person:inter

  • En France, la culture du viol se nourrit de la galanterie - Idées - Télérama.fr
    https://www.telerama.fr/idees/en-france,-la-culture-du-viol-se-nourrit-de-la-galanterie,n6186566.php

    Lui, il veut. Elle, non. Il le fait quand même. Elle s’en sentira coupable, pas lui : toute la culture de l’amour galant à la française encourage le viol, analyse la féministe Valérie Rey-Robert, auteure d’“Une culture du viol à la française”.
    Dans la foulée de l’affaire Weinstein, Isabelle Adjani dénonçait une triade bien française : « Galanterie, grivoiserie, goujaterie. Glisser de l’une à l’autre jusqu’à la violence en prétextant le jeu de la séduction est une des armes de l’arsenal des prédateurs et des harceleurs. » Longtemps connue sous le pseudonyme Crêpe Georgette, du nom de son blog féministe devenu référence, Valérie Rey-Robert creuse l’idée dans un essai renversant : Une culture du viol à la française. Du « troussage de domestique » à la « liberté d’importuner ». La militante plonge aux racines d’un concept médiatisé dans le sillage de #MeToo. De la méconnaissance des violences sexuelles en France (un viol toutes les dix minutes, en majorité au domicile de la victime) à l’importance de la domination masculine dans notre patrimoine culturel, elle met à nu nos stéréotypes. A la fois pédagogue et iconoclaste.

    Quelle est la réalité des violences sexuelles en France aujourd’hui ?
    Deux tiers des violences sexuelles se déroulent dans un lieu privé, en général le domicile de la victime. Dans 90 % des cas, l’agresseur est connu de la victime. Soit il appartient à sa famille, père, frère, mari, soit il s’agit d’une connaissance, d’un ami, d’un voisin, etc. C’est très rarement un inconnu.
    Pourtant, c’est une tout autre image de violeur qui continue d’être fantasmée. Quel serait son portrait-robot ?
    C’est un homme, laid, qui n’a pas de vie sexuelle, probablement arabe ou noir — éventuellement un migrant. La victime est une femme blanche, jolie. Le viol est très brutal, il a lieu le soir, dans un endroit isolé, probablement dans un quartier pauvre… Chaque époque adapte cette vision fantasmée du viol calquée sur l’histoire du Petit Chaperon rouge et du Grand Méchant Loup. On retrouve l’archétype du viol par un inconnu dans la littérature courtoise où les agresseurs sont souvent hors norme, par leur taille ou leur monstruosité.
    Comment la culture du viol nous incite-t-elle à considérer les victimes ?
    Faites un micro-trottoir au sujet des affaires pédocriminelles : la majorité des gens interviewés n’auront pas de mots assez durs pour les coupables. Ils voudront les émasculer, les lyncher… Pourtant, même dans ces cas-là — ce que les gens appellent « le crime des crimes », à savoir le viol sur mineur de moins de 15 ans —, les victimes ne sont jamais assez « pures » aux yeux de l’opinion. Imaginons : vous êtes sortie un soir en minijupe. Vous avez bu. Quand vous rentrez, votre petit copain en profite alors que vous n’êtes pas en mesure de le repousser.
    “Nous apprenons aux filles à ne pas êtres violées, apprenons aux garçons à ne pas violer.”
    Comme vous pensez à tort que la consommation d’alcool vous rend en partie responsable de ce qui vous est arrivé et que vous ignorez qu’on peut parler de viol dans le cadre d’une relation de couple, vous minorez ; vous vous dites que c’est aussi un peu de votre faute et vous lui trouvez des excuses. Sachant que les idées reçues n’épargnent pas non plus les institutions, vous pouvez aussi vous persuader de l’inutilité de porter plainte. Tout cela aboutit à l’autocensure des victimes et à l’impunité des coupables. La culture du viol réduit aussi la liberté des femmes. Apprendre dès le plus jeune âge qu’il ne faut pas sortir le soir tard car on risque de se faire agresser implique de se sentir moins libre. Ces contraintes pèsent sur toutes les femmes, qu’elles aient ou non été violées.

    #Culture_viol #Féminisme

  • #copyright_madness
    Question à la communauté @seenthis
    Je viens de me rendre compte qu’une dessinatrice utilise le même nom que moi. Son site est ici : https://themadmeg.com
    avec cette formule « Copyright © 2019 Madmeg - All Rights Reserved. » et du coup ca me rend mal à l’aise. Voir mon nom sous ces dessins dégoulinants de rose ca me contrarie et je trouve que ces mièvreries sont assez déplacées de la part d’une madmeg (mais on s’en fiche). je me demande aussi si elle ne va touché mes éventuels droits d’autrice à ma place (ou l’inverse) puisqu’elle utilise un copyright @Madmeg pour une activité similaire à la mienne et que parfois dans des publications les éditeur·ices mettent un copyright @Madmeg aussi à mes images. Je sais pas trop quoi faire, si vous avez des conseils ou infos je suis preneuse.

    • En droit français il n’y a pas de nécessité d’un dépot (un enregistrement) de tes créations pour qu’elles soient protégées par le droit d’auteur. Le simple fait d’avoir été créées de ta main dans ton atelier les fait rentrer sous la protection de la loi de 1957 .La juridiction française est en la matière une des plus protectrice au monde.
      Le Copyright (qui lui nécessite un dépot) est une institution Etasunienne sans véritable effet ailleurs. La mention © est là avant tout pour faire état du fait que la reproduction n’est pas libre.

      Au sujet de ton pseudonyme c’est plus délicat. Le mieux serait de pouvoir établir une antériorité dans l’usage de ce pseudo.
      Des dessins signés avec une date et/ou mieux encore une affiche, un catalogue d’expo , un site internet/blog avec date certaine (internet archive peut t’aider).
      Si tu peut établir que l’antériorité est bien en ta faveur , tu fais (ou si tu anticipes une résistance tu fais faire par un avocat pour+/- 100€ )un gentil courrier de mise en demeure de cesser d’utiliser ton pseudo et de supprimer tous les contenus où il apparait sans ton autorisation.

      Pour toucher des droits collectifs (copie privée, reprographie etc...) il faut être membre d’une société d’auteurs (Adagp) est-ce ton cas ?
      L’antériorité peut aussi être établie par ce biais.

    • Merci pour tes infos @vazi
      Prouver l’antériorité de mes œuvres par rapport à 2019 ne devrait pas être trop difficile. Pour la société d’auteur, je ne sais pas, je suis à la maison des artistes.

      Plutôt qu’une mise en demeure de cette madmeg, ce que je trouve quant même bien agressif. Cette madmeg ne sait probablement pas que j’existe et ne cherche pas à me nuire (et si une personne confond nos dessins je lui conseillerais de finir de se crevé les yeux). Je pensait lui demandé de signer « TheMadmeg » comme c’est déjà le nom de domaine de son site, et qu’elle a l’air de commencer tout juste en 2019, avec le « THE » au début, ca devrait permettre la distinction entre elle et moi et éviter des problèmes pour elle comme pour moi. Elle peu les ajouter à la main sur ses cartes postales, je pense pas qu’elle en ai fait faire des milliers et changer un petit peu sa signature. Elle fait des petits dessins tout doux et mignon, j’espère qu’elle sera douce et mignonne comme ses dessins et sera d’accord avec cette entente entre madmegs.

    • Je te laisse juge des solutions les plus adaptées.
      En ce qui concerne l’ADAGP c’est un organisme qui collecte des sous auprès de divers institutions au titre de ce qu’on appelle les « droits collectifs » pour les redistribuer aux artistes.
      Si ton travail est diffusé, c’est à dire reproduit sur des supports papier (affiches, livres, catalogues, presse etc.) ou vidéo (passages télé...) ou numérique, alors tu peux solliciter une part de la redistribution.
      Cela peut être assez significatif (de quelques centaines à quelques milliers d’€ par an).

    • Comme c’est une « société » d’auteurs il faut acheter une « part sociale » (15€) une seule fois (pas de cotisation annuelle).
      Franchement ça vaut le coup surtout si tu as des publications régulières.
      La seule contrainte est de faire une déclaration annuelle de l’ensemble de tes diffusions (donc garder trace au fil de l’année...)

    • Je ne sais pas trop quoi te conseiller, @mad_meg, parce que réclamer l’exclusivité d’un pseudo revient à le transformer en marque commerciale, puisque l’homonymie existe fréquemment, wikipedia est là pour le prouver, particulièrement avec les pseudos liés à un vocabulaire associé à un prénom, et il y a peut-être encore eut d’autres Folles Megs en d’autres agendas et géographies ;)
      De plus, si elle réside aux Etats-Unis, il y a peu de chances que vous ayez beaucoup de collisions. Mais peut-être aussi cette personne apréciera que tu la contactes, et choisira, pour la même gène que toi, de se distinguer avec un pseudo « TheMadMeg » (autant te dire qu’avec mon ValK, j’ai eut souvent le même questionnement que toi !)

    • Dernière précision : tu adhères en ton nom en mentionnant ton pseudo ce qui te garantit que personne d’autre ne pourra utiliser ce pseudo pour revendiquer les droits qui y sont attachés (en France et en Europe au moins) .

    • Tout à fait d’accord avec toi @val_k le pseudo d’artiste (ou autre d’ailleurs) est dans un entre-deux qui le rapproche du droit des marques sans pouvoir s’en revendiquer formellement.
      #pseudonyme #attribution
      Par ailleurs, accroche toi @mad_meg, les conflits d’attribution en matière de droit de la propriété intellectuelle sont liés à la notion paternité !
      Savais-tu que tu étais le père de tes œuvres ? ;)

    • Ca a l’air bien l’adagp @vazi je pense que je vais y adhéré. Merci pour toutes ces infos et bons plans. La laideur de la langue française est vraiment hallucinante, mais il se trouve que maintenant je suis la paire de mes œuvres ! ;)

      Merci @val_k pour tes conseils, c’est vrai que madmeg est un nom populaire. C’est d’abord un personnage du folklor flamand (Dulle Griet), le titre d’un tableau de Bruegel sur ce personnage, c’etait le surnom de Margaret Cavendish une protoféministe britannique, le nom d’un poéme, d’une pièce de théatre, d’un groupe de rock russe, d’un bar, d’une bière, d’un model de saxo, d’une boite de graphisme de meufs et de deux dessinatrices. Je vais lui faire un mail et laisser courir. Faut quant même être de mauvaise foie pour nous confondre toutes les deux.

    • Oui, il y a beaucoup de Mad Meg,… même en littérature
      en anglais,…


      ou en français,…

      Dans les références pointées par gg:ngram, j’aime bien celle extraite de The Methodist Temperance Magazine, janvier 1917

      Dulle Griet a aussi été utilisé comme nom de canon…


      The red cannon Dulle Griet / Mad Meg at Ghent, Belgium
      ©alamy

      https://www.alamy.com/stock-photo-the-red-cannon-dulle-griet-mad-meg-at-ghent-belgium-32169211.html
      https://en.wikipedia.org/wiki/Dulle_Griet

      sinon, il y a (au moins…) deux sites en ligne états-uniens sous ce nom ou cette marque
      celui que tu pointes


      https://themadmeg.com
      dont le nom de domaine a été déposé par un certain Dhruv Patel dans le Connecticut (qui m’a l’air d’être un intermédiaire fournissant des services de visibilité sur la toile)

      mais aussi


      Mad Meg Creative Services,
      https://www.madmegcreativeservices.com/about
      fondé par une Megan Silianof

      et il doit y en avoir d’autres.

      À l’INPI, je crois que les dépôts de nom de marque sont très fortement liés aux secteurs dans lesquels s’exercent l’activité.

      La question ne se pose vraiment que s’il y a des chances d’intersection entre vos activités, aussi bien d’un point de vue de la création que de la zone géographique. Et si débarque une «  mauvaise coucheuse  » qui vient plagier, de toutes façons l’affaire sera contentieuse qu’il y ait ou non dépôt du nom. De ce point de vue, il est important de garder trace de toute activité publique utilisant ton nom d’artiste : expos, articles, etc. Mais je ne doute pas que tu t’y emploies déjà…

    • Trop bien @simplicissimus le canon MadMeg, je vais m’en servir ca c’est sur. Merci pour cette recherche des marguerites zin-zinnes, c’est vrai qu’il y en a un paquet et je ne compte même pas les vaches folles.
      Pour l’archivage comme tu te doute je m’y emploies déjà.
      Et je vais laisser cette madmeg tranquillle et lui faire juste un petit mail amicale de madmeg à madmeg.

