person:india

  • Il est un centre de rétention où un policier aime enfoncer son index dans l’anus des étrangers retenus (précision : sans leur consentement).
    Il est un centre de rétention où, dans la cellule d’isolement (le mitard), des policiers ont menotté les poignets d’une personne aux barreaux d’une chaise, lui ont mis un casque en mousse, ont shooté dans cette chaise et ont laissé cet homme ainsi à terre 6 heures durant en passant régulièrement pouffer devant lui pour le provoquer.
    Il est un centre de rétention où ce soir, après avoir témoigné de manière anonyme à la radio par téléphone, un retenu a été menacé par le directeur qui l’accuse (à tort) d’être le meneur de la grève de la faim qui y a démarré hier soir suite à d’autres graves violences subies par un autre retenu et à des brimades collectives.
    Ce centre de rétention, c’est celui de Oissel (près de Rouen).
    Nous y sommes allées hier et pouvons témoigner que l’arbitraire y fait rage.
    Merci à tous les journalistes / politiques / élus / militant.e.s que vous connaissez d’appeler le directeur afin de lui faire savoir qu’il doit arrêter IMMÉDIATEMENT de laisser son personnel se défouler sur les 40 retenu.e.s dont il est RESPONSABLE.
    Merci d’avertir qui vous semble judicieux.se
    C’est très urgent !

    Oissel / Cabines téléphoniques en zones de vie des personnes retenues :
    Zone hommes isolés : 02.35.68.61.56
    Zone femmes et familles : 02.35.69.09.22

    Standard CRA : 02.32.11.55.00

    Route des Essarts, 76350 Oissel
    Visite aux personnes retenues :
    Lundi au dimanche : 9h à 11h30 et 14h à 17h
    Se présenter au moins ½ heure avant la fin des visites

    (Post publié par Valérie Osouf vendredi11 janvier 2018 sur FB)

    #rétention #étrangers #violences_policières #grève_de_la_faim #Oissel

    • Paroles et Revendications des retenus du bâtiment hommes du CRA de Oissel

      12 janvier 2019

      « Hier a un vieux gars d’ici qui mangeait lentement, les policiers lui ont mis la pression pour qu’ils finissent plus vite : "Hé India ! Hé India ! Dégage ! Il te reste plus qu’une minute".

      « Ici on nous respecte pas. Pour boire de l’eau c’est aux toilettes...

      « Si tu tombes malade, c’est qui qui te soigne ? Pas la police en tout cas ! On nous traite comme des animaux et pendant les visites la porte continue d’être ouverte et les policiers écoutent tout ce qu’on dit. Ils nous empêchent tout contact physique avec nos proches, même de faire
      la bise à ta femme.

      « Ici il y a eu des histoires de viols pendant la fouille. On a décidé de pas tout casser. Parce qu’on veut pas se faire accuser "d’anciens taulard vénères", pourtant y a de quoi ici.

      « Ici tu peux même pas cantiner et la bouffe est vraiment dégueulasse.

      « Ici il y a plein de profils différents, travailleurs ceux avec un titres de séjour d’un autre pays mais que l’État veut quand même déporter au pays. Puis y a plein de nationalités enfermées ! Chez les femmes aussi, la bas c’est la galère.

      « Même quand t’as ton passeport et que tu veux rentrer...Bah il se passe rien et on te laisse galérer. Nous ici on comprend rien. Hier on a parlé avec ceux du Mesnil Amelot. Là-bas aussi c’est le système du bon et mauvais flic. Nous aussi on va lutter avec eux !

      « Ici, à Oissel, on nous a déjà gazé dans le bâtiment. Hier ils ont voulu prendre des contacts dans des smartphones en fouille pour voir de quel pays on pouvait venir. C’est totalement illégal !

      « Ici il y a beaucoup de gens ils se coupent les veines, on doit appeler nous même l’ambulance. Et quand la police arrive, la seule chose qu’elle veut savoir c’est qui a appelé. Et les flics nous engueulent. Y a un gars ici, il a des problèmes aux reins et il pisse du sang. Elle a
      fait quoi la police ? Elle lui a donné un Doliprane. De toutes façons, à l’infirmerie c’est soit doliprane soit drogue.

      « Pour la justice... Même quand y a des vices de procédures on nous libère pas. On nous donne des numéros pour connaître nos droits. Personne n’a jamais répondu à nos appels. Après le premier communiqué, on avait vu le chef du centre. On avait décidé d’être gentil mais ça sert à rien.

      « Ce qu’on vit c’est le néo-colonialisme. La France a colonisé nos pays avant et maintenant fait ça... Nous on a toutes nos attaches ici : parents, copines, potos, famille. On nous dit que si on nous libère on va s’enfuir. Mais on va s’enfuir où ?

      « Y en a ici, ils sont venus pour demander la protection de l’État français. Et là, c’est la protection qui t’enferme ! Y en a marre de tout ça !

      « Nous les enfermés, on voit plus nos proches, les allers retours CRA-Prison-CRA empirent encore tout ça. On va pas passer notre vie à être enfermés ! On appelle les autres centres de rétention à rentrer en grève de la faim avec nous et avec ceux de Vincennes et du Mesnil en banlieue parisienne !

      Les retenus du CRA de Oissel le 11/01/2019

      Nos revendications
      – Nous demandons la fermeture du CRA de Oissel parce que les conditions de détention y sont horribles.
      – Nous demandons que les policiers cessent de nous traiter comme des animaux.
      – Nous réclamons des repas corrects.
      – Le centre est sale : nous réclamons la propreté.
      – Nous demandons que les personnes malades psychiatriques ne soient pas placés ici mais soient envoyés dans des lieux de soins.
      – Nous réclamons que les retenus qui ont la gale soient soignés au lieu de contaminer tout le monde.
      – Nous demandons l’arrêt des fouilles intégrales.
      – Nous réclamons le respect de notre intimité durant les visites.
      – Nous réclamons le respect de la part des policiers.
      – Nous allons porter plainte.

      Les Retenus de Oissel en grève de la faim, le 12 janvier 2018

      CONTACTS :
      Cabines téléphoniques en zones de vie des personnes retenues
      Zone hommes isolés : 02.35.68.61.56
      Zone femmes et familles : 02.35.69.09.22

      {via Valérie Osouf sur FB}

  • Gestation pour autrui : « En Inde, les mères porteuses sont réduites à l’état d’esclaves »
    http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2018/06/22/31003-20180622ARTFIG00335-gestation-pour-autrui-en-inde-les-meres-porteuses

    Sheela Saravanan est une chercheuse indienne, titulaire d’un doctorat en santé publique, et a travaillé dans plusieurs universités allemandes. Elle appartient notamment à l’Institut d’Éthique et d’Histoire de la médecine, à l’Université de Göttingen. Féministe, elle s’intéresse aux violences faites aux femmes en Inde et dans les pays du Sud, ainsi qu’aux technologies de reproduction, en particulier la PMA.
    Elle a mené une longue enquête auprès des mères porteuses en Inde, et a publié à la suite de ses recherches A Transnational Feminist View of Surrogacy Biomarkets in India (Springer, 2018), un document réalisé à partir de nombreux entretiens. Elle y révèle les conditions terribles dans lesquelles les mères porteuses sont étroitement surveillées tout au long de leur grossesse. Entretien exclusif.

    FIGAROVOX.- Pour quelles raisons avez-vous choisi de vous intéresser aux mères porteuses en Inde ?
    Sheela SARAVANAN.- En 2007, L’Inde était la deuxième destination au monde en matière de tourisme médical, grâce à la qualité de son système de santé, de ses équipements et de l’accessibilité des soins. Je pensais donc que les parents d’intention (les personnes qui ont recours à une mère porteuse pour obtenir un enfant) étaient attirés par la modernité des équipements médicaux et le haut degré de qualification des médecins, ainsi que par la permissivité de la législation indienne, la faiblesse des coûts et la disponibilité des mères porteuses.
    Mais lorsque je suis venue en Inde et que j’ai discuté avec des parents d’intention, j’ai compris en réalité qu’ils viennent surtout parce qu’en Inde, les mères porteuses n’ont absolument aucun droit sur l’enfant qu’elles portent, ni même sur leur propre corps tout au long de leur grossesse. Elles ne bénéficient d’aucun soutien légal ni psychologique. On leur demande d’allaiter l’enfant qu’elles ont porté, puis on le leur arrache sans leur apporter la moindre assistance psychologique.

    - C’est tout le contraire de ce que l’on nous montre à la télévision : dans les talk-shows comme celui d’Oprah Winfrey aux États-Unis, on nous vend une image romantique de la gestation pour autrui en Inde, comme si c’était un service rendu, entre sœurs, en quelque sorte. J’ai donc pris conscience qu’en Inde, la gestation pour autrui est une violation flagrante des droits de l’homme, et qu’elle fait encourir d’importants risques pour la santé des femmes.

    – Vous rapportez les difficultés que vous avez eues pour approcher les mères porteuses. Pourquoi les cliniques étaient-elles si réticentes à vous mettre en contact, si leur activité est légale ?

