person:j'écoute adèle van reeth

  • Dans une tour immense
    Du quartier des affaires
    Des sociétés de prod porno

    C’est devenu le nouveau standard de l’industrie
    On emploie des comédiens en doublure
    D’acteurs et d’actrices pornos

    Mauvaise humeur partagée
    Avec Sarah, trop tôt
    Sans doute pour l’échange tendre

    J’aime arriver tôt le lundi
    Dans un open space noir
    Cela rend le cauchemar supportable

    Un café
    Un petit tour sur seenthis
    Et un récit de rêve

    En allant chez mon ami dentiste
    J’ai salopé son travail
    J’écoute Adèle Van Reeth

    Quand je serai à la retraite
    J’écouterai Adèle Van Reeth
    Tous les matins

    Approchant du cabinet
    Il est question du dentiste Sussman
    Dans A Serious Man des frères Coen

    J’ai dans un petit pot
    Ma fausse dent descellée
    Comme la dent du patient goy

    Échange avec mon ami dentiste
    J’en suis ému
    Ce que nous avons en commun lui et moi

    Je découvre qu’Éric Chevillard
    Tente de masquer son méfait
    Et méprise davantage son lectorat fidèle

    Come to bed love
    I can’t, someone
    Is wrong on the Internet

    Ma cheffe multiplie les lapsus
    À propos d’un collègue qu’elle dit enceinte
    Elle est subjuguée par mon interprétation

    Je ne suis pas très inspiré
    Aujourd’hui
    Dans l’open space

    Je prends le temps d’aller au café
    En sortant du travail
    Je travaille d’arrache-pied

    Il y a quand même beaucoup
    D’agitation tout autour, du bruit
    De la mauvaise musique, et je travaille !

    Mon verre de thé à la menthe
    Réchauffe ma main
    Et mon cœur !

    Je devrais aller au café
    Tous les soirs
    En sortant du turbin !

    « Je suis dans le riz »
    Me texte Zoé
     ? Ne sois pas nouille !

    Il y a peu j’ai fait remarquer à Zoé
    Que son message je suis dans le bus
    Manquait de variété, elle a corrigé le tir

    Florilège
    Je suis dans la licorne
    Numéro 46

    Je suis dans le transport
    En commun
    Par voie routière

    Je suis dans la navette
    Je suis dans les carottes
    Je suis dans l’arbre

    Je suis dans la chaussure
    Je suis dans le caca
    Je suis encore en vie

    Je suis dans le décor
    Je suis dans l’engin à roulette
    Je suis dans la piscine

    Je suis dans ton estime
    Je suis dans une casserole
    Je suis dans les choux

    Je suis dans le coffre
    Je suis dans une benne à ordure
    Je suis dans le riz
    , donc

    Je travaille un peu sur le manuscrit
    Des Anguilles les mains mouillées
    Dans la salle d’attente du CMPP

    Retour en métropolitain
    Zoé me fait rire, à distance
    De ses grimaces, celle du strabisme partiel !

    Émile a préparé une quantité
    De sauce au pesto
    Qui devrait nous nourrir une semaine

    N’écoutant que mon courage
    Je ressors, direction la Dynamo
    Baillant au volant

    Première partie, Wallumrød
    Deuxième partie Illegal Crowns
    Troisième partie : surprise !

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/dans_les_arbres.mp3

    Je me laisse emporter
    Par moments, mais ce n’est pas
    Dans les arbres

    En tout cas, cela fait du bien
    Des musiciens qui jouent
    Sur de toutes petites choses

    Entracte
    Sarah Murcia
    Me saute dessus !

    Elle a passé
    Les deux derniers jours
    Dans le Désordre dit-elle !

    Je manque d’attention
    Pour les Illegal Crowns
    Fatigué et écho

    Et donc Sarah me raconte un peu
    Son odyssée dans le Désordre
    On a beaucoup en partage

    Mais surtout
    Beaucoup
    À échanger

    À échanger
    Plus tard
    Peut-être

    Sarah me fait beaucoup rire
    Elle parle de jouer dans un trio
    Comme si c’était avec Mitterrand et Mauroy

    S’adressant à des amis musiciens
    On devrait retourner voir au Tracé
    On devrait faire une sortie scolaire

     ? Le patron c’est Pierre
     ? Non le patron c’est Pierre
    Ce n’est pas le même Pierre

    J’ai toujours adoré
    Ce genre de fausses querelles
    Je ne savais pas qu’un jour avec une contrebassiste

    Je raccompagne Gilles Coronado
    Où il est question de dessin industriel
    Et d’informatique bancaire

    Quand j’y repense
    Un concert tous les soirs
    Depuis vendredi soir

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/pifarely_trace_provisoire.mp3

    Sarah Murcia, Dominique Pifarély
    De la violence dans les détails
    Christian Wallumrød, Illegal Crowds