  • Matières à penser par Antoine Garapon
    10/06/2019
    Pourquoi des djihadistes ? (1/5) : Y a-t-il un profil des djihadistes ?
    https://www.franceculture.fr/emissions/matieres-a-penser/pourquoi-des-djihadistes-15-y-a-t-il-un-profil-des-djihadistes


    La radicalisation est un phénomène complexe qu’il faut se garder d’imputer exclusivement à un nouveau fanatisme religieux. S’il n’existe pas de profil type, presque toutes les personnes impliquées dans des dossiers d’association de malfaiteurs en vue d’une entreprise terroriste, présentent une biographie brisée, pleine de ruptures et semée de violences qui commencent souvent dans la famille. Ce mal-être génère un terreau favorable pour les recruteurs.

    Intervenants
    Ariel Planeix, Docteur en anthropologie, chercheur associé à l’Institut d’étude du développement économique et social (IEDES) de l’Université Paris I-Panthéon Sorbonne.

    http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/16274-10.06.2019-ITEMA_22084410-0.mp3

  • Juan Guaidó (il court toujours,…) : après l’échec de «  la phase ultime de l’Opération Liberté  » (et ceux des précédentes phases finales depuis janvier…) annonce la prochaine stratégie qui lui a été suggéré : des grèves tournantes en vue d’une grève générale.

    À chaque fois il y a moins de monde bloqué par la peur, le seul coup d’État qu’il pourrait y avoir au #Venezuela serait qu’ils m’arrêtent.

    Guaidó en El Marqués : Todos los días tendremos acciones de protesta
    http://www.el-nacional.com/noticias/oposicion/guaido-marques-todos-los-dias-tendremos-acciones-protesta_281081

    "Mañana vamos a acompañar la propuesta que nos hicieron de paros escalonados, hasta lograr la huelga general", anunció

    El presidente interino Juan Guaidó advirtió que la única forma de un golpe de Estado en el país es que lo detengan.

    Cada vez hay menos gente secuestrada por el miedo, la única forma de que haya golpe de Estado en Venezuela es que me detengan, vieron ayer el respaldo de la comunidad internacional”, dijo en la concentración en El Marqués.

    Destacó que la ruta planteada para Venezuela es cívica y pacífica y que a partir de este primero de mayo se realizarán acciones de protestas hasta lograr la libertad.

    «Mañana vamos a acompañar la propuesta que nos hicieron de paros escalonados, hasta lograr la huelga general», anunció.

    • À destination des mal-comprenants, lecture des événements par Le Monde, en 4 questions.
      (article du 1/05, MàJ à 21h23)

      Quatre questions sur l’opération « Liberté » de Juan Guaido au Venezuela
      https://www.lemonde.fr/international/article/2019/05/01/quatre-questions-sur-l-operation-liberte-de-juan-guaido-au-venezuela_5457139

      • S’agit-il d’un « coup d’Etat » ou d’un soulèvement pacifique ?
      [alignement total sur la position de Guaidó : l’Assemblée nationale a déclaré illégitime le deuxième mandat de Maduro, c’est donc elle qui détient la légitimité]

      • Combien de militaires se sont-ils rangés du côté de Juan Guaido ?
      […] Les premières images de la base de La Carlota laissaient penser que de nombreux militaires l’avaient rejoint dans son opération « Liberté ». « Aujourd’hui, Maduro n’a plus le soutien des forces armées », a-t-il proclamé mardi.
      M. Guaido a bien compté avec le soutien de quelques militaires pour faire sortir l’opposant Leopoldo Lopez de chez lui, et probablement de membres du Sebin qui le surveillaient. Le chef du Sebin, Manuel Ricardo Cristopher Figuera, a d’ailleurs été destitué mardi.

      Mais le gros des forces armées n’a pas rejoint le président par intérim et continue d’être fidèle à Nicolas Maduro. Pour Juan Guaido, le fait que l’armée n’ait pas violemment réprimé les manifestations mardi est cependant le signe d’un changement progressif au sein des différentes unités de l’armée.

      • Quelle est, au juste, la stratégie de Juan Guaido ?
      [Bonne question !]
      La stratégie de M. Guaido est donc celle des petits pas pour maintenir une pression constante. « Tous les jours, essayons de faire quelque chose de plus pour aller dans le sens du changement dans le pays », a-t-il dit mercredi.
      […]
      • Pourquoi l’opération « Liberté » a-t-elle eu lieu un jour avant la date prévue ?
      [parce que c’est un génie tactique,…]

      Bref,
      cette fois-ci, c’est la bonne !
      ah ben non, mais on a progressé.

    • BBC Mundo, reprise par El Nacional, informe des manifestations du premier mai, pour et contre le gouvernement.

      Tensión en Venezuela luego del levantamiento de Guaidó y López
      http://www.el-nacional.com/noticias/bbc-mundo/tension-venezuela-luego-del-levantamiento-guaido-lopez_281124

      En la mañana, comenzaron a llegar los primeros grupos ciudadanos a las concentraciones convocadas a favor y en contra del oficialismo.

      Por un lado, se pudo ver a ciudadanos con pancartas pidiendo la salida de Maduro ("No a la dictadura") y, por otro, a miembros de la Milicia Bolivariana con mensajes al «comandante» Maduro.

    • Pendant que John Bolton décrit un Maduro terré au fond de son bunker, entouré de ses surveillants cubains, alors que Guaidó démontre son courage dans la rue…

      John Bolton : Maduro está oculto en un búnker custodiado por cubanos
      http://www.el-nacional.com/noticias/mundo/john-bolton-maduro-esta-oculto-bunker-custodiado-por-cubanos_281128


      EFE

      El presidente interino, Guaido, conduce con valentía al pueblo venezolano por las calles, mientras que Maduro se esconde en un búnker militar en algún lugar, rodeado de sus supervisores cubanos y amigos corruptos. Guaido muestra el coraje de un líder; Maduro no es más que un autócrata cobarde”, señaló Bolton en Twitter.

      John Bolton sur Twitter :
      https://twitter.com/ambjohnbolton/status/1123676318506340356

      Interim President Guaido bravely leads the Venezuelan people through the streets, while Maduro hides in a military bunker somewhere, surrounded by his Cuban overseers and corrupt cronies. Guaido shows the courage of a leader; Maduro is nothing but a cowardly autocrat.

    • Ouh la !

      Visiblement Guaidó et ses tireurs de ficelles ont pris leurs désirs pour des réalités. Que le pays aille mal, c’est sûr, d’autant plus qu’on s’emploie à l’asphyxier par ailleurs, que l’administration et les politiques soient corrompus, ce n’est pas vraiment une nouvelle dans ce pays, qu’il y ait du monde opposé à Maduro, c’est certain, il y en a toujours eu depuis le début du chavisme à crier à l’illégitimité radicale du régime (un peu sur le mode Mitterand en 1981,…), que même ses partisans soient critiques (cf. le très intéressant entretien de BBC Mundo avec une jeune chaviste, il y a 2 mois, https://seenthis.net/messages/765364 ).

      Mais que tout cela suffise à faire réussir un Maïdan vénézuélien, ça fait 4 mois que ça ne prend pas. Les anti-maduro ne rallient visiblement pas les masses et, en conséquence, l’armée ne bouge pas. Et aucun parti d’opposition autre que Voluntad Popular ne s’est manifesté à l’occasion de la tentative du 30 avril.

      La situation est bloquée, en fait depuis les législatives de 2015 avec aggravations successives dont un « premier » coup d’État le 1er mai 2017 avec l’annonce d’une nouvelle constitution puis – je saute des étapes,…– le déssaisissement de l’Assemblée nationale de ses pouvoirs législatifs par la Constituante pour « finir » avec le « second » coup d’État du 10 janvier 2019 (auto-proclamation de Guaidó) et les flux et reflux de l’Opération Liberté,…

      Alors ? L’effondrement économique et social se poursuit, le pays se détruit. J’ai du mal à imaginer : tout manque, les réseaux eau, électricité sont en état catastrophique, l’inflation est délirante, les estimations 2019 sont de +3%/jour, soit +23%/semaine et +160%/mois. Les gens luttent pour leur survie, dépendant de plus en plus d’un système de distribution de secours, ou s’en vont (on n’en parle plus tellement d’ailleurs en ce moment).

      Au grand désespoir de la bande à Trump, Colombie et Brésil se gardent bien d’intervenir. On s’achemine vers une nouvelle forme d’#État_failli. Dans l’histoire du pays, on a une grande guerre civile, il y a longtemps (plus de 150 ans), sur des bases politiques qui recoupent en partie un particularisme régional (les régions andines) pas tout à fait éteint. Par ailleurs, en dehors de la frange côtière et andine, le contrôle des ressources commence à devenir problématique entre guerrilleros (ELN et FARC dissidents venus de Colombie), narco-trafiquants et forces militaires et paramilitaires (mais les llanos sont quasi vides et l’Amazonie l’est complètement).

      Vu d’il y a très longtemps et de très loin…

      Comme dit la jeune Ángela dans l’entretien cité plus haut, la solution doit passer par des élections. #yapuka

    • Ah, après mûres réflexions, pour Le Monde, c’est un «  échec  »
      #paywall (mais c’est pas grave…)

      Au Venezuela, Nicolas Maduro résiste à une nouvelle offensive de Juan Guaido
      https://www.lemonde.fr/international/article/2019/05/02/au-venezuela-nicolas-maduro-resiste-a-une-nouvelle-offensive-de-juan-guaido_

      Le jeune président « autoproclamé » appelle à une grève générale après deux jours de confusion à Caracas, marqué par l’échec d’un soulèvement militaire.

  • Founder Interviews: Robert Vis of MessageBird
    https://hackernoon.com/founder-interviews-robert-vis-of-messagebird-afd34c7dc761?source=rss----

    Robert Vis is the found of MessageBird, which has raised $60 million Series A, and currently work with customers like Uber, Telegram, and Domino’s. He was originally interviewed in the Founder Interview series here.This interview is specifically about MessageBird’s Y Combinator experience, with advice for others considering applying to YC.Let’s start off with the two questions I’m sure you get all the time. Is Y Combinator worth it? And, if you had to do it all over again, would you?Without a doubt, yes and yes. YC is the only school you never want to leave. I’d go back in a heartbeat.When it comes to the #founders that are accepted to the program, does YC have a “type”?I get this question a lot, and usually, when people ask it, they tend to have two “types” in mind. One is the 24-year-old in a (...)

    #startup #davis-baer #ycombinator #founder-stories

  • 1994-2019 : 25 ans de rébellion zapatiste
    https://www.cetri.be/1994-2019-25-ans-de-rebellion

    Retour sur le potentiel d’un mouvement pionnier, en matière d’émancipation et d’autonomie. Intervention de Bernard Duterme, sociologue et directeur du CETRI, dans le cadre du 3e colloque international « Penser l’émancipation », Université libre de Bruxelles - ULB.

    #Le_regard_du_CETRI

    / #Le_regard_du_CETRI, #Mexique, Relations entre mouvements sociaux & gouvernements, #Indigènes, #Zapatisme, #Homepage_-_Actualités_à_la_une

    #Relations_entre_mouvements_sociaux_&_gouvernements

  • Le choix du pire pour éviter pire
    http://www.dedefensa.org/article/le-choix-du-pire-pour-eviter-pire

    Le choix du pire pour éviter pire

    Péril intérieur

    Le moustachu appelé par Trump comme Conseiller à la Sécurité Intérieure John Bolton dont l’essence néoconservatrice semble avoir précédé l’existence dans la première administration de Bush junior a fait preuve d’une certaine perspicacité malgré cet handicap ontologique. Devisant auprès d’un cercle d’étudiants de la Alexander Hamilton Association, l’élite future du pays, rassemblée autour de la croyance que si les Usa conduisent le monde, c’est pour le plus grand bien de tous, il avait émis un propos qu’il aurait récusé venant de la bouche d’un quelconque manant anti-étasunien primaire. C’était en janvier 2018. La dette étasunienne a atteint un niveau où elle constitue une menace pour la société ainsi que pour la sécurité intérieure. Aussi conviendra-t-il de réduire (...)