    – Malgré tout, deux cliniques ont accepté de m’aider dans mes recherches, dont une qui dispose d’un foyer pour mères porteuses, c’est-à-dire des dortoirs dans lesquels les femmes enceintes sont détenues pendant toute leur grossesse. J’ai toutefois appris plus tard que les femmes avaient reçu des consignes très strictes sur ce qu’elles avaient le droit de dire ou non.
    On leur demande d’allaiter l’enfant qu’elles ont porté, puis on le leur arrache sans leur apporter la moindre assistance psychologique.
    J’ai rapidement compris les raisons de tous ces mystères. Ces cliniques étaient impliquées dans diverses activités illégales : elles ne fournissaient aucune copie de leur contrat aux mères porteuses, elles fabriquaient de faux certificats de naissance, et se servaient même de leur influence pour émettre de faux passeports aux personnes qui souhaitaient ramener un enfant dans un pays où la GPA est illégale. Par ailleurs, de nombreuses pratiques médicales y sont contraires à toute forme d’éthique : bien qu’on n’ait pas le droit d’implanter plus de trois embryons à la fois dans l’utérus de la mère, les cliniques en implantent systématiquement cinq, et s’il y en a plus de deux qui sont viables, on procède in-utero à des avortements sélectifs. De plus, les accouchements ne se font que par césarienne. Une des mères m’a confié que même si le travail se fait douloureusement, on les conduit brutalement en salle d’opération pour les accoucher en urgence. Ces pratiques sont toutes, évidemment, illégales. Les cliniques se doutaient certainement que si je restais trop longtemps ou que j’approchais les femmes de trop près, je finirais par avoir vent de leurs pratiques, d’où leur réticence à me mettre en relation avec elles.

    - Quelles sont les conditions socio-économiques dans lesquelles vivent les femmes qui deviennent mères porteuses ? L’argent est leur seule motivation ?

    – Je n’ai rencontré aucune femme qui ait fait des études supérieures. Leurs revenus familiaux sont tous situés entre 3 000 et 6 000 roupies par mois, c’est-à-dire entre 50 et 100 euros. Pour une gestation pour autrui, elles touchent environ 3 500 euros (250 000 roupies), soit l’équivalent de trois ans de salaire. Toutes les femmes que j’ai rencontrées connaissent d’importantes difficultés économiques : de bas revenus, mais aussi des soucis de santé dans leur famille qui nécessitent des soins parfois coûteux. Même si aucune d’entre elles ne vit dans des conditions extrêmes de pauvreté, et bien que ce qu’elles gagnent grâce à la GPA ne représente pas non plus une immense fortune, ce salaire est très important pour elles car il permet à leur famille de ne pas sombrer dans la misère. Toutes sont au bord de la pauvreté : le moindre imprévu (une maladie, mais aussi un mariage ou le décès d’un proche) peut les y plonger durablement, d’autant qu’en Inde, il n’y a pas réellement de sécurité sociale.
    L’argent est donc la motivation première. Elles font souvent le calcul, pour savoir combien de grossesses elles devront réaliser avant d’être complètement à l’abri des difficultés économiques. Les cliniques les encouragent d’ailleurs, après la première GPA, à continuer : souvent, elles savent les persuader en ciblant expressément des femmes qui ont vraiment besoin d’argent. Je n’ai rencontré qu’une seule femme qui a refusé de réaliser une seconde grossesse : sa GPA lui a permis d’acheter la pauvre maison qu’elle louait auparavant avec son mari, et elle s’est remise à vendre des légumes.

    - Les parents d’intention choisissent-ils les mères porteuses ? Vous écrivez dans votre étude que « la GPA est un bazar où même la capacité d’une femme à porter des enfants a un prix ». Que voulez-vous dire ?

    – Oui, ce sont principalement les parents qui choisissent la mère porteuse, d’abord sur la base de photos et de quelques informations basiques, puis ensuite en leur faisant passer un entretien. Ils évaluent les candidates en fonction de leur apparence physique, préférant par exemple celles qui sont légèrement en surpoids car c’est un gage de bonne santé selon eux ; mais aussi en fonction de leur disposition à abandonner le bébé sitôt après la naissance. Ils privilégient nettement les plus pauvres, et s’intéressent au taux de mortalité dans leurs familles. Les mères, en revanche, n’ont pas le choix.
    Un supplément est versé aux femmes qui allaitent le bébé, et leur salaire est en partie indexé sur le poids de l’enfant à la naissance. En cas de handicap, ou si le sexe n’est pas celui désiré, elles sont en revanche moins payées. D’après un médecin, un tiers environ des parents préfèrent une mère qui a la même religion qu’eux. Une mère m’a confié qu’elle avait touché une prime, car elle appartenait à une caste de propriétaires, les Patel, qui jouissent d’un statut social prestigieux dans le Gujarat. Dans d’autres cliniques, on ne recrute que des femmes à la peau claire, et des critères de beauté ont été introduits.
    Les parents doivent débourser environ 1,1 million de roupies (18 000 euros environ), et les prix sont multipliés par le nombre de bébés en cas de jumeaux ou de triplés. Les bébés aussi sont donc une marchandise à vendre. Et en effet, comme je l’ai écrit, ces cliniques ressemblent à de gigantesques bazars, où tout a un prix : le corps des femmes, leur lait maternel, le travail de nounous que certaines font pendant quelque temps après la naissance, le nombre d’enfants, leurs poids, leur sexe, leur santé, et même jusqu’à la caste sociale ou la religion de la mère.

    - Vous avez également visité ces « surrogacy homes », ces foyers pour mères porteuses où sont retenues les femmes pendant leur grossesse. Y restent-elles par choix, ou par obligation ? Vous comparez ces lieux à des prisons…

    – En réalité, les conditions de vie dans ces foyers sont une violation flagrante des droits de l’homme : toute activité autre que liée au bon déroulement de la grossesse est bannie.
    Il s’agit d’une obligation imposée par la clinique, parfois même après la naissance si les parents d’intention souhaitent que la mère allaite l’enfant. De toute manière, après l’accouchement, elles n’ont pas le droit de retourner tout de suite chez elles. Pendant la grossesse, tous leurs mouvements sont strictement contrôlés, elles n’ont pas le droit de sortir ni d’accomplir aucune tâche du quotidien. On limite le nombre de proches qu’elles sont autorisées à voir. Elles doivent également abandonner leurs autres enfants : l’une d’entre elles, célibataire, a dû les confier à son frère tout le temps de la grossesse. Et dans la clinique, il n’y a aucun divertissement prévu pour elles : pas de télé, de radio, de livres ou d’ordinateurs, elles sont sur leur téléphone portable pratiquement toute la journée. Même dans les prisons, il y a des cours ou des espaces de récréation. On leur fait écouter de la musique sacrée à longueur de temps, car cela est supposé avoir un effet bénéfique sur les bébés. Elles sont gavées à longueur de journée, sont tenues de finir leur assiette à chaque repas. En réalité, les conditions de vie dans ces foyers sont une violation flagrante des droits de l’homme : toute activité autre que liée au bon déroulement de la grossesse est bannie.

    - Les liens avec leur famille sont donc coupés tout le temps de la grossesse ? Que disent-elles à leurs proches ?

    – Le consentement du mari est obligatoire pour devenir mère porteuse, donc la famille est toujours au courant. La plupart d’entre elles l’annoncent à leurs proches soit pendant la grossesse, soit rapidement après. Certaines d’entre elles viennent à la clinique accompagnée par une amie ou une soeur, pour se rassurer, au début. La GPA est très stigmatisée en Inde, mais la plupart du temps les femmes ne s’en soucient que très peu car elles ont le soutien de leur famille, voire même suscitent l’admiration car elles se sacrifient pour subvenir aux besoins de leurs proches. Certaines d’entre elles, malgré tout, préfèrent mentir et font croire qu’elles travaillent à l’étranger pour justifier de longs mois d’absence.

    - Quelle relation ont les mères à l’égard de l’enfant qu’elles portent ? Le considèrent-elles comme leur propre enfant ? Réussissent-elles facilement à l’abandonner, après l’accouchement ?

    – On ne cesse de leur répéter que l’enfant n’est pas à elles mais qu’il appartient aux parents d’intention. Mais en réalité, la séparation est toujours un déchirement, et la plupart des mères éprouvent une profonde tristesse. La grossesse est une pratique teintée de très fortes significations culturelles, sociales et religieuses. Toutes les mères porteuses se considèrent comme la mère de l’enfant, et elles réclament souvent d’avoir de ses nouvelles de la part des parents d’intention après l’adoption.
    Émotionnellement, la séparation avec l’enfant est presque toujours dévastatrice, d’autant plus qu’il leur est interdit de faire part de leurs sentiments : les manifestations de tendresse à l’égard du bébé sont prohibées, et elles ne peuvent en parler ni avec les médecins, ni avec les parents d’intention, ni même, bien souvent, avec leur mari. Il n’y a qu’entre elles qu’elles peuvent en discuter. Le temps qu’elles passent avec l’enfant après la naissance est très précieux pour elles, elles en gardent un souvenir grâce aux photos qu’elles prennent à ce moment. Lors de nos entretiens, ces photos sont une des premières choses qu’elles ont voulu me montrer !
    Les parents adoptifs, au contraire, ne considèrent pas la mère porteuse comme la vraie mère, et dissocient la grossesse du fait d’être « propriétaire » de l’enfant. Ils s’appuient sur le fait que la plupart du temps, les embryons sont conçus à partir de leur matériel génétique à eux. Les médecins s’appuient sur ce sentiment de propriété des parents d’intention pour faire entendre raison aux mères porteuses, et n’évoquent jamais le sentiment maternel de ces femmes devant les parents adoptifs : ils leur disent qu’elles ne s’intéressent qu’à l’argent.

    - Est-ce qu’il arrive parfois que les parents qui ont commandé l’enfant le refusent, par exemple en cas de handicap ou lorsque le sexe n’est pas celui exigé ?

    – Oui, hélas. Au cours de mon enquête, j’ai entendu dire qu’une petite fille était née avec une main en moins : la semaine suivante, la presse rapportait que cette enfant avait été retrouvée sous un pont de la ville. La mère porteuse a reconnu que c’était bien le bébé dont elle avait accouché, mais n’a pas osé se signaler à la police, de peur qu’on croit que c’était elle qui avait abandonné l’enfant, alors que les coupables étaient les parents adoptifs. D’autres enfants, selon certains articles de presse, auraient été abandonnés à l’orphelinat en raison de leur handicap ; ou pire, certains auraient été vendus à des réseaux clandestins d’adoption. Mais comme il n’y a pas de statistiques précises sur le nombre d’enfants nés dans les cliniques de GPA, on ne sait pas combien d’entre eux ont été ainsi abandonnés.

