has been a key transit point for travelers crossing the Sahara. It helped facilitate the rise of Islam in West Africa in the 9th century, and welcomed salt caravans from the neighboring town of Bilma.

    The town has a handful of narrow, sandy roads. Small trees dot the horizon. Date and neem trees line the streets, providing shelter for people escaping the oppressive midday heat. There is a small market, where goods for sale include spaghetti imported from Libya. Gasoline is also imported from Libya and is cheaper than elsewhere in the country.

    The drones based in Dirkou are loud, and their humming and buzzing drowns out the bleats of goats and crows of roosters.

    “It stops me from sleeping,” said Ajimi Koddo, 45, a former migrant smuggler. “They need to go. They go in our village, and it annoys us too much.”

    Satellite imagery shows that construction started in February on a new compound at the Dirkou airstrip. Since then, the facility has been extended to include a larger paved taxiway and a clamshell tent connected to the airstrip — all features that are consistent with the deployment of small aircraft, possibly drones.

    Five defensive positions were set up around the airport, and there appear to be new security gates and checkpoints both to the compound and the broader airport.

    It’s not the first time that Washington has eyed with interest Dirkou’s tiny base. In the late 1980s, the United States spent $3.2 million renovating the airstrip in an effort to bolster Niger’s government against Col. Muammar el-Qaddafi, then the leader of Libya.

    Compared with other parts of Africa, the C.I.A.’s presence in the continent’s northwest is relatively light, according to a former State Department official who served in the region. In this part of Niger, the C.I.A. is also providing training and sharing intelligence, according to a Nigerien military intelligence document reviewed by The Times.

    The Nigerien security official said about a dozen American Green Berets were stationed earlier this year in #Dirkou — in a base separate from the C.I.A.’s — to train a special counterterrorism battalion of local forces. Those trainers left about three months ago, the official said.

    It is unlikely that they will return anytime soon. The Pentagon is considering withdrawing nearly all American commandos from Niger in the wake of the deadly October ambush that killed four United States soldiers.

    https://www.nytimes.com/2018/09/09/world/africa/cia-drones-africa-military.html
    #CIA #drones #Niger #Sahel #USA #Etats-Unis #EI #ISIS #Etat_islamique #sécurité #terrorisme #base_militaire

    • Le Sahel est-il une zone de #non-droit ?

      La CIA a posé ses valises dans la bande sahélo-saharienne. Le New-York Times l’a annoncé, le 9 septembre dernier. Le quotidien US, a révélé l’existence d’une #base_de_drones secrète non loin de la commune de Dirkou, dans le nord-est du Niger. Cette localité, enclavée, la première grande ville la plus proche est Agadez située à 570 km, est le terrain de tir parfait. Elle est éloignée de tous les regards, y compris des autres forces armées étrangères : France, Allemagne, Italie, présentes sur le sol nigérien. Selon un responsable américain anonyme interrogé par ce journal, les drones déployés à Dirkou n’avaient « pas encore été utilisés dans des missions meurtrières, mais qu’ils le seraient certainement dans un proche avenir, compte tenu de la menace croissante qui pèse sur le sud de la Libye. » Or, d’après les renseignements recueillis par l’IVERIS, ces assertions sont fausses, la CIA a déjà mené des opérations à partir de cette base. Ces informations apportent un nouvel éclairage et expliquent le refus catégorique et systématique de l’administration américaine de placer la force conjointe du G5 Sahel (Tchad, Mauritanie, Burkina-Faso, Niger, Mali) sous le chapitre VII de la charte des Nations Unies.
      L’installation d’une base de drones n’est pas une bonne nouvelle pour les peuples du Sahel, et plus largement de l’Afrique de l’Ouest, qui pourraient connaître les mêmes malheurs que les Afghans et les Pakistanais confrontés à la guerre des drones avec sa cohorte de victimes civiles, appelées pudiquement « dégâts collatéraux ».