  • C’est jaune, c’est moche et ça peut vous pourrir la vie… | DEFENSE COLLECTIVE
    https://defensecollective.noblogs.org/post/2018/11/14/cest-jaune-cest-moche-et-ca-peut-vous-pourrir-la-vie

    Pourquoi nous n’irons pas au 17 novembre ?

    Ce 17 novembre n’a pas encore eu lieu que pourtant déjà fleurissent un peu partout des commentaires qui érigent cet appel en « mouvement » . On parle ainsi d’agrégat de colères diverses et variées, de vent de révolte populaire au sens strict du terme, et de formes de mobilisation échappant aux organisations conventionnelles. Un mouvement social aux formes inédites et capable de dépasser la situation sociale actuelle serait en gestation ? Pour l’heure, le moteur et le seul trait commun de l’ensemble des appels à l’action est une grogne antifiscale, devant se manifester par le biais d’un blocage routier…

     

    « On bloque tout » ? On rit jaune…

    Si le terme de « blocage » semble clair pour quiconque a une fois dans sa vie participé de près ou de loin à un mouvement social, dans le cas présent il revêt un aspect pour le moins singulier, notamment en raison de sa date de mise en application : le samedi. Que peut-on espérer concrètement d’un blocage un jour de fermeture de la plupart des entreprises ? Voilà la question qu’on peut se poser en premier lieu. Contre qui espère-t-on imposer un rapport de force si l’on décide d’être le moins nuisible possible pour les patrons ? D’autant plus que l’on voit fleurir parmi les consignes de certains évènements des messages du type « laisser passer ceux qui travaillent », etc.

    Ces modalités d’action n’ont rien d’inédit : elles sont courantes chez les groupements politiques droitiers, les syndicats corporatistes, les petits commerçants défendant la liberté d’exploiter… Dupont-Aignan a plusieurs fois lancé des actions de « blocage » auprès de stations de péage autoroutiers, même chose pour les Bonnets rouges. À chaque fois fut posé en règle de base le respect de la « liberté de travailler » justifiant la date et permettant de créer la distinction à faire avec les mouvements sociaux ; à chaque fois ces actions furent qualifiées d’un prétendu « spontanéisme populaire des gens des périphéries », qui trouveraient par ce biais les moyens de « se faire entendre ». Le « blocage » des gilets jaunes n’en est pas un : il n’a pas pour objectif de perturber l’économie, de mettre en difficulté le patronat, ni de libérer du temps pour s’organiser, mais uniquement de rendre visible une « colère » censée être « apolitique ».

    Le mouvement des gilets jaunes tiendrait également sa spécificité d’une forme d’organisation éclatée « jamais vue ». Il se structurerait informellement autour de Facebook, sans chef identifiable. On tient là le nœud du problème, puisqu’à vouloir prendre pour vérité le miroir déformant d’Internet, on passe à côté des éléments les plus importants d’analyse. Tout d’abord, il est faux de considérer que ce mouvement est un tant soit peu horizontal ou sans chef, c’est un effet de complète dispersion des mots d’ordres qui procure cette impression. Même Libération nous le rappelle : « Dans ces mouvements grassroots venus d’Internet, le chef, c’est l’admin de la page Facebook. Rien de plus. »1 Et tant pis pour les espaces de discussion politiques ou stratégiques, place aux nouvelles formes d’organisation 2.0 !

    En ce qui concerne les gilets jaunes rennais, par exemple, leur espace d’organisation hors Facebook a consisté en tout et pour tout en deux réunions pendant lesquelles les organisateurs de l’événement ont donnés leurs ordres à une petite trentaine de personnes, présentant de longues consignes de sécurité et montrant manifestement que tout était déjà préparé avant la réunion, qui ne servait qu’à galvaniser les troupes (« Vous pouvez applaudir ! »). Pour le fond politique, ils se sont contenté de répéter vaguement le plus petit dénominateur commun entre les membres de leur public, « Marre des taxes ! », et d’insister au final sur le caractère apolitique de la démarche : « C’est un mouvement citoyen » et autres « Si on voit des banderoles, on les arrache ! ». Pour les modes de mobilisation horizontaux et révolutionnaires, on repassera…

    La « France périphérique » s’en va-t-en guerre

    La construction d’un rapport de force contre l’État, via la revendication antifiscale, pour une question de baisse des prix de l’essence n’est pas anodine. Il trouve son sens dans un regroupement populaire formé par la poursuite d’intérêts communs ? Mais ceux-ci s’appuient sur une structuration sociale opposant le « peuple de France » (qui regroupe pêle-mêle entrepreneurs, cadres, commerçants, ouvriers, retraités et employés, en bon ordre interclassiste, et sans distinction de positions politiques bien sûr, on est pas là pour ça) aux élites urbaines coupées des problématiques populaires. En effet le « peuple » conceptuel pointe invariablement son nez quand le rapport de classe passe en arrière-plan.

    Le flou qui en résulte s’exprime aussi notamment dans des référence historiques aux contours douteux, évoquant « le monarque contre la plèbe », les révoltes paysannes sous l’ancien Régime et ainsi de suite. Se sentir obligé d’aller chercher des références datées de plusieurs siècles pour expliquer la source d’un conflit de 2018 laisse songeur. Sans même s’en rendre compte, la plupart des dernières analyses du « mouvement des gilets jaunes », posent comme acquise l’existence d’un « peuple des périphéries » (groupement de bon sens autour d’un « ras le bol de Macron », et du rejet du mouvement social) qui s’oppose aux « bobos des villes » et aux décideurs.

    C’est exactement le schéma de société théorisé et défendu par l’extrême droite, notamment parce qu’il porte en lui la refonte des questions de classes autour de concepts presque exclusivement territoriaux. Ainsi, le monde fonctionnerait autour des salauds « bobos », habitants des villes, ennemis jurés de l’essence, en rupture décadente avec le « passé » du bon peuple de France. Pour sauvegarder ce schéma de société, une barrière morale est érigée autour de la figure du « pauvre de campagne », qui a la vie dure non pas a cause de son patron qui ne le paye pas suffisamment pour qu’il puisse se rendre sur son lieu de travail, mais à cause des taxes, et d’un ennemi aux contours flous, aux allures complotistes. (...)

    https://seenthis.net/messages/735696

    #17_novembre #gilet_jaune

  • Interview Geert alias Doctor Vinyl
    http://www.radiopanik.org/emissions/all-we-need-is-acid/interview-geert-alias-doctor-vinyl

    Geert nous parle du son Belge, de la musique qu’il aime et finalement de l’émergence des plus grands phénomènes de la musique électronique depuis le début des années 80’ !

    Interview réalisée par Guilaume Belhaj, Virgile Boulanger et Hélène Ruelle à la boutique de Doctor Vinyl à #Bruxelles.

    L’adresse : Rue de la Grande Ile 1, 1000 Bruxelles : https://www.doctorvinylrecords.be

    Un grand merci à lui !

    #newbeat #acid #doctorvinyl #Boccacio #newbeat,acid,Bruxelles,doctorvinyl,Boccacio
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/all-we-need-is-acid/interview-geert-alias-doctor-vinyl_05678__1.mp3

  • « La pacification de l’Algérie n’a pas été un long fleuve tranquille, bien au contraire » – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/07/la-pacification-de-lalgerie-na-pas-ete-un-long-fleuve-tranqu

    Mohsen Abdelmoumen : Vous avez écrit « Coloniser. Exterminer ». D’après vous, l’Algérie a-t-elle été un laboratoire colonial ?

    Dr. Olivier Le Cour Grandmaison : Oui, on peut effectivement considérer que l’Algérie a été une sorte de laboratoire pour l’élaboration d’un certain nombre de techniques de la guerre que l’on peut qualifier de guerre contre-révolutionnaire et de techniques répressives, notamment après la nomination de Bugeaud au poste de gouverneur général de l’Algérie en 1840. La nomination a pour objectif de mener à bien ce que les militaires et les responsables politiques de l’époque nomment déjà « la pacification de l’Algérie » et pour ce faire, le général Bugeaud va employer un certain nombre de méthodes de guerre et de techniques répressives parmi lesquelles les razzias dont il faut préciser qu’elles débouchent parfois sur la destruction de villages et d’oasis entiers, l’objectif étant d’expulser les populations « indigènes », comme on le dit à l’époque, et, comme cela se dit aussi très couramment, de procéder ainsi au refoulement des « Arabes », de les chasser des territoires qu’ils occupaient jusqu’à présent de façon à pouvoir faire en sorte que les Européens en général et les Français en particulier, les colons, puissent s’installer dans un environnement « pacifié ». Par ailleurs, on sait, et c’est parfaitement établi, que le général Bugeaud a également contribué à développer des techniques répressives comme l’internement administratif et la responsabilité collective qui vont être utilisés par la suite sous la IIIe République lors de la construction de l’empire entre 1881 et 1912 et enfin lors de la dernière guerre d’Algérie, à partir du 1er Novembre 1954 et jusqu’en 1962. Des officiers supérieurs de l’armée française vont rendre des hommages tout à fait officiels au général Bugeaud qu’ils considèrent comme un père fondateur des guerres coloniales.

    Je trouve qu’il y a une similitude entre le sort du peuple algérien et celui des Amérindiens. Ne pensez-vous pas que les deux ont subi une extermination d’État ?

    Il faut préciser tout d’abord que jusqu’en 1945, le terme « extermination » n’est pas du tout synonyme de « génocide » qui désigne les massacres de masse. Il est utilisé effectivement par des philosophes écrivains et par des écrivains, je pense en particulier à Tocqueville qui parle en effet d’extermination à propos des Indiens d’Amérique. Je pense à Émile Zola qui parle d’extermination à propos de la Commune de Paris. On peut et on doit d’ailleurs établir un parallèle, ce qui ne veut pas dire forcément que tout est similaire, mais effectivement entre les méthodes de conquête coloniale développées par la France en Algérie et le processus d’expansion de la démocratie américaine à l’Ouest des États-Unis, dans les deux cas en effet, les populations autochtones ont été refoulées, exterminées, c’est-à-dire massacrées en masse et privées de tout ou partie de leur territoire.

    Tous vos ouvrages sont extrêmement intéressants et référentiels. Ainsi, dans votre livre La République impériale, vous évoquez le concept d’impérialisation des institutions. Que pouvez-vous nous dire à propos de ce concept ?

    En ce qui concerne le concept d’impérialisation que j’ai forgé, il s’agissait pour moi de rendre compte des effets de la construction de l’empire sur la IIIe République, donc entre 1881 et 1912, sur les institutions à la fois politiques, académiques, et universitaires de la IIIe République, mais aussi sur les différentes sciences qui ont progressivement émergé et notamment ce qui va assez rapidement s’appeler les sciences dites « coloniales ». On s’aperçoit en effet que précisément parce que la France est devenue très rapidement la seconde puissance impériale du monde, il a fallu mettre en place un certain nombre d’institutions politiques et juridiques en métropole, dont la fonction est de gérer les territoires et les populations de l’empire, et il a fallu également développer un droit particulier, le droit colonial, et développer des sciences singulières et spécifiques, les sciences dites coloniales qui sont doublement coloniales, une première fois parce qu’elles prennent pour objet les colonies et les populations qui y vivent, et une seconde fois parce qu’au fond, ces sciences coloniales ont pour objectif d’aider les responsables de la IIIe République de mener à bien la gestion des populations indigènes, comme on le dit à l’époque.

    Ne pensez-vous pas que le Code de l’indigénat est une aberration ?

    Il faut rappeler que le Code de l’indigénat a été mis en place en 1875 et n’a été véritablement aboli qu’à la Libération, et rappeler que c’est un code qui réunit un certain nombre de dispositions d’exception discriminatoires et racistes. C’est évidemment très important de le préciser puisque ce code, comme son nom l’indique d’ailleurs, n’est appliqué qu’aux seuls indigènes algériens, et plus tard aux seuls indigènes de l’empire. Il faut rappeler aussi que son caractère exceptionnel, les contemporains en étaient parfaitement conscients puisque certains d’entre eux, y compris ceux qui étaient favorables à ce code, ont nommé ce Code de l’indigénat « monstre juridique ». Parce qu’effectivement, il contrevient à tous les principes républicains et à tous les principes démocratiques garantis et établis en métropole mais qui, dans les colonies, sont violés de façon substantielle entre autres par ce Code de l’indigénat et un certain nombre d’autres dispositions d’exception du droit colonial.