    - Vous vous dites féministe. Pourtant, d’autres féministes soutiennent au contraire la possibilité pour les femmes d’être mères porteuses, au nom du respect de l’autonomie des individus !

    – Le féminisme, dans son approche libérale, se concentre en effet sur l’autonomie de l’individu dans ses choix reproductifs. Cette approche vise à libéraliser l’accès à toutes les formes de technologies reproductives, sans que l’État n’instaure de barrières quelconques. Les techniques d’assistance médicale à la procréation (PMA) par exemple sont considérées comme un excellent moyen de résoudre les problèmes d’infertilité ; et la GPA est vue comme un marché gagnant-gagnant, avec un bébé contre de l’argent. Mais ce point de vue occulte complètement la réalité sociale : dans les faits, les femmes qui deviennent mères porteuses le font rarement par choix, mais y sont poussées à cause de leur situation économique, en raison de très fortes inégalités comme celles qui existent en Inde.
    Les féministes se sont battues pour la libération des femmes, notamment à l’égard du rôle maternel stéréotypé auquel on les assignait. Certaines féministes vont jusqu’à voir dans la GPA une étape de ce processus de libération, puisque l’activité reproductive est séparée strictement de la maternité. C’est, selon elles, une expérience libératrice, puisque cela participe de l’émancipation face à la nature, à l’instinct maternel. Mais en réalité, la GPA est une soumission complète, à la fois à la technologie et au patriarcat : en témoigne le contrôle absolu auquel les femmes sont astreintes pendant leur grossesse, au nom du fait que les femmes doivent entièrement se consacrer à l’enfant qu’elles portent. Pendant toute leur grossesse, les femmes sont exclues de toute forme de vie sociale extérieure à la clinique.
    En réalité, l’autonomie des individus n’est jamais décorrélée du contexte social dans lequel ils évoluent : chaque décision est prise dans un contexte politique, économique et culturel, car les individus appartiennent toujours à une communauté et à une histoire. Les femmes indiennes qui deviennent mères porteuses le font par devoir à l’égard de leur famille ou de leurs proches dans le besoin, en partie pour gagner leur affection ou leur respect. Elles subissent bien souvent une subtile pression de la part de leur famille, maquillée sous des liens affectifs étroits. Elles font ce choix pour permettre, aussi, à leurs enfants d’échapper à l’impasse dans laquelle elles se trouvent elles-mêmes. Certaines ont même besoin de cet argent pour payer la dot de leurs sœurs ou belles-sœurs, ce qui participe précisément au maintien d’un système de domination !
    Du reste, l’approche individualiste empêche de considérer un autre aspect de la question : 60 à 80 % des parents qui commandent un enfant sont des étrangers : ils viennent le plus souvent des pays du Nord, et descendent dans ceux du Sud où les personnes, plus pauvres, sont davantage disposées à devenir un matériau biologique.
    J’appelle donc à une interdiction mondiale de la gestation pour autrui, car c’est une pratique inhumaine tant à l’égard de la mère porteuse que pour les enfants, privés de vérité biologique sur l’identité de leur maman. Les droits des parents d’intention ne doivent pas l’emporter sur ceux de la mère, qui subit une mise à l’index de la société ainsi que des atteintes à sa santé, à son équilibre psychique, à sa liberté. Je demande aussi que s’instaure une solidarité féministe transnationale, afin de renforcer la justice reproductive : on ne peut pas bafouer ainsi les droits des personnes, sous prétexte de leur vulnérabilité.

    - Peut-on s’opposer à la gestation pour autrui tout en soutenant les techniques d’assistance médicale à la procréation ?

    – Non, je ne crois pas, dans la mesure où les techniques de PMA supposent de trier et de manipuler un matériel biologique, et par conséquent de réifier la race ou l’appartenance ethnique des embryons. Ces techniques, comme la GPA, renforcent les discriminations sociales. En cette ère d’importants progrès médicaux et scientifiques, nous devons prendre du recul et considérer les implications et conséquences de tous ces bouleversements dans la reproduction humaine : nous avons, à cet égard, une lourde responsabilité. Avec le don de gamètes, bien que dans une moindre mesure par rapport à la GPA, il y a déjà une forme de marchandisation du corps. Ces pratiques se ressemblent toutes par leur impact sur la psychologie humaine, la façon dont elles brouillent les identités.

    À mon sens, les technologies reproductives ne sont acceptables moralement que si elles n’impliquent qu’une intervention sur le corps de la personne qui en fait le choix pour elle. Mais il ne peut y avoir de droits reproductifs, qui impliquent une opération invasive ou nuisible sur une tierce personne. La sélection des gamètes, le choix du sexe de l’enfant, le diagnostic préimplantatoire sont autant de techniques qui renforcent toujours certaines formes de discriminations.

    - En revanche, est-ce que l’interdiction de la GPA ne risque pas de laisser ces pratiques se perpétuer souterrainement, dans des conditions pires encore ?

    – Non, car en réalité, même légale, la gestation pour autrui s’accompagne de pratiques terribles. En 2013, de très jeunes femmes venues des régions les plus pauvres d’Inde ont été enlevées, échangées, violées et forcées à devenir mères porteuses. Une jeune fille a notamment été forcée d’accoucher à six reprises après son enlèvement, à l’âge de 13 ans ! Il y a de très nombreux trafics similaires en Inde, avec des femmes venues souvent du Népal ou de Thaïlande. D’autant que la GPA intéresse de moins en moins de femmes à cause de la diminution des salaires. Comme pour la prostitution, une interdiction formelle n’empêchera certainement pas certains trafics souterrains, mais permettra de créer des plateformes légales pour aider les femmes qui en sont victimes à se pourvoir en justice, tandis qu’un système permissif favorise l’essor des réseaux clandestins.

    #GPA #femmes #exploitation #domination

  • En Inde, l’escalade du prix du carburant touche les plus pauvres Avec Ucanews, New Delhi - 28 Juin 2018 - Eglises d’Asie
    http://eglasie.mepasie.org/asie-du-sud/inde/2018-06-28-en-inde-lescalade-des-prix-du-carburant-touche-les-plus-

    En Inde, le prix du carburant a grimpé d’environ 30 % cette année, entraînant l’envolée des factures des sociétés de transports de marchandises. Les premiers touchés sont les plus démunis du pays, qui subissent de plein fouet la situation. La situation est particulièrement difficile pour les petits commerçants, qui se voient obligés d’augmenter les prix des produits de base comme les fruits et les légumes. Une tendance qui pourrait se retourner contre le BJP au pouvoir, en amont des élections de 2019. En 2014, le parti avait en effet assuré que s’ouvrait une période de croissance économique. 

    Sarjot Singh Das, qui vend ses légumes en périphérie de New Delhi, a du mal à joindre les deux bouts depuis que la société de transports qui lui fournit ses produits a augmenté ses factures de plus de 50 % en douze mois. Sarjot fait venir ses légumes par camion tous les jours, depuis l’État voisin de l’Uttar Pradesh. Il s’inquiète face à la montée des prix du pétrole. Si ça continue, ses charges finiront par atteindre un niveau intenable. « Avant, je devais payer 600 roupies (8,83 dollars) par mois pour le transport, mais aujourd’hui, cela me coûte 900 roupies », confie-t-il. « Que deviendront mes revenus si cela continue ainsi ? »

    
En Inde, les prix du carburant ont grimpé de près de 30 % cette année, atteignant des records. Les gens comme Sarjot subissent de plein fouet les conséquences de la politique du gouvernement indien, qui a décidé plusieurs augmentations des taxes d’accise sur l’essence. Cela a eu un effet direct sur le coût des fruits, des légumes et autres produits de bases, les vendeurs étant forcés de monter les prix en conséquence. Beaucoup de vendeurs en ville se fournissent en effet dans les fermes et les villages alentour, et les coûts de livraison représentent pour eux une dépense significative.

    Un niveau de prix historique
    Le Bharatiya Janata Party (BJP), le parti au pouvoir du premier ministre Narendra Modi, avait promis, en arrivant au pouvoir en 2014, la croissance économique et l’« achhe din » (ou les beaux jours à venir). Mais pour l’instant, cela ne s’est pas reflété sur les prix du carburant. Le 14 juin à Bombay, la capitale financière du pays, l’essence a en effet atteint le niveau historique de 84,74 roupies (1,20 dollar) le litre. Une hausse de 70 roupies par rapport à son niveau d’il y a quatre ans. Arshad Khan, un commerçant d’un centre commercial dans le nord de l’État de l’Uttar Pradesh, explique que ses allers et retours à moto pour venir travailler font fondre ses économies d’une façon inquiétante. « Je parcours environ 50 kilomètres tous les jours », ajoute-t-il. « L’essence a augmentée, donc mes dépenses aussi… Avant, l’aller-retour me coûtait 60 roupies, et aujourd’hui, cela me coûte 100 roupies. »

    Le gouvernement a déclaré que les hausses des prix suivent les fluctuations du cours du pétrole brut sur le marché international, mais selon les économistes et l’opposition, cela n’explique pas la hausse considérable des taxes imposées sur l’essence en Inde. L’ancien premier ministre Manmohan Sinh, un économiste, a confirmé le mois dernier auprès des médias locaux que « les prix de l’essence sont à un niveau historique parce que le gouvernement de Modi a choisi de prélever des taxes d’accise excessives ». Le gouvernement fédéral comme les gouvernements des États imposent des taxes sur l’essence, et le gouvernement fédéral a vu ses revenus liés à l’essence et au diesel plus que tripler en quatre ans. En 2013-2014, ces revenus étaient de 12 millions de dollars ; ils avaient atteint 36,11 millions de dollars en 2016-2017. « Le gouvernement ne peut pas rejeter la faute sur les prix du pétrole brut à l’international », pour Vijay Kumar, un activiste de l’Uttar Pradesh. « Si le gouvernement baisse les taxes d’accise, les prix du carburant cesseront d’augmenter. »

    L’épreuve des élections
    Les slogans qu’employait le BJP durant les élections générales de 2014 contre l’opposition du Congrès du peuple indien, en annonçant le développement et la croissance économique, deviennent aujourd’hui contre-productifs à l’approche des élections de 2019, estime le journaliste politique Owais Ahmad. Le BJP a remporté les élections contre le parti du Congrès, qui était au pouvoir depuis 1947, à cause de l’inflation, de la pauvreté et du chômage. « Mais maintenant que la situation a empiré sur tous ces fronts, qu’est-ce que le gouvernement va pouvoir dire ? » , demande Owais Ahmad. Le 10 juin, les membres de la Fédération démocratique des jeunes Indiens (Democratic Youth Federation of India) ont organisé des manifestations dans tout le pays contre la montée des prix du carburant. Aakash Kumar, qui a participé à plusieurs manifestations, explique que les jeunes n’acceptent plus le discours avancé par les groupes politiques et par le gouvernement, « parce que ce sont les gens ordinaires qui paient le prix de leurs mauvaises politiques ».