      D’après le journaliste du NYT, qui s’est rendu sur place, les drones présents à Dirkou ressembleraient à des Predator, des aéronefs d’ancienne génération qui ont un rayon d’action de 1250 km. Il serait assez étonnant que l’agence de Langley soit équipée de vieux modèles alors que l’US Air Force dispose à Niamey et bientôt à Agadez des derniers modèles MQ-9 Reaper, qui, eux, volent sur une distance de 1850 km. A partir de cette base, la CIA dispose donc d’un terrain de tir étendu qui va de la Libye, au sud de l’Algérie, en passant par le Tchad, jusqu’au centre du Mali, au Nord du Burkina et du Nigéria…

      Selon deux sources militaires de pays d’Afrique de l’Ouest, ces drones ont déjà réalisé des frappes à partir de la base de Dirkou. Ces bombardements ont eu lieu en Libye. Il paraît important de préciser que le chaos existant dans ce pays depuis la guerre de 2011, ne rend pas ces frappes plus légales. Par ailleurs, ces mêmes sources suspectent la CIA d’utiliser Dirkou comme une prison secrète « si des drones peuvent se poser des avions aussi. Rien ne les empêche de transporter des terroristes de Libye exfiltrés. Dirkou un Guantanamo bis ? »

      En outre, il n’est pas impossible que ces drones tueurs aient été en action dans d’autres Etats limitrophes. Qui peut le savoir ? « Cette base est irrégulière, illégale, la CIA peut faire absolument tout ce qu’elle veut là-bas » rapporte un officier. De plus, comment faire la différence entre un MQ-9 Reaper de la CIA ou encore un de l’US Air Force, qui, elle, a obtenu l’autorisation d’armer ses drones (1). Encore que…

      En novembre 2017, le président Mahamadou Issoufou a autorisé les drones de l’US Air Force basés à Niamey, à frapper leurs cibles sur le territoire nigérien (2). Mais pour que cet agrément soit légal, il aurait fallu qu’il soit présenté devant le parlement, ce qui n’a pas été le cas. Même s’il l’avait été, d’une part, il le serait seulement pour l’armée US et pas pour la CIA, d’autre part, il ne serait valable que sur le sol nigérien et pas sur les territoires des pays voisins…

      Pour rappel, cette autorisation a été accordée à peine un mois après les événements de Tongo Tongo, où neuf militaires avaient été tués, cinq soldats nigériens et quatre américains. Cette autorisation est souvent présentée comme la conséquence de cette attaque. Or, les pourparlers ont eu lieu bien avant. En effet, l’AFRICOM a planifié la construction de la base de drone d’Agadez, la seconde la plus importante de l’US Air Force en Afrique après Djibouti, dès 2016, sous le mandat de Barack Obama. Une nouvelle preuve que la politique africaine du Pentagone n’a pas changée avec l’arrivée de Donald Trump (3-4-5).

      Les USA seuls maîtres à bord dans le Sahel

      Dès lors, le véto catégorique des Etats-Unis de placer la force G5 Sahel sous chapitre VII se comprend mieux. Il s’agit de mener une guerre non-officielle sans mandat international des Nations-Unies et sans se soucier du droit international. Ce n’était donc pas utile qu’Emmanuel Macron, fer de lance du G5, force qui aurait permis à l’opération Barkhane de sortir du bourbier dans lequel elle se trouve, plaide à de nombreuses reprises cette cause auprès de Donald Trump. Tous les présidents du G5 Sahel s’y sont essayés également, en vain. Ils ont fini par comprendre, quatre chefs d’Etats ont boudé la dernière Assemblée générale des Nations Unies. Seul, le Président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, est monté à la tribune pour réitérer la demande de mise sous chapitre VII, unique solution pour que cette force obtienne un financement pérenne. Alors qu’en décembre 2017, Emmanuel Macron y croyait encore dur comme fer et exigeait des victoires au premier semestre 2018, faute de budget, le G5 Sahel n’est toujours pas opérationnel ! (6-7) Néanmoins, la Chine a promis de le soutenir financièrement. Magnanime, le secrétaire d’Etat à la défense, Jim Mattis a lui assuré à son homologue, Florence Parly, que les Etats-Unis apporteraient à la force conjointe une aide très significativement augmentée. Mais toujours pas de chapitre VII en vue... Ainsi, l’administration Trump joue coup double. Non seulement elle ne s’embarrasse pas avec le Conseil de Sécurité et le droit international mais sous couvert de lutte antiterroriste, elle incruste ses bottes dans ce qui est, (ce qui fut ?), la zone d’influence française.