    Dans votre livre « De l’indigénat : Anatomie d’un monstre juridique », vous introduisez la notion de racisme d’État. Que pouvez-vous nous dire à propos de ce racisme d’État ?

    En ce qui concerne le racisme d’État, il me paraît parfaitement établi d’une part dans le droit colonial qui est un droit de part en part raciste et discriminatoire, qui repose fondamentalement sur une représentation du genre humain hiérarchisée et sur la thèse – partagée par beaucoup – selon laquelle les peuples et les races inférieurs de l’empire ne sauraient être soumis à des dispositions démocratiques et républicaines équivalentes à celles qui sont établies en métropole. Et par ailleurs, pour revenir au Code de l’indigénat, on est parfaitement en droit et l’on peut considérer que l’un des monuments de ce racisme d’État, c’est évidemment le Code de l’indigénat auquel il faut ajouter le principe de la responsabilité collective appliqué jusqu’à la Libération, ainsi que l’internement administratif et toute une série de dispositions qui, une fois encore, sont des dispositions d’exception qui ont été votées par les parlementaires sous la IIIe République et qui ont perduré jusqu’à la Libération et n’ont été abolies qu’à ce moment-là.

    Vous avez aussi écrit « L’empire des hygiénistes » dans lequel vous dites que même la science était mise au service du colonialisme. Pourquoi les scientifiques et les écrivains nous ont-ils refusé d’être des humains et d’avoir une histoire et une civilisation ?

    Effectivement, pour beaucoup de contemporains de la IIIe République, à la fin du XIXe et au début du XXesiècle, qu’ils soient savants, ethnologues, historiens, responsables politiques, tous ou beaucoup d’entre eux partagent une même conviction qui est la suivante : les Arabes et les musulmans appartiennent certes à une civilisation mais à une civilisation qui est considérée non seulement comme inférieure mais également dangereuse, c’est pourquoi il est impossible de lui appliquer des dispositions institutionnelles, politiques et juridiques, équivalentes à celles qui valent en Europe. C’est pourquoi aussi il est nécessaire d’établir un État colonial que l’on peut et que l’on doit qualifier d’état d’exception permanent avec, évidemment, un certain nombre de dispositions juridiques qui sont cohérentes avec cet état d’exception permanent. Et donc, au cœur de l’ensemble de ces représentations et institutions, il y a cette conviction d’un genre humain hiérarchisé, les Arabes et les musulmans se trouvant dans une position intermédiaire, supérieure à ceux que l’on qualifie de « sauvages » – et l’incarnation la plus emblématique du sauvage à l’époque, c’est le noir – et évidemment inférieur aux Européens qui pensent occuper le sommet de la hiérarchie des races, des peuples, et des civilisations.

    L’Algérie revient souvent dans la sémantique pour désigner « l’ennemi ». D’après vous, la France a-t-elle guéri de son passé colonial ?

    Je ne pense pas que la France soit particulièrement guérie de son passé colonial. J’en veux pour preuve notamment, que comparativement à d’autres anciennes puissances coloniales, c’est vrai pour la Grande-Bretagne, c’est vrai pour l’Allemagne, pour une part aussi des États-Unis, du Canada, de la Nouvelle Zélande et de l’Australie, et relativement au sort indigne qui a été réservé aux populations dites autochtones, la France jusqu’à présent, par la voix des plus hautes autorités de l’État, n’a jamais véritablement reconnu les crimes coloniaux commis en Algérie depuis l’occupation d’Alger en 1830, pas plus d’ailleurs que la France n’a reconnu les crimes coloniaux commis dans l’ensemble des territoires de l’empire sous la IIIe République, et de ce point de vue-là, contrairement à l’image que cherchent à donner les responsables politiques de droite comme de gauche, en ces matières, la France n’est pas à l’avant-garde, elle occupe au contraire le dernier wagon de queue.

    La reconnaissance de l’assassinat de Maurice Audin par l’armée française n’est-elle pas une diversion d’Emmanuel Macron pour ne pas reconnaître la souffrance de tout le peuple algérien ?

    En ce qui concerne la reconnaissance par Emmanuel Macron du sort tragique qui a effectivement été réservé à Maurice Audin, arrêté, torturé, et « disparu » par la faute militaire, il faut dire deux choses : d’une part, pour la famille d’Audin, pour la vérité et la justice, c’est évidemment un pas très important, reste effectivement que l’on peut dire qu’il y a, au-delà de la personne de Maurice Audin, des dizaines de milliers, sans doute, de Maurice Audin algériens, français musulmans d’Algérie, pour lesquels, pour le moment, il n’y a aucune déclaration officielle des plus hautes autorités de l’État. Et d’ailleurs, la déclaration d’Emmanuel Macron est tout à la fois contradictoire et oublieuse. Contradictoire justement parce qu’il qualifie la torture en Algérie de systématique, mais si elle est systématique, alors il faut reconnaître qu’elle a été employée bien plus largement et cela exigerait effectivement une déclaration générale relativement à celles et ceux qui ont été arrêtés de façon arbitraire, torturés et qui sont, jusqu’à ce jour, portés disparus. Par ailleurs, cette déclaration est oublieuse aussi parce qu’à aucun moment celles et ceux qui ont rédigé ce texte, et Emmanuel Macron qui en porte la responsabilité politique, n’ont utilisé cette qualification juridique de « crime contre l’humanité » alors même que nous savons que la disparition forcée est bien un crime contre l’humanité. En ce qui me concerne, je pense qu’il ne s’agit pas d’un oubli, il s’agit d’une volonté tout à fait assumée afin d’éviter d’une part un tollé de la droite et de l’extrême-droite, et sans doute aussi d’éviter des actions contre l’État français dans la mesure où l’une des caractéristiques essentielles du crime contre l’humanité, c’est d’être imprescriptible.

    Dans la même semaine où il reconnait l’assassinat de notre camarade Maurice Audin, Emmanuel Macron rend hommage aux harkis. J’ai parlé un jour avec le général Meyer et je lui ai dit que l’affaire des harkis était une affaire franco-française et il m’a concédé que la France avait abandonné ses soldats, les harkis, n’ayant pas l’intention d’embarquer tout le monde. Pourquoi les responsables politiques français nous sortent-ils les harkis – qui ne concernent que la France puisque ce sont des soldats supplétifs qui ont choisi la France – à chaque fois que l’on parle de l’Algérie ?

    Parce que, fondamentalement, ces affaires de reconnaissance, du point de vue d’Emmanuel Macron et des responsables politiques antérieurs, notamment François Hollande, sont moins un souci de vérité qu’un souci politique visant à plaire à une partie de leur électorat et à ne pas s’aliéner certains électeurs français, d’où cette impression effectivement que le chef de l’État satisfait certains à gauche et satisfait ensuite certains à droite.

    Notamment les Pieds noirs.

    Et ce qui en pâtit à chaque fois, c’est évidemment une reconnaissance plus globale et un souci plus précis et particulier de la vérité historique et de la reconnaissance que cette vérité historique impliquerait.

    C’est-à-dire que la victime de cette instrumentalisation électoraliste est la vérité historique ?

    C’est à la fois la vérité historique et à la fois celles et ceux qui ont été victimes des violences coloniales, leurs descendants et les héritiers de l’immigration coloniale et postcoloniale qui sont bien forcés de constater une fois encore qu’ils sont victimes d’une discrimination mémorielle et commémorielle.

    Vous êtes président de l’association 17 Octobre 1961 contre l’oubli, pensez-vous que cette date est connue du peuple français ?

    Cette date commence à être connue plus largement en effet grâce à la mobilisation de très nombreuses associations de partis politiques et d’organisations syndicales qui, à chaque date anniversaire, le 17 octobre, et encore il y a quelques jours le 17 octobre 2018, se réunissent au Pont St Michel, mais il y a également des rassemblements dans plusieurs villes de banlieue et en province qui ne se contentent pas de commémorer mais d’exiger que des reconnaissances soient faites, d’exiger aussi l’ouverture des archives, exiger enfin la construction d’un lieu de mémoire à la mémoire de ceux qui ont été arrêtés, massacrés, torturés et assassinés le 17 octobre 1961, dans les jours précédents et dans les jours qui ont suivi cette date sinistre, ce qui fait qu’effectivement, une partie de l’opinion publique sait ce qui a été perpétré à l’époque par la police française qui agissait sous les ordres du préfet de police de l’époque Maurice Papon.

    Je n’ai jamais compris pourquoi on nous appelait « les musulmans » au lieu de dire « les Algériens ». Pourquoi la France coloniale nous a-t-elle refusé notre algérianité et nous renvoyait-elle vers une confession ?

    Pour des raisons, me semble-t-il, qui ne sont pas forcément simples mais qui sont aisées à comprendre. Qualifier les populations indigènes et les populations autochtones d’Algériens, comme on l’a vu après 1945, entraînait quasiment immédiatement la reconnaissance du peuple algérien. C’est exactement ce que les responsables de la IVe République, qu’ils soient de gauche ou de droite, ne voulaient pas, d’où effectivement l’appellation tout à fait singulière de « Français musulmans d’Algérie », d’autant plus singulière sous la IVeRépublique que celle-ci venait de rappeler qu’elle condamnait toute discrimination de quelque origine que ce soit, or, à l’évidence, l’appellation « Français musulmans d’Algérie » visait à distinguer au sein de celles et ceux qui vivaient en Algérie, une catégorie particulière, de la distinguer des Français venus de métropole et, au fond, de constituer ces Français musulmans d’Algérie comme un corps spécifique d’exception sur lequel va s’appliquer, après le déclenchement de la Guerre d’Algérie, de nouveau, hélas, des dispositions et des principes d’exception, dispositions juridiques et pratiques d’exceptions relatives à la guerre et contre-révolutionnaires.

    Nous sommes là, je pense, au cœur du concept « racisme d’État ».

    C’est l’une des manifestations, effectivement, du racisme d’État et qui va perdurer sous la IVe et sous la VeRépublique au moins jusqu’à 1962.

    Le colonialisme n’est-il pas une aberration ?

    Ce jugement peut être porté de façon rétrospective sans doute, mais du point de vue des contemporains, le colonialisme n’était pas du tout pour eux une aberration, c’était au contraire un moyen absolument essentiel, et notamment pour les fondateurs de la IIIe République et pour la France en particulier, de rétablir la France comme grande puissance européenne parce que grande puissance coloniale et, pour eux, il s’agissait donc d’une entreprise à laquelle ils accordaient la plus grande importance parce qu’ils étaient convaincus que c’était la seule façon d’éviter une décadence à la fois économique, sociale, politique, de la France, comparativement aux autres États européens et de cela, ils étaient extrêmement fiers puisque ce sont les républicains qui ont permis à la France de devenir la seconde puissance impériale du monde. Et donc, d’un point de vue économique, politique, et géopolitique, pour eux et à leurs yeux, ce n’était absolument pas une aberration mais une nécessité nationale, internationale et géopolitique.

    D’après vous, pourquoi le mensonge est-il structurel dans l’histoire coloniale ?

    Il l’est en partie parce qu’un certain nombre de dispositions juridiques et de dispositions répressives, de techniques de répression et de techniques de guerre sont évidemment absolument contraires aux principes républicains et aux principes démocratiques. D’où la nécessité, pour éventuellement occulter ces contradictions, de forger un grand récit impérial républicain qui est évidemment un grand récit mythologique et, dans les cas les plus graves, de forger ce qu’il faut effectivement appeler un véritable mensonge d’État. Je pense à deux événements particulièrement terribles : les massacres du 8 mai 1945 à Sétif, Guelma et Kherrata et, évidemment, même si les massacres sont beaucoup moins importants, au massacre du 17 octobre 1961 pour lequel va être forgé, effectivement, ce qu’il faut bien appeler un véritable mensonge d’État tendant à accréditer l’idée que ce sont les manifestants pacifiques appelés par le FLN qui portent la responsabilité des morts et à minimiser de façon très spectaculaire le nombre de morts algériens à l’époque, par conséquent, à minimiser aussi la responsabilité de l’État en général et de Maurice Papon en particulier.

    À propos de Maurice Papon, ne pensez-vous pas qu’il est un criminel contre l’humanité ?