    Une étude de l’Institut de la croissance économique (Institute of Economic Growth) de l’université de Delhi montre que la croissance économique rapide a entraîné une hausse des demandes en essence et en énergie, faisant de l’Inde le quatrième consommateur mondial de pétrole brut. L’étude affirme que durant la période de 2011 à 2025, les demandes de pétrole brut devraient grimper de 90 %, tandis que les demandes en diesel devraient augmenter de 110 %, et les demandes en essence de 165 %. L’étude suggère au pays de prendre des mesures en améliorant son utilisation des produits pétroliers, et en développant l’offre grâce des accords de production partagée entre les compagnies pétrolières locales et d’autres pays. L’Inde devrait également, selon l’étude, développer les énergies nucléaire, hydraulique et solaire, ainsi que les énergies alternatives. Elle devrait également prévoir ses besoins pétroliers afin de pouvoir « soutenir une croissance économique rapide dans le futur », confie Pradeep Agrawal, directeur des recherches conduites en 2012.

    #Inde #pétrole #énergie #BJP #Narendra_Modi #transports #croissance #pauvreté

  • L’Inde menacée par l’épuisement de ses nappes phréatiques
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2018/05/07/l-inde-menacee-par-l-epuisement-de-ses-nappes-phreatiques_5295240_3244.html

    « Des gens meurent et pourtant vous n’avez pas l’air de vous en inquiéter », ont récemment lancé les juges de la Cour suprême aux représentants des Etats de l’Haryana et de Delhi, qui se disputent le partage du débit du fleuve #Yamuna, leur enjoignant de s’entendre pour éviter les émeutes. La rareté de la ressource est à l’origine d’un nombre croissant de #conflits : #émeutes meurtrières à Delhi en 2016, tension diplomatique avec les voisins chinois ou pakistanais, marche de dizaines de milliers d’agriculteurs sur Bombay en mars. Le Forum for Policy Dialogue on Water Conflicts in India en a dénombré au moins 350 dans tout le pays.

    Elle exacerbe également les tensions entre agriculteurs et industriels, entre populations rurales et urbaines ou même entre basses castes et propriétaires terriens. Dès 2016, un rapport commandé par le gouvernement sur la réforme de la politique de l’#eau avait mis en garde contre une catastrophe à venir. « Les conflits entre les différents usages de l’eau et leurs consommateurs augmentent de jour en jour, alertaient les auteurs. Si la demande continue au même rythme, alors la moitié de la demande en eau ne sera pas satisfaite d’ici à 2030. »

    L’origine de cette crise est pourtant parfaitement identifiée : l’épuisement des #nappes_phréatiques.

    #Inde #stress_hydrique #paywall

  • #Afrique #Chine #Inde #Chinafrique #Turquie #Turquafrique #USA #EU #UE #Brésil #Russie #Indonésie #importations #exportations #balance_commerciale #cartographie #visualisation #commerce

    Vu sur twitter, avec ce commentaire :

    Fascinating map on Brookings website showing Africa trade w developing South (China, India, Turkey, Indonesia etc) taking off, while trade with EU & US is stagnant or falling

    https://twitter.com/davidpilling/status/980754550486437888
    ... mais sans source...

  • La culture du Paléolithique moyen ancien en Inde autour de 385-172 ka redéfinit les modèles de migrations dit « Out of Africa ».
    Early Middle Palaeolithic culture in India around 385–172 ka reframes Out of Africa models | Nature
    https://www.nature.com/articles/nature25444

    La découverte, présentée dans la revue Nature, jeudi 1er février, par une équipe indo-française, repose la question épineuse de l’origine de ce type d’innovation technique.

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2018/01/31/des-outils-sophistiques-vieux-de-385-000-ans-decouverts-en-inde_5250039_1650

    Que dit l’article ?

    La datation par luminescence sur le site préhistorique stratifié de Attirampakkam en Inde a montré que les processus étudiés montrent la fin de la culture acheuléenne et l’émergence de la culture du paléolithique moyen vers 385 ± 64 ka, soit beaucoup plus tôt que prévu pour l’Asie du Sud.
    Le paléolithique moyen s’est poursuivi à Attirampakkam jusque vers 172 ± 41 ka.

    Notes : la chronologie des technologies du Paléolithique moyen dans les régions éloignées d’Afrique et d’Europe sont cruciales pour :
    1/ tester les théories sur la origines et l’évolution précoce de ces cultures
    2/ comprendre leur association avec les humains modernes ou homininés archaïques
    3/ comprendre leur liens avec les cultures acheuléennes précédentes et la propagation de la technique Levallois.

    La situation géographique de l’Inde et de ses riches archives du Paléolithique moyen sont idéales pour traiter ces problèmes. Cependant, les progrès dans les connaissances ont été limités par la rareté des sites et des fossiles homininés ainsi que par les contraintes géochronologique.

    Qu’a-t-on relevé à Attirampakkam ? Une désaffection progressive pour les bifaces, une prédominance des petits outils, l’apparition de flocons Levallois distinctifs et diversifiés... Tout cela souligne de façon notable qu’on s’éloigne des technologies précoces acheuléennes à grandes flocons.
    Ces résultats montre qu’un changement de comportement s’est produit en Inde vers 385 ± 64 ka, contemporain avec des processus similaires enregistrés en Afrique et L’Europe.

    Ainsi, cela suggère donc qu’il y a eu des interactions complexes entre un développement local et des transformations globales en cours. Toutes ces observations appelleraient donc une reformulation des modèles qui font débuter les origines de la culture indienne du Paléolithique moyen au moment de la dispersions des hommes modernes vers 125 ka même si

    Yanni Gunnell et ses collègues ne vont pas jusqu’à écrire qu’Homo sapiens était le fabricant des Levallois d’Attirampakkam. « Cela relèverait plus du sentiment que de la preuve », admet-il.

    Quelques éléments en faveur de la diffusion d’une telle invention, au gré des déplacements des populations humaines :

    Les fourchettes très larges des datations pourraient rendre un tel scénario envisageable : si l’on prend la marge haute de la datation des fossiles marocains (315 000 ans + 34 000 ans) et la plage basse pour le site indien (385 000 ans – 64 000 ans), les incompatibilités temporelles s’effacent.

    Sachant qu’à la même époque, on a enregistré un épisode de « Sahara vert », le tableau se complète : « Les chasseurs-cueilleurs auraient ainsi rencontré entre l’Afrique et l’Asie du Sud un continuum d’écosystèmes de steppe et de savane sans interruption majeure par une barrière désertique, favorable à la dispersion des faunes cynégétiques avec lesquelles ils ont co-évolué

    Yanni Gunnell (dans le communiqué de presse qui accompagne la publication dans Nature).

    Maintenant, qu’en disent les contradicteurs ?

    Une technologie comme le débitage Levallois [a pu être] « inventée » de façon indépendante dans diverses régions du monde, par des espèces tout aussi diverses. « Cette hypothèse de la convergence technologique correspond à l’opinion dominante

    Jean-Jacques Hublin (Collège de France, Institut Max-Planck, Leipzig)

    Les pierres taillées présentées « ne sont pas du Levallois ». [ Eric Boëda, spécialiste de la taille des outils lithiques (université Paris-X Nanterre) ] estime qu’elles correspondent à « une analogie non contrôlée » avec cette méthode de taille, à « un début de production normalisée, un débitage même pas suivi de façonnage, une simple recherche de tranchant ». Mais pas au fruit de l’anticipation subtile qui permet de débiter une série d’outils à partir d’un bloc initial.

    Mais , Vincent Mourre (Institut national des recherches archéologiques préventives), lui aussi spécialiste de la production des industries lithiques,

    estime que les doutes émis par Eric Boëda « ne sont pas justifiés » - même si la qualification de « laminaires » de certaines production « pourrait sans doute être tempérée ». La critique de son confrère « ne tient pas compte de la variabilité des méthodes Levallois dans le temps et dans l’espace ni de la nécessaire adaptation aux matières première locales, en l’occurrence, du quartzite ». Une des planches présentant des « nucléus », ces noyaux de pierre dont sont tirées les lames, lui semble « particulièrement convaincante ». « En l’absence de fossile humain ancien bien daté dans le sous-continent indien, les retombées immédiates sont peut-être un peu plus modestes que ce que laisse entendre le titre de l’article de Nature », tempère cependant le chercheur.

    Affaire à suivre...