    #mon_oiseau_bleu

  • Nuit sans rêves
    Le chuintement de la pluie
    C’est tout

    Orage du matin
    Chagrin
    Elle l’écoute aussi

    Avec
    Trois-quatre secondes
    D’écart

    Boner boosting
    Tablets
    On-line

    La Corée du Nord
    Cherche à s’inspirer
    Du tourisme de masse espagnol

    En partance avec Sarah
    Affronter les premiers pas
    De sa vie d’adulte, à Paris XIII

    Déluge, embouteillage, pollution
    Dangers divers, stress, attentes
    Et pourtant un moment fondateur

    Je me perds, comme chaque fois
    Dans le cul-de-sac de l’Île Saint-Denis
    Un jour je saurais les raisons de cet aimant

    Voilà ta maison pour les prochaines années
    Sarah devient toute pâle
    Non, tu verras, de belles années, vraiment

    Le trajet du retour est perclus d’autres bouchons
    J’écoute Adèle Van Reeth deviser sur le doute cartésien
    Je suis tellement heureux dans cet embouteillage

    Déjeuner avec de jeunes collègues
    Leurs plateaux-repas regorgent.
    Tellement peu de vitamines

    Le campement de migrants
    Évacué vendredi à Paris
    Commence à se reformer

    Est-il possible que mon café
    De la pause méridienne au BDM
    Me manque demain dans les Cévennes ?

    Quand tu découvres sur Internet
    Que Diane Arbus et ton frère
    Se sont tous les deux tués un 26 juillet

    Les proches de Diane Arbus et toi
    Avez donc en commun
    De pleurer tous les 26 juillet

    Je croque dans un abricot mûr
    Demain je te mangerai sur l’arbre
    Mais d’ici là une dernière journée d’ open space

    Les musiques que je ne voulais plus écouter
    Parce qu’elles me la rappeleraient de trop
    Se mélangent avec celles écoutées pour guérir

    Installez
    Une fontaine à eau
    Dans vos locaux

    Diane Arbus enseignait à RISD
    Un étudiant japonais enregistrait ses cours
    Pour tenter de les comprendre le soir chez lui

    Bart Parker avait un étudiant français à SAIC
    Qui ne comprenait pas un mot de ses cours
    Et s’endormait, épuisé de n’y rien comprendre

    Et donc Internet m’apprend aussi, quatre ans plus tard
    Que mon cher cher professeur adoré
    Bart Parker est parti rejoindre son pote Heinecken

    Je déteste
    Le mois
    De juillet

    Life work
    is drudgery
    unless done artfully

    Sometimes what you accomplish
    you then have to live up to,
    so be careful

    Frequently, you don’t really know
    what’s going on in your head
    – you have to picture it

    La dernière fois que j’ai vu Bart
    Il m’a dit au revoir en français
    Et il est parti en courant

    Nous nous sommes quittés
    Comme ça, dans le cimetière de Providence
    Devant la tombe de H.P. Lovecraft

    Sur la tombe de Lovecraft
    Les visiteurs déposent souvent
    De petits objets étranges

    Sur la tombe de Bart
    Je voudrais déposer
    Une belle histoire

    À je ne sais quelle convention de photographes
    Bart Parker et Robert Heinecken
    Avaient bu plus que de raison

    Rentrés tard bras dessus bras dessous
    Arrivés à leur étage sortant de l’ascenseur
    Ils découvrent les zigzags de la moquette très 70s

    Ils sont évidemment
    Trop saouls
    Pour se risquer sur pareil motif

    Robert Heinecken redescend à la réception
    Exiger le remplacement sine die
    De la moquette trop sinueuse

    Robert Heinecken et Bart Parker
    M’ont tous les deux raconté
    La même histoire

    Sauf que quand Robert me l’a racontée
    C’était Bart qui était allé
    Se plaindre à la réception

    Saint Pierre a dû piquer une crise de nerfs
    Quand ces deux-là sont arrivés
    À ses portes

    Je battais Bart
    À la boule
    Huit

    Robert
    Me battait
    À la boule neuf

    Je nageais plus vite que Robert
    Qui nageait plus vite
    Que Bart

    Mais ni Robert
    Ni moi n’aurions risqué
    De conduire aussi vite que Bart

    " L’homme vit dans une chambre d’écho visuel
    Depuis 1839 "

    Bart Parker

    Je vais me déconnecter
    D’Internet de peur
    De tuer encore quelqu’un

    Get that career
    You have always dreamed of...

    Gardien d’écluse ?

    Spaghetti au pesto
    Sale de tomates
    Tarte aux abricots

    Pignons de pin
    Fromage de feta
    Amandes

    Rue du Ruisseau, parc des Carrières, rue des Belles Vues
    Rue du Cheval-Rû, rue des Émeris, puis retour
    Rue de Neuilly, rue de Rosny et rue Charles Bassée

    Sarah
    Eden
    Yuma

    Sarah à Paris XIII, confiture de circulation
    Adèle Van Reeth et le doute cartésien, bouchons
    Bart Parker & Robert Heinecken à la réception

    #mon_oiseau_bleu