    Il faut tout d’abord rappeler que Maurice Papon a effectivement été condamné pour complicité de crimes et de génocide en raison de ses responsabilités pendant la période de Vichy. Relativement au 17 octobre 1961, il faut rappeler et ce sera une façon de lui rendre hommage, qu’un certain nombre d’avocats et notamment Maître Nicole Dreyfus considéraient que les massacres du 17 octobre 1961 étaient constitués d’un crime contre l’humanité et qu’à ce titre, Maurice Papon portait une responsabilité politique, policière et personnelle écrasante et qu’on était en droit effectivement de considérer qu’il avait commis là un crime contre l’humanité.

    La responsabilité de François Mitterrand est aussi établie, notamment dans l’affaire Fernand Iveton, notre camarade qui a été guillotiné. Mitterrand était Ministre de la Justice à l’époque et a refusé sa grâce. N’est-ce pas toute l’administration française qui est impliquée dans la politique répressive ?

    En ce qui concerne le 17 octobre 1961, Mitterrand n’est pas aux affaires. Ceux qui sont impliqués sont le ministre de l’Intérieur Roger Frey, le Premier ministre Michel Debré, mais, vous avez raison, je n’oublie pas les responsabilités de François Mitterrand en tant que ministre sous la IVe République, et qui a déclaré que la France s’étendait de Dunkerque à Tamanrasset et, effectivement, sa responsabilité dans l’exécution d’un certain nombre de militants du FLN et, comme vous l’avez cité précédemment, de Fernand Iveton.

    Aujourd’hui, l’Algérie fait face comme certains autres pays, à un néocolonialisme déchaîné ; je pense à l’attaque de l’OTAN sur la Libye, de la déstabilisation de la Syrie, etc. D’après vous, toutes ces guerres ne sont-elles pas une continuation des guerres coloniales ?

    Il y a effectivement des phénomènes de continuité entre le passé colonial de la France et un certain nombre de ses interventions militaires actuelles assurément, mais il y a aussi des phénomènes de discontinuité et dans un certain nombre d’États africains et anciennes colonies françaises, qui se trouvent dans un état économique, social et financier absolument catastrophique, on ne peut pas exempter les responsables de ces États de leurs responsabilités. Ils portent une responsabilité première et on pourrait ajouter que la France est souvent complice de l’état dans lequel se trouvent ces pays.

    Il y a un courant révisionniste sur les deux rives de la Méditerranée, en France et en Algérie, qui veut blanchir le colonialisme. Ne pensez-vous pas que ces personnalités qui ont pignon sur rue poursuivent l’œuvre de nombreux intellectuels tels que Victor Hugo, par exemple, en prétendant que le colonialisme était un bienfait ? Comment expliquez-vous le retour du révisionnisme en Algérie et en France ?

    Pour ce qui est de la France, il faut rappeler que cette offensive du révisionnisme de l’histoire coloniale débute notamment avec la loi du 23 février 2005, qui est une entreprise politique et juridique de réhabilitation sans précédent du passé colonial français, et rappeler que contrairement à ce que beaucoup pensent encore aujourd’hui, cette loi n’a toujours pas été abrogée et donc, on est en droit de considérer que cette loi est une loi scélérate parce qu’elle porte atteinte à des droits et à des principes démocratiques élémentaires et notamment un principe démocratique élémentaire qui est que l’État, quelle que soit sa nature et à fortiori si c’est un État qui se dit démocratique, ne peut pas et ne doit pas intervenir dans l’Histoire et moins encore chercher à établir une version officielle de l’Histoire en général et de l’histoire coloniale en particulier.

    Que signifie pour vous les insurrections de l’émir Abdelkader, des Bouamama, des Mokrani, etc. et de mes ancêtres, les Abdelmoumen, qui ont tenu le siège de Constantine en 1830 ?

    Contrairement au discours officiel des responsables politiques de l’époque et des militaires, la pacification de l’Algérie n’a pas été un long fleuve tranquille, bien au contraire, puisque, effectivement, les autorités politiques et militaires françaises n’ont pas cessé de se heurter à des résistances, des insurrections, qui prouvent que, contrairement à ce qui est dit parfois, ceux qu’on appelait à l’époque « les indigènes » avec beaucoup de mépris n’étaient pas du tout résignés mais ont cherché, à chaque fois que cela était possible et en dépit des risques qu’ils encourraient pour leur liberté et pour leur vie, à s’opposer à l’entreprise impériale et coloniale française.

    Que signifie pour vous la Révolution algérienne du 1er Novembre 1954 ?

    Cela signifie très clairement que les dirigeants de l’époque ayant acquis la conviction parfaitement établie et légitime que le colonialisme français en Algérie ne céderait pas d’un pouce par la voie pacifique et la voie des négociations, et qu’il était nécessaire de combattre ce colonialisme par la force des armes afin de faire triompher ce qui est pourtant acquis pour cette même république mais refusé aux Algériens, à savoir le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

    Comment expliquez-vous que des résistants au nazisme pendant la guerre 39-45 aient pu commettre, pour certains d’entre eux, les crimes du 8 mai 1945, qu’ils soient de gauche ou de droite ?

    C’est effectivement assez difficile à comprendre aujourd’hui, ceux qui avaient pris les armes contre l’occupant ne considéraient pas moins que pour défendre la France, son autorité européenne et son autorité internationale, il fallait défendre coûte que coûte l’empire colonial français en général et l’Algérie française en particulier. Ce qui permet effectivement de comprendre pourquoi des forces de droite comme de gauche, parti communiste compris, se sont engagées pour défendre l’empire au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, parce que, encore une fois, par la défense de l’empire, il s’agissait de rétablir la France comme grande puissance européenne et mondiale et de rétablir la France dans le camp des vainqueurs.

    La France d’aujourd’hui ne doit-elle pas cesser de soutenir des régimes africains, y compris le pouvoir algérien, pour ses propres intérêts même si cela va à l’encontre de l’intérêt des peuples ?

    Il me semble relativement clair que dans un certain nombre de cas d’anciennes colonies françaises dirigées par des dictateurs ou des régimes autoritaires, la France porte encore aujourd’hui une responsabilité écrasante ne serait-ce que parce que, pour des raisons géopolitiques, économiques, financières, militaires, la France soutient effectivement ces régimes et, une fois encore, se moque des intérêts des peuples concernés.

    Est-ce une continuité de son passé colonial ou est-ce juste par intérêt géopolitique et économique ?

    Je pense qu’il y a des deux en ce sens que la France entretient des relations privilégiées avec un certain nombre d’États au Maghreb et en Afrique noire subsaharienne parce que ce sont des anciennes colonies et donc évidemment ce passé est un passé qui pèse sur les relations franco-africaines, pour le dire très largement, et par ailleurs, il y a aussi des enjeux géopolitiques, économiques, financiers et militaires qui déterminent le maintien de ces relations et le soutien appuyé, y compris militaire, à des régimes notoirement autoritaires et notoirement dictatoriaux.

    Vous êtes un intellectuel engagé et un Juste, je tiens à le préciser, et un porteur de lumière. Ne pensez-vous pas que votre engagement doit être un modèle pour les jeunes générations ? Ne doivent-ils pas s’inspirer des parcours comme le vôtre ?

    Je me garderais bien de conclure en ce sens. Chaque génération doit affronter les problèmes qui sont les siens avec les instruments intellectuels et politiques à sa disposition.

    Avez-vous connu des pressions dans votre travail ?

    Je n’ai eu aucune pression quelconque en ce qui concerne l’élaboration, la rédaction et la publication des ouvrages qui sont les miens.

    En tant qu’anticolonialiste, que pouvez-vous dire à tous les résistants anticolonialistes et anti-impérialistes qui résistent dans le monde ?

    Que la lutte continue pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes contre les dictatures et les régimes autoritaires quels qu’ils soient et pour l’émancipation et contre l’exploitation.

    Interview réalisée par Mohsen Abdelmoumen

    Qui est le Dr. Olivier Le Cour Grandmaison ?

    Olivier Le Cour Grandmaison est un politologue et historien français spécialiste des questions de citoyenneté sous la Révolution française et des questions qui ont trait à l’histoire coloniale. Il est professeur de sciences politiques à l’Université d’Évry-Val d’Essonne et a dirigé et animé plusieurs séminaires au Collège international de philosophie.

    Il est président de l’association « 17 octobre 1961 : contre l’oubli » qui préconise la reconnaissance officielle des crimes commis par la Ve République lors du massacre des manifestants pacifiques algériens le 17 octobre 1961 à Paris.

    Il est aussi juge-assesseur désigné par le Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR), à la cour nationale du droit d’asile (CNDA). Par ailleurs, il appartient au comité de soutien de l’Association Primo Levi à Paris qui est un centre de soins et de soutien aux personnes victimes de la torture et de la violence politique.

    Le Dr. Le Cour Grandmaison est l’auteur de plusieurs ouvrages parmi lesquels « Les Citoyennetés en Révolution (1789-1794) », Paris, PUF, 1992 ; « Les Constitutions françaises », Paris, La Découverte, 1996, « Haine(s) : Philosophie et politique », avant-propos d’Étienne Balibar, Paris, PUF, 2002 ; « Coloniser, exterminer. Sur la guerre et l’État colonial », Paris, Fayard, 2005 (édité en arabe en 2007, Algérie) ; « Le Retour des camps ? Sangatte, Lampedusa, Guantanamo » avec G. Lhuilier et J. Valluy, Autrement, 2007 ; « La République impériale : politique et racisme d’État », Paris, Fayard, 2009 (édité en arabe en 2009, Algérie) ; « Douce France. Rafles, rétentions, expulsions », collectif, Le Seuil/Resf, 2009 ; « De l’indigénat. Anatomie d’un « monstre » juridique : le droit colonial en Algérie et dans l’empire français », Paris, Zones/La Découverte, 2010 (édité en arabe) ; « L’Empire des hygiénistes. Vivre aux colonies », Paris, Fayard, 2014.

     » » https://mohsenabdelmoumen.wordpress.com/2018/10/28/dr-olivier-le-cour-
    URL de cet article 34034
    https://www.legrandsoir.info/la-pacification-de-l-algerie-n-a-pas-ete-un-long-fleuve-tranquille-bie

  • Une histoire intéressante, quoique pas complètement élucidée...

    Il semblerait qu’une conférence sur le Théâtre, la 5ème Baku International Theatre Conference, qui se déroule à Bakou, en Azerbaijan, avait invité Israël. Par conséquent, le 7 octobre dernier, le professeur algérien spécialiste du théâtre post-traumatique en Algérie, Tilani Ahcene, avait prévenu qu’il annulait sa participation à la conférence.

    Une semaine plus tard, les organisateurs de la conférence viennent d’annoncer à Mr. Ahcene qu’Israël ne participera pas. Est-ce qu’ils ont retiré leur invitation ? Y a-t-il eu des pressions diplomatiques ? Est-ce qu’Israël n’avait pas répondu à l’invitation ? Ce n’est pas clair.

    Mais grâce à cela, Tilani Ahcene a annoncé qu’il participerait donc bien à la conférence...

    Israel withdraws from Azerbaijan conference after Algeria writer threatens to boycott
    MEMO, le 16 octobre 2018
    https://www.middleeastmonitor.com/20181016-israel-withdraws-from-azerbaijan-conference-after-algeri

    Les échanges facebook de Mr. Ahcene :
    https://www.facebook.com/photo.php?fbid=2140205976229551&set=a.1637731229810364&type=3

    #Palestine #Algérie #Azerbaijan #BDS #Boycott_culturel #Théâtre

  • Radio Django | Interview de Herji et Julie Eigenmann pour la BD “Après l’arrivée”
    https://asile.ch/2018/10/09/radio-django-interview-et-herji-et-julie-eigenmann-pour-la-bd-apres-larrivee

    Le 25 septembre 2018, Radio Django a interviewé le dessinateur Herji et la journaliste Julie Eigenmann au sujet de leur BD-reportage “Après l’arrivée”, publiée par Vivre Ensemble en 2017. L’occasion pour eux de revenir sur leur projet, le processus de création et leur semaine de reportage. Le dessinateur Herji et la journaliste Julie Eigenmann sont […]

    • David contre Goliath, les nouvelles figures héroïques (2/4)
      Ahed Tamimi : l’adolescente contre l’occupation
      18/09/2018
      https://www.franceculture.fr/emissions/cultures-monde/david-contre-goliath-les-nouvelles-figures-heroiques-24-david-contre-g

      Ahed Tamimi représente la jeunesse engagée et militante. Au travers de l’affront contre un militaire israélien, c’est 50 ans d’occupation et d’humiliation qui sont dénoncés. Quand le jour viendra où l’histoire de cette lutte sera racontée,Tamimi sera surement perçue comme David qui a giflé Goliath.