    #préhistoire #industrie_lithique #inde #Levallois #paléolithique_moyen #paléolithique_supérieur
    #385-172ka

  • Des outils sophistiqués vieux de 385 000 ans découverts en Inde
    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2018/01/31/des-outils-sophistiques-vieux-de-385-000-ans-decouverts-en-inde_5250039_1650


    Quelques pierres taillées du paléolithique moyen du site d’Attirampakkam, en Inde.
    Sharma Centre for Heritage Education, India

    Une énigme de plus, dans une discipline qui en regorge, la préhistoire. Pourquoi a-t-on retrouvé en Inde des pierres taillées sophistiquées, vieilles de 385 000 ans (avec une fourchette de plus ou moins 64 000 ans), alors que les plus anciens de ces outils dits de « type Levallois », en Afrique et en Europe, datent plutôt d’environ 300 000 ans ? Et qui les a façonnées ?

    La découverte, présentée dans la revue Nature, jeudi 1er février, par une équipe indo-française, repose la question épineuse de l’origine de ce type d’innovation technique.
    […]

    Comment trancher ? « Le drame de l’Inde, c’est qu’il n’y a pas de fossiles », constate Jean-Jacques Hublin. Une géologie défavorable n’a pas permis la préservation des hominidés qui l’ont arpentée jadis. Une absence qui laisse la place à l’imagination.

  • Why an Indian theatre artist decided to boycott the Israel Festival to be held in 2018 – Indian Cultural Forum
    December 14, 2017
    http://indianculturalforum.in/2017/12/14/why-an-indian-theatre-artist-decided-to-boycott-the-israel-festi

    (...)Meanwhile, in India, Mallika Taneja , a theatre artist based in Delhi, has declined to perform at the Israel Festival, although her decision was made before Trump’s announcement, on 24 November. After Trump made his call, she decided to make her letter public in a Facebook post. Taneja has performed her solo performance piece, Thoda Dhyan Se, at several reputed festivals, as well as protest gatherings, to wide acclaim. Her latest work is Rukaawat Ke Liye Khed Hai. Here we publish her Facebook post which contains her letter to the organisers to the Israel festival. (...)

    @sinehebdo
    #BDS

    • Oui, on n’en parle pas assez, mais les médias ne reflètent pas vraiment l’état du boycott culturel d’israel : on n’entend parler que des artistes qui y vont, et de ceux, de plus en plus rares, qui annulent.

      Mais israel ne sollicite quasiment plus les artistes qui ont déjà boycotté, alors qu’ils boycottent toujours. Et parmi ceux qui restent, nombreux sont ceux qui, comme l’artiste ci-dessous, refusent les sollicitations avant même qu’elles soient annoncées, et donc ne comptent pas parmi les boycotteurs/boycotteuses. C’est le boycott silencieux.

      Il peut se produire pour des raisons politiques, ou juste pour « ne pas faire de politique », mais dans tous les cas, de nombreux artistes ne veulent pas que leur nom soit mêlé à israel.

      C’est ce que l’actrice et metteuse en scène indienne ci-dessous voulait faire et puis, finalement, elle a décidé de rendre sa décision et sa lettre publique (en anglais), reprise dans cet article...

      Artist Mallika Taneja (India) openly rejects Israel Festival invitation
      https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=136909920358115&id=134253513957089

      #Boycott_silencieux #Boycott_culturel #Boycott #BDS #Palestine #Inde #Mallika_Taneja #Théâtre

  • L’accès à internet au prix de sa neutralité ? – Économie du document
    https://archinfo24.hypotheses.org/3285

    Le cas de l’Inde

    En fin d’année 2015 le TRAI (Telecom Regulatory Authority of India) a suspendu la diffusion des offres Free Basics de Facebook proposées via l’opérateur Reliance.

    Par le biais de ces offres regroupées sous le nom d’Internet.org, Facebook s’associe à des opérateurs mobiles pour proposer un accès internet gratuit à des sites de “base” notamment pour de la recherche d’emploi ou des portails de santé et Facebook, tout site ayant conclu un partenariat avec l’organisation.

    image02

    Capture d’écran de l’application Free Basics sur Google store

    Le régulateur des télécoms a entamé une consultation auprès de la population et d’experts sur la régulation des offres qui discriminent des contenus sur internet. En février 2016, il a interdit les offres mobiles ayant des tarifs différenciés ou discriminants l’accès sur internet mobile, excluant ainsi les offres Free Basics en Inde.

    Le débat, que cette consultation a suscité, permet de se faire une vision globale des arguments des deux parties et des enjeux soulevés.

    Le principal argument de Facebook est qu’il vaut mieux avoir un accès restreint dit de base plutôt que pas d’accès du tout. Le géant se positionne comme défenseur d’une mission humanitaire. De l’autre côté, la défense de la neutralité est soutenue par des experts, des universitaires, des fondations (notamment la fondation internet freedom), et une partie de la population indienne.

    Ils défendent entre autre le fait qu’un internet restreint n’est pas internet.

    A plus long terme, ces défenseurs mettent en évidence le monopole que ces offres vont installer dans les pays où elles seront déployées. Ces offres gratuites destinées à un public, rarement initié aux pratiques du web, ne permettront pas à l’avenir de mettre en place des offres à bas coût avec un accès global et neutre à internet. Il sera difficile de convaincre ce public de payer un accès, même peu.

    Les défenseurs de la neutralité du réseau posent également la question suivante : si la démarche de Facebook est humanitaire, pourquoi la compagnie ne propose pas un accès gratuit, restreint en transfert de données, mais donnant accès à tout internet de manière neutre ?

    Cela pose pour autant la question des usages. Si Facebook assure une période transitoire, il habitue également les usages à utiliser ses services, dans l’idée qu’ils continueront à les utiliser dans le futur. C’est ici que la question de la concurrence déloyale refait surface.

    D’ailleurs, pour revenir au cas de l’Inde, le TRAI, en juillet 2016, a changé un peu sa position en indiquant qu’il refusait que les offres Free Basics soient déployées par le biais d’un seul opérateur. Il n’est plus vraiment question de défense de la neutralité du net mais plutôt de combattre les situations de monopole des télécoms.

    #Neutralité_internet #Inde #Facebook #Internet.org

  • Cinq murs dont on n’entend (presque) jamais parler

    Un nombre incalculable de reportages et d’articles de journaux ont été consacrés à l’éventuel mur de Donald Trump. Mais outre ce projet, 70 murs frontaliers ont été érigés ou le seront sous peu. En voici cinq dont on parle peu, mais qui devraient retenir notre attention.

    http://www.rad.ca/article/3/cinq-murs-dont-on-n-entend-presque-jamais-parler
    #murs #barrières_frontalières #frontières #Bangladesh #Inde #Israël #Palestine #Chine #Corée_du_Nord #Botswana #Zimbabwe #Arabie_Saoudite

  • La démonétisation de l’Inde commence à faire des ravages
    https://www.mediapart.fr/journal/international/190117/la-demonetisation-de-linde-commence-faire-des-ravages

    Un cordonnier près du siège de la banque centrale (Reserve Bank of India) à Bombay, le 18 janvier 2017 © Guillaume Delacroix Deux mois après la disparition des deux principaux billets de banque en circulation dans le pays, les destructions d’emploi se multiplient et les salaires dégringolent.

    #International #Economie #Corruption #Inde #monnaie #Narendra_Modi

  • La #France va-t-elle partager sa souveraineté sur 285.000 km² de son #domaine_maritime ? » Zone Militaire
    http://www.opex360.com/2017/01/15/la-france-va-t-elle-partager-sa-souverainete-sur-285-000-km%c2%b2-de-son-do

    Le sort de Tromelin inquiéte même le MEDEF. Pour l’organisation patronnale, si l’accord est ratifié, alors cela serait de nature à créer « un précédent » et remettre en cause « de la souveraineté de la France sur d’autres îles, menaçant ainsi sa Zone Economique Exclusive, véritable atout de notre pays dans la compétition mondiale. »

    #ZEE #mer France #îlot via @jbfavre

    • Un bon coup de menton vaut toujours mieux qu’une négociation…

      Ce n’est pas dans l’air du temps, mais ça va peut-être finir par réveiller Madagascar qui réchauffera son contentieux sur les autres #Îles_Éparses, celles du #Canal_du_Mozambique, voire même réveiller l’ONU…

      ONU - Résolution 34/91 de l’AG du 12 décembre 1979
      http://www.un.org/french/documents/view_doc.asp?symbol=A/RES/34/91&Lang=F

      L’Assemblée Générale
      ayant examiné
      la question des îles Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India
      […]
      3. Invite le Gouvernement français à entamer sans plus tarder des négociations avec le Gouvernement malgache en vue de la réintégration des îles précitées, qui ont été arbitrairement séparées de Madagascar.

    • Qui a dit " coup de menton " ?

      « La France a tous les atouts pour être une formidable puissance de la mer » (3/03/17)
      http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2017/03/03/31003-20170303ARTFIG00361-la-france-a-tous-les-atouts-pour-etre-une-formida

      La France doit refuser les « Munich » maritimes et ultramarins, comme je l’ai illustré, en janvier, avec le combat pour que l’île Tromelin reste française.

