La (grosse) difficulté d’un tel article, c’est qu’il se base sur des déclarations pour conclure qu’ils ne sont pas d’accord. Or :
– le gouvernement israélien ment ; c’est pathologique ;
– les néocons mentent ; c’est pathologique.
Les deux ont même un talent exceptionnel : mentir ouvertement de façon à limiter le « débat » à un mensonge tellement gros qu’il permet de circonscrire le débat à ce seul mensonge.
Exemple historique : l’Irak a-t-elle déjà des armes de destruction massive, ou est-elle seulement en train d’essayer de s’en procurer ? (La réponse « il n’y a pas de WMD et il n’essaie pas de s’en procurer » étant disqualifiée par le simple fait que le débat est déjà balisé par la formulation de la question.)
Les Israéliens crient au loup islamiste ? Mais évidemment. Et ils n’ont pas besoin d’y croire, ni de croire que c’est mauvais pour eux, ni encore de croire que c’est leur propre politique qui fabrique la situation. Ils ont toujours eu intérêt à promouvoir la théorie de la catastrophe (Hamas veut jeter les juifs à la mer, Hezbollah va envahir Israël, l’Iran a déjà promis de faire disparaître Israël à coup d’armes atomiques...) :
– usage interne, politique de la peur,
– usage levée de fonds : Chomsky a déjà raconté comment les périodes de « tension » permettent des levées de fond aux États-Unis en faveur d’Israël absolument stupéfiantes ;
– usage pression diplomatique : les « occidentaux » vont tout faire pour « rassurer » leur partenaire israélien, même si les « craintes » sont irrationnelles ; par définition, on essaie toujours de rassurer un malade mental doté d’un gros pouvoir de nuisance ; donc concessions supplémentaires ;
– usage alibi : qui se souvient actuellement que le gouvernement israélien est à tendance fascistoïde avec notamment un ministre des affaires étrangères raciste, xénophone et dangereux ?
En clair : quoi qu’ils pensent réellement, les israéliens n’ont rigoureusement aucune raison de ne pas communiquer largement sur leurs craintes d’un « scénario à l’iranienne ». De leur part, ça serait même idiot de s’en priver (tellement ça marche bien : 3 articles le même jour sur le sujet sur le site du Monde).
Quant aux néocons, juste remarquer qu’il est facile de prétendre « promouvoir la démocratie » quand ils ne sont pas directement au pouvoir : dans la pratique, la dernière fois qu’ils ont promu la démocratie en Irak (et libéré les femmes en Afghanistan), tout le monde a compris ce que ça signifiait vraiment.