      Intervenants
      Jean-Paul Chagnollaud
      professeur émérite des universités, président de l’IREMMO (Institut de Recherche et d’Études Méditerranée Moyen-Orient)
      Stéphanie Latte Abdallah
      Historienne, politologue, chercheuse à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (IREMAM-CNRS) à Aix-en-Provence

      http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/11701-18.09.2018-ITEMA_21814394-0.mp3?track=false

    • France
      [Exclusif] Ahed Tamimi : « Nous n’en pouvons plus de l’occupation »
      Par Cyril Fourneris • Dernière MAJ : 21/09/2018
      https://fr.euronews.com/2018/09/21/exclusif-ahed-tamimi-nous-n-en-pouvons-plus-de-l-occupation

      La jeune Palestinienne Ahed Tamimi, qui a fait huit mois de prison pour avoir giflé deux soldats israéliens, est en tournée en Europe. Euronews a rencontré l’activiste de 17 ans à l’occasion d’un meeting organisé jeudi près de Grenoble (France).

      « J’appelle les jeunes européens à faire pression sur leurs gouvernements respectifs pour qu’ils interviennent en faveur de la question palestinienne. Qu’ils voient ce qui se passe réellement sur le terrain et qu’ils le fassent savoir sur les réseaux sociaux. J’appelle aussi au boycott d’Israël », a déclaré l’adolescente.

      « Nous étions très mal traités en prison, les gardiens étaient racistes envers nous. Ils diminuaient nos rations alimentaires et ne nous donnaient pas les choses essentielles dont nous avions besoin. Nous les filles étions à court de serviettes hygiéniques. C’était une souffrance physique et psychologique », dénonce Ahed Tamimi, qui assure n’être liée à aucun parti politique.

      « J’appelle les partis politiques palestiniens à s’unir pour l’intérêt national et non pour leurs intérêts personnels. En tant que nouvelle génération, nous n’en pouvons plus de l’occupation. Nous ne voulons pas que les générations suivantes vivent dans les même conditions. Nous devons nous unir pour nous débarrasser de l’occupation et récupérer nos terres », poursuit-la militante, invitée par l’Association France Palestine Solidarité (AFPS).

      La famille d’Ahed Tamimi a eu beaucoup de mal à quitter les territoires palestiniens assure l’association, qui évoque une traversée « toujours très humiliante » de la frontière jordanienne pour rejoindre l’aéroport d’Amman, les Palestiniens ne pouvant pas emprunter celui de Tel-Aviv.

  • Benalla et Macron : le froid de la vengeance. – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/09/14/benalla-et-macron-le-froid-de-la-vengeance

    Benalla et Macron : le froid de la vengeance.
    septembre 14, 2018 par salim sellami, publié dans uncategorized
     Rate This

    Comment un homme noir de la République, habitué des coups les plus tordus, a abattu un concurrent et ébranlé Macron.

    L’affaire Benalla commence par un beau jour de mai. Nous sommes dans le bâtiment d’accès au ministère de l’Intérieur place Beauvau à Paris, face à l’Elysée. Cet Alexandre qui papillonne sa sécurité autour du président de la République a ici rendez-vous avec un haut fonctionnaire de l’équipe de Gérard Collomb. En dépit de ses qualités, celles qu’on lui prête et celles dont il s’est affublé, face aux policiers qui contrôlent l’accès de l’Intérieur, Benalla doit présenter ses papiers d’identité. Il attend le feu vert qui va lui ouvrir la porte de celui qui l’attend… Quand un mastodonte déboule dans son dos. Content de lui, provocateur et fier d’un pouvoir occulte et d’un effet de terreur qu’il entretient depuis trente ans, le tonitruant arrivant met la pression sur un Benalla qui fait le pied de grue. Alors que lui, le malabar, entre ici presque sans montrer ses papiers, tels ces chevaliers qui pénétraient à cheval dans les églises. L’Alexandre de Macron, homme d’ordre on le sait, s’étonne auprès des fonctionnaires de police que ce personnage sanguin entre dans le temple de la sécurité comme dans une minoterie. Après un échange de quelques phrases acides, les deux visiteurs se rendent à leur rendez-vous respectifs.

    Mais le mastodonte ne va pas en rester là. N’est-il pas un expert des coups tordus et intimidations, souvent conseiller autoproclamé de certains policiers et même de quelques juges, manipulateur d’affaires d’état ? C’est un homme protée et il veut désormais la peau de l’impertinent Benalla.

    Si le « manque de respect » du jeune franco-marocain est une raison de sa colère, le fond de la querelle est ailleurs. En cet Alexandre, le mastodonte découvre le jeune promoteur d’une police qui ne serait plus exercée par des fonctionnaires, mais tout autant par des privés. D’ailleurs lui, Benalla illustre bien cette libéralisation des missions régaliennes. Concurrence ! Depuis des années lui aussi, le malabar, met tout en jeu pour que s’ouvre au grand capital le « marché » de la sécurité. Couper les jarrets de Benalla c’est flinguer un concurrent.

    Enfin, pour la première fois depuis les deux derniers quinquennats, ceux de Sarkozy et Hollande, notre malabar roi des réseaux, est furieux de ne pas avoir l’oreille de Macron. Puisque que, et ça tombe à pic, elle est occupée par Benalla et ses amis. Dézinguer l’Alexandre c’est aussi une façon de se venger de cette porte qu’on lui claque au nez à l’Elysée.

    Pour ce marionnettiste, ce tireur de ficelles, obtenir une vidéo qui montre Benalla en train de tabasser des honnêtes gens est un jeu facile : le malabar est partout chez lui. Hasard ? …Le petit film compromettant va vite se retrouver dans la sacoche d’Ariane Chemin, journaliste au Monde. Le missile du mastodonte, feu d’artifice d’été, n’a plus qu’à décoller.

                                                                                                                Jacques-Marie BOURGET                                                                                                                                                                                                  URL de cet article 33792
    https://www.legrandsoir.info/benalla-et-macron-le-froid-de-la-vengeance.html

  • De Charybde en Scylla : Pierre Haski remplace Bernard Guetta pour enfumage quotidien renforcé sur France Inter * Maxime VIVAS - 21 Aout 2018 - LGS
    https://www.legrandsoir.info/pierre-haski-remplace-bernard-guetta-pour-enfumage-quotidien-renforce-

    Pierre Haski va intégrer le « 7/9 » de France Inter. « Tous les jours c’est à lui que reviendra désormais la mission d’analyser la marche du monde et de nous faire comprendre que nous en sommes les gardiens, ce que Bernard Guetta nous a inlassablement transmis », a déclaré Laurence Bloch, directrice de France Inter.

    Qui est Pierre Haski ?
    Spécialiste des articles obsessionnels contre la Chine (où il a été correspondant de presse), il est un des fondateurs du site Rue89 après avoir été directeur-adjoint de la rédaction de Libération où il couvrit obstinément quelques fake news, comme nous allons le voir. Il est aussi le président de la fausse ONG pro-US : Reporters sans frontières. 
Pour « analyser la marche du Monde » , on ne pouvait trouver esprit plus moral et impartial dans le vivier des médias.

    Qu’est-ce que #Rue89.
    C’est un site d’information fondé le 6 mai 2007 par des anciens de Libération, dont Pierre Haski. En 2009, Rue 89 a perçu une aide de 249 000 euros du gouvernement. Les sommes reçues par la suite ne sont pas connues de nous à ce jour. Le 31 décembre 2011, Rue89 a été vendu pour 7,5 millions d’euros au #Nouvel-Observateur ( #xavier_niel, #matthieu_pigasse), avec promesse que les fondateurs resteraient aux manettes (et Pierre Haski président).

    Un exploit de Pierre Haski à #libération.
    Le 9 janvier 2006, le journaliste Jean-Hébert Armengaud publie dans Libération, sous le titre : 
- « Le credo antisémite de Hugo Chavez » un article où il affirme qu’Hugo Chavez a évoqué la minorité qui a tué le Christ pour s’emparer des richesses du monde.

    Chacun comprend que le journaliste de Libération met en avant le stéréotype qui supporte l’antisémitisme en France. Parler de minorité qui tua le Christ et possède les richesses mondiales renvoie malheureusement une partie de nos concitoyens à la communauté juive et c’est une croyance qu’#armengaud va réactiver. Insidieusement. Dangereusement.

    Le journalisme de #divination.
    L’information donnée par Libération de Pierre Haski est parfaitement exacte à ceci près que :
    – Le seul « credo » de Chavez est catholique (on sait qu’il était croyant et pratiquant).
- Chavez a parlé des minorités 
- Il n’a pas dénoncé une minorité juive (il ne prononce pas ce mot, Armengaud a des dons divinatoires).

    Il a dit : _ « Le monde dispose d’assez de richesse pour tous, donc, mais dans les faits des minorités, les descendants de ceux qui crucifièrent le Christ, les descendants de ceux qui jetèrent Bolivar hors d’ici et le crucifièrent aussi à leur manière à Santa Marta en Colombie » (= les impérialistes, romains, espagnols N. de MV). Il ajoute alors : « Une minorité s’est appropriée les richesses du monde [...] » mais nullement, comme le dit Armengaud : « la minorité qui a tué le Christ pour s’emparer des richesses du monde ». _ Voir aussi Acrimed https://www.acrimed.org/-2005-Chavez-antisemite- .

    C’est beaucoup d’erreurs de détail pour enrober une troncature perverse.

    Ceux qui ont écouté Chavez leur parler ont bien compris ce qu’il disait (d’autant plus qu’ils avaient sa phrase en entier, avec en plus ce qui précédait et ce qui suivait).

    Armengaud va pousser l’impudence jusqu’à proposer à ses lecteurs de vérifier ses sources via un lien du site du gouvernement bolivarien. Il sait bien que peu le feront, que le site est en espagnol et qu’il faudra y lire 15 pages sur 26 pour y découvrir quoi ? Qu’Armengaud a menti.

    Depuis Caracas, un journaliste français découvre la supercherie. 
Un journaliste français, Romain Migus, ami et collaborateur du GS est en poste à Caracas (Voir sa série d’articles sur le Venezuela, actuellement en ligne). https://www.legrandsoir.info/penurie-organisee-de-medicaments-chroniques-d-en-bas-no-6.html
Quelques semaines plus tôt, le 9 novembre 2005, Romain Migus a lu une déclaration de David Bachenheimer, secrétaire général de la communauté juive, qui déclarait à l’un des principaux quotidiens d’opposition de Caracas, El Nacional, qu’il n’y pas d’antisémitisme au Venezuela.
Romain Migus s’étonne donc que Chavez ait pu faire brusquement preuve d’antisémitisme. Il vérifie, il lit le vrai discours, il ameute la blogosphère.

    Que fait, alors le coupable pris la main dans le sac ? 
Il persiste. Que fait Pierre Haski, alors directeur-adjoint de la rédaction de Libération ? Il soutient son journaliste manipulateur. Il se plaint que « Les accusations les plus violentes pleuvent depuis que Libération s’est fait l’écho, le 9 janvier, d’une déclaration du président vénézuélien Hugo Chavez, datant du 24 décembre, interprétée dans nos colonnes comme un dérapage antisémite... ». 
Admirez les astuces puisqu’en vérité Libération ne s’est pas fait l’écho d’une déclaration, mais il l’a traficotée et son titre ne parlait pas de dérapage (d’un accident) mais il fabriquait un credo. C’est très différent.

    La polémique se poursuivant, Pierre Haski clôt le débat ainsi :
 « Aurions-nous inventé des mots que Chavez n’aurait pas prononcés ? Il suffit de se référer au texte du discours en espagnol pour constater que pas un mot n’a été mis dans sa bouche qu’il n’aurait pas prononcé, en particulier la référence aux « descendants de ceux qui ont crucifié le Christ ». »
    Bolivar ? A nouveau disparu. Vous prouvez à Haski qu’ils ont tronqué, il récidive et il vous répond qu’ils n’ont rien ajouté !