      ****************************

      Rappel (issu de l’étude d’impact de l’accord préalable à sa ratification par le Sénat - 25/01/12)

      projet de loi autorisant l’approbation de l’accord-cadre entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République de Maurice sur la cogestion économique, scientifique et environnementale relative à l’île de Tromelin (étude d’impact)
      https://www.senat.fr/leg/etudes-impact/pjl11-299-ei/pjl11-299-ei.html

      La question de la souveraineté a constitué l’enjeu majeur de la négociation et a rendu celle-ci longue et difficile. La France et Maurice revendiquant chacune la souveraineté sur l’île sans possibilité de concession, il s’agissait de sortir de l’impasse en substituant une approche coopérative à l’expression stérile de désaccords. La solution trouvée par la France a consisté à proposer à Maurice un cadre juridique qui lui permette de travailler avec elle à Tromelin et dans les eaux adjacentes, tout en assurant la neutralité de l’accord au regard du différend sur la souveraineté opposant la France et Maurice : aucun des deux Etats ne renonce ainsi à ses revendications territoriales mais les deux acceptent néanmoins de travailler ensemble dans des secteurs déterminés en commun. Tel est le sens de l’article 2 de l’accord-cadre, qui a été repris intégralement dans chacune des trois conventions d’application. La souveraineté de la France sur Tromelin est ainsi formellement réservée : cet article présente l’avantage pour la France de consacrer le statu quo, bloquant ainsi toute velléité de Maurice de tirer argument de cet accord pour asseoir sa souveraineté sur l’île.

      et l’article 2, repris en note :

      « Les parties conviennent de ce qui suit :

      a) rien dans le présent accord ni aucun acte en résultant ne peut être interprété comme :
      1) un changement de la position de la République de Maurice en ce qui concerne la question de la souveraineté ou des compétences territoriales et maritimes sur l’île de Tromelin et les espaces maritimes environnants ;
      2) un changement de la position de la République française en ce qui concerne la question de la souveraineté ou des compétences territoriales et maritimes sur l’île de Tromelin et les espaces maritimes environnants ;
      3) la reconnaissance ou le soutien de la position de la République de Maurice ou de la République française en ce qui concerne la question de la souveraineté ou des compétences territoriales et maritimes sur l’île de Tromelin et les espaces maritimes environnants ;

      b) aucun acte ou activité de la République de Maurice ou de la République française ou de toute tierce partie résultant du présent accord et de sa mise en oeuvre ne constituera une base pour affirmer, soutenir ou rejeter la position de la République de Maurice ou de la République française en ce qui concerne la question de la souveraineté ou des compétences territoriales et maritimes sur l’île de Tromelin et les espaces maritimes environnants. »

  • India just recorded its hottest temperature on record: 51 degrees Celsius

    India just set a new national record heat benchmark when the small city of Phalodi, in northwest India, recorded a high temperature of a whopping 51 degrees Celsius, or 123.8 degrees Fahrenheit, on May 19.


    http://mashable.com/2016/05/19/india-hottest-temperature-record/#wnf0UH5qO05H
    #climat #changement_climatique #Inde #it_has_begun

  • Questions d’un ouvrier qui lit

    Qui a construit Thèbes aux sept portes ?
    Dans les livres, on ne donne que les noms des Rois.
    Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ?
    Babylone, plusieurs fois détruite,
    Qui tant de fois l’a reconstruite ? Dans quelles maisons
    De Lima la dorée logèrent les ouvriers du bâtiment ?
    Quand la Muraille de Chine fut terminée,
    Où allèrent ce soir-là les maçons ? Rome la grande
    Est pleine d’arcs de triomphe. Qui les érigea ? De qui
    Les Césars ont-ils triomphé ? Byzance la tant chantée.
    N’avait-elle que des palais
    Pour les habitants ? Même en la légendaire Atlantide
    Hurlant dans cette nuit où la mer l’engloutit,
    Ceux qui se noyaient voulaient leurs esclaves.

    Le jeune Alexandre conquit les Indes.
    Tout seul ?
    César vainquit les Gaulois.
    N’avait-il pas à ses côtés au moins un cuisinier ?

    Quand sa flotte fut coulée, Philippe d’Espagne
    Pleura. Personne d’autre ne pleurait ?
    Frédéric II gagna la Guerre de sept ans.
    Qui, à part lui, était gagnant ?

    A chaque page une victoire.
    Qui cuisinait les festins ?
    Tous les dix ans un grand homme.
    Les frais, qui les payait ?

    Autant de récits,
    Autant de questions.

    Zazpi Atedun Tebas hura, nork eraiki zuen?
    Liburuetan Errege izenik baizik ez da ageri.
    Erregeek garraiatu ote zituzten harritzat haundiok?
    Eta hainbatetan porrokatua izan zen Babilonia,
    nork jaso zuen beste hainbestetan?
    Lima distirant hura eraiki zuten langilleak,
    ze etxetan bizi ote ziren?
    Txinako Harresia bukatu zen iluntzean:
    nora jo zuten harginek?
    Erroma bikain hura garaitza arkuz beterik.
    Nork altxatu zituen?
    Nortzuk menperatu zituzten Zesarrek?
    Hain ospetsua zen Bizanziok,
    jauregiz besterik ez ote zuen
    bertako jendearentzat?
    Alegiazko Atlantidan berebat,
    itsasoak irentsi zuen gauean,
    biztanleak ito zorian
    oihuka ari zitzaizkien
    beren esklaboei leguntza eske.
    Alejandro gazteak India bereganatu zuen,
    berak bakarrik ote?
    Zesarrek galoak menderatu.
    Ez ote zuen berarekin sukaldari bat bederen?
    Felipe Espainiakoak negar egin zuen
    bere Armada urperatu zenean.
    Ez ote zuen beste inork negarrik egin?
    Federiko Bigarrenak Zazpi Urteko Gerra irabazi,
    nork bestek zuen irabazi?
    Garaitza bat orrialde bakoitzean,
    nortzuk atondu zituzten garaitza banketeak?
    Hamar urtez behin gizon haundi bat.
    Nork ordaintzen zituen haren gastuak?
    Zenbat historia, hainbat galdera.
    Historiak bezainbat galdera.
    Zenbat historia, zenbat galdera!

    Bertolt Brecht (1898-1956)

    https://www.youtube.com/watch?v=UK5qM8Isu3g


    #histoire #invisibilisation #justice #guerre_aux_pauvres
    #musique

  • Who’s reading millions of stolen research papers on the outlaw website Sci-Hub ? Now we know. - The Washington Post
    https://www.washingtonpost.com/news/local/wp/2016/04/28/whos-reading-millions-of-stolen-research-papers-on-the-outlaw-site-sci-hub-now-we-know/?postshare=5751461867443756&tid=ss_tw

    Très intéressante carte des téléchargements d’articles scientifiques sur le site « pirate » Sci-Hub : les pays en développement sont très présents, mais il y a aussi des téléchargements depuis les pays riches (mais contrairement à ce que dit l’article, qui laisse penser que des universitaires fraudent par flemme, je pense que cela témoigne de l’appétence d’un public plus large qu’on ne croit pour les travaux scientifiques)

    The map at the top of the story shows massive use in India, Iran, Russia and China, supporting Elbakyan’s view that researchers in developing or politically fractured countries — as was hers, growing up in Kazakhstan — are hungry to tap into the world’s knowledge.

    But the map below shows heavy use around the United States, too. Bohannon writes that a “quarter of the Sci-Hub requests for papers came from the 34 members of the Organization for Economic Co-operation and Development, the wealthiest nations with, supposedly, the best journal access. In fact, some of the most intense use of Sci-Hub appears to be happening on the campuses of U.S. and European universities.”


    #cartographie #science #recherche #communs

  • Je cite souvent en modèle les articles issus de Orientxxi, en plus de leur valeur sur le fond il sont un modèle d’analyse dont devraient s’inspirer de nombreux blogueurs se piquant de raisonnement et de pseudo géopolitique.

    Modi d’Arabie
    http://orientxxi.info/magazine/modi-d-arabie,1271

    Huit mois après sa visite aux Émirats arabes unis, le premier ministre indien Narendra Modi se rendra les 2 et 3 avril en Arabie saoudite. On aurait tort cependant de ne voir dans cette visite que ses aspects protocolaires ou économiques : pour l’Inde, le Proche-Orient est devenu un enjeu stratégique.

    Les raisons objectives d’une telle visite ne manquent pas : l’Arabie saoudite est le principal fournisseur de pétrole de l’Inde, près de 2,8 millions de ressortissants indiens résident dans le royaume et l’Inde, à la recherche d’investisseurs étrangers pour alimenter ses projets de make in India pourrait difficilement frapper à meilleure porte — malgré les difficultés budgétaires actuelles du royaume. Par ailleurs, au fil des décennies, les dirigeants indiens et saoudiens ont régulièrement échangé des visites officielles, même si celles-ci sont plutôt espacées.

    #modèle #savoir_faire #spéciale_dédicace

  • Le prix inhumain d’une Coupe du monde de foot
    Qatar organisera l’une des épreuves sportives les plus importantes en 2022. L’Émirat recourt massivement aux travailleurs étrangers qui vivent dans des conditions révoltantes. Les ouvriers népalais sont parmi les victimes de cette forme nouvelle d’esclavage. Notre reportage à Katmandu.