      Far West

      Cerise sur le gâteau, en août dernier le patron de l’AFRICOM, le général Thomas D. Waldhauser, a annoncé une réduction drastique de ses troupes en Afrique (9). Les sociétés militaires privées, dont celle d’Erik Prince, anciennement Blackwater, ont bien compris le message et sont dans les starting-blocks prêtes à s’installer au Sahel (10).


      https://www.iveris.eu/list/notes_danalyse/371-le_sahel_estil_une_zone_de_nondroit__

  • #Burkina_Faso : un méga-projet turc de 343 millions d’euros pour le textile

    La société turque #Ayka_Textile, soutenue par les autorités burkinabè, a annoncé son intention de construire un complexe industriel pour la fabrication de #vêtements au Burkina Faso, avec un lancement de la production fin 2020.


    http://www.jeuneafrique.com/527940/economie/textile-mega-projet-turc-343-millions-deuros-burkina-faso/?p=527940&preview=true
    #turquafrique #Turquie #Afrique #textile #industrie_textile #investissement

  • Laurent Bigot, ancien diplomate licencié pour avoir voulu inventer sa propre politique et ses propres alliés en Afrique, comme soutenir mordicus que son camarade Ibrahim Boubacar Keïta était le seul et vrai vainqueur des élections au Mali en 2002, le voilà maintenant qui veut que la gestion des otages français enlevés soit soit faite suite à un débat démocratique.

    « Osons un débat démocratique sur la question des otages ! »
    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/03/30/osons-un-debat-democratique-sur-la-question-des-otages_5103459_3212.html

    « Osons un débat démocratique sur la question des otages ! »

    Notre chroniqueur propose que la décision de négocier relève du Parlement et pose la question du cadre légal des procédures judiciaires contre les ravisseurs.

    #otages

  • La réponse de Manuel Valls sur Ali Bongo qui agite le Gabon
    http://www.rfi.fr/afrique/20160118-reponse-manuel-valls-ali-bongo-agite-gabon-emission-jeremy-ferrari?ns_m

    Ceci pour mes ami·e·s du gabon, et aussi pour les quelques opposant qui sont obligé de temps en temps de sauter par dessus le mur de la résidence de l’ambassadeur de France pour échapper aux flics et leur matraques : Manuel Valls avoue (sans doute par erreur) que Bongo n’est pas élu :) super drôle dans un sens, en tout cas ça en fait marrer certains à Libreville.

    Les propos du Premier ministre français, invité de l’émission de télévision « On n’est pas couché » sur France 2 samedi soir suscite la polémique au Gabon. Manuel Valls, interrogé par l’humoriste français, Jérémy Ferrari, qui critique la présence d’Ali Bongo au cortège de chefs d’Etat lors de la marche suite aux attentats de Charlie Hebdo le 11 janvier 2015, avait laissé entendre que le président gabonais n’était pas élu.

    La réponse du Premier ministre français sur le plateau de l’émission de France 2 est assez courte, mais elle n’est pas passée inaperçue à Libreville où le pouvoir et l’opposition scrutent les réactions de la France sur les affaires intérieures du Gabon.

    #gabon #françafrique #marade

    • La réponse du Premier ministre français sur le plateau de l’émission de France 2 est assez courte, mais elle n’est pas passée inaperçue à Libreville où le pouvoir et l’opposition scrutent les réactions de la France sur les affaires intérieures du Gabon.

      L’humoriste Jérémy Ferrari : « Comment vous expliquez qu’Ali Bongo se retrouve en tête d’une marche pour la liberté d’expression ? »

      « Dans cette manifestation, il y avait des chefs d’Etat et de gouvernement. Vous retenez Ali Bongo, moi je retiens surtout un autre Africain, élu lui, précise Manuel Valls : Ibrahim Boubacar Keïta ».