    Les faux rouges-bruns, ou le journalisme d’imputation.
    Le 30 mai 2012, Rue89 de Pierre Haski désigne comme « brun » René Balme, le maire PG de Grigny dans le Rhône. Brun ? Cf. les Chemises brunes des SA qui s’illustrèrent dans la « Nuit de cristal », pogrom et point culminant de la vague antisémite en Allemagne. Les « bruns » sont des nazis. Au passage (et hors-sujet), l’auteur de l’article écrit : « … comment s’étonner de ce que René Balme ait invité, à la dernière édition du salon du livre alternatif qu’il a organisé dans sa commune, un des animateurs du site rouge-brun LeGrandSoir.info, Maxime Vivas ? ». Mon nom ouvre sur le lien d’un site lyonnais, Rebellyion qui s’oppose à ma venue dans ce salon : « Halte au confusionnisme politique !
A Lyon, à Grigny ou ailleurs : les fachos hors de nos quartiers, pas de quartier pour les fachos ! ».

    Le mépris du métier de journaliste et le mensonge récompensés.
    Jean-Hebert Armengaud est aujourd’hui rédacteur en Chef de #Courrier_International et Pierre Haski nous est imposé tous les matins sur une radio publique.

    Tout serait pour le mieux dans le domaine de l’information honnête sous l’œil vigilant du #DECODEX du Monde, si l’éditorialiste choisi par France Inter ne s’asseyait pas obstinément sur la plupart des devoirs imposé aux journalistes par la Charte du journaliste, dite Charte de Munich (1971).

    Attendons-nous à souffrir le matin ou à renoncer à écouter France Inter.
    Remplacer Bernard Guetta par Pierre Haski à l’analyse de la marche du monde, c’est tomber de Charybde en Scylla.

    C’est le #naufrage plus que jamais assuré d’une information matinale neutre, impartiale, non militante, qui s’en tienne aux faits, c’est-à-dire respectueuse des auditeurs qui épousent des opinions différentes et ne paient pas leur redevance pour qu’en soient promues certaines et fustigées d’autres.
    #Maxime_VIVAS
    (Pour une partie, ces lignes sont extraites d’une conférence que j’ai donnée en novembre 2012 à La Baume-lès-Aix (13) sur les médias alternatifs (Les médias électroniques ne sont pas, de facto, des médias plus honnêtes, plus libres, plus informatifs que les autres.) https://www.legrandsoir.info/rue89-article-11-lgs-et-les-autres-conference-sur-les-medias-alternati

    #france_inter #pierre_haski #bernard_guetta #enfumage #médias #cléricature_médiatique #hégémonie_idéologique #mensonges, #abus #servilité #caste_politique #médiacrates #oligarchie

  • Affaire Benalla-Macron : ce que révèle l’affaire sur la mixité dans l’administration - Terrafemina
    http://www.terrafemina.com/article/affaire-benalla-macron-ce-que-revele-l-affaire-sur-la-mixite-dans-l-administration_a344160/1

    Ce mardi 24 juillet, le JT de France 2 a largement parlé de l’affaire Benalla : les auditions du jour devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale, les dernières infos sorties à son propos, l’absence de réaction du président Macron... Dans l’un des sujets, les journalistes de la chaîne ont fait un récapitulatif de la galaxie de personnes qui sont partie prenante dans ce scandale. Le journal Le Monde a aussi fait un beau graphique pour tout nous expliquer. On compte bien évidemment le principal protagoniste Alexandre Benalla et Emmanuel Macron, mais aussi :

    Gérard Colomb, le ministre de l’Intérieur, son directeur de cabinet Sébastien Fratacci et son chef de cabinet Jean-Marie Girier.

    Le préfet de police de Paris Michel Delpuech et son subordonné, le contrôleur général Laurent Simonin (accusé d’avoir organisé la venue de Benalla sur la manifestation le 1er mai sans prévenir Delpuech), mais également Jean-Yves Hunault et Maxime Creusat, respectivement commandant chargé de la liaison entre la préfecture et l’Élysée et commissaire de police, tout les deux mis en examen pour avoir transmis la vidéo surveillance des faits.

    Le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron : Patrick Strzoda, qui suspend Benalla deux semaines et qui prévient le secrétaire général de l’Elysée, un proche du président : Alexis Kholer.

    le chef de cabinet d’Emmanuel Macron : François-Xavier Lauch, le supérieur hiérarchique direct d’Alexandre Benalla.

    Laurent Hottiaux, le conseiller « intérieur et justice » d’Emmanuel Macron qui prévient par téléphone Michel Delpuech dès le 2 mai des agissements de Benalla. On compte aussi Vincent Caure, le conseiller réseaux sociaux d’Emmanuel Macron qui a repéré la vidéo scandale le 2 mai.

    Vincent Crase, le chargé de sécurité de La République en Marche.

    Reportage du 20h de France 2 sur les hommes autour de l’affaire Benalla

    Mais pas besoin de graphique pour comprendre une chose. Rien ne vous choque ? Tous les protagonistes de cette histoire sont des hommes. A l’exception près, Marie-France Monéger-Guyomarc’h, directrice de l’inspection générale de la Police nationale, la fameuse « police des polices ».

    Une absence de mixité effarante et qui n’a pas manqué de faire réagir l’ex-députée Cécile Duflot, actuellement à la tête d’Oxfam France, sur Twitter :

    Nous aussi, on se fait la réflexion. L’absence de cette belle égalité femmes-hommes tant vantée par Emmanuel Macron (qui promettait d’en faire la grande cause de son quinquennat), nous saute aux yeux dans toute les sphères de son entourage. Le milieu de la police est connu pour être masculin, mais ce n’est pas que la police. Toute la galaxie des personnes des cabinets qui naviguent autour de la présidence et du ministère de l’Intérieur sont des hommes.

    Tenez-vous bien : dans la haute fonction publique, 72% des postes sont occupés par des hommes. Bel exemple que l’État donne à la société civile. Sauf que la parité, cela n’est pas beau que sur le papier glacé des rapports RSE ou dans les coquilles vides des labels égalité. Il faut que cela soit effectif dans la réalité.

    Autre chiffre frappant datant de 2011 et fournis par l’Institut Montaigne : dans l’administration publique, 51% des agent·e·s sont des femmes et elles ne sont que 16 % à des postes de direction.
    Une obligation de recrutement bien faible

    Comme le rapporte Le Monde dans un article de décembre 2017, selon le Journal officiel du 18 septembre, l’équipe d’Emmanuel Macron à l’Élysée comptait 53 personnes, dont 36 hommes et 17 femmes. « Parmi les douze conseillers directement nommés auprès de la présidence (les autres sont rattachés au cabinet), une seule femme, la secrétaire générale adjointe, Anne de Bayser. »

    Celui qui n’était pas encore président avait aussi promis la nomination d’une femme à Matignon et d’une présidente à l’Assemblée nationale. On sait ce qui est advenu par la suite. Le secrétaire d’État chargé des Relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, avait alors eu cette phrase : « Les recrutements ne se font pas en fonction des sexes mais de la qualité des personnes, et il y a un objectif qui est celui de la parité »

    Argument éculé auquel nous pouvons répondre grâce à l’aide de la grande Françoise Giroud : « La femme serait vraiment l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente. »

    Tout ne va malheureusement pas changer du jour au lendemain. Cela tombe bien, parce que depuis une loi de 2012, les administrations sont obligées d’embaucher 30 % de femmes parmi les personnes nommées pour la première fois. Aujourd’hui, en lissant les différents ministères, on atteint le mirobolant 33 %.

    Une lettre ouverte des femmes de l’administration laissée lettre morte

    Le ministère de la Justice est l’avant-dernier cancre du gouvernement avec 20 % de nominations féminines. Interrogée par France 2 en janvier 2018, Françoise Lebon-Banchard, présidente de l’association Femmes et Justice, dénonçait cette situation : « Ce que je peux dire, c’est qu’il y a des femmes de qualité qui méritent des hauts postes. Il y a des femmes qui se sont préparées, qui sont compétentes mais malheureusement, on ne les voit pas. »

    Dans une lettre ouverte en début d’année, les réseaux féminins de l’administration avaient interpellé Emmanuel Macron sur le sujet : « Force est de constater que, malgré les annonces faites dans les premiers mois de votre quinquennat, que les réseaux féminins saluent, l’inquiétude prédomine sur la place des femmes dans le pilotage de l’État, sur leurs parcours professionnels et sur la lutte contre les stéréotypes, le sexisme et le harcèlement sexuel. »

    Elles ajoutent : « Le portage politique de ce sujet par vos ministres régresse par rapport à la mandature précédente. La composition de leurs cabinets en témoigne, les nominations aux postes de responsabilité également. » Elles se désolaient notamment des « mécanismes d’éviction des femmes au cours de leur vie » de l’administration, proposant une modernisation de l’organisation du travail pour qu’hommes et femmes puissent « mieux articuler leur vie professionnelle et leur vie personnelle. »

    Loin de nous l’idée de penser que si cela avait été des femmes, les dysfonctionnements autour de l’affaire d’Alexandre Benalla auraient été plus minimes. Si elles sont capables de grandes choses, les femmes foirent (parfois) aussi bien que les hommes.

  • Dix ans après, la petite fête des anciens de Lehman fait polémique à Londres Charles Gautier - 20 Aout 2018 - Le Figaro
    http://www.lefigaro.fr/societes/2018/08/20/20005-20180820ARTFIG00229-dix-ans-apres-la-petite-fete-des-anciens-de-lehma

    Pour se retrouver dix ans après, ils avaient décidé de prendre discrètement un verre le 15 septembre dans un club londonien. C’était sans compter avec le site Financial News qui a eu vent de l’événement.

    Subprimes, emprunts toxiques, faillite retentissante… À l’évocation du nom de Lehman Brothers, les visages, généralement, s’assombrissent. En 2008, des dizaines de milliards de dollars ont été injectés dans le système bancaire pour éviter son implosion définitive. Pour les anciens de Lehman, tout cela n’est plus qu’un mauvais souvenir à peine entretenu par le filmMargin Callde Jeffrey C. Chandor (2011).


    Pour se retrouver dix ans après, ils avaient décidé de prendre discrètement un verre le 15 septembre dans un club londonien, The Conduit. C’était sans compter avec le site Internet Financial News qui a eu vent de l’événement grâce à un courriel destiné aux « Lehman brothers and sisters » (sic), sur le thème : « Quoi de mieux pour fêter le dixième anniversaire que de rassembler tout le monde encore une fois. »

    Fête « écœurante »
    . . . . .
    #finance #banques #capitalisme #dette #lehman_brothers #banksters #lehman #crise_financière #crise-financière

  • Israël saisit la flottille pour Gaza
    Orient XXI > Vidéo > Chris den Hond > 29 juillet 2018
    https://orientxxi.info/magazine/israel-saisit-la-flottille-pour-gaza,2566

    Interview de Sarah Katz, membre de l’équipage, par Orient XXI. Cette flottille est la sixième qui tente de briser le blocus de Gaza. Depuis la première, en 2008, aucune flottille n’est entrée.

    Interview de Sarah Katz, membre de l’équipage, par Orient XXI. Cette flottille est la sixième qui tente de briser le blocus de Gaza. Depuis la première, en 2008, aucune flottille n’est entrée.
    https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=iyH3P_L1siI

    • Israël a intercepté un bateau de militants anti-blocus au large de Gaza
      AFP |Publié à 17h43le 29 juillet 2018
      https://www.rtbf.be/info/monde/detail_israel-a-intercepte-un-bateau-de-militants-anti-blocus-au-large-de-gaza?

      La marine israélienne a arraisonné dimanche un bateau au large de la bande de Gaza avec à son bord des militants dénonçant le blocus terrestre et maritime imposé par l’Etat hébreu à cette enclave palestinienne depuis plus d’une décennie, a indiqué l’armée.

      Le bateau venait d’Europe « pour violer le blocus naval légal imposé à la bande de Gaza », a ajouté l’armée dans un communiqué, précisant que l’embarcation était acheminée vers le port d’Ashdod dans le sud d’Israël.

      Israël, qui a mené trois guerres dans la bande de Gaza contrôlée par les islamistes du Hamas depuis 2008, affirme que le blocus est nécessaire pour empêcher les groupes d’activistes palestiniens de se procurer des armes ou du matériel pouvant être utilisé à des fins militaires.

      Le bateau arraisonné « Al-Awda » ("Retour", en arabe) qui battait pavillon norvégien avec 22 personnes à bord selon les militants, a quitté Palerme le 21 juillet.

      Un autre bateau, le « Freedom », battant pavillon suédois doit arriver d’ici mardi au large des côtes de Gaza, selon la Coalition de la flottille de la liberté qui a organisé l’opération.