    Il ne se plaignait jamais, de temps à autre il me disait juste que le travail était très dur ». Les yeux soudainement emplis de larmes, Him Kumari Yongan, 25 ans, tente de rester calme alors qu’elle caresse doucement son bébé de trois ans et nous parle du père qu’il ne reverra jamais. « Je ne sais pas quoi faire désormais, je suis seule. » Il y a quelques semaines, un coup de téléphone laconique du #Qatar lui annonçait la mort de son mari Narabaj Tamang, 26 ans. D’après ses collègues, Tamang s’était couché après dîner et s’était endormit ; le lendemain, ils l’avaient retrouvé mort dans son lit. Le rapport médical attribuait sa mort à une « insuffisance respiratoire aigüe », mais Yongan ne saura jamais la vérité. Au Népal, c’est un sort commun à de nombreuses familles de travailleurs immigrés qui ont perdu la vie au Qatar, afin de permettre à l’Émirat d’accueillir la Coupe du monde de football en #2022....
    http://lacite.website/2014/11/25/prix-inhumain-dune-coupe-monde-de-foot

    #reportage #Nepal #Coupe_DuMonde #football #foot #esclavage #migration

  • Democrats and Republicans agree : If you can mine it in space, it’s yours | Ars Technica
    http://arstechnica.com/science/2015/11/democrats-and-republicans-agree-if-you-can-mine-it-in-space-its-yours

    On Tuesday evening Congress took a key step toward encouraging the development of this industry by passing on H.R. 2262, the US Commercial Space Launch Competitiveness Act, with bipartisan support. The legislation provides a number of pro-business measures, such as establishing legal rights for US citizens to own resources in outer space

    #espace #propriété_privée décidée par les #États-Unis

    • Droit de l’espace — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Droit_de_l'espace#Le_principe_de_non_appropriation

      Le principe de non appropriation
      Malgré son intitulé, le principe de non-appropriation ne porte pas directement sur la négation de tout droit de propriété sur tout ou partie de l’espace extra-atmosphérique, y compris les corps célestes (les planètes et astéroïdes du système solaire de la Terre). En réalité, ce principe prohibe toute extension de souveraineté nationale sur tout ou partie de l’espace extra-atmosphérique. De cette absence de souveraineté nationale découle l’absence de toute juridiction susceptible de fonder un droit subjectif. Ainsi, la personne qui revendiquerait l’un ou l’autre droit subjectif (propriété, usage, etc.) sur tout ou partie de l’Espace ne pourrait fonder cette revendication sur aucune loi applicable.

      Cette nuance est importante car la possibilité d’une reconnaissance de droits subjectifs individuels sur la base du droit international n’est, quant à elle, pas exclue par le Droit de l’Espace. Ainsi, un système similaire à celui mis en place par la Partie XI de la Convention de Montego Bay sur le Droit de la Mer pourrait, le cas échéant, permettre d’octroyer des droits à des entreprises afin de leur permettre d’exploiter certaines zones riches en ressources minérales sur la Lune ou sur d’autres corps célestes. C’est d’ailleurs sur ce postulat qu’est bâti l’article 11 de l’Accord sur la Lune de 1979 qualifiant ces ressources de Patrimoine commun de l’humanité.

    • Moon Treaty - Wikipedia, the free encyclopedia
      https://en.wikipedia.org/wiki/Moon_Treaty

      In practice it is a failed treaty because it has not been ratified by any state that engages in self-launched manned space exploration or has plans to do so (e.g. the United States, some member states of the European Space Agency, Russia, People’s Republic of China, Japan, and India) since its creation in 1979, and thus has a negligible effect on actual spaceflight. As of 2014, it has been ratified by 16 states.

      La France a signé (29/01/1980) mais jamais ratifié.

      The objection to the treaty by the spacefaring nations is held to be the requirement that extracted resources (and the technology used to that end) must be shared with other nations. The similar regime in the United Nations Convention on the Law of the Sea is believed to impede the development of such industries on the seabed.

    • Y a une séquence amusante dans Seul sur mars (assez relou au demeurant) dans laquelle le héros (Matt Damon) commence par citer Locke ("la terre que je cultive devient ma propriété"), avant de se corriger : en fait, du point du vue du droit, Mars se situe dans les eaux internationales ; ce qui fait donc de lui un pirate. Mais la chose n’est pas vraiment approfondie… (commentaire sponsorisé par @pguilli qui se fait trop rare ici).

    • « Ceci est la première grande reconnaissance des droits de propriété dans l’histoire. Ce projet de loi établit le même cadre légal qui a créé les grandes économies de l’histoire, et encourage le développement durable de l’espace. »

  • Bangalore, India, is covered in stinky, toxic foam (again).
    http://www.onearth.org/earthwire/bangalore-toxic-foam-bellandur-lake

    Ce pourrait bien être le lac le plus #sale du monde…
    http://observers.france24.com/fr/20151013-lac-bellandur-inde-bangalore-bengaluru-pollution

    Bangalore, dans le sud du pays, est aujourd’hui la #Silicon_Valley de l’#Inde. En vingt ans, sa population a doublé, mais les infrastructures nécessaires au traitement des #déchets n’ont pas suivi. Les nombreux lacs artificiels de la région sont donc progressivement devenus des égouts à ciel ouvert. Le lac Bellandur, situé en aval d’une série de lacs, est le plus durement touché.

    Selon l’autorité en charge des lacs, le lac Bellandur, d’une superficie de 3,6 km2, contient de dangereux niveaux de dioxyde de carbone, de phosphate, de plomb, de mercure et d’E.coli.

    « #développement »

  • En #Mauritanie, une plante nuisible devient source d’énergie
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/09/09/en-mauritanie-une-plante-nuisible-devient-source-d-energie_4750054_3244.html

    Transformer une nuisance en une ressource énergétique #renouvelable : c’est le pari réussi de l’Institut supérieur d’enseignement technologique (ISET) de Rosso en Mauritanie, du parc national du Diawling, et du GRET, ONG française de développement, de valoriser en charbon le Typha, cette plante qui envahit le fleuve Sénégal. Une innovation distinguée, mercredi 9 septembre, par le prix Convergences 2015 qui récompense les projets à fort impact social ou environnemental.

    ...

    Sur les bras du fleuve, le long des digues, sur le pourtour des plans d’eau, dans les zones marécageuses, le #Typha est partout. Il bouleverse non seulement tout l’écosystème du delta, changeant la qualité de l’eau, absorbant oxygène et lumière et empêchant ainsi la pousse d’autres plantes. Mais il perturbe aussi toute l’activité économique de la région, réduisant les zones de productions agricoles et piscicoles habituelles des populations, privant celles-ci de couloirs de navigation, obstruant les canaux d’irrigation, restreignant l’eau vive pour abreuver leurs animaux… Et le Typha entraînant la stagnation de l’eau propice à la prolifération de moustiques et de parasites, les populations voient aussi de nouvelles maladies se développer.

    ...

    Le projet, financé par la communauté européenne, a ainsi visé à concevoir une méthode, dans un premier temps artisanale, de conversion de cette biomasse en bio-charbon comme alternative au #charbon_de_bois.

    Oui mais est-ce que ça règle les problèmes évoqués plus haut ?

  • Luttes « made in india » sur une série d’émeutes ouvrières, d’occupations et de grèves « sauvages » dans la ceinture industrielle de Delhi
    http://dndf.org/?p=14333

    Article publié sur le site libcom.org : Struggles ‘Make in India’ – On the series of factory riots, occupations and (wildcat) strikes in Delhi’s industrial south, 2014 Le matériau de documents ci-dessous concerne dix-huit luttes d’usine dans la ceinture industrielle de Delhi entre début 2014 et (...) — Nouvelles du monde

  • Ces pétrodollars saoudiens qui financent le fondamentalisme sunnite
    http://www.rtbf.be/info/medias/dossier/vu-sur-le-web/detail_ces-petrodollars-saoudiens-qui-financent-le-fondamentalisme-sunnite?id=9

    "Pendant des décennies, l’Arabie saoudite a injecté des milliards de pétrodollars dans des organisations islamiques bienveillantes à son égard, pratiquant une silencieuse diplomatie du chéquier pour faire progresser son agenda".

    Voilà le début d’un article du New York Times qui a fait grand bruit la semaine dernière. […]

    On y a apprend (sans trop de surprise) que Ryad dépense sans compter pour promouvoir des organisations sunnites rigoristes à travers le monde et faire progresser sa vision de l’Islam inspirée du wahhabisme (un courant ultra-orthodoxe).

    L’intérêt du travail de fourmi des journalistes du New York réside surtout dans le fait d’avoir réussi à chiffrer l’ampleur de cette diplomatie du chéquier mais également d’avoir mis en lumière le système d’influence mis en place par les autorités saoudiennes.

    L’obsession anti-iranienne

    "Riyad a notamment accordé des moyens financiers à des prédicateurs à l’étranger, construit des mosquées, des écoles, des centres et soutenu des campagnes pour ‘contrer des responsables et des médias à l’étranger qui étaient susceptibles de s’opposer à l’agenda du Royaume’", détaille ainsi le Courrier International sur base de l’enquête du NYT.

    Tout était en effet parfaitement organisé et rigoureusement suivi. “Le ministère des Affaires étrangères transmettait les demandes de financement à des officiels de Riyad, parfois les services de renseignements donnaient leur accord après examen des bénéficiaires potentiels et la Ligue islamique mondiale contribuait à avoir une stratégie coordonnée, tandis que les diplomates saoudiens supervisaient le projet à travers le monde”, détaille le New York Times.

    Plus surprenant peut-être est l’ampleur de "l’obsession" saoudienne de nuire à son grand rival régional, l’Iran chiite. Ce combat diplomatique-là a également coûté énormément au royaume saoudien. Des révélations de Wikileaks, filtrées par le New York Times, il ressort que l’argument du danger de "l’influence iranienne" avait tendance à déclencher un réflexe quasi pavlovien dans le chef des autorités saoudiennes.

    La lutte d’influence entre les deux puissances régionales s’étendait en effet bien au-delà de l’espace moyen-orientale, ressort-il des câbles diplomatiques qui ont fuité. Ladite lutte entre l’Arabie Saoudite et l’Iran s’étendait ainsi jusqu’aux pays africains où des acteurs locaux ont fait référence à la “menace du chiisme iranien” pour appuyer leurs demandes de fonds auprès des Saoudiens. “La peur de l’influence chiite allait jusqu’à englober des pays dotés de minorités musulmanes aussi réduites qu’en Chine. Aux Philippines, où seulement 5 % de la population est musulmane, des documents présentent également des propositions pour ‘restreindre l’influence iranienne’”, peut-on également lire dans cet article fleuve.