      L’humoriste rebondit : « Ah, parce qu’il n’est pas élu Ali Bongo finalement ? »

      Réponse du Premier ministre français : « Non, pas comme on l’entend. »

  • Devenus des Charlie, tout à fait sobres, ils…
    http://reflets.info/devenus-des-charlie-tout-a-fait-sobres-ils

    L’AFP décide de faire don à Reflets.info de la photo utilisée pour illustrer cet article. Ibrahim Boubacar Keïta, président du Mali, décide de ne plus poursuivre indûment des journalistes. Mahamadou Issoufou, président du Niger, décide de ne plus poursuivre indûment des journalistes ou de harceler des citoyens d’opposition. Ali Bongo Ondimba, président du Gabon, décide […]

  • VIDEO - Marche républicaine: quand #Netanyahu attend le bus
    http://www.bfmtv.com/societe/marche-republicaine-quand-netanyahu-attend-le-bus-856814.html

    On peut y voir le Premier ministre israélien, à quelques centimètres de la caméra de BFMTV, s’étonner de n’avoir pu prendre place dans le premier bus devant lui, quelques secondes après avoir court-circuité la file d’attente devant lui.

    Netanyahu’s Paris appearance was a PR disaster - Diplomacy and Defense Israel News | Haaretz
    http://www.haaretz.com/news/diplomacy-defense/.premium-1.636737

    Netanyahu was captured by news cameras elbowing his way into the front row, gently pushing aside the President of Mali Ibrahim Boubacar Keita. The French weekly Paris Match later reported that Netanyahu’s place in the front row (alongside Palestinian President Mahmoud Abbas) was in fact determined by the organizers of the rally, but by that point the videos showing Netanyahu’s break into the first row were already out. The damage was done.

    During the march Netanyahu was caught off-guard again, waving to the crowd in response to a pro-Israel shout from the audience, looking rather cheerful in comparison to his grim and somber compatriots, who kept their cool and did not respond to the crowd.

    Of course, Netanyahu’s biggest humiliation was a video that has since gone viral, in which he is seen waiting for a bus to take him to the rally, after missing the bus that ferried other world leaders to the march.

    The footage, captured by a French TV station, is remarkable: The prime minister of Israel looks nervous, dejected, beaten down, surrounded by his security detail yet still standing in the middle of the street, looking exposed to danger in a way world leaders should never be. Netanyahu appears furious, annoyed, confused, trying to busy himself with talking on his phone or fixing his hair, constantly looking over his shoulder to check whether his bodyguards are still there. Even the French news anchors had to sympathize with his distress.

    In no time, Netanyah’s anguish over the bus like was memefied and joked about. His gauche waving became the subject of scorn and derision, his apparent shoving the subject of intense criticism.

    “Such behavior as cutting in line, sneaking onto the bus by pushing and shoving, using elbows to get to the front at some event is so Israeli, so us, so Likud Party Central Committee, that I want to shout: "Je suis Bibi!” wrote my Haaretz colleague columnist Yossi Verter.

  • L’article « Les coulisses d’une photo historique » de Paris Match était titré initialement « Comment Sarkozy s’est invité sur la photo » (on en trouve encore la trace dans l’URL) :
    http://www.parismatch.com/Actu/Politique/Comment-Sarkozy-s-est-invite-sur-la-photo-687584

    Signalé par « ✏ La Science ✏ » sur Twitter :
    https://twitter.com/gekko_hopman/status/554522285584158720

    « Bon alors oui c’est un mégalo pathétique, oui, mais tu vas changer ce titre, parce que c’est un copain du patron »


    ou quand @loutre donne des idées aux journalistes :
    http://seenthis.net/messages/329444

    #flagrant_délit (la liberté de la presse c’est bon mangez-en)

  • Macky Sall, Idriss Deby, Ibrahim Boubacar Keïta, appellent à bombarder la Libye !
    http://grigrinews.com/macky-sall-idriss-deby-ibrahim-boubacar-keita-appellent-a-bombarder-la-libye/2198

    « Afrique : les laquais de président du Sénégal Macky Sall, du Tchad Idriss Deby, du Mali Ibrahim Boubacar Keïta, appellent à bombarder la Libye ! »

    #Africanité #Géopolitique

  • #Mali : Fin de la lune de miel entre IBK et la France
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/235-mai-2014/article/mali-fin-de-la-lune-de-miel-entre-4721

    Alors qu’il y a quelques mois, la France considérait le nouveau président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) comme un homme providentiel pour le Mali, les relations entre Paris et Bamako se tendent, la relance économique et politique du Mali et les négociations concernant le nord du pays ne se passant pas comme prévu par les autorités françaises. De la même manière qu’Hollande exigeait des élections au Mali en mars dernier, Jean-Yves Le Drian tance le Président malien : « Je trouve qu’il n’avance pas assez (...)