      Quatre bateaux ont quitté la Scandinavie à la mi-mai. Ils ont fait escale dans 28 ports mais seuls deux d’entre eux ont atteint Palerme, la dernière escale.

      « Notre bateau a été pris en otage par les forces israéliennes », ont lancé sur Twitter les responsables de la Coalition.

      Peu avant que « Al-Awda », un bateau de pêche, soit intercepté, les organisateurs ont publié un communiqué affirmant que la marine israélienne avait lancé un avertissement à l’équipage. « La marine israélienne affirme que notre bateau viole le droit international et menace de recourir à +toutes les mesures nécessaires+ pour nous arrêter », ont-il affirmé.

      « En fait, la seule mesure nécessaire serait de mettre fin au blocus et permettre à nouveau la liberté de mouvement pour les Palestiniens », ont-ils ajouté.

  • Alexandre Benalla a également agressé une femme à la Contrescarpe, comme le montre une vidéo inédite Par Alexandre Phalippou Pierre Tremblay - 19 Juillet 2018 - huffingtonpost.fr

    La vidéo la plus connue de l’ex-collaborateur d’Emmanuel Macron du 1er mai ne montrait pas ce qu’il s’était passé sur le trottoir d’en face

    .

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=36&v=UuMxgf2V7GM


    . . . . .

    Mais ce n’est pas tout. Dans une vidéo envoyée par un lecteur du HuffPost, on découvre ce qu’il s’est passé durant les 43 secondes pendant lesquelles il est absent de la vidéo désormais célèbre. Entre le moment où il extrait une jeune fille de la bagarre et le moment où il revient pour frapper le manifestant.
    Dans l’intervalle, il a traversé la rue avec la jeune fille, aidé par une autre personne. Il la plaque contre le mur et fait une tentative de balayage avec sa jambe. On entend distinctement la victime dire « aïe » et « arrêtez ». Alexandre Benalla écarte également de sa main une cycliste qui cherche à s’interposer. Enfin, il entend les cris de l’autre côté de la rue et traverse, laissant la victime prostrée, assise contre le mur.
    C’est là que la vidéo devenue virale reprend, avec l’arrivée d’Alexandre Benalla dans le champ. A la fin, grâce à la nouvelle vidéo, on se rend compte que la fille agressée est une amie du manifestant tabassé. Ils quittent les lieux ensemble. La victime déclare « C’est des malades ! ».
    . . . . .

    Source : https://www.huffingtonpost.fr/2018/07/19/alexandre-benalla-a-egalement-agresse-une-femme-a-la-contrescarpe-com
    #en_marche #manu #Femmes #femme #violence #violences #guerre_aux_femmes #sexisme  #alexandre_benalla #démocratie_de_façade #observation_participante #milice #présidence #lrem

  • Le directeur d’Handicap International à Gaza « impressionné par la faculté des Gazaouis à regarder l’avenir »
    6 juillet 2018
    https://www.rtbf.be/info/monde/detail_le-directeur-d-handicap-international-a-gaza-impressionne-par-la-faculte

    (...) Vous avez une vision globale entre la bande de Gaza et la Cisjordanie. Quelle est la situation à Gaza, vous en revenez il y a quelques jours ?

    « Oui, j’y étais en effet la semaine passée, j’y passe régulièrement, ça fait partie du boulot que j’ai en Palestine. Disons que la situation à Gaza, même avant que ces manifestations se produisent — ces manifestations qui ont commencé le 30 mars et qui d’ailleurs ne sont pas terminées — est une situation difficile évidemment. On parle d’une petite bande de territoire dans lequel vit deux millions de personnes, qui ne peuvent ni entrer ni sortir, à de rares exceptions près, une situation économique dégradée, à peine quelques heures d’électricité par jour, pas d’eau potable et des services qui, d’une manière générale, sont quand même très limités par ces conditions. Donc ça, c’est la situation à Gaza depuis des années ».
    (...)
    Vous voyez un bout du tunnel à la situation sur place ou vous êtes assez pessimiste ?

    "Difficile de donner un avis parce que c’est une situation vraiment très difficile à prévoir. Ce que j’observe, c’est que d’un côté il y a quand même beaucoup de désespoir chez les Gazaouis — c’est d’ailleurs ce qui a mené à ces manifestations — et d’un autre côté, quand je vois mes staffs, les partenaires ou la société civile… c’est une société civile vibrante et active, il y a des activités, il y a des organisations culturelles et artistiques, et finalement beaucoup de Gazaouis vivent aussi d’espoir, littéralement. Le mot « résilience » est un mot galvaudé, mais là je dois dire que dans le cas des Gazaouis, on ne peut être qu’impressionnés par la faculté qu’ils ont de regarder l’avenir et d’y croire".

  • NEM-NEE

    Après être revenu sur les fondements historiques et conceptuels du droit d’asile et des étrangers, après avoir retracé l’évolution juridique actuelle, il documente les conditions de (sur)vie des personnes dont la demande d’asile a été frappée d’une décision de non-entrée en matière (NEM).


    https://vimeo.com/128189652

    –-> Un #film de 2005, réalisé par le jeune #Charles_Heller (c’est probablement son premier film). Je mets ici pour archivage

    #documentaire #NEM #non-entrée_en_matière #Suisse #survie #aide_d'urgence #SDF #sans-abris #asile #migrations #réfugiés #déboutés #disparitions #droit_d'asile #catégorisation #abus #profit #délit_de_solidarité #Soleure #illégalisation #clandestinisation #droits_humains #attractivité #Suisse

    Quelques citations que Heller utilise dans son film (notamment de #Arendt et #Agamben) :


    #camps

    Interview de Dominque Boillat, directeur de l’Office fédéral des migrations, à partir de la minute 5’50 :

    « La Suisse a une politique de migration qui est basée sur le marché du travail. Cela signifie qu’elle a fait une priorité aux compétences professionnelles, pour permettre aux étrangers qui viennent s’établir dans notre pays de s’introduire plus facilement sur le marché du travail, en fonction des besoins de notre économie. Par contre, la migration de l’asile est une migration clandestine, ce sont des gens qui viennent de la misère, souvent peu formés, de beaucoup plus loin, donc ils ont beaucoup plus de difficultés à s’intégrer dans notre société, des mœurs différents, parfois de religion différente. Ces gens-là, les Etats qui ont signé la convention de Genève, et la Suisse en est, doivent leur donner une protection. Ici on est dans un autre domaine. C’est pas de la migration souhaitée du point de vue de l’économie, c’est une migration qui est entre guillemets »"tolérée" parce que ces gens ont besoin d’une protection. Si quelqu’un vient dans ce système et veut en profiter pour immigrer alors qu’il n’a ni les compétences professionnelles, ni le droit de séjourner ni le droit d’avoir l’asile, il est considéré comme un étranger en séjour irrégulier. Cela dit, un certain nombre reste quand même, ils s’accrochent. Ils n’ont plus de travail, ils sont là, ils sont à la charge des autorités, parce qu’on ne peut pas les mettre à la rue non plus. Et il y a donc un bras de fer entre ces personnes qui se sentent exclues, mais qui ne veulent tout de même pas rentrer."

    Voix off Charles, à partir de la minute 7’70, en commentaire de cette citation de Arendt :


    « Hannah Arendt montre la logique de la politique adoptée par les Etats européens face aux réfugiés durant la Deuxième guerre mondiale.
    Le refus d’intégrer et l’impossibilité de renvoyer les réfugiés ne pouvait que mener aux camps.
    Nous retrouvons aujourd’hui à l’œuvre cette même logique, en Suisse comme partout en Europe. Et l’analyse d’Hannah Arendt garde toute sa pertinence, particulièrement si, à l’instar de Giorgio Agamben, on définit le camp non par les horreurs qui sont commises, une topographie spécifique, mais comme un espace d’exception au sein duquel le sujet ayant perdu toute protection juridique, est réduit à la vie nue. C’est bel et bien un tel espace que les autorités helvétiques allaient ouvrir en développant sciemment, méticuleusement, des moyens juridiques de faire disparaître ces personnes désignées comme indésirables ».

    Interview de Françoise Kopf, à partir de la minute 8’40 :
    "Les débuts de l’histoire remontent à l’entrée en vigueur de la loi sur l’asile. La première loi sur l’asile que la Suisse a formulée. Peter Hess, qui était à l’époque le responsable de la police étrangère, qui était en charge de l’asile, avait trouvé que l’aide sociale pouvait être utilisée comme instrument dans la politique d’asile, et donc en réduisant l’aide sociale on allait probablement réduire l’attractivité et l’attrait de la Suisse. Cette idée a fait son chemin, mais au même temps il y a eu une espèce de changement qui s’est mis en place dans les années 1990. A ce moment-là, réduire l’attractivité a changé de sens, ça a voulu plus dire réduire la durée de séjour, c’est-à-dire pousser les gens à disparaître, à les dissuader de rester plutôt que de réduire l’attractivité pour les potentiels arrivants. L’aboutissement de ces mesures se lit dans le « rapport Fuhrer/Gerber », un rapport de travail qui a été co-piloté par la conseillère d’Etat Rita Fuhrer, UDC, et l’ancien chef de l’Office fédéral des réfugiés, Jean-Daniel Gerber, qui était destiné à trouver de nouvelles mesures pour faire des économies dans le domaine de l’asile. Au moment où le rapport a été écrit, le Conseil fédéral, dans ces messages, avait constater qu’on avait réduit à un tel minimum les prestations d’assistance qu’on ne pouvait pas descendre plus bas et qu’il fallait donc changer de système. Comment faire pour faire des économies sans pouvoir descendre plus bas dans les normes de dignité ? L’idée est née d’exclure certains groupes, tout simplement, de l’assistance, et on les incitent à disparaître. Le rapport dit clairement que cette disparition est un des moyens de réduire les coûts, et table là-dessus, c’est-à-dire que les gens disparaissent dans la clandestinité, ici ou ailleurs. Ce qui est encore plus fou, c’est qu’en réalité les cantons, qui sont quand même tenus de mettre une aide d’urgence en place, sont, par ce rapport, incités aussi à ne pas en faire trop. Ils le disent très clairement : si toutes les personnes renvoyées dans l’anonymat, ces personnes qui n’existent plus, sans identité, faisaient recours à cette forme d’hébergement, l’hébergement d’urgence, des conséquences de ces mesures pourraient être négatives. « Toutefois, à juger par les expériences faites ces dernières années, seule une minorité des individus concernés et susceptibles de recourir systématiquement et pour une longue durée aux services et aux biens accessibles dans les centres d’urgence. La grande majorité d’entre eux disparaîtrait et chercherait de nouvelles opportunités dans la clandestinité ou au-delà des frontières. »

  • Italie : le grand n’importe quoi des analyses en France - regards.fr
    http://www.regards.fr/monde/article/italie-le-grand-n-importe-quoi-des-analyses-en-france

    Au fond, la situation italienne intéresse assez peu les commentateurs français de tout acabit. Pour bon nombre d’entre eux, l’Italie, c’est vraiment trop loin du périphérique et la question n’a de sens qu’à l’aune de la situation française. « La coalition antisystème en Italie, un nouveau coup dur pour Macron », titrait Le Monde le 22 février. Vraiment, ces Italiens sont mal élevés et ne comprennent rien de rien au génie jupitérien. Mais la véritable trouvaille, celle qui recentre sur les questions franco-françaises et les obsessions journalistiques, allait vite se faire jour : un accord M5S/Lega ne serait-il pas l’équivalent d’un accord FN/Insoumis ? Jamais en retard d’une ignominie, c’est le service public qui a ouvert le ban. Après France 2, c’est France Inter qui s’y est collée parmi les premiers lors d’une interview conduite par Ali Baddou. Interrogeant Marc Lazar, directeur du Centre d’histoire de Sciences-Po, le journaliste y va franco à 5’01’’ : « L’alliance entre le mouvement 5 étoiles et la Ligue, ce serait comparable entre une alliance entre la France Insoumise et le Front national ? », a-t-il demandé benoîtement. Fort déçu de la réponse de l’historien, pourtant peu suspect d’amitiés insoumises, qui explique « qu’en aucun cas » on ne peut faire de comparaison entre LFI et le M5S, le journaliste passe alors vite à autre chose. Après tout l’important est d’avoir distillé le poison. Un poison repris en cœur et en boucle sur les chaînes d’informations.

    #média #politique #confusionnisme #propagade