    • Au sujet donc de : WikiLeaks Shows a Saudi Obsession With Iran
      http://www.nytimes.com/2015/07/17/world/middleeast/wikileaks-saudi-arabia-iran.html?smid=fb-share&_r=3

      For decades, Saudi Arabia has poured billions of its oil dollars into sympathetic Islamic organizations around the world, quietly practicing checkbook diplomacy to advance its agenda.

      But a trove of thousands of Saudi documents recently released by WikiLeaks reveals in surprising detail how the government’s goal in recent years was not just to spread its strict version of Sunni Islam — though that was a priority — but also to undermine its primary adversary: Shiite Iran.

      The documents from Saudi Arabia’s Foreign Ministry illustrate a near obsession with Iran, with diplomats in Africa, Asia and Europe monitoring Iranian activities in minute detail and top government agencies plotting moves to limit the spread of Shiite Islam.

      […]

      Recent initiatives have included putting foreign preachers on the Saudi payroll, building mosques, schools and study centers, and undermining foreign officials and news media deemed threatening to the kingdom’s agenda.

      At times, the king got involved, ordering an Iranian television station off the air or granting $1 million to an Islamic association in India.

      “We are talking about thousands and thousands of activist organizations and preachers who are in the Saudi sphere of influence because they are directly or indirectly funded by them,” said Usama Hasan, a senior researcher in Islamic studies at the Quilliam Foundation in London. “It has been a huge factor, and the Saudi influence is undeniable.”

  • #Eduquer en plein air avec l’éco-crèche
    http://www.lecourrier.ch/131533/eduquer_en_plein_air_avec_l_eco_creche

    Au cœur du Vallon de l’Allondon, c’est une nouvelle aventure qui commence. Dès la rentrée, La Bicyclette accueillera une douzaine de bambins en pleine nature. Dans cette première « éco-crèche » genevoise, pas de murs, mais l’immensité de la forêt pour jouer, apprendre et bouger. De quoi faire le bonheur des adeptes de la pédagogie par la nature, un concept importé du nord de l’Europe et qui traverse encore timidement la Sarine. Un thème à l’honneur lors du Festival des initiatives locales pour le climat, Alternatiba Léman.
    Autant être prévenu, dans ce genre de structure à ciel ouvert, on est dehors par tous les temps. « Il n’y a pas de mauvaise météo, seulement de mauvais équipements », plaisante Viktorie Švarková, fondatrice de La Bicyclette. Pour l’enseignante et éducatrice, Tchèque d’origine, changer le monde commence par apprendre aux tout-petits à aimer la nature. « On protège ce que l’on connaît », explique cette ardente défenseuse du développement durable.

    Pionnière en Suisse romande
    Mais les bénéfices d’une crèche en plein air ne s’arrêtent pas là. « Cela favorise également le développement global des enfants » (lire ci-dessous). Partant du constat que les institutions traditionnelles ne prennent cette réalité que trop peu en compte, Viktorie Švarková a pris le train de la « pédagogie par la nature » il y a plusieurs années. Objectif : convaincre qu’il faut revoir la prise en charge des plus jeunes, alors que leurs besoins de liberté sont immenses.
    « A l’intérieur, un enfant de 3 ans est sans arrêt contraint de limiter ses mouvements, alors qu’il a besoin de courir et d’explorer dans tous les sens. Certaines crèches genevoises ne sortent pas de la journée ! » Si La Bicyclette vise l’accueil continu à terme, elle doit se contenter, pour le moment, d’« ouvrir » deux matinées par semaine.
    C’est qu’il a fallu batailler pour obtenir les autorisations. Trouver une équipe, un lieu, convaincre les autorités, se former... bref, un long chemin a été nécessaire, finalement couronné de succès. « Le besoin pour un tel lieu est grand. On a eu 73 inscriptions pour 12 places en quelques mois », se réjouit notre interlocutrice.

    #éducation #nature #enfance

    • A propos du plein air, il y avait en Inde un poète, #Tagore, qui défendait les bienfaits pour la société d’une éducation menée intégralement à l’extérieur des murs - j’aime bien cette image de l’éducation à ciel ouvert - , au pied des arbres.

      Autour des théories ou réflexions qu’il avait sur l’éducation, on trouve des choses intéressantes, comme :

      He felt that a curriculum should revolve organically around nature with classes held in the open air under the trees to provide for a spontaneous appreciation of the fluidity of the plant and animal kingdoms, and seasonal changes. Children sat on hand-woven mats beneath the trees, which they were allowed to climb and run beneath between classes. Nature walks and excursions were a part of the curriculum and students were encouraged to follow the life cycles of insects, birds and plants. Class schedules were made flexible to allow for shifts in the weather or special attention to natural phenomena, and seasonal festivals were created for the children by Tagore. In an essay entitled “A Poet’s School,” he emphasizes the importance of an empathetic sense of interconnectedness with the surrounding world:

      “We have come to this world to accept it, not merely to know it.”

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Santiniketan
      http://infed.org/mobi/rabindranath-tagore-on-education
      http://newlearningonline.com/new-learning/chapter-2/rabindranath-tagores-school-at-shantiniketan

      #Inde

    • Rabindranath Tagore believed in open air education and had reservations about any teaching done within four walls. This was due to his belief that walls represent conditioning of mind . Tagore did not have a good opinion about the Western method of education introduced by the British in India; on this subject, Tagore and Gandhiji’s opinion matched. Tagore once said, “I do not remember what I was taught, I only remember what I learnt.” Tagore’s idea on education was that every person is genius and that all students may not bloom at the same time. So he devised a new system of learning in Visva-Bharati. He allowed students to continue their course till the student and his teacher both are satisfied.

      At Visva-Bharati University, if a course demanded by a student is not available, then the university will design a course and bring teachers for that course. The university would not be bothered by the consideration of whether there is a demand for the course.

      https://en.wikipedia.org/wiki/Visva-Bharati_University

    • Ca m’aurait intéressé de savoir si vous aviez aimé la vision de l’éducation du poète Tagore :)
      Si j’ai bien lu, de sa réflexion il en est sorti une université où on apprend à développer le sens de l’esthétique (développement du sens artistique) avant de développer les connaissances des programmes pédagogiques classiques.
      Le fait de situer l’enseignement d’emblée hors les murs me paraît plus radical que la pédagogie Montessori.
      L’université de Tagore ne semble pas destinée aux privilégiés.

      Ce sujet de l’éducation est d’autant important, que comme disait Francis Hallé, le politique (les politiciens actuellement au pouvoir) n’ayant aucune volonté de changer les choses, il ne reste plus que l’éducation des jeunes générations pour qu’il y ait encore une possibilité de changement.

    • @la_taupe Maurice Martenot et ses deux sœurs qui ont mis au point une méthode d’éducation musicale (à l’époque c’était une méthode révolutionnaire qui plaçait l’enfant au centre de son développement) avaient rencontré Tagore en 1932. L’école d’art qu’ils avaient crée a suivi les encouragements de Tagore pour réunir différentes branches artistiques : musique, arts visuels, relaxation et danse. L’école Santiniketan de Tagore à 200 km de Calcutta qui est devenue une université enseigne également l’économie et l’agriculture, espace pédagogique supplémentaire évident quand on perçoit la nécessité écologique actuelle. Je partirai surement en Inde un jour pour voir cette école.
      Après ça me met souvent en rage de constater que tous les précurseurs ont été cantonnés à des enseignements marginalisés à quelques écoles bien distinguables de celles considérées dans la norme. Ainsi malgré diverses méthodes pédagogiques qui ont fait leurs preuves Freinet, Montessori, Steiner et j’en passe, il y a des écoles (même en pleine campagne) où les enfants restent toute la journée enfermés et assis dans les salles. Sans parler des profs ravis de considérer les enfants comme des singes à dresser pour leur faire répéter des conneries et détruire tout désir d’imagination créative. #on_est_mal_barrés mais bon, #bonne_nouvelle quand même …

    • Ah, c’est très intéressant de savoir qu’il y ait eu en France un type d’enseignement dans le même esprit que celui de Tagore, qui ait renouvelé l’approche de l’art plastique, de la danse ou de la musique.
      Il me semble que cette approche de l’enseignement, ait comme clé centrale le #plaisir de l’apprenant.

      C’est une très bonne idée d’aller rendre une visite à l’université de Santiniketan. Si tu pouvais partager quelque chose de cette visite, ça serait vraiment super @touti.

      L’esprit avant la lettre, le coeur avant l’intellect.
      –- #Maurice_Martenot.

      http://federation-martenot.fr/Historique-de-l-Ecole-d-Art
      http://ecole-art-marseille.org

    • @la_taupe ça murie doucement et de façon assez étonnante.
      D’un côté, il y a 3 mois une amie productrice de film, qui se rend souvent en inde, s’intéresse à l’idée que je lui ai soumise.
      Et puis hier, au fin fond de la montagne, je rencontre pour la première fois la personne à qui j’ai prêté un petit terrain pour son potager il y a 3 ans, elle se trouve être accompagnée d’un Indien qui vivait non loin de l’école de Tagore et qui propose de me mettre en contact avec des personnes susceptibles de m’aider.
      #étonnant_non

    • Ah, merci de partager ton cheminement @touti ; j’ai relu le billet dans son entier, et tu as raison, cette mise en relation avec la source Tagorienne est étonnante ; inspirante et exitante également ! La parole est créatrice, ce billet en donne la preuve ! :)

      Ce moment est particulier je pense, c’est probablement la naissance de quelque chose dans une dimension collective.

      PS : je ne sais pas si les réflexions d’#Henri_Laborit pourraient être utiles à une pédagogie radicalement alternative ; je laisse ici le lien d’un article que je trouve intéressant pour le questionnement qu’il suscite au sujet du comportement des humains en société :

      https://www.les-crises.fr/henri-laborit-aurait-eu-100-ans-plaidoyer-pour-une-relecture-de-son-oeuvr