    #235_-_mai_2014

    / Mali, #Salves, #Armée_française

  • Déplacement de François Hollande à Bamako : la guerre et après ?
    http://survie.org/francafrique/mali/article/deplacement-de-francois-hollande-a-4536

    François Hollande se rendra ce jeudi 19 septembre à Bamako pour l’investiture du Président malien, Ibrahim Boubacar Keïta. Ce voyage permettra de montrer à l’opinion publique française que le président français, « intraitable », a obtenu le rétablissement de la démocratie formelle au #Mali. La boucle sera bouclée, les projecteurs vont changer de direction, alors que les Maliens et les Maliennes continueront à se confronter à un grand nombre de problèmes chroniques mais aussi consécutifs à l’intervention (...)

    #Communiqués_de_presse
    http://survie.org/IMG/pdf/Presentation_ouvrage_Mali_-_ed_Tribord_par_Survie.pdf

  • Mali : le capitaine putschiste Sanogo promu général ! : Défense globale
    http://defense.blogs.lavoixdunord.fr/archive/2013/08/15/mali-le-capitaine-sanogo-promu-general-12061.html

    Le capitaine Amadou Sanogo (photo AFP), auteur du coup d’Etat du 22 mars 2012 qui entraîna le désastre et la guerre contre les jihadistes du Nord, a été promu au grade de général de corps d’armée trois jours après la victoire d’Ibrahim Boubacar Keita à l’élection présidentielle (77,6 % des voix selon les résultats donnés ce jeudi 15 août).

    Ouah, quatre étoiles pour un capitaine de 40 ans ! Voici un promotion express surprenante qui a scandalisé une partie de la société civile malienne.

    D’abord, si c’est le gouvernement intérimaire qui a prononcé cette promotion (et le ministre de la Défense Yamoussa Camara), on ne peut imaginer qu’elle ait eu lieu sans l’assentiment d’IBK. Il faut sans doute l’interpréter comme un calcul d’apaisement au moment où les négociations pour la réconciliation (avec les Touareg mais aussi avec les bérets verts de Sanogo) constituent une priorité nationale.

    Cela démontre aussi que le petit capitaine reste influent ou garde une capacité de nuisances redoutée par le pouvoir civil, même confiné dans son fief du camp militaire de Kati. De ce côté-ci, la situation ne change pas. Le coup d’Etat, porté selon lui contre le pouvoir corrompu et impuissant d’ATT (Amadou Toumani Touré), avait provoqué l’effondrement du Mali. Il avait rendu le pouvoir en avril 2012 mais le mal était fait, avec les conséquences guerrières que l’on connaît.

    Depuis, le capitaine Sanogo garde pourtant un œil acéré sur la politique malienne. Et de la puissance. Il avait déjà été récompensé par sa nomination à la tête du Comité militaire de suivi de la réforme des forces armées. Le voilà maintenant général quatre étoiles. Après d’intenses négociations en coulisses. Ses piteuses excuses officielles de juin, sur les effets désastreux de son initiative, étaient sûrement à considérer comme un acte d’allégeance au futur pouvoir. En échange, une sacrée promotion...

    On peut noter au passage que le capitaine Sanogo s’était rangé adroitement dans le camp IBK durant la campagne. Son adversaire vaincu, Soumaïla Cissé, lui promettant des poursuites judiciaires après des exactions supposées commises pendant la période du putsch... Le général Sanogo est donc doublement vainqueur. Au moins, pour l’instant.

    Cette étrange nomination a déchaîné une vague de critiques, notamment sur Twitter...

  • Election sans passion au Mali
    http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2013-08-13-Mali

    Le soulagement est perceptible au Mali après l’élection, sans incident majeur, de M. Ibrahim Boubacar Keita à la présidence de la République le 10 août. Par un geste remarqué, son adversaire malheureux, M. Soumaïla Cissé, s’est rendu en personne au domicile du nouveau chef de l’Etat pour le féliciter et lui souhaiter « bonne chance ».

    #France #Mali #Sahel #Élections #Politique #Terrorisme